-SCIENCE.- ' -SO Lll)A f{J'l'É.- JO-URNAD_IEj LADE1vIOCRATUIENIVERSEL~LE, W J 0. l\lERCREDI, l 1 AYR IL l 8;i5.-2c Année 1 (.frrscy), J 9, Dorset Street. - Les mnnuse:rits déposés ne seront I A NOl,ETERRE ET CoLO!OES : pa~ rendus. - 0:-: s',uioNNE: A .JersC'y, 19, Dorset strcct. - A C'n an, 8 shillings ou JO francs. Lo11rlrcs, chez .\L ST.\X!SLAS, 10, Gr~ck-strcet, Soho Square.-A Six mois, ·r sh. 011 /5 fr. Ve ollf~~u,•~sa~ 1na:i.•~,iiit1, >!Utle lÎüè~ l;!~~ol• !H?f;,aa~n~,e. r;~;ièt•e (Sui$>:-!), chci :,I. Corsat, libraire, ruè Gui!laumc-Tcll. --, 'l'roi~ moi~, 2 sh. ou 2 fr. 50 c. Poun 1,'f:TRA:-101•:H: Un an, 12 fr. 50. • Six mois, 6 fr. 2.3. Trois moi~, 3 fr. ,;o c. Toutes lettre;: et c,i,Tcspont!,:::ccs 1loi1·c·nt être a!l'ranehieg et ./Jelgiq:,e, chez tous las lil.irairrs. - ,d 1,ladrirl, ch"z Casimir cl! AOUl:i NU1!F.RO: '!l'OU§ ~E~~ ~~?~UU~li?t!!U•o~ ... i,,e tHti-."'t1~1. ~u•~·n~nee. adressées au hurc:rn de i'[rnprimcrie U11ivcr$ellc à St-Héiier :.lomiier, libraire. 3 pcnee ou ô ~oas. Le .nfoniteur .frrrnr;ais, journ:tl des ordres, annonçait ùernièrem!!nt la visite prodia::,c <leLonis Bonaparte it la rc•ine <l'Angleterre. De cc>ttc11011\·cllperovocation et profanation, 11ousaurions J;t aujonrd'lwi notre' sentiment: mais Yoici qui Yaut mieux. C'est le terrible justicier <les Châ!iment1> <p1iparle : A LOUBIS APARTE. Qu'est-ce que vous venez faire ici? à qni en voulez vous? qui venez-vous insnlter, I'Allgleterre dans sou peuple 6)11 la France dans ses proscriis? Nous en avons déjù enterré ueuf, à Jersey 13c11leme11t. Est-ce iù ce que vous voulez savoir ? le dernier s'uppelait Félix lfony, et avait ving-t-ncuf ans; cPla vous sufiit-il? voulez-vo:is voir sou tombenu ? que veBez-vons faire ici, vous <lis-je'? èetîe Ang-lelc~rre qui n'a point de bât sur le cou, cette Fnrnce bannie, ce peuple souverain de lni- ·mên.e, cètte proscriptior1 décimée et calme, n'ont que foire ùe vons. Lai.::sez la liberté e:1 paix. Lnisf.ez l'exil trauquille. Ne veuez pns. Quel le1irre viendriez-vous offrir à cette illusire et généreus~ 1rntion ? quel coup d'ongle préméditez-vous conlre la liberté nnglaise ? arriverit>z-vous plcill dP promesses comme en France en 1848? cha:•g<'ri.ez-vous la p:rntornime ? mettrf'zvous la 1rn1insur votre cœnr pour l'alli,rnce ,wg·h11se de la même Lç:)il que \'O' s l'y melt;ez ponr L!républiquP- { sr·rn-ce toujours l'habi, b,1uw11Hé,ia plaqr:e sur l'habit, la m·,1iil sur la p!aq ue, l',tccent é:nu, l'œil humide? q11clic pc.1rolela plus fülcrée allezvous jurer? quelle aŒrnrntion de fidélité éternel!e, qnel e:·1gageme1Jt inviolable, qaellc proü•stati,m portu11t , otre exergue, qnel sern1ent frappé à votre effigie allez-vous mcltre en circulation ici, vous, le faux-monuayeur de l'hoilneur? Qu'csh.;e que vons apporkrÎ{-'Z à cette t<-:rre '? Cette terre est la terre de rr;wnrns Moru's, de Hampde,1, <le Brn<lsbw, de Slw kspear0, de Milfou, de N cwtou, <le \V att, de B·,T n, et elle n'a p,1s hPsoi11d'un écha11tilion de l.i boue du boulevard 1\,folltm:.irtre. Vous venez chercher uue jarretière~ en effet, c'est jusque là yuc vous avez dn sang. Je vous <lis de ne pas ve.:ir. V us 11e seriez pas à votre place ici. Regur<lez. Vous voyez bien que ce peuple est libre. Vous voyez bien que- ces gens-là vont et vieuueut, lisent, écrivent, interrogent, pensent, crient, se taisent, respirent, comme hou leur semble. Cela ne rcssen:b!e ù rien de ce que vous confü,issez. Vous aurez beau regarder les collets d'habits, vous n'y trouverez pas le pli que donne le poing· <lu gench:rme. ~ on, vraimt>tit, vous ne seriez pas chez tous. Vous seriez dans un air irrespinib!e r-;ur vous. Vous voyez bien q n'il n'y a p,:s de j,1nissuires ici, pas plus de janissnires prêtres que Je janissaires sol<lahi; vo11svoyez bien qu'il n'y a pas d'espiolls; vous voyez bien qu'il n'y a pas de jésuitc--s; vous voyez bien q Ul:' les juges rende lit la j nstice ! La tribune parlé, les jourmrnx parlent,. la conscience publique parle; il y a du soleil en ce pays. Vous voyez bien qu'il fait jour, aigle! q.ne venezvous faire ici ? Si vous von lez savoir, alliunce ~t pmt, ce que ce peuple pense de vous, lise~ ses vrais journaux, ses juurnau:, <l'il y a deux ans. VisiterC'z-vo11sLondres, lwbillé en empereur et en général ! d'autres qni était'nt empereurs aussi, et !IP.nérnux aussi, l'ont visitée a·:,rnt vous, et y 011t CH <lesovations diversement triomphnlcs; vons auriez le même 8Ccueil. Irez-vous au square 'frafolgar '? irez-vo1is èlU gquare \Vaterloo, an p~mt \Vaterl.10, à la colonue_ \.Y aterluo ? Nicolas y a été reçu par les aldermen. -lrez-v0us à b brasserie Pcrkins? Haynau y a été reçn par les onnicrs. Venez-vous pnrler à l'Angleterre de la Crimée? Vous toucheriez là à un grand deuil. Le désc1sire de ::-,~bnstopcl a ouvert le flanc de l'Angleterre plt:s profondémellt encore que le flanc de la France. L'armée française agonise, l'armée anglaise est morte; ce qui, si l'on en ..::roit ccnx qui admire11t vos hasards, aurait fait faire à 1'1rn <le vos historiographes cette remarque : - sans le vouloir, nous ve11g<'ons ,v at.erloo. N npoléo:1 III ~1 fait pins de mal à l'Angleterre en un a11 d'alliaace qu'ell qui11ze an~ de guerre N,1poléon Premier. ( Vos muis ne <lisent plus : le grand. Pourq noi donc n Oui, vous nvez de ces flatteurs-1:i, empereur d'occasion. C'est 11ncchose étrange en effet que cette aventure qu'on appelle votre destinée. Les paroles manquent et l'on tombe <lans nn abîme de stupeur en pensant qne vous e11 êtes peut-ôtre vraiment venu vous m&me à croire que vous êtes qnelqu'un, en soil§;eant que vons prenez votre tn.1:?;édieliorrib!c au sérieux, et que, proùub!ement, voHs ,-0~1sim,1gi:ieriez faire si!l' l'Enrope je ne sllis quel effot de perspective le jom· où vous nppnrait:-Ï('Z :w peuple ,.rng-hiisdans voîrc mise en ~,cène d'ù ]Ji'~sent, rnu<:t, ht·l:reux et lug·ubre, dehout <l,rns votre nu{~e de crinws, couronné d'une rnrte d'infamie imp(,.-i,de et mystériense, et po:taut sur votre front tou;er; ces actions .sombres qui sont de la cornpéten<.:~' du to111wrre. Et de lu cour d'assises, monsienr. Ah J ces terribles choses vraies, vous les ente;1drez. Pourciuoi ''"ll' z-vous ici ? 'I, • . <l • ew z, parmi cenx e ce g·onvernement qu1, ponr des rnisous vmiées, vons fout aecneil, prenez le pins enthou~ia:,te, lt: pins enivré, le plus effaré de vons, pr,:nez l' Anglais qui crie le mieux : Vive l' Empereur! alderman, ministre. lord, et foiîes-ltü cette simple question : - s'il arrivait e!l ce pays qu'nn homme teuant le pouvoir à 1in titre qnelconque, un ministre, par exemple, (c\~st ce que vons étiez, mousicnr), s'il arrivait que cet bomme, sous prétexte qu'il aurait, devant les hommes et devant Dieu, juré ~idélité à la Constitntion, prît une nuit I' Ang-leterre à la g-org(•, brisât le parlemmit, renversât la tribnne, jc,àt lf's memhn•s inviolables des assemblees d:rns IPs cabaucns de Millhank et de N ewgate, démolit Westminster, fît du suc de h'line l'oreilier ùe son corps de g·,-irde,chas~ât lesjnges à coups de bottes, liât lf's muins derrière le <los à la justice, haillonnât la presse, écn.1sât les imprimeries, étranglât les journaux, couvrît Londres de canons et de bayonnettes, vidât les fourgons de la Banque dans les poül1es de ses sold::1.ts, prît les maisons <l'assaut, ég·org-eât les hommes, les femmes, les vieillards et les enfants, fît de Hyde-Park une fosse cl'arquebuscides nvctnrnes, mitrnillttt la Cité, mitraillât le Strand, mitraillùt Reg·ent street, mitraitlât Chari1Jg Cross, vingt qua>tiers de Londres, vingt comtés cl' Angleterre, encombrât les l'UL'S des cadavres des pass,mts, emplit les morgue•:; et les cimetières, fît b nuit partout, le silence pa:-tout, la mort partout, supprimât, en un mot, d'un seul coup, la loi, la liberté, le dn,it, la natiou, le souflle, la vie, qu'estC,' que le pe:iple angl~1is ferait à cet homme'? - Av,wt que la phrase soit finie, vous verrez sortir de tern· <l'dle-mêrne et se dresser devant vous l'écbelle de l'échafaud ! Oni, l'échafaud. Et, si hideux que soient les crimes que je viens d'énumérer, je prononce ce mot, - pourquoi m'en cud11-rais-je - avec un S<'rrement de cœur; cur la suprême parole du progrès, confessée p,::· nous, démocrates-soci.ilistes, ' • ,, ' '' ' A l na pas _p1sqna cette lleure eic ,1cccptee en ng cü0 rre, et p(,ti!' cc grntHi 1:e11p!e ipsu!aire, arrêté à mi-côte <lu dix-n:·uvi<'~me siècl<: el à quflque disinnee <la S<)mmet de la eivilirntion, la vie lrnmuiuc n'est JH!s cncoH· inviolubtc~. Il font être snr ce kwt plat8u11 de l'exil et de l'épreuve où rn>as somme:; popr embrasser l'horizon enüer de la vl·rité et pour co!'llprendn! que toute· vie humaine, même votre vie illlmairw ù vous, monsieur, est sacrée. Ce n'est pas cl.t reste <le cette faço11, et du haut d'un principe, que vos amis <le ce-pays tnüte:1t l0s questions qui voui:; touchent. Ils trouvent 1)lus conrt de dire quïl u'y a jnmais eu de coup <fitat, ' t • ' • • " / qne. c? n es pas nm, que vous n avez,pnrn1s prnte le rnoim!rc serment, que le deux-déceml,re u'a jamais <'XÎsté, qn'il n'a pus été versé u11c goutte de s:rng, que S,1int-Arnaad, Espinasse et ~bupas sont des persollm.ig-P-smy1holog-iqlll{s, qu'il n'y a pas <le proscrits, que Lambessa est chrns ln lune, et que 11onsfaisons semblant. Les lrnbi!es disent qu'il y a bien eu qHelque cho'ie en effet, mais que nous exagérons, que les hommes tués n'nvuient pas tons <les cheveux. blancs, que les femmes tuées n'ét,~ient nas toutes .!).Tosses, et qnc l'eufant de sept alls du0 la ru<~ rfi_ quetoiine av;iit huit ans. ,Je reprends. Ne Yenez pas dans ce pays. f5ongez d':iiHeurs ù l'imprudence; et ù onoi exposeriez-vous le g-cuvernernent qui vous r~cevrait chez lui'? Pari:; a des érnp!im:s i1mttend11rs; il l'a prouvé en l7'8D, en 18aO et en 184'8. Qu'est-ce qni garnntit an pcuplf) m1g-lais, qni 1~rise haut, et avec rnison, l'amitié <le la Fnl!lce, qu'est-ce qni {~arantit ,1u gouvernement britnnni(Jue qu'une révolution 11eva pas éclêlfer derrii'.>revos talons, qne le <léco; ne va pas. changer subitement, que c~ vieux trouble-fête <le faubourg· Saint-Antoine ue va pas se ré.veiller en sursaut et douner un conD d~ p:ed <luns l'empiro, et que, tont ù cr-up, en un~ secousse (le télégTap!ie électriqne, lui, g;onvcrnement <l'Angleterre, il ne va pns se 1ro:1v0r brusqnen~ent ayant pour hôte ù ~aint-J ames et pour convive ~Ill banquet royal, non sa majesté l'empereur des Français, mais l'accnsé pâle et frissonnant de la France et de lu Uépub!ique? non le Napo'- léon de la colon11e, mais le Napoléo11 <lu poteau~ J\lais vos polices vous rassurent. Le co11pd'état a daus sa pc.che le vieil oeil de Vidocq et voit le fond des choses avec ça. C'est ce qui lui tient lien de consciem:e. La police vous rt'!pond du penple de rnéme que le prêtre vous répond <le Dieu·. M. Piétri et M. Sihour vous parlent chacun cl'u11 • côté. - Cette cmrnille <le peu rie n'existe plu~, affirme M. Piétri.-J e voudrais bien voir gue Dien bougeât, murmure M. Sibour. Vous êtes tranquille. Vous dites: - Bah! ces <lénrngogues rêvent. Ils voudraient me faire peur avec des croquemitaines. Il n'y a plus de révolution; Veuillot l'a broutée. Le coup d'état peut dormir sur les deux oreilles <le Baroche. Paris, la populace, les faubourgs, tout cela est sous mes talons. Qu'importe tout cela ? ~u fait, c'est jus!e: -~t qn'~~1porte _l'hist~ire ·~ qu importe lu postente. Qu il y ait a11Jourd'hui •un deux - décembre faisant pendant à Austerlitz, un Sébastopol faisant équilibre à Marengo, qn'il y ait u11 Napoléon le grand et un autre Napoléon s'8gitant sous le microscope, que uotrc oncle soit uotrc onde on ne le soit pas, qu'il ait vécu ou soit mort, ciue l'Angleterre lui ait mis "\.V el!ington sur la tête et Hudson-Lowe suï la poitrine, qu'est-ce que cela fait-~ N ons n'en soinnws plus là. C'est <lu passé ou du libelle. Si n ,us somme:J petit, cela ne regarde personne. On nous admire. N'est-ce pas, Troplong·? Oui, sire. Il n'y a plus qu'une question aujourd'hui: 11otre empire. Une seule chose importe: prouver que nous sommes reçu ; imposer "le parvenu" à la vieille maison royale de Bruu3wick; foire disp~raitre la catastrophe de Crimée sous des fêtes en Angleterre; se réjouir dans ce crêpe; couvrir ces mitrailles d'un feu d'artifice; montrer notre habit de général là où l'ou a vu notre bâton de policeman; être joyeux; dé.lnser un peu à Buckingham Pnlace. Cela fait, tout e3t fait. Donc voy::ige à Londres. Préférable du reste au voyage en Crimée ; à Londres les salves tir~ront à poudre. Quinze jours de galas. Triomphes. Pro-
L'IlO~1J\lE. NI> ■ Il --- ---•-------------------------------------------------•---- ·monades dnns les résidences royales; à C.iritonHonse; à Osborn, dan~ l'île de \Vig-ht; à ,vindsor où vous trouverez I(•lit de Louis-Philippe à qui vous deYez votre vie et sa bourse, et où la tour de Lancastre vous parlera de Henri l'imbécile, et où la tour d'Y ork vous parlera de Richard l'assassin. Puis ~;rands et petits levers, bals, bouquets, orchestres, Rule Britannia croisé de partant pour la Sgrie, lustres allumés, palais illuminés, haraugues, hurrahs. Détails de vos g-rands cordons et de vos g·râces dans les journaux. C'est bien. A ces détails trouvez bon que <l'avance j'en mêle d'autres qui viennent d'un autre de vos lieux de triomphe, de Cayenne. Les déportés - ces hommes qui n'ont commis d'autre crime que de résister à votre crime, c'est-à-dire de faire leur devoir, et d'être de b,:ms et vaillants citoyens - les déportés sont là, accouplés aux forçats, traYaillant huit heures par jour sous le bâton des argousins, nourris de métuel et de coua~ comme autrefois les esclaves, tête rasée, vêtus de hai!lous marqnés '11. F. Ceux qui neveulent pas porter en grosseg lettres le mot galérien sur leurs souliers vont pieds nus. L'argent qu'on leur envoie leur est pris. 8'ils onblieut de mettre le bonnet bas devant quelqu'un des malfaiteurs, vos agents, qui les gardent, cas de punition, les fers, le cachot, le J. eîrne, la faim, ou bien on les lie, 1 • quinze jours durant, quatre heures chaque jour, par le cou, la poitrine, les bras et les jambes, avec de grosses cordes à un billot. Par décret dn sieur Bo11nard se qualifiant gouverneur de la Guyane, en date du 29 août, permis aux gardiens de les tuer pour ee qu'on appelle" violation de consigne". Climat terrible, ciel tropical, eaux pestilentielles, fièvre, typhus, nostalgie; ils meurent - trente-cinq 1'Ur denx cents, dans le seul îlot Saint-Jose ph - ; on jette les cadavres à la mer. Voilà, monsieur. Ces rnbâ.chag·es du sépulcre vous font sourire, je le sais; mais vous en souriez pour ceux qui en pleurent. J'en conviens, vos victimes, les orphelins et les veuves que vous faites, les tombeaux que vous ouvrez, tout cela est bien usé. Tons ces liriceuls montrent la corde. Je n'ai rien de plus neuf à vous offrir; que voulez-vous? Vous tuez,, on ·me.urt. Prellons tous notre parti, nons de subir le fait, vous de subir le cri; nons, des crimes, vous, des spectres. Du reste, on nous dit ici de nous taire, et l'on ajoute que, si nous élevons la voix en ce moment, nous, les exilés, c'est l'occasion qu'on ehoisira pour nons jeter dehors. On ferait bien. Sortir à l'instant où vous entrez. Ce serait juste. Il y aurait là pour les chassés quelque chose ,1ui ressemblerait ù' de la gloire. Et puis, comme politique, ce serait logique. La meilleure bienvenue au proscripteur, c'est la persécution des proscrits. On peut lire cela dans .Mad1iavel, ou dans vos yeux. La plus douce caresse an traître, c'est l'insulte aux trahis. Le crachat sur Jésus est sourire à .Judas. Qu'on fasse clone ce q-u'on voudra. La perséct1tion. Soit. Quelle que soit cette persécution, quelque forme qu'elle prenne, sachez ceci, uous l'accueillerons avec orgueil et joie; et pendant qu'on vous saluera, nous la saluerons. Ce n'est pas nouveau; tontes les fois qu'on a crié: Ave, Cœsar,ï'écho du genre humain a répondu : Ave, clolor. Qüelle qu'elle soit, cette persécution, elle n'ôtera pas de nos yeux, ni c.les yeux de l'histoire, l'ombre hideuse que vous aurez faite. Elle ne nous fera pas perdre de vue votre gouverneme1Jt du lendemain du co11p d'état, ce banquet catholique et soldatesque, ce festin de mîtres et de shakos, cette mêlée <ln séminaire et de la caserne dans une orgie, ce tohu-bohu d'uniformes débraillés et de soutanes ivres, cette ripaille d'évêques et de caporaux où personne ne sait plus ce qu'il fait, où Sibour jure et où Magnan prie, où le prêtre coupe son pain avec le sabre et où le soldat boit daus le ciboire. Elle ne nous fera pas perdre de vue l'éternel fond de votre destinée, cett-c grande nation éteinte, cette mort de la lumière du monde, cette désolation, ce deuil, ce faux serment énorme, Montmartre qui est une montagne sur votre horizon sinistre, le uuage immobile des fusillades d1J Champ-de-Mars, là-bas, dressant leur triangle noii·, le.s guiilotines de 1852, et, là, à nos pieds, dans l'obscurité, cev océan qui roule dans ses écumes vos cadavres <le Cayenne. Ah! la malédiction de l'avenir est une mer aussi, et votre mémoire, cadavœ horrible, JOulera ù jamais dan:. ses vagues sombres ! • . , Ah! malheureux! avez-vous quelque 1dee de la respoQsabilité des . ~m65 '? Qnel est Totrn len<lemain ? votre lendemain sur la terre? votre lendemain I dans le tomheau? qu'est-ce qui vous attend·? croyez-vous en Dieu? qui êtes-vous? Quelquefois, la nuit, ne dormant pas, le sommeil · de la patrie est l'insomnie <lu proscrit, je regarde à l'horizon I a France noire, je regarde l' é Lernel firmament, visage de la justice éternelle, je fais des questions ~ l'ombrn sur vous, je demande aux ténèbres Je Dieu ce qu'elles pensent <.lesvôtres, et je vous plains, monsieur, en présence du silence formidable de l'infini. VICTOR HUGO. 8 :wril 1855. ------------------------. L'Europe est entrée dans la confusion des conduites et des langues. Les peuples sout en pleine nuit, et les gouvernements eux-mêmes marchent dans l'ombre. Rien de clair, rien de précis, rien <lesûr, ni les pensées, ni les relations, ni les hommes. Quelq~'un pourrait-il nous dire de quel côté, dans deux IBois, souffleront les ,·ents? Voilà la Prusse et voiià i' Autriche, deux problèmes aujourd'hui, demain deux: trahis-0ns : l'une, qui se tient à l'arrière-garde, ne veut pas entrer dans les conférences : elle s'adosse à Pétcrsbourg pour garder le Rhin ; l'autre <1uicraint pour l'Italie, pour l<1,Hongrie, pour sa part de Pologne, fait la tête de Janus : elle signe d~s traités qui ne l'engagent pas ou qui ne l'engagent guères: elle -0uvre des débats et d·es protocoles qu'on ne ferme jamais : elle a sa main lombarde dans la main d11 Deux-Décembre, et sa maiu de Gallicie dans celle dn Czar. C'est la politique des fausses courtoisies et des lenteurs calculées. Qu'en sortira-t-il à l'heure dernière de la crise ? lisez l'hii;toire des Habsbourg et le Mémorial de Saint-Hélène. Quant à l'alliance entre les deux gouvernements de France et il'Angleterre, elle en est· aux premiers ennivrements, mais aux peu chastes amours. Elle va s'ébaudir dans les grandes fêtes, snns sou ci ni des granL morts de l'histoire ni <les morts de Crimée. C'est bien : l'Angleterre apprenclra bientôt cc que valent certains hommes et certains serments. Pauvre nation! elle embauche, à prix d'argent, en Piémont, en .Amérique, en Turq11ie, ponr se refaire une petite armée, et elle n'avait qu'une parole de tribune à jeter dans cc monde pour avoir cent peuples! C'est le plus triste suicide que l'histoire ait connu. Ch. ·Rrn .... 6 avril 185.5. Le gén6ral Wedell, espèce de ministre plénipotentiaire prussien, n'est pas:t:ncore de retour à Paris : il est parti pour Berlin le 31 mars, après une entrevue diplomatique avec !\if. Louis Bonaparte, et d1rns sop sac aux dépêches, il emportait une tJrécieuse missive <les Tuileries. La majesté <le céans daignait répondre, après trois mois, à trois lettres de Frédéric-Guillaume qu'on avait jetées au pania, n'Pspéraut pas convertir la Prusse à l'alliance. Aujourd'hui l'on est moins fier, et voici pourquoi. Le gouvernement anglais, sans s'expliquer officiellemeut et catégoriquement sur l'urgence et la nécessité d'une rupture avec la Prusse a, toutefois, laissé comprendre qu'il ne se laisserait pas entrainer à la légère, dans une guerre continentale. Saus doute, il est forcé de sauvegarder et de défendre pa~ les armes ses intérêts menacés par la Russie, mais il ne vent point irriter contre l'Angleterre, l'Allemagne qui .est un de ses grands marchés.; il a fort pirn dE: goût pou~· un.e ca~pa~He,. ~.ur. le Rhin. qui se ferait au profit de 1 empire, et, s1 l mqu1étai1te neutralité de la Prusse lui est un obstacle t>nOrient, les Français à Mayence seraient bien un autre danger! Le gouverneqient anglais est à ce poi11t décidé sur cette question, qu'il a donné mission à son représentant John Russell <lepasser p·u Berlin en allant à Vienne, et que si les.Conférences sont ouvertes, depuis le 15 mars, la Prusse, comme grande puissance, n'en est pas moins toujours libre de s'y faire rép1ésenter. Gela va plus loin : les instructions de Lord J oh-r-1Russell eont en ce -point tellement courtois~s et prudentes, que ce· foudre de guerre, expédi6 pour .en finir, n.e traVc1illequ'rwx moyens de paix, et que Bonaparte a fait partir M:. Drouin de L'Huis pour tenir, là-bas, haute.s et fermes les con<litions prôposées. Il est vrai que le même jour où il expédiait son commis Artabc1n, il écrivait à son frère d<'! Prusse. Mais, q11ine r·ecorinait là le double jeu de l'éternel parjurt? Il simule, d'une part, des courtoisies qu'il sait inutiles, et, de l'autre, i1 force la main aux alliés, dans l'intérêt de s•!s ambitions et de ses haines. l\I. Bonaparte qui ... mené à bien cette partie, contre le& ré-publicains loyaux et droits, ne la gagnera pas contre les vieux: diplomates <lela Saiute-AlliaHce. On s'aperçvit déjà, que ses ru ses ne lui pro:fitcut gufres mitt;1x, qn'à !.'oncle ses violcnecs, et le grand hypocrite baisse Jans l'opiuron ile celte bourgeoisie corrnmpuc qui ne voit dans la vie tp1e des affaires. Ot\ en est-il, où va-t-il, <lisent ces Talleyrand? il a dépensé l 00 millions, pour le rocher de Bomarsund, et il u'a p·ts entamé une seule des forteresses d11Nord: l'expédition est rentrée, les voiles basses. Au :&ridi,dans six mois, il a dépensé 200 millions, il a perdu cent mille hommes, et il est encore sous les murs de Sébastopol, et pas une porte n'est tombée ! Il se vante d'avoir entraîné la maison d'Autrirhe dans sou alliance, et cette lVhison d'Autriche porte publiquement le deuil de Nicolas, et elle garde, comme son gage, sans avoir combattu, les provinces dauuhienr1es, et pa:r ses lenteurs calculées, plus redoutaùles qu'une francht: aggression, elle condamne l'Anglt:terre et la France à gaspiller leurs forces en Criméè ! Quand ces hommes du veau <l'or commencent à discuter un gouvernement, eux les payens, eux les valets de tons Jes gouvernements, c'est qu'ils ne lui croient pas une vie sérieuse et de bien longnes destinées. Le peuple, lui, souffre beaucoup, et dans ses instincts militaires qui ne sont enc@re que trop ardents, et,dans ses , affections privées qui saignent aux catastrophes de cette guerre où l'on r. déjà sacrifié tant d'hommes inutilement. Les ouvriers des faubourgs disent qu ïl vaudrait mieux. avoir à la hampe des drl.lpeaux des corbeaux que des aigles, pi.1isqu'il n'y a q11e des morts, et ils regardent passer, avec m~pris, tonte cette vaietaille cle Cour, qui voudrait être de guerre, les Cent-Gardes, les Guides, les aides de camp, les pages, bataillons d'appareil, qui promènent leurs brillants uniformes en d'innocentes revues. Il y ~ eu tournoi de sacristains, cette semaine, et Paris a ri. M. Montalembert accusé, nous devrions dire glorifié par le frère Veuillot, d'avoir anathématisé la liberté dans l'affaire du Sunderbund, ii'I. Montalembert s'est fa~hé comme un Odilon, et il a requis, en vertu des lois de Septembre, l'insertion entière du discours cité, mais falsifié par l' Univer.~. Cet homme des conseils secrets de l'Elysée pendant la Présidence, cet accusateur général de la liberté, lorsque la guettaient le:- dssassius de Décembre, revendiquant aujourd'hui la défense de la iiberté ! C'est le dernier scandale de la parole, et nous aimous mieux le hideux Veuillot, accroupi dans son bénitier aux vipères, et <lelà jetant sur le siècle qui passe, ses cyniques apologies -de· la roue, du bûcher, des- saints massacres. Celui-là du moins rend un service; il fait vivre ics saints mépris et les chastes. horreurs da11s la conscience humaine. Il est l'araignée, la grosse ara.ignée de rornbre et de la voûte catholiques ! . M. Louis Bonaparte est aujourd'hui, dans l'enivrement. Il peut, enfin, venger les griefs, les humiliations, les douleurs de ces jours d'exil, où son étoile allait, chaque semaine, en marande, chez les pawnbrokers de Londn::s. On tapisse, ou dore, on peint, en son honneur, dans tous les palais royaux de l'Angleterre. On veut renouveler plllur lui et pour madame Eugénie le camp du <lrap d'or. Les salons disent, ici, que madame Tnssaud, qui est le Curtius femelle des trois royaumes, désirerait offrir à la majesté, les petites reliques de Sainte-Hélène, qu'elle avait achetées, jadis, en <lesttmps moins prospères. Les tapissiers, peintres et doreurs travaillent aussi pour le couple, en Orient ; à Constantinople, à Scutari, dans tous les palais du Bosphore, on badigeonne. Peine perdue . La campagne d'Orient n'aura pas lieu. La peste fait peur! C'est grand dommage, en vét'ité, car la dame impériale, (style anglais) devait pousser jusqu'en Palestine et visiter le Saint-Sépulcre. Quel magnifique exemple, pour la Catholicité ! Ces gens-là ne respectent rien, pas même !es tombeaux. L'opinion publique est lente à se former, à se relever. Toutefois, de jour en j.our, les sy ptômeséclatent et se multiplient. Voici eutr'autres une chronique de département insérée clans la Presse du 5 avril. Vendredi 30 mars, un service funèbre a été célébré. en l'église paroissiale de Clamecy (Nièvre), pour ·le repos de l'àme d'Alexandre Dominique Guerbert, décédé le 4 janvier dernier, à la Guyane française, où il était transporté pour cause politique depuis 1851. • Une foule compacte de personnes de <liverses nuances d'opinions assistaient avec recueillement à cette pieuse cérémonie. M. Guerbert laisse uue jeune veuve et trois petitil orphelins dignes d'intérêt. J. J. Voici encore un mort; voici encore un assassinat. - Qu'avait-il fait ce martyr, ce Guerbert qui vient de s'éteindre sous le soleil tropical, au milieu des forçats, et forçat lui-même? il avait, en 1851, accompli le devoir le plus sacré du citoyen: il avait <léfen<ul la loi. • Le journal la Presse dit qu'on l'avait transporté pour ca1~sepolitique. Ne croirait-on pas qu'il s'agit ici d'u11enuance Barrot ou Dufaure '? La cause politique, en 1851, était grande comme une civilisaqoo sou verni ne et libre ; c'était le respect <le la foi jnrée, dn serment; c'était la moralité h!1maine qui est plus haute et plt1s sacrée que les sociétés et le~ gou'-:,emements.
C'est pour cela qu'on a transporté Guerbert, c'est pour cela qu'il est mort; et celui qui i'a tué, qui l'a supplicié lentement, dans son âme et dans son corps, s'appelle Louis Bonaparte. La victime laisse une veuve et trois orphelins sans pain : le meurtrier est empereur. Voilà la justice de ce temps, mais les temps passent et les justices reviennent. C. H. La Société Anglaise des Amis de l'Italie vient de suspendre ses travaux, ce qui Yeut dire qu'elle vient de se dissoudre et d'ab<liquer pour ne pas nuire a11 gouvernernent entraiué dans la très précieuse alliance Autrichienne. Ces sortes de So{;iétés Philantropiques pour l'Italie, pour la Hongrie, ponr la Pologne, la Grèce, etc., ne sont en général que des ombres: elles n'entrent jamais, sérieusement, daus [p. <lev )ir act}f, et ne jouent guères que le rôle des pleureuses. 'foutefois, il y \1 là un sentiment, une protestation morale, une manifestation de solidarit~ qni garde, présentes à l'e~prit dn peuple, les saintes c~uses et les lég·itiqiités sacrées: à ce titre, nous regrettons que la Société des Arnis de l'Italie ait cru devoir disparaître en un moment, surtout, où l'Angleterre mal engagée dans ses allian(;es peut être surprise, du jour au lendemain, par d'éclatantes trahisons. ' Jose ph Mazzini a écrit au Président de cette Société ; sa lettre est sans colère, sans amertume, celle d'un homme qu•ont frappé, sans l'abattre, des désertions _bien plu~ tristes et des coups autrement sérieux: Nous regr~ttons de ne pou voir publier en entier cette lettre où l'Angleterre pourrait trou ver les bons conseils, si l'Angleterre savait écouter et voulait lire : 1mlisen voici les conclusions : MAZZINI AUX AMIS DE L'ITALIE. Ami, ... ... ... ... ... ... ... ... ... ...... ... ... ... ... ... ... ... ... ... .... ... Athées politiques, adeptes de cette école matérialiste dénu6e de base, de vie, de mouvement, qui s'incline devaut les fantômes de réalités cl'un jour, .trahit réternelle v~rité, et a condamné à la dissolution :es grandes monarchies cln passé; déshérités de génie et dépourvus de cet amour fervent, profond, dévoué ile la patrie qui est le génie du cœur, ils se sont ( vos hommes d'Etat) lancés dans la guerre comme ils tentent aujourd'hui de s'en retirer, étourdiment, inconsidérément, sans plan arrêté, sans dessein longuement médité, san-s préparatifs sérieux, sans aucune pensée <l'avenir, attendant tout <les circonstano:s, des ·événements, du hasard, de b valeur ,le ces soldats dont 1ls aventurent dédaigneusement la vie. Leur objet principal, ce n'est pas de vaincre pour le bien de tous, d'assurer une paix ju,ste, honorable et durable, mais de maintenir partout l'état de choses ac11,elet d' empicher les nations opprimées de st soulever. Ils vous traitent en aveugles à la remorque cJ.u Deux-Décembre, que naguères vous accabliez de vos haines et de vos mépris, et acceptent de lui la haine de la démocratie, h défiat1ce <le l'appui populaire, la terreur cle toute nation qui se lève, et les tendances vers l'Autriche qui, fatale à l'oncle, ne le sera pas moin8 ·pour le neveu. L'alliance autrichienne n'a pas été pour eux un l!,ccroissement réel 1 b force, ils savent bien que la première bataille del' Autriche serait le signal de notre soulèvement et condamnerait 'S2S forces à s.eb'.>rue.r à la guerre intérieure-ils n'y ont vu qu'une garantie de notre inertie. Ils ont vouln avoir l'Autriche, non à cau;;e d'elle-même et de ce qu'elle v:.mt, mais parce qu'elle est lïncarnation du slatit quo, la pierre fondamentale du <lespotisme européen. Ils ont voulu jeter le décourageme11t dans nos rangs; ils ont eu peur des sympathies populaires qui nous entourent; ils ont voulu donner un témoignage public <leleur séparatio11 d'avec les nations frémissantes; ils .ont voulu enrlormir les esprits de la. Pologne, de l'Italie, de la Hongrie. De là cette persistance honteuse, servile avec laquelle ils ont recherché pendant plus d'une année l'amitié clu maitre de Haynau et de Windischgraetz; ,le là cette fiétrissante soumission ayec laquelle votre diplomatie a accepté Vienne au lieu de Constantinople comme siège des conférences. De là le refus des sympathies des patriotes du continent, l'abandon de la Pologne, l'adoption des mesures de guerre les moins ratiounelles, le sacrifice de votre armée et la fatale issne de l'entreprise. • N'attribuez point- mon langage à des griefs personnels. Je ne parle pas ici comme Italien. Je ne désire, je n'espère rien pour l'Italie que de l'Italie elle-même. Si mon pays est encore aujourd'hui incapable de r.onqué,rir, avec ses propres forces, l'unité et la lioerté, c'est qu'il n'est pas mftr pour elles. Je parle corrime si j'étais Anglais et poussé par cette affection sincère que j'éprouve pour votre ;pays. Ma conviction profonde, réfléchi'e, c'est que votre L'HOJIME. alliance aveo l'Autriche a été jusqu'ici et est encore la cause principale de vos erreurs, des contradictions dans lesquelles vous vous égarez, de l'impuissance rlans laquelle vous êtes et vous serez de vaincre dans cette guerre. C'est à cause de votre alliauco avec l'Autriche que vous ;ivez négligé le seul point Yuh;iérable cle la Russie,-la Pologne. Duc insurrection e11 Pologne menacer<1it la Gallicie aujourd'hui autrichienne. C'est à cause de cette alliance, que ,·ous avez refusé le concours important des officiers Hongrois, Italiens, Autrichiens qui se sont offerts à vous au commencement de la gnerre, c'est h cause de cela que ùes hommes comme Klapka ont du revenir de Constantinople découragés et désillusionnés, C'est à cause de cette alliance, qu'avec près cle dix mille exilés Polonais, prêts à vous précéder si vous leur offriez un drapeau et une espérance, vou:s en êtc» réduits à me11dier dans toutes l~s contrées des i,oldats qui veuillent se battre pour 1 'Angleterre. C'est à cause de cette alliance, qu'au lieu de suivre le plan naturel d'une campagne au-delà du Pruth et de suivre l'initi~tive d'Omer Pach1, vons avez laissé d'abord d'écimer vos troupes à Varna, par l'ennui et les maladies, pour abandonner ensuite les Principautés à des troupes étrangères et accepté à la tin le fatal plan bonapartiste de l'expédition de Crimée. L'Autriche ne permettait pas que les bayounettes fr'inçaises et anglaises vinssent brill'!r à la frontière de la Hongrie mécontante. C'est à cause de cette alliance que des agents tels que le fils de l'hospodar Stirbey se mêlent à vos conseils de guerre. Il n'est peut-être pas un incident de votre guerre dont l'origine ne puisse remonter à l'influence autrichienne qui domine tous vos mouvements. Et pour tout ce que, grâce à .cette -funeste influence, vous avez fait ou pégligé de faire, qu'avez-vous obtenu? L'Autriche a-t-elle tiré pour vous itn seul coup de feu? De ces six cent mille hommes que vous énumérez si complaisamment dans vos discours, combien l'Autriche en a-t-elle envoyé vous secourir en Crimée? Personne dans le Parlemeut n'a osé, au nom du 1iays, élever la voix pour demander au gouvernement <l'intimer à l'Autriche d'a_qir enfin, dans le délai d'une sem~ine, s011s peine ùe voir rompre la malheureuse ligue formée avec elle! li est étrange que deux mois et plus se soient écoulés depuis le premier janvier, jour où l'alliauce <levait dc:yenir offensive s·ans que les différents partis politiques s'en soient préoccupés. A quoi O\lt servi les associations ? A quoi les innombrables remèdes proposés par le sti-ffrage-.-.universel jusqu'au rappel d'un petit nombre d'officiers de l'arm/ie des Indes? Le bon sens et l'instiuct ,lu vrai qui distinguent la race saxonne, auraient dû se révéler dans un formiflable cri collectif : " Nous sommes las de vivre déshonorés, las " de nous soumettre 'it un triste principe; nous voulons " que notre bannière soit pure de tout contact avec li ty- " rannie ; nous voulons que uos soldats puissent mourir " au moius avec la conscience de do111,er leur vie pour ,; ul').ebonne cause; à ha$ .l' Au triché! à nous la Pologne " et les nationalités opprimées ! Que les Anglais soient • " libres entre les hommes libres! al-ianclonnons la Crimée, " que le Pruth et la Baltique devienne .t nos bases d'opéra- " tions. Que Dieu, les peuples, la liberté et les destins nous soient en aide !" Telles dcv, aient être les premières lignes de votre programme d'agitation, appuyées sur la publicité immédiate des t·elations diplomatiques et internationale$. Sans elles je crains bien que vos efforts ne soient impuissants. Dieu éloigne cet augure! Mes paroles peut-Nre sembleront acerbes, irréfléchies; mais cette amertume est la conséquence d'affections désiliusionnées. Depuis longues années l'Angleterre a été pour moi une seconda patrie, la terre dans laquelle, hors l'Italie, j'ai répandu et trouvé le p1us d'affection. Quant à la sagesse de mon langage, le temps la jugera. Je suis étranger et je parle en faveur de Nations étrangères; mais malheur à l'Angleterre si un pareil motif pouvait affaiblir pour elle la puissance de la vérité, quand la vé'rité est dans mes paroles. Un jour, dans le temps de la Rome impériale, un étranger, un esclave affranchi prononça sur un théâtre public ce vers si connu : homo sum, nihil humani a me alienum puto. Un a·pplaudissement unanime éclata au milieu de ces propriétaires d'esclaves, les chevaliers et les patriciens. Ce que Tacite avait appelé la consciente dn genre huma.in venait de trouver dam; le théàtre son expression et son triomphe. A vos chefs, à vos hommes de Manchester je préfère Il}eS ,vieux Romains. De leurs applaudissements, surgit nn·e nouvelle ère religieuse, émancipatrice. De ce mot des premiers, nous n'écoutons pas les étran,CJers, de leur indifférence dédaigneuse pour les nationalités étrangères, je n'ai pas vu sortir d'autres fruits que l'insuccès, le déshonneur et la mort de quarante mille valeur.eux-enfants de l'Ang'icterrc. Giuseppe MA2'z1~1. Mars J 855. DERNIÈRES NOUVELLES. M. Drnuin 'cleLhuis est arrivé à Vienne, Vendredi soir; mais les conférences •étant suspendnes, le ministre.-plén1potentiaire <le M. Bonaparte n'~ pu prendre lang-ue que chez M. de Bourquenev. La Pr~1ssepersiste à nè pas prendre sa place, co~- me grande puissance, ~ Vienne, dans la condition d'infériorit{> que lui font les alliances déjà conclues. Les conférences 011t dft s'ouvrir <le nouveau, le 9 on le 10, à moins; pourtant, ce qui est dans la politique russe, que Titoff et Gortschakoff n'aient point reçu, à cette date, les dernières instructions de leur gouvernement. Ali Pacha, plénipotentiaire turc, est arrivé comme M. Drouin de Lhuis. • On ne sait rien ou presque rien des protocoles déjà commis, dit le çorrespondant dn Thne.'i. Les extraits du Constitutionel et des Débats i-ont inexacts: il y a plus de vérité dans les n'.,vélations du Danube, journal autrichien. Mais le public se perdrait <lilns !e dédale des paperasses. Rien de nouveau du théâtre de la gunre, la dernière sortie faite par les Russes, sur toute la lign ~ des tranchées, est représentée, dans toutes les correspondances, comme une véritable bataille. Le; dépêches officielles françaises portent six cents hommes tués ou blessés, et et deux mille Rnsses, Les dépêches russes donnent l'inverse: c'est dans l'ordre, mais jusqu'ici, il faut l'avouer, les bulletins de l'ennemi étaient un peu plus francs que ceux des alliés. 011 annonce que l'Amiral Perr,rnd va prendre' le commandement de l' Escadre françuise, daus la Baltique. La fiottf' anglaise n'est pas encor.e entièrement ralliée, d le banc d.e glaces fait barrière. Une nouvelle assez g-rave, et que nous trouvons égalenwnt dans le Times, nous arrive <les EtatsU nis. Des raccoleurs embauchent ù New-York et dans les villes du Sud, pour le compte <lu gouvernement anglais. Ils donneraient d'après les correspondances 30 dol. pour l'enrôlement, P-t g·arantiraient 8 dol. par mois à chaqne homme. Si l'Angleterre qni a déjà payé Q5 • ou 30 millions pour les 15 mille savoyards, fait de si belle:; conditions aux Iankées, la guerre lni cotitera cher. Il n'est pas bien certain, ci'ailleurs, qn'elle réussisse aussi bien dans le nouveau monde, que dans les pauvres montagnes de Piémont et de Savoie. Voici, en effet, ce que nous ,trouvons <laus le Pro.grès, jonrnal français de New-York . " La publicité donnée aux opérations de recrutement pour l'armée anglaise en cette ville a mis, il paraîtrait, l'entreprise en désarroi. Cependant, messieurs les agents anglais ne manquent pas d'imagination, et ils ont, cÎit-on, l'intention de poursuivre leur œu vre sous une autre forme : ils demanderaient des travailleurs pour des compagnies de mines de charho11ou de canaux; et, lorsque ces travailleurs se présenteraient, on leur offrirait d'entrer au service de Sa Majesté Britannique. Mais cela même serait assez difficile, car l'attorney de district. dans la lettre qu'il vient d'écrire à ce sujet au marshal des Etats-Unis. rappelle la deuxième section de l'acte de neutralité de 1818 qui enlèvt~- rait cette dernière facilité aux enrôleurs. })'après cette section, l'individu qui partirait de ce pays avec l'intention de s'enrôler hors des limites des Etats-Unis pour le service d'un Etat étranger, serait envisagé comme coupable de conduite criminelle, et passible d'une amende n'excédant p.asmille dollars et d'un emprisonnement ne dépassant pas trois ans." Si le gquvernemer;it des Etats-Unis, et c'est son intérêt, comme son devoir, tient la main au respect de la loi, la traite sera maigre et les enrôleurs ne se hasarderont pas longtemps. Dans la Conf~dération américaine, les hras sont le capital le plus actif et le plus demandé : entre les forêts et les océans du nouveau monde, il n'y a pas de trop plein comme en Europe. Les Cortès espagnoles sont toujours à la grande préoccnpation financière. Le projet de loi présenté par Espartero contre toute délibération de la garde civique portera, dans peu,· ses conséquences. Les hostiliths sont ouvertes: le divorce n'est pas loin. Le génbral We<lell, qu'on attendait à Paris; rentre dans son gon vernement militaire, et la Pru,sse, disent certaines correspondances allema'hdes, a fait un traité d'alliance offensive et défensive avec 1,a Russie. Elle espère entrainer dans l'alliance du Nord la Confédération germanique dont les craintes sont aussi vives que les sieqncs à Fendroit du Rhin. L'Autriche cherche à faire diversion, du moins~ pour la forme. Toujours est-il qu'il faudra bien, avant peu, s'expliquer et prendre parti._ '
• L'HO \i M E. -·----------·· -·--------··- ·-·- • ·-·----------------- VARIÉTÉS. REVOLUTIONS. Lorsqu'on im,1gi:1ad'écbircr nos rue::; au moyen <lelanternes garnies <ledrn11dellcs, et-ttc iuvcn.tio:t parut si admirable que le gouvernement fü fr,tpper u1w m0J«i'.le en son honntur. Cependant celte beile chose u'éU.it p:is rlc:,- tiuée à foun:ir une lougue carrière. D,~jà ea ] 8~ 1, quatre mille ci1:q c-ci.t.; tn'nte-trois rén:rl;2rc's rép~,IJ(Lirnt tue lueur discrète dans les rue::; et sur L:s pl:!c, s de Paris, et cc notable perfoctioirne1m•nt 11c datait ccpt:n,b:it que de cinquante-sept a1Js. Ainsi le nombre des ré1·crbèrcs s'était, en moyenne, accru <le soixantc-dix-lrnit par an! C'éî.ait fort Le~u pour cette regrettable épnque. Et que pouvait désirer apr.ès cela l'ami d'un sage progrès? 1l pouvait désirei' que k·s révcrLères se multipliat;Sent un pen plus vite et que s'accrùt leHr ponrn;r éclairant. A ces conditions il se fût tenu pour•satisïait. Est-cc ai1;si qu'on a proc6<lé? Hébs non,! il est clcsesprit.; in(p1icts, :~rides <le changeme11ts profonds, immédiats, <JLl'i, au iie:1 <lesuin-e les roules battues et par lù même foci!cs, en rêvent <le nom·clles ; ces perturbateurs prévalurent sur les hommes ' ' <l 1' , , • • 1 ' <, or re. _'.,nconscquence, on etc!gn1t es ré\'i.!1'00r<·set 011 alluma les Lecs <lega.z : Révolution! K ous aYious, comme moyen de transport, le., rlili,;cnces, un beau moye 1 qui transportait d'a<1rniration l!Os pères et nous-mêmes dans 1~otrejeunesse. Quand en 1835, nous mon1io11scll!.nsla dilige11c::de Paris h ~trasbourJ', et qt1c nous pou,·ions uous <lire: si un essieu n~ su Lri!:ie,si la route 11'.:st ro:nt iuonrl~c ou défonc6t', si la ,·oiture 1,f: s'embou.rhe, si les voleurs ne nous détrou1--s0nt, si nons ne v,)rsons pas, si, lors:pc 11ous arii,·erons à un relai, les chevaùx dont llous anrous bcsoi11 lle sont ra, d:1:1sles champs occupés à lubo1.1rerune pièce de terre on i: rcutrer une récolte, dans soixa11te-six heure, 11ousanro!1s f:tit nos C(;nt vingt lieües; co1nt;1e110usl•!Strou\"i.ons bien 1.0111::1( c:; ce:; <lilige1:ces! ces célé:ifères ! cc, vélociLrcs ! et co:nmc nous p:·e11ionsen pitié ceux q,1i, just'..) un de:n:-siècle ,::tpara\'ant, en 1786, mettaient cel!t tre11tc-'1•èllXheures à faire le même trajet! Que cela nous sen:!hit be.1u deux lieues à l'heure! et que c'était bc'.lu en e[·t ! Que pouYÎons-nous désirer eucore? Quelques perfectionr1en~e1its dans leJ voitures, d:.i1s les harnais, quelques arnélior:itions dans les routl's, etc ... Point: on a d2teU ;es chevaux et chauffé la locomotive•: Révolution! Pour le servic_cde 11otre correspondancP, nous avions quelqnc chose de mieux encore, presque ;'idé,d, la rna!leposte, c'est tout dire, qni brülait le p,,v.Sarec nne \'ites,e moyenne de trois lieues à l'heure ! Le p:éto11h suinit ù·un œil én1erveillé jusqu'au tournant ,b la. route; c'était presque effrayant ! On arait donc b m:1.Hcp-o.,te, o:t a le télégraphe électrique: Révolution ! On anlit les uavircs à miles avec lescpcls ou étnit , r • , , 'E , ; • 11 pan-enu a w,rc 1e voyage o 1 urope C'l1 .'"'.:~1ert(JU(1!:,1,er et retour, e11 nne mên1c année ; on a les Ù.!te:.ux :'t rapeur qt1i Yont tl".l\·erser l'Atlantique en six jours: Hévo:u1i.on. On arnit. .. l\Iai; cela devieut monotone. PaïtJut le rnême fa;t: non lf: pèrfectiouucmcnt ,les élémc11ts ane:e:is, mais leur dépossc:;sion p:1r des é;é,11<'i1t,1;JOH\'Ca11xet, le progrès général est la somme d'u:1e multitde de révoiutions partidles. Dans chaque in<1ust,ie, une m,1cl1i:ieYie1:t faire révolution, challg-er les vrocéd~s cl., f,ibric:-:tioil, se )'Uüst.ituer ù l'ounicr, lui assigner u11e fonction nonvl'llc, plus douce, p1us é:e\·éc: snrveillanc<', assemblage, tr.:ïn,il de pr6cis:on, Dans to11tes, la machrne à v:1pcm ,t n,molacé ou rc,11·1la- , ... ' t cera comme rorce mctrice l'homme et k !):-nte. L'agricult1J1·e,longtemps en arrière cb l'atelier et de rusine, est à la vci!!e de subir égalc,nent cette c]ouble ré\·:ilutiou ; la machine à vapeu;- est ù~venuc l'âme de toute fcrr.1e c:nglaise bien organisée ; c'est elle qui b.t \es cér~nles, coupe les fo:n:;, !a p:1il!e, les rr:cinc,;, concasse les gra:ncs, confectioi1:,c le Ll"\l!Te. V;1.: multitude de m?.chines se chargent <ln travail de l'ourri~r agricole: telles sont les machines à moissonner. :1 f::.ucher, à battre, à rigoler, etc. Les villes sont de même révolutionnées. Des besoins qui sen1blèrcnt inconnus de nos p<~res,besoin cl',tir pur, de lurni:•rc, de soleil, d'eau, <lepropreté, nous forcent à rc1mmier, à refaire cc·s çit~s construites sans aucune idée d'hygiènc·ui de cornf9rt. Chaqul' jo·1r l'agricnlturc s'enricllit <l'une plante, c1·un arbu:otc, d'un arbre, d'une fleur, d'un légnme empruntés à des climats différents du 11ôtrc : la rrt'-o 1Tauh i.e botanique • V O l est révolutionnée (:t la gév1;-r:1phie zoologicpte l'tst également. La 11:iturea,·2.it mis ùcs barrières entre les peuples, la scie1,ce les renrerse; on s'apprête à percer, à e~cabder les pl1.1slwuts sommets Je l'Europe : Révolution dans la géogr,q.mic po!iticp1e. Le hbre parcours du ;._!obeétait entra\'{- par la di!-positio;1 de -:erti;.incs terres, on jette u11 chemin de fer à tr:lvers l'isthme de Panama en atte:idant qu'on le perce; on va percer l'isthme de ;:511t,z: R6rnlution dang la géographie phy~iq~:e. C-ut 1:11 nou1·ean-rno11tlequi s'orgm1i-,;e à côté <le l'ancien, par ,·oie de snh:;t:tution, de trnnsform,tion : r6volutiomwi l\·:tl ent. An ::-:..:ill de la même sodété, denx organismes cfüîére1rts sout dnnc en pré.,ence, en lutte: l'un ancien, <lt:puis lo:!gle11:ps achev6, non susceptible ùc dëveloppemcnt; l'antre t1ès jcu11e, incomplet, 011 voie cle fo-:-mation, mais d'un ordre iuco111p,m1blementplus élevé que le précédent, et absorbant à. i,on profit, au détriment <lu premier, uue pvrt cle plus t·n pins en plus large de la sère commune-; capitaux, tra,·ail, inteiligen~e. A mesure rp1eceli,i-ci se 1léveloppc, celui q11i l'a _précé:!é ~'amoindrit; <lès ~u:: l'un de ses upparl ils est en état de fonction:ier, l'apparl'il corH!'.,pond<int cl1,·z l'autre ce.,se tl'agir, s'atrophie, est réso:-hé; et quar.cl ic nouvel orgu11isme sera complet, il ne resteta plus rirn de l'a11cien. • C'est-it-<lirc: que ln société r:011soffre un ·spectacle anaiogue ù celui que pr2~1,te 1rn ètrc it méramoqihoses au rnometJt où il p,t:::;ecl'u:1e fo: 1oe à une autre plns éleré:e. C'est qu':.·n l''.r'et, le gc1:1c lJ11mai11rst 1mêtre Ci. métamorphoses. 1\près a,·oir véc.-u un cert.1i11 tc·rnps s:ius une fornie, dc-sforces l<;:,gternps latcutcs on ohsc;1res se manifest~nt e:1 lt.i :.v.-c écl,;t; il 11cq11ier<t le noun:>aux or:,. 1 ga1:es, de sorte quïi est c:i11-.t:ttnq1entautre s \ns cc,sr::r <l'être to11j<1unle mf:me. Ces m&ta1,::irpho~l:sso,1t ce que j'ap?e!lé des rérnlution:-, le:,quelles continueront bncore <l'r.Yvi!·lirn a1i-r/-squ':tHC le bronze des cano!ls o:i aura forn!n les statues <les héïOS de b p:iix. Q1:;1:Hl 0;1 r, 1ip:·oche l'un de l'autre le p::i~sé, le présent et l\t\·c;1ir; le p'.lssé si animé comp .ré à la situation actue!lc, si lent cornr.;ré à l'aYcnir I Qua11t!,aux ténèbres, à. • l'engonrdi,serne11t ùu préset!t, on voit snc,écler l'éclat et la féconde a 6 it;1tion de Lrre111r, uc sernble-t-il pas que nons sommes rnaintc11anLà l'état de chry,::iliclc·? N 'usé-je poi11td'un~ figure très exacte si je dis q:1'ellc va prenclre <les ailes, r.:ette soçidé p:iur l"usage de laq~telle s'org:1nisent e11cc m:iment la locomotiirn :\ \'apenr et le ~télégraphe électrique? et aura-t-elle ric!l ù enrier au lé1)i- .\optère en 1',:itcl'écLt et de magnificence. cette société q u! cl i~pO'>C'T:l du daguerréo~ype, cc l'hé liocromie, de la ga:vanopla~ti", clc ïéclairage é;ectriqne, ùc ces gisements de méta,tx précicnx dont 1.t ::léconvc·rtese 1nu!tiplie si rapide.,1ent; glli saura fabriqner des perles fines et des pi('rrc-:::prfcieus(:s, cini tra:11;:·onnera les bois vulgaires en bois 111:1;;r1ifi<Juets,fera des étoffes de prix avec le grès <le fontfjnehlet!n. Cc sn'elle sera, nul ne saur:.iit le dire ex:tctem0nt, mais on en prend une idée très favorable qnand on compare ses moyens d'action à ceux des sociétés autér:enres. Taudis q11e ces dernières n'eurrnt i1 leur disposition qnc la force nécessairement lir:.ütéc <lel'hom111e, l'avenir disposera de tous 1es agents inanimés. Les sociétés antérieures 11c co1rnnrent qu'un très petit nombre des matières premières que récèlent les trois règnes de la nature, la ln société future a pour point de clépart l'invcnLtire complet de tous les êtres et de toutes les substances. Celles-là 11espécu!:iient que sur uue étroite panie clc la· sut face du globE.!'e, t ce!le-ci spéculera sur l'exploitation de toute la terre. Enfin, les premières n'associaient qu'un petit nombre de nations à l'œuvre ùu progrès, l'autre aura tout k ienre hum:iin pour coop!':rnteur. V1cT01t McuKrnR. JE~ V'JEN{'i_,E A l' Imprimerie ei Librairie wûverselles, l9, DORSET STREET, SAlNrf.HÉLIEil (JERSEY): Ou par cormnission à LO.\. DHES, à la Librnirie Polonaise, l 0, Greek street, Soho Square. D.\KGEHS TO E:'.'TGL\.~D OF TIIE ALLIANCE: \VITH THE MEN OF rrHE COOP D'ÉTArr. To which are arlded, the: personal confessions of the 7?ece)//bcr Couspiralors, and some biu,r;raphica't nolir;es ~f the most 11oforio11sof iÎlem. Uv VICTOlt SClIŒLCHElt, R~p,csentativc of the People. Ouvra_r;es imprimés en polonais. LUD POL~KI \V EMIGRACYI. 18:35-18-16. 1 volume grand in-8., à dcnx colonn~s. - Prix: IO sh. PROPAGANDE RÉPUBLICAINE. VICTOR HUG no n· • lSCOll rs ■ prononcés à Je1·sey, au il,111q1iet du. :d) • Novembre 185-1 (2-1-eanniversaire d-e la Rév1,!11tion polo11aise), et ù la rénuion <lu ~-1 Fév: ier 1855 (7e auniversaire <le la Révolution française de 18~8). Prix : Un exempbirc, Id. (2 sous); cent, 4s. (5 fr.) HOTEL DU PROGRÈS. -CAFÉ RESTA U IlAN'l\ T~:JU par .J. LOH.G G ES, proscrit français. - Dîner à la carte à toute heure, 21. Great C'1rnpd Street, Oxfort Street, Soho SquJre, à LON DRE~i. 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' l . .J b" l Les semc,les sont fixées avec du ].;,ton rt ne Il monle aussi les ornements les staturs et 111rpour es person1a,s qm .-01111ront icn e 1 •.. . . , • , • - 1•· é··· • • , . f • • , • ' ,- • p BE(TIN , ~ ·,. t, Q H~i· . r,, l , 1 , . , , . :11ssent anc,me a,pentc m a ml ,ieur ni al ex- ourn1t des cp:·enves a ua prix modére.--20 Don- • u- 1. • , 1,egoci,,n ,L ..,t,. 1: 1er ,1 c < (' c!rn!';ICrne leurs rntcrct~. (Ecnre franco). térieur. - On peut marcher à l'eau sans nuire à la strcet, St.-HéiiC'r. ' Jersey', GO,Upper Don Street, agent et re-1-- . ---------- solidité de la cha•1ssme. présentant de plus de cinqu:.rntc maison;; l:o-i î''if":f}n ~ i'l"'•i~ fftffi';,~i' JERSEY. t1orablc:sdc_Fr:rnce, Belgique, Suis~~· Italie,i t'!Julv~rh.a ~l~tt"'~' , , Prnsse, Suc<le, Al!tmngnc, etc., a rnonneur A LA RECIPROCITE. • Excellente Table d'Hôte, d ,. f n11\f J , • l'llOSCIU'l' IT.-\.Ll:·:X, ,, A 101h. l h. et 5 heures, f b rn_o;-mer C • ~·s~lC60Cl:\lllsln, :-:111t··urs, w ·\. 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