.. J I -SCIENCE.- -SOLl DARlTR.- JO-URNADLELADEMOCRATIUENIVEllSELL~~- W J S. 1\IRRCREDI, 4 AVRIL J 855.-2e Année 1 (Jersey), 19, Dorset Street. - Les manuscrits déposés ne seront I ANGLETERRE ET CoLONTBs : pas~·e1Hlns. - ÜN s'ABONNE: A Jersey, 19, Dorset street. - A Un an, 8 shilli11gs ou 10 francs. Londres, chez M. STANISLAS, 10, Greek-street, Soho Square.-A Six mois, 4 sh. ou 5 fr. Ue JJ nari;u1,Z ;uu.•a.i.t ;na»e ~04(,j cuu• @~auaiu1e. G , (S • ) I 'I C 1·b • G ·11 'l' Il 11' • • 2 1 2 f 50 Poun L'ÉTRANC/Elt: Un an, 12 fr. 50. Six moi~, 6 fr. 20:i. Trois mois, 3 fr. 50 c. " e1w1Je uissl" , c 1ez .v . orsat, 1 raire, rue u, aume- e . - rois mois, s 1. ou r. c. Toutes lettres et c0rrespon,lanccs ,loivent être-affranchies et llelgiq_ue, _:lwz_ tous les libraires. - A Madrid, cl11•z Casimir CHAQUE NUMÉRO: · 1 adressées an bureau de l' Imprimerie U,,iversellc à St-HGlicr i>lonrner, JJbraire. 3 pence ou (i sous. 'J'o~s~ R~~8 ~~ bQn11111en1,11?~ut 11e 1:uiSenll i~•~--a.va.u~(.~. 1\'I, Loms Bonaparte vient d'honorer, à sa façon, la mémoire d'nn cousin peu regretté, l'Emp('renr Nicol;1s. L'oraison funèbt;e a paru dans le Monitew·, organe officiel <le la parole impériale, et qni est tonte l'éloqoenee, tout le géni2 de la patrie, depnis la nuit de Décembre. En cet écrit é.lllX formes hautr1i11es et qui voudrnie11t être lapidaires, lVI. Bonaparte livre tout entière, sa pensée sur l'homme et sur le g·ouvernement. Il trahit là tout. son penchant pour ces autocraties monstrueuses qui dégradent l'espèce, entrainent aux folies terribles, et font-de la civilisation, un hasard, une cltance, 11n problème, en su-- bordonllant au caprice d'un seul toutes les forces actives <le l'humanité vivunte. l\f. Bo:iap:1rte et son scribe admirent et glorifient da11s Nicolas cettf' puissance absolue, épounrntable majesté <ln 11énnt hnmain foit dieli et qui nous a donné, il y a près <le deux mille aus, la hideasc g·alerie de :Suétone. Cela <levait êtrn: l\'I. Bonaparte se reconnaît, et se g-lorifie dans le mort. N'est-il pas, en effet, comme l'était ce César aujourd'hui poussière, un de ces amanls sombres et dissolus de la force qui vont à la domination par tnus lfü, crimc,1s? N'a-t-il pas l'idolâtrie libidineuse de la puissa11ce aux coup()s pleines, et sa vie n'est-elle pas là qui porte témoig-,iage de l'épilepsie céc;arienne? Ces natures qu't,nivre l'c.1mbitionde la force et, qui se v,rntrent, sensuelles dans les voluptés de sa puis~ance, sont toujours des natun·s basses, misérables, quoique de grand org-uei!. Les collsciences sévêi·es, les esprits fiers, les' âmes libres les voient passer avec dég;oû t, <la11sieur faste, 011 les plaig1wut comme affligées de h,rnte folie. Il n'y a qne l'iustinct grossier des multitudes qui se laisse éblouir: il n'y a que les gladiateurs qui les salueut ! M. Bonaparte, après s'être miré dans ce g-rand orgueil, en ~rai Na1:eisse impérial, a voulu juger le mort, et il a <lit que le crime de cet homme était de n'avoir jamais pardonné. Le jugemeut e:.t vrai; l'histoire l'a déjà gravé snr S'Jn feuillet des châtiments, et la voix sort unanime des cachots, des déserts, des patries, des tombes; mais était-ce bien à l'homme qui a fait cent millP proscrits ou captifs, à porter l'arrêt de justice contre l'empereur des Sibéries '? Nicolas Romanoff avait trouvé sa maison ,faite et sa pnissance établie. La servitudt: et l'oppression qu'il a maintenues, et même ag-g-ravées, il ne les avait point fom.ées; c'était l'héritag-e des siècles, la tradition vivante, le legs infâme du temps. Il a gouve;·né ses peuples-troupeaux, en despote implacaple et qui ne sait, ni la pitié, ni la pudeur; mais il n'avait pas constitné, du moins, il n'avait pas fait, il n'avait pas volé le domaine. , Sa mémoire restera don1.;, à jamais exécrée, comme empereur sauvage et comme bourreau, . mais elle n'aura pas ù snhir, dans la longue expiation de l'histoire, la terrible respons<1bilité d'avoir inventé les haillons, les supplices et les échafauds. Il avait trouvé tout le mobilier sous sa main ! 1\1. Bonaparte, lui, s'est jdé sur une civilisation qu'il avait ù garder, et qu'il a pillée, mutilée, succag-ée. Ici, le pa1jure a précédé l'usurpation, le ba11élita fait l'empereur. M. Bonaparte, traitre à son serment, cou p:ible _ de haute trahison, violateur de la foi publiciue et de ses colllïats, M. Bonap,_.rte qni a orgauisé l'assassinat, le guet-apens, les tnrnsportutions, et qui a <lesproscrits par toute la teïre, comme des captifs dans toutes ses geôles, M. Bonaparte, meurtrier nocturne <le la grande France, est-il moins coupable et moins hideux que (e dernier maître-héritier dé toutes les Russies? La ·conscience humaine a déjà dit non, et :M:. Bonaparte n'a. pus droit de juger un mort, même ce mOTt ! Charles RrnEYROLLES. LA. POLrrIQUE CONSTITfYrIONNELLE ET LES NArrIONALITÉS. Dès le début de cette g-uerre-mensongf', il n'est pas un républicain en Europe qui n'ait compris qne les peuples, c'est-à-dire la Démocratie était déic:iHtéressée dans une querelle entre l'autocratemoscovite et l'empereur du coup d'Etat, le tzar Bonaparte. Si 11ous nous sommes réjouis de la guerre d'Orient, ce n'est pus dans les gouvernements que reposait uotre confiance; mais, sachant par l'expérience de l'histoire qn0. les rois ne sont bolls qa'à se dévorer entr'eux, nous avons placé nos espérances dans la logique des événemenfs, plus forte (]Ue les combinaisons politiqut>s, plus implacable que les bHyonnettes disclpliuées <lu despotisme Mais, en d~bors de l'exil, à côté du parti révolutionnaire proµrement diî, un grand, un puissant parti qui s'appelle la Polog·ne, qui s'appelle la Hong-rie, qui s'appelle l'Italie, le parti des Nationalités, en u11mot, ue pouvnit pat· la force même des cho.;es, rnis0t1ncr la situation avec le même calme, avet; ie même clésiatéressement que nous : obéissant à cette loi de nature qui pousse les êtres ·qui'ne veu!eut pas mourir à chercher une bran::he de s,i!ut même dans la pins frèle espérance, ces grandes déshéritées de l'histoire tournaient avec anxiété leurs reg-ards vers l'Angleterre Constitutionnelle et Libérale et imploraient d'elle leur saint. ~ N'était-il pas question, en effet, de mettre 1rn terrne aux empiètements de la Russie, de venir au secours de la uation turque menacée dans son indépendance~ Ne s'agissait-il pas, en un mot, d'une lutte suprême de la civilisation contre la barbarie? Ainsi parlaient, du. moins, les organes accrbdités <le l'opinion publique eu Angleterre et le gouvernement anglais lui-même proclamait bien haut que l'alliance avec la Turquie ~luit une question d'indépendance nationale. Si telle était la question, en effet, besoin n'était d'un grand génie politique pour comprendre que la grande force dans cette lutte consistait clans le soulèvement des Nationalités. Quoi de plus logique) en effet, que d'appeler au secours d'une Nationalité menacée par la pui-;sa.:ce russe l'insurrection cf es nationalités vaincues et assassinées par elle et son alliée forcée, la Maison d'Autriche? Appeler à l iudépendance la Hongrie, la Pologne, l'Italie, ce u'était pas seulement le devoir, c'était encore, puisse-t-elle ne pas le reconuaître trop tard ! !'intérêt suprême del' Angleterre qui, dépourvue de soldats, se faisait uue armée invincible de tous les peuples de l'Europe contrP le df'spotisme,russe et autrichi0n, et le voisinag·e menaçant de l'héritier de Saiote 0 Hélène et de Waterloo. A cette politique révolutionnaire et conservatrice à la fois, le gouvernement anglais a préféré ce qu'il appelle l'alliance de la Fru11ce, et ce qui n'est, en réalité, que la sou~nission à M. Bonaparte, en attendant la trahison.• Nous n'avons rien à dire~ cela, et nons reconnaissons volontiers que ce point de départ accepté, la logique la plus rigoureuse a présidé aux actes qui ont suivi. La première parole, il ne fout pas l'oublier, pronoucée par le ministère Aherdeen, Palmerston et Rus3eJl, fut une menace à l'Italie qui n'avait, disait ce dernier ministre à la Chambre des Communes, de liberté sérieuse à attendre que du g-ouvernernent paternel de l'Autriche. - C'était le premier app,tt tendu, bien vainement hélas! à cc gouvernement H3tuc:icux que, dans le cours ùc lenr trop longue carrière, les mêmes minisres anglais av;:iie:1t qnalifié <les épithètes les pins infamantes. Cela s'appelle de la politique dans la langue <les go:1vernements. 011 sait ce.qui a suivi: lc·s désastres de Crimée, l'anéa11tissemeut _<le l'armée angluise, les cris d'effroi de la presse brifann1q11e, la Commissiou <l'enquête et l'avénement du ministère Palmerston. M:. Palmersto11, dans l'esprit d'un tn~s grand nombre de ses compi.triotes, est le mini~tre a11g-lai:5 par exi.:ellence; ell lui, s'incnrnent la Co;istitntio11 d_e!a vieille, Ang_let_erre, 1:i10m'.eurou _orgueil nat101rnlappele patrwtisme, l espnt guerrier snrtont, si nécessaire clans la circonstance; de tellP- sorte que cet homme d'Etnt brouillon, que r:Europe regarde comme un rrhiers niig·!ais, est pom Je;; A ng!ais, au contraire, une façon de Pitt révoln~ tionnuire : de telle sorte qu'en cette qnalité, M. Pulmerston a été porté au pon voir par le flot de l'opinion publique; reste à savoir (si c'est en effet l'opinion publique qui gouverne l'Ang-letcrre, comme on nous le <lit), combien long•îemps gou~ vernera M. Palmerston. En quoi, en effet, la politique angla:se a-t-elle changé, après l'avénemeirt de ce favori de l'opinion ~ Le seul chang·ement perceptibte à nos yeux, c'est uue inféodation de plus en pins complèie, de plus en plu,; humble aux volontés de 1\1. Boaapart.e. Dans Uf,l discours q11i fit graud bruit, en son temps, M. J. Russell n'avuit-il p::istrahi, ù so11 tour, cette politique, qua11d il disait, à propos de cette mystification snns pareiile, décorée du nom de Traité du 2 Décembre, que l'importance de cet acte qu'il vennit de quulifier d'une façon étrange pour une des parties contractautes, '' était surtont appréciée par l'illustre et impérial allié?" A cette alliauce problématique, on a tout sacrifié, sans parler de l'honneur, simple misère ! Hier encort>, le chef <lu cabinet anglais; fidèle à la politique du début, r€é<litait, à propos de la Hongrie, la déclaration de son confrère, Lord Russell, à l'égard de l'Italie. Selon M. Palmerston, "ce serait un grand malheur pour l'Europe, que la Hongrie fût séparée de l'Autriche, parce que le gouvernement hritanniq ue considère l'existence de l'empire d' A.utricl1e'. compact au centre de l'Europe, comme un élémcut essentiel de l'équilibre des pouvoirs." Quant à la Pologne, cela regarde exclusivement l'Allem~gne, toujours selon M. Palmerston, et ditil : " Si le partage de la Pologne fut un acte contraire au droit 1,ublic et à la moralité, je crois et 1rouve que la Prusse-et l'Autriche n'ont pas rec;u une part rémunératrice suffisante' pou'l· cwoir participé à cette injustice flagrante." Voilà l'Autriche bien veng-ée des mépris du . Palmerston de 1849, et si elle ne tient pas compte à M. Bonaparte de cette amen<le honorable dQ son ministre et fidèle sujet, il font avouer que la morgue et les dédains princiers soat par trop tenaces et exig·e~nts. Sauf cette rnoralité, le miuistre anglais se réserve et est moins explicite sur cette question : cela se conçqit. Bonaparte, dans les éventualités de sa politiqne, a réservé ce poiiit, et il ser:iit imprudent de s'aventurer sur ce terrain sans la permission du maître. Ainsi, voilà la politique de l'Ang!C'terre bien détf-rminée; son mobile, c'est la volonté de M. Bonnparte; sou principe, c'est le maintiea de l'équilibre européen, équilibre si parfait, qu'il a produit cette prédominance de la Russie, en Europe, pre~ mier objet de la g·uerre actuelle. Au surplus, il nous suffit d'avoir constaté les faits qui précèdent; le reste, ue nous regarde pas, c'est l'aHaire des gouvernements qui est rarement, sinon ,jamais, celle des peuples; ne nous en plaig·nons pas: à q n1 oi pourraient servir les hommes <l'Etat et les gonvernements, s'il n'était plus besoin d'équilibristes'? Que les nationali,tés égorgées et les peuples opprifrlés comprennént donc une bonne fois qu'ils u'oot rien à attendre des gouvernements, qu'ils soient absolus-monarchiques ou aristocratiques-constitutionnels. La seule base assez large, pour un équilibre stabl<>, est la démocratie, ou rép1,blique univërselle, démocratique et sociale. ' Bo~NET-DuvERDIER.
:30 mars 1855. Il n'y a pas un •seu1 journal françai$ qui ait osé parler jusqu'ici, des visites domiciliaires scanclaleuses et -des arrestations sans nombre que la peur bonapartiste a multi- ,pliées, <lepnis trois semëines. D:rns Paris, les écoles ont été décimées, à propos <lu professeur Sainte-Beuve et pour venger la rlignité de ce ,<lrôle. ' 'Dans le faubourg Saint-Antoine, à la suite d'une pe·tite échaùffourrée <le femmes bientôt compliquée de luttes avec 'la police, on a brutalement envahi les maisons et la Préfecture-Jérusalem a vu pass·er en huit jours, dans son dépôt, enfer immonde, plus de trois cents personnes, i-ndi11idus mûles 01t femelles, comme le dit si bien l'ex- •citoyen Piétri, cosaque en chef <le l'Empire de:.; voleurs. Voilà donc, <le 4 à 5 cents éitoyens, privés <le leur liberté, ruinés clans leur industrie, et laissant la misère à leur foyer. ... Pourquoi ? Pour la vanité d'un cuistre où parce qu'il y a clésespoir, désesp,,ir <le la faim, dans les masses! Et la 11resse ne dit rien, et cette violation mor'istrueusc non pas des droits <lephilosophie, mais <les rlroits de civilisation, de liberté, cle sécurité, elle la passe sous silence. C'est par ordre dit-elle: par ordre? Et si <lem,tin vous recevez "injonction d 'assassintr vous-mêmes, vous le ferez donc? Ah! la presse qui laisse <le tels crime, passer im1,unis et sans protestatiou, la presse qui ne s'i1{q11iète, ni -des foyers vides, ni ùes familles décimées, ni des veuves, -ni des orphelins <le la tyrannie, 11i des priso11niers, ni -des morts , cette presse est plus làche que le <lestiotisrne luimême. Il faut briser sa plume quand 011 ne peut éclairer ni défendre! • Le pays tout entier est dans le deuil. La conscription lie les gerbes .humaines, et les exemptions légales ne sont plus que mensonge et moquerie. De par l'autorité supérieure l\HL les préfets font leur choix d'hommes dans le contingent : c'est le lot <le la cavalerie. Le reste rst incorporé dâos l'infanterie de ligne, et cet ~mpire-paix aurait mieux fait d'abolir le tirage au sort, pas un c,rnse:rit n'échappant. 8oyez certain, qu'avant six mois, nos départements du Centre et du :Miài ne seront plus qu'une fourmillière de guérilléros, et si l'on vous parle de la Jacquerie, <lites l1ardiment qu'elle n'est pas lûiu. Chaque jour !'.Empire la fait : 1lonapartc qui rêve (le pauvre homme !) les destinées de l'autre, sauf Ste.-Hélène et Waterloo, le Bouaparte de J)écembre va.jeter, cnc,ore, 50 mille hommes en Crimée. Le thypus et le choléra les attendent ! On n'en reverra pas cinquaute, et cela se <lit et cela se sait dans nos campagnes, comme dans nos villes, et voilà pourquoi l'on ne trouve plus de remplaçants. La chair à canon coftte, par individu, par bouchée, six et sept mille francs, comme après le désastre de Moscou ! Les petits bourgeois qui rêvaient leurs cadets-substituts, commencent à. réfléchir. Ils ne paiero11t pas longtemps ! L'espérance, la dernière espérance des habiles cln parti bonapartiste, est d:-tns les éterneb travaux de Paris. Le chef de l'Etat, comme ils l'appellent, fait démolir des rues entières. élargit les places, exproprie le commerce, les industries et les ateliers qui contrarient ses alignements. Il veut <1uela scie, la truelle et le marteau jamais 11c reposent. N'est-cc pas, en effet, le corps clu bàtiment qui compose la principale phalange des travailleurs de l)aris? Qu'ils travaillent donc tandis qu'on danse aux Tuileries : quand reviendra l'hiver, les gens <le l'Allier et les gens <le la Creuse emportant quelques épargnes clans leur escarcelle, s'en vont clans les communes du centre glorifier la politique du grand maçon, père du peuple. Te1le est la combiHaison des hommes d'Etat cléccmbristcs qui s'engr:.iissent~ eux, <les millio11s versés au b-udget par l'universel travail de la France .. Mais la médaille du maçon a son n,vers, et la ville cle J?sris, qui paie le1, frais de ces merveilles babylonienues, est aujourd'hui condamnée à faire un nouvel emprnnt. Quand elle sera renouvelée, la ville de Paris ne s'appartiendra plus ! Faillite cle l'Etat et faillites de-s villes, voilà l'impériale solution. A L'ARMÎ:E Pif.:1fONTA18K Soldats Piémontai~, Quinze mille d'entre vous vont t:tre diportf:s en Crimée. Pas un d'eux peut-être ne reverra sa famille. Le climat, l'absence de routes, la difficulté cles ~pprovisionnements sur une terre déjà épuisée par les armées et qui ue peut se ravitaille\° que par la voie incertaine d'une mer tempétueuse, difficile, tout vie11t y frapper <le mort ceux qu'épargne la lance ennemie. De 04,000 a11glais qui ont quitté lc11r pays, 40,000 'déjà. ne répondent plus ù l'appel. Peu ile jours après le -:ommencement rlu siége où l'on vous traîne, le :50Jdat était réduit à dcmt-nttinn. Telles L'll O )J il! E. sont les soufirances, que l'insubonlination et la révolte rompent les raùgs des soldats français d'Afrique, les plus forts ,et les plus e11<lurcis. La <lésorganirntion du camp en est venue à un tel point, que le peuple anglais, ému de ce honteux spectacle, a cléjil. renversé un ministère sans pouvoir y apporter remède. , • Campé derrière ses murs et <les positions imprenablessi ce n'est pour <les forçes gigantesques, pourvues ,le moyens puissants - l'enm:rni contemple la lente et inévitable <les.truction des assiégeants, et 11eles attaquera que lorsqu'il verra la victoire certaine contre des bataillons décimés, épuisés <le longues fatigues, et privés de cette confiance qui peut seule amener le triDmphe. Vous n'aurez même pas rhonneur de la bataille. Vo,1s mourrez sans gloire, sans une auréole de faits brillants qui apporte à ceux que vous aimez une dernière consolation. Vous mourrez par la faute de gouvernements et de chefs étrangers qui, délaissant en haine de la liberté <les nations, l'unique point vuh1érable tle la Russie, la Pologne, s'obstinent à confiner à l'uue des extrémités de l'empire, sur un petit espace de terre resserré enlre la mer et l'ennemi, une guerre dont la seule issue possible est un massacre. Pour servir celte fausse entreprise, corn;ue par des étrangers, vos os blanchiront foulés par le cheval du -Cosaque sur une terre lointaine, où aucun des vôtres ne pourra les recueillir et veus pleurer. C'est -pour ceb 11uc, la douleur dans l'âme, je vous appelle déportés. Vous p.:rtez, non en guerriers confiants_ en votre courage, soutenus par les applaudissements de leurs frères et <le Dieu protecteur de la bo11ne cause, mais en victimes consacréts pour une gnerrc qui n'est pas la vôtre, pour uue terre qui n'est pas la v~trc, sous les ordres de gouYernements qui ne sooi pas les Yôtres. En quittant l'Italie, va.us pou\·ez dire comme les gladiateurs du cirque: Salut, César, ceux qui vont mourir te saluent .' Vous a-t-on dit au moins pourquoi, pour qûi vous allez à la mort? Vous a-t-on dit le nom du César à qui vous envoyez rntre dernier salut? Ce n'est pas à votre patrie - lt cette patrie telle qu'elle est aujonrd'h11i , il importe peu que les intérêts mercantiles ùe l'Angleterre soient ou nun lésés par l'usurpation russe en Orient; il importe peu que le Bosphore ou la Turq11ie <l'Europe aient quatre maîtres au lieu d'un. - Ce n'est pas voti:~ gouvernement - votre gouvernement n'a reçn ancune offense du Czar, et jusqu'à ce jour, ses relations avec la Russie ont été tout amicales. Le César à qui vous envoyez votre dernier salut, c'est le César d'Autriche. La France et l'Angleterre voulaient à tout prix avoir l'Autriche avec elles. En signant le traité du 2 clécembre, l'Autriche a demandé - ou la diminution <le l'armée sarde - on l'occupation de Yotre Alexandrie -ou l'envoi de 20,000 piémontais en Crimée. Votre gonverncmeut a accepté !a troisième condition. Le chef du ministère, marchandant vos vies et l'honneur de la nation, avouait luimème à la chambre que les projet.; de traité ne datdient que du l O ou dn 12 décembre ; et pour se sauver de cette date r1éfaste, il excipait eu balbutiant <le lettres antérieures de gouvernement clema11dant l'alliance du vôtre - lettres perdues ! L'Autriche vous craint. Elle se rappelle les faits de 184G, aussi glorieux pour vous que honteux pour vos chefs ; elle sait que quand vous serez conduits par des hommes purs, capables et énergiques, le salut <l'une nation entière, celui <le la patrie Italienne, sera à la pointe <le vos bayonnettes. Elle sait 'lue Je pays es~ frémissant, qu'il peut :;e leYer, que vous êtes une de ses plns chères espérances pour l'insurrection. L'J\.utrich~ avait besoin de, faire disparaitre cette espérance ; elle avait besoin de faire disparaitre cette espérance; elle avait besoin de jeter, par l'abandon, le découragement clans le cœur des homm~s dévoués au pays ; il lui fallait som,trairc le Piémont à l'Italie, - vous montrer à la nation et à l'Europe comme des hommes désespérant rle la Patrie et d'euxmêmes, - vous av'1lir par une alliance avec son drapeau; il lui fallait, - pour le cas où ses chefs et ses anciennes tendances viendraient à changer tout à coup sa politique d'aujourd'hui, et à réunir ses armées à celles du Czar daus une pensée commune de croisade despotique, - vous tenir éloignés, laissifnt sans défense vos terres et vos maisons. Tel est le vrai sens du traité qni vous envoie en Crimée. Il y a trente-quatre ans, quand Charles-Albert, prince, trahit, en fuy,rnt dans le camp ennemi, les promesses solennelies par lui faites à vos pères qui criaient : liberté et guerre à l'Autriche, le gér1éral Bubna le prtsenta iro11i- <Jnemcnt à son état-mnjor en disant: Voici_le roi d'Italie. Aujourd'hui, l'Autriche \'Oti"drait aussi montrer à l'Europe, nlliés à sa bannière, et <lire ~ Voilà les l-ibérnteurs de l'Italie! Soldats Piémontais, accepterez-vous froidement cette honte ? ' Oui ; il est <louleureux de le dire, on en rougit, voüs vous y soumettez. Une erreur fatale, honorable pour votre cœur, mais non pour votre intelligence, domine votre esprit. Vous avez juré foi et obéissance à votre souverain ; vous vous croyei liés à suivre ses ordres quels qu'ils soient. -C}uels qu' i,[3 soient . 1 Que Dieu repousse cette 'indigne parole. Vous étes donc <les esclaves et non des citoyens ; des maehincs et nt,n des hommes, des bourreaux et non <les , scilclat~, uo!1 de~ gncrriers dévol'lé!i :'t la plus belle mission qui se paisse imaginer, celle ,lé donner son sang et sa vie pour la liberté et l'honneur dn pays. • Nou, vous n'avez pas prêté serment :1 un homme; vous ne l'auriez pu sans renier votre indépe11ùauce. Vous avez pr~té serment à Dieu, père du juste et du vrai; vous avez prêté serment à la Patrie, d'exécuter la loi partout où elle vous appellern; vous avez déclaré que, parmi les professions imp<1rties aux enfauts du pays, vous choississiez celle de:, armes, prêts à protéger vos frères et la terre natal~ co11tre quiconque oserait attaq11er leurs droits, le1.tr prospérité, leur croyance. Vous avez juré, entre les mains de celui qui, à ~e moment, suivallt l'ordre l'orclre établi, représentait la Patrie ; mais c'est à la Patrie et non à lui que mus .avez prêt(_. serment. Lui-même, en montant au pouvoir, a prêté le même sermeut que vous ; s'il trahit ce serment, le Yôtre reste et vous devez l'accomplir contre lui. L'homme n'est (JU'nn symbole <lu pays. S'il meurt ou trahit, le pays ne mturt pas, lui, et vous ne pouvez le trahir. Si vous entendez autrement votre serment il n'est plus une religion, il drvient une idolâtrie. Vou; êtes alors, non les gardiens armés d'une sainte banniêre et de la terre qui vous a vu naître, mais les misérables sbirres d'un cc.1priceétranger, ·égorgeurs ou égorgés, esclaves claus tous les, cas. Vous portez au front le stigmate d'un servage effac(> du front <les autres par la relia-ion et ' b la civilisation. Ah ! si l'un de vos cl1efs comprenait la grandeur de la mission dévolue à une arm e nationale - s'il sentait que l'uniforme dont il est revêtu n'est point une livrée de mercenaire, mais un signe d'honneur, u11dépôt sacré confié par la Patrie à ceux <Jlli doivent lui garantir la paix libre de l'intérieur et l'inviobbilité de ses frontières - Cet homme, se faisant votre interprète à tous, dirait à son roi : " Sire, nous aimons le danger et nous ne craicrnons pas la mort. Nous l'avons prouvG il y a peu cl'annGe~ à Volta, à Goito, à Custosa ; nous l'aurions prouvé sous les murs de ~Iilan et de N-0varre, si de tristes hommes et de tristes conseils n'avaient égaré l'esprit de celui qui gouvernait. Mais notre épée n'est pas une épi:>ede Condottieri. Kous avons juré de cornbattre pour la Patrie et pour vous, partout où vous voudrez nous conduire pour le salut et l'honneur du pays. Nous tiendrous ce serment. .l\Iais, sire, on 11e combat pi.ls pour l'Italie, en Crimée. On s'y bat sous le prétexte de protGger l'indépendance chi l'Empire ottoma11, mais en réalité pour les intérêts mercantiles de l' Anilleterre et pour les projets politiques de l'empereur O de :France. Nous ne donnerons pas notre sang pour maintenir la domination d'un petit nombre de sectateurs de Mahomet sur nne majorité chrétienne; nous ne la donnerons pas poùr sauver du péril la suprématie maritime de l'Angleterre, ou pour accroître par le prestige de la victoire la force de celui qui s'est fait un trône des cadavre, ile ses frères et qui représente le principe russe dans l'Europe occidentale. Vos ministres nous disent que cette guerre est une guerre de civilisation. Sire ! ils nous mentent et à vous aussi. Les Alliés réclament nos armes comme ils tentent d'enrôler des ::iuisses, des Portugais <les Espagnols dans le seul but l'empêcher que la cruerre: par l'interventi-011 <les.nations opprimées, ne <levien~;e une croisade de liberté contre le principe qui fait la prns·sance d11 Czar. Ils ont mendié la fraternité de l'Autriche et repoussé celle de la pauvre et sainte Pologne. Sire ! nous com?attrons_ avec bonheur côte à côte avec les légions polonaises, mais nous ne pouvons serrer la m"in des Croates; nous ne pouvon1; associer la ba1111ièretricolore de l'Italie à celle quf; souille le sang des défenseurs de Rome. Sire! n'exigez pas cela de nous. Dissolvez, tur·z la milice italienne; ne la déshonorez pas. " 8ire ! ce n'est pas la guerre qui fait la gloire des armées; c'est le but, c'est la sainteté de la guerre. A quelques milles de nous, à nos frontières, est le laurier le plus beau qui puisse couronner le front de vos soldats; pourquoi ne nons envoyez-voris pas le cueillir? A: quelques milles de nous, sire, d'un côté et de l'autre de nos frontières les hommes des terres Toscaue, Romagnole et Lombarde gémissent sous le bâton autrichien. Ces hommes sont nos frères, ces terres font partie de l'Italie, notre mère commune; leurs oppresseurs sont précisément ceuxlà i;ur lesquels vous et nous, nous avons des hontes et des défaites a venger. Sire, Sire! c'est là que doit être notre camp si vous voulez entourer vos armes d'une auréole <l'honneur. Criez-nous : en avant au nom de la Nation et avec la J.Vation, vous ne nous trouverez pas hésitants. " Sire! depuis longtemps des milliers d'hommes ont l'œil fixé sur nous comme sur les garants d'1111e victoire rapide aux jours <lu danger. Nous ne voulons pas être coupables d'avoir désillusionné leurs âmes; nous ne voulons pas qu'ils puissent nous jeter à la face Ja malédiction de Caïn et nous appeler déserlenrs de l'Jt,.ûie, alliés de l'Autriche. Ct n'est pas en nous envoyant à Sébastopol qu'il fa11t nous crier pour la troisième -fois à la rescousse. Ce cri, nous l'attendons, frémissants de désirs, de vous ou de Yotre peuple, ici, snr cette terre que nous devons reconquérir ù. la liberté, face à face avec les armées autrichien 1;es et non à côté d'elles." Je nd sais qul'lles seraient les conséquences immédiates cl'un vareil langage, mais je sais bien que llhommc qui oserait le tenir, ouvrirait une nouvelle ère de conri:rnce 1 entre la Nation el l'armée Piémontaise; je sais que les mères italiennes, que !es enfaut~ des enfants en Italie r transmettraient avec respect son nom aux générations 1 futures.
Soldats ùu Piémont! ga:·Jez bien mes paroles. Imbus de soupçons par la calomnie contre les intentions du parti i1ational, vous ne le comprendriez peut-être qu'11 moitié aujourd'hui. Mais lorsque percés de la lance d'un Cosaque, beaucoup <l'entre vous chercheront d'un œil mourant le sol.cil de votre Italie, quand vous penserez aux affections dont vous serez séparés, vous vous rappellerez la parole que moi, votre frère, je vous adressais avant votre départ, vous <lirez : cet homme disait vrai : il valait mieux mourir sous les bénédictions et les regrets dans notre p~. tric, pour la liberté <le l'Italie, qnc cla11scc pays t\t, anger en combattant des hommes qui ue nous ont point offensés, sans honneur et sous le sou1ire moc1ue11r de l'Autriche. Giuseppe 1\1-.\zzrxr. De tou_tcs les misères humaines, il n'en est pas de plus sacrée qne celle des captifa. Voici une lettre qui porte la plainte dt· Cayenne, et dont la date est ancienne déjà. Nous reg-rettor;isde n'avoir pu la publier plutôt; mais elle nous· arrive par l'/talia del Popolo, de Gênes, qui l'avait empruntée aux journaux anglais le f.,eader et le 1liorning Advertiser: Citoyen Louis Blanc, Au nom des martyrs républicains de 1848, et en qualité de déporté à la Guyane française, je m'adreôse à vous afin que vous révéliez au monde civilisé l'indigne traitement auquel nous sommes soumis it 2,000 !,eues de notre patrie, <laua uue colonie qu'on <lit française. Sans égard aux lois de la civilisation clu XIXe siècle, des hommes qni n'ont commis <l'autre crime que d'avoir été vaincus, après avoir pris les armes pour la défense de leurs droits, sont enfermés sur un rocher <le l'Amérique du Sud, sous un ciel ardent, et traités plus cruellement que les nègres. 8oumis aux travaux forcés, côte à côte, avec les criminels !P.s plus vils et les plus dépravés, ils subissent le régime des galères dans sa plus rigoureuse application ; ils sont forcés de se couvrir des vieux habits marqués des lettres Tl<' cle prisonniers morts, et le rnol. ignoble de galtrien est inscrit en majescules jusque sur leurs souliers. Comme les galèriens, on les d forcés ~ raser leurs cheveux, et quand ils voot à la messe, ils doivent s'humilier jusqu'à faire le s Jut militaire aux geôliers devant lesquels i]:,: passent. ' Comme les galériens, ils sont forcés d'exécuter, durant huit heures du jour, les plus durs, les plu1o dangereux travaux S<lnS aucun s:i.lairr>. Dans les Doclcyards, ils sont surYeillés et conduits comme des galériens, par les argou~ins qui les traitent de la façc,n la plus barbare. La nourriture de ces proscrits est celle des galériens, Penclant les premiers mois Je leur séjour, ils n'ont eu que du métuel et clu cou.ac, nourriture des anciens esclaves. L'argent que leur envoie leurs familles ne leur est pas remis. Sous le conp <les tourments de la faim, rles douleurs morales, de l'influence rl'un climat malsain, trente cinq hommes sur deux cents sont clevcnus <les cadavres et ont (té jeté;; a11xpoissons, car, «!ans l'i lôt Saint-Joseph, les priso11niers n'ont pas d'autre cimetière que les profondeurs de la mer. La prison, les chaines et un jcùne prolongé, telles 1;ont les plus légères punitions infligées sous le moindre prétexte à ces infortunés martyrs du droit. 8i quelqu'un d'eux ose faire une observation sur I"insolence des tyrans su bal cernes, gare à lui!...... il est immérliatement plongé en prison, attaché à un billot avec de grosses cordes qui lm étreignent les bras, le cou, les jambes et la poitrine. La durée de cette punition corporelle est de quatre heures par jour, pendant quinze au plus. Ce genre de supplice a été inventé par l\L D. Bounarrl, capitaine de vaisseau et gouvernenr de la Guy:ine,. en réponse aux plaintes des détenus politiques. Le même personnage a, par son décret du 29 aoùt, autorisé tout garrlien à tuer sur place tont prisonnier qui violerait la co11signe. L'argent et cc qui appartient à la victime morte à l'hôpital, tout est séquestré par les a~ents de l'administration, sous les ordres <le 1\1. de la Richerie, lieutenant de vaïsseau. Pendant six mois de l'année qui vient de s'écouler, les <1eux tiers des prisonniers ont été contraints à travailler couverts de haillons et les pieds nus. Aujourd'hui on pent dire littéralement qu'ils meurent tous de faim; et tandis que leurs geôliers et leurs bourreaux s'enrichissent clc leur travail, on refuse aux malheureux prisonniers tout salaire et les aliments cle première nécessité. ' Quelqu'iw:omplète, quelqu'imparfaite que soit cette JJeinture cle l'horrible positior1 des proscrits français à la Guyane, nous voulons cependant qu ·elle soit connue de tous les hommes honnêtes. TASSE LIER, Prisonnier politique, 1ransporté dè Juin 1848, qui ' a travaillé pendant quatorze mois comme ses compagnons d'infortune avec une chaine de quarante livres pesant, et un boulet de canon. VARIÉTÉS. RENAISSANCE. L'ère de la Renaissance. L'état bizarre et monstrueux, prodigieusement artificiel, qui fut celui <ln moyen àge, n'a <l'argnment en sa faveur que son extrême durée, sa résistance obstinée au retour de la natnre. l\Iais n'e'st.:.el!c pas naturelle, dira-t-on, une chose qu!, ébranlée, arr~chée, revient toujours ? La féodalité, voyez comme elle tient dans la terre. Elle semble mourir au treizième siècle, pour refleurir au quatorzième. l\1ê111eau sci.zième. siècle cnrore, la Ligue nous en refait une ombre, qui cout111uera la noblrsse jusè1u'à la Révolution. Et le clergé, c'est bien pis. Nul coup n'y sert, nulle attaque ne peut en venir à bout. Frappé par le temps, la critique et le ~rogrès <les idées, il repousse toujours en dessous par la force de l'éducation et des habitudes. Ainsi dure le m~yen àge, d'autant pins difficile à tuer qu'il es~ mort depuis longtemps. Pour être tué, il faut vivre. Que de fois il a fini ! Il finis.sait dès le douzième siècle, lorsq1ie la poésie laïque oppo_sa à la légende une trentaine d'épopées ; lorsque Abailard, ouvrant les écoles <le Paris, hasarda le premier essai de critique et de bon sens. Il finit au treizième siècle, quand un hardi mysticisme, d_épassant la critique même, Ùéclare qu'à l'Evangile histoncp1e su_ccède l'Evangile éternel et le Saint-Esprit à Jésus. Il fü~1tau quatorzième, quand un laïque, s'emparant des trois mondes, les enclot clans sa ComéditJ h11manise f• f ' ' t_rans1gure et erme le royaume de la vision. Et définittvement, le moyen âo-e ao-onise aux quinz,ième ~t seiz:èm.e siècles, ~uanJ y~npri~crie, l'antiqriité, 1 Aménque, 1Onent, le vrai systeme du monde, ces foudroy:rntes lumières, convergent lèurs rayons sur lui. Que conclure de cette durée? Toute grande iustitution, tout système une fois régnant et mêlé à la vie du 1110J1de d~re, résiste, meurt très longtemps. Le paganisme <léfail~ lait dès le temps de Cicéron, et il traine encore au tenP>S de J uliE:n et au delà de Théodose. 1 • , Que le greffier date la mort <lu jour où les pompes funcbres mettront le corps dans la terre, l'histoire date la mort du jour où le •vieillar<l perd l'activité productive. • Entrez clans uuc bibliothèque, demandez les Actâ sanct~'.·um <le lYiabillon, le grand recueil qui a reçu siècle par s1ecle, r.ouche par couche, l'alluvion successive de l'invention populaire, l'histoire de ces mil!iers de saints qui, selon le temps, les nuances enfantines de la piété barbare, ont donné à chaque pays le Dieu du lieu, le Christ local. Tout finit au douzième siècle ; le livre se ferme • cette féconde efflorescence, qui semblait intarissable, tarit tout à coup. " Les jésuites ont continué, dira-t-on; les saints surabondent dans le recueil des bollandistes." D'autres saints, les saints du combat, excentriques et polémiques, dont le violent mysticisme, qui vient secourir Jésus, l'épouvante et lui fait peur. Il recula en présence du délire de saiut François, vraie bacchante de l'amour de Dieu ; et la Vierge recula en présence de son cheval~er, l'Espagnol saint Dominique, qui pour ,elle, dressait les bûchers, organisait l'inquisition commencait ici les feux éternels. ' '< Ces véhémentes figures r.ontrastent, à faire frémir avec les vieilles figures bénénictines. Dans cette fréque~ce de gestes, dans cette fu~eur de paroles, la vultuosité du visage bouleversé, celles-cr, en regardant le ciel; ont quelque chose de ce qu'elles maudissent, de l'enfer et de l'hérési~. Ouvrez les conciles, vous trouverez même changement que àans la légende. Les anciens conciles sont généralemen~ d'institution, de l,égislation. Ceux qui suivent, à partir du grand concile de Latran, sont de menaces et de t~rreurs, de fa:ouches pénalités: II_s organisent une police. Le terrorisme entre dans 1 église, et la fécondité en sort. Ses derniers efforts ont cela, qu'en lui donnant des victoires, ils lui créent de nouveaux périls. Saint Bernard, son défenseur victorieux contre Abail ard, lui donne un triomphe apparent sur la raison et la critique. Par quelle force ? par le mysticisme qui, dès la fin du siècle crée les formidables prophéties de Joachim de Flore, l'en~ seignement de Jean de Parme, le docteur de l'Evangile éternel. L'art, eccl1isiastiq ue jusque-là, sous la clef dP,s prêtres maçons, devient alors chose laïque; il passe aux mains des francs-maçons, serviteurs mariés <le l'Eglise, dont les humbles colonies, abrités de son patronage, n'en élèvent pas moins da.ns des formes inrlépen<lantes ces édifices grandioses, où la poitrine de l'homme trouve enfin la respiration, avec le vague du rêve et la liberté des soupirs. E~t-ce tout ? Non. De la cré;1tion du gothique, qui ne soutient encore le temple que sur un pénible appareil d'étais et de contrn-forts, la Renaissance marche à la création de ! 'architecture rationnelle et mathématique, qui s'appuie sur elle-wême, et dont Brunelleschi donna le premier exemple dans Sainte l\Iaric cle Florence. L'art finit, et l'art recommence ; il n'y a pas d'interruption. Moins Yivace est h scolastique. Elle meurt pour • ne P,as r.enaî.tre. Ock~m l'achève en la replaçant au point o~ 1 avait laissée Abailard; sa s·uprême et dernière vie., to1re est de r~ntrer it s0n berceau. Que dir~ du moyen âge scientifique? Il n'est que par ses ennemis, par les Arabes et les Juifs. Le reste est pis que le néant; c'est une honteuse reculade. Les mathématiques, sérieuses au douzième siècle deviennent une vainè astrologie, le commerce <les carrés :nagiques. La chimie, sensée encore dans Roger Bacon, devient une alchimie folle, un dé)ire. La sorcellerie épaisit au quinzième siècle ses. fanta~t1ques ténèbres. Le jour baisse horriblemeut. Et 1] ':e faut pas croire qu'il renaisse avec l'imprimerie j ?lle ag~t lcnte~ent, nou~ le prouveron~ ; cette grande et 1mpart_1ale pu1ssa1:~e aida, d'_aborcl tous les partis, les enne.m1s de la Jnmiere aussi bien que ses amis. Disons nëttement une chose que l'on n'a pas asse?.: dite. La Révol_ution f:ançaise trouva ses formules prêtes, écrites r.ar, la p_hilosopl11e. La révolution du seizième siècle, arnvee_ plu,s d&<lenx cents ans après le décès de la philosophie .d alors_, rencontra une mort incroyaùle, un uéant, et partit de nen. • Elle fut le jet héroïque d'une immense volonté. Générations trop confiantes dans les forces collecti ,·es qui font la grandeur du dix-neuvième siècle, venez voir!; source virn où le genre humain se retrempe la sot1rce de l'âme, qui, sent que seule clic est plus qu; le monde <:t n'attencl pas du voisin le secours emprunté cle son salut. Le seizième siècle fut un héros. J. Mrc1tELE'f. Ce fragment est un extrait d'un livre de .J. Michelet qui vient de paraitre, sous 'ce titre : la Renaissance Ce volume coutinue l'œuvre historique si remarquable du gralld écrivain. N ons en rendrons compte dans un prochain numéro, La comédie du voyage en Crimée est à bo~t, C ' • p ' S' b l ! b e.,n es as a e· astopo, sous es o us et la pluie de fe,u que la prudente majesté va se rendre, c'est en _Anglt'terre, c'est à Londr.!s, (d'aucuns disent à. "\,V.mds~r). Les tapissiers de la reine travaillent, nmt et Jo,ur, ~ux draperies, festons et guirlandes. On veut prodiguer les grands honneurs à l'ancien constable de 1848 fait empereur par le crime. I! ne manque à cette horrible profanation de la fam1l~eet des souvenirs qu'un mort, le duc de \.Vellmgton. Sa présence, en effet, eût consacré l'ignominie de la rencontre. L'homme de Waterl00 le_ministre du long supplice de Sainte-Hélèn;· faisant salut et courtoisie au neveu de la victimd restée san:, vengeance! • Il n'y a que les maisons impériales ou royales pour oser <letels scandales et bafouer aiusi l'honneur et le sentiment. ,Ce voyage est apprécié par les masses, comme une in<lig·nité. Le peuple y voit ,une abominable oubli de 1~ _pudeur et des légitimes ressentiments, et les _rol.1t1ques d~ la b?urgeoisie déclarent qu'il' pour~ait bien y 1 av~ir tra~1s?n·. Quant aux propagandistes 11apoleomens, Ils rnsrnuent tout bas, dans les cabarets, qu'on va lever les plans ·avant la descente. , rra~dis que les deux têtes à grande couronne de l Occident vont coqueter et festiner, comme si les temps étaient à la joie, le nouvel empereur de Russie fait des appels ardents à ses nobles, à ses paysans, à ses armées, en l'honneur de la sainte p_atrie orth?doxe et barbare. Il continue la polit1que de ,N1~olas avec énerg·ie, et ses diplomates ne sont a Vienne q~e pour le paravent. Lè clergé russe sert de son mieux les vues et l'ambition de Pét~rsbourg : il fanatise les m_assesabruties par la servitude, et leur montre le Ciel, ce rêve éternel des pauvres. Que sortira-t-il de cette croisade acharnée? L'on n'exalte pas en vain les ignorances sauvages et les forces aveugles! si derrière les Pierre-L'Hermite du Niémen et <lu Don, il se trouvait un o-énéral à la Souvarow, on pourrait bien avoir s1r les bras a_vant lo?gtemps, la dernière <le ces terrible,:; inva~ s10nsqui, du fond du N or<l, ont si souvent débordé sur les pays aimés du soleil. . Que l' ~ngleterre ?e c?ml?te pas trop sur la force de ses alhances et 1 hab1lete de ses diplomates : Lord J ohu Russell serait-il doublé de Pitt, ne parviendra pas à, ~romper _la vieille diplomatie greco-slave, et, d ailleurs, s1 on laisse le temps à 1'01:ag-equi s'amasse l~-bas, dans les steppes, d'entramer tous ses tourlnllons, ce ne sera plus une guerre dans les règles, une expédition savante uu jeu-d'échiquier, comme en Crimée, ce sera Î'effroyable avalanche d'un monde. C'est là qu'~st le danger.' Mieux donc vaudrait au lieu de négocier éternellement, ramasser le;
peuples q ·1i font barrière et les jeter sans retard dans la guerre arùeute. Les conférences et la petite guerre ne sont pas de saison! , C. R. DERNIÈRES NOUVELLES. Les dép~ches· arrivées <l'Orient portent des nouvelles asssoz tristes pour les armP.es alliées. • bienveillante approbation à la marche qu'il a resolu de suivre, il espère que ceux qui ne p:1rtagent pas sa manière de voir, ne refuseront par de prendre connaissance des faits et <les idées adoptées, plus ou moins, pour arriver à c,•tte lumière gé'néralc si essentiellt' aux hommes d'état et aux Patriotes dans les circonstancf's à la fois compliquées et critiques. JE:& VEI\WTE A l'Imprimerfo et Librairie 1tnii:erselles, 19, DORSET STREET, SAIN'l1-HÉ LIER (.JERSEY) : Ou par commis::;1011à LO:'\Dl{ES, à la Librairie Polonaise, l0, Grcek street, Soho Square. 1855. L'Almanach de l'E:cil pour 18::5 form~ un beau volume in- lo de p1us de deux ce11ts pages. Un renfort <lequinze mille hommf's est entré clans Sébastopol, et rend la défense de cette place formidable. Un autre corps de quillz~ à vingt mille Russes a passé la rrcehrnaïa, et les travaux extérieurs qne lès Français avaient voulu détruire ont été repris par les assiégés. Comme les relations mome11tauées et accidentelles du soussigné avec le Sunday Times, ne vont quejusqn'à la fiu du présPnt_mo~s, il _n'aura, à partir Ju commencement dn mou, cl Avnl, de relutwns qu'avec l'Atl:tsqni co11tien<lra,tout~s l~s se1m~ines, des articles sortant <lesa plume et s1g·node lm. L. KOSSUTH. Ce line, œnne <le propagamle démocratiq11~, contient les articles suivants : Un bulletin encore plus alarmant signale plusieurs cas de peste, qui se seraient produits dans les deux camps anglais et fnmçais. Calendrier Grégorien .................. . Calendrier Républicain ............... .. Calendrier Maçonnique ................ . Note sur le Calendrier ........... par J.-Ph. Be1jeau Quelques Ephémtritles révolutionnaires .............. , ..... , ...... ••• ••• Les trois Kapoléons ..................... Ch. Ribcyrolles. Les deux Fléaux ........................ Ff:li.r: P;ljat Après la tempête et le Choléra, la peste. Déddément les fléaux sont pour les Rus-es. Nous prévenons les personnes qui se sont abonnées au journal l'Homme, soit pour un an, pour six mois ou pour trois mois, et qui n'ont pas encore -versé le montant de leur abonncme!it, qu'ellos so11t instamment priées de s'acquitter sans retard entre les mains ùe M \I. les agents chez lesquels l'abo - neme!'lt a été contracté, on bien de l'e11voyer dire!'fement à l'administration dn journal, à SaiatHélier ( île de Jersey), 19, Durset Street. Dans ce dernier cas, il suffira d'adresser soit un mandat sur la poste ou un billet de change sur un des banquiers de la ville de Londres, à l'adresse de M. Louis P1ANCIANI. Une pa;~e d'Histoire (les Girondins) .• Louis Blanc. On ne dit rien de nouveau sur les Conffaences de Vienne. Les quatre points sont loin d'êt:·e arrêtés et réglés. Lord John Rus•ell s'est engngé cependant à veuir prendre son po,te au 15 avril. Si la besogne ne va pas plus vite, il aura grand besoin d'un nouveau congé. Nous nous empressons de publier cette r.ircuJaire signée Kossuth, et nous désirons vivement que l'appel soit entendu : 8, South Bank, Hanover Gate, Regeut's Park, London, March 6th, 1S55. Le soussigné a l'honneur d'annoncer qu'il s'est mis en relations intimes avec le journal hebdomadaire l' Atlas, comme on le verra par la circulaire des propriétaires de ce journal. L'Atlas s'est montré trop constant dans sa remarquable et inébranlable défense d'une politique nationale large, digne et active, dans son attachement aux Principes Libéraux dont il entend si bien l'application, <laos-son indépendance de caractère, sa fermeté et l'instructive variété qu'il contient, pour que le soussigné n'acceptât avec plaisir l'occasion qui se présentait de prendre part tl cette œuvre. La crise actuelle importe, non-seulement à l'histo:rJ de l'empire Britanique, mais à celle <lu monde entier, et les résultats plus ou moins satisfaisants doivent être si universels, que la connaissance exacte des affaires étrangères, et l'appréciation impartiale des relations internationales, los recommendent impérieusement à l'attention d'un pays constitution-, uel et libre. Le Soussigné, vivement interressé aux circonstances prèsentes et par ses sentiments pour sa patrie, et par le désir, dicté pac la reconnaissance, <levoir prospérer l'Empire Britannique, ose croire, que familier avec ie.,;conditions Politiques, Diplomatiques et Sociales du Continent Européen, par suite de sa situation dans le passé et de se.')relations actuelles, il lui sera permis de contribuer pour sa modeste part, à cette connaissance et à cette appréciation. Persuadé doue qne ses amis donneront leur On prie également les personnes qui renou velleront leur abonnement, <l'en envoyer le prix d'avance à l'adresse indiquée, afin d'éviter tout retard dans l'envoi du journal. --•-- Tout ce qni concerne l'impression des livres, brochures, discours, etc., etc., -- ou demande de livres d~ propagande républicaine, - doit être adressé à M. ZENO SwIETO\VSLA WSKI, 19, Dorset StreP,t. On trouvera chez 11~I. les agents du jou(n,ü ou à !'Imprimerie universelle, 19, Dor~t Stre~_t, à ,.Jersey,- les P)lQ:téros qui- ~ manqueraict.i;i:. nx personnes faisant collection <lel'Ho~1 ME, à raison de 3 pence (6 sous) l'exemplaire pris séparément. Quant aux pcrsonues, au contraire, qui aésirenüent avoir tous les numéros qui ont paru jusqu'à ce jour, elles peuvent se les procurer aux mêmes conditions d'abonnements qui se trouvent indiquées, pour chaque pays, en tête de notre jonrnal. PROPAGANDE RÉPUBLICAINE. VICTOR HUGO. p~~i:~'I! à Jersey, au Hc111q11etdu, ~9 . N ovemb1:e 185f (24e anuiversaire de la Revolutton polonaise), et a la réuuion <lu 24 Février 1855 (7e annrversaire de la Révolution frauçaise de 1848). Prix : Un exernphârc, Id. (2 sou:,); cent, 4s. (5 fr.) La Révolution a4 Théùtre .............. All.<J. Vacquerie. Un Grenier onvert au h·1sanl (poésie) l'ictor Hugo. La Démoèratie dans Shakspcare ...... Fr.-V. 1/ugo VOuvrier manufacturier ............... A. Bianchi Le:, Suppliciés d'Arn<l .................. Sùndor Teleki. Paris et Saint-Pétersbourg ............ Arnold Ruge. Le parti républicain en Italie ......... /,. Pianciani. l\f ort des frères Ilandiera ............. . Dànton et le 10 Août .................. J. Cahai,qne. L..:s Prisons <le M. Domiparte ......... Charles Hu,qo Le Dualisme, c'est la :M onarchic ..... Alex. l-Iertzen. Souvenir <le Pologne (musique) ....... Ed. Reminyi. La Révolution dans la Science ......... Bonnet-Du verdier Rés11mé historique <le l'année ......... P. Taféry. Etc., etc. Prix: 1 sh. (1 fr. 25 c.) DANGERS TO ENGL\.ND. OF THE ALLIANCE ,vITH 'rHE l\'IEN OF THE COUP D'É'I'A.T. To which are added, the p<'rsonal confestions of the December Conspirators, and some bivgraphical notices of the most notarious of them. 13Y VICTOR SCHŒLCHER, Itcpresentative of the People. 01wrages imprimés en JJolonais. LUD POL:-,KI \V EMIGRA.CYL 1835-1846. l volume grand in-3., à denx colonnt:s. - Prix: 10 sh. 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