--- ---- - ----- ---------------- neveu devenu, par trahison et conp d'étut, comme l'autre, emptreur de France. Elle est aussi làche dans ses adulations au terne et ténébreux héritier, qu'elle fut implacable, il y a trente ans, envers la défaite et le malheur. Eh bien, pour qui sait à fond son Bonaparte et l'histoire de l'olig·archie britannique, son esprit, ses tré:iditions, ses intérêts, ses mœurs, il n'y a là qu'une hypocrisie monstrueuse à deux faces. L'oligarchie n'a rien oublié, pas plus que le Bonaparte tle Décembre; ils se connaissent et se méprisF-nt. Ces fêtes ne sont qu'un spectacle, et, vienne l'heure où la puissance anglaise entraînée par l'allianc~ aura sombré, l'on verra si les splend~urs de Buckrng-ham-Palace ont effacé la léo·ende et les rancunes de Sainte-Hélène. 0 Cet homme sera jusqu'uu bout la trahison. En atteudant, pour l'instruction <les peuples, nous avons cru devoir rappeler ces souvenirs de l'exil et de la mort. ' Quel touchant spectacle n'offrent-ils pas ces deux gouvernements qui festoient ainsi sur un tombeau resté sans vengeance, et quand leurs ..rmées meurent an loin ! Ch. R. LACONSCIENCE. Pourquoi rappeler ce nom, pourquoi réveiller 111 morte? La table est mise à \Viudsor; les lustres étincèlent : la reine est assise à la gauche de l'empereur; les Lorùs caducs et chauves font la haie: l'archevêque d'Henri VIII a béni les plats d'or et les têtes sacrées qu'a btlnies Sibour, l'archevêque de Notre-Dame. Toutes les religions et toutes les noblesses sont l;), côte à côte, avant leur couvert : le peuple au dehors, et, comm~ il convient; à grande distance, applaudit et célèbre à plein gin, les merveilles de l'agape auguste. Le festin est splendide : le coup d'œil divin. L'alliance coule à pleins bords des coupes, de l'orehestre et des lèvres. • Pourquoi venir jeter là des mots amers et des ~ouvenirs importuns ? Il y a trois ans, il est vrai, M. Bonaparte n'était aux yeux de l'Angleterre qu'un misérable en débauche de parjures, de sang et <le vols. Il n'avait pas mis sa main dans la main <le la reine contre le Russe. Il pouvait en deux enjambées aller de Boulogne en Angleterre, à la tête de cent mille hommes : il était, alors, la vengeance probable, l'inquiétude, la menace, le danger, et l'on dénonçait ses trahis,ons, et l'on relevait ses cadavrse, et l'on montrait Je faux serment à son front, le sang à ses mains! .... Aujourd'hui, c'est bien différent: le Crime <le la veille est vertu, le guet-apens, audace, la trahisor>, génie, les massacres sont de la gloi1 e, et M. Bonaparte est un grand h~nmne. Et d'où vient cette conversion soudaine, ce merveilleux changement, ce mépris d'hier qui se fait idolâtrie? Bonaparte a-t-il ressuscité ses morts, relevé ses ruines de Décemhre, expié ses crimes, abdiqué ses ambitions, rétabli la liberté, rendu la lumière? Non : il a toujours ses prison8 pleines, ses charniers de transportation, ses prétoriens bourreaux, son Sénat-antichambre, sa police souveraine, ses ju~tices vassales. La France est toujours dans la nmt profonde. Pourquoi donc ces palmes offertes, ces festins, ces pompes, ces hymnes, dans le pays de la lumière et de la liberté, en l'honneur du crime et de la nuit? • Ils ont besoin de l'armée française en Orient : question d'utilité. Et ce n'est pas la cour, ce n'est pas l'oligarchie, ce n'est pas le gouvernement qui fait la fête. Falstaff aussi travaille aux guirlandes, ainsi que ShyJock. Quand il aura reçu la jartière de Nicolas à Windsor, la Cité le rec~vra bourgeois de Londres à Guildhall! Enthousiasme dans toutes les classes :-question d'utilité. En se laissant entrainer à la suite de son gouvernement dans cette voie de la glorifio-ation perverse, pour des intérêts <l'un jour, la nation anglaise commet,contre elle-même le grand attentat que ;la France a subi. Non seulement elle liwe '$05 deitinées à la politiqne-trahison, à ' l'homme qui n'a plus droit au sor,ment, mais elle entre dans son infamie, dans son crime, elle perd ses mœurs, et, les mœurs entamées, les plus vieilles institutions ne durent pas longtemps. Nous sommes, nous, contre l'utilité, pour la conscience. Nous estimons que la fortune aux mains pleines ne vaut pas la justice errante, pauvre, enchai'née, et nous sommes convaincus que dans la suite des choses, au point de vue mème des intérêts, la probité sévère a les grandes chances. Aujourd'hui, l'empereur de Décembre est dans sa pleine gloire. On le craint à Vienne, comme à J3ruxelles, comme à Paris : on le fète à Londres. Il a <lesarmées et •des milliards, les milliards et les Ùrmées de la France, cette grande patrie que 11'ontpu tuer ni les cosaqnes, ni les Anglais, ni les rois 11iles empereurs. Eh bien, la République assassinée par lui, la République cadavre est plus puissante dans sa mort que ce César des splendeurs et des foudres. Elle a des idées, elle a des apôtres, elle a des peuples, elle a des douleurs et des agonies dont elle est l'espérance: armées ou polices, prêtres ou jnges, il n'a, lui, que des mercenaires. Ah! le temp.<;n'est plus où le dernier des Rrutus pouvait dire, en mourau~. aux champs <le Philippe : '' Vertu, tu n'es qu'un nom ! " Elle n'est plus dans la caste, elle est universelle, elle est humajne, aujourd'hoi, la con&piration de la vertu. Le paysan est son affiliP-,-sous le chaume, comme le prolétaire d.ans son atelier, comme le prisonnier martyr, comme le proscrit errant; toute probité ·)a cherche et toute douleur l'appelle, car aux termes <lu temps prochain, qui sera le gran<l temps, vertu c'est justice, et justice c'est égalité. Compte7,, maintenant, nos complices parmi les âmes et parmi les peuples ! , En vérité, ce 11'estpas de Sébasts,pol que parlera l'avenir. • Charles RmEYROLLES. LETROISIE!IE POl'NTAVIENNE. La paix ! tel est le cri général. Les horreurs révélérs pnr l'enquête Roebuck; les armées des deux plus grandes Puissances européennes arrêtées depuis six mois dans un coin de la Crimée par une ville assiégée, à demi-ouverte quand les as~iégeans sont arrivés; les promesses des Gouvernemens, les espérances de victoires, tout est absorbé dans ce s~ul cri.· La doulour même est muette . . La Paix! tel est le cri général. • Quant aux cenditions ùe la paix et à ses résultats, peu s'en inquiètent. Moins encore quant à la Turquie. Le troisième Point est execré, c'est la difffoulté. Le Point, d'une façon ou d'autre, implique l'abolition du traité de 1841. Il est bon de rappeler à l'attention ,publique ce que disait ce traité. Uéhémet-AH, Pacha d'Egypte, ayant pris les armes contre le Sultan Mahmoud -II, au momeut où venait de disparaitre la vieille forêt de chênes des Janissaires, et où l'organisation militaire européenne, uouv-èllemen-timplantée, n'a-vait,pas encore pris racine - les Turcs forent défaits ù Koniah. Ibrahim Pacha, ·le Commandant-en-chef de l'armée égyptienne, accompagné seulement par son Etatmajor et sa suite, galopa jusqu'à Kutahya, et établit son Quartier-général dans ces mêmes casernes où j'ai été détenu, par la Diplomatie secrète, pendant 18 mois, après que 1'h6te, dont la tête est sacrée pour le Musulman·, etît été transformé en prisonnier sur l'avis du Gouvernement chrétien d'Aog-leterre ! La tefreur tprécédait Ibrahim. Les ,restes de l'armée Turque et les garnisons détachées fuyaient devant l'ombre de son nom. L'Empire rrurc était ébranlé dans ses fondemens, et Constantinople redontuit une attaque. Dans ce moment de péril suprême, le Sultan fit appel à l'Angleterre, à la 'Frnnce et à l'Autriche. Elles lui refusèrent secours. 'L'Angleterre refusa! Le Sultan, tlésespéré, pensa comme un _ancien héros Hongrois : .Flectere si nequeam superos, achei-outa movebo (je remuerai !'Enfer si je ne peux fléchir le Ciel !)-et s'adressa à la Russie. Le Czar, plus sage que les hommes d'Etat de Downing-Street, débarqua une armée sur la rive asiatique du Bosphorl'l enchanteur. Méhémet-Ali ne s'arrêta pas devant l'agent anglais envoyé à Kutahyn Gcen'était certes pas un Popilius), mais devant les Hu,sses sur le Bospliore. La pni,x fut éonclue en Avril 1833. c· est en conséquence- •de ces évènemens flUe le :-:auveur dangereux de la Turquie, en quittant le Bosphore, remporta chez !ni le traité d'Hunkiar-Skélessi (8 Juillet 1833). On l'appela " un traité d'alliance défensive." Il stipulait que le Czar fouruirart au Sultan les trou. pes qu'il demanderait pour la défense de son empire, pendant 8 ans. Un article sècret fut ajouté par lequel la Porte s'engageait à fermer lesDarda~ nelles aux vaisseaux de guerre étrangers, tout en laissant le Bosphore ouvert au Czar. • . Je n~ ~ache pus que l'Angleterre nit rien ohject6 a ce traite. La France prntt'sta. La France déclara qu'elle ag·irait comme si le traité 11'existait pas. La Russie se promit d'a<rir comme si la protestation de la France 11' existai~ pas. Le casus fœderis ne tarda pas à se présenter. La guerre entre M ahamoud et Méhémet-Ali .éclata de nouveau en 1839. La défaite des rrurcs à Né,. zib, la désertion de la tlotte ottomane, et la mort du S~l.tan M<.1hamo~dsont l~s faits principaux de cette penode. Les Etats Occidentaux iutervinrent. , Da~s ~'immense masse de papier perdu dans les nego_c1at1onsd'alors, deux faits méritent qu'on ,s'en souvienne. Le Gouvernement françnis proposa de disouter la 9uestion d'Ori_eut dans une con_férence des ,cinq pmssances à Vienne. Mettermch (dépêohe .iu Co~te_ d'A.pponyi, ~4, J uir~ 1839), rappellu aux Tmlenes 9u ~n avait eta,bh _commerègle, par un proto_col~sig·ne en 1818, a,A1x-la-Chapelle, de ne Jamais s occuper, en conference des .01:an<lspouvoir, des droits et des intérêts d'un autr~ Etat sans ~a pnrticipation de ce mème ,Etat. ' ~'.lai'.:te?an_t, re,ma~quez, I:histoi~e des " quatre pornts d aUJOurdhm. C est le vieux Metternich q~i les.~ ourdis; Drouin de Lhuys a été leur parrarn, l A nglelerre les approuve ; l'A,. triche s'v cramponne comme de raison. N'ont-ils pas é1i tracés pour_ elle ? S'il y a paix, elle obtiellt ~11 protectorat sur la Moldo-Valachie et sur la Servie aveC'le droit de se mèler des affaires intérieures d; la Turquie abattue. Si la guerre continue, elle garde la Moldo-Valachie; elle n'aura pas eu à comh_attre dans_les deux, cas. Mais 1a rrurquie, la partie_ 1~ plus rn terrts~ee dans cette affaire, celle pour qm 1 Ang-leterre pretend combattre, lui a-t-on seulement demandé si elle consent à négocie, sur la base des " Quatre Points" ? Pas le moins du monde. Elle est seulement admise pour le rédement des détails, après que Lord Palmerston a déclaré ,que: " les Quntre Points sont toute la Loi-rien,que les Quatre Points, et rien en dehors." _ Personne ne se rappelle Aix-la-Chapelle? Personne ne pense ni à la Justice ni au Droit ? Non, personne. La corruption diplomatique prog-resse comme tout autre chose. Mauvaise comme èlle l'était, elle n'était •pas pire qu'aujourd,hui, quand Metternich était de 16 ans plus jeune. Pauvre rl~urquie, ma!heureuse t~rre ! Allah ne t'a par sauve de tes amis, et te voilà perdue ! Le second fait, c,est que,dans les négociations de 1839, la Porte proposa que. les grandes puissances garantiraient l'intégrité des possessions ottomanes. Ecoutez la déclaration de l'.AutrichP. ! ( Dépêche ·du Pr.ince Metternioh au .Baron Sturmes, 20 Avril 1841..) ~' Aucun Etat ne doit accijpter,d'un -autre des services qu'il ne pourrait lui-rendre. Un Etat :placé ~ous la garantie d'une autre P.uissanue devierrt par le fait même médiatisé, • et •doit se soumettre à lia volonté du ,Protecteur." Aujourd'hui, ils négocient un quintuple protectorat, non pour mais contre la Turquie, et .cela com- , me la.sohrtion convenable et honorable d'une guerre· entreprise pour le maintien de l'indépendance et de· l'.intég-rit.éde la rrurquie. Dans les cours des négocia1ions tle 1839,la Grande Bretagne établit (Dépêche de Lord Palmerston au Marquis d~ Clanricarde, .25 Octobre .1839) que " la Loi génerale et fondamentale des Nations étant que tout -élat ,indépendant a une juridiction territororiale sur la mer,à-trois milles de ses nvao-es, le Sul1an avait un droit incontestable à exch,r:les vaisseaux de guerre étrangers des Détroits des Dardanelles et du ·Bosr hore. Ce droit a 'été'formellement reconnu par la Grande-Bretao-ne par le traité de 1809, et elle a pris l'eng·ageme;t de respecter, et de faire respecter ce droit du Sultan." La Grande-Bretagne, en conséquense. demanêlait que la .Russie prît l'engag-ement d'abandonner l'unilatérale stipula:tion de Hlunkiar-Sk'élcssi. La Russie finit par y consentir. 'Une convepn tion fut sig-née le 18 juillet 1840 à Lo11dres, arlaqucllc on stipula-que si Mahémet Ali entreprenait de maroher sur ·Constantinople, les Hantes..
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