Homme - anno II - n.26 - 30 maggio 1855

-SCIENCE.- ' -SOLIDARITit.- J·o·u·--RN-ADLELADEMOCRATIUENIVERSELLE. Ne 26. MERCREDI, 30 :M:AIl 855.-2e Anuée Ce Journal pa1.•ait un~ f@b 1•a1• senaaane. Toutes lettres et correspon<lances rloivent être affranchies et adressées au bureau <le I' fmprimerie Universelle à St-Hélier • LESNATIONALITES. I. Ceux qui cherchent l'idéal et qui le développent jµsqu'à l'absolu, n'acr.ept.ent ni les races, ni les patries, 11i les nationalités. Entraînés et saisis par l'esprit de logique, ils voient, dans la faculté de raison, l'tmité de l'espèce, et quelle(que soient îes différences marquées par les origines, lf's cnnditions sociales on les climats, ils .1!lirment l'égalité de Nature. Ces hommes, profondément religieux - l'humanité pour eux est une religion - condamnent les races comme entachées de l'esprit <le ca:1te, les nationalités comme hon.les ou tribus jaloc1se~, et les patries comme cellules d'isolement. Ils disent: Les formes diffèrent, mais l'orgirnisme est un; les aptitudes varieut, nwis l'essence est la même. A ce point de vue, tont ce qui fait obstacle. tout ce <]Ui divise est crime et !lo11-seus,:- les g-roupescastes, les groupes-Hatio11s, lés hiérarchies, les douanes, les gouvernements. Il en est d'autres, et ceux-là, partout, forment• légion, qui, dans un esprit tont c:-rntraire ù célnr des ardents apôtres de l'httmanité, vrai.s Esséniens du mondè, acceptent également que les uali.onalités disparaissent. et que les p:1triPs menrent; ils pourrai1~nt, eux, s'appeler les Pharisiens de l'univers. :En 1815, ils cotaient an maximum le <ler11ior d0sastre de l.:i patriP, ,vnterloo; d.rns Londri-1s, ils prêtaient hier de l'urgent au Czar qui 'prépar<üt sa guerre contre l'Occi.deut, et dPtnain, ù Paris, à Berlin, comme ù Vie ne, comme à Londn•s, ils recevrnieut cl. deux gellOUX toutes les invasim1s et toutes les épées. Les événements pnblir.s les affligent quand la rente baisse et qae la liberté monte : ils appellent cela des révolutions, des catastrophes; mais que ré trauger en! re en \' ,1 iuqneur dans les <:apitales 1 • , ' • 1 t . CllVH lli!S, qua v;o,ence ou ver e- ou par conspiration et p;uet-apens, il s'établisse une tyrannie fort~ et souveraine, qu'ils passent comme sujets de la France à l'Allenrngne, d'une uig-le à l'au! re, qu'on les enclave Bavarnis, Prussiens ou 'furcs, qu'on les fasse gens du Hasbonrg ou gens du Pape, ils n'en ont point souci : l'usure est leur re1igion, et la .Bou:-se leur .Jérusalem. Ils sont les cosmopolites de la caisse et dn ventre. - Les <lomai11es sont-ils opulents, les rentes bien assist>s et les ~mhitions heureuses? - voilà pour eu-x. la patrie. - 1:~t qu'importent les droiis et les devoirs, les frontières et 11:'slatitud0s, les idées et les gouvernements 't servitudes de l'àme, ,igonies des 11ntions, ~ misères des peuples, tout cela n'est que du \'ent; la vie n'est pas dans l'idée qui porte besace, dans l'honneur maig-re et farouche. dans les amou:·s pauvres et les saints tourments, la vie est dans les coupes! Ainsi notre temps emporte les deux contraires; il a les deux courants comme autrefois la vague romaine, et c'est bien là le curac\ère essenti0l, distinct, de toutes les époques tourmentées de la crise humaine où la vie se transforme en se déchirant. Ces sièc!es-lù ont des avant-gardes qui vont se perdre dans la h1mière éclairant à peine le son1met des monts, unx derniers horizons; et sur les derrières il y a l'immonde troupeau des ambitions, des intérêts, des vices, qui remonte dans la nuit! • Nous qui n'avons <le patrie que dans le souvenir, nous, les proscrits, qui la pleurons absente et fermée, nous sommes pourtant, dans la pensée, clans l'espérance, dans notre foi dernière et profonde avec les philosophes, les rêveurs, les fous qui vont, sous la tempête et les pieds en sang, à la nouvelle religion, à la fai11ille universelle. à la grande patrie, à l'humanité : mais il est bon d'échiirer la route, de marquer le pas entre les 'deux phalanges, entre les usuriers et les prophètes· ; car nous entendons \.... 1 (Jersey), I!J, Dorset Street.-Les manuscrits déposés ne seront I ANGLF:TERREET Cor.oNn:s: pas rendus. - ÜN s'AnoNNE: A Jersey, 19, Dorset street. - A. I Un an, 8 shillings ou 10 francs. Londres, ch(•z .M:. STANISLAS,10, Gre'à_k-street. Soho Square, et Six rnois, 4•sh. ou 5 fr. chez~- Pu_1L_1PP}(:P, harmacie française)_, 28, Gree~ street, S?ho l Trois mois, 2 sli. ou. 2 fr. 50 c. Poun L'ÉTRANOr.R: Un an, 12 fr. 50. Six mois, 6 fr. 2;i. Trois mois, 3 fr. 50 c. -Geneve (Suisse), chez l\f. Corsat, libra1re, ru~ Gu1llaume-1ell. CHAQUE NUMÉno: '.l'out. les abonne1111e11• se pn.âent cl'a'1anee. -Belgique, chez les lib. -.Madrid, ch Pz Casimir .'.\fonnier, libr. 3· pence ou 6 sous. plus que jamais les clairons dans le vent: les forces qui vo11t se heurter font un bruit terrible; et nous pourrions bien tout perdre ù la fois, les petites patries comme la grandf' ! II. En 1815, quand les dernières légions de Fprnce furent couehées, il se fit à Vienne uu festin de rois. Les peuples, riches proies de b guerre>, étaieat lù, sons lenr main, divisés, pa,qués, haletants, surveillés et gardés par les arméés. L<:!svainqueurs comme les vaincus étaient butin, et ies parts furent rég·lées an bon plaisir <le~maîtres,-.A qui la Polog·ne? à·rnoi qui l'ai conquise par mes pères et qui suis le liou, ù moi l'éµée du dr0it di vin, le gra11d soldat des olig-archiPs et des despotismes, l'ami de l'An!?;leterre et dn P,1pe, à t:1oi le Czar cle tontes les Russies ;-et la Pologne fut son fief.-A qui l'Italie ?-ù moi q 11ine suis plus chef de l'Empire Allernùnd, et qui ai besoin dans l'Est, <l'i1idcmuitésHoyaumes: ce sont d>illeurs mes vieux domai.- lles ;-et l'Italie fut livrée aux Hapsbourgs.- A qni la riche ligne du U:1in, si opulente et si bien crénelée de citadelles '?-ù moi gui u'étais hier que le roi de Postdinn; ils m'uYaient tout pris! à moi qui le premier, ai Lit campngw_' contre la Révolution. Je garderai coutre elle !es clefs du Rhin : -et la lig·ne aux cent villes lni f'ùt adj11gée.-Au dessert, on fit les petits lo!s, la Belgique à la Hollar:<le, au Pi_amo,:t la Savoie, Rome et ses dé1Jendances au Pape, des duchès pour les Altesses, l'Allemagne centrale aux <leux p11issauces souverainrs, AutriGhe et Prusse, sous ce titre-mensong-e, Co11fédératiou germanique, et, çà et là, comme <les pavots, daus un vaste cimetière, quelques' cités libres, enclavées avec garnison des rois.-L'Angleterre avait clt:·jàpris sa part, et mis la main sur les colonies et les mers. Les races, les intérêts, lPs langaes, les vieilles traditions commuues, les affinités 011 les répulsions de caractères et de g-énie, tout cela fut-il mi~ en balance et compte'? ~oneis vulg·aires, distractions de philosophes, que toutes ces thèses d'intérêts diyers, de 'relations faites, d'analogies h:storiques, de peuples et de patries. Les prix s'établirent selon les toisons et les partap:es selon les fofres ! Le.s peuples étaient épuisés, les uns par la défaite et l'invasion, les autres par leur' propre victoire qu'exploitaient les rois ec qui devait fonder leur servitude, grace aux armées permaueutes : il3 furent donc taillés, démembrés, distribués, échangés, vendus comme troupeaux, et quelques patries disparurent : on ne voulait pas même laisser <le nom sur les tombesJ • Ah! ce fut une horrible profanation de la justice et de tous les droits sacrés que cet encan monstrueux, ce trafic-scandale des territoires et des nations, au congrès de 1815 ! Aussi les peuples eu gardent-ils encore l'amer souvenir, et le foud, la dernière pensée de leur pensée est d'effacer un jour la lettre et la tache ! nuit, la France-volcan sera conclamnée, et le rêve honteux de 1815, le rêve qui eut peur devant le grand cadavre se réalisera! L'on fera de la Franc~ des Duchés, des Prin'cipantés, <les morceaux. N ons serons l'Ukraine, la Finlande, la Gallicie, la Pologne de l'Ouest, et notre civilisation, risée <les Cosaques par ses idées, leur volupté par ses vices, notre société-Révolution ne pourra léguer à ses fils, après son concile c.lï<lées et ses batailles de cent ans quo les servitudes de Moscovie. Que si l'Occident triomphe, l'homme de Paris qui aura dépensé ses trésors et ses armées, l'allié de. l' Aug-leterre, cléjà sJ. vassale, sera l'arbitre suprème, et toutes les dynasties d:1 premier empire, si longtemps noma<les, retron veront leurs esca- .beaux, celle-ci le velours de Naples, une autre celui d'Espagne, une troisième celui de Hollande: on relèvera même le trone-poteau de \Vestphalie !_ Dans l'un et rautre cas, les peuples seront <le nouveau tondus, échangés, •partagés, venctns: . les lots sont déjà marqués, et le trafic de Vienne se renouvèllern sous les tentes, quelles que soient les aigles. A l'heure des g-ran<ls soucis et des revers, il.s disent bien, ~eux de l'Occident, qu'on relèvera cert::iin<•spatries afü~üées ou mutilét's, et \q ne leur drapeau n'est pas linceul, ma1s ils m~ntent. Qui doue a tuf1 l'Italie inclépendaute et la Hépublique romaine-~ Bonaparte. Qui donc a laissé se commettre ce grand meurtre et celui <le la terre hongroise, si hclle,.dans ses luttes, qu'une parole de l'Occident pouvait la couvrir et la sauver? F An~ gletPrrc. Les peuples et les patries n'ont donc rien à g-a.- gner dans ces jeux <le la force qui sont ouverts entre les gouvernements: ils y peuvent perdre leur Jernier trésor, leur uom; car la tvrauuie de l'avenir aura fait tant de ruines qu'elle· aura peur même d'une ôpitaphe sur les tombes! La Révolution qui est la force et le bras de. l'idée, mais qui doit être, aussi, le bon ·sens pratique et l'énergie de chaque jour·, la Révoluti 1m a clone, pour devqir, <l'appeler, <le concentrer les souffrances, les douleurs, les misères éparses, et, sans déserter l'idéal humain si loin de uous. de défendre tous les foyers, - les familles, les peuplet les patries. . N'y a-t-il rien, d'ailleurs, dans ces tombes et sous ces gibets, qu'on appelle la Hongrie, l'Italie, la Pologue ; et ces terres sacrées pleines de sanglots et pleines de morts ne chantent-elles pas, compie les armées de l'avenir'{ Républicains-socialistes, poursuivons, errants sur les chemins, à travers les misères et les railleries, l'étude de nos problèmes et b·ardons la foi <le nos dogmes; mais révolutionnaires, souvenons-nous que le temps a ses malheurs, comme la logique, ses nécessités, et qu'il ne faut pas perdre, en les entraînant dans la sphère incomprise ou fermée, aos forces naturelles, les nationalités et les patries. Ch. RIBEYROLLES. ·-----·--------------- Eh bien, en ce momeut, après ·des Révolutions avortées et des Républiques ensevelies;, pnrce qu'elles ne fureut poiut solidaires, voilà la force On lit dans l'Indépendauce belge: - qui, de nouveau, vient ouvrir ses jeux, sans qu'il La Cour d'appel de Bruxelles (chambre des mises el.l. Y ait en Europe ni liberté ni lumière. Et. de ces accusation) vient ·de rendre, un avis sur la demande chocs obscurs, de ces luttes formid,\bles que d'extradition formée par le gouvernement français . contre couvrent les ténèbres, que sortirë:1-t-il·t Pas une Jules et Célestin Jacquin, accusés 1° <l'avoir, en 1854, idée ne fait flamme au grand ~ât; ni peuples sur concerté et arrêté en Fran('e, avec neaf autres perle pout, ni boussole, ni grands capitames. Les ha- sonnes, un complot ayant pour but un attentat contre sards vont gouverner seuls et distribuer les vie- l'empereur des Français; 2° d'avoir participé, commeautoires. Mais quelles que soient les chances, les t_eurs ou comme complices, à une tentative d'2ttentat luttes et lès péripétiès, la dernière journée, la contre le même souverain, commise le IO ou le 11 sepRévolution né'tant pas à la bataille, sera toujours tembre à Lambersart, sur le chemin de fer <luNord. le triomphe des gouvernements, ceux de l'Ouest En droit, l'avis longuemrnt motivé, analyse d'une ou ceux du Nord : _ or, si la Russie l'emporte, manière approfondie les principes qui régissent la matière l'Angleterre se ·défendra par ses souvenirs de Pitt, de l'extradition, ainsi que les discussions dont la loi du . . ler,octobré 1833 a été l'objet aux Chambres. par ses mstltutions-priviléges et pai: ses Lords La Cour a décidé à l'unanimité : quasi-rois; mai.s la France, foyer permanent de Q 1 · d • 1 d • ue es cnmes e compot_et 'attentat repris dans civilisâtionj n1êrne aux heures de· servitude et de ! l' d arrêt e ren.voine sont pas· compri~ q.ans la liste de-.s \ '

, erimes et délits po'ur lesquels l'extradition est permise } par l'art. 1er de la loi, et qu'en outre l'article 6 qui prohibe l'extradition pour les délits politiques et faits eonnexes à de semblables délits s'oppose dans l'espèce à • ee que les accusés soient livrés au gouvernement français. Enfin les accusés ont énergiquement protesté éontre la :participation qu'on lrur attribuait dans l'attentat de Lambersart, et comme l'instruction a été entièrement faite en Belgique, ils ont réclam1 un examen de toutes les circonstances de l'accusatio11, pour établir leur complète innoeence. Malheureusement le dossier et les objets saisis avaient été envoyés en France, et la défense au fond s'est trouvée paralysée par l'absence _des pièces que des preuves et des explicatio11s personnelles n'ont pu suppléer qu'im- ,parfaitement. Voici la conclusion de l'avis : " Attendu que d'après tout ce qui précède le complot èt la tentative d'attentat imputés aux défendeurs ne réunissent pas les conditions requises par la loi poür autoriser l'extradition, et partant qu'il n'y a pas lieu de l'accorder, quelles que soient d'ailleurs la réprobation et la rtpression que ces faits méritent à un autre point de vue quand l'existence en est judiciairement prouvée; " Quant aux antécédents des défendeurs; ft " Attendu que le ministère public n'a ri1m produit qui leur soit défavorable ; " Attendu, quant aux circonstances, de l'accusation, que toutè l'instruction,,en ce qui concerne les défendeurs, a été faite en Belgique, que toutes les pièces de cette instruction, et notammf"!nt les papiers saisis, ont été soumis à la police française, sans que la Cour en ait eu ~ommunicdtion, et que par suite il est impossible <l'apprécier id la nature et la portée des circonstances révéil.éespar la dite instruction, ce qui est au moins regrettable -dans une affaire de cette gravité ; " La Cour, à l'unanimité, est d'avis, en droit, que la loi d'extradition s'oppose à la demande formée contre les ·sieurs Jules et Célestin J acquin, et déclare en ~utre que le défaut de pièces la met dans l'impossibilité de se pro- .noncer sur les circo11stances de fait qui peuvent militer en leur faveur." •Les conclusions consacr~es par l'arrêt de la Cour 'avaient été développées avec un grand talent par M. Alfred Giron, avocat de MM. J acquin, dans une plaidoirie à la fois brillante et profonde. Il y a dans cet arrêt de la Cour d'appel, à Bruxelles, deux faits et deux leçons; on rétablit , d'abord que le respect des loi~doit être entier, que ·le sens n'en saurait être interpré~. ni détourné pas plus que les textes élargis. Ainsi la police bonapartiste voulant faire d'une accusation pour attentat politique, plus ou moins fondée, une cause -pour crime de droit commun ; la Cour rappelle la loi-contrat qui régit l'extradition, et déclare qu'il n'y a pas lieu à cette mesure, les cas politiques n'étant pas compris dans lés. dispositions arrêtées et réglées internationalement : c'est la libertcl sau- -vegardée. En second lieu, la cour d'appel déclare qu'elle n'a pas à se prononcer, et qu'elle y serait impuissante, sur le crime en cause et les poursuites e11g·agées, les pièces de l'accusation ayant été livrées à la police française!- Cette fois, _c'est la dignité belge qui se défend contre l'étranger et contre son propre gouvernement. • Il faut que l'étoile de M. Bo-naparte soit bien dans les nuages, pogr que des magistrats de Bruxelles osent des témérités pareilles. Ils ne se seraient point permis de discuter il y a deux ans. C'est de bon augure, la peur n'a plus peur! 2!) mai J 855. L' eKposition, vous le savez, était la grande spéculation (\'été de cet Empire-saltimbanque, réduit à "ivre d'expédients, au jour le jour, et sans cesse en travail, quand il ne donne pas des fêtes ou des victoires fausses, pour exciter. pour entretenir la plus terrible des fièvres, la curiosité parisienne. Il n'avait pas d'autre Sébastopol que ceux du théâtre; on n'avait porté des mers du Nord que les petits cailloux de Bomarsund; la reine Victoria n'avait point voulu se laisser embaucher pour le carnaval des Tuileries,' et les Barnum des menus plai5irs ne savaie1Ù trop que faire, quand leur vint l'idée de l' Exhibition-parodie. Eh bieh, c'est triste à dire, mais cette exposition n,a pas mieux réussi que la gloire : c'est une affaire manquée, une spéculation compromise, sinon tout-à-fait perdue. Dans les salles, tous les chefa-d'œuvre encom- •brent les avenues, les centres, les contr'allées;' et dorment encore sous le suaire comme des ballots .de c·ontrebande. Quelques Yitrines sont à peine garnies, et l'on n'aura poiut, avant un mois, un . L'·liO~lllE. écrin bien onvert de dix toises. Pauvres merveilles entassées, écharpées; ensevelies et reléguées à l'écart _commele~ pantoufles de Cendrillon ! Lorsque \'.I. Bonaparte ouvrit ce capharuaumbric-à-brac qu'il appelle le te~ple de la Concorde. il faisait froid dans les rangs et dans les cœurs. Les oisivetés brodées n'aimer'it point les splendeurs et les fêtes 1 du travail. II y a pour elles ennui, fatigue et remords à contempler les produits de ces fées merveilleuses qui ont nom l'industrie, la science, et les grâces d'un ballet leur sont plus douces que la rude voix des machines. Il n'y avait pris de peuple, d'ailleurs, en ce jour privilégié des majestés, de3 altesses et des livrées; l'ouverture fut manquée. Autre misère : vous savez combien nos mœurs sont faites à la grande hospitalité pour les cérémonies publiques, les fêtes des arts, les monuments: comme les anciens peuples de la Grèce et de Rome, la France aime les perspectives ouvertes et les entrées libres; elle ne comprend pas l'impôt aux portes, le si:r:pence de l'Angleterre"? Eh bien, 1\f. Bonaparte a frappé de cinq francs le droit de visite à l'exposition. Il a peut-être aussi sa part dans la taxe des chaises! c'est petit et par trop spéculateur, quand on prend .pour ses menus besoins, 40 ou 50 millions, dans le trésor pnhlic, et cela, y u'il y ait guerre, peste ou famine ! Le peuple qui ne dî11epas tous les jours. et la bourgeoisie qui boit du cidre, depuis l'Empire, ne vont guère à l'exposition; on n'y voit que des étrangers et quelques dames anglaises aux pieds d'airain qui trébuchent çà et là, parmi les ballots; elles sont si dignes ces fièr,'s ladies qu'elles n'en peuvent marcher. M. Bonaparte .voyant que ses musées restent à peu près déserts a déclaré qu'il forait les frais sur sa cassette, pour une entrée gratuite par semaine. M'ais le peuple n'aime pas ces façons; l'aumône lui fait horreur: il ne sait que trop bien d'ailleurs, d'où viennent la cassette et l'argent. Une autre mesure et qui touche au secret des misères et des familles a, comme la lésinerie· de l'exposition, profondément blessé les masses. Craignant les émeutes de la faim qui deviennent parfois des révolutions, M. Bonaparte força l'an dernier la ville de Paris à faire vendre le pain au rabais, sauf ù couvrir e-lle-même les déficits. Les opulens de la banque et de la cour avaient ainsi le pain au-dessous du taux, comme les pauvres tanneurs de la rue Mouffetard et les chitfoniers de la place Mauhert. Mais à l'ouverture de l'exposition on a modifié l'ordonnance, rétabli les prix courants, et spécifié pour réserve, que les pauvres garderaient le rabais, à la condition, pourtant, d'aller s'inscrire dans les mairies, et d'y faire, tous les quinze jours, renouveler la carte, la carte de mendicité! Les faubourgs se sont émus de cette injure : ils ont compris que la police e11rrcens~nt leur misère, voulait preudre ses notes et passer ses revues. Ils n'ont point pr.ofité de la faveur-sportule, et V quelque agitations' est manifestée d}ins les quartiers pauvres. Dans les départemens, presque toutes les villes se font autoriser à l'emprunt,ù l'hypothèque,a11x additionels, et les grèves du travail deviennent, partout, menaçantes. ' Le désordre en haut, la g~ne en bas, l'inquiétude dans to,us les foyers, voilà la France du jour. Si l'Empire voulait compter ses amis, il n'aurait pas besoin de nomenclateurs ! J. J. Revue tle la Se111aine. Le g·énéral Pélis/)Îer paraît vouloir justifier par des coups d'éclat-à tout prix-sa nomination au commandement-en-clwf. Son premier ordre du jour a promis un prochain combat ou l'assaut. Dans la nuit du 2Q au Q3, les travaux élevés par les Russes entre le bastion central et la .mer et formant une place d'armes où la garnison se co11ce11trait pour effectuer des sorties, ont été attaqués, et enlevés en partie.· Le combat a duré presque toute la nuit, et a recommencé la nuit suivante. Le reste des travaux attaqués a été pris par les Français qui s'y sont établis. Les pertes sout considérables de part et d'autre. A la suite d'une trève pour enterrer les mot ts, le général Pélissier a envoyé une dépêche évaluant à 6,000 le nombre des Russes tnés ou blessés . Le 25 Mai, les alliés ont occupé la ligne de la Tchernaïa, sans rencontrer de résistance sérieuse,et coupé de ce côté les communications entre Sébastopo!, et l'armée russe, qui s'est retirée sur les collines: Enfin, l'expédition de Kertsch, rappelée, comme elle _allai\ ~é!)ar9ner, par ~rnordre télégraphique parti des I mlenes peu de ,1ours avant la démission de Canrobert, est repartie pour la mer d'Azoff, renforcée par des troupes turqnes. Elle a ohtenu un plein succès. La mer ù' Azotf est au pouvoir des escadres alliées; les Russes ont détruit les forts, les mao-asins, les steamers placés aux détroits d~ Kertsch, et se sont retirés devant le général Brown; on parle ru ème de la capture de quelques vaisseaux <le guerre. La nouvelle d'une bataille de onze heures entre les RussC's et les '1\ucs, à Balaclava, est co.ml_}lètement démentie. ' L'armée de réserve du général Regnau.lit-SainfJ ean-d' Angely et l'armée sarde ont rejoint les armées alliées en Crimée et en portent l'effectif ù enviror, QQ0.000 hommes. Le Times- tont fier d'avoir décidé, il y a un an, l'expédition de Cri-- mée de concert avec Louis Bonaparte> et d'avoir. il y a quelques jours à peine, forcé les '.fuileries <l;, laisser s'exécuter l'expédition de Kerlsch - annonce maintenant de prochaine.. opérations, importantes et décisives, en Crimée, et non eu Bessarabie ou contre Odessa comme le prétendent plusieurs autres journaux. Le général Ca11robert a refusé le comm:rndement de l'armée de siège; il s'est remis ù la t.ête <lesa division. '1~ d' l ' i:.Hl 1s que es annees se mettent en mouvement les diplomates essaie11t de renouer les néo-ociation~ et de rouvrir les co1Jférences. Les Cabi~ets belligér~?s exam~uent e11?e m~ment <l~nouvelles propos1t1onspacifiques presentces pnr I A.utriche,-qui se rapproche de la Prusse et maintient sa llf>nrralité· les divers ambassadeurs se sont visités ù Vienne: et M. Milner Gilison_a.retiré ~a motion pacifiqne: sur la promesse da m1ms-tère d'essayer de conclure la paix pourvu qu'elle ne soit poillt déshonorante. M. La, arc.l, pour la:5.,er aux Tories p!eiue liberté contre le ministère, a cédé son droit de motion à M. d'Tsraeli, dolit la longue et brillante harangue a ou vert un débat saris rt'.•s1iltut, les v,wances de Pentecôte ajournant la l111tl:'. L'..igit<1tio1b1ourgeoise pour la Réforme g,1g11edu terrain, tandi.c; qûe les Communes s'absorbent dans les l11t1esdes co'.eries whig et tory, rejettent la proposi1ion réformiste ( le scrutin secret ) de M. Berkelc·v, et ne perdent pas une occasion d'attaquer et d'Ï111rnilier ~- L_1)'.ar<lù.elui-ci_ reste _iso_léau milieu des partis poltt1ques, et <lev1eut u111s1le représentant du mouvement réformiste, encore vag-ut• dans son objet, mais qui menace pins que l'administration ... .Le roi de Piémont, élevé par les Jésuites, se trouve néamoins placé, par sa position de seul roi constitutionnel et libérnl d'Italie, eu antao-onisme avec le pnrti < léric,tl. 8on ministère, e1~ même temps qu'il signait le trnité <l\.illianc-e avec les Puissa11<.:esoct:ideutales, proposait an Parlement 'la suppression des couvents ...... C'est à ce moment que le roi perdit, en quelques jonrs, sa mère, sa femme, son frère : il vient de perdre son fils, an moment où ses ministres obtenaient enfin du Sénat le vote de lu loi anti-cléricale. - CP-rtains journaux anglais font r.emarq, er cette coï11cide11ce, et en prennent texte pour attaquer les Jésuites .... Le général Canrobert n'a pas accepté la lieutenance qui lui était offerte en même temps que son ex-lieute11ant deveuait généralissime. Il avuit donné sa démission, parce qu'il était blessé par les contr'orclres envoyés des Tuileries, et qu'il se sentait incapable de diriger de grandes années et des opérations militaires si importantes. Il étuit irrité de voie ses lieutenants, Bosquet et Pélissier, plus populaires que lui parmi les soldats qui attribuaient au premier le succès d'Inkermann, au second Je combat du Ier mai. On dit qu'à force d'instances, le général Pélissier avait enfin obtenu de tenter ce combat; au moment où les bataillons marchaient contre les retranchements russes dont ils s'emparèrent, Canrobert voulut les rappeler. mais Pélissier répoudit: qu'il n'était plus temps. Le caractère de Canrobert a paru tellement irrésolu, hésitant, indécis, que les soldats faisant allusion à son prénom de Certain, l'ont surnomméI'incertain. Il n'a pas même osé accepter la dire.ction du siége et se borne, comme il l'avait écrit, à prendre '' une place de combattant seulement comme· chef d'une cliv;sion." Cette modestie est malheureuse- ' . . J

L'110~îME. ,..---~··----------------------------------------..,.--------=------------------ • 1nent tardive : sur 182,000 soldats partis de France, (3~,000'ont été mis hors de combat par la mort, les bles;ures ou les maladies ; l'.m homme sur trois ! SITUATION MILITAIRE. Par suite du changement du. commandant en çhef de 1'armée de Crimée, la guerre entre dans une nouvelle phase que l'on pent, par avance, appeler : Deuxième péi·iode d'impuissance. En étudiant avec soin la première, l'on peut se convaincre que les mêmes conditions fatales d'insuccès se présentent pour la seconde. Le remplacement d'une incapacité par une autre im- • porte peu ; eût-on remplacé un Lafeuillade par un V 1:JUban, que le vice originel de cette expédition n'en produirait pas moins ses déplorables effets. Cette expédition, entreprise comme une aventure, une folie, manquait dès son origine des conditions essentielles: 1 ° Le but à atteindre; 2° La puissance rles obstacles à vaincre; 3° La liberté d'agir à son point, à son temps, à son heure. L'armPe à Varna, dès son débarquement, n'était point une armée de campagne;· elle manquait d'artillerie et de cavalerie surtout, dans les contrées dont la Russie peut inonder les plaines, par ses innombrables chevaux. Ce n'était point une armée de sirge; l'équipage était insuffisant, et c'est en présence <l'une mutinerie et d'une révolte militaire \iossib!es, que fut décidée la p!u::; stupide des teutati res. L'on sait ce qui s'est passé. Maintenant, la question n'est plus de savoir comment on prendra S~bastopol, mais comment on s'en ira. Il n'est pas facile de se rembarquer en présence cl'une année aussi redoutable, à moins de sacrifier sur le rivage une partie pour sauver l'autre. Telle est la situatiou exacte t:es armées alliées, Aussi, maintenant. ,eu est-on venu au grand mot : diversion. Voyez-vous Scipion partant pour Carthage? Mais examinons un peu la situation actuelle des parties belligérantes. La Russie, qui se fùt bien gardée d'entamer cette affaire lorsqu'il n'y avait même plus que le mot Répnbli11ue, car c"eùt été alors une guerre de principr, la Russie a saisi au bonù l'Empire-Bonaparte, bien certaine qu'il ne lui attachera pas a'lx flancs les nationalités opprimées ; ùe là sa force morale, et le temps lui a permis de porter bien haut sa force matérielle. Pendaut que ks alliés s'épuisent, elle augmente ses ressources et rnnltiplie ses armées. L'Angleterre, dont l'impui~sance vient de se révéler, vouclrait_ bien 'se retirer <le la partie, mais elle est menacée dans l'Inde, en' ce moment-ci surtout où la Pcr~e va !ni jouer une diversion. Elle flatte Raton pour tirer les marrons !lu fèu. Ce n'est plus de Waterloo, mais cle la revanche rle l\fo,;cou dont elle ·parle. Sébastopol et Moscou semblent se donner la main ! ... , · ' Il est une antre p11is;;ance clout l'hypocrisie date de loin : mystérieuse comme ses cachots, implacable comme ses gibets, f'aùsse comme sa diplomatie ... l'Autriche! Ce gouVtm1eme11todieux n'a pas cherché le rôle prodigieux qu'il joue dans ce 1lrame cousiclérable. L'impatience a\·eu~le ùe l' Ang1etcrre à clé fondre sa boutique, le besoin de Bonaparte de chevaucher pour la gloire, les ont fait entrer en guerre avant de s'assurer de son rôle et sans aucune garantie de sa part; bien plus, pour avoir ses bonnes grâces-qu'elle ne s'empresse p'.ls <l'offrir, on la débarrasse en Lombardie de l'armée piémontaise qui pourrait lui donner quelque jour du souci. De sorte que, sans tirer un coup de fusil, sans brûler une amorce, l' Autriche tient la clef non seulement -de la position militaire la plus importante mais du terrain même des opérations. ]We peut à son gré culbuter à la mer les armées alliées ou fermer aux. Russes toute issue <le la Crimée et s'emvarer cl'Odessa. A-t-on pu croire à Paris et à Londres que sans convention secrète la Russie eût jamais consenti à cette situation ? L'Autriche garclera ce ~u'elle occupe pour s'emparer plus tard de ce qu'elle désire. S(,n attitucle n'étant point déterminée avant le commencement des opérations militaires, sa position sur le flanc des armées alliées ne laissait plns celles-ci libres de leurs mouvements, et faisant foi1ction d'armée russe par l'c:tccupation des princip:iutés du Dauube, elle permettait à la Russie d'user de toutes ses forces en Tauride. Aussi, peut-on tlire : que l'Autriche étonnera l'Occident par une affreuse mystification ! Le seul homme <le guerre qui ait bien compris cette ~ltuatiop, c'est Omer-Pacha. Quiconque a suivi avec -soin ses opérations, a dû voir que s'il refusait l'attaque des Russes, c'est qu'il observait les A.utrichiens : c'est là , la cause de l'insuccès de la première campagne. La situation est-elle maintenant changée? L'Autriche occupe les provinces Moldo-Valaques. Sébastopol que l'on ne peut investir tiendra tant que les munitions et , les approvisionnements n'y manqueront point, et, ses communications sont toujours libres. Les Alliés sont attaqués en tête et sur les flancs, la mer est derrière eux, pas de retraite. L'att1_1qae,n'avance pas, les héros de Décembre sont- à bout, le général Niel vient changer le plan " du crétin;'• rien n'y fait! De nouveaux plans sont envoyés et le grand hurrah c'est..... Bessarabie ! Voyons. Les faits militaires surtout ont leur impérieuse logique it c'est pour ne· l'avoir pas compris que nos· grands ·hommes se trouvent acculés, la discorde étant dans le camp d' Agramant. Mais voici l'idée nouvelle, on change de méthode en changeant un homme. Ne pouvant pai·tir de Sébastopol, on va tenter une diversion contre une armée qui se concentre de plus en plus et cela en laissant derrière soi cette armée autrichienne encore moins sfire q11'aux premiers temps j c'est SC liner pieds et poings liés ! Il y aur:1 donc bientôt trois corps d'armée isolés : l'un marchant contre le choléra dans la Dobrudscha ou ailleurs, un autre devant Sébastopol et ne fais!lnt rien, et le troisième à Constantinople ne pouvant faire grand'chose. Mais pendant ce temps, la Frai;ice épuise toutes ses ressourc~s pour entretenir ces immenses abattoirs. S'apercevra-t-elle bientôt qne la gloire de l'Empire .fait pendant à " Paix-Empire ? " Nul gouvernement monarchique en France ne peut faire la guerre parcequ'il ne peut, dans son intérêt de conservation utiliser le principe électro-politique qui doit soulever le monde - la Liberté! Malgré tout ce qni sera dépensé d'énergie, de courage et de sang, les hommes de Décembre ne sortiront de l'impasse qu'en passant sons les fourches-caudines ae la diplomatie - Les popnlations de l'Orient ont lenr politique à elles : cette politiq11e ne s'alliera pas actuellement à celle de l'Occident. C'est une neutralité qu'elles veulent en attendant l'an!nir. Cette guerre ne peut donc aboutir à rien comme résultat sérieux, et c'est bir.n iuutilement qu'on y sacrifiera le sang, les rcssour<.:es et la fortune <le la France. Manquée•rlans son principe, ce n'est point dans ks tâtonnements d'expéditions nouvelles que les armées alliées s'en relèveront. Eparpillant leurs forces, elles s'affaiblisstlnt- sur les points où leur adversaire est fort. En dernière ressource, on parle cl'nn moyen extrême: c'est de fortific>r l'un des deux ports de Crimée pour faciliter, autant que possible, la levée du siège et le rembarquement et d'en confier la garde aux amis secourus! L'on se contenterait pour le moment <l'ocenper Constantinople où le Turc devient de plus en plus rare. Cependant, bien contrairement aux intentions cles puissances occidentales, il peut résulter de cette guerre un effet dont h civilisation se ress.entira: c'est l'égalité des castes dans ces belles contrées - égalité ci\'ile, politique, enfin dès droits!... mots inconnus depuis longtemps, et qui, semence de rérnlntions, arrêteroat la barbarie du N ortl mieux que les armées. Y-... LE DEVOIR DE RÉS{STANCE. ' " "Lorsqu'un peuple contemple froidement une succession d'actes tyranniques, lorsqu'il v1Jit sans murmure les prisons s'encombrer, se multiplier les lettres d'exil, croit- • on llu'il suffise, au milieu de ce détestable exemple, <le quelques phrases banales pour ranimer les sentiments honnt!tes et généreux ? L' ou parle de la nécessité de la puissance paternelle ; mais le premier devoir <l'un fils e~t de défendre son pèra opprimé ; et lorsque vous enlevez un père au milieu cle ses enfants, lorsque vou::; forcez ces derniers à garder un lâche silence, que devient l'effet lle vos m iximes et de \'OS codes, ·Je vos déclamations et <le vos lois ? L'on rend hommage à la sainteté du mariage; mais, sur une dénonciation ténébreuse, sur nn simple soupç:on, par une mesure qu'on appelle <lepolice, on sépare un époux de sa femme, une femme de son mari! Pense-t-on que l'amour conjugal s'éteigne et renaisse tour à tour, corn~ me il convient à l'autorité? L'on vante les liens-domestique; mais la sanction des Eens domestiques,c'estl'espoir fondé de vivre ensemble, de vivre libres, Jans l'asile que la justice garantit aux citoyens. Si les liens domestiques existaient, les pères, les enfants, les époux, les femmes, les amis, les proches <leceux que"l'arbitraire opprime se soumettraientils à cet arbitraire ? On parle <lecrédit, de commerce, d'industrie; mais celui qu'on arrête a des créanciers dont la fortune s'appuie sur la sienne ,des associés interressés à ses entreprises. L'effet de sa détention n'est pas seulement laperte momentanée de sa liberté, mais l'interruption de ses spéculations, pP.ut-être sa ruine. Cette ruine s'étend à tous les copartageants de ses intérêts. Elle s'étend plus loin encore : elle frappe toutes les opinions, elle ébraule toutes les sécurités. Tout se tient dans nos as3ociations nombreuses, au milieu de nos relations si compliquées. Les injustices qu'on 11omme partielles sont d'intarissables spurces de malheur public. Aucune loijuste ne deml:!ure inviolable auprès d'une seule mesure qui soit illégale. Supposez un scml acte de riguenr contre ùes hommes, qui ne soient pas convaincus, toute liberté devient impossible. Il faudra Jonc les gêner toutes, les anéantir également. " Une des plus grandes erreurs cle la nation française, c'est de n'avoir j~mais attaché suffisamment d'importance à la liberté individuelle. On se plaint de l'arbitraire quand• on est frappé par lui, mais plutôt comme d'une erreur que comme une injustice. Il y a 11ne cause toute simple pour que, chez un peuple distrait et égoïste, les droits de la liberté individuelle soient moins bien protégés que ceux de, la propriété. L'homme a11quel on enlève sa liberté est désarmé par ce fait même, au lieu que l'homme qu'on dépouille <le sa propriété conserve sa liberté pour la r~clamer. Ainsi, la liberté n'est jamais défendue que par les amis de l'opprimé; la propriété. l'est par l'opprimé lui-même. On conçoit que la vivacité des réclamations soit différente dans les deux cas. " • "Dans cet abîme de maux, il ne reste pas même aux esclaves du despote usurpateur un refuge dans la religion ; sa tyrannie les y poursuit. " Tout cc quf est indépendant l'effarouche, parce que tout ce qui est libre le menace. Il voulait' autrefois commander aux croyances religieuses, et pensait pouvoir en faire à son gré un devoir ou un crime. De nos jours, mieu?- in.struit par l'expérience, il ne dirige plus contre la religion des persécutions directes, mais il est à l'affût de tout ce qui pe11tl'avilir. "Tantôt il la recommande comme nécessaire seulement au peuple, tantôt la pli,ant à ses caprices, la tyrannie s'en faï°t une esclave : humble, dépendante, elle se prosterne aux genoux du pouvoir, observe ses gestes, demande ses ordres, flatte qui la méprise; ses ministres bégaient au pied de ses autels asservis des paroles mutilées. Ils n'osent faire reten. tir les vofites antiques ,les accens clu courage et de la conscience, et cherchent ave'c terreur, dans les regards dédaigneux .du maître, comment ils doivent parler de leur Dieu. Heureux encore s'ils n'étaient pas forcés d'appuyer de la sanction religieuse des lois inhumaines et des décrets spoliateurs ! 0 honte ! on les a vus commander, au nom d'une religion de paix, les invasions et les m:issacres, travestir leurs prédications en_ manifestes, bénir le ciel des succès du crime, et blasphémer la Yolouté divine en l'accusant de complicité. • " La religion ne pe11t résister :\ tant de dégra,lation et à tant <l'outrages; les âmes flétries se détachent de ses espérances. Une foi bien vi\'e serait nécessaire pour espt:- rer, sous le règne visible de la cruauté et de la folie,, le rrgne invisible de la sagesse et de la bonté. Il faut en convenir, le despotisme est l'argument le plus fort contre la réalité d'une providence !" B ...... . ESQGISSE HISTORICO-POLITIQUE. .J,a .i.liohh~- -vr-nlaellle. L'étt•ncllle de la Valnch-ie est- <le 1,120 milles géogrr..phiqut>S(28,000 milles (jilHrrés anglais)- eelle de la Molda\·ie (011 du rnoins du tcrriroire q11ilui reste) est de 570 milles géoi:rraphiques (14,450 milles rpiarr~s anghtis) .. Une <le~ pins belles provinces de la ~loldav1e, la Bnkovrne, c0mprenRnt CTPUgXrands districts, Sz11c~1waet Czernovic:i, ést Ôt'JJLtis lï74 pos~édée pr,r l'AutrichP. ·Durant la guerre de 1769 - 1777 entre la Rus~ie et la Turquie, les Russes occupèrent les Principautés; el ]'Impératrice Catherine, ~an~ attendre la fin de la guerre (q11ise t~nnina par le traité de K11tschuk-Kajnarclsh1), plaçu crtte portion <le la Moldavie aux mRins de l'Autriche, pour acheter sn neutralité. Dans toute g•wrre entre la Russie t't la Turquie, rester neutre e_st le plus ruantl service qne puisse rendre l'Autriche;\ la Rus: sie; service q11ilui procure plu;; <l'avantages qne ne pourrait le f,iire une participation active à la guerre. Cet:e cession faite à i'Autriche, pair·la Russie, d'une partie de la Moldavie tnrqne, fut le complément du partage de la Polo~ ane en 1772-ce témoignage de la criminalité <leErois qu1 demande encore vainement ju~tice!- La 'l'urq11ie tut, bit:u enkndu, forcée de r,1tifier cette cc>ssion. Elle le fit par les traités du 12 Mai 1776 et dn 25 li'évrier 1777; truités mystérieux, enfonis, sans avoir jamais vu le jour, dans les archives de la diplomatie. Plus tard, en l,-;12, la Ilt1ssie, par le traité de Buchare11t., enleva;). la Turquie la moitié du territoire de la Moldavie, environ 45q mdlt"s géographique,1 carrés. , Il est utile de faire remarquer ici que durant cette guerre là rupture entre la Ru~sie et !'Empereur Napoléon aurait certaine1.:'lent permis ù la Turquie de sortir de la lutre,sans rien perdre de son territoire ; mais cette)upture même fut cause que l'Angleterre vint en aide à la Rus8ie, comme médiatrice ; et c'est grâce à cet te médiation de l'Angleterre que la H.ussie possède la moitié de la Moldavie et de lit Bessarabie. C'est la médiatioa de l'Angleterre '1UÎ n porté les frontières russe-1du Dniester au Pruth ! Il me semble qu'à cet endroit l'Angletene <loit quelqu<! chose de pl us ù la Turrp1ie que "des égards pour l'honneur et la <ligniré dP. la Russie," et "de la considération pour l'Autriche." Si la Turquie n'avait pas sacritié, cé<laut au:-c. sollicita-tions de l'Angleterre, une grnnde portion de son territoire en 1812, si die n'avait pas laissé la Russie lilm., de ses rnouveme11,i dans le Sud par le traité <le Buch11rest, le campagne de Mo~cou aurait eu une toute autre _issue; ec selon toute probabilité, l'Angleterre n'aurait jamais eu à. se vanter d'un \Vaterloo ! La cession de la Bukovine ù. l'Autriche éclaircit de beaucoup les évènemens actuels. L'Autriche était neutre ulo~s co111meaujourd'hui; ellH acquit une provjnce s,ms courir les risq11es de la guerre. Aujourd'hui, elle s'est emparé ~e deux provinces, de la même manière. Je ne m'étonnerat!I nullement qu'on lui permît de Je,i garder :tnssi, ~t même qu'elle reçût le,i remerciemen~ du Cabinet anglais, pour "J'eu,barras que cela )ni donnerait?" ' _ La population des deux Principautés monte à e11viron 4 millions. Les habitans sont de race!Roumane à l'excep- • tion de 125,000 Magyar;; cette coloniè de la race M~gy;~re en Moldavie y est établie depuis des temp-. dont l'h1sto1re n'a point conservé le son venir, et parle le dialecte Tsch-1ngoMagyar. Il y 11, en outre, des b,rndes nombrt>us~s de,Czi-- garnl (Gipsies, BoMmiens) errans, quelques Jutf<; epars dans le pays, et quelques marchands Alleniand1t. uans les villes. • Les Roumaim se vantent d'être d'origine Da-co-Romaine, et de descendre des colonies établies dans la Dacie après Li chûte de Décébalus et le renversement de son Empire pal' 'l'ra)an. Leur langue appartient évidemment à la soud1e latine. _li n'y a rien, chez eux, de commun avec la race 01.t l'icliôme slave. La dénomination de "Valarh 1 Vahlchie,''

, ----- ....._..,......,.,.,.,.....,.~-----,-q,•---------~.----~-- .....-.------------------------------------------ -~ .1.~•·· est cep1mdnnt d'origine lllave, Viaclt, Vlass, étnnt ltt dénomination employée par les Slaves _pour désigner les Latins, ies Romains, les Italiens. Les Roumains pr,,fes~ent la même religion que les Rn:-- ses. Ils ont a 1opté le rituel moscodte, e<t le ru•SP.-<!Stainsi. devenu la langue de leur église, mais ils ne la comprtnnent pas. Cette communauté de religion était le levier à l'aide duquel la Russie iigitait autrdois les Roumains, clans -ses g11erre~ contre la Turquie; elle y trouvait tonr profit E-tleur 'laissait la ruine. Mai;; leurs yeux se i;ont ouverts enfin, et leur haine est profonde contre la Rnssie, sauf 11n parti peu nombreux mais cepe•.dant influerH par sa posi1io11 et 1ses .richesses. On parle généraîement le français clans la bonne société ues Principautés,surtout en ValaC"hir>. Anc,m jeune .Doyard, même de fortune médiocre, ne serait reg,irdé comme gentleman 1s'il ne complétait son édt.catüm à Paris. La Valachie fut constituée en Etat indépendant par Rar.u Negrp, an commencement du l3e sièclt>; la Mo1dav1e, par Dragohh, vers le même temps. Les chefs de ces pays por- ,taient le titre de! Dornnu (Seigneurs) .... Il est-as,ez curieux qne le titre de Roi (Kraj) ne soit pas connu <les Roumains avec son sens habituel. Le mot de 1'0i signifie, lians leur langaie, un coquin, un vaurien tt•buleul el braillard ... La Valachie ne devint pas tributaire du Sultan par conquête mais par un traité de paix coucln à Nicqpolîs, eu 1393, entre Mircea et le Sultan Bajazet' Yilderim' (l'Eclair) Ce traité soumettait la Valaehie ù la Suzeraineté dn Sultan, à condition que le pays conserverait son droit de gouvernement propre (self,qovermnent), élirait ces ch<:-fs, aurait sa législation propre, le droit rle paix et de g11erre (sauf contre le Sultan), et le droit de frapper 1119nnaie. On stipula le paiement d'un tribut annuel de 3,000 pi;i-tres, à titre de p1'ése11t au Sultan. Quelques diRcfüs1011s s'élant <'.•leYées ·plus tard sur l'interprétation de ces clauses, un 1;ouveau traité fut conclu entre Ulad V et Mahomet II, qui sanc•• tionnait et commentait le pn•mier. Les Sultans renonçè- .rent expressément aux droits de leur 1·cl~r;ionen Valachie. Il fut stipulé qne nulle mor,quée ne se ait conscruite sur le territoire roumain, qu'111H.:unTurc ne pourrait y acquérir 'de propriété, et qu'on ne pourr;tit récL1rner .l'extradition d'aucun M1181llman qui, se converti,sa11t a11 Chri~tianisme, .ëmigrerait en Valachie. Un Lraité semblable .fm conclu pour la Moldavie, entre Bogdan .JI et le tiullan S(>lim 1, en I51J. Happelo11s ici, à la gloire élernelle <les Turcs, qu'ils ont maintenu ce. traité, qu'ils ~ont restés fidèles, avec une r..ligieuse piété, ù CPSt·onventiom, à travers les sièclt>s q ni se sc~nt écoulés. Nul Musulman ne p<>ssèdc maison ou terre clans les Principautés, aucun minaret n'attehte la domination de •oçs Turcs au cœur généreux. E;ux, les 111aîtres, se sont epgagés ,\ exclure eux-m~mes leur religion de ces provinces; e't ils ont tenu leur parole! Les Rounrnins ont eu cependnnt à souffrir des incunions, des dépréciations, Ùi's exactions de Pachas rnisini;. Quoi d'étonnant P L'Empire ottoman, s'étendant sur diffé1e11tes nations de l'Europe, di, l'Asii,, et de 1·Afrique, de J >1ssyà l'Egypte, de l'Arabie à l'Algérie, n'était qu'un amas co11fus et sans lien solide. Coo,mc l'a_dit Burke," le,- Suitans ol>- .tenuient l'obéi~sance de leurs pui~sirns Satrnpes comme ils .pouvaie111." Mais quiconque pouvait faire parve11ir des plaintes à la .Porte, y .trouvait jui.tice ei rép,11ation. Les Sultans étaient et sont encore religieusement fidèles ù leurs engiigements. Si les Roumain& perdirent qud'lue temp!>i le droit d'élire leurs chefs~ ce fut pour avoir cédé plusieurs foi!! x11x ins1igations dt: la Rus~ic•, et s'être rangés du côté de l'ennemi de leur 8uzer,,in. Celui-ci tst resté fidèle à sa parole. A cet égard, le,- Sultans ne troun·nt ni supérieu1s ni égaux dan<; l'histoire de l'humattité. Oh,! quel spectacle dégnûta11t et déchirant d'hypor.rire ambition, que de voir ce Bonaparte t't ces Hapsbourgs, pour qui nul serment n'est saint, 11111 d·oit r,'est sac1é, ~e i:onstituant en défenseurs des privilèges de la Moldo- Vala1:hie contre ces Sultaw,, do'.lt la simple parole vaut ph18 que tous le• serments prêté~ par celi Monarques chrétiens, uont le nom est synonime du Parjure ! ✓ C'est e11l'année 17ll que! le Czar Pierre détermina Démétrins Cantemir de Moldavie ~ ro111pre avec la T11np1ie et à se ranger de son côté. La comm11oaulé de reli~io11 .fut l'appât offt!rt. La Moldavie prit parti pour l,t Russie.; la Valachie suivit. Mehemet Baltadji tint da11s Sf'S mains l'avenir de la Russie, snr le Prn1.h; mais, céd;int a11xséductions de Cathl.'rine, il laissa échapver Pierre-le-Gran<l. Le traité de Falczi fonda la puissance rus~e; depuis ce tC"mps, .dans toutes les guerres, la Moldo-Valachie a été le champ de bataille, le magasin d',wprovisio11neme11t et l'instrurnent de la Russie contre la Tur,plÎe, .Jrumenses forent lessacrifices qn'elle fut induite à fair<>,,pour la Russie, par un fanatisme rdigieux h~bilemept fo,uenté, et,.à ln fin de chaque guerre, elle fut aliandonnée pr1-r ellt>, épuisée, pillée, <léponillée enfin d'nne portion de son territoire en récompense de sa "Rnssomanie." Le11 Moldo-Valafjues en sont aujourd'hui radicalement guéris! On introdnisit, à la vérité, dans les traités, quelques sti/'ulations, se rapl'ortan t pri ocipale111e11t à l'exercice de la religion chré1 ien ne, qne la Porte, bil'n que provoq11ée par la R·ussomanie des Roumains, n'a jama,s pe11séà entraver ni;\ violer. D11reste, ces stipuiations avaient surtout pour but <l'a~surer l'interventürn, et de faciliter les intrignes de la Ru~sie; mais quant nu prétendu droit rie Protectorat-qu'on est a11moment de cpiarlrupler ou quintu!>ler-i! n'y a pas 1111mot qui pui-se j11stifier cette prétention dans les divers traités. Le plus importan,t de tons avant 1828, celui de Kajnar1bhi, porte se11lement que" l'ambassaJenr ru;,se à Con,tantinople p,>Urrn parler en faveur des Mol<lo-Valaques, et S1:'ra éco(1té avec tous 11.'ségaïds chî.s à une puissance amie." Néanmoins, la part qne la Moldo-Valachie avait prise dr1ns les guerrt•s con Ire la Turq nie fot p111,ie par l'a ùrogation <i11 pri\·ilège d'élire leurs chef~. L'histoire a signalé ce fait remarquabl(', c'e,;t qne ce fut la Rnssie ']Ili JH>'lssa la Tnr,p1ie ;'1prendre cette mesu-re, t-n lui faisant o!lserver. avec mac:hi1Lvélisme, que cette exteosion cl'a11rorité l11iserait nne co111pensation ponr J.>s pC'r.t<'s 1erri1orialcs qn'elle al'ait s11hie. Penrlanl un siècle en \'Îro11, le~ d(•11x Prin ci paut és forent gouvernfes par des Bq» (P incc·s) C'hoi~is par !a Porte p11rmi ces Grec:s-ch•sce11dant,; Je ce1,x q11i restèrent à Constantinople aprè, la c<rnq11ête-appcléi- Phanariot,~s du 11001 du quartier qu'ils h 1L,itent (le Ph 1:e). R;icP ns!uciense, intrigante, ces Grec,, {int monopolisé 1wndant longtemps les emplois de drogman:-., interprètes et secrét.li,· s des fonctionnaires turc:,;.,empl,,is rendus équivalen;\ à cenx d'esi,ion~ otficiel,;,-s;1nf de rare-. eY-c:eptions,-g' âcc ,~ l'or ru~se et autrichit-n, C(•s Bt>ys I h 1nariotes foreut, tll ,.fli,t, ponr la !'lupar1, les faciles in;;trurHt·n, de la 1{11,sied ,n, les Principautés; ceux d'ent,·e eux qui s'y ref.isère11t, on ;.'en dél.ian:a~sa de façon ou d'autre; les Beys, à leur tom, étaient contrôlés par .Je Con~ulat-générnl ,le Rus,ie étal>li dans c:e l>11tl:'n 171:11. Le snil parti qui soit rc~té fidèl,· ù la Russie rlans les Principa11tés est celui de ces fa1uilles phanariotes réce111111cntiml'ortées. UnP. ~ection r11s,;ede l'organi-atinn révnlnrionnairc appelée les llétaù·ies hellènes, Jouit d'une p, oti-ction 011vi:rte, dans le.-; Prir,cipa11tés, où elle avait pour d1,·f l" P ince 1\lic:hei Sourzo de Moldavi , sous la di1ectio11 des cons11ls ru,-.ses. Yl'silanti ,( gé11c:r;.ddans l'ar111ét· rus,;e ), ari ..,rn l'éle11dart <le la révolte en Mars 1821. L'in,nrrection succnm- !rn en J11i11.,niais après avoir Pll pour v;ctime le 1•atrio1e Théodore Vradimire-co, q11is·é1ai1 mis à lil 1ê1e c1'1111 eo11- • lre-mou,·emP.11t national. C!et évè11ement 0<1Hit !)OllrLant les yeux au Suit.an s11r les dang<-rs du régime I hanariote, et il rP11dit anx A,se:11blée., de· H·,yar,ls lt>droit d'é:irc les P, inces d~ 1\lolch vie et de Va!a(·hie. La Ru,,sîe y consentit, mais à co1H1ition qut- le 811ltan ne po11r1~it pas rt>foser sa sanction ;\ l'i11ve~1i11.ne,s:111s ê•n: d'ac,·ord a,·ec: lt• Cz,1r. La même co:Hli11on fot pos.:•e ù la d,,positii,1) rl'nn Prince élu, et mêa1e ,\ l'al'ceptation dt.· sa dé1111ssio11.La R11s;;ie i;'.,ss1,rai1 ,,insi rp1e si -ses intrigue,; olitl'IIHll'nt d, s B1,ynrds d'élire son c;111did<1t,,il en .ex<'rce,ait le~ fo11c1io1u; malgré routes les ri:cian1atio11s de ls Portv. T.·l fot le tr .iré d'Ackermann, 182G. C\·st l'année mê111eoù les -turùulen,; Jaoi.;,airt'S l'rovo( 1uèrvnt l.\L,hm•iud ;'1 exéc11ter le co11p h 1rdi par le'l1i(•I ils f.ircnt e,.1e. minés. L'Emp.re turc tremblait snr sa ba,;e, La Tlli q11ie fut obl1gée <l'acc,'pter lt•s i:on<titions dictées par la H.ns,-ie. l.\'lais -sa.soumi-sioo ne la i>auva p;1s de la g1,erre de ll:l:23, 'JUI se termina par la paix ll1.à.ndrino1•le. ' L'occupation, d11rant retll' gnerre, dPs Principanl~~ pnr, la Rus,,ie; l'élaliora,ion, snus s~s alhl'Îces, ch, Statut •>rga1,iqu,·: l'o ..c11pa1ion de .l:~4d, conve1111ee11rre l'A.11trit:h: t·t la Hus•i~ dans l'i1>ft-rnalt• l'ré111édita11on <l~ la ru111e tte la Ho11grie; les déte,tables inirig11t•., 411i 1,rt'.·parèreill cetlt' oc.:upat-ion; la luyaut,• deis J::.oumai11se11v;:rs la Porte.; le respect de la Porte 1,ou•r leurs ,}roits, l:t la -anc~io11 tpi'el.e do1111aanx p incipe" de la H.éforme co11.,ni-tu1io1111eli<~',manant de la libre volo1ité de la Nation, et légale111ent inauguré mais re11ve,·sé par les arm,-s russ~s; - 1011:-ces faits seront expociÉS diL'ns les artides suirnnrs, et perme1tront aux lectt·1ns d'appré1:ier les droits des RC>umai11s;\ l'indépendance, et l'1mrne11se in11,ortance de cette qne&twn, surtout en ce moment . KOSSUTH, Nous prévenons les personnes qui se sont abonnées au journal l'Homme, soit pour un an, pour six mois ou pour trois mois, et qui n'ont pas encore versé le montant de leur abonnement, qu'elles sont instamment priées de s'acquitter sans retard entre les mains de MM. les ag-ents chez lesquels l'abonnement a été contracté, ou bien de l'envoyer directement à l'administration du journal, à SaintHélier ( île de Jersey ), 19, Dorset Street. Dans ce dernier cas, il sufüra d'adresser soit un mandat sur la poste ou un billet de change sur un des banquiers de la ville de Londres, à l'adresse de M. LOUIS PIANCIANI. On prie ég,alement les personnes qui renouvelleront leur abonnement, d'en envoyer le·pri.t- d'avance à l'adresse indiquée, afin d'éviter tout retard dans l'envoi du journal. Tout ce qui concerne l'impression des livres, brochures, discours, etc., etc., - ou demande de livres d@ propagande républicaine, - doit être a<lressé à M. ZENO SWIETOWSLAWSKI, 19, Dorset Strent. .1·. 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Moyennant 1111 aver1is~e11,cnt d'1111e0:1 deu,c heu ..~. , n11 se charge de fournir de, dîners pour fê1(;~ou banquets, li -ce pour 3U à GO c:onl'Ï\'C:l,- Appnr:emtnt~ particuitcrs pour les farniikg. .MAISON DE COMMISSION prudence et sa connaissance des affaires est a le triple av:rntage d'unir l'élégance, la légerté ét t' ffi t d d •te , e ia solidité. eu plâtre, e11cire, en mastic et en gélr.tine sur nature morte ou vivante. ET CONSIGNATION. U~legarante su sau e ~ sa con 111 . av - Les semelles sont fixées avec <ln laiton et ne mr pour les personnes qm voudront bien le laissent aucune aspérité ni à l'intérieur ni à l'exp. BEGHIN, négociant à St.-Hélier (île.de charger de leurs intérêts. (Ecrire franco). térieur. - On peut marcher à l'eau sans nuire ~ la· Jersey\ 60, Upper Don street, agent et re- -------------------- solidité de la cha 1 ssure. présentant de plus 'de cinquante mais0ns ko- EDOUARBDlffi!'l!81 _______.,________ norablE:s de France, Belgique, Suisse, Italie, , A LA RÉCifROCITÉ. Prusse, Suède, AllE:mague, etc,, a l'honneur PROSCRIT ITALIEN, ,, d'informer MM. les négociants, armateurs, w AHRI & Cie., TAIJ,LEURS, fabricants et commissionnaires de tous pays, Donne des leçons de -1:mgue itilienne. Ch d F d ..,.,..· H · l •·1 h d l ' • - 1 l\" H L •.., 44 S H'l' aux- e- on s. - .lu.atson e1nze y, 1m- ~u 1 se c arge e a vente par comm1ss1on ,a '.lotte- ousse, a motte street, , t- e 1er. . (S . ) • • • .J , d ----- primeur u1sse . ou COl1Signat1011ne toutes especes e mar- 18, PHILIPS STREET, ST.-llÉLIER, JERSEY. chandises. 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