-~--------- ------------'------ Le G·énéral en Chef de l'armée française sons Sébastopol, M. Canrobert, a donné sa démission, ...... pour cause de maladie ! Lisez que l\f. Bonaparte vient de casser au)i gages cet aventurier gascon qui 11'a pas la victoire assez ·rapide pouF les ambitions-humiliées des 'Tuileries. Nous avons reçu de Londres le compt~-rendn qni snit. Nous regrettons vivement qne l'Ang·leterre ne soit pas une et compacte, en une aussi g-rnnde entreprise que celle de !a nouvelle ligne. Les divisions sout un crime, et la bourg(>oisie a g-r::.rnd tort d'écarter <le ses nmgs telle on telle fraction <lesforces populaires. co!1tre les Républicains, nous venons vous prier d'insérer dans Yotre journal les lignes suivantes : Il y a quelque semaines, une soumission collecti,·e au bas de laquelle figuraient faussement.les noms des sous-; signés, \'enant du cabinet' de l\1-. Do:s-,HARTE, fut expP.- diée à l'agence con3ulair~ de Genève, arec ordre <lt prévenir les citoyeus dont les noms figuraient sur la pièce, pour qu'ils eussent à reconnaitre leurs signatures, s'ils Le général Pélissier, autre capitaine de guetapens, prend la couduite de la guerre et M. Canrobert devient son lieutenant, pour les colonnes d'assaut. - Lisez que M. Canrobert n'est point assez malade a1JXyeu~ de certaines gens, et qu'il faut qu'il trouve sa fin, comme Saint-Arnaud, comme tous ceux de Décembre. - Guerre aux complices! Les préjugés de marquise ont fuit leur _temps! - voulaient obtenir leur grâce. M. Canrohert- ne reviendra pas, et M. Pélissier perdra l'armée. Quels tristes caractères que ces généraux de course, et quelles raquettes que toutes ces épées ! C. R. On annonce, nuis sans donner de détails, une bataille à Balaclava. Les 'furco-Egyptiens auraient arrêté les Russes pendant 11 heures; l'arrivée de rég·imens alliés aurait enfin contraint l'ennemi à la rdraite. ' Le général Canrobert a donn(: sa démission de commandant en chef sous prétexte de maladie, ce qui ue l'empêche pas <ledema:1<ler "une place de combattant comme chef d'une division." Le ministre de la guerre, eu lui ordonnant <leremettre le commandement en chef ~u général Pélissier, donne ~ •. l'cx-g·énéralisme le commandement <lu corps de Pélissier (armée de. siège). La démission du g·énénti Canrobert est datée du 16 Mai dans le Moniteur; elle est ainsi parvenue au gouvernement par dépêche télégraphique. Au sujet de ce r.ipide échange de nouvelles et cl'or-dres eutre les gon ven1emcns ~t les généraux, le Times contient un article très long·, très mesuré, mais qui n'ell est pas moins une critique sérieuse de Louis Bonaparte. Une dépêche de Gortschakoff annonçait, il y a quinze jours, la mise à la voile d'une escadre (c10 ' mwires) portant 12,0C0 Anglo-français et se dirigeant Yers i' Est. Cette ex pé<lition des alliés, te1we secrète jusqu'au départ, était commandée par le g{-méralBrown; elle devait détruire les forteresses qui g·ardeot le détroit de Kertsch, et peut-être attaquer Anapa et Ka{fa. Au moment où elle arrivait-en vue de cette dernière ville, ~n steamer eist venu lui ..ipporter l'ordre de revenir à Kamiesch, où les troupes ont débarqué, fort désapointées, et très i11ritées. Or, c'e~t. par ordre de Louis Bonaparte, par dépêche télf~g·raphique expédiée des 'Tuileries, que cette expédition,-qui-- devait ouvrir la mer d' Azoff anx est.:adres alliées, et enlever aux Russes des positions importautes pour ravitailler et renforcer la • garnison,-a été subitement rappelée. Le Times critique très amèrement cette intervention du gouvernemeot dans les opérations militaires, <lont la direction devrait être exclusivement confi~e ~ux_ ~éné_ranx; et il _fait remarquer que nulle rnd1scret1on de la presse ne pouvait être plus funeste que cet ordre intempestif qui a désigné aux Russes les points à fortifier en vue d'une attaque prochaine. La démission du général Canrobert vient-elle du sentime11t de son inc<.1pacit6 à commander, ou <lesa colère <l'être ainsi désapprouvé et forcé de changer soHplan de camp..igne ? Le général Pélissiet, le féroce enfumeur da Dahra, sera-t-il plus habile et plus heureux que lui ? - La pluie arrête, pour le moment, les travanx de siège .. La Chnmbre des Lords a rejeté la motion de Lord Ellenborongh. faiblement appuyée par les Tories. Les ,.l1oriesne veulent pas renverser Palmerston au profit des Réformistes. Ils ont demand.é à M. Layard de modifier ses propositions-qui embrassent dans le même anathème le Ministère, l' Aristocratie, le Systême tout entier; - M. Lavard ~ refusé, et ne sera secondé que par quelqu~s Radicaux; Lord Palmerston traversera donc la Session. Les Libéraux et les Dissidens coalisés ont néamoins fait passer malgré lui la motion de M:. Clay pour l'abolition des Dîmes ecclésiastiques. Les Gouvernements alliés ont adressé, dit-on, un 1.tlti.matum à. la Suède ; on voudrait obtenir son <:onconrset concentrer sur son territoire les troupes destinées à opérer en Pologne ou en Finlande. La flotte anglaise ~ capturé, dans la .Baltique, plusieurs bâtiments ; e-lle a 1reconnu Sweaboro- et Riga, et mf'nnce Rével. 0 La bourgeoisie d?Angleterre, représentée par les ban,. quiers et les marclu1nds de la Cité vient de se sig11aler par l'une des plus noires trahisons de l'histc.ire politic1ne. Qu'on en juge pa1' les détails suivants dont nous garantissons l'authenticité. "L'association pom la Réforme administrative" qui a tenu le meeting du 5 à London Tavern, débuta dix jours axant le meeting par se mettre en comm1mication avec les Chartist,·s <le Londres. Le Comité d'organisation chartiste reçut de ses membres une lettre <lans laquelle le concours des Chartistes était demandé, et le Comité lui-même était invité à élire un des siens pour le représenter an Comité directeur de la 11ouvelle associatio:1. Le but de l'associatio11, (:tait-il <lit dans la ]ettro, c~t ùe ren1lre la Chambre des Co:nmnnes "le rei1et vrai cle la Yolontii et du pouvoir du peuple;'' la tiche du Comité directeur élu par le meeting sera rl'aviser aux meilleurs moycn:s d"y parvenir. Le Comité €hartiste, s,tas vrenllre :wcnn eng:~gement, élnt un représentant près tle l':-tssociation, le citoyt!H Ern,•st J OllUS. les citoyens ·w. Slocombe et Il. Vv orkman fyrent en outre délégués pour s·ente:idrc snr les moyens cl'orgq1,iscr le mcoting. Ce:. citoyens se mirent pnsonnellement en rapport avec MM. James Achntl, 9 Tu,lor St. Bla<'kfriars, et lngraham Traver:s, ] 9 S~:ithin's Jane. agé'nts de l'association pour la réforme administrative. Il fut convc1111que l'on mettrait à J;-i disposition des Ch:-irtistes un nombre suffisant de billets; tp1e le présit!e?1t prési:11tcrait E. Jones an meeting, comme l'or;rrne dn parti Chaniste, ~t qu'à cc titre il p,u-- lerait à l'appui de la llé.~olution q11'il lui plairait de ùésigacr; enfin qne E. Jont>.~ serait prop~sé à l'ékction tlu meeting eomme membre du con:--cil tlirerteur dont la miss;on devrait être d'arr~ttr les mesures les plus propres à faire ùe l::i Chiimbre ù.cs Communes "le reflet du pouvoir et tlc la volonté ùu peuple." Voil~t quelles étaient les conYcntion ·; rnici comment elles ont été exécutées. D'abord l.? billets seulement forent mis à la t!isp9sitiou ùes Chartistes; à leurs réclamations le Comité de l'association répou<lit que les citoyens Slocomhe et ·w orkm:rn auraient le droit de se tenii· sur l'escalier et de faire entrer dans la salle tous ceux qu'ils désigneraient. A l'ouverture du meeting, Slocombe et Workman étaient à leurs postes; 1mtis après qn'ils eurent fait entrer environ huit personnes, non seulement on les contraignit de se retirer, mais encore:: la police refusa l'entrée aux 12 porteurs de billet. To11t imfü·idu qui se pr6sentait en habit d'ouvrier, était impitoyablement rxclu de ln salle, alors encore à moitié vide, pendant que des " gentlemen" bien vêtus entraient par douzaines par les p0rtes et les fenêtres. Nous avons les noms et les adresses d'un très grand nombre d'ouvriers à qui la salle a été fermée, malgré leur billet. Pour endormir tout soupçon, Er. Jones, la veille du meeting, à 9 heures du :::oir, rcçnt à sa tlemeure, qui est à plus <le trois mille de Londres, nn message spécial où le copi\•é de l'association, en lui rappelant qu'il devait parler à l'appui de la 4e. proposition et être proposé comme membre du comité directeur, lui envoyait un billet de ,plateforme. Qnand Er. Joues se présenta avec son billet, on refus.a de l'aclmeltre sur la plateforme, on•lui ferma l'entrée de la sallo. clu Comité ; on ne voulut pas même faire parvenir au Président une lettre où ii demandait une explication. Il réussit toutefois à faire passer cette let-trè de main en main jusq11'au Président ; mais celui-ci se garda bien d'y répondre. Le hut de cette traJ1ison sans exemple, c'était d'empêcher les chartistes de rendre le meeting sérieux par leur discussion. Trompés par des avances qui paraissaient ,le bonne foi, convaincus que le but d~ l'ass.ociation était réellement d'augmenter les droits politiques du peuple, les Chartistes ont agi en pleine confia11ce. Retenus dans leurs ateliers où leur prést>nce est surtout néces~aire le Samedi, jour de paie, ils ne sont pas venus au meeting ; et gnlce à cette trahison l'aristocratie de finance a pu diriger la réunion à son gré, faire adopter comme définitives des résolutions qui ne <levaient être que des mernres préliminaires, et terminer la séance par des salve~ d'applaudis~ements en l'honneur de la Reine, de Napoléon et de la Chambre des Communes. Grâce à cette trahison sans égale, nu meeting a lité gagné; mais ils ne tarderont pas à l'apprendre, le1H' cause a· été per<lue. • --•-- Voici la lettre de nos amis de Suisse que nous avons annoncée dans notre dernier numéro, lettre qui révèle une de ces tentatives-embûches contre l'honneur de l'exil, comme le Deux-Décembre en a tant commises : \ Ci.toycn rédacteur, Vous qui vous êtes imposé la noble mission <le pour- ~utne partout le Deux-Décembre ditns ses exactions Ils furent none avertis, et se présentèrent. l\fo.is la réponse fut unanime. Où en est donc ce pouvoir parvenu dans la nuit et dont J'existence n'est clue qu'à la ruse, au mensonge, à Cayenne, à Lambessa? Ce pouvoir parjure est épouvanté par la constance et la résignation que mettent les proscrits à vivre loin de lui, et daus sa terreur, il croit avoir besoin de nouveaux artifices pour plaire aux 'fourbes et pour faire tomber dans le piége les hommes du droit et de la loi, sPs victimes. , Entr'autrcs moyens, voilà celui dont il s'est servi à notre égard et que nous Yenons signaler au mépris et ù. l'i11dig11atio11de tous les cœnrs tlroits et honnt!tes. NON, répondirent avec 6nergie les proscrits, point de gnî.ce de la part du parjure! Notre seul désir est que l'on n'ajoute point au crime, l'audace de vouloir empiéter sur notre dignité clé:nocrntirp1e, bien que nous tenons à conserver intact dans l'exil; et tous se sont in..scrits enfuuxau dos de cet 6crit-piége. Cette explication, nous la tle,·ons à nos concitoyens. (}t à 110sfrère:s d'exil, aussi, citoyen rétlacteur, esnérous-nous que ,•ous nous rendrez le scn·ice de lui donner la publicité <le Yutre journal. Salut et, fraterniLé. J. Pézerat, F. l?ignol, 1fathi.eu, Dauiean flls, Sézan et Dufeu. L' Engli:slt Republic, fondée et dirigée par 1~ citoyeu Liuton, va cesser de paraître. C'est une perte pour la propagande dêmocratique, un éc4ec pour les 6tndes sérieuses en Angleterre, et nous regrettons amèremeut que cette pen.sée <!is.parai.sse de la lutte; voici de yuelle façon loyale et touchante le rédacteur en cbef explique ses motif!i, Ah! que n'a-t-il fait un recueil de steeple-chase ou de modes'~ Il a.u:-aitvécu 101,gtemp~! . . . Je tenn;ncrai par le~ lignes suivantes ce dernier vo.luma<l'une œuvre incomplète, - le quatrième volume del' Erigli$h ll.epublic : - là s'arrêtera ma plume. Il faut "bienen di~e la véritable raison. J c renonce à mon œuvre, parceq11'il n'a pas é1é répondu à mon appd de f.,~on it,justifier la continuation de celte entreprise, rlu moin:, sons sa forme ac. tuelle. Ce n'est pourtant plS la seule raison qui' m'a:rête: Si j'étais riche, je poursuivrais, sans compter dépenses m peines, Jusqu'à cc que j'eu~sc conquis le succès. :'lla!s n'ét~n~ qu'.~r: pauvre artiste, soutenant, ma fa.mil!~<lemon gain qnot1d1en, J ai dû me résoudre à préférer la ~ati~faction des be.soins <lema famille à l'accoo1pfüsement stérile d'un <levofr public. Quand même il n'y a.nrait pas pour moi uéccssit~ absolue de suspendre cette publication, mon silence s'expliquerait ~ncore e_n voyant ce qui se paS$('. Si les malh,eurs c\e l'Europe, s1 les ~rimes et leEerreurs <lela guerre d'Orient, si la honte et la rume accablant l'Angleterre ne snfthent pas pour ressuspitcr une âtpe dans cc cadavre en déco111positiou,- le Public, - un Jérémie politique ne sa•lrait exciter l'attention I J'ai bien assez 6crit. Il est inutile <lese répéter. Si mes paroles sont bonnes, elles sont dites, cela suffit; si elles n'pnt aucun mérite, il vaut mieux me taire. Des hommes plus capables que moi,-non pas plus con• vaincus, - se fatigueraient eux-mêmes ùe. ces discours stériles ... Un Fraude, un Kingsley, un Carlyle, devraient agir au lieu de se borner à célébrer le mérite de ceux qui 011t agi..... Lei meilleurs actes <le la génération présente ne sont après tout que des parole&. Çà et là, nous entendons des orateurs éloqueus racontaut les grandes actions du Passé ; çà et là, nous voyons un poëte chantonnant quelque" Hé;oïq~e" dédj~e à notie "vénérée Victoria," ou tout autre chose d aussi peu d 1mporta,11. ce. Partout on déclare impraticable d'agir. Il me semble que le correspondant dn 7'ime.~ doit permettre aux déclamateurs de soio-ner leurs poumons ... Il en est temps: que les penseurs anglais se lèvent et passent enfin à l'action, ou qu'ils gardent il jamais le silence de la honte. Nous devrions rougir de nous en tenir aux parnles. Peut-être ces dernières lignes sont-elles dictées- par la colère et la tristesse. Quel homme honnête n'éprouverait ces deux sentiments, en voyant l'Angleterre représentée à Vienne _p6r un Russell, " condamnée à Palmerston" pour Protecteur, et rnsult't!o par la visite <l'l!n h6te comme Bonaparte ? Cepen.dant ma tristesse est produite seulement par le désappointement, non par le cléconragement. A travers les lugubres ténèbres de ce sépulcre de l'Angleterre, monument sur lequel pèsent le.s- statues de l'Apathie et <lela L!tcheté, on aperçoit encore le vivant éclat de l'antique valeur de !'Anglais. Oui, voyez Inkermann et Balaclava ! Qu'importe donc le désappointement d'un "_propag~n: diste''? Qu'importe donc la di,continuation d'un hvre parmi 1,tnl d'antres? La vie anglaise va ressusciter et se rele~er à son antique stature héroïque. Les grandes actions de Grenville et de Cromwell nous en sont les sûrs garants. A ceux - en petit nombi:c- qui ont bien voulu écouter jusqu'ici mes paroles; à ceux, moins nombreux encore, 4ui m:ont douné leur confiance, je dirai ce~ derniers mots, en les prlilnt de m'écouter et <leme croire : Le temps des paroles est passé, le temps de l'action appr?ch~. Qu'ils pensent aux a~ntages de l'action. Je ~eur a1 dit depuis longtemps la meilleure méthode pour s'orga111ier en vue de l'action. Ainsi se termine la tâche ,-lont je m'étais chargé, il Y a quelques années. Je suis prêt à faire ma part dans i'œuvre de l'avenir. .T. W. LlNTON.
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