Homme - anno II - n.12 - 21 febbraio 1855

autn-s nations où l'esprit philosophique et <l'i,ndépendance intellectnelle et morale a souffle de bonne heuw, et vous serez frappés par le r:ontrnste ! Là, vous trouverez la moralité, l'.intelhgeuce, !a science, l'industrie, la richessP, le h1en-être po1y•s -~un très haut point· et là il ne vous apparaitra ;~l!e des populations' croupissant dans la m_i~èrc rion moins qne dans l'ig11orance et la sui erst1t10 1 ,~. Donc le Christianisme enveloppe et easeve it rhumanité dans le mal terrestre, bie11loin de posl.érler la vertu de !'.en arracher et <le le rendre heureux par la satisfaction de ses intérêts lég·itimAs. Cette vertu, elle n'appartient qu'à 1~ philo_s0phie. Car, qu'est-ce qn'enseig·ne la pbdosoplne? :Elle enseigne le dogme du progrès, ou <le,la perfectibilité indéfrnie, en vertu duquel l homme cherche naturellement à améliorer sa conditi,m intellectuelle morale et matérielle. Que de bienfaits la philo~ophie n'a-t-elle pas_ déjà répandu~? :Elle a abattu la féodalité terntonale et le monarchisme· elle a fait descendre la propriété dans des mains q'ui, jusqu'à elle, eu avaient été deshéritées, et a distribué le bien-être dans la plus large mesure qui se soit vue jamais. Mais qu'elle triomphe pleiuement et définitivement, et nous verron_s des choses bien plus étonnantes! D~rns cet avemr qn~ uous rêvons et prévoy0ns, la paix ayant, remplace les horreurs de la o-ucrre, l'homme ne s appliquerait plus qu'à la p~ductio~, rien <le son travail t;e serait perdu; et, alors, qui p~u! calculei_- l~s ame: liorations <le toutes sortes qui s accomphra1ent, ~u~ peut se faire une idée de l'aspect do monde arns1 trausformé par le travail et la richesse'? FI. MARLET. 17 février 1855. U u journal de Metz annonce que M. Bonaparte est en train de former sur la ligne de l'Est un camp de centvinrrt mille hommes. Les correspondances des journaux anglais qui, presque toutes, s'approvisionnent à la me de Jérusalem, déclarent que la majesté clu Deux-Décembre est 1lécidée, quoiqu'en disent les traités et les diplomaties 1 ° à venger sur le Rhin les désastres militaires de la Crimée, :! 0 à punir 1. 1 P;usse de son absteution dans le Congrès actif des Puissances Occidentales, c.t à' la châtier po_ur son attitude louche dans la querelle européenne en Orient. Il est très nai, qu'on \'Oudrait conslitucr un grand camp ùe guerre sur les frontières de l'Est. Il est très ,•rai qu'au apprenant la levée en masse riu .peuple russe, l'homme des Tuileries est entré da:1s la grande rnJe et qu'il vourlrait faire un co~p, ~ontrc l~-Prusse, espér~nt que la vieille France se ral11era1t, dcrncre quelques. v1:.:- toires qui lui rendra:ent le Rhin père des eaux. Mats les trait6s de Vienne qu'on a si lâchement acceptés, ne sont noint détruits en pleine cour <le diplomaties, même occi- <lentales : il est à craindre que l'Angleterre menacée sur le chemin des Indes, ne veuille pas souscrire à cc qui la ruinerait comme influences et m;trchés sur le continent. En second !jeu, la France est déjà hsse de cette guerre de Crimée qui ne peut lui donner 11i une conqul!te 1l'intérêts, ni la victoire des idées : ses recrues désertent, et les familles depuis trente ans en acti\'ité de travail ne veulent 1ilus compr<~11dre les grands holoc.anstes ... Donc 11isoldats, ni allii.!S sürs. Que foire? On n'ira pas sur le Rhin. Une autre histoire fable court les s:!lons et les écuries ùécembristes. l\I. Louis Bonaparte vo11<lrait, clisent les chroniques de famil1e, se rendre en Crimée, po~~ y commander en chef cc qui reste de b grande expéd1t1011. Il sentirait le besoin, ce lion <le nnit et de guet-apens, d'effacer, par un grand acte, les vilénies et les atrocités de son origine. Mais comment gouverner, sans cet hommeProvidence ? Il y a trois malfaiteurs qui prendraient sa place et tiendraient les rênes: Le premier s'appelle 1.Iorny, l'homme, le triste homme que vous savez. Nourri par une femme qui lui donnait un pavillon-étable dans sa maison, ce gentleman, eu décembre, gagna dans ~e c_oup-d'Etat, p~l~is, ctctions, puissance, richesse, et depuis il p~se au m1heu de la France humiliée comme un Lord du Jen, de la dfbauche et d1 .J crime. Le second, Baroche, est ce méchant avocat, obè:,e et lourd, que vous avez entendu glapir en Février, po_ur le plus grand honneur et l'étern~l sal_ut de la ~épubltque. C'est la lâcheté gloJtonuc, épaisse, ignoble. C est Falstaff moins l'esprit et le cœur. A côté de ce héros solennel de bêtise et de nnité, se trouve Dôrnat-1'roplo-n,r;. un drôle, ex-pair de l<'rance c,t qui reprfsente avec l'ex-ra<lical Corme1:in, tcutes les trahisons et toutes les infü.mies du syllogisme. Tel est le triumvirat auquel on livrerait la France en c:as de llfa-iesté perdue. -· 0 Upidus ! Il est bt~l! entendu que Paris ne croit pas nn mot de --------·----·--- - ces intentions héro'iqucs partout colpottt'.:cs, pour que le peuple, encor,' nue fois, prenne le cl1a'.1ge. . . Dans ma dernière correspondance, Je ne vous a1 pomt parlé ùes 1lép·1rtcme11ts du Ce1_1trc_:ils on_ten, comme les autres, la visite de 1,~ur commissaire ; mais dans ce rayo11, l'irritation est telle chez les paysans que la misère accable, et les propriétaires ont si grand penr, que lerlit commis·saire n'a pu trouver à qui parler. Le temps est bien dur! disait le peuple. Nous ne sommes pas en sûreté, s'exclamaient les capitalistes, et l'on n'a pu faire de rapport détaillé, les dialognes (:tant impossibles. Il n'y a là que la faim et la peur . .::ioyez ccrtarns que ces départements sont prêts. Petite guerre: Il y avait un chétif tabouret à prendre à 1'.Ac:idémie des sciences morales et politiques. Tout l'ancien parti cles d'Or!éa11s a voté pour III. Oclilon Barrot, sauf le Dupin aîné qni trahirait sa mère, tant il a pe11r. Les salons, à ce propos, ont beaucoup intrigué, et la Récamier du jour s'appelle .Madame ùe Rémusat, loyale matrone, en vérité, quand il s'agit de ses académicicnsenfants. 8i ces charm1ntes de l'âge et de la petite idée pouvaic>nt comprendre les saints dérnuements <ln peuple et du génie! 1\fois cela se perd dans les chapelles. XXX. La lettre suivante a été c1dresséc par Mazzini an comte de Cavour, président <lu conseil <les mi11istrer <lu Piémont. 6 Février. Monsieur, Permettez qu'au nom du parti national, et particulièrement au nom des Répnblicains <l'Italie, je vous remercie ùe l'acte de coura_qe qnc \'OUSavez accompli, le 26 j :1wier devant la Chambre des députés piém@ntais. l'iidhésion solennelle donnée par la :Monarchie Sarde à la com entio:1 du 10 a\·ril réponà d'une manière <lécisi\·e, absolue, à la question que je vons acli:,essais il y a un an, et à laquelle vos journaux répondaient alors avec dédain, comme si le sim)ili: soupçon eut été une injure mortelle. Dans un article, que n'ont sans doute pas oublié certains de vos collègues, je demandais : êtes-vous contre l'Autriche ou e1vec!'Autriche? - Aujourd'hui, ouvertement, avec rrflexiou, vous répondez : nous sommes avec l'Autriche. Et, - pour que rien ne manque à la nrttcté rie ];t réponse, - pour que tons ceux qui sonffreut, combattent E:t espèreut sur l:t terre italienne, comprenn. nt bien les destinées de la Monarchie et comment elle parta6c les éternelles et ineffaçables a,.;pirations clu pays - vous, plus ou moius constitntionnellement, vou8 faites remonter jusqu'au monarqnè la re,.;ponsabi lité de !'acte en dis'tnt : par ordre du roi, nous avons fvrmelü:ment adhéré au trait/. La convention du 10 avril a e11le 2 clécembre l'adhésion ile.l'Autriche. L'Autriche, la France et l'Angleterre sont n11ies pour g:,raatir l'ci:écution <lrs quatre artièlcs. Votre ad'.iésion ù cette convention est donc un traité ù'alli-tuce avec l'Autric.he. Côte à côte avec les bataillons autrichiens, si les événements de la guerre l'exigent, les soldats piémontais c.omhattront pour !'Islamisme. Les Trois Couleurs italiennes se déploieront cl'.ll1Sune fraternelle harmonie <le but et d'intention dans les mêmes plaines que le JauneNoir autrichien, ce drapeau qni flotte sur les forteresses où l'Autriche bàtc,nne et tue srs prisonniers italiens. Si le Tzar, comprenant qne le meilleur système de défense est l'offensi\'e, venait à envahir la Gallicie et la Transylrnnic, si les Polonais de la première province ou les Hon 5rois <lela seconde pr,,fitaicnt de l'occasion pour se lever en armes et reconquérir leur drapeau fonlé aux pieds par la l\Iaison de Hapsboii.;g,-les régiments italiens pourraient être appelés à po1Trvoir aux besoins de la guerre dans 'ces provinces en écrasant au profit de l'Autriche la vie nationale hongroise' et polonaisE:. Si dans cet intervalle les populations lombardes se levaient pour revendiquer une patrie, - si au nom des traités 1.p..1ela capitulation de 1\Iilan a déchirés pour nou11, mais que, vous, vous avez déclarés valaWes, jusqu'au jour oii vons avez signé votre nouveau pacte, - si elles invoquaient l'ai,le cl e la monarchie piél'l"ontaisr, - la monarchie piémontaise serait par sa nouvelle alliance contrainte à la refuser. Les Puissances contractantes renoncent à tirer aucun avantage particulier des événements qui po11rraie11tsnrv1rnir. L'abdication mor.ile de l'unique principauté s·ur laquelle reposait encore l'espérance italienne, est acc0mplie sa:is li111ites 1 sans réserves. Si le parti national, - le parti qui ne puise que dans les entrailles du pays ses iBspirations, ses devoir11, :ses droits, ses projets et sa force d'exéc.ntion, - si ce parti ne trouve réunis en un momrnt sous sa bannière, tous ceux qm aiment vraiment l'Italie, - s'il ne répond par des faits énergiques et uttc fraternelle union à la déclaration royale, - la génération qui aujomd'hui pe;1ple nos contrées est inepte, condamnée à des illusions insensées, indigne de patrie et de liberté. J)qrnis trente cp,:.itre ans une fatale équivoqne s'interposait entre hi droit et l 1 logique et les espérances des ùmes i~ali~:rncs. ~fo]:..;rj 1821, - malgré Milan et Novare, - malgré les persécutions incessantes contre les hommes qai tentaie11t de rendre b liberté au pays, - malgr~ l'imposante 11écessité qui défend à la monarchie de s'uuir ,:i l'rns 1trrection, le rêve d'nne cour libératrice ' d'un roi capitaine des peuples insurgés, revenàit en ces derniers ten:ips, à l'esprit de beaucoup, d'1m trop grand nombre de ces hommes qui ont consacré leur pensée r. l'idée d'une patrie. L'adoration. d'une force que vous possédez - d'une force qni, abundonnée à ses propres inspirations ou à des hommes dévoués et purs d'égoïsme, pourrait sauver le pays, mais 11ui dirigée par vous ne peut que le con,luire une troisième fois à sa ruine - cette arloration fascinait les esprits hésitants. :Effrayés ÙI! notre activité, sans cesse attentifs à nons affaiblir en nous divisant, vos meneurs excitaient, cutretenaient la fatale illusion,murmuraient les mots d'entreprises possibles qu'on ne devait pas gâter par des mou, e:nents populaires prématurés et déployaient encore tout l'art dépE:usé par eux à fausser le ,11ouvement national de 1848. Vous, monsieur, d'un seul trait de plume, vous avez détruit l'~quivoque et mis un terme aux illusions. Cc que n'avaient jamais osé les précédents cabinets, vacillants entre la peur et le but qu'ils se proposaient, vous, fidèle à la logique du principe que vous représentez, vous l'avez hardiment affirmé. Pour vous, en présence du mouvement démocratique qui entraine les générations, les monarchi~s sont sœurs et ,loivent être naturelh•ment alliées. Peu importe qu'un ponvoir <le fait soit sorti du parjure, du sang de milliers de citoyeus, ùe l'égorgement de la cité qui sera la capitale de l'Italie. Pourvu que ce ponvoir affirme le droit d'un seul contre le droit de tous, vous êtes avec lui. Peu importe qu'un autre pouvoir s'appelle Autriche, que ce nom rappelle de longnes anuées de douleurs pour l'Italie, tes sanglots de 111ères inconsolables, le sang qui crie vengeance. Pourvu que ce pouYoir détruise la liberté de la pensée et tente <lefermer la voie de l'avcuir, vous êtes avec lui. Que les nôtres apprennent <le vous la logique. Il n'y a anjonrd'hui que deux camps en Italie: le camp ,lu pruple et celui de. la royauté. Celui qui se tient entre les 1lcux est 1lupe ou traître. Mais pourquoi, mon~icur, patricien dé<laigncux, comme v~1.1sl'êtes, de l'opinion des sujds, 11'êtes-vous auclac:eux qu'à <l1m1i? Pourquoi l'esprit d11traité ue trouve-t-il pas clans ,·otre préambule sa formule tout entière? Pourquoi vous, grnnd-prêtre de l'ordre établi et du droit royal, avez-vous seulement insinué ,lans deux phrases timi<lement amb1gü<'s, la pensée vraie de votre acte? Pourquoi, au lieu ile cette allusion confu5e à un avenir dont une extrême prudence peut seule prévenir les dangers, et à la nécessité <le chere;hcr 1111système où se trouvent la force, les appuis, les remèdes, pourquoi n'avez-vous pas, comme nous, le courage de votre foi, et ne dites- vous pas à la Cham b,rc : " Nous faisons ail iance avec l'Autriche parc~ " que les Pni,;sances 01.:ei<lentales ve1dent avoir l'Autriche "aveo elles; et l'Autriche 11'y consent qu'i la condition " •1u'clles lui garantissent la tranquillité de l'Italie. Nous " croyons utile l'alliance <le 1'Autnche avec les Puis- " san1.:es, rarce qu'une telle alliance décourage les peuples, " soustrait les Puissances à la nécessité de se mettre en " ganle contre la Polo~ne, diminue les espérances frémis- " saates de la Hongrie et enchaine l,cs tièdes mouvements " patriotiques de l'Italie. Nous <.:édonsaux exigences des '· PuiSs,rnces et ,le l'Autriche, parce que nous ne sommes " p:,s Italiens mais Piémontais; parce que nous sommes mi- " nistres d'un rJi et noa hommes et c:toyens. Nons cédons, " parce qu'il importe arnnt tout de prévenir les dangers " d'une insurrection; parc.e qu'à cette insurrection, si "jamais elle ve11ait dire : au nom de t'flaiie, avec nous " ou contre nous, nous pourrio11s opposer par l'alliance " a.\·cc les cabinns, de 110111:cltesforces, de nouveaux " appuis et rle nouveaux re!llèdes; parce que, bien au " dess 11s de l'Italie, de l'honneur, de la liberté du pays, " rous plaçons l'obligation de sonteuir la monarchie de " Savoie, <le sauver le ruyaume de toute tempête, <l<: " comprimer de à.111gercuses tendances nationales que " nous avons réussi à tromper jusqu'ici, mais qui me- " naceut à. présent ,l'éclater." Un tel langage eût été <ligne de vous, et plus conforme à la vérité que la prétention d'un choix libre eutre deux systèmes, neutralité et alliance, par vous posée, en votre préambule. Nôn, vous n·avez pas choisi librement entre les deux systèmes ; vous avez cédé à cles intimations, à des 111enaces. Vous a\·ez sacrifié à la dêrsse ile la ])eur. Vous le savez comme moi : Il y a quelques mois, les cleux cabinets, doutant de l 'An triche et désireux de l'avoir avec eux, se tournèrent vers vous pour l'effrayer, et vous parlèrent d'alli:rnce, de gnerre possible contre l'Autriche, d'agrandissement possible sur les rive.:. de !'Adige. Et alors votre presse se montrait belliqueuse et profanait souvent, clans s~s colonnes, le nom sacré de l'Italie; vos agents colporta11•nt de nouveau. à voix basse, des espf>- rances, <les promesse-·, les intentions magnanimes de l'héritier de Charles Albert. Pour vous rendre populaire, vous proposiez, sous la suggestion <les deui. cabinE:ts, cette loi sur les propriétés ecclésiastiques qui vous pèse aujourd'hui, et que vo11s cl1erchcz un moyen cle sncrifier aux oppositions SP.liatoriales et aut1 es, sans trop heurter le sentiment de vos administrés. Ces ma11œuvres étaient, dans le m~me temps, dénoncées à l'Autriche par les agents des cabinets; et, soit

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