I , I .., -SCIENCE.-- -SO_L[ DAR JTP:.~ JOU~NALDELADEMOCRATIE UNIVERSELLE. N' 20. :rvIERCREDI, 18 AVRIL 1855.-2e Année Ce Journal J"u•ait une fn1i9 euu• ~eanait~e. Toutes lettres et correspondances doivent être affranchies et aclressées au bureau de I' fmprimerie Universelle à St-Hélier LE JOURNAL DE Ste~HELENE Les anciens avaient rlans leur.; festins une tête de mort qu'ils plaçaient entre les coupes et les roses. On a laissé perdre, aujourd'hui, cette tra- <lition étrange qui jetait comme un appel, comme une mélancolie, au milieu des joies grossières, et nous le reg-rettons; car de notre temps, il y a des festins où la tête de mort devrait av0ir la pince d'honneur. 1\1ais la civilisation a marché; l'on dînerait mal à Wï11dsor, si l'on avait un crùne pour témoin, ne serait-ce que celui d'Yorick. Contentons-nous donc d'évoqner quelques souvenirs, et de mêler q uclq ues plaintes de lu tombe ù. la fête d<>svivant,;. C'est le vaincu de vVaterloo, le transporté du Bellh-oplton qui parle <lalls son dernier bulletin, le Mém01·ial de Sainte-Hélène: LETTRE DE NAPOLÉON AU PRINCE RÉGENT. " Altesse royale, en butte aux factions qni divisent "mon pays et à. l'inimitié des plus grnudes puissances de "l'Europe, j'ai consommé ma carrière poiitique. J c viens, " comme ThémistoJe, m'asseoir au foyer du peuple bri- " tannique : je me mrts sous la protection de ses lois " que je r6clarne de votre alte3se royale, comme celle du " plus puissant, du plus constant, du plus gén~reux. dè " mes ennemis." , Thémistocle-Ilouaparte s'humiliait en vain aux g·e11ouxde !'Altesse. ,v<-·llington, Pn revrnant des Indes, nvait rnarq ué pour sa <lerni~re prison, le rocher ,rn de Sainte-Hélène, et lorsqu'il aborda le Belléroplton, en disant au capitai11c Maitiand: " Je viens à votrt: bord me mettre sons la protection des' lois <le l'Angleterre," il était déjà coa- <lamné. Entende:r, le cri du départ : "Je proteste solennellement ici, à la face du ciel et " des hommes, contre lu violence qui m'est fàite, contre " la Yiolation de mes droits les plus sacrés, eu disposant " par la force de ma personne et de ma liberté. "Je suis venu librement à bord clu Belléro]Jhon; je " ne suis point prisonnier; je suis i'hôtc de l'Angleterre. "J'y suis venu à l'instigation même du capitaine, qui a dit " avoir des ordres du gouvernel"I!ent de me recevoir, et de "me conduire en Angleterre avec ma suite, si cela m'é- " tait agré~blc. J c n e suis présenté de bonne foi pour " venir me mettre sous la protection des lois d'Angleterre. " Aussitôt assis à. bord du Bellérophon, je fus sur le " foyer du peuple britannique. . " Si le gouvernement, en donnant des qrdres au ca- " pitaine du Bellérophon de me recevoir ainsi q11e ma " s'uite, n'a voulu que me tendre une embûche, il a forfait " à l'honneur et flétri son pavillon. " Si cet acte se consommait, ce serait en vain que les " Anglais voudraient parler à l'Europe de leur loyauté, " de lenrs lois et de leur liberté. La foi britannique se " trouvera perdue dans l'hospitalité du Bellérophon. "J'en appelle à l'histoire; elle dira qu'un ennemi qui " fit viTigt ans la g•1erre au peuple anglais, vint librement,, " dans son infortune, chercher un asilr sous ses lois. "Quelle plus éclatante preuve pouvait-il _lui donn<>r de " de son estime et de sa confiance ? Mais comment ré- " pondit-on en Angleterre à une telle magnanimité ? - " On feignit de tendre une main hospitalière à cet en- " nemi, et quand il se fut livré de bonne foi, on l'immola." La protestation était fondée, mais le g-ouvernement ang·lais, qu'inspiraient Castelreag et W elliogton, ,1v,üt ~ cœur de ne µas laisser ii Bonaparte l'occasio11 011 le moyen de troubler de nouveau la paix <le,l'Europe - déclaration officielle - et tous les ordres furent donnés pour la visite des effets, pour la ré<luction de la maison, pour la, saisie <les valeurs qui appartenaient au déporté: l'on ajouta même la disposition suivante: "Toutes les lettres qui lui seront adressées, ainsi qu'à "ceux de sa suite, seront données d'ava1tct' à l'amiral ou " au gouverneur, qui les lira anrnt de les rendre ; il en (Jersey), J!J, Dorset Street. -Les manuscrits déposés ne' seront I ANGLETERRE ET CoLONTF.s: pas rendu,. - O:-,i.s' ABONNE : A -~ersey, 19, Do.rset str,~_et.-- A U_n·an, _&shillings ou 10 fran es. Londres, chez M. STANIST.AS, 10, Greek-street, Soho Sltuare.-A 81x mois, 4 sh. ou 5 fr. Ge111''.:e (Suisse), chez .\L C?rsa.t'. libraire, rue G_nillaun1e-Tel!- -:-1 Trois mois, 2 sh. ou~ fr. 50 c. Poun 1.'1'.:TRA:-;01-:1: : Un an, 12 fr. 50. Six moi~. G fr. :!,î. Belgique, chez tous les l1bra11es. - A 1lladnd, ch"z Cas11nir CHAQUE NUMBRO: Trois mois, ;J fr. 50 c. 1 .,,., • Otas I~§ a2tOR~:ïllt•i:llu•n~ Mounier, libraire. 3 pence ou G sou~. !ile 1,n.ic11it d'~H\'acil~, ... " sera de même ilet lettres écrites par le gélléral ou ceux " de sa suite." A • ''S' H-'I' ' L rnve a, mnte- c ene et caserne à orwwoo<l Bonaparte livré aux surveillants snbalterne~', con~ nait les supplices hideux qn'il a tant de fois infligés, les soupçons féroces, les mépris illsol0nts, les prudences sauvrig-es des geôliers; et il fait écrire ce qui suit au Régt•nt d'Angleterre : ' " On veut savoir cc que je désire : je demande ma li- " 'uerté ou un bourrPau : je ne demande plus des 1wn- " veltes de mun .fils, pnisqu·on a eu la barbarie de laisser " mes premièrE:s demandes sans réponse. " Je n'étais point votre prisonnier : les sa11vages eus- " sent en plus d'égards pour ma position. Vos ministres " ont inclignement Yiolé en moi le droit sacré de l'hospi- " talité ; ils ont entaché votre nation pour jamais ! " Le Régent d'Angleterre ne répond pas: il no répond jamais! Bonaparte ulcéré dicte, pour Hudso~-Lowe, son général bourreau, les lignes qui suivent: "Le miui$tère auglais a fait transport.er N:1poléon à " Ste.-Hélèue, à deuK milic lieue:; de l'Europe. Cc ro- " cher, sftué sous le trc:>pique, à cinq cents lieues rie " tout ccmtinent, est soumis à la chaleur dévorant':J de " cette latitude. 11 est couvert de nuages et de b1oni1- " lards les trois quarts de l'année; c'est à la fois le p<1vs " le plns ~cc et le plus humide du monde. Ce climat ;st " le plus contraire à ]a santé : c'est la haine qui a présidé " au choix de ce séjour, comme aux instrnctious données " a1.1x officiers commandant dans ce pays ..... . " On a établi l'empereur dans la position de Longwood, " exposée à tous les vents : terrain stérile, inhabité, sans " eau, n'étant susceptible d'aucune culture. A e,nzl'! ou " douze cents toises, sur un mamelon, on a établi un " camp ; on vient d'en placer un autre, à peu près à la " même dista11ce, dans une direction opposée, cle sorte " qu'au milieu de la chaleur clu tropique, de quelque côté " ' d • l qu on regar c, on ne voit que ( es camps ..... . " C'est le même esprit de_haine qui a ordollné qne " Napoléon ne pût écrire ni recevoir aucune lettre sans " qu'elle soit ouverte et lue, par lts ministres anglais et " les officiers de Sainte-Hélène : on lui a, par ,là, inter- " clit la possibilité de recevoir des nouvelles de sa mère t " ùc son fils, de ses frères ; tt lorsque, voulant se ~ous- " traire aux inconvénients de voir ses lettres lues par " des officiers subalternes, il a voulu envover des lettres " au prince Rége11t, on a répondu qu'on· ne pouvait se " charger que de laisser passer les lettres 011vertes : " cette mesure n'a pas besoin de réflexions; elle dor-i- " nerâ d'étranges idées de l'esprit de l'administra-tion qui " l'a dictée. Elle serait rl.ésavoufe à J\.lger môme ! Des " lettres sont arrivées ponr des officiers de la suite de " Napoléon ; elles étaient décachetées et vous furent " remises : vous ne les avez pas communiquées, parce " q11'elles n'étaient pas passées par le canal du ministère " anglais. Il fall~t leur faire refaire quatre mille lieues, " et ces officiers eurent la douleur de savoir qu'il y avait, " qu'il existait sur ce rocher des nouvelles de leurs " mères, de leur.s enfants, •et qu'ils ne pourraient con- " naître qu'après six mois ......... Le cœur se soulève!" Ce n'est pa,; seulement la lettre du fils, de la femme, du frère que la police souille de son reg-ard et qu'elle intercepte, c'est la parole qu'on luï' défend : la parole crime ! Pauvre tyran tombé, il ne se souvenait guères de ses geôles, à lui, qÙand il jetait cette plainte amère : " Je vois qu'il ne m'est pas permis de causer avec le:,; " personnes qui se trouvent sur mon passage. Mais cette " liberté-là n'est pas refusée à des condamnés à mort ! " - un homme est enchainé, enfermé dans un cachot, '' nourri avec du pain et de l'eau ; mais lui refuse-t-on la " liberté de parler, de communiquer :-:apensée ? - C'est " de la tyrannie sans précédents, à l'exception du Masque " de Fer. --- Devant le Saint-Office on écoute un homme " qui se défend; moi j'ai été condamné sans qu'on m'ait " entendu et sans avoir été jugé, au mépris de toutes les "lois divines et humaines! Je suis détenu comnie pri- " sonnicr de guerre en temps de paix, séparé de ma femme " et de mon fils ; on m'a transporté par la force ici, où " l'on m'impose une existence insuportable; l'arbitraire " m'ôte jusqu'à la lib'erté <le ma pensée. J c suis sî1r "qu'aucun des ministres, excepté cc stupide lorrl BatliurF-t, " n'a consenti à cette tyrannie. Le ~ecret, ],! si!enC"e "qu'il impose fait voir qu'il cache ses p,·rsécqtions à sc•s " coll \crues Q ··1 J' 1 • • t:6 , u 1 me asse uonc traiter avec ia~tice, et "alors il ne redoutera pas mes plaintes ! \'oas \ous sou- " venez tle ce <]UC je vous ai dit quand le gouverneur m·a "assuré, devant l'amiral, qu'il enverrait 110-; récla:natir,ns " C'll Angleterre, et qu'il les ferait puhlicr d:.ns ic-sjonr- " naux, et vous voyE:z à présent : il crainî., il tremble q•.te "la lettre de i\'Iomholon ne se far-sejour jusqn·ù Londres, "et même qu·e!le ne soit connue dans ]:ile. -Ils disent " à Londres qu'ils me donnent les objets nécessaires ù "l'existence. En effet, ils m'adressent plusieurs de ces " objets, puis vient cel homme qui me les retirr: tous, rt " ' l 1· ' d •. 1 ! m oo 1gc a ven re nia \'aJSseJ e pour nourrir les nlÎ!,!l1s. "Je vis au lllilieu de fripons, d'espions; on m'insulte " bassement, ainsi que ma 1-uite; puis arrive ce o·arclic11 "qui Yeut mïntedirc jnsqu'it la phintc écrite, e7 mêrn~ " quelques paroles de <louleur. Il a l'iil!'ludeur de soute- :: n_ir qu'il n:a_ rien changé!!! Il ajo:1tc, lorsqu'il me v1eut des ,,sites de passagers, qu'ils ne pcnvent parl0r " ù. mes amis rl'ici. Il veut me les présenter. - Oni, si " mon fils débarquait et qu'on exigeât quïl me fùt pré- " té ' • • f • 1 l • sen • pflr a11, JC re usenu~ Cie e voir, je le re1wcrrais. " -! ~ vous ai dit sounnt que j'avais ];lus de peine q1H• '· plaisir il. recevoir les visites rles personnes rt11ipassent " sur ces mers, b plupart n·étant que rles curieux. - " l\[ais J'étais consolé pnr la pensée que j'avais le clroit " de les voir quand je le désirerais." • • _Il revient é!1~rgiqu~ment dans la doléance qni smt, sur les nnseres d ar_g·ent, de pot-au-ien, sut les ladreries de Hudson-Lowe et de son n·otner- • 0 nemeut. N ons recommandons les ligne:; qui suivent ù la piété filiale du B.011aparte, qni dîne si royalement et si ~ieu dans les palais de Londres : • " Ils dépensent soixante ou soixante-dix. livres ~ter- " )' cl mg ponr envoyer es meubles, du bois et des matériaux " de construction pour mon usage, et ils donnent d:!ns le " ' l' .1 ,l meme temps ornre r.1e me mettre à-la ration. - Ils " chassent mes domestiques, et font faire des réductions "incompatibles avec le bien-ètre de ma maison. Yous " voyez snr ce rocher des aides-de-camp, des rléléoués " qui stipulent pour une bouteille de vin et deux oa frois " livres c!e viande, aYec autant clc gravité que s'il s'aP'issnit " de distribuer des royaumes. Ces contradictions :-,~1tin- " compréhensibles : d'un côté, des frais énormes et sans "résultat; d'uu autre, une petitesse et une -vilaiJJie im- :: possi_bles à raconter: Pourquoi ne me laissc,nt-ils point le som de me fourmr de tout ce qui m'est nécessaire·. " l t't cl' ·1· l ' 1 l • p u o que avi ir e caractere ne a nation anglaise:? " Ils ne veulent pas fournir à mes serviteurs ce à. qnoi il.,; " , " ont été. accoutum6s, et ne veulent pas non plus que j'y ponrvo1e pour eux, en envoyant des lettres cachetées à " une maison de commerce rlc leur désignation. X ul " homme en France n'oserait répondre à' nnc de mes " lettres, s'il savait que la sienne serait lue par vos mi- " nistres. Ceux-ci ne. manqueraient pas de le désigner " aux Bourbons, qui le feraient emprisonner et rnlcraient " ses propriétés. " E fi t l' t •• • • ,n con squan argcn riue J avais sur moi, étant à "bord du Bellérophon, v0s ministres n'ont montré l{U'un " avilissant esprit de rapine.-1 - e foraient-ils pas la même " chose relativement à ce qui'"m!:: reste, s'ils en connais- " saient le dépôt? Peut-on se confier à la promesse, aux " intentions de ces hommes-là? Les envois inutiles, et " on sait qu'ils seront inntiles, ont pour objet cfo mentir "à la nation anglaise. Jean Taureau, (Peuple anglais~ " en contemphnt ces bcanx mcnbles dans les ports cl' An- " glcterre, me suppose traité comme un roi. S'il sa,ait la " vérité, il aurait honte !'' Enfin, voici la dernière parole c.le ce Bonaparte Ier, qui deYait épuisPr, en cinquante ans, la gloire et le malhenr, le calice et la coupe. Cette parole, écrite dans son tcstame11t, a la terrible autorité de la mort; elle dit: '' Je meurs, prématu- " rément, assassiné par L'oligarchie anylaise et " par son sicaire. '' Le sicaire est mort à son tour, ainsi qne W eHing-ton qui commanda le supplice, ainsi que le prince régent et _son J etrries Castelreagh; mais l'oligarchie anglaise est 0ncore, est toujours <leliont. Anjonrd'hni, la voilù gui se trnîne aux gen011x du
--- ---- - ----- ---------------- neveu devenu, par trahison et conp d'étut, comme l'autre, emptreur de France. Elle est aussi làche dans ses adulations au terne et ténébreux héritier, qu'elle fut implacable, il y a trente ans, envers la défaite et le malheur. Eh bien, pour qui sait à fond son Bonaparte et l'histoire de l'olig·archie britannique, son esprit, ses tré:iditions, ses intérêts, ses mœurs, il n'y a là qu'une hypocrisie monstrueuse à deux faces. L'oligarchie n'a rien oublié, pas plus que le Bonaparte tle Décembre; ils se connaissent et se méprisF-nt. Ces fêtes ne sont qu'un spectacle, et, vienne l'heure où la puissance anglaise entraînée par l'allianc~ aura sombré, l'on verra si les splend~urs de Buckrng-ham-Palace ont effacé la léo·ende et les rancunes de Sainte-Hélène. 0 Cet homme sera jusqu'uu bout la trahison. En atteudant, pour l'instruction <les peuples, nous avons cru devoir rappeler ces souvenirs de l'exil et de la mort. ' Quel touchant spectacle n'offrent-ils pas ces deux gouvernements qui festoient ainsi sur un tombeau resté sans vengeance, et quand leurs ..rmées meurent an loin ! Ch. R. LACONSCIENCE. Pourquoi rappeler ce nom, pourquoi réveiller 111 morte? La table est mise à \Viudsor; les lustres étincèlent : la reine est assise à la gauche de l'empereur; les Lorùs caducs et chauves font la haie: l'archevêque d'Henri VIII a béni les plats d'or et les têtes sacrées qu'a btlnies Sibour, l'archevêque de Notre-Dame. Toutes les religions et toutes les noblesses sont l;), côte à côte, avant leur couvert : le peuple au dehors, et, comm~ il convient; à grande distance, applaudit et célèbre à plein gin, les merveilles de l'agape auguste. Le festin est splendide : le coup d'œil divin. L'alliance coule à pleins bords des coupes, de l'orehestre et des lèvres. • Pourquoi venir jeter là des mots amers et des ~ouvenirs importuns ? Il y a trois ans, il est vrai, M. Bonaparte n'était aux yeux de l'Angleterre qu'un misérable en débauche de parjures, de sang et <le vols. Il n'avait pas mis sa main dans la main <le la reine contre le Russe. Il pouvait en deux enjambées aller de Boulogne en Angleterre, à la tête de cent mille hommes : il était, alors, la vengeance probable, l'inquiétude, la menace, le danger, et l'on dénonçait ses trahis,ons, et l'on relevait ses cadavrse, et l'on montrait Je faux serment à son front, le sang à ses mains! .... Aujourd'hui, c'est bien différent: le Crime <le la veille est vertu, le guet-apens, audace, la trahisor>, génie, les massacres sont de la gloi1 e, et M. Bonaparte est un grand h~nmne. Et d'où vient cette conversion soudaine, ce merveilleux changement, ce mépris d'hier qui se fait idolâtrie? Bonaparte a-t-il ressuscité ses morts, relevé ses ruines de Décemhre, expié ses crimes, abdiqué ses ambitions, rétabli la liberté, rendu la lumière? Non : il a toujours ses prison8 pleines, ses charniers de transportation, ses prétoriens bourreaux, son Sénat-antichambre, sa police souveraine, ses ju~tices vassales. La France est toujours dans la nmt profonde. Pourquoi donc ces palmes offertes, ces festins, ces pompes, ces hymnes, dans le pays de la lumière et de la liberté, en l'honneur du crime et de la nuit? • Ils ont besoin de l'armée française en Orient : question d'utilité. Et ce n'est pas la cour, ce n'est pas l'oligarchie, ce n'est pas le gouvernement qui fait la fête. Falstaff aussi travaille aux guirlandes, ainsi que ShyJock. Quand il aura reçu la jartière de Nicolas à Windsor, la Cité le rec~vra bourgeois de Londres à Guildhall! Enthousiasme dans toutes les classes :-question d'utilité. En se laissant entrainer à la suite de son gouvernement dans cette voie de la glorifio-ation perverse, pour des intérêts <l'un jour, la nation anglaise commet,contre elle-même le grand attentat que ;la France a subi. Non seulement elle liwe '$05 deitinées à la politiqne-trahison, à ' l'homme qui n'a plus droit au sor,ment, mais elle entre dans son infamie, dans son crime, elle perd ses mœurs, et, les mœurs entamées, les plus vieilles institutions ne durent pas longtemps. Nous sommes, nous, contre l'utilité, pour la conscience. Nous estimons que la fortune aux mains pleines ne vaut pas la justice errante, pauvre, enchai'née, et nous sommes convaincus que dans la suite des choses, au point de vue mème des intérêts, la probité sévère a les grandes chances. Aujourd'hui, l'empereur de Décembre est dans sa pleine gloire. On le craint à Vienne, comme à J3ruxelles, comme à Paris : on le fète à Londres. Il a <lesarmées et •des milliards, les milliards et les Ùrmées de la France, cette grande patrie que 11'ontpu tuer ni les cosaqnes, ni les Anglais, ni les rois 11iles empereurs. Eh bien, la République assassinée par lui, la République cadavre est plus puissante dans sa mort que ce César des splendeurs et des foudres. Elle a des idées, elle a des apôtres, elle a des peuples, elle a des douleurs et des agonies dont elle est l'espérance: armées ou polices, prêtres ou jnges, il n'a, lui, que des mercenaires. Ah! le temp.<;n'est plus où le dernier des Rrutus pouvait dire, en mourau~. aux champs <le Philippe : '' Vertu, tu n'es qu'un nom ! " Elle n'est plus dans la caste, elle est universelle, elle est humajne, aujourd'hoi, la con&piration de la vertu. Le paysan est son affiliP-,-sous le chaume, comme le prolétaire d.ans son atelier, comme le prisonnier martyr, comme le proscrit errant; toute probité ·)a cherche et toute douleur l'appelle, car aux termes <lu temps prochain, qui sera le gran<l temps, vertu c'est justice, et justice c'est égalité. Compte7,, maintenant, nos complices parmi les âmes et parmi les peuples ! , En vérité, ce 11'estpas de Sébasts,pol que parlera l'avenir. • Charles RmEYROLLES. LETROISIE!IE POl'NTAVIENNE. La paix ! tel est le cri général. Les horreurs révélérs pnr l'enquête Roebuck; les armées des deux plus grandes Puissances européennes arrêtées depuis six mois dans un coin de la Crimée par une ville assiégée, à demi-ouverte quand les as~iégeans sont arrivés; les promesses des Gouvernemens, les espérances de victoires, tout est absorbé dans ce s~ul cri.· La doulour même est muette . . La Paix! tel est le cri général. • Quant aux cenditions ùe la paix et à ses résultats, peu s'en inquiètent. Moins encore quant à la Turquie. Le troisième Point est execré, c'est la difffoulté. Le Point, d'une façon ou d'autre, implique l'abolition du traité de 1841. Il est bon de rappeler à l'attention ,publique ce que disait ce traité. Uéhémet-AH, Pacha d'Egypte, ayant pris les armes contre le Sultan Mahmoud -II, au momeut où venait de disparaitre la vieille forêt de chênes des Janissaires, et où l'organisation militaire européenne, uouv-èllemen-timplantée, n'a-vait,pas encore pris racine - les Turcs forent défaits ù Koniah. Ibrahim Pacha, ·le Commandant-en-chef de l'armée égyptienne, accompagné seulement par son Etatmajor et sa suite, galopa jusqu'à Kutahya, et établit son Quartier-général dans ces mêmes casernes où j'ai été détenu, par la Diplomatie secrète, pendant 18 mois, après que 1'h6te, dont la tête est sacrée pour le Musulman·, etît été transformé en prisonnier sur l'avis du Gouvernement chrétien d'Aog-leterre ! La tefreur tprécédait Ibrahim. Les ,restes de l'armée Turque et les garnisons détachées fuyaient devant l'ombre de son nom. L'Empire rrurc était ébranlé dans ses fondemens, et Constantinople redontuit une attaque. Dans ce moment de péril suprême, le Sultan fit appel à l'Angleterre, à la 'Frnnce et à l'Autriche. Elles lui refusèrent secours. 'L'Angleterre refusa! Le Sultan, tlésespéré, pensa comme un _ancien héros Hongrois : .Flectere si nequeam superos, achei-outa movebo (je remuerai !'Enfer si je ne peux fléchir le Ciel !)-et s'adressa à la Russie. Le Czar, plus sage que les hommes d'Etat de Downing-Street, débarqua une armée sur la rive asiatique du Bosphorl'l enchanteur. Méhémet-Ali ne s'arrêta pas devant l'agent anglais envoyé à Kutahyn Gcen'était certes pas un Popilius), mais devant les Hu,sses sur le Bospliore. La pni,x fut éonclue en Avril 1833. c· est en conséquence- •de ces évènemens flUe le :-:auveur dangereux de la Turquie, en quittant le Bosphore, remporta chez !ni le traité d'Hunkiar-Skélessi (8 Juillet 1833). On l'appela " un traité d'alliance défensive." Il stipulait que le Czar fouruirart au Sultan les trou. pes qu'il demanderait pour la défense de son empire, pendant 8 ans. Un article sècret fut ajouté par lequel la Porte s'engageait à fermer lesDarda~ nelles aux vaisseaux de guerre étrangers, tout en laissant le Bosphore ouvert au Czar. • . Je n~ ~ache pus que l'Angleterre nit rien ohject6 a ce traite. La France prntt'sta. La France déclara qu'elle ag·irait comme si le traité 11'existait pas. La Russie se promit d'a<rir comme si la protestation de la France 11' existai~ pas. Le casus fœderis ne tarda pas à se présenter. La guerre entre M ahamoud et Méhémet-Ali .éclata de nouveau en 1839. La défaite des rrurcs à Né,. zib, la désertion de la tlotte ottomane, et la mort du S~l.tan M<.1hamo~dsont l~s faits principaux de cette penode. Les Etats Occidentaux iutervinrent. , Da~s ~'immense masse de papier perdu dans les nego_c1at1onsd'alors, deux faits méritent qu'on ,s'en souvienne. Le Gouvernement françnis proposa de disouter la 9uestion d'Ori_eut dans une con_férence des ,cinq pmssances à Vienne. Mettermch (dépêohe .iu Co~te_ d'A.pponyi, ~4, J uir~ 1839), rappellu aux Tmlenes 9u ~n avait eta,bh _commerègle, par un proto_col~sig·ne en 1818, a,A1x-la-Chapelle, de ne Jamais s occuper, en conference des .01:an<lspouvoir, des droits et des intérêts d'un autr~ Etat sans ~a pnrticipation de ce mème ,Etat. ' ~'.lai'.:te?an_t, re,ma~quez, I:histoi~e des " quatre pornts d aUJOurdhm. C est le vieux Metternich q~i les.~ ourdis; Drouin de Lhuys a été leur parrarn, l A nglelerre les approuve ; l'A,. triche s'v cramponne comme de raison. N'ont-ils pas é1i tracés pour_ elle ? S'il y a paix, elle obtiellt ~11 protectorat sur la Moldo-Valachie et sur la Servie aveC'le droit de se mèler des affaires intérieures d; la Turquie abattue. Si la guerre continue, elle garde la Moldo-Valachie; elle n'aura pas eu à comh_attre dans_les deux, cas. Mais 1a rrurquie, la partie_ 1~ plus rn terrts~ee dans cette affaire, celle pour qm 1 Ang-leterre pretend combattre, lui a-t-on seulement demandé si elle consent à négocie, sur la base des " Quatre Points" ? Pas le moins du monde. Elle est seulement admise pour le rédement des détails, après que Lord Palmerston a déclaré ,que: " les Quntre Points sont toute la Loi-rien,que les Quatre Points, et rien en dehors." _ Personne ne se rappelle Aix-la-Chapelle? Personne ne pense ni à la Justice ni au Droit ? Non, personne. La corruption diplomatique prog-resse comme tout autre chose. Mauvaise comme èlle l'était, elle n'était •pas pire qu'aujourd,hui, quand Metternich était de 16 ans plus jeune. Pauvre rl~urquie, ma!heureuse t~rre ! Allah ne t'a par sauve de tes amis, et te voilà perdue ! Le second fait, c,est que,dans les négociations de 1839, la Porte proposa que. les grandes puissances garantiraient l'intégrité des possessions ottomanes. Ecoutez la déclaration de l'.AutrichP. ! ( Dépêche ·du Pr.ince Metternioh au .Baron Sturmes, 20 Avril 1841..) ~' Aucun Etat ne doit accijpter,d'un -autre des services qu'il ne pourrait lui-rendre. Un Etat :placé ~ous la garantie d'une autre P.uissanue devierrt par le fait même médiatisé, • et •doit se soumettre à lia volonté du ,Protecteur." Aujourd'hui, ils négocient un quintuple protectorat, non pour mais contre la Turquie, et .cela com- , me la.sohrtion convenable et honorable d'une guerre· entreprise pour le maintien de l'indépendance et de· l'.intég-rit.éde la rrurquie. Dans les cours des négocia1ions tle 1839,la Grande Bretagne établit (Dépêche de Lord Palmerston au Marquis d~ Clanricarde, .25 Octobre .1839) que " la Loi génerale et fondamentale des Nations étant que tout -élat ,indépendant a une juridiction territororiale sur la mer,à-trois milles de ses nvao-es, le Sul1an avait un droit incontestable à exch,r:les vaisseaux de guerre étrangers des Détroits des Dardanelles et du ·Bosr hore. Ce droit a 'été'formellement reconnu par la Grande-Bretao-ne par le traité de 1809, et elle a pris l'eng·ageme;t de respecter, et de faire respecter ce droit du Sultan." La Grande-Bretagne, en conséquense. demanêlait que la .Russie prît l'engag-ement d'abandonner l'unilatérale stipula:tion de Hlunkiar-Sk'élcssi. La Russie finit par y consentir. 'Une convepn tion fut sig-née le 18 juillet 1840 à Lo11dres, arlaqucllc on stipula-que si Mahémet Ali entreprenait de maroher sur ·Constantinople, les Hantes..
parties contractrantf'&, -sur une réquis.ition .ex.presse t/,uSultai~, entreraieut dans les !)étroits ponr dé- •fendre son trône. Mais oela devait êtr.e cons\déré " comme une mesure exceptionnelle, adoptée sur u la réqu.isition du Sultan, ,et sans déroger en ·rien "à l'ancienne i:ègle de l'Empire Ottoman, selon " laquelle il ·a été toujours défendu aux vai•sseau-x " de guerre étrangers de ·franchir les Dardanelles " on le Bosphore." Au ·bout de quelque temps, les difficultés rélatives à Méhérnet Nli, qui empêchèrent la France de prendre part à cette co11vention1 forent écar .. tées; les cinq grandes· Pllissances eu·ropéennes, d'accord, si.gnèrent un traité avec la Porte (13 juillet 1~41) par lequel le Sultan déclarait sa détermiuation de -mainténfr la di.te .règle antique de l'Empire, et " les oing Puissances s'eng<1gèrent "' solennellemeut à respecter ,cette détemliuation _, du Sul.tan et à se conformer à ses principes." Tel est le fameux traité de 1-841 que les Puissances européennes s_'occupent.eu ce moment d'annuler à Vienne. Mais par tout ce qui reste de justice sur terre, si vous touchez à ce truité qui n'a point créé mais rappelé un droit aussi vieux que le monde, celui <lu 'rien et du Mien, vous commettez la violation la ,plu,s flagrante du Droit des Nations, et vous frappe 1 au cœnr l'indépendance de la Turquie. Imaginez de "bons alliés" né.g. ;goiant à V.ienne pour priver l'Angleterre de sa juridiction territoriale sur le soient! - et les Détroits sont pour la Tfurquie, plus qne le soient pour l'Angleterre; ils sont comme la 1,amise pom l'Angleterre. .Le plus révoltant de l'aff-uire, c'est .que pour ca- ·cher la ·portée pernioieuse de ~e pre>Jet,on préft::nd iout foir.e.pour .le bien <le la 'furquie et pour abaisser la Russie, On dit qne le-tr..aité de 1S41 n'a ot.é-;que lù confirmation de celui d''.Elmiki~r-Skélessi. :Je ies ai tous deux esqnissé:s. Le ,public peut juge1;. Le traité <l'Huakiar-S4Rlessi ,, fermait .les Dardanelles à l'Europe et ouvrait le Bosphore an Czar. Le traité de 1841 referme le Bosphore et r011dau Sultan cette juridiction territoriale sur les Détroits sans laquelle un état ne saurait êtn' souverain. indépendant. -C'est une juridiction dont le droit ne date vas d'ailleurs de ce traité. Les antiques Ghâteaux • des Dardanellf's, et les forteres;s~s qui borcü•nt le .Bosphore de Kelia aux Sept 'roun1, et de Riva à ' Chal-c§doine) disent assez combién ancienne est sa .date. On a raconté officiellement qu'en recevant la eommunic-.ationrelati-'ve.à l'intention des Puissances 01,;cidentalesd'a:bolrr le traité de 1841, Nicolas aU'- rait répondu en .souriant: "Si-sttnlement_ la Turquie y consent,'je u'y fe~ai certes pas d'ohjPctlon." ·li y a profonde ironie daus ces -paroles. L~s Détroits ouverts seraient ouverts au,ssi à la Russie. C'est tout ce que veut la Russie. Le bnt de son ambition ,héréditaire ,serait attoint. La possession de Constantinople n'a d'importance que parce qu'elle sig·oïfie le :Bosphore. Si vous n'avez pas la ré.solution <le faite ce que ,la France, par son organe minisfériel le .Pags, et -1A' ngleterre pur .Je Times, ont pompeusement ,pro- -mis au ·monde, savoir: "que-ce n'est pas pat· une simple déclaration jetée sur une feuille de papier, ·mais •en -repoussant la Russie dans ces limites qui ne lui permettraient plùs d'aspirer à l'Empire des mers, en la restreignant à n'être plus qu'une puissance continentale, que l'l\ng-leterre et la France se sont promis de détourner à jamai ..;; l'épée que la politiquP- héréditaire de St.-Pétershourg tient susd l '·E " • ' 1 pen ue sur nrope, -s1 vous n avez pas e courage d'agir conformément à ses promesses, et si cependant vous prétendez toujours combattre pour la Turquie contre la Russie, et non pour la Russie contre la 'l1urq.uie, le Monae attend au moins de vous cl' en fermer la Russie dan,s.ce lac intérieur a,ppelé ïa .Mer Noire. • Au li_eude ,oela, :vous nég-ociez pour ouvrir les Détroits à la Russie. 'La duplicité diplomatique pourra parvenir à masquer ce fait accablant par un ,moyen ou par uu autre; mais c'est nn fait que toute -stipulation.qui ne'laisserait pas intacte lajuridictiou territoriale <lesSultans sur les détroits, ouvre· les mers aux Czars et détruit absolument l'indépen- ,dance de l"'Empire 'l1urc. Imposer aux Turcs cinq protecteurs; s'arrogér le droit d'intervenir incessament dans· leurs affaires intérieures; les priver de la juridiction sur les Détroits, ce serait certainemei.t un étrange résultat à une guerre entreprise solennellement pour l'indélPcudance de la Tmquie, .à une a-uerrc, où, quoi~ L. 11 ·o MME. qu'il eu soit de la France et ,de FAnglet€rre,, les 'furcs au moins ont été toujours victorieux. Ce serait l'histoire d.u médecin qui fait santer la cerv.elle de son malade pour le préserver des douleurs d'une future maladie; - si ce n'est pas quelque chose de pire, l'histoire des Constables qui punissent le voleur en l'obligeaut de partager avec eux se qu'il, cherchait à voler. L. KOSSUTH. Le célèbre "troisième point" qui a donné lieu à ce.tte analyse si nette et si claire des traités et de leurs conditions entre les _puissances européennes et la 'l'urquie, depuis trente ans, ce terrible troi- :Sième point est encore en ctébat à Vienne, et l'.on .n1en sortira .pas facilement. Les difficultés, dµ •reste, ,seraient-elles en cela tournées ou bien aplanies, resterait le quatrième qui serait, à son tour, le point 8UX tempêtes. Mais cette fois, ainsi que le fait remarquer l'-hahile publiciste de l' Atlas, la contradiction viend1:,üt de Constantinople et non de Saint-Pétersbourg : les Czars, en effet, auraient toute grande ouverte la porte de Stamhoul, si les détroits ôtaient libre~, et le Sultan aurait dans ses eaux, sous ses balcous, l'ennemi comme les protecteurs. •Et qui pourrait assurer que les protecteurs du jonr ne seront pas demain les ennemis '? on a vu de plus soudains retours et <leplus étranges évé- ·nements, en ces dernières années, ne se.rait-ce qne l'alliance entre l'Angleterre et Bonaparte. Ali-Pacha, le plénipotentiaire turc, a mi.c;;sionde -combattre, à Vienne, cette condition aléatoire qui livrerait à toutes les violences, à tous les hasar<ls, à tous les coups <le maiu, les Dardanelles et ·Constantinople. Il est donc possible qu'en fin <lecompte les conférences ne puissent aboutir, et cela par un refus formel <le la '.rurquie, de la rrurquie protégée par les trnis grandes puissances, et qui ne voudrà pas se laisser étra11g·ler. .Quelles alliauces, quelle tutelle généreuse, quel gacbis ! Le drame et la comédie s'y mêlent. Mais -il v a déjà plus de larmes et de sang que .de .pro- -toèoles, et la tragédie :va dans le sombre. C. R. .tes journaux anglais sonnent comme <les clai- •tons, la fanfare de l'arrivéE:. Toute la ville de tondres est sur pied, nous écrit notre correspondant : il y a même une police d'honneur, lés constables bourgeois au milit-u desquels servit, jadis, M. Bonaparte quand il n'était que l'ami du duc de Brunswick. Le .palais de la Reine, les maisons des Lords, les clubs, les riches tavernes de la banque et du ballot, tout est en joie: l'on cache sous les drapeaux de France et d' Ang-leterre, les statues ,conwromettantes, et plus d'un Wellington est sous le v.oile !. ..... . cLa,Cité surtout, fait merveille:; elle prépare un :festin .monstre, ;pour .la grande cérémonie de l' Investit•are Bourgeoise, •et l'on assure qne le Lordmaire chargera de la parole de courtoisie, du sa:lut de ·bienvenue, le précieux Alderman qui a découvert que Madame Eugénie ·Bonaparte, née Montijo, descendait des Stuarts. Ce digne fonctionnaire municipal, si fort en recherches d'antiquités et de blason aurait bien d.û constater en passant, d'autres relations de famille qui rattachent la darne impériale à l'Angleterre. Il aurait pu parler de la Maison Patrick d' Lrlande et <l'une certaine branche-Patrick, brave et loyale nichée de commerçants 'que la ville du Hâvre a connus trente années, et qu'elle n'a perdus que depuis l' avénemertt au • trône. Il paraît que ces b·:urgeois.faisaient ombre et tache. On les ~ priés de ,porter, ailleurs, loin du soleil de famille, leurs petites économies. Hélas ! ils gênaient la splendeur; on-les a fait partir. ' Le mémoire de l'officier général sur l'expédition de Crimée, ses -causes et 'ses mystères, ne sera point roursuivi. Le gouvernement français recule et, dans le Moniteur, il' a d~jà fait répondre. l\fais, quelle réponse! il est clair, d'après cette apologie, que l'origine indiquée par le parnplilet est bien la vraie; qu\t M. Bou~parte seul, doit s'attacher la responsabilité de l'aventure, (il avait trois folies ù son arc) et que Sébastopol, qui ue peut pi:Uiêtre investi, ue tombera point sous nos canons. • On e_ndésespè1!e du moins, et pour masquer la la retrmte, on accumule, on entasse les difficultés, les impossibilités stratégiques de l'assant. Quoiqu'il advienne, èomme résultat des Couferences, on peut être certain mai11tenant qu'o11 abandonnera le siège pour un uou veau terrain cle mauœuvres, et le camp de Kamietch est lù qui 1wu,; prouve un prochain embarquemC'nt. . . M. de_ W edell, général p_lénipotentiaire prussien devient un mythe: niais ce qui n'es:: plus mys.tère, ui .doute, c'est le parti pris de Fré<léridk Guillaume et son allia.11ce intime avec la Jlnssie. L'Autriche elle-même comprend qu'elle ll'entraînera }J<lS l'Allemagne tonte pavée d'hvménôes moscovites, et le chevaleresque emperem," au lieu de poser un plan de guerre, se cache dei·rière :-;e,,,; diplomates. Ainsi, l'on n'a ri(•n fait à Vienne, depuis qu'on a rouvert les Conférences : on déclare même qu'il ne sera rie11fait, rien tenté,, jusqu'au jour peu prochain, où les plénipotentiaires russe:; auront en main les pouvoirs derniers et décisifs, Cette comédie viugt fois re11011vel~cse continue, comme la gfoire de nos armes et la nonprise de Sébastopol. E sempre bene ! Du théâtre .de la guerre on ne sait rien : Lord Raglan lui-même nous cache les accidents de la température, lui si fidèle à la consio·ne <les vent:), et passé 2lfoniteur de la neio-e, du choléra, de l'hiver. 0 • Il y a bien quelques dépêches de Vieu ne; mais c'est la coritradictiou qni se mire e11 elle-même· ' 1 'I' h ' c est e te egnip e-chaos. Vo!ci _pourtant un fait à sig·nalcr, le général ang!ms s1r J olm Burgoyne, comma, dant le o·éuie, et chef des opérations militaires de cette ann:, sous Sébastopol, s'est retiré ue voulant point comu1ettre son 110m et sa responsabilité dans ies aventures et les folies qn'ou agite da11sles conseil'- de l'étaimujor français. Le vieux Lord Ruglau l'a vH partir av('c douleur, muis il u'a pas osé résister ù la f'u.rie des généranx, et sous la pression de sou gouvernement que M, Iloni:.pa.1te entraîne, il a renouvelé la faute de Varna. Vienne l'assaut, lAs conséquences ne se feront pas attendre. Quellt-!s folies et quel aveuglement ! L'ang-Lcterre pourtaut devrait y songer et se recueillir: S.ir John Burgoyne n'est pas un aventurier, et quaucl un officier de sa valeur quitte des tranchées, il •y.a là, ce nous semblc:, un sérieux avertissement. Sur les autrf's points de la Cr_imée, les forces russf's sont touJ·ours en observation. A EuoJtoriu J ' les 'furcs sont bloqués par la division \V rang-el, et Gortschakoff anuonce à la garnison de Sébastopol que les routes s'étarit améliorées, des i-euforts considérables' avancent sur la route ouverte de Perekop. Le mème général en chef rend compte, dans une_dépèche à son gouvernement, de la grande sortie du 23-24, et de ses dires il résulte que· les travaux <les Alliés ont été' détruits, et que la sape volante a été coupée : cela n'a pas coî1té moins <le douze ou quinze cents ltommes ! On en constate autant, du côté de l'ennemi. Ce n'était lù, pourtant, qu'une sortie de nuit : quelle guerre, et quel magnifique horiwu que celui de Sébastopol ! •. Lord John Russell q lÜ devait rentrer le 16, a reçu prolongation de cong-é, pour les Couférences de Vienne : il y restera longtemps ! Quelques journaux anglais, entr'autres le Times, donnent une dépèche télégraphique <le Paris aunonçant EJU'onva foire en France une levée ,de cent mille hommes additionnelle et supplémentaire aux armées déjà sur pied. Cinquante mille hommes sur ce contingerit seraient prêtés à l'Autriche, si toutefois elle entrait en .g·uerre offensive contre .la Russie. ' La France, à ce qu'il paraît, a trop de travailleur!ii! En Espagne, les Cortès viennent de fixer et de voter les listes civiles. ·Il y eu a pouT la reine, pour le roi-consort et pour Madame de Montpensier. Avouons toutefois que ces ~ourbons mangent beaucoup moins que les .Bonaparte. . Sa Sainteté de Rome, le pape Pie IX, -'est moins accomodant q11ela g·arde civique de Madrid: celle GÎ se laisse museler et berner par son Lafayette-Espartero, mais le chef de l'église défend ses prêtres, et par nrnndement l'Espagne vient d'être menacée d'excommunication, si elle veut poursuivre l'expropriation des biens du clergé. 0 sainte religion des dogmes et de l'or! ' C. R.
J • YAR.TÉTÉS. LA GAULE TROIS SIÈCLES AVA~T JÉSUS-CHRIST. Lo caractère national se manifeste sous des aspects contradictoires dans ces repas nombreux et bruyants où se complaisent les Gaulois. Le banquet, ouvert dans l'expansion la plus cordiale, se termine souvent au milieu des rixes soulevées par l'hnmeur la plus querelleuse qui soit che7, aucun peuple. Et qui dit rixe, parmi eux, dit combat, et combat à mort : le Gaulois ne discute pas avec les poings, mais aycc le fer, et l'on ne peut pas même dire qu'il laisse aux femmes le combat de la langue; car la Gauloise sait fort bien intervenir avec d'autres armes dans le péril de son mari, et " ses grands bras blancs lancent de grosses pierres avec la roi<leur d'un catapulte." Il semble que les Gaulois 11epuissent vivre les uns sans !es autres, ni les uns avec les autres. Chacun aspirant à passer pour le plus fort et le plus brave, leurs prétentions s'cntrcchoc1uent sans cesse ; le sentiment cxcest;if de lP.ur valeur personnelle fait que chacun ticut peu de compte de son voisin, et que tous ensemble ont en grand dédain les guerriers des nations étrangères; et ccpenclaut ces hommes si dédaigneux sont avides, comme les Grecs enxmêmes, de toutes choses no11velles et lointaines; ill'I s'intéressent à tout ce qui se passe clans le monde. Depuis qu'on est sorti de cette snuyage époque cle séparation absoiue entre les races, où l'on immolait h des divinité:-; impitoyables les rares étrangers que le hasard où !a tempête jetait sur nos plages, depuis que l'humanité s'est éveillée ou réveillée, les voyageurs sont accueillis, fêtés avec une hospitalité sympathique; les tribus entières s'assemblent pour écouter leurs récits ; on les artête en plein champ pour les questionner avec une curiosité infatigable. Le premier aspect de la ville ou du village gaulois est ùur c.epemlant à l'œil de l'étranger \'Cllu des brillantes cités <lela Grèce ou <le la basse Italie; If voyageur recule en apercevaut des têtes d'hommes clouées aux portes de la ville et à celle <les maisons, à côté cles lnnes et des mufles d'animaux saun1ges, trophées <le la guerre rapportés au cou des chevaux et mêlés aux trophées de la cha..;se. 1\Iais les manières franches et ouvP.rtes de ses hôtc>s, leur cordiale simplicité, la propreté, l'espèce cl'élégance rustique des habitations et des vêtements remettent le cœur de l'étranger, et il finit par s'habituer à regarder sans trop de répugnance au fond d'un gran,l coffre, ouvert solennellement par le chef gaulois, d'autres têtes embaumées qui sont comme les archives de la famille, dépouilles choisies des chefs, des héros ennemis tombés sous les coups du guerrier ou de ,es aucêtres. Ces titres de noblesse, le guerrier qui les céderait pour leur pesant d'or serait déshonoré dalls toute sa nation. Des contrastes toujours plus étonnants se rhèlent à mesure qu'on pénètre plus avant clans les mœurs des Gaulois. Ces féroces exterminateurs, capables de tant de cruautés dans le délire de la victoire, sont toujours pr/\ts à s'émouvoir aux pljintes des opprimés, et ;1 défendre les faibles contre les forts; ils sont ù la fois na·{s et sagaces, ennemis de tout détour et pénétrant aisément les détours d'autrui, rucles et fins, enthousiastes et moqueurs, imitateurs et spontanés; ils passent dans leurs disconrs d'nne briêveté énigmatique et sentencieuse à une éloquence impétueuse et intarissable en figures ]iardies; leur mobilité singulière en ce qui concerne les personnes et les choses extérieures ne tient pas seulement à la vivacité <le leur imagination, mais aussi à leur indomptable personnalité toujours prête à réagir contre le despotisme du fait; cette mobilité cache une persistance opiniâtre dans les sentiments intimes et dans les directions es~entielles de la vie. L'HOJlME. Dans ce qui re~rrle la famille, la femme, le fond même de la vie morale et sociale, les contradictions semblent plus grandes que dans tout le reste. Si l'on accepte au piecl de la lettre certains témoignages, surtout celui du grand e( fatal advers11ire de la Gaule, qui d'ailleurs se préoccupa beaucoup plus de combattre ses armées q11e d'étudier à fond ses sentiments e::tses lois, le père de famille aurait eu, comme dans ln Rome primitive, droit de vie et de mort sur sa femme et ses enfants. Si un personnage considérable vient à mourir de mort s11specte, ses parents assemblés font mettre à la forture sa femme et ses enfants (le texte équivoque de l'historien latin semblerait indiquer que les chefs gaulois pouvaient avoir plusieurs ~pouses) : le c~ime prouvé, ils livrent aux flammes le coupable ou les coupables. A ces traits qni dénoteraient une barbare mais énergique constitution de la famille sous le despotisme paternel, les historiens en ajoutent d'autres particuliers anx peuples des iles de l'Ouest, et qui seraient au contraire la négation même de ce qu'on peut nommer l'individualité <le la famille naturelle, noyée dans une grande famille collectiYe. Lt-s sauvages habitants d'Erin (irlanrlais) et les Gaëls cle la Bretagne, leurs frères, auraient vécu clans une complète promiscuité, les enfants ne connaissant d'autre père que le Clan. Les Kimris de l'ile de Bretagne, ou, tout au - moins, certains d'entr'cux, en vuraieiH été à un degré intcrmédiai:·c, Yivant par groupes cle dix ou douze parents, avec femmes rommunes, et les eMants étant censés appartenir à l'homme qui le premier a connu la mère vierge encore. Aucune trace de ces monstrueuses aberrations, probablement beaucoup plus restreintes que ne l'inrliqueraient les historiens, n'apparaît dans la Gaule continentale, qui paraît en avoir été toujours préservée. Quant à ce droit de vie et <lemort, à cette espèce de tribunal domestique que César indique sans aucune explication, ce ne péut être qu'une loi spéc.iale, applicahle à de certains crimes dont la ven<l'eance est abandonnée au père de famille ; car :, d'autres coutumes, rhélées par le même historien, sont incompatibles avec l'esclavage 011 l'abaissement de la femme. Ainsi les parents de la fille lui donnent une dot; le mari est tenu d'y réunir une valeur égale ; le tout est administré eu commnn; le mari ne peut aliéner. ni le principal ni même les fruits qui en proviennent, et le tout, principal et fruits accumulés, appartient au survivant <les deux époux. On n'achète donc pas la femme en Gaule, co,nme dans certaines a6tres législations antiques: on se l'associe, et sa.libre personnalité se mai:i.ifeste nettement par la. propriété. Cc ne sont pas, certes, ,des esclaves écrasét:s sot)S de durs travaux ni d'oisifs instruments de plaisir que ces bellP.s et fières créatures, tant admirées des historiens, qui nous les montrent ép0uses si dérnuées, si bonnes éducatrices, égalant en force rl'âme leurs m:His, auxquels elles préparent <lesfils dignes d'eux. L'usage de la coupe nuptiale, tel qu'il apparait dans les traditions sur la fondation de :Massalic·, est le symbole le plus éclatant de la liberté uat:uelle qui appartient à la jeune fille cle choisir son époux, liberté depuis mé_connue, foulée aux pieds durant des siècles, dans les sociétés les plus ciYilisécs, par l'autorité paternelle dégénérée en tyrannie. Ce que les traditions snr 1\fassalie nous apprennent de cet usa(?e e5t coniplétl! par le dénoüment de l'histoire de Camma7 cette bdle prêtresse gauloise dont ]e mari avait été tué en trahison par un autre guerrier épris d'elle. Le meurtrier poursuirait la veu\·e de ses obsessions. C'était un chef puissant : il gagne ou intimide les parents même de Camma ; elle parait se rendre. Le moment des noces arrivé, clla prend une coupe d'or, fait une libation à la divi11ité qu'elle sert, boit la première" et tend la coupe au fia11ct!," Il la vide d'1111trait; elle jette un cri de joie: " Sois t6moin, chaste déesse, que je n'ai consenti à survivre à mon cher Sinat que dans l'attente de ce jour! Je l'ai vengé ! Je vais le rejoindre! Et toi, dis aux tiens qu'ils te préparent un sépulcre; car voilà le lit nuptial q11eje t'ai ùestiné !" La coupe était empoisonnée. I César nous a mor,tré la personnalité de la femme ganloise par la propriété : l'usage de la coupe nous a témoigné sa liberté dans l'acte le plus essentiel de la vie. Plutarque nous révèle son intervention dans certaines oc·- casions solennelles de la vie publique. " Avant de passer les Alpes et de conquérir la partie de l'Italie qu'ils habitent maintenant, Àes Gaulois (Kf>..ro,), divisés par de grancles et implacables discordes, étaient entrés en guerre civile. Les femmes, s'avanpnt entre les armées prêtes à se charger, prirent connaissance:: du différend, et le jugèrent avec t,mt d'habileté et de justice qu'une amitié admirable de tous avec tous s'établit dans chaque peuple et dans chaque famille. C'est pourquoi les Gaulois conservèrent dorénavant la couturne de consulter leurs femmes sur la paix et la guerre, et de les employer à apaiser leurs diflëren,!s avec leurs alliés." En effet, lors des prf'paratifs de la guerre de Macédoine, le bre11n (génét'al), partout où il :illait, convoquait les hommes et les femmes. HENRI MARTIN'. EM VENTE A l' Imprimerie et Librairie universelles, l!l, DORSET STREET, SAIN'f-HÉL IER (JERSEY) : Ou par commission à LOt'\Dl{ES, à la Librairie Polonaise, l 0, Grcek street, Soho Square. PROPAGANDE RÉPUBLICAINE. V .~ton· Hugo A •~011i§ Bosa~pa;rt~. Brochure in-16, 4d. (4 sous) l'exemplaire; 4s. (5 fr.) le cent. VICTOR HUGO. p~::i.~: à Jersey, au .13.rnquet du ~9 Novembre 185-t (2-te anniversairé de la Révolution polonaise), et à la réuuion du f24 Février 1855 (7e anniversaire <le la Révolution française de 1848). Prix : Un exemplaire, Id. (2 sous); cent, 4s. (5 fr.) Discours (su, le même sujet) prononcé à J ersry par L. J>JANCIAN[, proscrit italien.-ld. L , KOSSUTH Discours • . • prononcé à Lo11dres, à l'occasion de l'auniversaire de la Révolution polonaise.-Btochure de 20 pages, en français, 2d. (4 sous). 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