/ , -SCIENCE.- -SOLIDARITÉ.- JOURNAijDE LADEMOCRA1 1IE UNIVERSELLE~ N' 23. MERCREDI, 9 MAI l 855.-2e Année Ce J 01n·111al 1,a.Q•a.it une f@âs JiHU• t11e11nahae. Toutes lettres et correspondances doivent être afii-anchics et adressées au bure:tu de l' [mprimerie Universelle à St-Hélier LA REPUBLIQUE RODlAINEa La République romaine vient <l'ètre ramenée dans le souvenir, violemment, tragiquement. Cette omhre irritée s'est levée, comme Némésis, poussant un de ces vengeurs froids et sombres qui, lorsque toute justice est tombée parmi les vivants, tueut, au nom des morts. A ce coup quiafaitéclairet tonnerre, toutes les servitudes grasses de l'Empire ont tressailli; toutes les tyrannies, toutes les corrupti,ons se sont émues, et, <lans le monde effaré des docteurs, des prêtres, des juges, un nrngniliq ue auathéme a retenti contre l'homme de saug. C'est bien ! Les j ug·es, les prêtres. les usmiers, les docteurs Ollt, cette fois, de:. eutrailles : ils ue veulent pas qu'.rn tue son frère, s\;ppellerait-il Caïn; ils ont le respect, ils glorifiellt la rdig-ion <le la vie sacrée; ils disent comme nous : tonte goutte de sang fait tache, et tout meurtre accuse. Mais alors où donc ont-ils vécu depuis quatre ans, ces chers apôtres et confesseurs des inviolabilités saintes'? Où étuient-ils les prêtres du Christ et les prêtres de la loi, q1rnn<l le Boulevard de Paris, au 4 décembre, co11stellé <le ballt>s, jonché <le cadavres, souillé <le cerveiles, été.lit plein <l'ugouies, hideux, glissant comme un abattoir ! . Il y avait là, sur· les dalles, au coin des portes et jusques sur les b·:1lcons,<les enfants, des lemmes, <les vieillards, des ric!1es, des pauvres, et tous étaient tombés pèle-mêie, saus sommatiou, ni provocation, sous la pluie <le fer et de feu. Après l'orage de mitraille, la bouclierie de dé1ail s'organisa <laus les maisons, da11s les o·eôles, dans l'ombre des places, le l011gdes rues, et 0 depuis la Saint-Barthelémy, nuit royale et sombre, jusqu'à ce triste jour du guet-apens impérial, jamais pareille scèue d'assassinat u'avait épouvanté nos villes. Paris, pourta11t, avait •,u deux fois les Cosaques! Les Strelitz furent égorgés à Pétersbo"\lrg:, mais ils • étaient soldats, comme les janissnires de Constantinople; ils pouvaieilt se défendre. , hi, c'étaient des groupes impuissac1ts, cernés, désarmé~, c'était la civilisation-famille, saisie tout-à-coup en plE-i11eplace, au grand so!eil et lâchement éventrée. Or, q11elest l'homme qui, de sang froid, <lu fond de son paLiis, <lans un misérable intérêt de pouvoir, et pour- semer la peur qui fait tomber les âmes, quel est l'homme qui avait ordouué- ces massacres, org·anisé ce g·ra11dmeurtre '? L'histoire l"a déjà cent fois nommé; les t9mbes, contre lui, sont pleines de voix, et la conscieur.e humaine• n'oubliera jamais son nom. Cet homme, c'est Louis-Napoléon, celui que meuacent, aujourd'hui, les représailles et les vengeances. Ah ! le crime a ses enfants ! Oui, nous avions une grande société politique en voie de formation rég·ulière; oui, l'on croyait aux contrats, à la foi mutuelle, a4x engagements, et la souveraineté puhlique ayant les institutions se dégageai{ des violences. Mais ces violences, ces conspirations, ces atientats, qui les a ramenés? qui nous les a rendus'? qui a rejetté les masses, de la lumière dans l'ombre, du débat probe et rayonnant dans le complot ténébreux, de la paix dans 'la guerre? n'est-ce pas le parjure, le conspirateur, l'assassin de Décembre'? Oui, celui qui le premier a porté la main sur votre empereur, c'est votre empereur lui-même! Et comme s'il n'avait pas assez de la civilisation française, comme si Paris ne pouvait lu: suffire, il avait, avant, pour se faire la main• aux grands meurtres, ég·or9-é cette républiqùe romaine à laquelle le désespoir de ses fils suscite aujourd'hui des vengeurs. ' La Répnhlique romaine! les drames de Paris, (Jersey), 1_9,Dorset Street.-Les manuscrits déposés ne seront\ ANGJ,r::TERR}; ET Cor.oNTEs: pas rendus. - ÜN s' ABONNE: A .J~i-sey, 19, Dor:iet street. - A Un an, 8 ~hillings ou 10 fran es. l,011dres, chez .M. STANISLAS,10, Greek-street, Soho Squ,1.re.-A Six mois, 4 sh. ou 5 fr. Genè~e (Suisse_,), chez~'[. C?rsa_t, libraire, rq.e ~uiliaume-Tell. - 1 Trois mois, 2 sh. ou 2 fr. 50 c. Pourt L'ÉTRANGP.r:.: Un an, 12 fr. 50. Six mois, 6 fr. 2,5. Trois mois, 3 fr. 50 c. Belgiq_ue, ~hez_ tons les l1braJrcs. - A ltfadnd, chPZ Casimir/ CHAQUE NUMRRO: Mon111cr, libraire. . 3 pence ou G sous. '.i'o~H le§ abonue1uen■ t,e paâent d'~l.'i'anee. les malheurs de France, les crimes intérieurs et tous nos désastre,;; i'avaient fait oublier. Mais c'est l'heure, c'est le moment de visiter cette ruine sacrée, d'ouvrir cette tombe fermée, scellée aux armes des Bonaparte et d'entendre les témoig11ag·es. Les nations éventrées, les patries eurnhies, auraient-elles moins de droits à la justice, à la pitié, que les empereurs menacés ? La ville éternelle venait de ~. . remu~re _Jeune, rayonnante, espérance et force centr,ile <le l'Italie: le C,1pitole, depuis des siècles temple <les hiboux, de nouveau s'ouvniit à la lumière, et !es tribunes s'étaient partout relevées dans la patrie des rostres. Les g·ouvernements catholiriues prirP-nt peur, et se formnnt en consp:rution, déci<lère1it utle sainte ligue. La République française, <lfjà tombée dans !a réaction, donna co11co11rs,et so11g-ouveruement qui se disl'lit protecteur eàpédia coutr~ Rome uu <l 1 I • • f \ ' corps armee : premier sacrneg-e . V 01.cicomment le rrriumvirat roma:n, pouvoir exécutif de la Révolution, répondit au plénipotentüüre de France, et <lonna raison <le son droit comme de sa politique. Ces parolt's, qui sont a11jourd'hni daos l'lii,;toire. ont la valeur testamentaire et nons doune,1t un premier témoignage contre le crime. Cela s'a~resse à M. <le Lesseps, chargé d'affaires de la Répnbliq ue frn11çêlise: " La République s'est implantée chez nous par la YOJ,inté d'u11e as:;emblé@ issue du suffrage universel ; elle a été acceptée partout avec enthousiasme; elle n'a rencon- , tré d'opposition nulle part. Et remarquez bien, m,msieur, què jamais l'opposition ne fnt plus facile, si peu dangereuse, je dirai même si provoquée no11 ~:.ir ses actes, ma;s par les circonstances exceptionnellernen t dé farnrables dans lesquelles elle s'est tromée pl/lcée à son début. " Le })ays sortait d'une longue a11archie de pouvoirs, inhérente à l'organisation intime du gouvernement déchu. Les agitations inséparables tle toute grande transformation, et fomentées en même temps par les crises de la question itali1rnne et par les efforts <ln parti rétrograde, l'avaient jeté d:ms une excitation fébrile qui le rendait accessible it tonte tentative hardie, à tout appel aux intérêts et aux passions. Nous n'avions·pas d'armée, pas cle puissance répres:;ive; conséqueuces des dilapidations antérieures, nos finances i:;taient appauvries, épuisées. La question religieuse, maniée par des mains habiles et intéressées, pouvait servir de prétt>xte auprès d'une population douée d'instinc:ts et d'aspiratio11s magnitiques, mais peu éclairée. - Et cependant, aussitôt le principe républicain proclamé, un premier faiè incontestable se produisit : l'ordre. L'histoire du gouvernement papal se détaille par ses émeutes ; il n'y a pas eu une seule émeute sous la République. 1 • • " Les adresses des municipalités proclamèrent toutes un dévouement explicite à la Rép,ublique, et une profonde conviction que les deux pouvoirs réuuis s1ir une seule tête sont iucompatibles. Ceci, je le répète, constitue un fait décisif. C'tst une seconde épreuve légale complé- - trnt la première de la manière la plus absolue et constatant uotre droit. "Lorsque les deux questions se p.osèrent devant l' Assemblée, il se trouva quelques membres timides qui jugèrent la proclamation de la forme républicaine prématurée, dangereuse vis-à-vis de l'o, ganisation europérnne actuelle : pas un s,eul pour voter contre la déchéance ; droite et gauche se confondirent. Il n'y eut qu'une seule voix pour crier : le pouvoir temporel de la papauté est à jamais aboli. AYec un tel peur-le, que faire? Y a-t-il un gouvernement libre qui puisse s'arroger sans crime et contradiction le droit de lui imposer un retour au passé? Le retour au passé, songez-y bien, monsieur, c'est lP. ,dé~ordre organisé; c'est la lutte des sociétés secrètes à recommencer; c'est l'anarchie jetée au sein de l'Italie; c'est Ia réaction, la vengeJnce inoc11lée au cœur d'un peuple qui ne demande qu'à oublier : c'est un brandon ,de guerre en permanence au cœur de l'Europe ; c'est le programme des partis extrêmes remplaçai;t le gouvernement d'ordre républicain dont nous sommes aujourd'hui les organes. Ce n'est pas la :France qui peut vouloir cela; ce n'est pas son gouvernement; ce u'est pas un neveu de Napoléon. Cela n'est pas, surt0ut en présence du double envahissement de's Napolitains et ùes_ Autrichiens; il. y aurait aujourrl'hui, dans l:t ponrsuite d'un clesi"ein hostile, quel1ue chose qui rappellerait le concert de 1772 contre la Pologne." Le plénipotentiaire de la République française ne nia pas les faits. Il eùt été difficile, en véritét de contredire, quand ou voyait, dans sa vie intérieure, cette R{~publiqne acclamée par tous et relig·ieusement servie·, se développer, s'affermir et grandir, sans persécutions, sans violences,· sans échafauds. Il était donc constaté que le mouvement italien était volo1Jté de peuple, que la République était nn ncte de sonveraineté libre, et que la déchéance dn pape, comme gouvernrment temporel, ne laissait pas un regret; mais M. de Lesseps avait les instructions de son g-on vernement.. et ces instructions portaie:-it : occupation de Rome, appel au peuple pour un v0te nouveau, réinstallation <lu pape1 • . C'était ln coiltre-révolution tout entière, mitig·ée ou plutôt déguisée sous une hypocrisie de suffrage. Le Triumvirat revient ù l'explication franche, et prépare ainsi l~s tables <lujngement: "~ous avons en l'honnrur <le vous fournir, d-ans notre note clu lG, quelques renseignements 5ur l'accorrl unanime q1.ii a pré.;it1é à l'instauration du Gouvernement de la République romaine. Il nous faut a11jourd'hui vous parler. de la question actuelle, telle qu'elle est posée, de fait sinon de droit, entre le Gouv~rnement français et Il! nôtre." " Eu face de la situation qui no11s est faite et sous la me,.,. nace d'une transaction inadmissible et de négociations que l'état <leno:, populations ue pro\'Oque 1rnllement, noire rôle, monsieur, n'était pas douteux. Résister: nous le deYions à notre pays, à la France et à l'Europe entière. Nous devions, pour remplir un mandat loyalement donné et loyalement accepté, maintenir à notre pays l'inviolabilittl, autant que ce1'1uous était possible, d,, son territoire et cle ses i11stitutions ucaaimement acclamées par tous les pouvoirs. par tous les éléments de l'Etat." " Nous devions à l'Europe de maintenir, autant qu'il était en nous, le princJpe fondamental rle toute vie internationale, l'indépendance de chaque peuple en tout ce qui concerne son administration intérieure. Nous le disons avec orgueil, car si c'est avec enthousiasme que nous résistons aux tentatives de la monarchie napolitaine et :\ notre éternelle ennemie l'Autriche, ce n'est qu'avec une profonde douleur que nous nous voyons contraints de résister aux armes françaises ; nous croyons avoir bien mérité en suivant cette ligne de conduite, non-seul~ment de votre part, mais des peuples européens. "Vous connaissez, monsic,ur, les événements qui se sont produits -depuis l'interv,mtion française. Notre ter'1 ritoire a été envahi par le roi de Naples, quatre mille soldats espagnols ont dû s'emharquer le 17 pour nos côtes, dans un but ll'in\·asion. Les Autrichiens, après 'avoir surmonté la résistance héroïquè de Bologne, se sont avancés sur la Romagne et sont aujourd'hui en pleine marche sur Ancone. Nou~ avons abattu et_ repoussé hors de notre territoire les forces du roi de Naples. Nous en ferions de même, c'est notre· foi, des forces autrichiennes, si l'attitude d11corps expéditionnaire ,français n'entravait pas notre activité.'' Ainsi, le corps d'armée protecteur paralysait la défense nationale en divisant les forces de Rome sur tous les points traquée, et le plénipotentiaire de France, en niant la République et Ia•Révolution romair\es, paralysait les institutions et le gouvernement.- C'était le siège avant l'attaque, le siège dans toutes les règles! M. de Lesseps, cependant, avait une probité relative; il gardait quelque respect pour le dernier vote de 1a Constituante française qui voulait faire rentrer "dans sa pensée première (de protection êontre l'Autriche) l'expédition romaine trop Jong·- temps détournée de son but," et il signa, avec le triumvirat, un uJtimatum dont il avait lui-même indiqué !es conditions et po~é les bases. ·Mais alors la conspiration éclata dans son vrai • jour, et le général en chef, Oudinot, son rcpréseosentant catholique, refusa signature et concours
it aux stipulations réglées entre les agents officiels des deux gouvernements. C'était un scandale étrange que cette lutte; mais elle servait la trahison. de Paris contre Rome, et l'heure était venue pour la conspiration catholique de se démasquer et d'agir. • La Législative est en place et Bonaparte _est président. Les deux pouvoirs, quoique rivaux, s'entendent à merveille, contre la Révolution. L'Assemblée qui rêve une monarchie sent bien qu'il faut d'abord relever l'autel-trône, et !'Exécutif qui veut être César a besoin du pape qui sacre ses empereurs. On presse, on active, donc, le siége de Rome; on attaque à fond la République, d"ansson centre, dans sa Souveraineté, dans son gouvernement ; avec l' Autrichien, !'Espagnol, et le roi de Na pies, on viole l'indé pend ance et le territoire italiens, comme le fera plus tard le Czar en Hongrie ; et c'est la République française qui porte ces coups à l'honneur, à la foi publique, à la liberté ! Non, ce n'est plus la République, elle est déjà morte : on a violé, dans cette campagne du meurtre, son Article V, ses traditions, ses engageJ!lents, l'esprit sacré de ses doctrines et de ses orig·ines. Un dernier effort est tenté, par la Révolution, au 13 Juin; mais le peuple avait perdu trop de sang dans sa dernière guerre sociale; hôte sinistre, le choléra faisait trop de cadavres dans les faubourgs, et -seuls, quelques soldats du droit tombèrent, les uns dans les prisons, les autres dans l'exil. L'oligarchie des deux branches, maîtresse de l'Assemblée, fut libre alors de continuer le crime, avec son •complice, le pouvoir exécutif, et Rome ,étant tombée, malgré son héroïque effort, sons la mitraille de protection, on rappela la vieille papauté qui revint avec sa soif dn sang ! Plus ne fut question ni de gouvernement libre, nid~ vote souverain, ni de pouvoirs constitutionnels. Il n'y eut d'autre appel que celui des vic- ·times, d'autres suffrages que les arrêts du SaintOffice, d'autres institutions que la vengeance et le ·bon plaisir des prêtres. Les Italiens avaient, de nouveau, perdn la Ré- -publique, perdu la patrie, perdu la liberté. Ceux qui n'étaient point morts ou qui n'étaient point .captifs, partirent pour recommencer l'exil, et Rome épuisée retomba dans sa nuit profonde, la nuit du sépulcre. . Elle y est encore, n'ayant d'autres fêtes que les supplices de ses ·fils, rongée par la vermine mon~- cale, dépouillée par un fisc voleur, in~ultée par\ une garnison étrangère, opprimée, baillonnée, pantelante sous la main froide des prêtres, et se demandant s'il ne vaudrait pas mièux être la Rome des anciens tombeaux que la Rome des papes, la Rome des ruines que la Rome des servito<les? Voilà ce qu'a fait là.:has, M. Bonaparte: Rome et Paris, il a tué les deux villes-mères, les deux .cités de l'histoire. Et maintenant, Anglais, si l'étranger entrait chez -vous, à la tête de ses armées ; s'il occupait vos villes; s'il tenait garnison dans Londres ; s'il vous • rnmenait Jacques II et vous l'imposait avec ses jugés, ses dogmes, ses haines. ses prêtres, ses bourreaux; si de vos tribunes il faisait des corps de .g·arde, et de vos chartes des cigare.ttes pour ses ivrognes; s'il tuait vos libertés, s'il vous livrait, âme et COl"ps,au César noir de Rome, que feriez ·vous? Etudiez, donc, avant de maudire, et pesez, .avant de jug·er. Ch. RIBEYIWLLES. LA PROCHAINE -MÊLÉE POLITIQUE. Quan~ de grands. périls exigent une prompte .ré- • solution, une grande énergie dans l'action, l'instinct prompt du peuple voit toujours juste, tandis que les hommes d'Etat aux prudentes délibérations, estimables dans des circonstances moins pressantes, sont invariablement condamnées à choisir, pour clore, les pires moyens possibles. Au mieux, quand par u.n heureux hazard il leur arrive de ne pas se tromper, ils arrivent trop tard. Pem;ant que Rome cJélihère, Sagonte succombe ! Cet axiôme historique sur le sür instinct populaire, et les délibérations lentes, languissantes, Ït;- certaines, des hommes d'Etat, n'a jamais eu d'exe~ple plus frappant que dans la présente occas10n. Quand le gouvernement fit appel i our la première foif5au pe-npl-e en déelarant " la g-uen-e ù la- , Rnssie ! " quelle fut la réponse? " Ûurrali poi~1· la Polo,gn_e ! " L'i11stinct populaire a touehé juste du premier coup et indiqué le sûr moyen de décider la victoire pour l'Angleterre. Le peuple avait instinctivement compris cette vérité que M. Layard, depuis, a .<lite au Parlement: '' La Russie ne peut être vaincue, la prépondérance de la Russie ne peut être abaissée, sans la Pologne. " Je ne forai pas allusion ù tont ce que j'ai dit à ce sujet; je rappelle seulement ce fajt, c'est que l'opinion du peuple, tristement justifiée pHr les événements, avait indiqué, du premier abord, la Pologne comme le meilleur èhamp de bataille, et le Peuple polonais comme l'allié le meillenr, le plus sO.r, le plus indisJJensable, sans la coopération duquel on brùle inutilement de la poudre devant Sébastopol, on fait couler inutilement le sang le pl!JS pur de l'Angleterre dans une campagne à la Don Quixote en Crimée, - mais quant à vaincre la Russie, à la réduire à proposer des conditions semi-acceptables ? Jamais ! Donc, ce cri: .ll,u·- ralt pour la Polo.r;ne ! " répondant au cri: " Vive la Russie ! " était un cri de défense et de conser- ·:ation sortant de ce pressentiment instinctif que la Pologne abandonnée causerait soit 1la défait~, soit une lionte diplomatique. Hélas! les faits menacent d'une solution bieri pire encore - la défaite et la hpnte diplomatique réunies! "I1elfut l'instinct naif du peuple. Quelle fut la délibération sa,ge, virile, et tnÛJ'e du g·ouvernf'ment? Ce fut cet abaissement pour la nation de trembler <lepeur devant l'Autriche et de courtiser humblement et vainemeut l'alliance de ces Hapsbourgs sanguinaires, despotiques, faibles, ruinés et exécrés! Eh bien! une triste espérance, une triste consolation était restée au peuple anglais. C'était que quand la conpe de l'humiliation aurait débordé, après une année entière de campagne sans succès, après deux années d'artifices <liplomatiqnes, après des milliers d'existences humaines sacrifiées sans fruit, après des millions gaspillés, sans voir se réaliser encore le rêve de l'alliance autrichienne. les gouvernants sortiraient enfin de leur ha!lucinati<m, et chercheraient une assistance active et un coucours efficace qui ne sauraient être retardés pins longtemps sans faire courir au pays le risque d'un désastre infini et honteux. Cette dernière espérance s'évanouit. Tous, les tonnerres du ciel seraient impuissants à arracher ces hommes d'Etat pétrifiés à leur infatuation. L'espoir de terminer la lutte par q uelqne • compromis, si honteux soit-il, est à sa fin. La saison de la campagne de 1855 est proche; l'Angleterre n'a pas un@ minute à perdre; pourtant, lorsque le comte de Har<lwicke demanda: où en est l'Ani riche? Lord Clarendon n'(:;ut pas de meilleure réponse à faire que celle-ci: " C'est seulem'ent si on ne peut faire la paix, qne l'Autriche peut être appelée à se déclàrer. Ce temps n'est pas eucore arrivé; il est donc impossible de dire quelle politiqne suivra l'A ntricbe. " Ah! vous pouvez vous écrier, Anglais, " combien, ô Seigneur, cela durera-t-il ! " Maintenant, quant à _moi, je ne confierais même pas ma boîte à cigares à des hommes qui prétendraient én~ore ne pas savoir quelle politique suivra l'Autriche. Eh! mon Dieu, la politique qu'elle a suivie, c'est d'amuser et d'endormir les Puissances occidentales jusqu'à ce qu'elles soient .affaiblies, épuisées, saig·"ë:lntde mille blessures, f't d'aider alors ia Russie à vous <lonner le coup de gTâce. Et elle est en cela tout-à-fait log-ique et raisonnable, et parfaitement d'accord ave1)ses intérêts despotiques. Le Times lui-même est assez candide pour avouer que" l'Autriche a devant elle tes quatre meilleures armées de la Russie, 250,000 hommes ayant pour base d'opérations une ligne de forteresses imprenables en facP- des fnmtières autrichiennes, de Czarnowice à Olmutz, et, par conséquent jusqu'à Vienne: Elle ne peut aucunement compter sur l'appui de l'Allemagne; elle a des raisous de craindre l'hostilité de sa rivale héréditaire, la Prusse; elle_ne peut espérer aucun secours de la France et de l' An,qleterre, qui ne peuvent disposer d'un seul soldat. " . rrels sont les motifs qui font supposer au Times que, dans ces conditions, "l'existence de l'Autriche pourrait dépendre d'une seule bataille." Excellente raison pour l'Autriche d'agir comme elle le fait; et cependant, ce ne sont pas là les plus grands périls qu'elle aurait à courir, si elle faisait la folie d'abandonner le Czar pour des alliés incapables de lui aider, et ue sachant que la craindre ! Eh ! quoi, n'est-ce pas une folie sans précédens, ~ans parallèle, qne de s'attacher encore à une politique qui vise à un bnt impossible, et dont le résultat-si ce n'était l'impossible-serait le plus épouvantable désastre qui püt atteindre l'Empire Britanniq11e, car cette alliance briserait le dernier lien qui puisse encore reconcilier son existence bien risquée! avec cette Europe de l'avenir qui doit venir, qui viendra, qui s'approche .... Et pourtant les hommes de Downing-Street, qui n'ont su rien oublier ni rien apprendre, persistent dans ieur politique. Et non-seulement ils y persistent, mais j'appréhende de leur voir dans quelques jours gaspiller les dernières espérances de l'Angleterre, et pour ainsi dire le dernier penny avec lequel l'Angleterre pouvait enèore s'assurer le succès dans cette guerre. Cette dernière espérance de succès, c'esf la cause de la Pologne si longtemps martyre et res~ tant indomptable dans sa vit.alité. Les hommes et les mesures politiques passeront-quelque bienfaisante tempête, dût-elle entraîner bien des malheors privés, peut purifier l'atmosphère politique de l'Angleterre. . Et pourt?nt. il est triste de voir que même ce vénérable patriarche (si jeune encore d'ardeur politique) que j'estime et révère comme j'estime peu d'hommes-lui qui, dans l'expansion des plus nobles sentimens, daigne donner des louanges bien peu méritées à mes humbles efforts et à mes bonnes intentions, tandis que les grands de cette terre affectent orgueilleusement de ne pas mêm~ les con!rnitre ;-il est triste de voir que même ,Valter Savag-e Landor, avec des paroles de feu, avec de frappantes révélations, ;r,ec toute son inspiration patriotique, ne peut révei4ler ce peuple de son profond sommeil et le rendre conscient de la situation désastreuse de son pa_ys ! Pourtant, lorsqu'on anra bu jusqu'à la lie la coupe de l'humiliation, l'Ang·leterre se réveillera peut-fHre? Ah ! qu'elle trouve encore la cause de la Pologne intacte et dans toute sa vitalité! Il y aurait alors une ancre de salut, une lueur d'espoir i bi~n qu'01?- ne :puisse nier que chaque jour· de I annee derruère ait emporté une chance de succès. Ce qu'on eût pu faire, il y a un an, avec 12:000 ?or~mes débarquée par Napitr, exigerait auJourd hm 150,000 hommes; dans un au il en faudra le double. Pourtant, il reste encore quelques lueurs d'espoir. ,, Et c'est ce dernier espoir quE},j'ai des raisons de le craindre, les 'I'uileries et Downing-Street vendent en ce moment,- dans leur peur de l'Autriche et leur hallncination d'alliancë autrichienne. Je crains qu'on ne soit à !'oeuvre pour comploter quelque chose comme une Pologne nominale, sans réalité, avec un Czartorisky pour roi, et un don à l'Autriche-probablement la possession permanente des provinces Moldo-Valaq ues - en échange de son consentement à la création de cette Polocrue fictive, ·semhlahle à la République de Cracovie~ Peuple (ffAng-leterre, écoutez cet avis ! Si la natior'J polonaise veut se donner no roi". malfl'ré toute la lnrnière qu'elle peut puiser dnns c-Samuel (Rois, 8e chap.), qu'il en soit ainsi. C'est son affo.ire. Mais, je vous en conjure au nom de la justice rétributive, ne permettez pas à votre a-ou• venicment d'empiéter snr le Droit Souverain lune noble mais infortunée N atioo, qui doit ré,rler ellemême ses affaires intérieures et constituer 0Ia forme de gouvernem'eut qu'elle préfère dans la plénitude de la liberté de sa Volonté nationale. Certes, je suis républicain, et ce que j'ai vu eu ce pavs ne m'a pas engagé à changer mes convictions• ~épnblicàines pour les fictions et les illusions <les Monarchies constitutionnelles ; mais si les spéculations diplomatiques de Puissanèes étrangères travaillaient à impose1· à la Pologne, ou à ma patrie, ou à toute autre nation sur la terre, le gou Vtrnement républicain, je dénoncerais également cette tentative comme une violation criminelle des Lois divinf's et humaines, et je dirais comme aujourd'hui, qu'une nation n'est point un troupeau qu'on pmssevendre à Smith field- \1arket. ... Je pourrais en appeler aux lois, à la Justice, au Droit; je pourrais dévoiler cette effroyable immoralité qui jette les pauvres Mol<lo-Valaques dans le gouffre béant du despotisme autrichien, seulement pour faciliter aux Hapsbourgs la compression de la Hongrie. Je pourrais vous dire que, même à ce prix, l'Au.t.ricl~e ne ti!·era pas _séi;ieusement l'épét" contre la h,ussie; et Je pourrais vous rappeler ces glorieuses paroles de Canning, à propos du Portugal: " Nous allons en Portugal,. non pour commander, non pour ordonner, non pour y imposer une forme quelconque de gouvernement, mais pour défof!dre et préserver l'indépendnnce d'un allié.
L'HOMMK. ~------------------.------------------------ Le Portugiil rég·lera ses affaires intérieures comme il l'entend.ra; mais tant que la Grande Bretagne pourra lever le brns, ce sera pour frapper tout pouvoir qui essayerait violemment de dicter des loix et d'enchaîner l'indépendance de la nation." ' Je pourrais m'étendre sur tous ces poin1s. Mais, en ce temps de grossier matérialisme, je préfère en appeler aux intérêts de l'Angleterre elle-même, vous <lire: Si jamais vous entrez en Pologne, après avoir laissé les Puissances étrangères fouler aux pieds le Droit souverain de la Pologne à régler ses affaires intérieures ; si vous présentez à la Pologne les lambeaux du Drapeau national et uue existence fictive, comme le prix de son appui dans ~·otre guerre contre la Russie, vous vous trouverez étrangement déçus dans vos calculs - vous aurez •offensé la nation dans son honneur avant même qu'elle ait reçu ancun avantage de votre secours; et, au lieu d'une Nation unie, enthousiaste,. parcequ'elle saurait qu'elle court à l'indépendance, vous auriez créé des factions et affaibli le mouvement, ~t vous auriez ainsi joué votre dernière carte, sans profit ni pour vous, ni pour les autres! KossuTH. Revue tle la Se111aine. Le bruit a couru à Paris que le général Canrobert était rappelé, nommé ministre ùe la guerre, et remplacé par le maréchal Vaillant. Ou a ptlrl{; ;rnssi de la démission réitérée de M. Dronin de Lhuys, démis&iond'abord refusée, et acceptée samedi, s'il faut en croire le Times. M. Walewski deviendrait ministre des affaires f tnmgère-., et serait remplacé à Londres" par 1\1. de Rayneval. Le motif de t:ette crise ministérielle serait une sérieuse dissidence entre M. Louis Bonaparte et sou ministre au sujet des dernières propositious de paix rédigées par l'Autriche, et qn·ou tronve inacceptaules à Paris et à Londres. Ou prétend d'uilleurs qu'elles n'ont aucune chaùce d'êtrtt>acceptées à Saiut-Pétershourg, et ne sont qu'ua nouveau moyen inventé à Vienne pour 11epas se déclarer. Les crises minist~r:el'.es agitent plusieurs cours. A Com,tantinople, Reschid Pacha vient cJe donner sa démission; il e:-t tcmplacé par Aali PaH1a que lui-même va remplacer ù, Vienne. Reschid se retire parceque le Sultan a révoqué l'ordre d'exil donné contre son beau-frère :Méhémet-Ali Pacha, chef du vieux parti turc et le rival de Reschid. Est-ce une iutri~ue de sérail ourdie pour sou mari par la sœnr du Sultan·? Est-ce un revirement de politiq ne, ou une protestation contre les coucessions faitf'S anx chrétiens ·t A 'rurin, la crise était anssi très sérieuse. Le parti ré~-wtio1rnain', triomphant, parlait déjà de c.,np d'Etat, désig-nait les l\fiui~tres <lu Cabi1Jet abolutiste, le Maréchal de Latour, J\i. Bixio et se p; omettait de renouer avec la Rome papale 'les négociations abandonnées par le Comte de Cavour. Déjà Mgr. <le Clwmbér_v courait assurer l'ambassadeur français que le traité d'allia11ce serait scrupuln1seme·11tobservé malgTI~l'arrivée au pouv0ir de ses ad versa ires de la Droite .... lorsque le g·énéral Dnrando, chargé par le Roi de constituer un Cabinet, a renommé le Comte de Cavour et tous ses collègues. Le Sé11at a repris la discussion de la Loi contre les Couvens. A Lisbonne, il est question de l'e:itrée aux affaires de deux Progressistes, appelés par le Maréchal Saldanha. • Enfin la chûte du M inistè~·ePalmerston est annoncée comme prochaine par le Times et la plupart des autres journaux; elle serait vue de bon œil en France, en haut-lieu, assure-t-on; Lord Palmerston a eu le tort de maintenir en fonètions beaucoup d'hommes condamnés par l'opinion publique, et surtout de n'exécuter aucune des réformes radicales qu'on attendait de lui, dans l'administration intérieure comme au Ministère de la Guerre. M. Layard a annoncé une série de motions "sur les réformes;'' et c'est sur ce vote que l'on compte renverser lè ministère, comme on fit tomber Aberdeen par la proposition d'enquête de M. Roebuck. La question est de savoir si les Tories, qui prendraie11t les portefeuilles, seraient plus réformistes, plus libéraux, plus partisans des Nationalités enchaînées, que les Whigs? Quant aux Radicaux, ils n'aura_ient ni le personnel d'une administration,~ ni une majorité dans les élection~, et n'ont, dès lors, aucune chance, surtout depuis l'opposition systématique faite à la guerre par l'Ecole de :.Mauchester. . Le siège de Fébastopol continue ; non pas le bombardement. Plusieurs embuscades russes ont été enlevées, avec beaucoup de perte, p~r les Anglais et par les Français. Ceux-ci -ont enlevé, dans la nuit du Ier au 2 mai, une redoute• de contre-approclrn construite par les Russes, •et out pris 8 mortiers. Les efforts de la garnison pour reprendre sa redoute, le 2 et le 3, ont été infructueux. Diverses reconnaissancès en force ont été poussées par Omer Pacha, Lord R_aglan, et le général Bosquet, en arrière de Balaclava; l'ennemi a évité le combat. Les troupes sardes arrivent à Constantinople. L'ordre a été donné de diriger sur la Crimée l'armée de réserve qui se formait dans cette ville; les Alliés compteront bientôt 200,000 hommes devant Sébastopol. Mais le Choléra qui rage à Constrrntinople, commence déjà à décimer l'année ~ssiégeante ..... . L'IMBROGLIO. Le i:rouvernement anglais, lorsqu'il (>IlVO: a lord .John Russell à Vienne, comme ch~rg-é de pouvoirs, lui enjoignit de s.e te11ir snr le pied de guerre, de mener g·rand traiu les délibérations et de pousser l'Autriche aux solutions sérieuses. Qu'a fait lord J"ohn Russell? Il a prolongé son congé d'un mois, et de retour à Loudres, •il n'a< pas encore rendu ses comptes. Que fait le gouvernement qui <lenait Mre si rapiù.e et ne voulait entendre qu'aux décisions absolues? Il fait déclarer par Lord Clarendon et pm· Lord Palmerston, son foudre de guerre, que les conférences interrompues ne sont pourtant pas fermées, et qu'il ne faut pas rejeter, au poiut de vue de la paix, tonte espérance. Or, voici la situatiion. vnici la vérité, voici la loi russe. Cela Vtlut bien, ,comme renseignements, les prophéties d'Angleterre et de Frnnce. Les diplomates du Czar, à la conférence de Vienne, ont laissé passer, sans J prendre une part bien active, les débats et les propositions. Quand <:'estouverte-la discussion sur le troisième point, ils ont discuté, contredit, épilogué, tra1nant en longueur les délibérations et les vote:s._ Le débat clos, ils ont déclaré ll'avoir pas suffisants ]JOUvoirs, et lorsque sont arrivées les instructions dernières de l~ur gouvernement, ils ont dit ne pouvoir accepter l'ultimatum réduit, très réduit, des Puissances occidentales. Mais ils s'engag-enient à faire une contre-proposition, et l'Autriche a demandé qu'on voulut bien l'entendre, avant de clore et de se séparer. - Eh bien, cette contre-proposition n'est jamais venue: ce qni n'a pas empêché l'Autriche <l'aflirmer qu'il y avait encore juur et moyen pour une dernière tentative de conciliation et de paix ! Vit-on jamais comédie plus longue et plus plats gouvernements? En vérité, la maison de Hapsbourg aurait usé, fatigué tous les Fabricius de la terre, et les deux puissances de l'Occident seraient tombées en quenouille, qu'elle n'y mettraient ni plns de condescendance ni plus de bêtise. En attendant, l'Autriche garde les provinces danubiennes et n'entre pas en ligne contre la Rnssie. L'Angleterre et la France s'épuisent, et Sébastopol est moins que jamais entamé. Voilà le résultat de la comédie. Ch. Rrn. --•-- Un grand ·meeting vient d'avoir lieu dans la métropole~ à London Tavern. Il avait pour but d'appuyer le mouvement d'opinion qui demande la réf orme administrative, mais il est à regretter qu'il ait eu, aussi, ses exclusions. Quoique l'aristocratie agonise, étranglée par ses fautes, ce ne serait pas trop du peuple entier et compact pour l'achever et relever les affaires. 1 Nous reviendrons sur ce meeting dans notre prochain numéro. \ LE 24 FÉVRIER, A MEXICO. Nous l'avons dit sonvent daus le; colonnes de ce journal ; elle est invincible, la cause qui a des apôtres et des martyrs sur tous les chemins de la ten-e ! Il y a près de trois moÎi, nons inscrivions, ici, les paroles <le nos frères d'exil, ù Jersey; aujourd"hui, voilà que la protestation et !'Espérance républicaines nous arrivent des océans lointains. Qu'elles soient les bifm-venues ! car les pensées de la Révolution ne vieillissent pas et il n'est jamais trop tarù pour les nobles sentimens. A Mexico, le 24 Février, et malgré la police ombrageuse de Sauta-A.nua, prbident-à la Bonaparte, Bos amis se sont réunis, pour fêter le grand aunivers;.ire. Le Docteur Nolhac, présidait, et il a ouvert la séance par un discours tout empreint de sa vieille énergie républicaine : Révolution! Rérnlution ! s'est-il écrié, parole magique qui fut de to11ttemps l'etfroi de l'oppresseur,l'espoir <lel'opprimé, puisses-tu aujourd'hui plus que jamais servir de cri de ralliement à tous ceux qui sont restés fermes comme à tous ccnx qui veulent se relever! se relever de la honte, se releve, de la misère, se relever clu mtpris ...... . Bourgeois du 14 juillet, ProlétairP.s du 10 août, Libéraux de 1830, Républicains socialistes de Février, arrière les Yieilles rancuues, arrière les puériles divisions, il s'agit de l'honneur public qui 11ous est commun, le de.air aussi doit être col)'lmun; à r œuvre donc, à l'action immédiate, demain peut-être il serait trop tard ...... . Citoyens, cc ~ri de Ré\·olution, ce cri de justice renvoyé à la mère-patrie à travers les brises de l''océan, emprunte aux circonstances actncllcs u11 caractère profondéme11t gr:we et religieux : c'est peu de cf10se en fait, que cc groupe que nous formons ici pour exprimer en commun nos regrets et nos espérances; mais attendons quelques jours, et nous_apprendrons q1ie sur tons les continents, sur tous les co·ns du g!obe, dam tous les lieux d'exil et cle transportation, dans tontes les geôles de Bonaparte, le même jour, à la même heure, des réunions semblablès ont eu lieu, iles Yœux semblablrs ont été exprimés, et alors nous nous sentirons moins isol(i:1 et nos cœurs battront plus Yîte : puis, si nous nous demandons la cause cle cette spontanéité d'action dans des pays si divers, no11s trouYerons une date : 24 fénier 184-8............ . N ons trouvons encore ces lignes dans un toast à la JJ1oralitépolitique, porté par le citoyen Gambu: Citoyeus, qu'est-ce qui co11:;titue une nation? qu'estce qui fait qu'elle vit, qu'elle compte clans le monrte, qu'elle est en s]roit de dire qu"elle marche à la tête de la civifüation? C'est qu'elle s'appartient à elle-même, qu'elle possède des droi.ts, des garanties, des libertés, <JU'ellepeut se développ~r en tous sens et ne relève que cl'ellE:-même. Eh bien! qu'avons-nous aujourd'hui.de tous ces droits et de ces libertés, je n'en prends que quelques- , uns? ...... Restons fermes pourtant, citoyens, et i11ébranlaùles dans notre foi, ne nous laissons pas décourager au spectacle des misères du présent ; acceptons s'il le faut la persée:ution et le sacrifice : c'est aujourd'hui _du cœur et des entrailles que nous avons besoin pour le triomphe de notre cause. S'adressant aux gén(!rations, espérance et force de l'avenir, le citoyen Duviard· a dit: A la jeunesse démocratique! restée pure malgré les constants efforts de la monarchie et des disciples de Loyola pour la corrompre; à la jeunesse démocratique ! aussi incorruptible que vaillante! à cette jeunesse qui en Décembre comme toujours a fourni sa la:rge part de victimes et .te martyrs; à cette jeunesse que la loi du sang décime plus odieusement aujourd'hui que jamais, sans gloire ni profit pour la France. Espérance de la patrie, sentindle avancée du progrès et <lel'humanité, reste toujours fidèle au· drapeau de la justice et de l"honnenr. Un moment de lutte suprême approche, so_isprête à remplir ton devoir ; et qu'au jour de la victoire ce cri de régénération s'échappe de ton noble cœur : vive la République démocratique et sociale! A son tour, le citoyen Eugène Latapi a porté le toast au Peuple ! rappelé ses erreurs si cruellement expiées par tr:oisans de servitude, de misère et de honte, et prédit que le sommeil du lion ne durer~it pas longtemps. • Nous avons t!ncore trouvé dans ce compte-rendu qu'il nous faut réduire, et que nous regrettons de, donner aussi court, un toast du citoyen de Barrès. Nous ne pouvons mieux finir qu'en citant 1c1 ses dernières paroles : Le Dieu des hommes libres réserve saus doute encore à la Dé~ocratie aujourd'hui opprimée, une de ces dates sacrées et bri~lantes qui puritient et illuminent l'histoire du monde: un nouveau 14 Juillet, un autre 24 Février. - Quelle que soit la date de ce jour inconnu, cherchons, démocrates de tous les pays, à hât~r son avénement par l'union de nos efforts; et qu'après le triomphe, les nations le fassent fructifier par l'établissement d'une ligue compacte et solidaire; car la liberté ne promet de succès durables et de développements complets qu'à l'union démocratique des peuples. '
______________ ""' ____________ ...._ ______________________________ _,"·"• VARIÉTÉS. L'ABONDANCE UNIVERSELLE. Quand elle a germé dans les têtes cette idée impie que nous sommes ici-bas pour endurer la faim, on ne connaissait qu'un petit coin de la terre, l'homme se tr:-tînait péniblement dans l'étroit espace qu'il croyait seul habitable; une richesse transportée à quelque distance du lieu de production en centuplait le prix. Aujourd'hui l'inventaire des êtres croissant sur le globe est fait en partie, et dans chacun des trois règnes, les articles se comptent par centa~nes de mille ! Nous avons quelque idée du riche mobilier dont la puissance créatrice nous a dotés, nous savons qu'elle n'a rien omis de ce q1Ji peut nous être utile ou cbarmer notre existence, et, qu'au contraire, elle semble avoir pris plaisir à multiplier toutes les choses nécessaires ou de simple agrfment afü1 qu'au besoin l'une puisse suppléer à l'autre. Nous conuaissons enfin l'étendue dè ce globe et nous savons que ce qui fait défaut, ce n'est pas l'espace, c'est la population. Et pour mettre à notre proximité tqus les végétaux et les animaux, c'est-à-dire toutes les matières textiles et alimentaires que produisent les cinq parties du monde, nous avons, indépendamment de l'acclimatation, de; moyens de communication d'une rapidité merveilleuse. Ici encore, on reconnaît que les apologistes de la pauvreté n'ont pas aompté avec la science! Tous les pays civilisés se couvrent de chemins de fer, lés bateaux à vapeur sillonnent les mers dans toutes les directions. Le jour n'est pas éloigné où, sans changer de wagon, un voyageur poJ.ura se rendre d'un point quelconque de 110s côtes à Constantinople ; après avoir enjambé le ruisseau du Bosphore il remtmtera en wagon à t>cutari, et par le chemin <le fer de !'Euphrate il arrivera dans les Indes orientales à 11Ioultan, d'où un paquebot le transportera sur la côte occidentale du N ouveau-Moude ; entraîné par une locomotive à travers le continent américain, il atteindra bientôt les rivages de l'Atlantique et huit à dix jours après un paquebot le ramènera à son point de dé:,.art. li aura fuit le tour du globe en quelques semaines; ceci n'est pas un ' ' . , reve, c est un proJet. . Que va-t-il donc résulter de ce progrès de la locomotion? La conséquence est évidente; les productions des contrées les plus lointaines pourront être transportées en un lieu quelconque à un prix de plus en plus réduit. Ainsi ces forêts séculaires, ces prairies vastes comme des océans, ces jardins enchantés, ces vergers iuépuisuLles, ces trctupeaux sans nombre, toutes ces productions luxuriantes de l'Amérique, de l'Afrique, de l'Océanie, qui vieDnent sans culture, qui restent saus emploi et dont les magnificences même rnar1quent de contemplateurs, tout cela est à nous ! En présence de ces greniers qui regorgent, de ces litables où les bêtes de choix sont entassées, d(ilces magasins encombrés de soie, de laine, de fil, de coton, de plus d . \ e plantes t-extiles que nous ne pourrions en mentionner dans un numéro de ce journal, et quand cette fabuleuse richesse n'est que la semence rlont nous pouvons aisément tirer mille et dix mille pour un ; si des gens gras et bien pensants· viennent encore nous rebattre les oreilles de ces lieux communs sur la pauvreté de la terre et la destinée misérable de l'homme qui avaient cours quand on croyait que par delà les Canaries s'étendait une mer de soufre et de bitume, quanc11a physiqne, la chimie, la géologie, la minéralogie, la botanique, la Zf)ologie, la mécani4ue étaient encore à créer : ces gens-là sont très propres à nous divertir, et en échange de leurs bons conseils, un conseil bon à leur dom1er, est celui d'aller à l'école. Ce n'est pas la matière première qui fera d6faut. Mais_ peut-être les ouvriers manqueront-ils? Non; puisque ni le fer ni l'intelligence ne manquent. Un fait en dira suffisamment : l'Angleterre s'est créé avec ses machines une population de travaille11r, dix-sept. fois plus considérable que celle que la nature lui a donné. L'Angleterre a 24 millions d'habitants, et ses machines font le travail de 400 millions d'hommes ; la moitié du coton qu'on récolte sur le globe passe chez elle; elle pourrait aussi aisément travailler le tout et plus encore. Pourquoi non 't où est la limite'? qui évaluera la force que les vents, les vagues de la mer, la vapeur, l'électricité, les cours d'eau, l'air comprimé, les puits forés, etc., mettent à notre disposition? forces dont plusieurs sont grat 1 ites, forces indestructibles, éternelles, tonjours présentes; c'est ]'Infini ! Mais parce qne nous nous serons <lit que la science a pour but d'asservir tous les êtres, toute3 les forces, t!lns les ,éléments, de plier tout ce qui est a11x usages de l'homme, de créer des auxiliaires inanimés -pour chacune des fonctions industrielles ; ue croyons pas avoir une idée exac~ des bienfaits dont cette sainte puissance nous comblera. Nous avons la formule générale du but auquel elle .vise; mais à quelles conséquences cette formule mène dans les détails, nous l'ignorons ; ,ce que fera la science et de l'homme et de la terre, nul ne saur:1it le dire; elle fait de rien, elle tire un monde d'un atome, elle donne une valeur incalculable à ce qu'on ne croyait susceptible d'aucun emploi, même à ce qui était nuisible. .Qu'on extraie de l'eau de mer les alcalis qu'elle renferme (et un s'en occupe), qu'on tire directement de !'air l'azote qu'il contient (et il est de toute probabilité qn'on y arrivera), qu'on parvienne à empêcher les gaz ammoniacaux de se dégager lors cle l'extraction du fumier des étables (et on parait y être parvenu), que par un moyen quelconque les chimistes nous ùonnent l'ammoqiaque à bas prix; eh bien ! chacune ùe res petites clécouvertes, savez-rnus ce qne c'est? La meilleure et la plus graude des révol,itions : le pain à bon marché. Quand Marcgraff a constaté la présence de la matière sucrée dans d'autres végétaux que la canne, et particulièrement dans la betterave, qui a compris qu'une source consirlérable de richesse venait d'être créé1:? Nos pères ne se d0ntaient guère cp1'en moins de cinquante aus la pomme c1eterre, clont ils ne voulaient 1mrnger à aucun prix, donnerait un rerenu annuel de :?00 millions. Qui s'est rlouté pench.nt soixante siècles qu'à l'airle de cette vulgaire vapeur qni s'exhale d'une marmite remplie d'eau et placée sur le feu, la science ferait du tour du globe 'une promenade, et donnerait la vie à des machines! Pendant deux mille ans, 011a sn que l'ambre attirait les corps légers ; les physiciens étudiant ce phénomène, en ont tiré le télégraphe qui ,tbolit les distances, la galvanoplastie qui mettra l'argenterie à la po1tée <le tout le monde, une force motrice qni rivalisera avec la Yapeur, une lumière éclataute comme celle <lu soleil et moitié moin~ chère que· ceile du gaz. Quand le coton est venu éil Li.,, ~ue1,_.J, nù l'a cru bon qn'à faire <les mèches Je chaudellt-:~:Te coton dernit faire du misérable comté de Lancastre l'une des plus riches contrées <lu globe, et la manufacture dn monde entier. C'est ainsi qu'il y a en ce moment autour de nous mille choses fort insignifiantes en apparence dont la science saura tirer des mondes. Il y a quelques années, un savant e11t l'i1lée d'expérimenter en grand l'action de l'électricité sur la vég-étatio1:. Il eut recours it nu procédé simple et économique ; le résultat <le l'expérience 'fut celui-ci : une vièce de terre qui rapportait dix-sept hectolitres d'orge, €11 procluisit trentesept. Ce n'est qu'un essai confirmé au reste par plusieurs autres faits. A qnel ré.rnltat con<luira-t-il? L~ bien-ôtre universel est donc d'une possibilité évidente, et si la science ne l'a pas déjà réali~é, c'est qn'elle est jeune encore, c'est qu'elle n'est pas encore en po8session de tous ses moyens d'action. Victor MEUNIER. EN VENTE" A l'Imprimerie et Librairie universelles, 19, DORSET STREET, SAIN'f-HÉL~ER (JERSEY): :Üll par commission à LONDRES, à la Librairie Polonaise, I0, Greek street, Soho Square. • PROPAGANDE RÉPUBLICAINE. Victor Hu~o A Jl..4@uisBo11aparte. Bro?lrnre in-16, 4d. (4 sous) l'exemplaire; 4s. (5 fr.) le cent. Une autre Edition vient de para1tre en petit for111atet en très petit texte . VICT.OHRUGO. p~~·:i:: à Jersey, au .Banquet du 29 Novembre 1854 (24e anniversaire de la Révolntion polon<1ise), et à la réuuion du 24 Févii'er 1855 (7e anniversaire de la Révolution française de 1848). Prix : Un exemplaire, Id. (:l sous); cent, 4s. (5 fr.) Discours (sur le même sujet) prononcé à J ei:sey par L. PIANCIANT, proscrit italien.-ld. L. I{Oss·uTHe p~~~(~I~~~-\ Lo11clres,à l'occasion de l'anniversaire de la Révolution polonaise.-_Brochure de 20 pages, en français, 2d. (4 sons). ' C A l EDJJ N I A HO 'f E L ,' N° 9, sur le Port de Saint-Hélier, .Jersey. 7\/f ADA:'IJU: t;ODECHAL, propri~t~i•<' rit• e,•t é1ab:i~scn1ent, 1\1 qui e~t OU\"C· t à •la ter <lu l l Avril l8:'i5, dan~ 1-i mai~c,n <litt! Caledrmia Hutel, a l'lwuneur <le pn:,·e11;r 1..-s habi1a1.1:; el l,•s 'étranl!er.• q11iv;si1<·11t les îles d,· 1-, l\Iaudv•. que dans le Caledonia Hotel. t1!11u ù Lt f1a1,çaise et à l'a,,glai,..,, ils tron, eront to11t le comfnrtable qn'ib 1w:ive111.rl<?sir,•r. et n11e <'Xc,-Jl,,rue t11t l<' <l'hôtf', à 10 henr,-~ du n1i1t111, à l heure et ù 5 he111es du ~oir. Cet é!a;,!iss,·mc1,tpos~i::d,·u1,as.-ortimen1de~ phis <"Omp!,-t,; et d,- tout prerni,-r ch,,ix d,: Yins des dilf::rs cd'b, trançais et ,rntre:<, de liqueurs. c,,rdiaux, et<'. L,~s voyag('nrs pourront obtenir tGU~ Je,. ren~eig11emenlsdout il~ anr,mt bt•svin, quant an coinmer<'c, et des inaga,iu, cOn\'eUR· bles polir 11,ar.:;l,anùiscdse touti, cSpt!ce. M.. ye1,1mnt 1111r.ver:i~:wuenl d'•tllC 0.1 deux heures, on Sil cha1g·c rie fournir des dîner~ pour lt1•Gs 011 loa11quets,tfi:-ee ponr a,, à liO -con l'i ves. - AFIJH.l"I em,mts J.,articul.er:, pour 1P~ famiil1.•s J • 1101~1-i,1E llt ~~, TAILLEUR, Fait et fuùrnit à des prix modérés. -- 35, Gerrard-st;eet. Soho square, à Londres. HOTEL DU~ PROGllÈS.-CAFÉ RESTA.Li RAN'l', Tclln par J. LORGUES, proscrit français. - Dîner à la carte à toute heure, 21, Great Ch:ipd Street, Oxfort Street, Soh6 Square, à LO~DHES. A LOUER PHÉSENTEM ENT Une Maison ou partie de Uaison garnie A APPELEE BU D.E LA. 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