-SCIENCE.- , -=SOL{ DARITf-{.- ·) i ' . JOURNALDELADEMOCRATIUEN. IVERSELLE. N° l G. l\IERCREDI, 21 1,L\..R$ l 85.5.-2e Année Ce J ou:i•1ud 1~a1•a;.t u■ne fois lltat• s~n1aii11e. 1 (Jersey), 19, Dorset Street.-Les manuscrits déposés ne seront I ANGLETERRE ET CoLONTF.s: pas rendus. - o~ s'AnONNE: A Jersey, 19, Dorset street. - .A. I Un an, 8 shillings ou 10 francs. l,011rlres, chez M. STANISLAS,10, Greek-street, Soho Square.-A Six mois, 4•sh. ou 5 fr. Genè~,e (Suisse), chez M. C?rsa_t, libraire, rue G:uilla~me-Tel!- -:-1 Trois mois, 2 sh. ou~ fr. 50 c. POUR L'ÉTRAN(1J-:H: Un an, 12 fr. 50. Six mois, 6 fr. :?.;. 'l'rois mois, 3 fr. 50 c . .... , 1 t 1 1 • Tontes lettres et c0rrespon<lances <loivent être affranchies et adressées an bureau <le l' fmprimerie Universelle à St-Hélier .1'-VIS .. 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ZENO .SwIETOWSL.A.WSKJ, 19, Dorset Sfreet. ♦ • ,. ... '. , . . LAP.:ROPAGANDE. ,, ' ' • ... f 4 • '.' ''. ' • • t ~ I. Le dix-huitième siècle fut une rayonnante et magnifique bataille de l'esprit humai11, contre les ténèbres épaisses du moyen-âge, contre les dogmes ·de nuit du Catholicisme, contre les tyrannies de la terre et du ciel, contre les Privilég-es et les Servitncles des temps. Les seiences, échelles divines, -étaient appliquéeS' à toutes les citadelles, et les religions croulaient comme des tours. La philosophie âpre rt jeune fouillait les tabernacles où dormaient les Dieux-momies, et les traînait devant fo peuple. L'histoire osait porter la mail~ sur les statues d'or, et, partout, la lumière moutait, éclairant les âmes et les choses. • ' En ce temps là, pourta11t, la Sorbonne était en- ·core debout, basilique des ombres et <les mystères._ La Bastille élevait ses grandes to1,1rs dei:rière Notre-Dame ~erichée sur le Châtelet, et les, autels <lu dieu jalqux étaient bien gardés! '.En ce temps-là, toutes les censures étai.eut en- :core armées, vivantes, et, toutes les majestés bien o-ardées. On emprisonnait, et parfois on tuait pour Îe roi, pour le pape, pour les saints. L'index frappait les livres qnand· le bilcher ue les brîtlait pas, il y avait la lettre de cacher, l'instruction-torture, les galères, les chevalets, les roues, tontes les institutions et tout le mobilier <lu supplice. Comment clone, la pensée se fit-elle jour, et, comment le rayon travers:1-t-il ces v-oûtes? A peine sortie <ln long sommeil des siècles, _la conscie11ce humaine avait-elle dans ses premiers jo'ùrs d'études et d'épanouissement plus d'énergie, plus de volo11té, plus de foi que dans nos temps troublés et divisés, ou bien les pouvoirs d'oppressio'n et d'abrutissement avaient-ils des disciplines moins rudes et la surveillance moins jalouse? Il est très vrai qu'à !=Onpremier essor de liberté, l'esprit cle France fut vaillant c:;t fort. Il aima la vérité religieusement, il la chercha passionément, comme ceux c:l n seizième si~cle avaient cherché les terres nouvelles. Il sut conspirer pour la pensée et souffrir pour lt: droit eufont: il fut apôtre, soldat, coufesseur' dé· 1a philosophie, et jamais génération au monde ne porta plus loi11,soit l'énergie du sentiment, soit l'audace des idées. Il est encore nn point vrai, c'est.que les pouvoirs -et les priviléges de ce temps, pénétr€s, entraînés ,eux-mêmes par l'esprit nouveau, n'ayant po!nt d'ailîeurs, les peurs lâches des purven-us S('Condèrent pl~1sou moins, ~hacun dans sa sphère ou son Belgique, che;1, tous les hbraues. - A Madrid, chf'i C'asm111.- CIIAQUC NUMERO: 'l'ouli !es n~toHn~onen~ He 1u~iicnt lli'ftl·an,~e. Monnier, libraire. 3 pence ou (j sous·. ' r&le, la croisade de justice, de science et de lumière; mais l'ombre anrait été lougtemps encore impénétrable, et l.a nuit serait restée sur nos têtes, si la propagande alimentée par les penseurs, èt par eux organisée, servie, n'avait été la voix sans· t.rève et sans peur, si elle n'avait jeté, répandu, multiplié la paroLe de vie, comme les vents emportent et jettent les semences à travers la terre. Quelques hommes formèrent uue ligue contre le privilége, le préjugé, le mensonge, et pour aft't·anchir l'esprit humain ce grand prolétaire des religions et des monarchies. lis firent imprimer en Belgique, en Hollande, en Suisse, dans quelques villes d'Allemagne, et bientôt la patrie fermée comme la tour d'Ugolin, fut pleine d'éclairs et de rayonnements. Les pamphlets, les mémoires, les contes, la prose et les vers, tout passait, !'Encyclopédie elle-même. Moins cle trente ans après, le vieux monde était p~r terre. Voilà les œuvres de la propagande, et voilà le secret des Révolutions. Il. Aujourd'hui sont revenues sur notre pays les censures, les polices-harpies, les délations, les justices borgnes et tous les oiseaux de nuit de l'ancien régime. La parole n'y est pas plus libre, ni la pensée mieux respectée qu'au temps de Messieurs de Sartines et de Beaumont. Lèse-majesté, lèsereligion, lèse-police, tous les chefs-capitaux de l'ancien répertoire sont au rôle, et la liberté du citoye11, l'inviolabilité du domicile, le respect des consciences. tous les droits, toutes les dignités de la vie ont disparu dans la commune servitude. Une tyrannie sauvage en ses violeuces, ig·noble en ses peurs, fondée par le crime et vivant du crime, a tout abattu : les• tribunes, les âmes, les institutions, les polémiques, les philosophies, nos gloires rayonnantes et nos plus chères études, depuis cinquante ans. On dirait que le vent glacé des sihéries a passé sur les i<léesde France, et que sa g-rande àme s't•st envolée. Eh bien, dans cette nuit profonde qui est un désastre humain, qne fait la génération active, intellig-ente, celle qui a charge de conscience et responsabilité de révolution? En quoi se produit, se montre l'effort, devoir de ce temps? Les uns, ceux de l'intérieur, restent accroupis. au foyer, immobiles, silencieux et froids : ils attendent que la nuée pa,sse et que de nouveau l'horisor1 s'éclaire, à la lueur <les épées sans doute; ils comptent sur la science qui fera la lumière, la pl~iny lumière.. . ... dans cent ans peut-être, ou dans mille ans ! • H~las ! toute cette bourgeoisie, sauf une petite légion de martyrs, est tombée dans les peurs folles et dans l'hébétement. Elit' a pourtant toute la force sociale dans les mains, les idées, les capitaux, les éloquences : mais ses vieilles énergies s'éteignent, et la voilà qui se laisse vivre 1 ou plutôt mourir entre la caserne et l'église. La petite fille de Voltaire est aux mains des jésuites ! Ceux qui sont en exil, confesseurs du droit et témoins vengeurs out mieux rempli le devoir: quelques-uns même, s9it en marquant le crime, soit eu servant les idées, ont porté le 'té!_l1oignage jusque dans la gloire. Mais la proscription les condamne à l'effort individuel, à l'éparpillement, à l'isolement. La misère, fille <le l'exil, frappe en eux la pensée, comme la vie. Ils sont d'ailleurs presque partout suspects, au milie•u de populations étrangères qui ne comprennent pas des hommes sans fëtichc·s> des prêtres saus temples. Ils sont co:nme les lépreux <le l'idée, Aiusi dépouillés, pnralysés, impuissan(s, •les proscrits de la Révolution humaine soutfreut tou tes les douleurs, tous les déchirements, toutes les morts, et celle de la patrie perdue, et celle de leur relJg·ion qui tombe parce qu'elle n'est pas servie. Ah ! que les ré·publicains do France y songent bien! Les mépris silencieux, les 6.ne::nuoque- •ries, l'écart, l'abstention et les polémiques ù voix basse ne sont pas· les œuvres <ligues, les œuvresde la foi vivante~ les Cêlractères, pour g,1r<lm· l'honneur, doivent entrer plus avant clans le combat, et les intérèts dans le sacrifice. Quand les hommes de la Conveniion montaien1 à cette tribune redontahle, qui s'adossait à l'échafand et donnait sur l'éternité, ils disaient, dans leur sublime renoncement: " Périssent nos biens, Bos vi0s et nos mémoires, mais, jusqu'à la dernière calomnie, et jusqu'au dernier souffle, que la République et la vérité soient défendues! " Est-ce qu'on n'aurait plus a11jour<l'h11i', pas même la fierté <le la parole, et la petite a11dace de la propagande, lorsqne tant d'autres rnnt morts, et meurent depuis soixante 3!1S, sur les éd1afaucls, dans les prisons, et dans l'exil ce bagne des bagnes? Est-ee qu'on ne sait. pas qu'un trop long· silence dans nne civilisation peut e11traîner la mort, que les peuples, s'ils ne se sentent viHe, se con~ client, et q'u'ils ont besoiu <le la parole d'appel, de propagande, clP-révolution, comme les philosophes de l'étud~ permanente'? Il faudrait si peu pour amasser les tempêtes qui sèment le$ éclairs et portent les foudres ; il faudrait si peu pour que la liberté revienne et brille au de"ssns cle la nuée <le sang! • Que ceux-là clone se relèvent, qui dorment ù l'écart, ou qui doutent; parce que la nuit s'est fuite, un moment, dans le pays, et que les problèmes ont encore de l'ombre; qu'ils agissent, qu'ils s'organisent; qu'ils forment de nouveau la sai.ute ligue du XVIIIe siècle, mais agrandie, ~cette fois, plus riche en moyens, et pins forte cle toutes les vérités acquises qui combattraient pour elles, idées-javelots, luenrs-épécs. • Est-ce que la Rome, la vieille Rome sera la seule qui saura garder sa propagande? Charles RIBEYROLLES. PROSCRIP1 1ION DE LA BIBLE. S'il faut en croire les correspondance~ des joutnaux anglais, le gouvE:rnement espag-nol a formellement interdit, dans la Péninsule, l'im(Jression des Bibles protestantes. r Comment expliquet et comprendre une pareille félonie, ~ix mois après une révolution ? Cela u'est rien moins qu'un crime contre la Liberté de Conscience, et lorsqu'on entre dans de telles voies, on remonte les Siècles et les chemins ùe la Mort, au ' lieu d'aller à la Vie. Le gouvernement espagnol aurait pu grandir et s'honore1~ en faisant obstacle aux menées cléricales, si tristement secon.dées par les ambitions parlementaires, il aime mieux leur prêter co11cours et misérablement exploiter l'ignorance aveug-le des masses. C'est à la fois intrigue et calcul; mais on ne gagne rien à trahir la Révolution, et la liberté, tot ou tard, se venge. Combien n'a-t-elle pas tué déjà de gouvernements? -~~,PM. Bonaparte a fait appel à MM. les Préfets, pour connaître les vœux et la pensée de son peuple à l'endroit de son voyage en Crimée .. Les administrnteµrs ont répondu que dans les villes on redoutait beaucoup le départ cle César~ Providence, que Jes intérêts étai<'nt très inquiets) très alarmés, surtout dans les grands centres, et qu'il pourrait. y avoir pauique de Bourses, si le voyag-e avait lieu-. Les campagnes, au contraire> seraient enthou- •siasmées, toujours d'après les rapports, et l'on chanterait déjà sous le chaume les victoires des grandes aig·les. Nos paysans sont narquois et fins; ils aiment mieux que l'ennemi soit loin!
.,. __ . "---- --~-------------------------------------,,~--------------- CORRESPONDANCEPARISIENNE. 18 mars. Après les révoltes partielles clu chômage et de la faim, voici Ja guerre active des consciences et les tiers mépris de l'idée qui se réveillent. On disait les 6coles mortes : elles n'avaient pas donné signe ne vie depuis Décembre, et le gouvernement se glo1·ifiait de ce triste et honteux silence qui auntrnce la mort .des âmes. Tout à coup, en plein Collége de France, la jeunesse indignée se lève contre un de ces miséra~les apostats qui font métier de vendre à tous les pouvoirs, leur habileté de clown-poète ou philosophe, et !eur petite intelligence deshonorée. M. Sainte-Benve est hué, sifflé, .conspué, e-0mme le fut, il y a vingt ans, Lherminier d'indigne wémoire. Il vent faire l'apologie de Bonaparte, à :propos sans doute ne qnelqu'autre empereur romain aussi pourri que son héros, et l'auditoire inrligné lui crie : "qu'avez-vous fait de votre co_nscience du temps de Carrel?'' li veut répondre à ces mépris par l'insulte hautaine, et la sall.e entière lui jette cette rude apostrophe: '·' qui donc: se déshonore ici, si ce n'est l'apologiste du crime? l'avocat de la trahison? le traitre à l'honneur ?" M. Sainte-Beuve n'a pu achever ses phrases : sa figure incrustée de bassesse et tout empourprée de haine féline était hideuse à voir. C'était la chouette faisant rage et tout hérissée. Comme justice et comme réparation morale à la foi publique tant de fois outragée, ce petit rhâtirhent P.St une bonne œuvre. 'M. Sainte-Beuve, en effet, était entre tous responsable, envers la jeunesse françai3e. Il vous souvient, sans doute, comme à nous, <le son rôle dans le c6nacle littéraire de 1828, de son concours actif et souvent .haineux dans la guerre rPvolutionnaire des deux écoles ; il vous souvient de ses relations intimes avec le National ,le 1834, de ses articles presque enthousiastes (lui si froirl comme tous les gens qui bavent!) à propos des Paroles d'un Croyant. Démocrate, révolutionnaire et même républicain, M. Sainte-Beuve était alors estimé, presqu'..,imé ,dans le camp des penseurs, non pas comme un esprit cl'une puissance véritable et d'idées éleYées, mais comme une probité loyale, incapable de trahir l'esprit de la révolution er de vendre les lettres. Eh bien, M. Sainte-Beuve a fait comme Lherminier, comme le Fortoul, cette autre bas1oesse du temps : il a t.rahi toutes ses amitiés, toutes ses idées, toutes ses premières études et tous ses premiers respects; M. SainteBeuve est, aujourd'hui, plus bas que ce hideux bourgeois de Pa1is qui s'àppelle Véron. Donc les étudiants qu'on disait morts, ensevelis dans les bestialités de l'empire, les étudiants de 1855 ont fait bonne justice, comme leurs ainés, et ce réveil nous est un heureux, un nouveau symptôme, pour de prochains et de plus grands redressements! A la seconde leçon, la tactique a changé : les étudiants pressés comme des grappes, dans l'amphithéâtre, voyaient et sentaient autour d'eux, à côtl> d'eux, dans leurs rangs, les vieux bacheliers fauves et louches de larue-Jérusalem., Ils étaient sous le regard et sous la main des estafiers qui font en bourgeois les besognes de la police, et ils ne vonlaient pas se faire empoigner, sachant bien que sous l'Empire u11simple corps-de-garde peut être le préau ,le Belle-Isle ou de Lambessa. Mais la protestation n'en a pas moins été faite par les rhumes orageux, les toux acharnées, les enrouements et les éternuements. A chaque parole du professeur, c'était une tempête ùe plein hiver, et M. Sainte-Beuve forcé à faire retraite, a déclaré que sou cours serait suspendu jusqu'à nouvel ordre. Des arrestations ont été faites, sur place, et dans la nuit, à domicile : mais les étudiauts paraissent organisés, ,et soyez certain que toute allusion bonapartiste sera chiltiée par eux, quelque soit le professeur. Les petites justices commencent ! • Aux Tuileries, on n'a pas pris le deuil pour l'empereur Nicolas: mais c'est à granrl regret, car nos parvenus sont très friands de toutes ces parades où l'on pose en majestés. MalheureU'Sement, l'héritier-successeur n'ayant pu· notifier la mort de son pè:e au~ gouv~rnements ~n11erois, puisque toutes les relat10ns d1plomat1ques sont 111terrompues, M. Bonaparte, qui n'était d'ailleurs que cousin, n'a pas été mis en demeure. On espère pourtant aux Tuileries que le rpi de Prusse, beau-frère de Nicolas, notifiera, comme intermédiaire, et que l'on pourra se donner les avantages de la grande moire. O les grands destins et les grandes choses que cet Empire charrie ! J'aime mieux la boutique de Curtius. L'Indépendance belge, journal-égofit des polices, a fait une centaine de correspondances sur le départ ou le nondépart de M. Bonaparte pour la Crimée. Quand on voudra plns tard faire comprendre à l'avenir r<lyonnant et libre toutes les misères et toutes les lrnssesses de ce temps, on n'aura qu'à condenser en brochure les cent pages de cette bouffone Odyssée sans voyage. C'est le créti11isme. et la platitude constellés de petits mots disr:rets et de réticences diplomatiques. Toujours est-il q~e M. Bonapa:te continue _à ne p~s s'embarquer et qu'il fera tout merit1r dans sa vie, depuis son serment jusqu'à sa chanson: Partant pour la Syrie, etc., etc. Que voulez-vous ? l'équinoxe a des vents terribles et les mers sont profondes. On ue veut pas disparaître commd les soldats et les matelots de la Sémillante, - ils. n'étaient que 750 à bord! Ils ont tous p6ri. Le capitaine Jugan, avant de pren<lre la mer, avait fait ses observations, à qui de droit, sur cette vieille carcasse dès longtemps usée qu'on lui donnait pour aller heurter les tempêtes. Mais l'autorité supérieure avait menacé le capitaine cle le mettre en disponibilité, s'il ne prenait son bord, et l'officier avait obéi, malgré ses pressentiment. C'était pour lni nécessité de pain, et question d'honneur. On fait toujours la guerre, comme vous voyez, aux timides avis, et les clésastres s'accumulent, et les hommes disparaissent par centaines, par milliers, ici, dans les marais, là, dans les flots. M. Bonaparte ferait-il autrement et mieux, s'il avait conçu le dessein, s'il s'était donné la mission d'épuiser et de ruiner la patrie? Dans tous les cas la peste, la famine, la guetre, les naufrages le servent bien! Il est vrai <ledire, que par ordre, on vient de célébrer à Notre-Dame, un service funèbre en l'honneur des naufragés de la Sémitlante. (Quel nom pour un tel sinistre !) Autour du catafalque, <lit le Siècle, étaient disposées les statues des quatre Vertus chrétiennes, et ,Monseigneur Sibour officiait .... Quelle chance et quelle magnificence ! heureux naufragés d'arnir un catafalque à Notre-Dame, quand leurs cadavres roulent encore au hasard des vagues, ou s'échouent sur les grèves, déchirés, défigurés, sanglants et vert$ ! Ce n'est pas la mer seulement qui a ses proies : la prison, sous M. Bonaparte, reste toujours approvisionnée richement ; et comme les geoles de Paris sont encombrées, le bateau-poste de Quiberon emporte de temps en temps un 11G11veauconvoi pour Belle-Isle. A la date du 1er Mars, tn,ize nouveaux détenus politiques sont partis des prisons <l:;la S~ine pour ce,te citadelle des vents et des douleurs, qu'ont traversée tant de martyrs ! Ces treize-là, qu'ont-ils fait? ont-ils été jugés seulement ? On n'en sait rier,. L'Administration ne rend compte qu'à la Police. J. J. LA GUERRE DES GÉNÉRAUX. Paris, l 7 mars. On ne parle, ici, que de la trahison du général Forey et de sa comparution prochaine devant un Cons_eilde guerre. Les militaires de salon, traîneurs de sabre aux Tuileries et dans les bals publics, annoncent qu'un grand exemple sera fait et que les lois de la guerre auront plein cours, s'il y a <:ulpabilité démontrée. Ainsi le veulent les traditions de l'Empirf:. Certes nous ne sorrimes pas fanatiques de ces lois de violence et de sang que le régime impérial a restaml>es : mais la trahison devant l'ennemi est un crime tellement énorme, elle entraîne des conséquences si graves pour la vie des hommes, pour l'honneur du drapeau, po11rle salut de la patrie, que toutes res mesures et toutes les rigueurs sont contre elle clc droit et de devoir. Mais il y a dans le cas, une question préalable à résouclre. Lt fait est-il constant, est-il prouvé? Le général Forey, chargé d'un commandement a-t-ir trahi sa mission et vendu son honneur ? Tous les généraux de Décembre, complicc>s ou ralliés peuvent être accusés et sont suspects à hon droit, comme assassins de la République lt traitres à leur serment. Pas plus qu'Espinasse, Canrobert, Magnan, Saint-Arnand et Goyon, Forey n'a su se garder contre l'ambition perverse et gloutonne qui sacrifie fout, les devoirs, la foi, les engagements à l'épaulette étoilée. Il est none une première fois entaché, comme tous ses compagnons du grand parju_re ; mais est-il récidiviste, et, comme on le dit, a-t-il noué des rapports sérienx de trahison avec Osten-Saken? Le général Forey comman1le une division <lesiège devant Sébastopol, et la plus engagée. Quand 1\1. de Lourmel se fit tuer en aventurant sa colonne sous les batteries et jusques sous. les portes de la place, le général Forey - qui ne l'avait pas appuyé - dégagea lentement les débris de sa phalange et se montra beaucoup trop Fabricius pour ne pas éveil.cr de soupçons dans les lignes Françaises. Il a, depuis, fait souvent échange de prisonniers avec les généraux russes ; on s'est abordé, ou a coqueté, non pas de gloire, mais de cigarres et de champagne. On a peut-être eutamé la discipline et dépassé les convenances qui doivent être un peu rudes en temps de guerre . .Mais a-t-on vendu les secrets du siége, les plalis du commandement? ou bien a-t-on entravé, paralysé Jes mouvemens généraux par son action particulière ? voilà. la question ; et, jusqu'ici, tout est resté mystère. Ce qu'il y a de bieu certain, c'est que le général Forey jalouse profondément Ca1uobert, son subordonné de la veille, et maintenant son chef rlans Ja campagne de Crimée : c'est qu'il le regarde comme un officier général incapable, pouvant tout au plus lancer un régiment contre un ennemi; c'est qu'il sf croit méconnu, rna!traité, sacrifié comme le croient tant d'autres, du reste, à des intrigues de palais, à <les faveurs de prince. Ajoutez à cela ce grief nouveau, l'arrivée du général Pélissier soüs Sébastopol, ce qui rejette le. général Forcy au q11atrième ou cinquième plan; or, nos généraux d'Afrique ne pardonnent jamais de telles impertinences ! Tout ceci nous ferait croire qne M. Foi ey n'a peut-être pas été bien sourd à des insinuations qui parlaient d'or et qui promettaient venge:mce. l\fais rien de précis et de positif n'est encore établi ; suspendons tout jugement, comme le veut l'honneur, jusqu'après les débats, si débats il y a. Je me permettrai seulement une modeste observation. Quand on a payé des généraux, avec l'argent du vol, pour les entraîner à l'assaut de la Constitutio11 et des libertés publiques, peut-ou s'étonner que ces mêmes généraux trahissent, pour de l'or, au ,profit de l'ennemi ? Quand on a soi-même <!onué l'exemple du parjnre et du guet-apens, a-t-on le droit de frapper, dans les autres, le guet-apens et le parjure ? M. Bonaparte est impuissant pour châtier et puuir : car il est lui-même le crime et le déshonneur vivants! Après le départ de M. Jérôme fils, on espérait qne l'état-major entrerait en conciliation et que les chefs de commandement pourraient, enfin, s'entendre : mais la guerre est plus vive et plus acharnée que jamais : Pélissier lutte contre Canrobert, et Canrobert contre le vieux Lord Raglan qui veut bombarder la ville et bombard~r la flotte, mais qui repousse l'assaut. " Les fortifications extérieures foudroyées et prises, dit-il, il suffira dans l'intérieur d'une redoute, ou d'une barricade minée, pour que mes forces soient englouties et qu'il ne~reste pas un soldat à l' .Angleterre : assez de fautes et de folies : je ne veux pas engager ma responsabilité jusqu'au dernier cadavre." Canrobert persiste et résiste. Il faut un peu de gloire à son empe:,eur ! Le vrai motif, c'est que M. Canrobert vourlrait être maréchal de France. Et voilà pourquoi, par milliers, meurent les hommes! Y... MEETING DU 24 FEVRIER A LONDRES. Nous avons publié, dans un de nos derniers numéros, quelques-uns des discours prononcés au meeting du 27 Février, dans St-Martin's Hall, à Londres. Mais cette fête commémorative de notre dernière révolution n'a pas été seulement une fête du.souvenir, et comme un hommage aux morts: elle a donné lieu à des décisions importantes et qui peuveut être fécondes pour la révolution crénérale, si_elles sont appliquées et suivies avec ~et esprit de concorde ~t de fraternité qui. est l'esprit de vie, en toutes choses et pour toutes èhoses. En quatre propositions, voici le résumé du prog·ramme : Ire RÉSOLUTION. Que ce meeting, dans lequel sont 1'eprésentées les Démocraties de Frarice, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne, de Hongrie, d'Espagne, de Russie, d' A11gleterre et <l'au~ tres contrées, répudie les alliances que les despotes couronnés et les usurpateurs contractent faussement au nom des peuples qu'ils oppriment, et désire subftituer à ces alliances l'alliance des peuples basée sur les intérêts mutuels et tendant à la fraternité universelle. 2me RÉSOLUTION. Que l'alliance d'un gouvernement ou d'une,nation avec des despotes et des criminels tels que François-Joseph d' A1itriche, Louis-Napoléon Bonaparte de France, ou Nicolas de Russie, est une honte flagrante ; Que de pareilles alliances sont immorales et impolitiques, puisqu'ellPs dépendent <ln caprice, de l'égoïsme et de la Yile a111bitiond'hommes qui se sont déjà montrés parjures et traitres, et chercheront probablement à trahir et à ruiner la nation avec laquelle ils s'allient, comme ils ont déjà trahi le peuple et les lois qu'ils avaient juré de conserver et de défen<lrt. . Sme RÉSOLUTION. Que la seule garantie de paix et de progrès, soit entre la France et l'Angleterre, soit entre les autres contrées, est ,Jans la stricte allia11ce des Peuples; Que ce meeting, en conséquence, désire inaugurer et ratifier une pareille alliance, et que, dans ce but, il recommande l'établissement d'un Comité international permanent, composé de représentants des Démocraties de l'Angleterre et des diverses contr/ies de l'Europe continentale ; Que ce Comité sera ouvert à toutes les nations. 4me ET DERNIÈRE RÉSOLUTION. Que le Comité international est chargé de réunir en . conférence les représentants de toutes les Démocraties en vue de proclamer et cle propager les principes et de préparer l'avènement de la République universelle démocratique 1::T ~OCIALE. Ces 1·ésolittions ont un premier avantage, elles n'excluent ou ne patronnent ni les hommes, ni les systèmes. Loyalement fondées sur le principe
de Solidarité, elles s'enferment dans le devoir révolutionnaire et marquent, pourtant, le dernier but qui nous est commun : l'avèneme1~tde la Répu~ blique universelle, d4mocratique et sociale. C'est la bon ne voie. Il nous semble, seulement, que les fondateurs . auraient mieux fait d'agir, pour les diverses démocraties, en leur nom personnel et selon leur droit particulier, que <le parler <le représentation. Les 1·eprésentatious supposent la délégation antérieure et le mandat, ce q1ii serait, aujourd'hui, très difficile à constituer. De là, d'ailleurs, pourraient naître des diftic ultés contre l'œuvre, et nous le regretterions vivement, habitués que nous sommes à donner coucours, en g·ardant notre liberté, à tous ceux qui sont sur le chemin de la Révolution et qui la veulent servir. LA LOI DU SANG. S'il existe une chose étrange, effrayante dans nos lois, •<:'est à coup sûr le tirage au sort. Et s'il existe une preuve de la douceur et de la bonté -de ce peuple que l'on déclare ingouvernable, c'est la soumission avec laquelle il obéit à une loi stupide ... Quoi, voilà des hommes tous nés dans la même année; .. on ne s'occupe pas de chercher un moyen juste et raisonnable de recruter l'armée parmi eux, on apporte une boîte, chacun y met la main. Le premier stra éloigné de son pay., pendant de longues a11t1ées, sans revoir sa famille, sa fiancée; il sera tué peut-être, ou estropié, ce qui est pire, et le second re~tera bien tranquille au pays et épousera même la fiancée de l'autre. Si le pauvre garçon sur lequel est tombé le sort veut s'exempter du service, il faut que· sa famille se saigne et se ruine pour acheter un autre garçon plus pauvre qui se fera tuer à la place du premi,)r. Quant au jeune homme 'Tiche, il ne partira pas ; deux mille francs ne sont point ,nne atfaire pour lui. C'est absurde tout du lo·ng. Sait-on ce que signifie le tirage a11sort ? sait-on ce que signifie ce morne ft'Cours à la fatalité qu.rnd au milieu d'une joyeuse génération d'hommes· tout jeunes qui ,ne demandent qu'à vivre, il s'agit de choisir et d'emmagasiner la pâture du canon ? Ah! c'est un grand signe, un symptôme ..... . Au-dessus des nécessités premières de la vie, au-dessus de la beauté, de l'am()ur, de la joie et de l'art; audelà de là science; un idéal sublime fait naitre incessamment dans le sein de toute créature humaine un besoin profond de justice. Ce besoin est si profond que malgré les innombrables motifs qui peuvent engager les hommes à réserver toute leur indépendance, le premier soin qu'ils prennent partout où ils se trouvent, c'est d'établir sur eux-mêmes un chef, un commandement, une justice quelconque. ' Au point de vue le plus simple, c'est-à-dire le plus la.rge, les gouvernements ne sont autre chose que les organes fondamentaux de la justice dans les sociétés. _ L'admiration de la justice s'impose à tous, même aux ;_pervers ; le désir de la produire est la vertn par excellence, et la réalisation de la justice est l'œuvre virile, austère et difficile entre toutes. Pourtant, une nécessité terrible et qui jusqu'à nos jours a paru éternelle, pèse sur nous. Nulle grande œuvre ne s'accomplit dans l'humanité qu'au prix du saug .humain. La femme n'enfante qu'au prix de sang, - c'est là sa .grande œuvre, - et l'humanité qu.i sort de la femme n'enfante non plus la justice, sa grande œuvre, que coucliée dans cette pourpre effrayante. Parcourez les profonrls monuments <le l'histoire; visitez les berceaux glorieux d'où sont sortis les grands pro- -grès et lès peuples illustres, - partout il y a du sang. Entre toutes le.s nati.ons dont nous ayons mémoire, un peup'le lfut le graud .Jiusticier, ,le régulateur du monde antique auquel iQ,lonna l'unité. Rome appr.it à tout l'Occident comment -0n nuge ; et sa ju5jtice, si progressive alors, sa justice siégea pendant miHe ans sur des €hamps de bataille inondés de sang. . Après ce peu-pl,e immortel, -une un•ité nouvelle fut donnée au monde. Une religion nouvelle, une autre justice apportèrent quinze siècles de progrès à l'humanité ; et c'est du sàng des .martyrs que cette unité nouvelle re·çut ,sa force et sa grandeur. Après cette religion, une nouvelle justice, la Révolu- .tion, dit au monde sa première par-0le : affranchissement 1miversel, - et des millions d'hom1ues sont morts ... Et le monde attend la seconde parole. ,,,. tière ,s'élance à son secours. C'était ainsi dans la plupart des sociétés antiques, ce fut ain~i au moyen-àge. . Mais quand les gouvernements ne représentent plus exactement la justice, ou plutôt une justice comprise et acceptée par tous, ils ne peuvent plus compter sur Jlappili unanime de la nation, et ils lèvent des armGes permanentes ; des foules entières qu'ils nourrissent et qu'ils endurcissent pour les fortifier contre la douleur ; qu'ils revêtent de couleurs éclatantes propres à exciter l'orgueil et la colère; qu'ils conduisent au :;on d'une musique rett>ntissante, afin de les énivrer d'enthousiasme, et qu'ils tiennent ainsi tout chauds et tout prêts pour la mort. Dans l'antiquité, ce fut ainsi chez les Carthaginois parce qu'ils ne connaissaient pas d'autre règle que l'intGrêt, C'est ponrquoi ils périrent, c'est pourq11oi leur des-, truction fut juste. Les gouvernements sentent bien que c'est la mission de faire la justice qui leur donne toute leur force. Mais la justice à ce point de vue n'est pas une chose myst2rieuse ; c'est une idée claire, autrement elle n'obligerait personne. Les gouvernements ont donc granrl soin de tenir nette et certaine devant tous l'idée fondamentale, eu vertu de laquelle 'ils jugent et répartissent la peine et la récompense, l'impôt et les faveurs. Ils sentent tellement qu'ils ne peuvent juger, imposer et gouverner les peuples qu'en vertu d'une idGe de justice, que lors même qu'ils n'ont point le désir de juger justement ils se donnent avec soin l'apparence de la justice. Car ils savent bien que si un seul instant, dans un seul acte, ils n'ont plus au moins l'apparence d'un juge, ils ne peuvent plu~paraître que comme des oppresseurs. Depuis longtemps les gouvt>rnements de l'Europe n'ont plus la confiance entière des peuples; d~puis longtemps ils ne peuvent plus compter sur un appui unanime en cas d'attaque ; depuis longtemps ils sont obligés d'entretenir des armées à leur solde ; mais du moins ils cherchent encore à faire illusion sur la légitimité de leurs actes. Ils se disent justes, c'est-à-dire jugeant, choisissant entre le bien et le mal. Dans la répartition des peines et des récompenses, ils allèguent des lois ancienn~s dont les motifs, bons on mauvais, sont acceptés et les dispensent de justification ; ou bien ils se fondent sur des actes qu'ils déclarent coupables ou méritoires. Si ce n'est poi~t la justice qui les guide dans cette répartition, l'illusion est il11 moins possible et eux-mêmes la peuvent partager ; la discussion est nécessaire pour prouver qu'ils se trompent c,u trahissent. Mais voici une fonction gra,·e et formidable, celle du soldat. Voici un .impôt cruel et qui fait pleurer les familles, rimpôt du sang. Comment cette vieille société qui se prétend seule juste, comment ces gouvernements qui prétendent faire égorger ceux qui les trouveront injustes, comment ces gouvernants s'y prennent-ils pour choisir le fonctionnaire qui tue les h()mmes par milliers, pour désigner les poitrines dont le sang consacrera la prétendue justice ? Quel est le motif irréfutable de ce choix ? car il faut qu'il soit irréfutable. Quel est ~emotif de ,ce choix, qui est en même temps une condamnation, comme tous les choix qui désignent une mission <lecet ordre ? N'attendez ni justice, ni motif, ni raison. Cette société déclare elle-même que, dans cette circonstance, elle est incapable de juger. Là •JÙ la justice !ni est le plus nécessaire po1ir demeurer légitime, elle abdique; et dans son effrayant désespoir elle charge ce qui est le plus contraire à la justice, le hasanl, de désigner le soldat qui tuera et se fera tuer. Elle sait bien que pour faire 1rndigne soldat il faut des vertus particulières. Elle sait que le sang versé n'est fécond que lorsque la veine qui l'épanche s'offre d'ellemême au saérifice. N'importe, puisqu'il faut des gens qui tuent et se fassent tuer, et qu'elle se reconnaît inhabile à juger cette question du sang qui est fondamentale, elle en appelle à la plus brutale, la plus funeste, la plus démoralisante de toutes lts superstitions, et croit mettre ainsi sa responsabilité à couvert. f (Le Téstament d'un Républicain). VARIÉ'rÉS. PHILOSOPHIE DES SCIJ~NCES. Lorsque nous voulons me3urer les espaces compris entre ces globes qui brillent au firmament, les uns d'une 'lumière propre et les autres d!un éclat emprunté, il nous faut prendre dans les cieux n::êmes une -1rn.itéde longueur, la terre n'en contenant pas ·d'assez grande. Ainsi, l'astronemie se sert des 34 millions de lieues qui nous séparent de notre chef-lie11 planétaire, exactement comme le géo- Le besoin de J,a justice est si puissant, et la nécessité ,de mourir pour la justice est si profondément sentie, que partout les hommes, pris en masse, consentent non-seulement sans regret mais avec enthousiasme à mourir pour <é-tablirou maintenir parmi eux la justice. Tant que l'organe supérieur de la justice chez les peu- [Jles n'a point cessé d'ê,re l'ins.trument de la_ju_stice.~om- :prise et acceptée par tous, le gouvernement, des qu 11est ::attaqué, n'a qu'à faire un signe .pour que la nation en- - mètre arpenteur se sert du mètre e't de la toise. Le plus souven't même, cette unité est insuffh1nte·; on lui en substitue une .rutre, par exernp:le le rayon de l'orbite d'Uranus, lequel •est -de 7.37 mil-lions ,ke lieues. Ainsi, on exprirne la distance de la première étoile de la Lyre au Soleil en disant qu·'elle •ést à 41, 600 fois le rayon de l'orbite d'Uranus, c'est-à-dire à 41,600 fois 737 millions de lieues. Enfin, il y a ·des distances telles qu'on ne peut les exprimet commodément en prenant une longueur pour terme de comparaison ; on les évalue par le temps qne la lumière: met à les parcourir. Tellv est la distance qui nous sépare <les nébuleuses, vues par Herschell à l'aide de son télescope de 40 pieds ; leur lumière met deux millions d'aur1ées à nous arriver, c'est-à-dirë qu'elles sont à autant de fois 72 niille lieues qu'il y a de secondes en deux millions d'années : essayez de convertit· cela en kilom.ètres ! Rame~ons ici-bas nos regards éblouis; ramassons quelques grams de cette poussière dônt la terre est faice, et le éorps presque impalpable qui reposera dans un des sillons de notre main est une autre immensité qui ne le cède en ri~n à celle des ~ieux. Il ne nous faudra pas moins de cluffres pour exprimer la prodigieuse petitesse des espaces moléculaires, qu'il ne nous en fallait tout-à-l'heure pour rendre l'étormante étendue des espaces intrà-stellaires • les fractions qui expriment les dimensions des molécule; ne seront pas moins fantastiques que les grands nombres devant lesquels notre raison s'humiliait. Chacune de ces petites outres qui représentent chez les mousses le fruit des phanérogames, renferme p.es milliers de graines ; or il faudrait entasser de~ milliers d'o'utres pour faire un volume égal à celui d'une tête d'é11ino-le! A l' ' l' 0 .nu 1eu ui espace, considérons le temps: en regarJ. de c_esgrands corps célestes, dont le développement se conturne. pendant des milliers de siècles, voici des cryptogames dont le tis3u, d'après les calculs de Kiéscr, s'accroit de soixante millions de cellules en une seule minute. Ainsi, nou3 rencontrons ce nouveau motif d'admiration en une matière où il semblait que l'admiration eüt atteint ses dernières limites: !'infiniment grand, dont le télés.c~pe ue no~s a révélé qu'un détail, est comblé par l'iufimm~nt petit, dont le microscope, dans ses plus forts grossissements, ue nous montre encore que de grossières apparences. Dotés par la science de nouveaux organes de vision, nous avons assisté à une véritable phantasmagorie : nous avons vu les astres fnir en grossissant, et les molécules des .corps, démesurément grossies, creuser, en s'écartant, de véritables abimes. Ali-dessous tt au-delà du moncle sensible, nous avons découvert de uouYeaux mondes : <les étoiles par-delà les étoiles visibles à l'œil humain, et dans les entraiiles d'un point microscopiq11e <les amas innombrables. Aujourd'hui, les principales opérations de la science n'ont plus pour objet rien de ce que nos yeux sont habitués à voir, nos mains à toucher ; elle se meut hors de la. portée de nos sens, plus loin que le ciel visible, sous l'enveloppe opaque des choses. Mais si, avant que nous entrion~ dans l'analyse optique, uous n'apercevons ni les premiers éléments des corps, ni les véritables frontières des_cieux,_ n.ous nous élevons sans espérer d'atteindre jamais la hm1te; nous descendons sans espérer de jamais toucher le fond. Féconde dans la pratique, la science semble donc condamnée à une perpétuelle impuissance doctrinale. J'entends ses détracteurs s'écrier qu'elli! n'occupera jamais qu'un point insignifiant dans l'espace infini ... Ils auraient raison si on devait regarder son état présent - comme un état dérinitif. Mais voici ce qui est vrai : ou bien la science acquerra de nouveaux organes, ou bien elle n'aboutira pas. Que l'homme semble peu de chose. quand des espaces ~élestes les yeux retombent sur lui ! Avec quelle lenteur 11 rampe sur -ces voies de fer dont la rapidité excite son orgueil, si 11ou:s comparons la marche d'un convoi aux ondulationil lumineu~es qui feraient huit fois le tour du globe en u'ne seconde ! Mais avec quelle inexprimable pesanteur la lumière elle-même s'achemine dans l'espace quand nous nous arrêtons à cette pensée : avimt que cette terre, âgée maintenant de quelques millious d'années, se fût détachée de l'atmosphère solaire, des étoiles brillaient dont nous ignorons encore l'existence, parce que les messages scintillants qui doivent no11sles révéler, et qui se hâtent vers nous à raison de 72 mille lieues par seconde, n'ont pas eu le ttmps de nous parvenir ! Il n'y a donc là que de simples relations, indignes au fond de l'admiration qu'elles excitent ; il n'y a 1rnint non plus dans tout ceci de motif d'humiliation pour nous ; ce n'est pas l'excès de notre hille sur celle de l'infusoire qui établit notre supéri0rité, et les proportions de l'univers ne le mettent point au-dessus de nous. Pour l'animal dont la carapace siliceuse forme un quarante mille millionième d'un pouce cube de Tripoli de Billin, il y a, d'un bout à l'autre d'un cercu·eil humain, aussi loin que pour nous de la terre au soleil! Rien n'est grand, rien n'est petit, tout a ses racines dans l'infini. Voir l'Etre, !'Infini, et reporter sur ce qui est par soi l'admiration que nous prodiguüms puérilement aux fantômes, aux jeux d'optique, voilà donc qui est digne de l'homme. Cet être qui paraissait si petit, nous en .prenons une idée d.ifférente quand nous le voyons méditer sur les né- .bule 11set,, s'assnrër que l'action du soleil s'étend au moins à quarante-quatre fois le rayon de l'orbite d'Uranus, que la gravitation rég.it les étoiles doubles, etc. ; et l'opinion ~ue nous ~ous en faisons grandit encore, quand il prend a son service des agents dont la rapidité éblouit un ins- .tant I).Otreimagination. A quoi ·doit-il ces triomphes, cette grandeur ? A une force supérieure à toutes les forces de la na:ture, car dès qu'elle se montre, celles-ci obéissent. Que parlons-nous de la vitesse de ce qu'on nomme les fluides impondérabl~s ; en un temps inappréciable l'esprit se transporte
-dans ces régions :l'où la 1um1èrc vient à pas de tortue! Tandis que les se11s nous montrent partout des limites, l'esprit nous montre partout l'infini; nous ne -voy<lns que <les rapports, l'esprit por.hmc l'absolu; <1es myriades d'êtres grouillent dans l'espace, l'e~:prit atteste l'être. Par , là, il rlémontre sa nature, ses affinités, sa compétence. Qu'on ne dise <loue pas qne ce qu'il y a <l'essentiel <lans les choses ,loi t à j:imais nous échapper; cela échappe à nos sens, rien de plus certain : il fout eu conc:lnre que cette sphère rnblime ,levicndra accessihle à la science lorsque, n'étant plus dans la <lépenùance exclusi\'c des sens comme un enfant, elle vivra de la vie Je l'intelligence comme un homme. L'esprit étant dans le moncle à la racine de toutes -choses, c'est à l'esprit -<lenous révéler ce qu'il y a de ra- ,dical en elles'. Cc n'est donc pas de la dér.1ission iles sciences. qu'il s'agit, mais de leur progrès. Elles ont 1leux faces: l'une pratique, relève rlessens; l'autre'dogmatiq11e, religieuse, relève de l'esrrit. Si l'e~rit était impuissant à la fonder, nous serions destinés à connaitre à la f,Jis le ~upplice de Tantale et celui de Sisyphe. Déjà l'esprit se sert des sens pour dépasser leurs don11ées, il s'essaie à pénétrer la constitution moléculaire, il découvre une planète! Ce sont là <les commenceme11ts, des tentatives d'indépendance. CettP. incapacité dont on nons prétend frappés est démentie d'ailleurs par l'expérieuce ; n'avons-nous pas acquis des notions absolues? Dans les matières les plus simples, réponJ.011. C'est par là qu'on commence. Il faut <l'abor<l'en revenir à l'axiûme de la sagesse antique : "Connais-toi toi-même, " c'est.à-rlire, connais l'esprit. La loi qui régit notre développement scientifi11ue montre, rl'ailleurs, que cette étude ne devait venir qu ·après celle de la.biologie, et que son moment approche. Tout in1iir1uc que l'esprit ne sera pas pour l'observateur un champ moins fécond que la nature extérieure. On a ignoré pendant des siècles l'existence d'a~E:nts 11hysiques dont les effets innombra1iles frapp.1ie11t tous les yeux et qni clevaie11tun j~ur figurer parmi nos principaux moyens <l'action. De même, il y a ,lans l'homme des pouvoirs encore inconnus, bien qu'ils ne cessent de r,e manifester. La physique de l'âme en est où en était l'èlectrornagnéi bme quan<l on ne connaissait cle lui que la propriété de l'ambre, celle de l'aimant, la fondre, etc., yue même 011ne savait pas rattacher l'une à Lrntre. Les tra<litio11s que nous apprenons à respecter ,hvantage à mesure que nous grandissons en savoir, l'éclat inexpliqué des philosophies antiques et <les religions primitives, maints phénomènes historiques de l'ordre le plus grandiose, démontrent que toutes les puissances du génie des découvertes ne sont pas en jeu dam: nos sciences. C'est donc de l'intervention de forces jusqu'ici tenues comme en réserve que datera la réno\•ation scientifique qu'ou annonce ici. V1cToR Mr.uNrnn..-(L'Ami des Sciences.) Revue «le la Sermaaine. • 1 Les correspondances du Times, s1 bien renseignées et tonjonrs si impartiales, ont enfin· foit connaître la vérité sur le combat do la nuit du 23 au 24, février. Les Russes ayant élevé une redoute en avnnt de la tour Malakhoff, l'armée française r~çut ordre de se préparer à un assaut contre ces retranchements. On comptait ainsi, en se débarrassant de batteries fort g·êuantes, exercer les soldats à l'assaut ,lécisif. Pendant la nuit <ln 24 février, la colonne <ln géL'IlOMM E. néral Monnet :.ittaqua là redoute, et s'en empara. Mais écrasés par le feu croisé des batteries russes, assaillis µar une division russe de huit m?!le hommes, et n'étant pt1s soutenus par !'Infanterie de mari11e, ég·arée par la nt1it, les Zouaves furent contrai11ts à battre en retraite en perdant beaucoup de monde. Les Russes ont, depuis, étendu et complété les travaux attaqués par IP général Monnet, qui a subi un échec, an contraire des assertions triomph~rntes de Canrobert. Quelques fusées à la congrève jetées sur la place ont fait croire à un commencement de bombardement et à l'incendie de• 'ébastopol. Le Times annonce, d'ailleurs, que tout devait être prêt vers le milieu de :nars, pour recommencer le bombardement: mais il ne croit ni à la possibilité ni d'écraser la ville sons les bombes, ni de l'e11le\'er <l'assaut, tant que l'armée de Liprandi tiendra la campag·11e. Omer-Padni. oi-g·anise, à Eupatoria, les rrartares de la Crimée qui s'enrôlent en grand nombre dans l'armée turque: on prétend qu'il en a déja quarante mille sons ses ordres. • rrandis que le siège continue, plus sang·lant et non moins meurtrier que pendant l'hiver - il y a cinq mille malades dans les hôpitaux anglais de Scutari seulement et los .listes de morts s'accumulent dans les longues colonnes du Times, -les Conférences pacifiques s'ouvrent solennellement à Vienne, avec l'étiquette empesée habituelle aux Diplomates. :'lais on prévoit que le chemin de for de Balaclava- à Sébastopol sera terminé avant qu'elles aient amené un résultat appréciable; et Lord John Russell, déjà dégoûté, parle de repartir ponr sou ministère des Colonies avant P,lq ues. Les instructions envoyées par le Czar à ses ambassadeurs so11tà double entente; maintien de l'in• tégrité do l'Empire russe ; restauration <le la paix dans le· monde. - En attendant cette paix problématique, le recrutement s'exécute brutalement, comm') un brig,mtlage, dans les provinces nolonaiL I 1 ses : on u. en eve les conscrits, par toutes les campagnes, pendant la nuit du 12 au 13 mars ! L'ellquête parlementaire se continue en Angleterre : les dépositions des témoins, généraux., sergents, officiers de la marine militaire ou marchande, viennent tour-ù-tour confirmer les assertions du 'Times, et justifier sa r,ude polémiqm, coutre la détestable organisation que l'Aristocratic fait peser sur l'armée ang·laise. Sir Robert Peel, nommé Lord de l' Amirauté, a été réélu par le bourg de rramworth. Il a déclaré que le ministère Palmerston ne se laisserait point paralyser par l'Autriche, et forcerait la Prusse à se déclarer. Eriger les Provinces Dannbiennes en Etat indépendant, rendre à la Pologne son indé· pendance, tels doivent être les résultats de la guerre selon Sir R. Peel, dont on n'a pas oublié la ridicule incartade contre Kossuth et Victor Hugo'? L'Espngne est fort inquiète des préparntifa foits aux .Etats-Unis pour s'emparer de Cuba, avec ou/ sans l'assentiment du Président Pierce. Le g·énéral Concha met Cuba en état de siège, iostitue des Cours martiales, emprisonne f't exét:ute les conspirateurs, partisans de l'Amérique. L'abolition de l'esclavage à Cuha serait le plus si'tr et le plus court moven d'ôter aux Etats-Unis toute fantaisie d'annexion, les tentatives <le conquête venant toute~ des Etats à esclaves interressés à 'augmenter leur influence dans le Congrès. L'Espagne, du reste, n'est pas en bonne veine: le goùvemement vic•utd'iuterùire l'impression des Bibles protestantes à Madrid. C'est par trop copier la législation de la Sainte-Hermandad. Le Morning-Chronicle annonce qu'il règne uue g"rande agitation dans le royaume de Na pies, et que la police a découvert une formidable conspi• ration à Rome. '' C'est Mazzini, " crient les iournaux anglais, qui oublient leurs furibonde~ et continuelles dénonciations des crimes commis par ces gouvernements anti-italiens. 1 On raconte que le général Niel, avant de par. tir pour la Crimée, examinant avec L. Bonaparte la position des assiég·eants, finit par s'écrier: Mais quelest<loric le créti11 qni a donné ces plans-là?- <;ecrétin ? c'est moi, répondit franchement Louis Bonaparte. ·------------------ PROPAGANDE RÉPUBLICAIN;E. VICTOR HUGO Discours 1 prononcés à Jersey, au Hanqnet du ~U Novembre 185.1 (24e anniversaire de la Révolution polonaise), et à la réuuion du Q4 Février 1855 (7e anniversaire de la Révolution française de 1848). Prix : Un exemph1ire, Id. (2 sous); cent, 4s. (5 fr.) A LOUER PRÉSENTEMEKT Une Maison ou partie de Maison A APPELEE BU DE LA RUE, Contenant environ huit appartements, étables et jardin, et un tcrraiu <le cinq vergées qu'on est libre <le 1louer ou de ne pas louer. - Le tout est situé dans la paroisse de St.Laurent, i\ deux milles et demi <le la ville. - S'a,lresser chez :Monsieur MALZA.ItD, Clear.Wiew Street, à St-Hélier. ----------- A LOUER µne l\1AISON, Coie Terra<'e, 4, St-Saviours 'Road, vis-à-vis Mont Plaisant, orcupée présentement par le capitaine Preston. - S'adresser chez :Mr. Ze110 Swietowslawski, 19. Dorset t:ltreet, ou chez M. Le Ber, House-Agent, Queen Street. a:.. lta1•i11acie :ii·ancai~e DU Dr: J. PHILIPPE', 28, Greok Street, Soho Square à tondres, seul dépôt pour, la vente en Angleterre de tous les ouvrages • scientifiques de F.-V. BA_~PAIL. 1. Histoire naturel!~ de la Sal'lté, de la Maladie, etc. 3 v. in-8, avec 18 planches en noir ou coloriées. 2. Revue Elémentaire de Médecine et Pharmacie domestiques, 2 vol. in-8. 3. Nouveau Système de Chimie organique, 3 gros vol. avec un atlas de 20 planches. 4. N ouvean Système de Physiologie végétale, 2 vol. in-8, avec un atlas de 60 planches. ' 5. Nouveau Manuel Je la Santé, 1855, vol. in-18. 6. Fermier vétérinaire, 1 vol. in-J 8. 7. Revue complémentaire des Sciences appliquées à la :Mérlecin.e, à la Pharmacie, aux Arts, à !'Agriculture, etc. Publication me11suelle (les six premiers mois sont en vente.) 8. Boîtes pharmacies portatives grands et petits modèles. N.B. On trouve à la Pharmacie du Dr J. PHILIPPE toutes les préparations d'après le S'ystème Raspail. On trouve également toute espèce de pâte pectorale, sirops assortis, toutes les fleurs, plantes et racines em• ployées en médecine. Consultations gratuites tous les soirs, de 6 à 10 heures. 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Prusse, Suède, Allemagne, etc., a l'honut>ur ' • d'informer MM. les négociants, arrnatt·urs, JllWSCRIT IT.\.LIEN, W AIIRI & fabricaut~ et cornmissionnüires de tous pet) s, Donne <lesleçons de l:mg-u~ it~ii,·1ttH\. , Cie., 'L\ILL"li:URS, j qu'il se charge de la vente par commission La ::\Iotte-Uousse, La ::\Jonc strcet, 44•, ~t-Hé!il!r.'Ch:iux-<lc-licn<l~. - :M~i~on Hcinzely, im- i ou consi<Tuation ile toutes espèces de mar- • - -----, • ----·---·- pnmeur (Suisse). } J' 0 ] 8. PHILIPS STREET, ST.-111::T.rnR, Ji::RST,Y. C 1 ra ::~fiance qu'il s'est acquise dans cette Gu A Y,r 0~~tTt 1 ~J Déccmb~e, faiseur 1 , île, depuis vingt années, par s~n travail, sa hommes et pour r1:mei.. - ~-e~s~;: 1 r~ ~1: 11 ~1:·~~fs~~:I ALP) fONSE, ~: 0 ~!~ 1 1 ;~ :~Pl;~~;r~Îes~:~ 1~ 1 ~~= Il moule aussi les ornements, les statues et fournit des épreuves à un prix modéré.-20, Don. street, St.-Hélier. JERSEY. 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