Homme - anno II - n.25 - 23 maggio 1855

L'Il OMME. ----------0---------.:..__----------------..;----•,-,, VARIÉTÉS. ERASMETLESESTIENNE, tra~me l'ino-énieux latiniste, né en Hollanrle d'un hasard ' o h . d'amour, esp~it ital!en (~t point ollandai 0),_dans ,:,;a vi_e errante, subsistant a'ense1gnement, de corrcct1011s d 11npnmerie, de compilations, avait imprimé, en 1500, pass•~nt à. Paris, un petit recueil d'adages et. de provnbes anc1~ns. Le public se jeta dessus; la boutique de la rue SamtJacques, où parnt l'heu•·eux volume, ne désemplissait plu_s; chacun avait hâte d"achetn, de portf'r en pod1e, la l'et1te sagesse pratique, la prudence populaire de l'anti~uité. D'éditions en éditions, toujours augm ..ntées, à Vemse, à Bâ!e, le livre devint un oros in-folio Pn fins caractères. Alde fil l'édition complète "'en_{508, et Froben, à B~le, la réimprima six foiill. Bien plus, Erasme, étant en !taire, sur le passage du pape, le pont,ïfe et ses cardinaux vinre11t saluer l'i_ll11st1:e compilateur des Adagia. Nul chef-d'œuvre ne fut Jamais l'objet d'un tel enthousiasme. C'était, en réalité, un grand i;ecours offert à tons, même aux moindres, un véritable Dictionnaire de la Conversation. Qu'on se figure toute l'antiquité réunie en un livrt>; tout ce qu'.elle a produit da pensées, de sentences et de maximes, ramené comme des rayons à un seul foyer. _ L'illnstte pré\·ôt des marchand~, Builé, l'ami d'Erasme et de Rabelais, Budé, qui lui-même avait-tellement éclairé l'anticiuité par son trav,1il sur les monnaies et ses notes sur les Pandectes, di~ait du livre des Adages: "C'est le magasin de Minerve; tout le monde y a recours, comme aux feuilles de la &i'ùylle." • Holbein, le grand peintre de Bâle, peignit É~,me en habit de triomphateur, passant, couronné Je lauriers, sons un arc romain, et comme entraînant le monde j1,ar cet te via sacra de l'antiquité. L'effet en réalité était légitime et vraiment graud en deu~ sens. On vit que la majeure partie dt> ces proverbes .l\ntiques n'en étaient pas moins moderne>., que l'antiquité n'était pas un illisible grimoire, monopole de~ savanta~ses, qu'elle était nous-mêmes et l'homme éternellement iden- .tique. On vit que.cette antiquité, que lPs Jano~us de Bra_qmardo, lPs pédants croltés dont 1-Jarle Rauela1~, représe11taient à leur .image, gourmée, pédantesque et sotte., était l'éléga11ce même, l'urLa-nit.é, la grâce. La conr, aussi l,irn <1ue la ville, reconnut que Platon, Xéno1 h,m, étaient de pmjai"ts gentilshommee, pleins d'afüénité et d'esprit. Vhonnête homme, ce faiule idéal, qni a t'oujours ·été si ,populaire dans la moyenne sagesse frnnçaisf', parut tont à fait rqirésenté dans certaines prodnctions de l'antiquité l âlie, comme les O,;fi,ces de Cicéron, livre gu'on imprima partout et qui partout devint usu1-l. Du reste, quelque faibles que fos~e.nt les résul.tats encore, ce qu'il y avait de grand, c'était l'effort, la _volon_té. Et quoi de plus grand, en c~ mo~de, que, de, VO!]I01r_s~nensement? Dans le transport, ~ama1s calme, dune act1vué haletante, on exhumait de Ir. terre, de la poudre des ·vieux dépôts, rnéJailles et monnaies, bas,reliefs, manuscrits de tonte ~orte, médecine, géographie, roésie, mœ::irs, usages dome~tiqueF, tonte la vie de l'antiquité.. Bons humanistes.! qui leur refusera ce nom, en les voyant embrasser d'un si impartial •amour tout ce qu'on pou.vait savoir alors, tou~ peuple, tout .âge et tout dieu, toute langue l,t toute .humamté ? Venez, dans la nuit noire encore; montoni: 1 l'hi,·.er, de grand matin, la rue Saint-J;icqu~s: Voyez:,·ous t~u'.es ces lumières ? Des hommes, des vieillards meme, rneles aux enfants, vont portant sous 1111bras !'·in-folio, de l'uut1e le ·chandelier de f,r. Yont-ils tourner à droite? No11, la vieille Sorbo11ne est endormie encore.; elle ,;e tient dHude entre ses draps. La fonle va au.x écoles grecques. Athè_nes e!.t à Pa, is. Cet homme à grande ha1 l;e, dans sa ma3estueuse hermine, c'est le descendant des Empereurs, Jean Lascaris. L'aulre docteur, c'est Aléandre, qui enseigne l'hébreu. Vatable est à ses pieds, qui écrit et déjà imprime. Ëtranoe renver~emeni des chose:, 1 Cette ville, qui vers 1300 ;avit aux juifs leurs manuscrits pour !Ps anéautir, ~lie les imprime au1011rd'h11i. En 1508, on fond les premiers Garactères héhraïqurs. La vieiile L0i, si cruellement persécutée par la nourelle, devient impé:,issable, multiµliée par lt>schrétiens. Le défenseur des liHesjuifs, Reuchlin, éLranle l'AllemHgrie de sa lutte héroÏ'lue c-ontrc les ig110rants persécuteur~ et destructeurs de livres, qui les li ûle11t, ne sacl1ant les fr e. Croy-0ns aux victoires de l'esprit! Au moment où l'Espagne dét mit l~s livres par r:ni!liers, l'Allemagne, la France, l'ltlllie en impnment pnr millions! Nul lieu, ni temple, ,,i école, ni nsseml,)lée de nations, n'a jamais porté •\mon cœnr_ la r~ligie_useémotio~_que j'é~rouve quand j'entre mrns une 1mpnmene. Le poete-ouvrrer de Manchester l'a très-b'en rlit: "La Presse est l'Arche· ' sainte!" LP~ révolutions de Paris se sont faites autour de la Presse. Imprimeur en 93, mon père avait planté la sienne au chœur 11Jême d'une église, et j'y sui~ né. Vives re\i:,-ions du berceau, elles me revinrent en 1843, quand ma ch.aire assiéoée me fut presque interdite et la parole disputée par une cabale fanatique. Le soir mê~e, je co,urs_ à la Presse· elle haletait sons la vapeur; 1 atelier n étall q1rn lumièr; brûlante activité: la machine sublime absorbait du papi~r, et rendait rles pensées vivantes ...... Je sentis Dieu, je saisis cet autel. Le lendem;IÎn, j'étais vainq11e11r. La rue Saint-Jean-de-Beauvais n'est pas une ùdle me, et elle a le turt d'avoir eu l'écol~ de s11btilités vaines qu'o!1 appelait le Drnit canonique. Et elle a,p?nrlant un~ grande crloire: elle -eut au clos Bnmeuu la vent.able en,;e1gne des E,tiennP les premiers imprimeurs du mondP, dyna-.;tie mémorable qni un ~iècle durant, par Henri Ier, par le ' ' • d grand Rob;rr, par Charles_ et _I~enri lI_, illum~na l~ mo~ e. De là sortll tonte une antiqu1te, érureP, corrigée, JtHhc1eusement annotée mise en commun pour tous. Lt>colossal Tréso1· de let la~gue latine a immortali,é Robert, comme Henri II celui de la langue grecrJ11e. Ce ne so11t p\1~,;id des pédan1s. Leur verve, leur vigoureux bon se,~s é?la1rent toutes leurs p11blicat ion~. L'un d'eux, 111édecm JI I ust !'e, naturaiiste original, écrit et p11ulie to'.,t à l'h ·n_re le prenuer traité pratiqne d'agri1·vlturl', la Maison rmtique . . Les E,tienne imprime11t t'n 151:l, •piatre ou cmq ans avant Lu· her, le l•remier line d_ela RHorma1ion, le N ouveau Testament de Lefeu\··e d'r◄:taples. La Réforme française, 1011t_efoi~.e~t e~core 1 _ l,_>i~.' L_a r~ligion de c,-t .e maison ries Est1en11e, c est Jusq111c1 11mpn111erieelfe-même. On s:,it qu'i!s proposaient d~s. pr_ix à ceux qui trouvtraient des foutes dans leurs p11blica11ons La correction se faisait par un décemvirat d'h mmes cle lettres de toute nation et la plupart illustrrs., ~•un _d'eux fut le grec Lascaris, un autre Rhe1~u11us,_ I h!s:onen de l'Allemagne, l'<lquirai n Rauco11et, c1.. pu1s pt és1dl'n t du parlement de Pa1is, Musurus, qu~ Léo:1 X fit ,,rcht'\êqne, etc . On se demande comment ces E,tienne, impri111e1Fs admirables, irréproch,,IJJe,; correcteur,;, ayan~ à mener c.e:te orande maiso11 purent être tle f~conds édue irs, des ecn- 0 ' L' d' vain~ piquant•, des maîtres e11 notre lang11e. un e11x l'explique en adressant à un ami la préface de son 'l'htIC?· <lide: ·" Reçois, ami, ie produit des SUl't~r~qu'1111travail âpre tire de mon front, pendant le rude hiver, pen,lant les sombres nuits où j'éc1is au rent de la l,isr.'' Deux choses les s011te11aient: L'une (dont je leur rél'on<b), la. re_connaissance qu'ils attendaient de nous. "Postérné ! d1,-a1tHe11n, tu µ1111rras reposer, nous travaiilons pour toi. 'l'u dormiras paisible, heureuse de nos ,·eilles." L'autre s-0utien ( Dieu nous don ~e à tous ?e sui ~·re en cPci ces grands ouviiers !), ce fut la_ parfaite umté du foyer et de la f'it1ttUr. Les clames Esticn11e, levées de grand matin 1mrmi cette iéoion ,J'ho:nmes de toutes la11g11e~p,.ar- ' 0 J • 1· 1 • " V laient la seule que 1011senten< awnt, e atm. olre a y.eule écrit Hl'n: i Il dans sa préface d' A II lu-Gel le, l'entendai~ varfai1emen1. Et voire tante Catherine s'ér1on-, çait en °Jr1tin de nrn_riièi:e ù être ~nte~due de tous. Les domestiques s'y hab11ua1ent er. fin1ssa1ent par parle; de même. Pour nuu,, rnfant~, ùepu1s qne 11011csommençames à balbntier nous n'a11rions jamais osé parler autrement. ' . ,, que .latin dev<lnt mon père et ses correcteurs._ . Ain~i tout était har111onw, et le grand 1mpnrncnr, S('S cOITt'Ctt:'Ur8illustres St'S 011\ ners lettrés, ~es enfant,, ses ' . . . Bavautes dame~, pi é;entaient l'1111itédu vrai foyer «n1i11ue, l'i111:1gedes fo111i1lesl'l clienrèl,?s 10rnai11e~,de sorte qu'en entrant chez fll'nri d1 z H.ubert, d1 z Ch ,rl.,s, aureur de ' • l C la ltlai'son r'ltst,qué, YOUs VOll• seriez cr 11 c lt!Z aton. J. M1cHELET. Nous ~ré venons les perso~rnes qui se sont abo~:- nées au journal l'Homme, soit pour un an, pour six mois ou pour trois mois, et qui n'out pas encore versé le montant de leur abonnement, qu'elles sont instamment priées de s'acquitter sans retard entreles mains <le MM. les agents chez lesquels l'abo:1nement a été contracté, ou bien <lel'envoyer directement à l'administrntion <ln journal, à SaintHélier ( île de Jersey ), 19, Dorset Street. Dans ce dernier cas, il suffira d'adresser soit un mandat sur la poste ou un billet de change sur un des bangniers de la ville de Loll.dres, à l'adresse de M. Louis PIANCIANI. On prie également les personnes qui re~ouvelleront leur abonnement, <l'en envoyer le prix d'avance à l'adresse indiquée, afin d:éviter tout retard dans l'envoi du journal. Tout ce qui concerne l'impression des livres, brochures, discours, etc., etc., - ou demande de livres de propagande républicaine, - doit être adressé à M. ZENO SwIETOWSLAWSKI, 19, Dorset StreP,t. EN VENi'-1,E A l' I111primerÙel t Librairie universel/es, 19, DORSET STREET, SAINT-HÉLIER (JERSEY) : Ou par commission à LO~DRES, à la Li brai rie Polonaise, l 0, Greek street, Soho Square. PROPAGANDE RÉPUffLICAINE. Victot· Ilu1ro A ' Jf..4@UΧ Boœ1api11°te . Brochure in-lG, :?ù. (4 sous) l'exemplaire; 4s. (5 fr.) • le ceut. Une autre Edition vient de paraître en petit format et en très petit te:t'te. ------- --·--------------- Discourg VICTOHRUGO' • 1 prononcés à Jersey, au Banquet du 29 Novembre 185-1 (24e anniversaire de la Révolution polo11c1ise)e,t ù la réuuion du 24 Février 1855 (7e anniversaire de la Révolution française de l ~-!8). Prix: Un cxemphtire, Id.(:! so!I;;); cent, 4s. (!i f'r.) • Discours (snr le même' ~ujet) prononcé ù Jersey par L. PIANCIANI, proscrit italie11.-ld. .-.-~ DONNER'I,, TAILLEUR, Fait et fournit à <les prix modérés. -- .35, Gerr:ml-street . Soho square, à Lonclrcs. HOTEL DU PROGRÈS.-CAFÉ RESrrAU. RANT, Tt'tlll par .T. LO 1:tGUES, prnscrit fnrnçais. - Dîner à la carte à toute heure, 21, Gre,tt Chape! Street, Oxfort S1reet, Soho Squ:1re. ii LO?-1DRF.S. A LOUER PHÉSENTEJ1 EK'l1 Une 1\f aison ou partie de Maison garnie A APPELEE BU D.E LA RUE. 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