VA.RTit:n~s. LA GAULE THOIS SIIWLES A. VANT JÉSL'S-CHRIST. La plus ferme et la plus claire notion tle l'immortalité ·qui fut jamais, voilà ce que nos pères représentent dans le monde antique ! Voilà leur naie gloire et leur mission provideutiel(e, mission qui fut comme le complément de .celle du peuple hébreu ! Voilà le principe de leur héroïsme et le secret de leur génie . .A. vee la même force que le mosaïsme absorbe les enfants d'Israël dans l'idée de l'unité et de la personnalité de Dieu, le druidisme concentre la foi des fils de N eirnhei<lh dans la révélation de l'indestructible personnalité humaine, qu'il éclaire d'une immense lumière parmi cette ombre cles symboles qui enveloppe tous les autres dogmes aux yeux du _peuple. De là ct::tte facilité à courir sur le fer, comme dit Lu- •cain, et à sacrifier avec indifférence une vie qui va redevenir meilleure, indifférence po111' la mort qni fait l'admiration et l'envie des Grecs et des Romains. L'antiquité classique avait p~nlu, dans son splendide développement de l'homme te'nestre, tout se11tin1ent sérieux de l'homme éternel. De quelle hauteur les Gaulois, et non seulement les initiés, mais la multitude, 1°egardaient les cultes puérils des idolâtres et ces légendes homériques où les ombres des héros sont censées errer dans uu oisif et tristt, séjour, et implorer-inutilement le retour de la vif-, fût-ce dans les plus ,·iles conditions de la terre! On conçoit le mépris de cette rnce pour les dieux ùe ses voisins et les accusations d'impiété élHées contre elle par le paganisme. " Ils font la1 guene à toute3 lés religio11S ! '' ,lisait Cicéron qui ne croyait point à la sienne et qui . flattait contre les Gaulois la passion populaire de Rome. Les sages <le la Grèce, dégagés du polythéisme vulgaire et des cultes topiques, les héritiers de Pythagore, de Socrate et de Platon ne s'étaient pas trompés sur cette prétendue impiété. Le;; doctrines essentielles des druides non seulement sur l'immortalité de l'homme, mais sur l'Etre suprême, avaient pénétré jusqu'à eux, et ils les saluaient de loin comme l<!urs frères, comme des initiés à fa notion de la Cause première. " Ce sont des philosophes, des adorateurs de Dieu, "<lisent-ils tous. Aristote va jusqu'à affirmer que la philosophie a commencé chez les .~emnothées ( adorateurs <le Dieu) des Gaulois, et qu'ils l'ont transmise à la Grèce, ce qui se rapporte sans doute à la tradition si accréditée des relations de Pythagore avec les druides, tradition appuyée sur une affinité de do.ctrines métaphysiques et scientifiques. To~1tes les coutumes étranges ou naïves, tonchantes ou cruelles qui étonnaient les Grecs et les Romains cl1<>zuus pères, s'expliquent par cette foi dans la vie active ,et réelle outre-tombe. De Et ces dettes stipulées remboursables clans l'autre monde, comme si la Yie nouvelle n'était communément que l'exacte continuation de celle-ci; de là ces lettres. jetées dans la flamme del< bùchers funéraires, afin que l'âme <ln défunt en prit connaiss:mce et reportàt les souvenirs et les effnsions d'ici-bas aux parents, et aux amis déjà partis ponr les sphères lointaines ; de là ces armes, ces ornemer,ts, ces chev,aux, ces chiens et quelquefois aussi ces esclaves, brillés ou ensevelis avec le guerrier défunt, pour qu'il retrouvât de l'autre côté de la tomb-e tout ce qui lui avait servi sur notre terre; de là ces hécatombes volontaires des amis ~1 l'ami, des dé-voués à h ur chef, qn'ils ne veulent pas laisser entrèr seuls dans un rnonde inconnu et qu'ils se hàtent de rejoindre. Une autre croyance cornbinée avec la foi à la vie nouvelle, . c'est qn'un homme en peut racheter un autre dont les jours s.ont comptés par les génies <le la transmigration. J.'homme en péril de mort qne srs affections ou ses de- ~ voirs enohaînent à la de, trouve sans peine un remplaç-ant. Le Gaulois dont la conscience '.1ùst pas souillée de crime ne craint la mort daus aucun cas; à plus forte raison lorsque, par l'immolation spontané<' aux puissances divines, il espère être enlevé directement aux sphères d'en haut. Il distribue aux siens les dons de l'homme qui l'envoie à sa piace au conducteur des âmes_: et court joyeusement :,;'étendre sur la pierre consacrée où l'attend le couteau de l'ovate. Dans ces sacrifices humains tant reprochés au druidisme, il v a donc trois sortes de victimes de conditions bien diffé~·ent~s : les premières s'immolent volontairement, soit pour sauver un autre homme, soit, comme le Curtius latin, pour détourner de la chose publique la colère d'en haut, soit tout simplement ponr, monter droit au ciel par une étrange apothéose rlu suicide. La seconrle classe se compose cles criminels. Si les dieux acceptent le sacrifice volontaire comme un acte de magnanimité qu'!ls récompem;ent par le ciel, ils aiment l'immolation des criminels comme un acte df::justice et de réparation. Ainsi ces supplices, ce's gibets, ces bûchers, ces colosses d'osier creux qu'on remplit d'hommes vivants et qui disparaissent dans des torrents de flamme et de fumée parmi les chants des druides et des hardes, ces eifr:iyants spectacles dont la terreur doit se prolonger à travers l'histoire, ne sont communéme11t que des exécutions judiciaires revêtnes d'un caractère religieux. Une troisième espèce <levictimes, qui justifie mieux le reproche de férocité dans la bouche des Grecs et des Romains, ce sont ces esclaves parfois immol6s par les familles avec l~ maître <léfullt, mais surtout ces captifs des batailles livrés à de grandes· exterminations après la vi~toire. Le rlruiclisme, parmi ta.nt d\ifrinités avec le mosaïsme, a de commun avec iui ce caractère tërrible .. L'ange exterminateur semble planer !levant les armées gauloises comme devant !'armée d'Israël. La croyance est pure, et le culte barbare. Le mépris de la mort, quau<l il n'e::,t pas tempéré par d'autres Sl-ntime11ts, par le respect ùe rœuvre de Dieu en no1Vi-même et dans les autres, n'est pas propre à rendre rl1omme avare du sang humain. La croyance est pure, disons-nous, mais incomplète. Le principe de :f:orceet d'action a son support dans la foi gauloise ; le princir>e cle sympathie et de charité ne l'a pas, quoiqne le géüie gaulois soit si naturellement sympathique. La théologie druj<lique n'embrasse pas tous les éléments de ce génie. Dans cette tl1éologie, Esus. le Dieu Force, le Père Eternel, a pour é:gents les personnifications de la 'Lumière spirituelle et ùe l'Immort~lité, de la Nature, rie la Lumière matérieslc et de }'Héroïsme, mais non point la personnification (1el'Amour. La religion de l'Amour ne s'est point encore levée sur l'Occi(lent. HENRI MARTIN. Sous ce titre : LES DllHI 10s DE LA GRt:vE, le citoyen Auguste Vacquerie, qui s'est fait notre frère <l'exil, ,·ient de publier, à Paris, le premier chant d'mr g.rand poème. Il 11es'agit ici ni de l'idylle ni de l'églogue, comme les comprenaient les poètes ktins, sous un· ciel mort et quand la République fut tombée. Il n'est question non plus, ni de l'antique Ilion, ni du petit Iule .: les légendes et les pastorales ue sont pas de ce temps. Auguste Vacquerie, comme tous ceux qui ont l'esprit ferme et le cœur ardent, cherche ii gravir les hauts sommets qu'éclaire l'idée, et, dans son cha11t1er de travail, les deux ouvriers qui tirnuerit le dialogue ne rappellent guères les tit,1Jres. Le premier qui taille un tronc de chêne trl\vaille an navire, au nal'ire cle long-ronrs : c'est le grand voyage et le grand échange sur terre. c'est la communion humaine dont ce navire-symbole sera l'agent. L'a 11tre rabote une pl;,nr.he, une pauvre planche de bière, et il dit au premier: c'est moi qui trnYaille pour le long-cours et l'universelle communion ; car le fond de la fosse donne snr les étoiles, la ivort délivre, la mort emporte, et toi tu ne bâtis qu'une prison.· Cette iaée n'est, héla~! qu'une espérance, et les cieux sont encore fermés ; mais il est beau de rêver ainsi. 1►;1_ me s'élève eu ces fantaisies merveilleuses, et quand elle n'oublie pas, quand elle sait pratiquer les rudes devoirs du temps, les <livinations-problèmt'S sont sacrées, Nous avons lu avec bonheur ce fragment qui fait contraste aux hymne3 lâches et déshonorées de ces jours d'empire. L'illée est de grand vol, les vers sont fermes, et cela console, cela fait oublier les muses prostituées qui vout à la paie...... C. Rrn. EN VENTE A l'Im,prirnerie et Librairie universelles, 19, DORSET STREET, SAINT-HÉLIER (JERSEY): Ou par commission à LONDRES, à la Librairie Polonaise, 10, Greek street, Soho Sq,nare. 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