-.-SCIENCE.- -SOL IDA I-tJTi~.- ~ JOURNALDELADEMOCRATIEUNIVERSELLE. N1 21. MERCREDI, 25 AVRIL l S55.-2e Année 1 (Jersey), 19, Dorset Street.-Les manusc·ri1s déposés ne seront I ANOLETRRRE ET CoLONTES: ' pas rendus. - ÜN s'AllONNE: A Jersey, 19, Dor~ct strcc:. -- A Un· an, S shillings on 10 francs. LondrPS, chc:r. .M. STANISLAS,10, Greek-street, Soho Sqnare.-A Six mois. 4 sh. ou 5 fr. Ce Jou1•11al 1uu•ait une fois 1•a1.• 8e11aah11e. Gen~ve (Suisse), chez ::.\LCorsat, libraire, rue Guillaume-Tell. -1 Trois 111ois,2 sh. ou 2 fr. o0 c. PouR L'f:ntANGr.~: Un an, 12 fr. 50. Six mois, 6 fr. 2.:;. Trois mois, 3 fr. 50 c. Toutes lettres et correspondances doivent être affranchies et Belgique, chez tous les libraires. - /L :Madrid, chPz Ca,imir CHAQUENUMi'.:no: '..Irons 1~11 :a.!,011nu~n1cn• 11e 1,~ient d',n·anre. adressées an bureau de I' fmprimerie Universelle à St-Hélier :Monnier, libraire. 3 pence ou 6 sous. LAPAROLETLAPtf~SÉEa I. M. Louis-Bonaparte, clans sa visite à Guidhall, a <lit, en réponse au lord-maire de la Cité, qu'interprète et représentant de 1a France, il remerciait, en son nom, la ville de Londres. M. Bonaparte a le droit de parler pour lui, pour ses magistrats félons, pour ses préfets salariés, ses gendarmes, sa police et ses cent-g·ardes ; mais .{}Hi donc, en France, lui a donné mandat, pour engager le norfl de la patrie dans lf's cordialités intéressées et les diplomaties britanniques? A-t-il consulté l'éternel souverain, le peuple, sur l'alliance, snr la guerre, sur les traités et les folles expéditjons que paient son or et son sang? A-t-il permis à ses assemblées eunuques, à ses conseil$, ombres prosternées, d'appeler la cause à leur trihune et de la discuter, comme l'ont fait les Communes d'Angleterre-~ La Presse, cet enseignement quDtidien, qui a répandu taut de clartés dans le monde, depuis cinqua11te a11s, la PressE:>, qui l'St parfois la torche mais toujours la lumière, a-t-elle rm s'enquérir et débattre'! N ou. Le go1wer11ement seul a conçu les expéditions, formé les allianees, engc1gé les forces, org·,rnisé les conférences, et)" par le Jltoniteur, maintenant il vient, à "oix. basse, expliquer les désastres! La ·France a payé de ses trésors, payé de ses eufonts, parce qu'elle e~t en servi1ude et qu'on peut fouiller son flanc ù pleines mains; mais sa pensée n'a jamais ét~ complice, et ce n'est pas qua11d l'Angleterre gioritie son meurtrier, son geôlier, son bourrean, qu'elle livrera son âme à l'Angleterre. La Cité de Londres :;'est pavoisée comme nnc cathédrale pour offrir l'encens de ses harangues et de ses· ca~solettes à rhomme aux mains tachées de sang, à la conscieuce 1rouée; la Cité de Londres ne comprend rien à la Frunce : elle n'en sait ni les instincts, ni le génie, ni les énergiques et secrets ressentiments. . Que le lord-maire et messieurs les aldermen se rendent à Paris, qu'ils étudient, dans les fêtes les • plus fastueuses. qne donne le crime heureux, le grand silence des masses, et ils verront ce qu'il faut penser de l'incarnation française qu'ils ont saluée si bas -dans leur salle aux cent lustres. Oni, c'est une consolation pour nous, et c'est llne espérance : le peuple de Paris a dt'S curiosités qui l'entraînent : il aime le bruit, le g-rand air, les salves, les fêtes; il va partout où l'appellent la lumière et le mouvemf'nt, mais il ne se donne pas, il ne s'est jamais donné, depuis la nuit du guetapens, et les 1uajestés, filles de cette nuit, ne l'ont point vu comparse aux fètes de leur orgueil. L'Angleterre, elle, s'est donnée en spectqcle, aux pieùs de cet homme. Abdiquant toutes ses fiertés historiques et le sentiment divin des âi{ies libres, elle a glorifié dans cet empereur la trahison et la tyrannie. C'est une contradiction à sa vie antérieure, à sa loi morale; c'e-st un outrage à ses g·loires les plus hautes et les mieux fondées, et si les vieux Ang-lais dn temps de Cromwell ou de Guillaume avaient pu voir cet oubli sacrilég·e de lepr grande histoire, ils auraient redemandé, comme une joie, la nuit de la tombe. On peut tout dire, on doit tout dire aux peuples libres quand ils s'égarent, et si les voix de l'exil, souvent importunes et. rudes, mais loyales et franches, étaient c,mclamnées, comme étrangères, au silence abject des monarchies pures, il ne faudrait plus chercher, en ces pays, ni la dignité, ni la liberté, ni l'honneur. Voilà ponrquoi nous parlons. 'II. M. Bonaparte a dit enrore, au Lord-maire, dans sa réponse écrite : " Ln. France et l'Angletern' " sont naturellement unies sur toutes les granc!es " quP-stions de politique g·énérale et de pro~-;-ès hn- " main qui s'agitent dans le monde." Il a m€·llle laissé tomber de sa lèvre, cent fois pmj11re, ce1te autre parole : "qu'elles ponrsuivaient, <'usemhlc>, " l'amélioratiou de toute~ les contrées de l'E1.1- '' ropé." . - • Il y avait, en 18-18, une contrée libre et qui fondait son gouvernement, son 1..nitô, dans la plus grande ville de l'histoire, à Rome; c'était ritalit• : or, comment est de nouveau tombéf' clans la servitude, dans l'impie servitude de l'étranger, cette patrie des longs combats et d<>sfleurs étf'rnelles? M. Bonaparte a bombardé Rome, tué la République naissante, relevé le g·ran<l prêtre de la 11uit, le pape, et laissé le reste de la cont, ée qu'il muéliore aux fureurs sauvages d'un César-louveteau, celui de Vienne! Il y av~it, en 1849, un penple et une révolution dans cette Hongrie qui e·st le grand cl1emin de l'Orient. Cette révolution avait irs fürncs robustes, et ée peuple s'en allait aux Lataill<:'s, comme s'y rnaient jadis uos légicns de Sambre-etMeusc. Le Czar, ce gTand e1;11cmidu 1our, e:ivnbit alors la contrée, et .M. Ilona parte lJssa foire, et le voilà mujntenant en pleine alliance d'emperenr a, ec le bourreau gui déchire cette même contrc'.e g ue I'l'L.Bouaparte améliore! li y' a de cela près d'un siècle, nn peuple fnt a:-:,::s~;llédnns le Nord. Ses c~éponilles (urent distribuées et parbgees. pr0ies vivantes, entre la Prusse, l'Autriche et la Ru~sic, les troi~:;c1:glesvautours qui s'étaient ahattus sur le champ du meurtre. Vingt fois, depuis, ce peuple a sbulevé sa pierre et vingt fois les Czars l'ont _de llOliveau scellée, sans que le cœnr de la Pologne ait pn mourir. Anjourd'hui, l'agonie dure encore, et la suppliciée qni a poussé cles racinP.s à travers les tombeaux .et les exils lointains, la dolorosa des nutions qui tenaît toujours, est plus que jamais l'épouvar1tc <le la Russie-cosaque, le gfai~·e et le spectre <le ses rêves. Eh bien, l'homme qui a le plus à cœur de laisser cette nation dans sa chaîne, cette patrie claus sa mort, l'homme qui tr:naille le plus ardemment dans le secret de ses diplomaties, à paralyser cette main vaillante de la Pologne, ~l l'écarter de son chemiu et de sa fortune. ce n'est pas le Czar de Pétersbourg, qu'il s'appelle Alexandre ou Nicolas, c'est :i\I. L.- Bonap:irte; car il a ses rêves aussi, ses spectres: Révolutions, Rlpubliques, Nationalités ! III. Un pape captif, le pape de Fontainebfeau, disait un jour à un antre empereur qu'on appelait aussi Napoléon et qui s'emportait aux colères folles, contre le vieillard : 'Tragœdiante! tra_gœcliante ! M. le Lord-maire en ·entendant le neveu parler civilisation, progrès humain, justice, pa1ries, n'auruit-il pus pu lui répondre : Comediante ! comecli.ante ! C'est, en effet, un ténébreux et sinistre boufton que cet homme. En finissant sa harang-ue, n'a-t-il pas fait l'éloge de la liberté, comme Nérou commandant l'apothéose de sa mère qu'il venait d'assassiner? " C'est un imposant spectacle, s'est-il " écrié, que celui de ce:tte Angleterre où la vP.rtu '' sur le trône dirig·e les destinées de la patrie, " sous l'empire de la liberté et sans péril pour sa " grandeur." Nous ne savons pas trop si cette image est en tout point vérité. ':l.1oujours est-il qu'elle ne nous rappelle guères la Fr,rnce sous les Bonaparte et qne ces attributs, vertu, liberté, grandeur y brillent peu. Ah ! que cette hypocrisie est infàme et quel masque hideux que celui de ce César. Cette liherté qu'il vieut saluer dans des fètes étrangères, la France l'avait il y a six ans, large, ouverte, puissamment assise et forte comme une souvcrnine(é. La Fra11r.e pensnit tout haut, parlait fièrement, et ses idées à pei_neécloses tombaient, semences, <lans toutes les patries. La grande vertu qui est le trnvail, au lieu de dormir oisive sur des tr6oef;, fi'-.pondait les deux tf'rres de Dieu, l'àme et le champ. C't~tait une civilisation souveraine, et l-,, science venant ea aide à la liberté, nous laissait Clltrevoir d{:i'à la dernière lumière et la fin dr·s ., . 1 1\ pron (.•mes. Hélas ! cet homme est venu, et tous ces rayons se sout éteiH1s dans le sang-, et dernière profaoi1tion, ce Cosuque de nuit parle, aujourd'hui, libert{~! Comedirmte ! comediante ! - Charles RJBEYROLLES. Cos·1"e§poetlance de. Pari~. 20 avril J 8.55. Le voyage rn Auglcterre a réYcillé toutes les peurs décembristes et bourgeoises. On 11erhe, ici, depuig huit jours, dans les to:11ptoirs, les lJontiques et les hureanx <l~ police, que prises u'armes, sinisLres imp6ri:rnx, et révolutions sociales. En p,irtaut, l\f. Bonaparte ,n·ait r1it à son séïrlo Piôtri, ne vous préoccupei pas trov de la police, <les rondes 1)c nnit, des piquets ,le jour, cles postes <le surveillance et dc6 b_oites à révélations; mais faites arrêter quelques douza.ines <l'ouvriers; annoncez, soit à Grenelle, soit aux 13ati. gnolles, la découverte et la saisie <l'une machine iufcrnnlt, i11scrivez le crime au compte <les socialistes qui veu]rJJt dhorer la bourgeoisie, et je partirai tranquille ; car nou,s laisserons derrière nous la défiance, le soupçon, les terreurs folles qui nous s.:n·irent si bien en clécembre. Ainsi qu'il était dit, ~,n pratiqua. Des fragment!! ile gouttières trouvés à l\Iont-Houge se hérissèrent, Jans les irapports, en tnbcs à mitraille: on fit une trentaine d'arrestations dans les ateliers ~la blouse étant de rigueur pour la mise en scène) et l'on afficha, dans toutes les souricit>- res, le Caveant con.mlt:s ! On fit mieux: les garçons de café, les marcha11tls de vin, lrs portiers, les petits négocians <les bornes, ayant 110m des qurrtre saisons, tout ce pauvre prolétariat de fa vente autorisée reçut ordre pour les enquêtes pernrnnoutc1 et les comptes-rendus quotidiens; ainsi nous virnn!c<, depuis huit jours, entre ics peurs liabilement exp]()itécs, c~ les <lénonciations richement payées. Cela \·ous fera con1prendre pourquoi ce peup!e et cette bourgeoisie qui ont une véritable religion communt', ie mépris des Bonapartes, n'ont 11oint bougé. Disons-li", d'ailleurs; les masses profondément d6vouées au t-ravail ne songent guère au goi.ivcrnement, Elle l'ont aboli dans lf:ur pensée, et vous ne sauriez croire rom bien 1~~ salaires ont fait de chemin clans cette voie. Nous avons trop souffert, disent les ouvriers, les chefs 1l'atelicr, pour pouvoir engager une lutte heureuse, san~ la bourgeoisie qui nous craint; mais qu'elle s'éclaire sur ses int1:rôt8 véritables, qu'elle nous revienne, et nous en auror.s bieutôt fini de la dernière exploitation et clu rkrnier gonvernement : la peur des bourgeois est tout ; l'Empire n'est rien, l'armée se ren<lrn ! Un petit 1rnl)he11r Yient rlc frapper ln coterie <le D:1cembre; elle a perdu l'un rks ~il'ns, lïllustrc Dncos, tle Bordeaux. C<'t homme-vertn, qui nvait piusicurs femmes et p1nsieurs consciencPs, s'était trpuvé, jauis, sou~ les d'Orléans, <lans le h:,taillon Barrot, et serrnnt, selon ii:t nature, d'insnlteur et cl'huis:;ier, il antit dcman:lé, contre les chevaliers d'Henïi V qni s'ét<ticnt permis le pélerinage de Belgrare-Squan•, la céh,brc <'?pithèLedes flétris, qui ne tua personne. Aprè:. 48, Duco:; parlait avec emphase de son ancêtre de la Gironde quïl trouvait, cependant, par trop tiède et fédéraliste. Quand Yint la présid<:uce, il mit le cap sur Sainte-Hélène et déc1ara qu'il fallait relever la marine rle Fra.nec, pour être à me-me, un jour ou ,l'autre, <l'rxerccr les représailles légitimes qu'c1:igcairnt l'histoire et l'honneur. L'Elysée comprit le g«~çon et se l'att.acha comme commens1l, jusqu'au jour où le guet-apens en pleine victoire, put enlever la marine à Fortoul, grand ~amiral des syntaxes, pour la donner à J ean-Uart-Ducos qui savait, ua moins, son île de Cythère. Avant ae mourir, cc digne fonctionnaire a prouvé combien il était dévoué .<letœur à son gouvernement. TI n'a. jamais Youlu déléguer sa signature à un snpplé-ant, t>t il c~t mort la plume l't lf' lr:iitrmr--nt ~ la mair1.
Il craignait les héritiers, ce bon monsiem; Ducos ! En 1848, il craignait les créanciers : mais Décembre a ré-, pandu tant de rosées, les unes d'or et les autres de sar,g... ... 1 • • On retrouve ici, dans toutes les conversations, /l'éternelle palabre du voyage en Crimée. Les aides-de-camp, les écuyers, les jeunes cent-gardes sonnent de l'6péron, et l' Indépendance ne dit ni oui ni non : soyez certain qu'on ne partira pas à moins que Canrobert n'écrive que le dernier Russe est mort. Le grand Turc en sera donc pour ses tapis de .fantaisie et ses odalisques en fourrière. Le prince-héritier, mons\eur Jérôme fils, partira, dit-on, pour un voyage au-delà <lu Rhin, après l'ouverture de, l'Exposition. La dynastie a conquis ·l'Angleterre; €:lle voudrait tenter la confédération germanique et diviser les forces au-delà cdece Rhin qui est toujours le fleuve des grandes espérances ..... . Madame Mathilde visite les magasins, 1\1. Pierre Bonaparte visite les futailles, M. J erôme, le père, visite les églises ...... par aides-de-camp, et le Falstaff de la famille, le prince ,Murat, fait baptiser ses Altesses au oiberon par des archevêques. Paris est badigeonné de la dalle au cinquième étage, mais on ne peut plus s'y loger, tant les termes et les propriétaires sont durs. Les petits bourgeois et les ouvriers émigrent. Les portiers ne rêvent que Lords, même pour les mansardes ! . Le commerce est toujours en crise : la vente an détail e!-t presque nulle et les forte3 expéditions sont arrêtées par l'encombrement de marchandises à New-York, à Rio-J aniéro, en Australie. Le marché russe est e1Îtièrement fermé. ' Je vous dirai plus tard si Sébastopol est pris, Sébastopol ou Paris, car tout est dans tout, et l'empire npus fait d'étranges perspectives! J. J'. CORRESPONDANCE DE LONDRES. 18 avril 1855. Le cirque Beauharnais el't à Lonùres. Il n'est point arrivé sur le Bellérophon et n'est point dirigé sur Sainte-Hélène; mais il va coucher à Windsor. La reine ù'Angleterre lui fait le 1;1fme accueil qu'à Tom Poure; l'empereur Castor aura l'honneur de mettre au vent sa fla nberge, dans une revue presque aussi solennelle que le tournoi d'Eglinton , et 1\1lle Castagnet exécut<'ra des cachuch~s de haute école en présence •de la Cour. On ne <lit pas que l'illustre maréchal Vaillant _ait fait, cette fois, le plongeon en mettant le pied sur la Reine }lortense, et qu'un midshipman auglais ait eu la peine de ie repêcher oomme un canard de quinze sous qui s'enfuit à la clérive. Bref le nez impérial s'est montré dans Pall-1\Iall et d'immenses lettres illuminées en lampions de couleur ont annoncé cette heureuse nouvelle au peuple ;rnglais. Il est vrai que les boutiquiers en n'a 1lumant ciue,les lettres N E ont fait une faute d'ortographe; mais il faut leur pardonner cette omission délicate en faveur de l'intention : ils ont craint que le Z ne fût interprêté par les damnés proscrits comme l'initiale d'un autre mot. .... Les 300 hurleurs de Piétri ont assez bien fait leur office à Charing-Cross et au pont de Westminster, les sirènes de ,v aterloo-place ont agité leurs mouchoirs en l'honneur d'une ancienne connaissance; mais· à la station ùe Paddington, où les estaffien de police n'avaient pu se transporter, le vrai peuple anglais, en manche de veste, a bel et bien sifflé le cortége. La presse anglaise, hypocrire et faible plus qu'il n'est permis à la gent boutiquière dè le paraitre, même quand son intérêt semble - l'exiger, la presse anglaise se bat les flancs pour démontrer que l'hôte de la cour de Windsor est)e représentant clu peuple français. En admettant cette thèse qui ne peut e~cuser une abominable palinodie, la nationalité française se trouverait représentée par quatre étrangers : 1\1.Bonaparte, un Corse ou si l'on veut un Hollandais. Mme. Bonaparte, une Espagnole, métisse d'Anglais. M. "\Valewski, un Polonais. Mme Walewska, une Italienne. Il est vrai que ces étrang ..rs traînent à leur suite ~ne quantité suffisaute de Baroches et de Troplo11gs pour fournir à la presse et à la bourgeoisie anglaises quelque raison de croire que le peüple français est sinon le complice, au moins le complaisant muet de cette farce comitragique. Car il ne faut pas s'y méprendre : l'aristocratie anglaise pleure d'être obligée de sourire à ces parvenus; l'armée anglaise pleure sa vieille réputation perdue en défilant <levant ce figurant d' Astley, la Bourse pleure en éventrant ses sacs d'écus à la suite de ce chercheur d'aventure qui, voulant faire la guerre, avait dit au commerce : "l'empire c'est la paix!" Le! lampion lui-même, 1e lampion stupide, trahit les angoisses du comÏnE:rce anglais. Tandis que les perruquiers français, les parfumeurs français de Regeut 8treet illuminent Jeurs maisons, Oxford Street, la me anglai~e par excellence, est roîre connne une t:nnbe et n'exhibe pas le moindre chiffon tricolore. C'est que l' Anglais de Londrès, ce travailleur devenu négociant, sent hien qu'au fond le Bonaparte exécute en ce moment son invasion du territoire anglais. Il sent que ces honneurs souverains, cette jarretière exigés à la pointe de l'hypocrisie, auraient pu l'être à la pointe de l'épée, à la tête de l'armée de Boulogne, quand l'armée anglaise a été disparaitre ·en Crimée sous le canon russe et le vlau de campagne élabor6 à Biaritz. John Bull est connu pour ne pas dire ce qu'il pense et pour en penser plus qu'il n'en dit; aussi, se réèrie-t-il sur la fraîcheur de Mlle Castagnet, pour cacher la rage intérieure que lui cause cette entrée triomphale <les vaincus de Waterloo dans le domaine de l'Empire britannique. L'ancieJt constable de Pall-Mall, le locataire de KingStreet, le chevalier d'Eglington, l'habitué des hôtels· de Haymarket, a exigé une réception plus solennel,le que celles qu'on a faites à Louis-Philippe et à Nicolas quand ils sont venus aussi chercher la jarretière. Louis-Philippe était un vieil ami de l'Angleterre, il était de bonne maison, 011 l'a laissé tomber sans lui accorder un regret: Nicolas était un allié de fondation, un prince modèle, un autocrate qui tenait l'Europe orientale dans un éta,t d'infériorité industrielle et morale avantageux à la production anglaise, on a cependant refu~·é de partager avec lui les dépouilles de la Turquie, on fait sur sa tombe uue guerre à outrance. Bonaparte paiera la jarretière qu'il ramasse dans les neiges de 8ébastopol, dans les hôpitaux de Scutari, et dans le cimetière de Balaclava; il la paiera d'autant plus cher qu'il aura plus profondément, plus despotiquement humilié une aristocratie momentanément atterrée par des revers inouïs, une Cour jetée hors de ses alliancee uaturelles, un peuple qui a négligé l'art de la gu·erre pour tout donner à l'indnstrie et qui n'a pas encore compr1s peutêtre l'affront 11u'il subit en cc moment. Y... LA DERNIÈRE RÉVOLUTION ET SES CONSÉQUENCES EN EUROPE. La population' de Paris avait.Ju~;é la monarchie constitutionnelle, le système impuissant et mensonger de la pondération, ou plutôt de l'annulation des pouvoirs. Ce grnnd événement devint l'étincelle, qni fit éclater les mines dout le travail souterrain embrassait toute l'Europe. Le mot de République, le sou venir imposant de la première Révolution française, la sublime devise" Liberté, Egalité, Fraternité," agirent, comme autant de • courants électriques, sur tous .les penples opprimés. . La facilité merveilleuse avec laquelle une poignéè de républicairls héroïques avait démoli le trône du roi <les agioteurs, remplit tous les révolutionnaires de l'Europe de confiance et d'espoir. r,e tourbillon entraîna même les hommes moins décidés qui, dans les circonstances ordinaires, se. contentent de soupirer timidement après des institutions libéniles. L~ peu pie était apparu de nouveau s.nr la scène du monde, dans toute sa grandiose majesté, mais déployant, malgré les terribles leçons de l'histoire, autaut de générosité que de courage. . D'u11 anfrc côté, la Révolution <lu 24 Février avait déchiré les liens qni foisaï,ent un grand tout des princes de l'Enrope et de leurs satellites. Le respect <lel'autorité et l'affection pour les souven.iins étaient perdus depuis longtemps: l'idée de la puiss{lnce des gouvert1ements s'évanouit, à son tour, devant la réalité des faits. Le grand jour mit au néant la coalition contre-révolutionnaire. La Sair1te-Alliant;e <les rois ébit à l'agoriie : un des anneaux de la chaîne diplomatique était brisé ; chaque natiùn ne se trouvàit plus, momentanément, qu'en face d'n11 seul oppresseur. . . Qu'on ne vienne pas reprocher à la Frànce <le n'avoir 1:1:b,, itnmé<liatement, arboré le drapeau de la Révolution sur le sommet <les Alpés et envoyé les armées de ia liberté sur la rive droite du Rhin: Si tant e~t qu'elle n'ait pas eu généralement conscience <le sa mission de propagande, l'Allemag·ne et l'Italie l'avaient encore bien moins qu'elle, et repoussaient sori aide. La lumière ii'était pas encore.faite, et les peuples s'endormaient aux accents de la lyre pacifique <le Lamartine. Une réQction implacable et effrénée n'avait pas encore donné raison aux révolutionnaires plus clairvoyànt~, qui formaient la minorité du Gou vernernent Provisoire. Certes, la r:ontagion de l'exemple et la confusio11de la vieille diplomatie suffiraient, pour expliquer les conséqu~nces que la- victoire de Février eut dans toute l'Europe, et notamment en Allemag·ne. Cependant, une -autre canse, d'abord inaperçue, nous paraît avoir txetcé l'influence la plus décisive. Nous voulons parler de l'idée sociale, qui surgit sur les-barricades, et qui fut, après le le cri d'émancipatioo poussé par nos vaillants pères <le 1792, la plus gTande et la plus féconde des pensées que la France ait lancées dans le monde. . Et cornmen~ n'en serait-il pas ainsi? Depuis des siècles de ser 1tude et de misère, la portion privilégiée de la société n1esure l'air et l'espace à tous ceux qui, par lt>ur intelligeryce et par leur travail, produisent la richesse et alimentent la vie d~s nations. E:,fin, la Révolution de 89 et sa sœur puinée <le 1~48 sont venues, de leur voix puissante et log1(Jue, appeler à elles tous ceux qui sont chargés de souffrances et de chaînes, et sommer les usurpateurs de rendre aux hommes les droits éternels et imprescriptibles qu'ils tiennent de la nature. Parmi ces droits, celui qui prime tous les autres, parce que tous les autres n'en sont que 10 complément et le corollaire, c'est le droit de vivre, -de vivre, dans l'acception pleine et entière <lu mot, par ·1ecorps, par la tête ~t par le cœur. Le bonheur étant le but de l'humanité, il faut que la vie soit complète pour chacuu, il faut qu'il y ait du' pain et des fleurs pour tous les enfants de Dieu.- Droit à l'e:xistence, - ce qui veut dire droit au travail, droit à l'éducation, droit à la famille - voilà les g;rands mots que la Révolution de Février inscrivit sur sa 'bannière victorieuse, et qui trouvèrent de l'écho partout où il existe des exploiteurs et des exploités. li est vrai qne l'Assemblée Constituante n'admit pas ces vérités dans la Con~titution de 1848, mais il est juste de ne pas oublier que le Gouvernement Provisoire reconnut le droit au travail. , Pour résoudre le problème, on en vint néccs- ~airement à discuter les formules surannées, que les ho_mrr_iedsu passé décorent du nom pompeux <le principes. On se demanda pourquoi la société, puisqu'on la dit si parf;:iite, exige tant de courao·e et d'abnégution de ceux <le ses membres auxqu~ls elle ne don11t1rien en échange, et pourquoi, comme le veut l'équité naturelle, elle ne place pas le droit à côté du devoir! On se demanda surtout, comment on pouvait remédier à cet ordre, ou pour mieux dire, à cet odieux désordre? La voix du canou de Février répondit: ['affran-· chissement social ne peut provenir que de l'affranchissement politique. . Et en effet, le Socialisme ne saurait prendre racme, dans un pays où la libf'!rté reste étouff~e. Pour qu'un terrain reçoive la semence, avec certitude de récolte, il a besoin d'être préalablement déblayé : les germes ne ponssPnt pas, sous les mines, les rouces et les épiues. Pas de Démocratie sans Socialisme, c'est vrai, mais pas de Socialisme sans Révolutio11 ! Lorsque la Hévolutiou aura liquidé la vieille société, et la tâche est rude et iongue, alors seulement l'ère nouvelle sortira des décombres. Quand le fantqme de la servitude se sera, pour jamais, é~auoui devant la réalité de la souver.:1ineté populaire; - quand le peuple, réglant lui-même directement ses destinées, aura fait prévaloir le dr it qui 11aitavec l'homme; - quand l'idéal du o-rand parti révolutionnaire, " la société fondée s~r uu c0ntrat entre toüs ses membres," sera, sans restrictions,' entré· dans le domaine des faits acquis, - quand la .m!sè_r~,et l'ignorance, ces deux tyrans sans merci m p1tle, auront abandonné la terre• - quand le soleil ue se lèvera pl us que sur' des hommes Jébarrnssés de toutes les entraves, ..... ; alors, et alors seulement les véritables réformes social~s J~ourront être réalisées. C'est pourquoi, du moms a nos yeux, les adeptes du o-rand doo·me ?~ la législatior~ ~irecle, contribu~·ont plus° au tnomphe du Socialisme, que ce.ux d'entre nous qui s'inféodent à un système donné, et qui se pasi;ionne91 pour la recherche de l'absolu. Voilà les _vérités que la Révolution du 24, Février fit comprendre anx peuples. 'l'ous ceux qui souffrent et espèrent, en affirmant le bonheur de tous et de chaèun, tous cenx qui veulent chasser la pauvreté, en org·anisant l'éducation, le travail, le crédit et l'impôt, qui veulent transformer et a·bolir le prolétariat, et remplacer l'autag-onisme d~s intérêts par la solidarité, - tous les Républicains sincères vinrent se ranger sous l'étendard de la Révolution Démocratique et Sociale. Voilà pourquoi les ptrnples de l'Europe se soulevèr~nt so_us_lïnitiati~~ de la ~rance. Voilà pourquoi le pnnq1pe de l uisurrect10u, pro'clamé darls les rues dP, Paris, fit, avec la rapidité de la foudre, le tour du monde. ' En Italie, le sol labouré par tant de commotions violentes, tremble partout. A Naples, l'i11fâme .~our?on auquel ses,. (o,rfoits _<levaient acquérir b1entot le surnor~ mente de roi-Bo11tba, est obligé
L' li O~1ME. ------------------------------ de pactiser avec l'insurrection victorieuse. En Lombardie, les valeureux Milanais s'illustrent par une lutte acharnée contre les bourreaux de leur belle patrie. L'Allemagne, profondément travaillée par la philosophie ltwnanitaire, sentit remuer ses entrailles. La haine sourde mais implacable, vouée aux trente-cinq tyraus de la Diète, et contenue péniblement depuis trente années, fit' subitement explosion. Ohaq ue pays~ chaque ville, pour ainsi dire, eut sa part du mouvement. Le grand-duché <le Bade, tête de colonne de la liberté, ouvrit la marche, et l'asseh1blée populaire d'Offenbourg menà hientôt à hi levée de bouclier de 8truve et de Heclher. A Vienne, le peuple insurgé obligea la maison de Habsbourg à proclamer une con~titutiou presque radicale. A Berlin, une insurrection formidable força Frédéric-Guillaume IV dan~ ses derniers retnmchemen ts, et le roi de Prusse ne put se sauver qu'en déployant le drnpeau du futur empereur âllemand. Le duc de Nassau, le gra11d-duc de Hesse, le roi de ,v urtemberg, l'électeur de Cassel, le grand-duc de Bade, envoyèrtnt des patriotes populaires, pour remplace:· à :Francfort les diplomates de la vieille école. Le prince royal de Hesse fut nommé co-rég·ent, et l'amant couronné de Lola-iffo11tès, Louis <le Bavière, se <lérl'liten fovom' <le son fils Mnximilien. Partout on dëniun<la la libërtè dè la press~, l'uiiité <le l'Allemagne, des chambres lihP-rales et, ati besoin, la guerre contre la Ru~sie. Enfin, sur les 'bords du Rhin, quelques hommes <le cœur prirent la féconde initiative de corivoquer le parlement précnrseur de FrancforL 0 beauJ jours de 1848, qu'êtes-vous devenus sous le souffle <lestructeur de la cotltre-r~volution t , Après six années de luttes cf de déceptions, il ne reste de vous que des larme;; et des cyprès. Comme l'a dit le titoyol1 Ledrn-Rollin, :-ni déhut de sa vie politique: "Ce peuple est l'~CCE HOMO des temps modernes." l\lais après lé calvaire, lu résurrection ; après la co'lro111ied'épines, l'auréoie de l'iminortalite. Bientôt le p_enpl~ cute11<lrade nouveau la g1w1<levoix <le la Révolutioa qui lui dira: soulève la pierre <le to11 tombeau, et nlarche à1la conquête <lu monde. 'rhéoclore KARCIIER. DERNIERES NOUVELLES. Le:;s Couférences de Vieu ne sont de hou vt>au suspendues et les déµêches a1111ooce11I. <J ue lt>sdeux plén ipoteritiaires de l'occident. Lord John Russell et M. Drouin de l'Huys ont, déjà, fait leurs adieux aux c.ollégues neutres ou récalcitraus. Si cette chronique est _la vérité vraie, si les passeports ont été pris, adieu la dernière chance de la paix tant désirée, tant rêvée. La Cité de Loudres en dc"ra prendre sou parti, comme la Bourse de Paris et tous les tripots financit-rs do l'univers. Attendons, pourtaut, car le conseil de Vienne est fécond en péripéties; l'Autriche, d'ailleurs, peut -encore avoir intérêt à prolong·er la conversation, jusqu'au jonr où les influences pestile11tielles du climat et. de la sc1isonauront assez fermenté, pour que les Russes aieht retrouvé leur général Choléra. DéJà l'on annonce que le typhus exerce ses ravag·es et que les malades transportés d'Orient a .,.roulon en ont doté la patrie-mère. Le siége avance et se resserre, toujours, disent Jes <lépèches Canrobert et Raglan. On n'e~t plus qu'à quelques toises <le distance, entre les fortifications, et la mort peut éclater, à pleines bor<lées, dans les rangs. Elle est, <l'ailleurs, il faut en convenir, à riche et magnifique fête. Cinq cents pièces de canon, tirent des tranchées sur la ville ou ses fortifications extérieures, <::tde )a ville ou des postes avancés ,qui la couvrent cinq ou six cents pièces répondent a.u carillon de l'alliance. Or, voilà déjà 15 jours, (depuis le 9) que le bombardement est ouvert et que la pluie de feu couvre cet hypodrome où plus <le cent mille hommes so11t eng-agés. Quelque furieuse, pourtant, que soit la tourmente, et quoique les boulets déchirent le ciel par milliers à l'heure, les dégâts se réparent aux tra11chées, comme du côté <le la villE:, et la brèche ne .sera pas ouverte ou praticable avaut longlem~ s. On compte, en général, trente-trois jours de homharderue'r1t (et cela dans les moi11smauvaises conditions) avant de livrer l'assaut. En voilà quinze d'écoulés, dans u11 héroïque et constant effort, et la tour de Malakoff, ouvrage extérieur, est encore debout, ains~ que le fort de la Quarantaine. Nous recevrons encore bien des hulleti11s. Deux batteries russes ont cessé leur fru, démontées sans doute, et les Français ont vu l'une des leurs s'effondrer sous les boulets. Voilà la grande nouvelle qui disait Sébastopol ruinée: c'est uue affaire de trois batteries. Les chroniques vont vite comme les nuages et les morts. ' • 1 Admettons mainŒuant que la partie des assiègeants est la meilleure, que leur feu supérieur g·ag·ne tle jour en ionr, d'heure en heure, et que la ville, sotis la terrible étreinte des artilleries liguées, ouvrira bientôt ses flancs déchirés et fumants, à quoi cela servira:t-il 't Les armées alliées, en $'engageant à travers les brèches, ne trouveront-elles que des cadavres, des ruines, et des g·roupes de veuves éplorées, de vieillards suppliants'? - Hélas! la brèche ouverte sera la dernière perfidie, la vengeance des Russes ! Les Russes, quand ils se défendent, l'expérience ne l'a que trop prouvé, pratiquent peu les façons courtoises de Fo1îtenoy : pour affamer les armées eunernies, iis brftlent des villes capitales; pour barrer passage a,,x flottes d'attaque, ils e1Jseve 7 lissent léuts Hottes an .fund des eaux, ils encombrent les ports. Ou peut donc, sans être par trop Cassandre, annoncer et prédire que derrière les brèches ouvertes, les mir,es cachées écluteront, tourbillons terrihles, emportant des phalanges entières, et que derrière ces ruines secondes, on trouvera les rues barricaùées, les maisons créuelées, comme à. S::ir1 agosse; ·un siège à l'i11térieur, muraille à muraille, borne à borne, ruine à ruine, tombe à tombe, voilà donc le le11dcmai11<le la brèche enlevée et <le la grande victoire. Ajoutez à cela, que les fortifications <ln Nord, intactes et respectées, car on ne peut les itivestir, ouvriront sur les légions de l'assaut, l..talet,;ntes et décimées, leur$ terribles vomitoires de fer etd-efeu. • Duns sa plus belle chance, voilà l'avenir! M. Louis Bonaparte oy1é de sa jarretière et fait Bourgeois de Londres - il n'était jadis que Coustable - a fait sa reotrée dans Paris; mais il emporte, dil-on, avec les courtoisies de la Rtine et de la Cité, l'autorisation de commander eu chef les deux armées d'Orient : voilà donc, les Auglais de ,velliug-ton qui vont servir sous le neveu de Ste.- Hélène.-- Cet homme exerce et poursuit, évidemment. une vengei:lnce implacable ! Mais ira t-il en Crimée ? Le typhus et la tempête n'arrêteront-ils pas l'étoile! César qui vient Je risquer un petit voyage, voudra-t-il tenter le long cours méditerrauécn, laissant Jerrière lui ses coteries effarées et des révolutions mal éteintes ? L'indépendance l'assure à travers -des phrases changeantes comme l'onde, et le Times le confirme, heureux, dit-il, de voir enfin se réaliser et s'établir l'unité du commandement. W ous n'en croyons rieu, quunt à nous, et voici potlrqu·oi: 'l'a1it que l'Autriche ne sera pas entrée dahs l'action commune avit les deux Puissances Occidentales contre la Russie, M. Bonaparte n'ira pas eu Crimée. Ses tranchées contre la Prilsse sont sur le Rhin, ses tranchées contre I'Autriche sont en Italie, et il ne peut pas s'écarter de la base des opérations possibles, tant que les <leux Puissauces, ( ou l'une du moins) ne seront pas militairement engagées. Les,Couféreuces de Vienne suspendues ou formées, condamnent .IH. Bormparte à teu:r g,ir11ison Jans Paris ;· et si l'Autriche, après de si l011gs débats, s'en tient, comme nous le croyons, à sa prudente ueutralit6, la guerre chaug·era bientôt d'allures, et le champ de mauœuvres s'éteu<lra. Peut-être, alors, en cette crise extrême, l'entendrons-nous répéter sa parole de Londres : '· tous ceux qui souffrent tournent instinctivement, " leurs regards vers l'o-:citleut" ce qui veut <lire, '' en un cas dori11é nous pouvons ;noir besoin de " l'Italie, de la Hongrie, de la Pologne; il faut " les hohorer d'un snuvenir dis.cret et d'une méla11- " colil'.'' Nous connais~ous, depuis lougtemps, ces diplomaties napoléonie:llles qui ménag-ent tout,·s lf's condoites et toutes les voies; mais noils sa vous aussi, ce qu'il y a d'arrèté, d'implacable coutre les nationalités, dans la pe11s~e de cet homme, et nous sommes certains qde s'il estjamais condamne à se ser\'ir des penp!es-révo!nt:ons, il les vendra! ,, Il ne faut pas oublier la Prnsse qui se démasque, enfin, et. commence à nous révôler par des faits, sa véritable alliance d'intérêts et de famille. Frédérick Guill,mme et son confident le g·énéral W<~del travaillent, on Allemagne, pour e11traîner la Confédération germanique dans la politique russe et contre le congrès de Vienne; ils ne lui disent pas qu'elle doit mettre en ligne ses conti11g·ents, et ses épargnes en circulation, nu compte de la Russie, mais ils l'eng-,1ge11tà rester neutre, ce qni laisserait derrière les Alliés pc1rtis pour l'Qrient le camp de Wallt-:instein, à q riclques lieues <les frontières du Nord. L'Allemagne, ajoute la Prusse, n'a plus d'i1-itérêts engagés clans la querelle qui divise l'Europe, puisque <les quatre conditious, les deux premières sont acceptées par tontes les Puissances et ronsenties par la Russie elle-méme. Les Provinces Danubiennes et If' g-rand rflenve garantis, s'ouvrant à noc; échanges, qnc nons importe le reste t C'est ainsi que l'on comprend, en Alle1nc1gne, le g·rand devoir de civilisation dont parlent tant· l~s alliés. Clwcun chez ·soi, chacun pour soi. }L Hamelin remplace M. Ducos au ministère de la Mariue, et le décret est daté de ,Vindsor, lieu de plaisance et de festins. L'autre datait dn Berlin, de Vienne ou de Moscou. L'Espag·ne er~est to11jo11l'snux propos révolntionnaires interrompns. P.spartero a communié d{i nouveau, dans la fraternité militaire, avec so11 étt>rnelle garde civique; et les Cortès, sous l'impulsion de M, .Madoz. semblent décidées à vot0L· la loi d'expropriation contre le clergé. Les anathêmes et l'excomunication ne se feront pas attendre. Quelques lettres de Pari:, ;rnnoncent gne la garnison a été Yiolèmrnent ng·ih'.~epar vingt-cinq nr-. restations, opérél:!s dans le corps des officitrs. 011 parle d'une co11spir:1tion organisée dans les r0~·iments, e"t qui devait éclat,·r pendant le voyag.;o: les jouma\JX fra11çaiti n'<'n disent rien, cela ne 11011s étonne pas; mais les journaux anglais se taisent également, et nous attendrons. Une nouvelle plus certaine, hélas! c'est qn'un des nôtres vient de mourir à Londres : Paul Dupont, proscrit de M. Bonaparte, s'éteignait sur,nn lit d'hôpital quand l'homme du pa1jnre se rendait en graud appareil au palais de ,vindsor. Ent:ore une tuche de sang· au livre de décembre! Ch. n.. VARIÉ'rÉS. LA GAULB TROIS SIÈCLES AV:\.~T J ÉSUS-CHR13T. Dans les républiques gr<'cques et italiques, le principe essentiel, aux belles époques, est la vertu civique, l'attachement absolu du citoyen à l'Etat. D ns la soci6té gauloise, les sentiments <lomiuants sont l"honneur, c'est-il-dire l'Pstime exaltée de chacun pour sa personnalité, et le cl(-_ vouement à l'homme qu'on s'est choisi pour sa personnalité, et le dévouem~nt à l"homme qu'on s'est choisi po~ir chef et pour modèle. A la guerre, les autres peuples combattent pour le succès, les Gaulors pour l'honneur. Ct>s hommes" simples et sans malice," comme rlit Strabo:,, réputent tous stratagèmes, toutes embûches indignes des. braves. Ils ne combattent qu'à force ouverte, autant ·par mépris de la ruse que par cet instinct d'action collective et sympathique qui les pousse aux grandes batailles comme aux granrles a'ssemblécs. Dédaigneux de la tactique et de tout artifice, ils dédaignent jusqu'aux armes d(•fensives ! On voit, clans les grandes journées, les plus jeunes et les plus beaux, dépouillés de leurs vlltements, étaler au premier rang leurs vastes corps blancs et nus, parés <le co!liers et de bracelets <l'or pour la fête des lances. Le Lacédémonien, si courageux quïl soit, s'lu1bille de rouge pour ne pas voir couler son sang; le Gaulois s'enorgueillit et se décore du sien comme d'une parure. Ce même point d'honneur qni rend les Gaulois :si téméraires au combat, qui envoie leurs vieillards à la guerre jusqu'au derni<·r souffle, fait chez eux de la vie priYée une lutte perpétuelle. Le duel, i11co11nuùcs Grecs et des Lati1,s, est 'chez enx un inci<lent de tous les jo;..rs. On se bat dans les banquets pour se disputer le morceau d'honneur, résen;é au plus vailla11t. On croise le fer, par ma- •nière <lejeu, après le repas; puis, le jeu s'échautfant et 1'amour-11ropre s'irritallt, on se battrait jusqu'à la mort :,;i les assistants ne se hàtaient de séparer les deux jouteurs Le duel est arri,·é à l'Hat d'im,titution judiciaire chez c nains peuples g:llllois, dans l'Ombrie, par exemple. Le point d'honneur cxpliy_ue ces mœurs si différentes de l'antiquité classique: mais cet enivrement de soi-même qui produit le point d'honneur, d'où vient-il? Le point i1·1ionneur explique le duel; il n'éxplique pas le suicide; il n'explique pas les étranges immolations volontaires aux llieux dans les solennités nationales, ni ces suicides biel\ 1ilus étranges encore, où le Gaulois, pour quelq11ei pi~ces '
d'or et quelques cruches ele vin qu'il distribue libéralement à ses amis, tend la gorge au couteau et meurt en riant. Le caractère es~entiel qui domine tout ce que nous venons ,de dire, le cachet de la race gauloise, c\,st de jouer aYec la mort comme jamais ne l'a fait aucune race humaine. Ils jouent avec la mort, ils la provoquent, ils se livrent à elle comme des désespérés, et pourtant ils sont plus joyettx dans la vie que les autres hommes ; ri.en de moins sombre et de moins mélancolique que ces esprits qui se répandent sur tout et s'ouvrent à tout! D'où procède donc cette force surhumaine contre l'angoisse qu'inspire à la créature pensante l'npproche de la dissolution de son corps ? Pourquoi la Gaule est-elle la terre Où l'on ne connaît pas la terreur de la mort? C'est aux croyances des Gaulois à répondre. Nous avons vu les faits, les rnœurs; remontons aux causes, aux i<lées, qui, chez les peuples primitifs, ne sont pas de vaines abstractions de l'esprit, rnais des flaml:,eaux de vie,. des principc•s <l'action. Que nous reste-t-il cle la religion <le nos I)ères? Point dri livres sacrés, pas du moir:s <1uiappartiennent à la Gaule primiti,·e; des tén10ignages dispersés dans les écrivains grec, et latins ; des poésies ga<'.!liqueset kimriques, dont les pins anciennes se rattachent aux derniers jours de la religion gauloise; des traditions gaéliques d'lrhnde, altérées, remaniées depuis l'établissement du christianisme ; iles traditions kirnriques de Galles. ns,:emblées en forme ile te~cets, désignées sous le nom de Triades historiques, poétiques, juridiques, théologiques, et dont la partie inCômparablement b plus irnportallte vient de sortir d'un loug "ubli et d'être révélée ii. la philosophie et à l'histoire au moment même où nous écrivons ; enfin des monuments épars sur le sol, monuments muets, ou du moins dont nous ne s:n·ons pins enteudre le langage. On rencontre çit et là, dans nos coutrées, rarement dans les plaines, pins fréquemment dans les pays <le montagnes, moins retournés, moins renouvelés par la charrue et Je marteau rle la civilisation, d'énormes blocs de pierre brnte dressés et fichés en terre iso1émc1:t on par groupes • régulièrement alignés. Ils s'élèvent le plus souYent sur des butt<'S on tombelles, soit naturelles, soit faites <lemain d'homme. Quelquefois le bloc, an lieu cl'ëtre planté en terre, est posé en éqtrilihre sur nne :-intre 1-1ierre on sur le 1>.ole, t oscille _au rnoinclre choc s:rns jamais quitter sa ]_Jase. Ailleurs, des pillic_rs bruts supportent 111:ctable composée ,l'une ou de plusieurs gr«r!cles pierres plates, et forment t1ne espèce de grotte fermée à l'un des bouts par d'autres rochers plats. Certaines <le ces grottes factices ont au moins Yingt mètres de profondeur. Sur quelques points heaucoup plns rares, les blocs sont dispos<:s en vastes cercles inclus les uns dans lés autres. Lc:s légendes rustiques attribuent ces étranges constructions à tles êtres surnaturels, et lc·s hommes instruits se demandent avec étonnement si le monde primitiÎ pos~édaiJ tons le,: secrets de nos sciences mécaniques pour aYoir pu transportf!r de telles masses de grt->son tle granit à des distances parfois très consirlérab!es cles gisements d'où on les a extraites? Les pierres gauloises apparai!:Selit COHsenl-'es en plus gian<l noml,re à mesure qu'on nvanee .-ers l'ouest de la Gau!&. Les alignemeuts et les grottes de pierres prenuent des proportions extraordinaires dans la partie de l'Annorique où 1'011 parle cn_core la langue des Kirnris, surtout tlani: l'antique patrie <les Vénètes (pays de Vaunes): près 'de deux mille men-hirs gisent épar:-; et- renversés dans la' seule lande du haut Bram bien; il. Carnac, onze aYenucs de rnen-ltirs, dont certains ont viugt p:e<ls de hr..ut, reste d'un ensemble beaucot!P plus Yaste, s'aliguent encore debout à perte ,le vue.comme nue armfe de géants pétrifiés. A Er<leven, à Plouhinec, 011 mit encore des alignr.ments très co11si<lérables. A Locmariaker, parmi une foule <lecolline" tum,,laires, de dotme11s, rle rnen-hirs, on distingue, couché sur la terre et brisé en quatre morceaux, un' monolithe <le vingt et un mètn,s <le long, qui pèse L'H0MUK deux-cent cinquante mille kilogrammes. Non loin de là, si l'on gravit sùr la. tombelle qui surmonte l'ilot <le GavrYnys, dans le goulet par où la grande lagune du ::.\forbihau communique avec la mer,· on embrasse dn regard toute une côte couverte de monuments gaulois sur trois lieues <le longueur et mie lieue de profondeur, r.t cet horizon solennel se ferme par la presqu'ile de Quiberon, qui garde aussi ses pierres levées, et par l'immense tombelle de la presqu'ile de Rhuys, qui a cent pieds <lehauteur sur trois cent cinquante de base. La tombelle de Gavr-Ynys récèle dans ses flancs d'autres secrets; si vous redescendez de la cime, un passage étroit vous introduit dans une grotte de pierres aux parois couvertes d'hiéroglyphes indéchiffrable!{, de lignes qui serpentent en spirales bizarres et qui dessinent des figures impossibles à décrire. Quel est le sens, quE'l est le but de ces monuments bruts, où l'homme s'est évidemment fait une loi de ne modifiPr en rien les formes de la nature? Ce que des fouilles réitérées ont révélé avPc certitude, c'est que les tombelles ont le plus souvent un caractère funéraire, et que c-e caractère appartient également au moins à une partie dPs dollliens, comme d11reste l'indiquent les poésies gaéliq11es et kimriques. On ne peut douter, <l'après les mêmes témoiguages, que ces grottes factices, sous lesquelles 011 déposait les cendres des héros, n'ai::!Ilt été :rnssi des sanctuaires. Nous savons encore que les enceintes sacrées où se célébraient les rites religieux, soit qu'el'.e; ne fuss0nt que <lesimples cerdes de pierres, soit qu'ellPs renfermassent des tonstructions, étaient appelées Némèles (Neimltcidh), du nom d'un mystérieux patriarche oriental, personnification de l'unité de la race gauloise en Asie, père commun des Gaëls et <les Kimris. Dans ces enceintes étaient entassés, an pied des étenctards nationaux, les trophées des victoires gauloises, les dépouilles <le l'ét::anger, consacrées aux puissance, célestes, protectrices de la Gaule, et mêlées anx tré~ors métalliques arracnés aux flancs des mo1,tagnes on recueillis dans les sal,les des rivières. D'énormes lingots d'or et d'argent étaient étalés dans les N émèd€s, sans que personne y portât jamais une main sacrilége, ou gisaient plongés au fond des étaugs sacrés qui avoisinaient les enceintes. Dans ces enceintes, dans ces sanctuaires construits avec les masses <le la matière teile qu'elle est sortie des mains du Créateur, jamais ne s..e..st élevée une représentation figurée : a11cune des idoles ret,rouvées sur notre sol n'appartient aux âges <le l'indépendance gauloise. L'absence d'id()le1,, les pierres non taillées, l'absence de formes <lans l'arcltitecture, en d'autres termes, l'interdiction à l'homme de modifier par les combinaisons de son imagination l'œuvre du Créateur. ou de se représenter matér.iellement les puissances divines, sont-ce là des traits particuliers à nos aïeux ? L'histoire nous atteste le contraire : c'est là _lecarnctère général .de cet, âge religieux de l'l:umanité, qu'on pourrait nommer à juste titre l'Eglise primitil'e, rlont on pourrait retrouver la trace chez les p1emiers In<liens, à la Chiuc et partout, et qui apparaît m::rnii'e1'tement dans les traditions des Perses, des Hébreux, des Trutons et de tous les nomades confondus par les Grecs sous le nom de Scythes. Les voyageurs ont retrouvé da11sles régious les plus diverses les aiguilles de rien-es brutes et les dolmens, et, sur la pensée du monde patriarcal, les iines saints des Hébrenx répondent au nom de tons. " Tu ne feras ni sculptnre ni image <les choses qui sont dans le ciel, ou sur la terre, ou dans les eaux, ou sous la terre; tu ne les adoreras pas, et ne leur rendras aucun culte. " Si tu m'élè;vcs un autel de pierres, tu ne le feras point aYec ùes pie~res taillées; si tu y mets le fer, il sera souillé. " Tu élèveras un autel a11,Seigneur des roches informes et non polies; et holocaustes au 8eiguenr toi~ Dien." tou Dieu... avec t11 y offriras des Ces traits co·mmuns aux Gaulois avec tant de peuples japétiques et sémitiques, sinon m·ec tout le monde primitif, leur deviennent une distinction, dans l'antiquit~ clas~ique, par leur fidélité à les conserver en présence da ces cultes de l'art, de la forme, de l'imagination qui cons-. tituent l'idolùtrie grecque, étrusque et latine .. HENRI l\IARTIN. EN VENTE A l' Imprimerie et Librairie universelles, 19, DORSET STREET, SAINT-HÉLIER (JERSEY): Ou par commission à LONDRES, à la Librairie Polonaise, 10, Greek street, Soho Square. PROPAGANDE RÉPUBLICAINE. VicfADl 11 Hu~o A Brochure in-Hi, 411. (4 sous) l'exemplaire; 4s. (5fr.) le cent. Discours VICTOHRU·GO. prononcés à Jersey, au Banquet du 29 Novembre 1854 (24e anniversaire de la Révolution polonaise), et à la réuuion du ~4 Février 1855 (7e anniversaire de la Révolution française de 1848). Prix : Un exemplaire, Id. (2 sous); cent, 4s. (5 fr.) Discours (suï le même sujet) prononcé à Jersey par L. PIANCIANI, proscrit italien.-ld. L KOSSUTH Discours • _ o prononcé à Lo11dres,à l'oL:casionde l'nnniversaire de la Révolution polonaise.-Brochure de 20 pages, en fran, çais, 2d. ('1 sons). - J • BOMNiERT, TAI1tLEUR, Fait et fournit à des prix modérés. -- 3G, Gerrnrd-street. Soho sc1uare, à Londrés. HO'rEL DU PROGRÈS.-CAFÉ RES'r AURANT, Tenu par J. LORGUES, proscrit français. - Dîner à ln carte à tonte heure, :.!1, Great Chape! Street, Oxfort Street, Soho Square, à LONDRES. 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Le Ber, .House-Agent, Queen; Street. :N.{AJSON })E CQM}\IJ:1SSf ON 'prucle1;ce et sa connaissance des affaires estla le triple av:mt~ge d'unir l'élégance, la légerté et , . t" ff t , , . l • t à I la solidité. cn plâtre, eu cire, en mastic et en gélatine _sur nature morte 011 vivante. ET CONSIGNATION. u'.ie gar,rn le su Lsan e et~ sa ( onr UJ e_' ve-1 Les semelles sont fixées avec dn laiton et ne , . , . , u1r pour les personnes IJlil Ynu,lront bien le lais$ent aucnnc aspérité ni à ]'intérieur ni à l'exP. BEGHIN, negoc1antà St.-HC:her (ile cle charger cle leurs intérêt.;, (_f,,'crirefranco). térienr. - Ou peut marcher à l'eau saus nuire à la Jersey\ GO, Upper lîon street, ag:cnt et re1 ----------------------------·- sofüliié d,ela chaussure. présentant de plns de cinquante maiscrns ho-J ~ft6'U, ~ D',11 D~C!fff ------------------ norablts de Frauce, Belgique, Suisse, Italie, 1 ~a.Y~JH~jg..\nii d~fif g 9 A LA. RÉCIPROCITÉ. I>russe, Suède, Allemagne, etc., a l'honneur, . . 1 1 J•· f . . JlfM. 1 é • t~ l'H.OSCRrT IT:\.LU:X, 1 ,, n m_ormer m. ?s :1 go~ian ~, :.nnateurs, '.VAHRI & Cie., TAILLEURS, fabncants rt comm1ss10nnaires rlc tous pays, Donne des leçons de hn!~ue ita!i,•i,ue. .,, , . . . q·u'il s~ cha:ge cle la vente pa1: commission La Motte-Housse, La ..\lotte titrect, 44-,~.-Hé!iE>r.'C~rnux-<le-Foncl_~·.-:-- M~i~on )Hemzely, imou cons1gnat1on <le toutes espPces de ma·- - • - - --- -- -- •. ··- piimcur (Smsse • ehandis~s. 'r GllJS, PA_111Ly1~•s STREE:r, sT.-HEL'.Ell, JF.!!SEY. •·1 , • proscnt. du 2 Decembre, fai~eur ---------- ----------- , La COl~fi'.t~cequ I s CSt acqui:-e dans _cette! . . r!e BOTTES sam coutme, pour AI f) }{ 4) N s I,' moulenr en nlâtre, se charge ile, depms Ylngt ann6es, par son trav«il, sa,h<1mmesctpum d~me~. -- ee J'!'P!ll'E' ,it> rham~11r<· J \ i \ l'i, de tonte psp 0?>ce<le monlag-e Il monle aussi les ornements, les statues et fournit des épreuves à un prix modéré.-20, Donstreet, St.-Hélier. JERSEY. 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