Homme - anno II - n.21 - 25 aprile1855

d'or et quelques cruches ele vin qu'il distribue libéralement à ses amis, tend la gorge au couteau et meurt en riant. Le caractère es~entiel qui domine tout ce que nous venons ,de dire, le cachet de la race gauloise, c\,st de jouer aYec la mort comme jamais ne l'a fait aucune race humaine. Ils jouent avec la mort, ils la provoquent, ils se livrent à elle comme des désespérés, et pourtant ils sont plus joyettx dans la vie que les autres hommes ; ri.en de moins sombre et de moins mélancolique que ces esprits qui se répandent sur tout et s'ouvrent à tout! D'où procède donc cette force surhumaine contre l'angoisse qu'inspire à la créature pensante l'npproche de la dissolution de son corps ? Pourquoi la Gaule est-elle la terre Où l'on ne connaît pas la terreur de la mort? C'est aux croyances des Gaulois à répondre. Nous avons vu les faits, les rnœurs; remontons aux causes, aux i<lées, qui, chez les peuples primitifs, ne sont pas de vaines abstractions de l'esprit, rnais des flaml:,eaux de vie,. des principc•s <l'action. Que nous reste-t-il cle la religion <le nos I)ères? Point dri livres sacrés, pas du moir:s <1uiappartiennent à la Gaule primiti,·e; des tén10ignages dispersés dans les écrivains grec, et latins ; des poésies ga<'.!liqueset kimriques, dont les pins anciennes se rattachent aux derniers jours de la religion gauloise; des traditions gaéliques d'lrhnde, altérées, remaniées depuis l'établissement du christianisme ; iles traditions kirnriques de Galles. ns,:emblées en forme ile te~cets, désignées sous le nom de Triades historiques, poétiques, juridiques, théologiques, et dont la partie inCômparablement b plus irnportallte vient de sortir d'un loug "ubli et d'être révélée ii. la philosophie et à l'histoire au moment même où nous écrivons ; enfin des monuments épars sur le sol, monuments muets, ou du moins dont nous ne s:n·ons pins enteudre le langage. On rencontre çit et là, dans nos coutrées, rarement dans les plaines, pins fréquemment dans les pays <le montagnes, moins retournés, moins renouvelés par la charrue et Je marteau rle la civilisation, d'énormes blocs de pierre brnte dressés et fichés en terre iso1émc1:t on par groupes • régulièrement alignés. Ils s'élèvent le plus souYent sur des butt<'S on tombelles, soit naturelles, soit faites <lemain d'homme. Quelquefois le bloc, an lieu cl'ëtre planté en terre, est posé en éqtrilihre sur nne :-intre 1-1ierre on sur le 1>.ole, t oscille _au rnoinclre choc s:rns jamais quitter sa ]_Jase. Ailleurs, des pillic_rs bruts supportent 111:ctable composée ,l'une ou de plusieurs gr«r!cles pierres plates, et forment t1ne espèce de grotte fermée à l'un des bouts par d'autres rochers plats. Certaines <le ces grottes factices ont au moins Yingt mètres de profondeur. Sur quelques points heaucoup plns rares, les blocs sont dispos<:s en vastes cercles inclus les uns dans lés autres. Lc:s légendes rustiques attribuent ces étranges constructions à tles êtres surnaturels, et lc·s hommes instruits se demandent avec étonnement si le monde primitiÎ pos~édaiJ tons le,: secrets de nos sciences mécaniques pour aYoir pu transportf!r de telles masses de grt->son tle granit à des distances parfois très consirlérab!es cles gisements d'où on les a extraites? Les pierres gauloises apparai!:Selit COHsenl-'es en plus gian<l noml,re à mesure qu'on nvanee .-ers l'ouest de la Gau!&. Les alignemeuts et les grottes de pierres prenuent des proportions extraordinaires dans la partie de l'Annorique où 1'011 parle cn_core la langue des Kirnris, surtout tlani: l'antique patrie <les Vénètes (pays de Vaunes): près 'de deux mille men-hirs gisent épar:-; et- renversés dans la' seule lande du haut Bram bien; il. Carnac, onze aYenucs de rnen-ltirs, dont certains ont viugt p:e<ls de hr..ut, reste d'un ensemble beaucot!P plus Yaste, s'aliguent encore debout à perte ,le vue.comme nue armfe de géants pétrifiés. A Er<leven, à Plouhinec, 011 mit encore des alignr.ments très co11si<lérables. A Locmariaker, parmi une foule <lecolline" tum,,laires, de dotme11s, rle rnen-hirs, on distingue, couché sur la terre et brisé en quatre morceaux, un' monolithe <le vingt et un mètn,s <le long, qui pèse L'H0MUK deux-cent cinquante mille kilogrammes. Non loin de là, si l'on gravit sùr la. tombelle qui surmonte l'ilot <le GavrYnys, dans le goulet par où la grande lagune du ::.\forbihau communique avec la mer,· on embrasse dn regard toute une côte couverte de monuments gaulois sur trois lieues <le longueur et mie lieue de profondeur, r.t cet horizon solennel se ferme par la presqu'ile de Quiberon, qui garde aussi ses pierres levées, et par l'immense tombelle de la presqu'ile de Rhuys, qui a cent pieds <lehauteur sur trois cent cinquante de base. La tombelle de Gavr-Ynys récèle dans ses flancs d'autres secrets; si vous redescendez de la cime, un passage étroit vous introduit dans une grotte de pierres aux parois couvertes d'hiéroglyphes indéchiffrable!{, de lignes qui serpentent en spirales bizarres et qui dessinent des figures impossibles à décrire. Quel est le sens, quE'l est le but de ces monuments bruts, où l'homme s'est évidemment fait une loi de ne modifiPr en rien les formes de la nature? Ce que des fouilles réitérées ont révélé avPc certitude, c'est que les tombelles ont le plus souvent un caractère funéraire, et que c-e caractère appartient également au moins à une partie dPs dollliens, comme d11reste l'indiquent les poésies gaéliq11es et kimriques. On ne peut douter, <l'après les mêmes témoiguages, que ces grottes factices, sous lesquelles 011 déposait les cendres des héros, n'ai::!Ilt été :rnssi des sanctuaires. Nous savons encore que les enceintes sacrées où se célébraient les rites religieux, soit qu'el'.e; ne fuss0nt que <lesimples cerdes de pierres, soit qu'ellPs renfermassent des tonstructions, étaient appelées Némèles (Neimltcidh), du nom d'un mystérieux patriarche oriental, personnification de l'unité de la race gauloise en Asie, père commun des Gaëls et <les Kimris. Dans ces enceintes étaient entassés, an pied des étenctards nationaux, les trophées des victoires gauloises, les dépouilles <le l'ét::anger, consacrées aux puissance, célestes, protectrices de la Gaule, et mêlées anx tré~ors métalliques arracnés aux flancs des mo1,tagnes on recueillis dans les sal,les des rivières. D'énormes lingots d'or et d'argent étaient étalés dans les N émèd€s, sans que personne y portât jamais une main sacrilége, ou gisaient plongés au fond des étaugs sacrés qui avoisinaient les enceintes. Dans ces enceintes, dans ces sanctuaires construits avec les masses <le la matière teile qu'elle est sortie des mains du Créateur, jamais ne s..e..st élevée une représentation figurée : a11cune des idoles ret,rouvées sur notre sol n'appartient aux âges <le l'indépendance gauloise. L'absence d'id()le1,, les pierres non taillées, l'absence de formes <lans l'arcltitecture, en d'autres termes, l'interdiction à l'homme de modifier par les combinaisons de son imagination l'œuvre du Créateur. ou de se représenter matér.iellement les puissances divines, sont-ce là des traits particuliers à nos aïeux ? L'histoire nous atteste le contraire : c'est là _lecarnctère général .de cet, âge religieux de l'l:umanité, qu'on pourrait nommer à juste titre l'Eglise primitil'e, rlont on pourrait retrouver la trace chez les p1emiers In<liens, à la Chiuc et partout, et qui apparaît m::rnii'e1'tement dans les traditions des Perses, des Hébreux, des Trutons et de tous les nomades confondus par les Grecs sous le nom de Scythes. Les voyageurs ont retrouvé da11sles régious les plus diverses les aiguilles de rien-es brutes et les dolmens, et, sur la pensée du monde patriarcal, les iines saints des Hébrenx répondent au nom de tons. " Tu ne feras ni sculptnre ni image <les choses qui sont dans le ciel, ou sur la terre, ou dans les eaux, ou sous la terre; tu ne les adoreras pas, et ne leur rendras aucun culte. " Si tu m'élè;vcs un autel de pierres, tu ne le feras point aYec ùes pie~res taillées; si tu y mets le fer, il sera souillé. " Tu élèveras un autel a11,Seigneur des roches informes et non polies; et holocaustes au 8eiguenr toi~ Dien." tou Dieu... avec t11 y offriras des Ces traits co·mmuns aux Gaulois avec tant de peuples japétiques et sémitiques, sinon m·ec tout le monde primitif, leur deviennent une distinction, dans l'antiquit~ clas~ique, par leur fidélité à les conserver en présence da ces cultes de l'art, de la forme, de l'imagination qui cons-. tituent l'idolùtrie grecque, étrusque et latine .. HENRI l\IARTIN. EN VENTE A l' Imprimerie et Librairie universelles, 19, DORSET STREET, SAINT-HÉLIER (JERSEY): Ou par commission à LONDRES, à la Librairie Polonaise, 10, Greek street, Soho Square. 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