Homme - anno II - n.23 - 9 maggio 1855

______________ ""' ____________ ...._ ______________________________ _,"·"• VARIÉTÉS. L'ABONDANCE UNIVERSELLE. Quand elle a germé dans les têtes cette idée impie que nous sommes ici-bas pour endurer la faim, on ne connaissait qu'un petit coin de la terre, l'homme se tr:-tînait péniblement dans l'étroit espace qu'il croyait seul habitable; une richesse transportée à quelque distance du lieu de production en centuplait le prix. Aujourd'hui l'inventaire des êtres croissant sur le globe est fait en partie, et dans chacun des trois règnes, les articles se comptent par centa~nes de mille ! Nous avons quelque idée du riche mobilier dont la puissance créatrice nous a dotés, nous savons qu'elle n'a rien omis de ce q1Ji peut nous être utile ou cbarmer notre existence, et, qu'au contraire, elle semble avoir pris plaisir à multiplier toutes les choses nécessaires ou de simple agrfment afü1 qu'au besoin l'une puisse suppléer à l'autre. Nous conuaissons enfin l'étendue dè ce globe et nous savons que ce qui fait défaut, ce n'est pas l'espace, c'est la population. Et pour mettre à notre proximité tqus les végétaux et les animaux, c'est-à-dire toutes les matières textiles et alimentaires que produisent les cinq parties du monde, nous avons, indépendamment de l'acclimatation, de; moyens de communication d'une rapidité merveilleuse. Ici encore, on reconnaît que les apologistes de la pauvreté n'ont pas aompté avec la science! Tous les pays civilisés se couvrent de chemins de fer, lés bateaux à vapeur sillonnent les mers dans toutes les directions. Le jour n'est pas éloigné où, sans changer de wagon, un voyageur poJ.ura se rendre d'un point quelconque de 110s côtes à Constantinople ; après avoir enjambé le ruisseau du Bosphore il remtmtera en wagon à t>cutari, et par le chemin <le fer de !'Euphrate il arrivera dans les Indes orientales à 11Ioultan, d'où un paquebot le transportera sur la côte occidentale du N ouveau-Moude ; entraîné par une locomotive à travers le continent américain, il atteindra bientôt les rivages de l'Atlantique et huit à dix jours après un paquebot le ramènera à son point de dé:,.art. li aura fuit le tour du globe en quelques semaines; ceci n'est pas un ' ' . , reve, c est un proJet. . Que va-t-il donc résulter de ce progrès de la locomotion? La conséquence est évidente; les productions des contrées les plus lointaines pourront être transportées en un lieu quelconque à un prix de plus en plus réduit. Ainsi ces forêts séculaires, ces prairies vastes comme des océans, ces jardins enchantés, ces vergers iuépuisuLles, ces trctupeaux sans nombre, toutes ces productions luxuriantes de l'Amérique, de l'Afrique, de l'Océanie, qui vieDnent sans culture, qui restent saus emploi et dont les magnificences même rnar1quent de contemplateurs, tout cela est à nous ! En présence de ces greniers qui regorgent, de ces litables où les bêtes de choix sont entassées, d(ilces magasins encombrés de soie, de laine, de fil, de coton, de plus d . \ e plantes t-extiles que nous ne pourrions en mentionner dans un numéro de ce journal, et quand cette fabuleuse richesse n'est que la semence rlont nous pouvons aisément tirer mille et dix mille pour un ; si des gens gras et bien pensants· viennent encore nous rebattre les oreilles de ces lieux communs sur la pauvreté de la terre et la destinée misérable de l'homme qui avaient cours quand on croyait que par delà les Canaries s'étendait une mer de soufre et de bitume, quanc11a physiqne, la chimie, la géologie, la minéralogie, la botanique, la Zf)ologie, la mécani4ue étaient encore à créer : ces gens-là sont très propres à nous divertir, et en échange de leurs bons conseils, un conseil bon à leur dom1er, est celui d'aller à l'école. Ce n'est pas la matière première qui fera d6faut. Mais_ peut-être les ouvriers manqueront-ils? Non; puisque ni le fer ni l'intelligence ne manquent. Un fait en dira suffisamment : l'Angleterre s'est créé avec ses machines une population de travaille11r, dix-sept. fois plus considérable que celle que la nature lui a donné. L'Angleterre a 24 millions d'habitants, et ses machines font le travail de 400 millions d'hommes ; la moitié du coton qu'on récolte sur le globe passe chez elle; elle pourrait aussi aisément travailler le tout et plus encore. Pourquoi non 't où est la limite'? qui évaluera la force que les vents, les vagues de la mer, la vapeur, l'électricité, les cours d'eau, l'air comprimé, les puits forés, etc., mettent à notre disposition? forces dont plusieurs sont grat 1 ites, forces indestructibles, éternelles, tonjours présentes; c'est ]'Infini ! Mais parce qne nous nous serons <lit que la science a pour but d'asservir tous les êtres, toute3 les forces, t!lns les ,éléments, de plier tout ce qui est a11x usages de l'homme, de créer des auxiliaires inanimés -pour chacune des fonctions industrielles ; ue croyons pas avoir une idée exac~ des bienfaits dont cette sainte puissance nous comblera. Nous avons la formule générale du but auquel elle .vise; mais à quelles conséquences cette formule mène dans les détails, nous l'ignorons ; ,ce que fera la science et de l'homme et de la terre, nul ne saur:1it le dire; elle fait de rien, elle tire un monde d'un atome, elle donne une valeur incalculable à ce qu'on ne croyait susceptible d'aucun emploi, même à ce qui était nuisible. .Qu'on extraie de l'eau de mer les alcalis qu'elle renferme (et un s'en occupe), qu'on tire directement de !'air l'azote qu'il contient (et il est de toute probabilité qn'on y arrivera), qu'on parvienne à empêcher les gaz ammoniacaux de se dégager lors cle l'extraction du fumier des étables (et on parait y être parvenu), que par un moyen quelconque les chimistes nous ùonnent l'ammoqiaque à bas prix; eh bien ! chacune ùe res petites clécouvertes, savez-rnus ce qne c'est? La meilleure et la plus graude des révol,itions : le pain à bon marché. Quand Marcgraff a constaté la présence de la matière sucrée dans d'autres végétaux que la canne, et particulièrement dans la betterave, qui a compris qu'une source consirlérable de richesse venait d'être créé1:? Nos pères ne se d0ntaient guère cp1'en moins de cinquante aus la pomme c1eterre, clont ils ne voulaient 1mrnger à aucun prix, donnerait un rerenu annuel de :?00 millions. Qui s'est rlouté pench.nt soixante siècles qu'à l'airle de cette vulgaire vapeur qni s'exhale d'une marmite remplie d'eau et placée sur le feu, la science ferait du tour du globe 'une promenade, et donnerait la vie à des machines! Pendant deux mille ans, 011a sn que l'ambre attirait les corps légers ; les physiciens étudiant ce phénomène, en ont tiré le télégraphe qui ,tbolit les distances, la galvanoplastie qui mettra l'argenterie à la po1tée <le tout le monde, une force motrice qni rivalisera avec la Yapeur, une lumière éclataute comme celle <lu soleil et moitié moin~ chère que· ceile du gaz. Quand le coton est venu éil Li.,, ~ue1,_.J, nù l'a cru bon qn'à faire <les mèches Je chaudellt-:~:Te coton dernit faire du misérable comté de Lancastre l'une des plus riches contrées <lu globe, et la manufacture dn monde entier. C'est ainsi qu'il y a en ce moment autour de nous mille choses fort insignifiantes en apparence dont la science saura tirer des mondes. Il y a quelques années, un savant e11t l'i1lée d'expérimenter en grand l'action de l'électricité sur la vég-étatio1:. Il eut recours it nu procédé simple et économique ; le résultat <le l'expérience 'fut celui-ci : une vièce de terre qui rapportait dix-sept hectolitres d'orge, €11 procluisit trentesept. Ce n'est qu'un essai confirmé au reste par plusieurs autres faits. A qnel ré.rnltat con<luira-t-il? L~ bien-ôtre universel est donc d'une possibilité évidente, et si la science ne l'a pas déjà réali~é, c'est qn'elle est jeune encore, c'est qu'elle n'est pas encore en po8session de tous ses moyens d'action. Victor MEUNIER. EN VENTE" A l'Imprimerie et Librairie universelles, 19, DORSET STREET, SAIN'f-HÉL~ER (JERSEY): :Üll par commission à LONDRES, à la Librairie Polonaise, I0, Greek street, Soho Square. • PROPAGANDE RÉPUBLICAINE. Victor Hu~o A Jl..4@uisBo11aparte. Bro?lrnre in-16, 4d. (4 sous) l'exemplaire; 4s. (5 fr.) le cent. Une autre Edition vient de para1tre en petit for111atet en très petit texte . VICT.OHRUGO. p~~·:i:: à Jersey, au .Banquet du 29 Novembre 1854 (24e anniversaire de la Révolntion polon<1ise), et à la réuuion du 24 Févii'er 1855 (7e anniversaire de la Révolution française de 1848). Prix : Un exemplaire, Id. (:l sous); cent, 4s. (5 fr.) Discours (sur le même sujet) prononcé à J ei:sey par L. PIANCIANT, proscrit italien.-ld. L. I{Oss·uTHe p~~~(~I~~~-\ Lo11clres,à l'occasion de l'anniversaire de la Révolution polonaise.-_Brochure de 20 pages, en français, 2d. (4 sons). ' C A l EDJJ N I A HO 'f E L ,' N° 9, sur le Port de Saint-Hélier, .Jersey. 7\/f ADA:'IJU: t;ODECHAL, propri~t~i•<' rit• e,•t é1ab:i~scn1ent, 1\1 qui e~t OU\"C· t à •la ter <lu l l Avril l8:'i5, dan~ 1-i mai~c,n <litt! Caledrmia Hutel, a l'lwuneur <le pn:,·e11;r 1..-s habi1a1.1:; el l,•s 'étranl!er.• q11iv;si1<·11t les îles d,· 1-, l\Iaudv•. que dans le Caledonia Hotel. t1!11u ù Lt f1a1,çaise et à l'a,,glai,..,, ils tron, eront to11t le comfnrtable qn'ib 1w:ive111.rl<?sir,•r. et n11e <'Xc,-Jl,,rue t11t l<' <l'hôtf', à 10 henr,-~ du n1i1t111, à l heure et ù 5 he111es du ~oir. Cet é!a;,!iss,·mc1,tpos~i::d,·u1,as.-ortimen1de~ phis <"Omp!,-t,; et d,- tout prerni,-r ch,,ix d,: Yins des dilf::rs cd'b, trançais et ,rntre:<, de liqueurs. c,,rdiaux, et<'. L,~s voyag('nrs pourront obtenir tGU~ Je,. ren~eig11emenlsdout il~ anr,mt bt•svin, quant an coinmer<'c, et des inaga,iu, cOn\'eUR· bles polir 11,ar.:;l,anùiscdse touti, cSpt!ce. 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