-SCIENCE.- ' -SOLI DA Rl'I'R.- JO-URNAL DE LA DEMOCRATIUENIVERSELLE. ' N' 25. l\1ERCREDI, 23 MAI l 855.-2e Année Ce .J otu•ual 1uu•ait une fols 11ar se111ai11e. Toutes lettrei; et correspondances doivent être affranchies et adressées au bureau de l' Imprimerie Universelle à St-Hélier REFORAMDEMINISTRATIVEu~ ET RlEN DE PLUS? Il est tout à fait impossible de se dissimuler· que le mécontentement contre l'administration non se'ulement est <levenu général, mais encore prend rapideme~1t un caractère <l'in<lig·nation et de colère. Ce n'est plus un point noir ù, l'horizon, pronostic d'onicre qu'aperçoivent seuls les marins expérimentés; ~'est la tempête déjà suspendue sur la tète de Britannia. . P;1i,;se la miséricordieuse P,()vidence voilier snr Yous•dans vos épr 0 u.ves, et vous conduire à une heureuse solution ! Je crois ne pas sortir des limites des couvenancPs en avertissant le peuple, ang·lais de ne pus laisser absorber son énergje (trop longtemps endormie) par une œuvre qni, sans u11 changement adéquat dans sa politiq 11eétrangère, ne répond aucunement aux exio-ence~ et à l'urg·e11cede la situation. Je cr.1in-;vr~imerit que le remède projeté n'arrive trop tard ou ne soit qn'nn insufüsc111tpalliatif. Mes observations s'adressent ù ce fait: c'est que je vois le mécontentement public co11centrer toute l'indio-natiou snr le "systêrne'', lequel est déclaré, en y 0 comprenant le go11verneme11tet le Parlement '' trop scandaleux pour <;tre défendu, trop aho:ni- . nable pour être supporté." Puisqu'il en est ainsi, je ne puis certainement ,,n'applaudir <le tout cœnr·it ce mouvement pour la H.éforme administrative. Mais, en même temps, llla conscience m'oblig·e à rnppeler aV'ec insta11ces à l'opinion puhlique que la Réforme adrrüuistrative est 1111aeffaire de long,1e haleine, de longue durée. " Le svstème", comme le chat, est un animal qui a la vie dure; Yous serez longtemps avant de pouvoir• le tuer. l,::l conp de tonnerre de la Révolution pourrait faire table. n.1seen un_tour <lemain. Mais ce n'est pas unç Révolution que vous voulez faire? Vous • vonlez plu:ôt vous servir de Ja Réforme comme d'tmP. s;iupape pour prévt-~uir la Révolution ·t D'ailleurs, la Révolution elle-même ne pourrait, e11 24 heures, que faire ta.bic rase, donner une feuille blanche sur l11q11ellerien ne serait encore écrit. Couvrir de earactères cette pngè blanche-construire, édifier, produire, organiser,-ce n'est l'œ_nvre ni de 24 heures, ni de 2.t semaines ; l'Angleterre, avec ses traditions profondément enracinées, n'en viendrait pas ù bout, je le érains, en 24 mois! Or, l'Angleterre peut-elle attendre si longtemps? Le peut-elle? Eh ! mon Dieu, n'êtes-vous pas en g·uerre? un ennemi puissant est en campagne éontre v1us, ses armées sont en' ·ordre de bataille, on fait feu sur vous! Et vous n'avez qu'uri allié, un seul, et ce seul allié est un homn;i.e,mortel, qui est aujourd'hui, qui, d'emain, aura été; e-t, ~lors, vous n'aurez plus un seul allié, pas un seul ! Il faut combattre, que ,·o,~s le vouliez ou non. Il vous faut combattre, combattre ! et il vous faut vaincre ou vous êtes perdus ! Vous n'avez plus le choix <l'une autre alternative. 'J'ai vu manifester quelque inquiétude à l'égard du penchant témoigné par certaines coteries pour faire la paix à tout prix. Vraiment, quand ou voit le Miuistre des affaires étrangères de la GrandeBretagne oser se van1er, devant la Chambre des Lords (3 Mai) du désir anxieux des Gouvernetnents anglais et français ·' de ne rien faire qui puisse blesser r honneur et la dignité . ... " de qui'? de l'Angleterre'! de la France'! de la Turquie même, ce pauvre ami-victime? Oh non!-" de la Russie !"-qnand on voit cette monstruosité, cela justifie véritablement toutes les appr.él1ensions. Un Gouvernement qui proclame ouvertement que son principe dirigeant est d'avoir soin <le la dignité de l'ennemi, un tel Gouverneme11t peut tout faire, tout, eu vérité ! ' . .Je ne partage pourtaut pas cette inquiétude, ils (Jersey), 19, Dorset Street.-Les manuscrits déposés ne seront f ANGJ'.ETERRE ET CoLONTES: pas rendus. - ON s' AB0NNF.: A JersPy, 19, Dorset street. - A I U_n an, _8 shillings. ou 10 fran es. Londres, chez M. STANISLAS, 10, Greek-street, Soho Square, Et Six mois, 4 sh. ou 5 fr. chez M. PmI.IPPE, (Pharmacie française), 28, Greek street, Soho I Trois mois, 2 sh. ou 2 fr. 50 c. Poun L'ÉTRANGER : Un an, 12 fr~50. Six mois, 6 fr. 25. Trois mois, 3 fr. 50 c. -Genève (Suisse,), cl~ez M. Cor~at, libraire,_ ru_eGuilla_ume-_T~ll. / ., CHAQUE NUM_ÉRO: -lJelgique, chez les lib.-Jlfadrid, chPz Casumr lVfonn1er, hlir. v pence ou 6 sous. 'l'ous les abo11111e1ne1ut se 11aie11t d'a,·anee. • ne peuvent pas fa\re la paix, ils ne l'oseraient pas. Si le gouvernement anglais, après ce qui s'est pussé, osait signer. quelque honteox compromis qui lai1êsen1it croire au Monde que l'Angleterre et la France n'Maient point de force à lutter contre le Czur, alors, aussi certainement qu'il y a un Dieu au-dessus de 11ous, vous verriez vos Indes, eb toute 'Uotrepuissance, vos possessions, et votre pt'éJ,ondéra•,ce e)i Asie,-et sans doute aussi en A ,,stralie, en A1nériq11e:et dans la ]Jféditerrannée,--s'écltapZJCr de vos mains comme autant de fantôme,~ avec le pre,sli_qe à jamais perdu du pouvoir de l'Angleterre. Vous verriez ces royuumes, jadis pnissans, anjonrd'hni chanceLrns, bientôl réduits à ces sf'ules îles, èt, ici même, sous la mena\;e d'1111 démembrement immédiat! rrels sernient aujourd.,hui, après avoir fait la fo-' lie d'aller en Ci"irnée, tels seraient les résultats d'une paix déshonorante,-tel sera pour vous le résultat de la guerre, si t-'l!ese termine autrement qne pur votre victoin•. , • Qnel est l'homme qui oserait jeter l'Ang-lcterre dans 1111 tel nbîme ~ Il serait la première victime qne frnpperait sa patrie en succomba,1t. Ou les enseig-nemens <lonn'és par l'liistoire sur le carnctère breto11 s0nt 1111 menso:1gc, ou, qnel qa'affaihli que soit mon corps, je vivrais encore as,;èz pour apprendre, da11s quelque coin éloigné du monde, qu'à peine aurait-on vu se déchaîner sur l'Empire Hritanuiqne les inévitables conséquences d'une honteuse tn.u1s1ctio11,que les têtes des hommes qui auraient ainsi entraîué ,1'Angleterre à la ruine auraient roulé clans la ponssière, sans qu·on leur eih laissé le temps d'échapp8r à leur sort, co:nme celui qui signa· le traité·, bien moins dangereux, d'_Utrecht. Ils n'oseront pas courir un pareil" risque, rappeliez-vous ce que je vons dis. Eh ! bien, <loue, puist:Iu'il vous fout coml.rnttre, pensez-vous que la Russie atte11dra mag·11animement, l'arme an bras, sur le champ de bataille, jnsqu'ù l'accomplissement de cette œuvre si longue, ~i. emburrassée, de la Réforme a<lrninistrative ! Si l'Angleterre compte là-dessus, vous pourriez bien arriver à organiser un meillenr systême .... qui ne trouverait plus rien à administrer! Une bonnè administration donne certainemeut heauc::up d'avantag-es; pourtant, il y a <luvrai dans cette parole d'Oxenstieru: '' li suffit de bien pen de sagesse ponr g-ouverner le monde." Laucez la locomotive de "l'Etat dans la direction et sur les rails co'nvenables, et, quand même la mécanique n'en serait parfaite, ni le machiniste très habile, !a machine, malgré bien des soubresauts, avancera pourtant vers le but. Au contraire,construisez votre machine gouvernr,mentale <l'après le meilleur systême possible, confiez-la aux mains les plus expérimentées, mais lancez-la dans une mauvaise direction, et vous n'atteindrez jamais le bnt; chaque tour _de roue vous en éloignera davantage ; et la réparation de votre machine n·aura d'antre résultat que de vous faire arriver à la ruine plus promptement encore. Sans doute, c'est un devoir que dt' bien nourrir, de hien habiller vos soldats~ et de leur donner de bons officiers ; et tout oubli de ce devoir mérite l.a sévérité de la loi. Cependant, habillez-les de brocard, nourrissez-les d'ambroisie et de nectar, ne leur donnez que des Marlborough, des Nelson, des ,v elling-to_npour chefs; puis jetez-les dans une campagne _où nulle vict.oire, bien que chèrement achetée, ne peut terminer la guerre d'une manière sàtisfaisante, où chaque bataille n'est qu'une stérile effusion de sang, où nulle compensation nè peut vous être offerte pour tant de sacrifices, et ditesmoi si vous vous trouverez mieux de tontes vos Réformes administratives'? An contraire, que votre armée soit, comme vous le dites, mal nourrie, mal vêtue, mal commandée, mais qu'elle soit. e~voyée sur le terrain convenable, et que vous lui donniez ses véritables alliés; et , vous vous verrez bientôt eu .état de dicter d'autres cohditions de paix que ces. misérables "Quatre points," rejetés aujourd'hui. L'aveugle obstination de quelques hommes les honore du nom de modération, mais l'opinion publique les a justement qualifiés de <lé,qradation; pour moi, je vous assure que ce serait pire encore, ce serait votre ruine complète. Donc, que tout .A,.nglais,et surtout les hommes d'Etat, remercient ,Die_u du rejet des " Quntre Points." Ainsi, réformez votre administration si défectueuse, c'est bien; muis songez avant tout, pardessus tout, à dtangn votre politique dans cette guerre. . Les journaux " inspirés" de la France impériale font. pressentir qu'on va cbangN le plan des opérations en Crimée. Il-. ont même inventé un nouveau mot français pour justifier ce changement: c'est l'imprenabilité de Sébastopol; et ici en Ang·leterre, les paroles peu définies de " poursuite énergique de la guerre" deviennent à la mode. Or, il y a un an, j'ai dit à l'Angleterre qne l'expédition en Crimée était une folie. Vous,ne pouvez prendre Sébastopol que dans Varsovie. Je vous l'ai dit: vous prendriez Sébastopol que cela ne vous servirait ù rien. si vous ne preniez anssi la Criméf'. Mais, la Crimée prise, ce ne serait rien encore; il foudrnit la gar<ler, la Russie y rentrerait le lendemain de votre départ. Vous ne pouvez la g-arder sans chasser la Russie des rives de la Mer Noire; or, vous 11epouvez l'en chasser sans le secours dA la Pologne ! Cc secours, il vous est impossible de l'invoquer tant que vous permettrez à l'Autriche d'arrêter vos r6solutions, d'enchaîn_er vos bras, d'enrayer vos roues. Il est impossible d'échapper à cette logique fatale. Je recommande donc aux patriotes anglais de. bien considérer qne nul succès en Crimée ne pour.: rait terminer la guerre. D'un côté, nulle victoire là-bns ne snnrnit anéantir la puissance rnsse; de l'autre. le Czar ue pourrait se soumettre après une défaite en Crimée sans perdre son prestige en Asie, et il ne s'y résig·nera certes .pas tant qu'il aura nn bras pour se défendre. Vos lauriers en Crimée seront stériles co'mme ceux de l'Alma. Vous pouvez insulter et irriter le Czar en Crimée, voilà tout. La Crimée, Sébastopol, devaient servir de complément nécessaire à des victoires gag·nées en Finlande, en Polog·ne, en Bessarabie; cela devait terminer la guerre, au lieu d'être seulement le ter- . raiu où· coule inutil~ment à flots le sang de l"Angleterre. ' Et pourquoi vos gouvernans se sont-ils embarqués dans cette expédition? Est-ce que, par erreur, ils ont cru bon d'y aller? Non. Le Moniteur a révélé le mystère; "c'est par considération pour -,l'Autriche qui ne vons laissait pas d'autre champ <le bataille." V os batailles en Crimée ne vous donneront pas la paix; 'vous n'osez· aller ailleurs, par peur de l'Autriche; et pourtant, il faut vaincre, ou l'Empire britannique va s'écrouler. C'est un terrible di-lemme. Spurius Posthumius n'était pas en plus mauvaise situation sous les fow·cltes caudines que vous sous l'empire des "considérations autrichiennes." .Je ne sais pas comprendre vraiment comment aucune Réforme administrative pourrait vous sortir de ces '.' fourches," si vous ne vous hâtez de changer de politique; placez-vous sur un bon terrain, faites appel aux mesures vraiment utiles, et ne permettez pas plus longtemps à ces " considérations" pour l'Autriche d'intervenir dans vos plans d'opérations militaires et diplomatiques. La coopération de l'Autriche est aujourdJhui, enfin, en dehors. de la question. ,Je vous prie <le penser à tout ce qu'il a coûté de sang et d'argent ù l'Angleterre et à la France pour ne pas avoir écouté mes avis il -y a un an. J'aurais garanti à l'Àngleteyre le triomphe et la sécurité dans l'avenir à moitié prix. A cette terrible leçon a-t-on appris quelque chose dans Downing--Street? On y a appris à espérer que l'Autriche resterait n<mt1:e !
) Pauvre Angleterre! Combien je déplore ton sort ! La neutralité de l'Autriche est la pire chose au monde. Si elle était ouvertement votre ennemie, vous auriez du moins la chance de la battre, de l'écraser, et d'avoir le terrain libre pour remporter des victoires décisives sur la Russie; mais la neutralité de l'Autriche ne vous laisse même pas la possibilité de vous approcher du terraiu et d'employer les moyens qui p~uvent vous permettre de vaincre - la Russie. On peut hattre un ennemi; on doit respecter une neutralité.armée. Ces Autrichiens ne sont.certes pas sots, bien gu'ils soient l'incarnation de l'immoralité politique; non, ils ne sont pas sots ! Avec vos '' considérati<>ns pour l'Autriche," j'aimerais à savoir ce que veut dire "la poursuite énergique de la guerre", sinon - une plus gTande effusion, toute aussi stérile, du meilleur sang de l'Angleterre '? Pontius Herennius se contenta d'humilier ses ennemis sous les fourches Caudines. Le Czar Alexandre sera plus sage, vous voyant pris par l,es fourcb'es des "considérations pour l'Autriche." Il ne s'arrêtera pas avant la ruine de l'Empire Britannique, digne pourtant d'un meilleur sort. "' Rappelez-vous mes avis. J'ai le droit de dire que mes paroles sur_ ce,tte guerre ont été pesées dans la balance des évènemens, et qn'on ne les a trouvées ni vaines ni en défaut. Je vous le dis : Hâtez-vous de clianger dè politique! Vous n'avez plus une minute à perdrn. Ceci est l'avis d'un ami sincère muis impartial de votre pays. Les nationalités opprimées, au,point où en sont les évènemens, s'inquiétent peu de la direction qu'il vous plaira de prendre. Hélas! l' A.ngleter- .re a plus besoin du secours d'autrui qu'elle ne peut eu offrir aux autres. Nos espérances, à nous, reposent ailleurs. Notre avenir est assuré par l'étendue même de nos malheurs. Nous avons tout subi. Quel malheur nouveau pourrait nous .ccé'lbler? Aucun.. Je défie l'Enfer lui-mêîne de nous faire plus de mal ...... Qui n'a plus rien à craindre a beaucoup à espérer. Ileaucoup de changemens sont possibles, certains changemeus doivent et vont s'opérer; et tout changement nous est une chance. Votre défaite elle-même en est une! Il ne nous faut que de la patience, et nous eu avons-; nous avons l'inépuisable patience d'hommes qui out éprouvé les maux les' plus affreux ..... . Mais toi, Angleterre, chère à mon cœur ! tu as beaÏ1coup à p~rdre: la plus hautai11e position qu'une Nation puisse prendre parmi ses égales, un aveuir, un empire, la Liberté ! Si vous aimez votre patrie, si vous voulez préserver l'avenir de vos enfans, écoutez mes conseils pendant qu'il en est temps encore : Cliangez de poli tique ! Louis KossuTh. LES 1 TE•NE'BRE S· 1 I. Sous ies plus mauvais gouvernements, on a vu 'parfois de grandes lumières se répandre, et surgir quelques hommes de' valeur, représentants isolés qui témoignaient potlr l'espèce. Ainsi, la bassesse de Louis XV fut cq_ntemporaine de l'Encyclopé<lie, et sous Louis XIV, le roi-paon, il y avait Vauban, il y avait Colbert, il y avait Moiière, et quelques autres. Ces phén'omènes-là se produisent quand le desJ>Otismeest vieux ou qu'une partie de la culture humai'né est en floraison, ne serait-ce qu'en un -cotn de l'histoire, comme le cimetière grec ou le Forum de Rome. Les énerg·ies, alors, cherchent la TÎe perdue, à travers lès marbres et les livres; on reconnait Brutus, on salue les Gracques; c'est comme une rènaissance humaine, et si, parmi les hommes de gouvern-ement, il en est un seul qui ait l'esprit é-levé, quels que misérables que soient les institutions et les temps, if se sent vivre, ii marche au de.mi-rayon qui l'éclaire. Ge sont là les pâles aurores de l'histoire : mais vous n'en trouverez jamais après ces cataclysmes violents de la force, où toute lumière s'éteint dans l'e sana- et toute fierté d.ans la peur. Attila ne laisse point d'herbe detrière so-ncheval: derrière sa tente Omar né lâFsse point d'idées. Qne deviendrait un Bonat)arte si, de n·uit-entré dans Ia civilisation avec -ses soldat&, ses espions, ses prêtres, ses .1uges, il Jàis•sait quelque tihe~té s'asseoir <lerr~ère lc:s ~onvives '? Il n'et1 a~mnt pas pônr deux Jours a vivre • dans la paix de ses grandeurs et l'irresponsabilité de ses crimes. Les bornes se feraient tribunes et lni jetteraient la malédiction de~ mères. Ville par ville, rue par rue, les placards crieraient vengeance en ne donnant que les noms des martyrs; les fleurs patleraient sur lu tombe des morts, à la base des colonnes décapitées; les maisons où l'on pleure prendraient le deuil : des prisons il sorfüait des voix qui déchireraient les familles, comme le cri. des ~gonies, ou qui remueraient les masses, comme des clairons ; et si quelques petites fouilles pouvaient couâr, simples tablettes de cet empiré, notes-sangfots, au jour le jour, avant le troisiPme appel, il pleuvrait des balles sur les rl'uileries .... M. Bonaparte et ses complices ~ savent bien ! Aussi, depuis Décembre, tout est baillonné, fermé, scellé : les journaux, ces urnes à poison, ne peuvent épancher que les chroniques de police ou le dithyrambe napoléonien; tout atelier a ses espions, tout étudiant est surveillé comme un Catiiina, et l'immortelle sur les tombes de la Bastille est une cons7;iration. Oui, en toute chose, en toute langue, en toute forme, il pent y avoir <lang·er, provocation, révolte, aussi bien dans la fleur des morts qne clans les chants de la muse. Est-ce que la couronne des tombeaux, la guirlcrnde-souvenir n'est pas un hommage impie, une offrande séditieuse aux révolutionnaires du sacrifice? Est-ce que les Vt>rs ne $Ont pas des flèches armées qui peuvent clouer les rois sous If). couronne, comme des hiboux sur les portes'? Est-ce que l'histoire ne raconte pas les cent p,oèmes héroïques dtJ la liberté, comme· la philosophie nos facultés jmrnortelles? Est-ce que le ciseau du sculpteur fouillant da11s le marbre n'est pas un poignard, quand il en fait jaillir les muscles puissants €•t le regard enflammé d'un Spartacns? Est-ce qu'il n'y a pus un peu <l'appel aux armes dans le Hanz des Va.cites? Est-ce qu'il n'y aurait pas danger. à parler ...... même de l'araignée de Pélisson, puisqu'elle 1 rappelle la Bastille'? ijonc, que toutes les voix se taise11t, que tontes les formes <lu combat et de l'idéal restC'nt voilées, et que toutes les 5.mess'enferment : c'est le ccüvrefeu de l'intcllig·ence humaine! - Sculpteur, laissez là vos blocs divins où dorment les géants de votre fantaisie, et faites des cuvettes pour les mains deM.. Fould .· ... Peintre qui rêviez peut-être la beanté dans la force, la beauté dans hi donleur, l\lddame Rolaud ou Savonarole, attifez vos toiles avec les gtâces de Mme Baroche ... Compositeurs et poë~es, chantez le beau Dunois ou les aigles de Sébastopol. Historiens, rucoutez Biaritz~ et vous, les corbeaux de cette !luit, vous tous, prêtres, usuriers. juges, gendarmes, laquais-préfets on ministres-laquais, veillez aux frontières, veillez aux portes, veillez aux âmes; il y va dn salut de l'empire et de l'empereur l 11. Telle est la loi de nécessité, de nécessïté fahil<-\ qui pèse sur les gouverneme11ts-conspiratiom, sur ces jeunes et mot1strueux despotismes dont l'intrigue fut l'origine et la violence la mère. Inquiets, farouches, pleins <le leur crime, ils ne peuvent rieu supporter, ni la plaiute qui sonne comme la révolte, ni la 'férité qui leur est épouvante, 11i la liberté qui les dénonce, ni la lumière qui les tr..ihit, ni la conscience' qui les juge. Sans traditio:is, sans. racines, sans autre suc nourricier gue le sang de leur victoire, ils n'osent pas se laisser vrvre, un peu au hasatd comme les mon;rchies vieilles : ils se couchent, énormes, sur leur proie et lui ùoiventjusqu'au soufile ..... . Ah! Qu'elle est terrible et sauvage la force qui ' a peur. • Voyez ce qu'elle a fait de ta France depui<S trois ans : cherchez dans cet empire ce qui est sorti, ce qui est éclos, ce qui est monté. Nous ne parlons pas des écumes, des Fortoul, des rrroplong·, des Billault, des Magnan, des .Canrobert; nous laissons de côté le gouvernement et ses antichambres, tout cela est connu : c'est une cohüe de Bohémiens qui se sont mis- des phrmes, de l'hermine, des toques, et qui bafaieBt la scène de leur livrées, 113 s'appellent entr'eux Excellences, comme les Lazzaroni devenus laquais : ils se croient un Sénat : ils ~e réunissent, tout goudronnés d'or. è-l'J des palais splen<lid·es : mais il n'y a 1~, ni responsabilité, ni liberté, ni puissance, ni vie. - Laissons les masqnes ! C'est la France qu'il faut âfudier, qu'il faut sui He dans son labeur quotidien, clans ses œuvres. Eh bien, qu'a-t-elle produit depuis trois années? Où est }e livre p11issant qui la console, où est l'idée nou·velle et pmfon:de qn'ell~ puisse méditer? Hélas! M-. Lamartine écrème ses œuvres, châtre sa gfoire, pour entrer dans les pension11atset les séminaires, avec la carte des Jésuites. Au théâtre d'où l'on a chassé Victor Hugo, lA roi du jour s'appelle 1\1. Dumas fils, un p~tit Crébillon frais et musqué qui fait son drame humain-.- à cette heure si tragique pourtant! - avec de petits. banquiers et de petites amours. , - Et les sciences? Livrées à la culture pauvre, aux recherches isolées, aux dévotions obscures surveillées par la police des religions qui les savent ennemies, repoussées par les pouvoirs, comme influences funestes, et méconnues par les intérêts eux-mêmes en ivresse brutale d'usure ou de monopole, les sciences languissent : les académies gui devraient être les ruches-mères ne s-'ouvrent qu'auX'! frelou'-, aux bourdonnants, et la petite guerre des si;ilonsfait, là, plus de bruit que les découvertes du génie et le grand concert <les idées. Les arts sont en baisse, comme les sciences comme toutes les langues divines. Quelles sont le~ fresques et les toiles du second Empire ? Quelques tableaux d'église, envoyés par l'hypocrisie des majestés ou des altesses ; ('t le fronton de David, excommunié par Sibour, est tombé du Panthéon d,ans les· caves ! 1 , Voilà la ~rance .<lesidées, de l'éternel enseignement, des samtes fièvres, dans toute la nudité de• sa mort. . Est-ce qu'elle e:st appauvrie, défaillante, en dé~ cadence? Est-ce qu'elle n'a plus, la vieille mère, les facultés viriles et. les riches instincts? Est-ce qu'ils sont morts tous les esprits puissânts qui' la remuaient et la faisaient chanter, comme un Israël ' au milieu des peuples attentifs et consolés? Non, la vie circule en ~es flancs robustes, la sève abopde en ses rameaux ; muis elle est sous le suaire et dans l'ombre. Ceux qui l'ont surprise dans son rêre d'idées et qni la tiennent captive, ont peur /du murmure de ses lèvres, comme d'un tonnerre; elle est esclave et dans son acte et clans son verbe. Or, si le grain ne germe et ne fleurit qne sous le soleil, à ' la pensée, semence et rayon, pour qu'elle se lève, il faut la liberté. Le despotisme, voib\ le fossoyeur: - et cette pauvre nation de toutes lt-s misères a-t-elle, du moiris au-dehors, la consohilion sauvage que lui donnaient jadis ses armées? ,.EUe est, de;rnis huit mois, sous Sébastopol, impuissante et défiée. La Prusse la mille, l'Autriche la trompe, ia Rnssie l'attend sous ses pestes, comme autrefois scus ses neiges, et vien.ne la prell)ière défaite, on vi-:rra de nouveau se former et déborder la grande coafüion qui deux fois visita Paris! L'étrauger n'entra jamais chez nous qu'à l'heure des Empires et des ténèbres. Charles RIBEYROLLES. Pianori est mort, tranquille, ferme et froid, comme tous ceux qui osent certaines œu vres suprêmes et terribles : on l'a conduit à l'échafaud, pieds nus, en chemise, et la tête sous le voile noir; tel est le San-Benito des parricides : c'est une puérilité funèbre qui se joue en l'honneur des rois. Autrefois on coupait le poing au condamné, mais nos temps sont si doux qu'aujourd'hui l'on se contente de prendre la tête, et celle de Pianori avait bondi au panin de Samson, que la lèvre murrnurait encore les deux derniers appels de l'àme envolée: Vive la République, vive l'Italie! Torturé par une iustruction aux formes inquisitoriales, et plus tard, après l'arrêt., assiégé par toutes les inflnences de la police qui lui portaient l'espérauce-mensonge, la promesse de vie, Pianori a constamment déclaré qu'il n'avait pas de 'révélations à faire. M. le procureur-général avait affirmé, pourtant. que le coup, partait de Londres. Imbécile <11iciroit qu'on peut embaucher de tels •hommes; comme des • ' Juges .. Le sang de Pianori n'a point suffi à la justice immacn!ée de lVI. Bonapurte. Pendant le procès, 1 l ' , d d , A ' l • on a u contre accuse .eux epec11es-caorruues que n'a pu contrôler la défense, - ninsi faisait-ou au temos de Tibère, - et l'arrêt de mort étallt tombé ëles lèvres de M. Lafosse, les fouilles· de la police ont pubiié "le recours en grâce." '!'rois jours après, le condamné le sig·nait de son sang. Hon dernier pourvoi : c'était l'adieu suprême à la patrie. , Quelles misérubles lâchetés contre un mourant! Mais valets de plume valent moins que valets de bourreau. • C. R.
-~--------- ------------'------ Le G·énéral en Chef de l'armée française sons Sébastopol, M. Canrobert, a donné sa démission, ...... pour cause de maladie ! Lisez que l\f. Bonaparte vient de casser au)i gages cet aventurier gascon qui 11'a pas la victoire assez ·rapide pouF les ambitions-humiliées des 'Tuileries. Nous avons reçu de Londres le compt~-rendn qni snit. Nous regrettons vivement qne l'Ang·leterre ne soit pas une et compacte, en une aussi g-rnnde entreprise que celle de !a nouvelle ligne. Les divisions sout un crime, et la bourg(>oisie a g-r::.rnd tort d'écarter <le ses nmgs telle on telle fraction <lesforces populaires. co!1tre les Républicains, nous venons vous prier d'insérer dans Yotre journal les lignes suivantes : Il y a quelque semaines, une soumission collecti,·e au bas de laquelle figuraient faussement.les noms des sous-; signés, \'enant du cabinet' de l\1-. Do:s-,HARTE, fut expP.- diée à l'agence con3ulair~ de Genève, arec ordre <lt prévenir les citoyeus dont les noms figuraient sur la pièce, pour qu'ils eussent à reconnaitre leurs signatures, s'ils Le général Pélissier, autre capitaine de guetapens, prend la couduite de la guerre et M. Canrobert devient son lieutenant, pour les colonnes d'assaut. - Lisez que M. Canrobert n'est point assez malade a1JXyeu~ de certaines gens, et qu'il faut qu'il trouve sa fin, comme Saint-Arnaud, comme tous ceux de Décembre. - Guerre aux complices! Les préjugés de marquise ont fuit leur _temps! - voulaient obtenir leur grâce. M. Canrohert- ne reviendra pas, et M. Pélissier perdra l'armée. Quels tristes caractères que ces généraux de course, et quelles raquettes que toutes ces épées ! C. R. On annonce, nuis sans donner de détails, une bataille à Balaclava. Les 'furco-Egyptiens auraient arrêté les Russes pendant 11 heures; l'arrivée de rég·imens alliés aurait enfin contraint l'ennemi à la rdraite. ' Le général Canrobert a donn(: sa démission de commandant en chef sous prétexte de maladie, ce qui ue l'empêche pas <ledema:1<ler "une place de combattant comme chef d'une division." Le ministre de la guerre, eu lui ordonnant <leremettre le commandement en chef ~u général Pélissier, donne ~ •. l'cx-g·énéralisme le commandement <lu corps de Pélissier (armée de. siège). La démission du g·énénti Canrobert est datée du 16 Mai dans le Moniteur; elle est ainsi parvenue au gouvernement par dépêche télégraphique. Au sujet de ce r.ipide échange de nouvelles et cl'or-dres eutre les gon ven1emcns ~t les généraux, le Times contient un article très long·, très mesuré, mais qui n'ell est pas moins une critique sérieuse de Louis Bonaparte. Une dépêche de Gortschakoff annonçait, il y a quinze jours, la mise à la voile d'une escadre (c10 ' mwires) portant 12,0C0 Anglo-français et se dirigeant Yers i' Est. Cette ex pé<lition des alliés, te1we secrète jusqu'au départ, était commandée par le g{-méralBrown; elle devait détruire les forteresses qui g·ardeot le détroit de Kertsch, et peut-être attaquer Anapa et Ka{fa. Au moment où elle arrivait-en vue de cette dernière ville, ~n steamer eist venu lui ..ipporter l'ordre de revenir à Kamiesch, où les troupes ont débarqué, fort désapointées, et très i11ritées. Or, c'e~t. par ordre de Louis Bonaparte, par dépêche télf~g·raphique expédiée des 'Tuileries, que cette expédition,-qui-- devait ouvrir la mer d' Azoff anx est.:adres alliées, et enlever aux Russes des positions importautes pour ravitailler et renforcer la • garnison,-a été subitement rappelée. Le Times critique très amèrement cette intervention du gouvernemeot dans les opérations militaires, <lont la direction devrait être exclusivement confi~e ~ux_ ~éné_ranx; et il _fait remarquer que nulle rnd1scret1on de la presse ne pouvait être plus funeste que cet ordre intempestif qui a désigné aux Russes les points à fortifier en vue d'une attaque prochaine. La démission du général Canrobert vient-elle du sentime11t de son inc<.1pacit6 à commander, ou <lesa colère <l'être ainsi désapprouvé et forcé de changer soHplan de camp..igne ? Le général Pélissiet, le féroce enfumeur da Dahra, sera-t-il plus habile et plus heureux que lui ? - La pluie arrête, pour le moment, les travanx de siège .. La Chnmbre des Lords a rejeté la motion de Lord Ellenborongh. faiblement appuyée par les Tories. Les ,.l1oriesne veulent pas renverser Palmerston au profit des Réformistes. Ils ont demand.é à M. Layard de modifier ses propositions-qui embrassent dans le même anathème le Ministère, l' Aristocratie, le Systême tout entier; - M. Lavard ~ refusé, et ne sera secondé que par quelqu~s Radicaux; Lord Palmerston traversera donc la Session. Les Libéraux et les Dissidens coalisés ont néamoins fait passer malgré lui la motion de M:. Clay pour l'abolition des Dîmes ecclésiastiques. Les Gouvernements alliés ont adressé, dit-on, un 1.tlti.matum à. la Suède ; on voudrait obtenir son <:onconrset concentrer sur son territoire les troupes destinées à opérer en Pologne ou en Finlande. La flotte anglaise ~ capturé, dans la .Baltique, plusieurs bâtiments ; e-lle a 1reconnu Sweaboro- et Riga, et mf'nnce Rével. 0 La bourgeoisie d?Angleterre, représentée par les ban,. quiers et les marclu1nds de la Cité vient de se sig11aler par l'une des plus noires trahisons de l'histc.ire politic1ne. Qu'on en juge pa1' les détails suivants dont nous garantissons l'authenticité. "L'association pom la Réforme administrative" qui a tenu le meeting du 5 à London Tavern, débuta dix jours axant le meeting par se mettre en comm1mication avec les Chartist,·s <le Londres. Le Comité d'organisation chartiste reçut de ses membres une lettre <lans laquelle le concours des Chartistes était demandé, et le Comité lui-même était invité à élire un des siens pour le représenter an Comité directeur de la 11ouvelle associatio:1. Le but de l'associatio11, (:tait-il <lit dans la ]ettro, c~t ùe ren1lre la Chambre des Co:nmnnes "le rei1et vrai cle la Yolontii et du pouvoir du peuple;'' la tiche du Comité directeur élu par le meeting sera rl'aviser aux meilleurs moycn:s d"y parvenir. Le Comité €hartiste, s,tas vrenllre :wcnn eng:~gement, élnt un représentant près tle l':-tssociation, le citoyt!H Ern,•st J OllUS. les citoyens ·w. Slocombe et Il. Vv orkman fyrent en outre délégués pour s·ente:idrc snr les moyens cl'orgq1,iscr le mcoting. Ce:. citoyens se mirent pnsonnellement en rapport avec MM. James Achntl, 9 Tu,lor St. Bla<'kfriars, et lngraham Traver:s, ] 9 S~:ithin's Jane. agé'nts de l'association pour la réforme administrative. Il fut convc1111que l'on mettrait à J;-i disposition des Ch:-irtistes un nombre suffisant de billets; tp1e le présit!e?1t prési:11tcrait E. Jones an meeting, comme l'or;rrne dn parti Chaniste, ~t qu'à cc titre il p,u-- lerait à l'appui de la llé.~olution q11'il lui plairait de ùésigacr; enfin qne E. Jont>.~ serait prop~sé à l'ékction tlu meeting eomme membre du con:--cil tlirerteur dont la miss;on devrait être d'arr~ttr les mesures les plus propres à faire ùe l::i Chiimbre ù.cs Communes "le reflet du pouvoir et tlc la volonté ùu peuple." Voil~t quelles étaient les conYcntion ·; rnici comment elles ont été exécutées. D'abord l.? billets seulement forent mis à la t!isp9sitiou ùes Chartistes; à leurs réclamations le Comité de l'association répou<lit que les citoyens Slocomhe et ·w orkm:rn auraient le droit de se tenii· sur l'escalier et de faire entrer dans la salle tous ceux qu'ils désigneraient. A l'ouverture du meeting, Slocombe et Workman étaient à leurs postes; 1mtis après qn'ils eurent fait entrer environ huit personnes, non seulement on les contraignit de se retirer, mais encore:: la police refusa l'entrée aux 12 porteurs de billet. To11t imfü·idu qui se pr6sentait en habit d'ouvrier, était impitoyablement rxclu de ln salle, alors encore à moitié vide, pendant que des " gentlemen" bien vêtus entraient par douzaines par les p0rtes et les fenêtres. Nous avons les noms et les adresses d'un très grand nombre d'ouvriers à qui la salle a été fermée, malgré leur billet. Pour endormir tout soupçon, Er. Jones, la veille du meeting, à 9 heures du :::oir, rcçnt à sa tlemeure, qui est à plus <le trois mille de Londres, nn message spécial où le copi\•é de l'association, en lui rappelant qu'il devait parler à l'appui de la 4e. proposition et être proposé comme membre du comité directeur, lui envoyait un billet de ,plateforme. Qnand Er. Joues se présenta avec son billet, on refus.a de l'aclmeltre sur la plateforme, on•lui ferma l'entrée de la sallo. clu Comité ; on ne voulut pas même faire parvenir au Président une lettre où ii demandait une explication. Il réussit toutefois à faire passer cette let-trè de main en main jusq11'au Président ; mais celui-ci se garda bien d'y répondre. Le hut de cette traJ1ison sans exemple, c'était d'empêcher les chartistes de rendre le meeting sérieux par leur discussion. Trompés par des avances qui paraissaient ,le bonne foi, convaincus que le but d~ l'ass.ociation était réellement d'augmenter les droits politiques du peuple, les Chartistes ont agi en pleine confia11ce. Retenus dans leurs ateliers où leur prést>nce est surtout néces~aire le Samedi, jour de paie, ils ne sont pas venus au meeting ; et gnlce à cette trahison l'aristocratie de finance a pu diriger la réunion à son gré, faire adopter comme définitives des résolutions qui ne <levaient être que des mernres préliminaires, et terminer la séance par des salve~ d'applaudis~ements en l'honneur de la Reine, de Napoléon et de la Chambre des Communes. Grâce à cette trahison sans égale, nu meeting a lité gagné; mais ils ne tarderont pas à l'apprendre, le1H' cause a· été per<lue. • --•-- Voici la lettre de nos amis de Suisse que nous avons annoncée dans notre dernier numéro, lettre qui révèle une de ces tentatives-embûches contre l'honneur de l'exil, comme le Deux-Décembre en a tant commises : \ Ci.toycn rédacteur, Vous qui vous êtes imposé la noble mission <le pour- ~utne partout le Deux-Décembre ditns ses exactions Ils furent none avertis, et se présentèrent. l\fo.is la réponse fut unanime. Où en est donc ce pouvoir parvenu dans la nuit et dont J'existence n'est clue qu'à la ruse, au mensonge, à Cayenne, à Lambessa? Ce pouvoir parjure est épouvanté par la constance et la résignation que mettent les proscrits à vivre loin de lui, et daus sa terreur, il croit avoir besoin de nouveaux artifices pour plaire aux 'fourbes et pour faire tomber dans le piége les hommes du droit et de la loi, sPs victimes. , Entr'autrcs moyens, voilà celui dont il s'est servi à notre égard et que nous Yenons signaler au mépris et ù. l'i11dig11atio11de tous les cœnrs tlroits et honnt!tes. NON, répondirent avec 6nergie les proscrits, point de gnî.ce de la part du parjure! Notre seul désir est que l'on n'ajoute point au crime, l'audace de vouloir empiéter sur notre dignité clé:nocrntirp1e, bien que nous tenons à conserver intact dans l'exil; et tous se sont in..scrits enfuuxau dos de cet 6crit-piége. Cette explication, nous la tle,·ons à nos concitoyens. (}t à 110sfrère:s d'exil, aussi, citoyen rétlacteur, esnérous-nous que ,•ous nous rendrez le scn·ice de lui donner la publicité <le Yutre journal. Salut et, fraterniLé. J. Pézerat, F. l?ignol, 1fathi.eu, Dauiean flls, Sézan et Dufeu. L' Engli:slt Republic, fondée et dirigée par 1~ citoyeu Liuton, va cesser de paraître. C'est une perte pour la propagande dêmocratique, un éc4ec pour les 6tndes sérieuses en Angleterre, et nous regrettons amèremeut que cette pen.sée <!is.parai.sse de la lutte; voici de yuelle façon loyale et touchante le rédacteur en cbef explique ses motif!i, Ah! que n'a-t-il fait un recueil de steeple-chase ou de modes'~ Il a.u:-aitvécu 101,gtemp~! . . . Je tenn;ncrai par le~ lignes suivantes ce dernier vo.luma<l'une œuvre incomplète, - le quatrième volume del' Erigli$h ll.epublic : - là s'arrêtera ma plume. Il faut "bienen di~e la véritable raison. J c renonce à mon œuvre, parceq11'il n'a pas é1é répondu à mon appd de f.,~on it,justifier la continuation de celte entreprise, rlu moin:, sons sa forme ac. tuelle. Ce n'est pourtant plS la seule raison qui' m'a:rête: Si j'étais riche, je poursuivrais, sans compter dépenses m peines, Jusqu'à cc que j'eu~sc conquis le succès. :'lla!s n'ét~n~ qu'.~r: pauvre artiste, soutenant, ma fa.mil!~<lemon gain qnot1d1en, J ai dû me résoudre à préférer la ~ati~faction des be.soins <lema famille à l'accoo1pfüsement stérile d'un <levofr public. Quand même il n'y a.nrait pas pour moi uéccssit~ absolue de suspendre cette publication, mon silence s'expliquerait ~ncore e_n voyant ce qui se paS$('. Si les malh,eurs c\e l'Europe, s1 les ~rimes et leEerreurs <lela guerre d'Orient, si la honte et la rume accablant l'Angleterre ne snfthent pas pour ressuspitcr une âtpe dans cc cadavre en déco111positiou,- le Public, - un Jérémie politique ne sa•lrait exciter l'attention I J'ai bien assez 6crit. Il est inutile <lese répéter. Si mes paroles sont bonnes, elles sont dites, cela suffit; si elles n'pnt aucun mérite, il vaut mieux me taire. Des hommes plus capables que moi,-non pas plus con• vaincus, - se fatigueraient eux-mêmes ùe. ces discours stériles ... Un Fraude, un Kingsley, un Carlyle, devraient agir au lieu de se borner à célébrer le mérite de ceux qui 011t agi..... Lei meilleurs actes <le la génération présente ne sont après tout que des parole&. Çà et là, nous entendons des orateurs éloqueus racontaut les grandes actions du Passé ; çà et là, nous voyons un poëte chantonnant quelque" Hé;oïq~e" dédj~e à notie "vénérée Victoria," ou tout autre chose d aussi peu d 1mporta,11. ce. Partout on déclare impraticable d'agir. Il me semble que le correspondant dn 7'ime.~ doit permettre aux déclamateurs de soio-ner leurs poumons ... Il en est temps: que les penseurs anglais se lèvent et passent enfin à l'action, ou qu'ils gardent il jamais le silence de la honte. Nous devrions rougir de nous en tenir aux parnles. Peut-être ces dernières lignes sont-elles dictées- par la colère et la tristesse. Quel homme honnête n'éprouverait ces deux sentiments, en voyant l'Angleterre représentée à Vienne _p6r un Russell, " condamnée à Palmerston" pour Protecteur, et rnsult't!o par la visite <l'l!n h6te comme Bonaparte ? Cepen.dant ma tristesse est produite seulement par le désappointement, non par le cléconragement. A travers les lugubres ténèbres de ce sépulcre de l'Angleterre, monument sur lequel pèsent le.s- statues de l'Apathie et <lela L!tcheté, on aperçoit encore le vivant éclat de l'antique valeur de !'Anglais. Oui, voyez Inkermann et Balaclava ! Qu'importe donc le désappointement d'un "_propag~n: diste''? Qu'importe donc la di,continuation d'un hvre parmi 1,tnl d'antres? La vie anglaise va ressusciter et se rele~er à son antique stature héroïque. Les grandes actions de Grenville et de Cromwell nous en sont les sûrs garants. A ceux - en petit nombi:c- qui ont bien voulu écouter jusqu'ici mes paroles; à ceux, moins nombreux encore, 4ui m:ont douné leur confiance, je dirai ce~ derniers mots, en les prlilnt de m'écouter et <leme croire : Le temps des paroles est passé, le temps de l'action appr?ch~. Qu'ils pensent aux a~ntages de l'action. Je ~eur a1 dit depuis longtemps la meilleure méthode pour s'orga111ier en vue de l'action. Ainsi se termine la tâche ,-lont je m'étais chargé, il Y a quelques années. Je suis prêt à faire ma part dans i'œuvre de l'avenir. .T. W. LlNTON.
L'Il OMME. ----------0---------.:..__----------------..;----•,-,, VARIÉTÉS. ERASMETLESESTIENNE, tra~me l'ino-énieux latiniste, né en Hollanrle d'un hasard ' o h . d'amour, esp~it ital!en (~t point ollandai 0),_dans ,:,;a vi_e errante, subsistant a'ense1gnement, de corrcct1011s d 11npnmerie, de compilations, avait imprimé, en 1500, pass•~nt à. Paris, un petit recueil d'adages et. de provnbes anc1~ns. Le public se jeta dessus; la boutique de la rue SamtJacques, où parnt l'heu•·eux volume, ne désemplissait plu_s; chacun avait hâte d"achetn, de portf'r en pod1e, la l'et1te sagesse pratique, la prudence populaire de l'anti~uité. D'éditions en éditions, toujours augm ..ntées, à Vemse, à Bâ!e, le livre devint un oros in-folio Pn fins caractères. Alde fil l'édition complète "'en_{508, et Froben, à B~le, la réimprima six foiill. Bien plus, Erasme, étant en !taire, sur le passage du pape, le pont,ïfe et ses cardinaux vinre11t saluer l'i_ll11st1:e compilateur des Adagia. Nul chef-d'œuvre ne fut Jamais l'objet d'un tel enthousiasme. C'était, en réalité, un grand i;ecours offert à tons, même aux moindres, un véritable Dictionnaire de la Conversation. Qu'on se figure toute l'antiquité réunie en un livrt>; tout ce qu'.elle a produit da pensées, de sentences et de maximes, ramené comme des rayons à un seul foyer. _ L'illnstte pré\·ôt des marchand~, Builé, l'ami d'Erasme et de Rabelais, Budé, qui lui-même avait-tellement éclairé l'anticiuité par son trav,1il sur les monnaies et ses notes sur les Pandectes, di~ait du livre des Adages: "C'est le magasin de Minerve; tout le monde y a recours, comme aux feuilles de la &i'ùylle." • Holbein, le grand peintre de Bâle, peignit É~,me en habit de triomphateur, passant, couronné Je lauriers, sons un arc romain, et comme entraînant le monde j1,ar cet te via sacra de l'antiquité. L'effet en réalité était légitime et vraiment graud en deu~ sens. On vit que la majeure partie dt> ces proverbes .l\ntiques n'en étaient pas moins moderne>., que l'antiquité n'était pas un illisible grimoire, monopole de~ savanta~ses, qu'elle était nous-mêmes et l'homme éternellement iden- .tique. On vit que.cette antiquité, que lPs Jano~us de Bra_qmardo, lPs pédants croltés dont 1-Jarle Rauela1~, représe11taient à leur .image, gourmée, pédantesque et sotte., était l'éléga11ce même, l'urLa-nit.é, la grâce. La conr, aussi l,irn <1ue la ville, reconnut que Platon, Xéno1 h,m, étaient de pmjai"ts gentilshommee, pleins d'afüénité et d'esprit. Vhonnête homme, ce faiule idéal, qni a t'oujours ·été si ,populaire dans la moyenne sagesse frnnçaisf', parut tont à fait rqirésenté dans certaines prodnctions de l'antiquité l âlie, comme les O,;fi,ces de Cicéron, livre gu'on imprima partout et qui partout devint usu1-l. Du reste, quelque faibles que fos~e.nt les résul.tats encore, ce qu'il y avait de grand, c'était l'effort, la _volon_té. Et quoi de plus grand, en c~ mo~de, que, de, VO!]I01r_s~nensement? Dans le transport, ~ama1s calme, dune act1vué haletante, on exhumait de Ir. terre, de la poudre des ·vieux dépôts, rnéJailles et monnaies, bas,reliefs, manuscrits de tonte ~orte, médecine, géographie, roésie, mœ::irs, usages dome~tiqueF, tonte la vie de l'antiquité.. Bons humanistes.! qui leur refusera ce nom, en les voyant embrasser d'un si impartial •amour tout ce qu'on pou.vait savoir alors, tou~ peuple, tout .âge et tout dieu, toute langue l,t toute .humamté ? Venez, dans la nuit noire encore; montoni: 1 l'hi,·.er, de grand matin, la rue Saint-J;icqu~s: Voyez:,·ous t~u'.es ces lumières ? Des hommes, des vieillards meme, rneles aux enfants, vont portant sous 1111bras !'·in-folio, de l'uut1e le ·chandelier de f,r. Yont-ils tourner à droite? No11, la vieille Sorbo11ne est endormie encore.; elle ,;e tient dHude entre ses draps. La fonle va au.x écoles grecques. Athè_nes e!.t à Pa, is. Cet homme à grande ha1 l;e, dans sa ma3estueuse hermine, c'est le descendant des Empereurs, Jean Lascaris. L'aulre docteur, c'est Aléandre, qui enseigne l'hébreu. Vatable est à ses pieds, qui écrit et déjà imprime. Ëtranoe renver~emeni des chose:, 1 Cette ville, qui vers 1300 ;avit aux juifs leurs manuscrits pour !Ps anéautir, ~lie les imprime au1011rd'h11i. En 1508, on fond les premiers Garactères héhraïqurs. La vieiile L0i, si cruellement persécutée par la nourelle, devient impé:,issable, multiµliée par lt>schrétiens. Le défenseur des liHesjuifs, Reuchlin, éLranle l'AllemHgrie de sa lutte héroÏ'lue c-ontrc les ig110rants persécuteur~ et destructeurs de livres, qui les li ûle11t, ne sacl1ant les fr e. Croy-0ns aux victoires de l'esprit! Au moment où l'Espagne dét mit l~s livres par r:ni!liers, l'Allemagne, la France, l'ltlllie en impnment pnr millions! Nul lieu, ni temple, ,,i école, ni nsseml,)lée de nations, n'a jamais porté •\mon cœnr_ la r~ligie_useémotio~_que j'é~rouve quand j'entre mrns une 1mpnmene. Le poete-ouvrrer de Manchester l'a très-b'en rlit: "La Presse est l'Arche· ' sainte!" LP~ révolutions de Paris se sont faites autour de la Presse. Imprimeur en 93, mon père avait planté la sienne au chœur 11Jême d'une église, et j'y sui~ né. Vives re\i:,-ions du berceau, elles me revinrent en 1843, quand ma ch.aire assiéoée me fut presque interdite et la parole disputée par une cabale fanatique. Le soir mê~e, je co,urs_ à la Presse· elle haletait sons la vapeur; 1 atelier n étall q1rn lumièr; brûlante activité: la machine sublime absorbait du papi~r, et rendait rles pensées vivantes ...... Je sentis Dieu, je saisis cet autel. Le lendem;IÎn, j'étais vainq11e11r. La rue Saint-Jean-de-Beauvais n'est pas une ùdle me, et elle a le turt d'avoir eu l'écol~ de s11btilités vaines qu'o!1 appelait le Drnit canonique. Et elle a,p?nrlant un~ grande crloire: elle -eut au clos Bnmeuu la vent.able en,;e1gne des E,tiennP les premiers imprimeurs du mondP, dyna-.;tie mémorable qni un ~iècle durant, par Henri Ier, par le ' ' • d grand Rob;rr, par Charles_ et _I~enri lI_, illum~na l~ mo~ e. De là sortll tonte une antiqu1te, érureP, corrigée, JtHhc1eusement annotée mise en commun pour tous. Lt>colossal Tréso1· de let la~gue latine a immortali,é Robert, comme Henri II celui de la langue grecrJ11e. Ce ne so11t p\1~,;id des pédan1s. Leur verve, leur vigoureux bon se,~s é?la1rent toutes leurs p11blicat ion~. L'un d'eux, 111édecm JI I ust !'e, naturaiiste original, écrit et p11ulie to'.,t à l'h ·n_re le prenuer traité pratiqne d'agri1·vlturl', la Maison rmtique . . Les E,tienne imprime11t t'n 151:l, •piatre ou cmq ans avant Lu· her, le l•remier line d_ela RHorma1ion, le N ouveau Testament de Lefeu\··e d'r◄:taples. La Réforme française, 1011t_efoi~.e~t e~core 1 _ l,_>i~.' L_a r~ligion de c,-t .e maison ries Est1en11e, c est Jusq111c1 11mpn111erieelfe-même. On s:,it qu'i!s proposaient d~s. pr_ix à ceux qui trouvtraient des foutes dans leurs p11blica11ons La correction se faisait par un décemvirat d'h mmes cle lettres de toute nation et la plupart illustrrs., ~•un _d'eux fut le grec Lascaris, un autre Rhe1~u11us,_ I h!s:onen de l'Allemagne, l'<lquirai n Rauco11et, c1.. pu1s pt és1dl'n t du parlement de Pa1is, Musurus, qu~ Léo:1 X fit ,,rcht'\êqne, etc . On se demande comment ces E,tienne, impri111e1Fs admirables, irréproch,,IJJe,; correcteur,;, ayan~ à mener c.e:te orande maiso11 purent être tle f~conds édue irs, des ecn- 0 ' L' d' vain~ piquant•, des maîtres e11 notre lang11e. un e11x l'explique en adressant à un ami la préface de son 'l'htIC?· <lide: ·" Reçois, ami, ie produit des SUl't~r~qu'1111travail âpre tire de mon front, pendant le rude hiver, pen,lant les sombres nuits où j'éc1is au rent de la l,isr.'' Deux choses les s011te11aient: L'une (dont je leur rél'on<b), la. re_connaissance qu'ils attendaient de nous. "Postérné ! d1,-a1tHe11n, tu µ1111rras reposer, nous travaiilons pour toi. 'l'u dormiras paisible, heureuse de nos ,·eilles." L'autre s-0utien ( Dieu nous don ~e à tous ?e sui ~·re en cPci ces grands ouviiers !), ce fut la_ parfaite umté du foyer et de la f'it1ttUr. Les clames Esticn11e, levées de grand matin 1mrmi cette iéoion ,J'ho:nmes de toutes la11g11e~p,.ar- ' 0 J • 1· 1 • " V laient la seule que 1011senten< awnt, e atm. olre a y.eule écrit Hl'n: i Il dans sa préface d' A II lu-Gel le, l'entendai~ varfai1emen1. Et voire tante Catherine s'ér1on-, çait en °Jr1tin de nrn_riièi:e ù être ~nte~due de tous. Les domestiques s'y hab11ua1ent er. fin1ssa1ent par parle; de même. Pour nuu,, rnfant~, ùepu1s qne 11011csommençames à balbntier nous n'a11rions jamais osé parler autrement. ' . ,, que .latin dev<lnt mon père et ses correcteurs._ . Ain~i tout était har111onw, et le grand 1mpnrncnr, S('S cOITt'Ctt:'Ur8illustres St'S 011\ ners lettrés, ~es enfant,, ses ' . . . Bavautes dame~, pi é;entaient l'1111itédu vrai foyer «n1i11ue, l'i111:1gedes fo111i1lesl'l clienrèl,?s 10rnai11e~,de sorte qu'en entrant chez fll'nri d1 z H.ubert, d1 z Ch ,rl.,s, aureur de ' • l C la ltlai'son r'ltst,qué, YOUs VOll• seriez cr 11 c lt!Z aton. J. M1cHELET. Nous ~ré venons les perso~rnes qui se sont abo~:- nées au journal l'Homme, soit pour un an, pour six mois ou pour trois mois, et qui n'out pas encore versé le montant de leur abonnement, qu'elles sont instamment priées de s'acquitter sans retard entreles mains <le MM. les agents chez lesquels l'abo:1nement a été contracté, ou bien <lel'envoyer directement à l'administrntion <ln journal, à SaintHélier ( île de Jersey ), 19, Dorset Street. Dans ce dernier cas, il suffira d'adresser soit un mandat sur la poste ou un billet de change sur un des bangniers de la ville de Loll.dres, à l'adresse de M. Louis PIANCIANI. On prie également les personnes qui re~ouvelleront leur abonnement, <l'en envoyer le prix d'avance à l'adresse indiquée, afin d:éviter tout retard dans l'envoi du journal. Tout ce qui concerne l'impression des livres, brochures, discours, etc., etc., - ou demande de livres de propagande républicaine, - doit être adressé à M. ZENO SwIETOWSLAWSKI, 19, Dorset StreP,t. EN VENi'-1,E A l' I111primerÙel t Librairie universel/es, 19, DORSET STREET, SAINT-HÉLIER (JERSEY) : Ou par commission à LO~DRES, à la Li brai rie Polonaise, l 0, Greek street, Soho Square. PROPAGANDE RÉPUffLICAINE. Victot· Ilu1ro A ' Jf..4@UΧ Boœ1api11°te . Brochure in-lG, :?ù. (4 sous) l'exemplaire; 4s. (5 fr.) • le ceut. Une autre Edition vient de paraître en petit format et en très petit te:t'te. ------- --·--------------- Discourg VICTOHRUGO' • 1 prononcés à Jersey, au Banquet du 29 Novembre 185-1 (24e anniversaire de la Révolution polo11c1ise)e,t ù la réuuion du 24 Février 1855 (7e anniversaire de la Révolution française de l ~-!8). Prix: Un cxemphtire, Id.(:! so!I;;); cent, 4s. (!i f'r.) • Discours (snr le même' ~ujet) prononcé ù Jersey par L. PIANCIANI, proscrit italie11.-ld. .-.-~ DONNER'I,, TAILLEUR, Fait et fournit à <les prix modérés. -- .35, Gerr:ml-street . Soho square, à Lonclrcs. HOTEL DU PROGRÈS.-CAFÉ RESrrAU. RANT, Tt'tlll par .T. LO 1:tGUES, prnscrit fnrnçais. - Dîner à la carte à toute heure, 21, Gre,tt Chape! Street, Oxfort S1reet, Soho Squ:1re. ii LO?-1DRF.S. A LOUER PHÉSENTEJ1 EK'l1 Une 1\f aison ou partie de Maison garnie A APPELEE BU D.E LA RUE. Contenant environ huit appartements, étables et jardin, et \Ill terrain de cinq vergées qu'on est libre de louer 011 de ne pas louer. - Le tout est situé dans la paroisse de St-Laurent, à deux milles et demi cle la ville. - S'a,lresser chez Monsieur MALZARD, Clear-Yiew Street, à St- Hélier. - La même personne a des charbons de première quai ilé de Newcastlc : 24 sl), la charge ou 28 sh. le tonneau, par demi-chai'ge ou quart de tonneau. _.:MAISON DE COMMISSION prudence e_tsa connaissance des aff~ire_s est ~al: 0 t 1 \Z~~-av:mtage d'unil' l'élégance, la légené et ET CONSIGNATION. u~e garantie suffisante d~ sa conduite_ a ve- Les semelles so~t. ~xé_esa_v~e d~1 laito~1_et, rie en plâtre, eu cire, en 111/l~ticet en gélatine ~ur nature morte ou vivante. mr pour les personnes qm voudront bien le laissent aucune a~pente 111 a l'mténeur 111 al exP. BEGHIN, négociantà St.-Hélier (ile de çharger de leurs intérêts. 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