L• Jl O~l ME. .,,.,~·-~-------------------,---------------------------------,---------------"--'-------------'----.., encore sur l'onde immense qui nous porte tous, ,oulant ou ne voulant pas, vers un monde nouveau? - Et Bonaparte, et le Pape, et les cinq cent mille bayonnettes de l'Autriche, et les ignorantins, et les jésuites? - Laissez faire à la vague absorbante; elle monte, elle monte, elle redouble de vélocité à chaque heure, à chaque minute. L'avenir est à nous. Ainsi l'individualité, sortie des corporations privilégiées, agissant d'elle-même; la nationalité, débrouillée de la centralisation despotique, 'tlemandant à recevoir et à répandre les brises fécondes de la vie, d'après les loix de la vie elle-même; - tendent spontanément à l'Association; - à l'Association libre, universelle, qui mettra de plus en plus en corrélation d'intérêts et de devoirs, entrepreneurs d'i11dustrie, ouvriers, peuples divers, d'un bout du monde à l'autre; qui fera du patrimoine intellectuel et matériel de chaque nation un élément de richesse, rle joui$sance, de perfectio:mement pour toute~ les autres. L'individualite reste : seulement, elle se répand toujours plus hors d'elle-même, pour embrasser, dans ses activités, avec l'aide de ses sœurs, la Terre, l'U1,ivers, Voilà le développement, la véritable révolution <l'après nature. Je ne rève pas. Les nouvelles tendances peuvent être saisies, même sous l'ombre <le'la réaction actuelle. D'un côté, l'esprit individuel qui a caractérisé jusqu'à présent la marche des Bourgeoisies, qui a même fait leur force dans la lutte contre' les cla~ses privilégiées, commence à s'appercevoir qu'il ne pourrait pas conserver, augmenter ses acquisitions, s'opposer avec succès aux nouvelles tentatives d'organi.rntion despotique, en continuant à procéder d'une m:rnière exclusive, égoïste, à l'égard des classes inférieures; -de l'autre, ces classes, s'élevant rapidement aux lumières de l'intelligence, guidées, par l'instinct de leur vie, vers une compréhension plus pratique du problème social, ch~rchent à progresser vers leur émancipation par des moyens organiques. La lutte entre le capital et le travail tend à trouver une solution dans une association spontanée d'intérêts, que des doctrines exclll~ives ont jusqu'à présent représentés connue nécessairement antagonistes, mais qui ne 1~ sont pas en réalité. Ce qu'il y a eu d'absorbant, d'injuste jusqu'ici, dans le sentiment de la propriété individuelle, cédera de plus en plus au sentiment de la solid;uité sociale; ce qu'il y a eu de menaçant, dans le cri de douleur des masses indigente·.;, contre des institutions nécessaires dans leur principe et issues de la nature même de l'homme, fera place à une nouvelle impulsion vers le progrès. au dévèloppement de ces mêmes in,titut.ons, au bénéfice de tous les agents qui contribuent à la création de la richesse. Lr. jour que l'antagonisme du capital et du travail, du bourgeois et du prolétaire trouvera sa formule d'assimilation sur la grande voie de l'association libre et équitable, - ce jour-là, les dictatures personnelles et les despotismes héréditaires disparaîtront à jamais du sol européen. La belle, la pure, la féconde. liberté sor- :tir<1, co.nme une condition néce,saire, comme une garantie unive~sells du progrès, de l'âme même de l'association, et autour de la sainte bannière, l'égalité morale des hommes et la frater- .nité ne seront plus de cruell<>sironies. C'est à ce grand·œu r ~ de concilia:ion entre les forces actives de 1a R6vo:.utiGn.et du progrès - à cette immense conquête de la raison ,et de la science, que toutes les démocraties enropéenues doivent tra-vàiller~ C'est là un de nos grands devoirs, au milieu des épreu-ves, que les erreurs du passé nous font subir à present; - c'est un des ëléments de ma foi, de mon espoir dans l'avenir. L'autre, c'-est l'associatiim des nationalités, soit dans la lutte contre lenrs oppre~seurs, soit dans leur coopération, à se garantir mutuellement, a-près la victoire, leur liberté et leur indépendance, à protéger en commun les institutions, que chacun~ d'el\es choisira comme plus coll'l/è11ablesau dé,velop-pement de ses propres vocations dans l'œuvre du progrès général. Toutes les aspirations essentielles de la civilisation e11ropéenné, malgré la pression des conditions politiques qui la dominent a11jo,1rd'hui, tendent déjà it constituer une grande Ligue ou Fédération iadustrielle et commerciale des Etats. Non seulement la vie matérielle, mais la vie morale et intellectuelle aussi, étend irrésistiblement ses ramifications solidaires d'une nation à l'autre. C'e.,t la loi rationnelle de l'histoire, qui se manifeste même à travers le5 entraves d'une politique arbitraire. C'est au génie des peuples libres d'ouvrir complètement la route à l'évolution de cette loi tle solidarité universelle. Citoyens! je vous ai dit ce que je pense, ce qne j'espère de ]•avenir. Je ne vous ai pas parlé des questions du jour, des occasions plus ou moins favorables qu'elles pourraient ofli-ir à la résurrection des peuples. C'est que je suis intimcmmt convaincu que les véritables opportunités pour leur émancipation, ne dépendent pas des accidents extérieurs de la politique. Que l'Autriche s:>itavec lès puissances occidentales, ou qu'e!ie soit contre elles; que Louis Napoléon gagne des bataille~ en Crimée ou qu'il n'en gagne pas, tout ça ne veut rien clire, jusqn'à ce que le mouvement unitaire des forces de la liberté, le sentiment, le besoin <le relever la nature humaine, abaissée par la conquê e·étrangère ou par la tyrannie i11térieure, soit parvenu à ce point, que •toutes les classes qui aspirent au progrès politique et social dans une nation se lèvent, comme un seul homme, contre le pouvoir arbitraire <J_,pUèise sur toutes. Bt pour que cela arrive, il faut que chacune d elles n'ait pas à craindre une nouvelle tyrannfe, ou des crises violentes clans le st'in même de la liberté. Je vous dis cela, moi italieu, d'après une triste expérience nationale. Les Républiques italiennes tombèrenl sous le joug des tyrans, et l'Italie toute entière sous un servage de trois siècles, parce que bourgeois et ouvriers de ces jours là, ne surent pas trouver une formule économi'lue progressive, qui conciliât leurs intérê:s; et au lieu de se fo1Hlreensemble, rle s:entraider dans l'élaboration de leurs aptitudes sociales, ne travaillèrent qu'à s'exclure mutuellement des droits de cité par la vi9l~nce et la terreur. Heureusement les progrès de la civilisation, l'expérience des malheurs soufferts, a préparé le terrain à une entente pratique. Que chacun de nous travaille à féconder ce terrain, à rapprocher les théories abstraites de la pratique réelle, les aspirations vagues -de l'étude austère des éléments de la vie sociale, dans leurs exiirences individuel1es, comme dans leurs devoirs collectifs, et l'heure de la délivrance ne tardera pas à sonner. Citoyens, je vc>usai dit, sans art et sans éloquence, ce que je pense, - mais sincérement, librement; ne m'emportant pas contre le présent, parce que j'ai foi dans l'avenir; parce que je sais que toutes les forces réunies de la réaction ne peuvent pas empêcher la marche du progrès, et que, tanrlis que hommes, ~ystèmes, formes de gouvernement, tombent les uns après les autres, un,eforce insurmontable reste toujours debout - le Peuple. Discours du citoyen Talandier : CITOYENS, Louis-Napoléon Bonaparte, le parricide du Deux-Décembre, le neveu et l'héritier du parricide ·au 18 Brumaire, avait à venger sur l' Aristocratie anglaise la défaite de Waterloo et la tombe de Sainte-Hélène ...•.. Pour se venger, jl s'est allié à elle. Maintenant, laissons passer la vengeance de Bonaparte. D'autres orateurs vous ont parlé et vous parleront encore de la guerre. Ils vous clé voileront les mystère!t des diplomaties. Ils vous montreront dans leur stupéfhnte horreur ces alliances impies où, sons l'égide de Bo11ap:1rte,l'Angleterre et l'Autriche se donnent la main. Ils exposero1it à vos regards ce tableau, où le ridicule le dispute à. l'iufàme, du petit roi de Piémont apportant sa petite épée au faisceau d'armes des empereurs, et du roi Bomba y glissant sou couteau sanglant d'égorgeur Ils vous décrieront le commencement et la suite de cette grande déb!icle p;édite par les poètes, et qui arrive en vérité plutôt encore qu'il, ne l'avaient prévu. Pour moi, je vous demande de le prendre sur un ton moins héroïque. Je vous demande de détourner avec moi vos regards des champs de bataille où la mort fauche _lamoisson des rois, et dans cette nuit obscurcie encore par la fumée de la poudre et du sang, au milieu du bruit assourdissant <les armées qui s'ébranlent, des canons qui tonnent, <les fortifications qui croulent, de regarder vers ce coin du ciel où se lève l'étoile du matin ; la Sainte-Alliance des Peuples. Et d'abord, merci à nos amis anglais, merci. Plus que l'hospitalité du ciel, plus que l'hospitalité du foyer, plus que l'hospitalité du pain, Cil qu'il nous faut : c'est l'hospitalité de la pensée. Vous l'avez compris .. , merci. La vie est diffieile aux proscrits : le travail les fuit, la défiance les repousse, la calomnie les poursuit, la misère les traque. Cependant, hommes de conviction, nous savons que nous .remplissons une mission nécessaire, et comml! le germe des plantes emporté au loin par les venta du ciel, nous savons qu'il n'y a pas vraiment de terre étrangère, et que partout dans le monde l'homme est chez soi. Mais tout le monde ne sait plus cela. Sous le ciel de la civilisation, les hommes se jettent encore à la face ce mot plein <le haine : Etranger. Vous ! vous nous avez appelés frères. Frères, merci ! merci ! Nous tenons plus à notre foi qu'à notre vie. Plutôt que d'abandonner la Révolution, nous nous envelopperions üans notre drapeau, et, en tombant, nous crierions encore: LIBERTÉ, EGALITÉ, FRATERNITÉ .. , ou LA MORT ! Epuisés par mille fatigues, blessés dans mille combats, tout ce que nous pouvions faire éta:t de maintenir intact l'honneur du drapeau. A ce drapeau assailli par toutes les tempêtes de la tyrannie vous avez apporté, pour le maintenir debout dans le monde, le secours de votre bras ... C'est tout ce que vous pouviez faire de mieux pour nous. C'est le plus grand bonheur que vous puissiez nous donner. l\,lerci ! amis, merci! Et maintenant un mot du passé. Oui, les Révolutions de I 818, clont nous célébrons aujourd'hui la commémoration, ont failli parce que la solidarité entre les peupl-:s n'a pas été pratiquée. Auj:iurd'hui, en vertu de cette solidarité, nous souffrons tou.s le châtiment de fautes que tous ceper.ùant nous n'avons pas commises. Et cc qu'il y a de plus curieux, c'est que ceux-là précisément qui ue trouvent rien à commémorer dans la Hévolution de 184.•8,et qui, au jour où ce drapeau de la solidarité des Peuples est solennellement rekvé, s'abstiennent de. puraître, sont ceux qui, ayant eu le gouvernement en 184•8,devraient être seuls accusés des fautes commises, si on ne devait accuser accuser en même temps l'ignorance de tous et la misère du plus grand nombre. Eh bien, nous qui avons soutenu la solidarité des Peuples en Mai, la solidarité des homme~ c11Juin 18·1·8,nous trouvons qu'il y a cle grandes choses à céiébrer dans ces Révolutions. C'est en Mai 1848, c'est à la suite d'une manifestation qui avait ponr but de soutenir, à propos rle la Pologne, ce principe de la ~oliclarité des Peuples, que nos amis Barbès, fütspail, lllanqui, et tant d'autres, ont vu s'ouvrir devant eux les cachots de Vincenne~. C'est à la suite du mouvement victorieux de Février que les idées, accumulées durant des années par les penseurs les plus éminents, se sont répandues sur le monde comme une semence féconde. C'est sur les barricades de Juin que le Socialisme a reçu le baptême de feu. Cela pour Paris seulement. Mais Vienne, Berlin, 13ade, Pesth, Rome, Venise n'ont-elles pas des victoires et des défaites plus dignes que les vicbires de rester dans la mémoire des hommes, et pour héros des martyrs ? Oui, nous célébrons les Révolutions de 1848 ! Nou~ en gardons la mémoire; et, instruits par les fautes de cette époque, nous y puisons un fort enseignement pour l'avenir. 'Cet en5eignement est celui-ci : Les peuples sont solidaires comme les hommes, et s'il n'y a pas liberté pour tous, égalité entre tous, il n'y a <leliberté et d'é- !!alité pour personne. Cette alliance que nons cherchons à fonder aujourd'hui n'est pas seulement juste et utile, elle est nécessaire; et, pour elle, nous pouvons dire que les temps sont venus. Aujourd'hui, les camps sont tranchés. Il n'y a plus que deux partis dans le monde, et ces deux partis se retrouvent partout en présence et prêts à en venir aux mains. Ils font deux famille dans chaque famille, deux nations dans chaque nation, deux humanités dans l'humanité, Que me parlez-vous de familles et de nationalité ? Mon frère n'est mon frère que s'il est avec moi pour l'égalité contre l'injustice. Mon pays n'est mun pays que s'il combat, au dedans et au dehors, pour la liberté et pour le droit. J ~ ne suis plus Français ou Anglais, Russe ou Polonais, Allemand ou Italien. Je suis homme libre. et ceux-là seuls sont mes frères dans l'humanité qui sont RépubÙcains socialistes. Ne voyez-vous pas l'universelle raison qu'il y a à ne plns être étroitement d'une caste, d'une famille, d'une nation ? Les deux partis qui se disputent le monde combattent au nom de principes qui ont des prétentions égales à l'universalisme. - Domination universelle, <lit l'un. - République universelle, dit l'autre. Le principe de son pouvoir, dit Hertzen en parlant du Czar, n'est pas national, et l'absolutisme est plus cosmopolite que la révolution. Plus, ami, c'est trop dire. La révolution est aussi cosmopolite que l'absolutisme, et, en outre, immense avantage, elle est nationale pour chaque nation, individuelle pour ·chaque homme. Cela est nécessaire : et lorsque l'absolutisme nous dispute le monde dans le monde entier, il serait étrange que nous fussions moins cosmopolites que lui. Une nation, comme un homme, a, dit-on, une mission, et une individualité nécessaire à l'accomplissement de cette mission. Eh! qui le nie ? Mais le moyen de grandir son individualité est-il de borner son horizon ? LA PATRIE EST OÙ L'ON AIME, Une nation est véritablement où est son amour, où est son génie. Pour nous, Français, où est le génie de la France ? dans la Révolution, dans le Socialisme moderne. Où est son amour? dans la République universelle, démocratique et sociale, ' Hors de ce cosmopolitisme de la liherté et de l'égalité, on manque également, comme homme, à l'Humanité qui est supérieure à toutes les nations, et, comme Français, à la France qui •n'a d'autre raison d'avoir une mission que celle de servir au bien de l'Humanité. Mais le Socialisme, dit-on, n'est pas l'esprit de la France : il n'en est que la fièvre chaude. Fièvre chaude, soit : lorsqu'une nation a dans le corps des rois, des empereurs, des usuriers et autres bêtes vénimeuses de ce genre, elle doit s'estimer fort heureuse d'avoir la fièvre; car si elle ne l'avait pas, c'est qu'elle serait morte. Bénie soit donc cette fièvre française ! . 1\fai$ parlons plus sérieusement. Ce qu'on reproche ail Soci.t~ hsme, c'est d'être vague, inrléterminê, diffus sans raison et sans but précis ; amas de doctrines mal é:aborée;, inc:ipable de servir de terrain ~ une alli~nce qui doit reposer sur un foncis solide. Oertes, Je ne puis me permettre d'occuper les moments de l'assemblée en. l~i faisant un cours de Socialisme ; mais je demande la pern11ss10nde poser seulement, sous forme interroo-ative quelques-unes des affirmations du Socialisme. 0 ' Au point de vue r~ligieux, le plus vaste de tous, est-ce quelque chose de vague et d'rndétenniné que de nier un Dieu hors de la nature, et l'infaillibilité des ministres qui prétendent représenter ce surnaturalisme ? Au point de vue politique, est-cc quelque chose de vaaue et d'indéterminé qne d'.iffirmer qu1à l'idée d'un Dieu hors 0de la nature répond la notion' politique d'un gouvernement en dehors du peuple, tandis qu'au contraire à l'idée de Dieu dans la nature répond 1~notion politi~1ue du gouvernement dans le peuple ? Au ~0~1t de vue social, est-ce quelque chose de vague et <l'indétermrne que de substituer, dans le droit, le travail à la naissance et à la rich~sse, et de vouloir que l'instrument de travail appartienne au traw&illeur ? Au point de vue de ia femme, est-c·e quelque chos~ de vao-ue et d'indéterminé que de déclarer que messieurs les Démocr~te11 qui,, sans di_scussio11r,efusent à !a femme l'intelligence nécessaire à l'~l_aborat10nde la loi commune, et qui par là décident quej p_ol!t1quernent, la femme n'a pas d'âme, sont plus aveugles et aussi nd1cules que les Prélats chrétiens qui, dans certain concile, mirent en question l'âme de la fomme? Au point de vue du prolétariat, est-ce quelque chose de va(l'ue et ~•indéterminé que de dire que celui 'qui a part au travail (\oit avoir part au bénéfice dans la distributio1' des ridiesses et. à l'administration des intérêts communs dans le gouvernemet~t ? Au point de vue humain, est-ce quelque chose de vague et d'indéterminé que de dire que, de même qu'il n'y a pas d'étrang~rs dans la nature, il ne doit pas y avoir de déshérités dans la société, et que partant, sous le soleil, tout homme doit être libre et jouir de droits égaux à ceux des autres hommes ? , ~n vérité, si ces choses sont vagues et indéterminées, qu'est-ce qm, dans le monde de la pensée, est clair et intelligible? Ah ! sans doute, la réali,ation de ces idées dans la pratique sociale, e_st_difficile. Il e~t plus aisé d'aligner des phrases contre le m~1te~1ahsmed_u siècle, et, aux foule5 ivres de faim, de prêcher le rnepns des nche~ses et le sacrifice de soi ..même. :;:vlaisoù cela mène-t-il ? Nous pouvons nous tromper; mais on nous rendra cette justice que nous ne trompons persoune. Hommes de travail intellectuel et de piopagande, ce n'est pas nous qu'on verra jamais hlasphêmer l'Idéal. ~otre ,but est d'amener l'Homme au complet développement <letoutes ses facultés physiques, morales, iutellectuclle~, d'icléaliser même, de poëtise; l'espèce 111.pnaine-. i\Iai~ la nature a ses loix, et l'estomac ses exigences. Nous voulons nourrir le ventre de pain, pour avoir un p_erveaucapable de penser et uu cœur capable d'aimer, La Justice est le but: le be1:f~teak, la Science, et !'Enthousiasme, sont les moyens, Ceux-là sont les matérialistes qui n'ont à offrir aux: v_e:1tresaffamés que les restes des vieux préjugés religieux et poht1ques, aux cœurs ulcérés que de~ morales impossibles et à l'intelligence du Peuple hHiêtée r1uedu gin. ' Pour nous, aucune considération politiqne ne nous fera abandonner ce que nous croyous être la vérité et la justice. Tel est l'e~prit q~i nous a a1~i111éslorsqu'il s'est agi -des résolution~ que nous _de~1011~sou_sprescnter. Tel est le terrain sur lequel nous vous mv1tons a c11nenter la nouvelle alliance. On dit que ce terrain n'est pas solide. Il est solide et il est le seul. Vive l'alliance des Peuples l Vive la République universelle, démocratique et sociale ! LES COR'rÈS. Les Cortès espagnoles donnent, depuis quelque temps, nn étrange et triste spectacle au monde. Issues d'une Révolution qui pouvait. constituer ses pouvoirs, souverainement, elles n'ont su .rien fon~ der dans l'ordre politique, et, voilà que dans l'ordre moral elles violent la liberté des cultes, c'est-à-dire la conscience humaine au profit du Catholicisme. Le Catholicisme, relig·ionfondamentale, religion exclusive en Espagne! Hélas c'est à son ombre que l'Espagn@ est devenue ce qu'elle est aujourd'hui, une nation s,ms initiative, sans science, sans ressort, une nation qui bégaie à peine la grande langue de la civilisation moderne, et qui retombera, bientôt, pour ne plus se relever si de nouveau le Catholicisme étend sur elle sa main. . Les Cortès ont livré l'esprit de la Révolution et trahi.ses plus chers intérêts, pour ne pas se compromettre. C'est par ambition, et sans foi, qu'elles ont flatté l'ignorance fanatique des masses : eh ! bien, tôt ou tard elles seront brisées par cette domination jalouse qu'elles viennent de servir. Si le temps lui cède, l'Eglise sera plus forte que le temps. L'histoire est là qui le prouve. Les Cortès en reconnaissant la prédominance et l'autorité absolues du Catholicisme ont commis un excès de pouvoir contre la conscience humaine qui est plus haute, plus sacrée que toutes les majorités souveraines. Le peuple, lui-même, quand il agit directement dans les Assemblées, n'a pas droit contre les consciences. Tant que certaines lois morales, qui sont les droits de la vie, ne seront pas consenties et. respectées comme étant supérieures à tous les contrats particuliers, il ne faut pas espérer pour la civilisation humaine un développement continu, puissant et régulier. Le progrès aura toujours ses réactions, comme la mer ses reflu.x : la force élèvera ses . digues, et le sang du sacrifice coulera dans les sillons. Pauvre Espagne! au lieu de parler de liberté, fr
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