L' HO~IME. ~~----------------------------------------------------------------------- tou::-, même ,ceux qui, dans le secret cle leur cœur, brülaient cl'éteuclre les conquôtes cle l'esprit nouveau, et ceux qui déjà, nn risque d'affreuses tempêtes, s'étaient déclarés contre l'acte constitutionnd ! Ils jurèrent tous, même les républicains bien connus, même Condorcet et Brissot ! Cette cérémonie terminée, Cérutti se lev?. et dit : " Quatre cent quatre-vingt-douze députés viennent • ,l'appuyer leurs mains sur l'frnugile de la Constitution. Ils ont juré cle la défendre et de la maintenir jusqu'à leur dernier soupir. Je clemande que nous rendions l1ommage à ceux de qui uous tenons cet immortel bienfait. Investis par une armée menaçante, ils l'ont repoussée et soumise. Entourés de ruines et de tempêtes, ils ont par leurs travaux ramené l'ordre et le calme. Quel sénat .de Rome ou de Grèce, qnel parlement britannique, quel congrès américain a opéré <lesi grandes choses, en si peu de temps, au milieu de tant d'ohstacles, et avec aussi peu d'imperfections! A mesure que les temps vont se pro. jeter sur leur ounage, comhie1-1lenr nom va grandir !... Héritiers de leurs travaux immenses, c'est à nous de proclamer le premier acte <le la reconnaissance fran- •çaise." Députés et spectateur~ app. au<lirent à plusieurs reprises ; la motion fut unanimement arloptée ; on décida que le discours serait imprimé officiellement et envoyé dans toute la France ... ; mais la Révolution n'en•endait pas s'·arrêtC'r fa : on s'en aperçut bien vite ! Les premiers rapports du roi et de l'Assemblée eurent nn caractère particulier d'aigreur. Le principe républicain et le principe monarchique en étaient déjà à se mesurer. La Mputation qui, conduite -par Dncastel, allait annoncer au roi la constitution ,lu Corp:. législatif, trouva sur son passage, comme pour lni barrer le chemin, le ministre de la justice, et fut obligée d'insista pour être introduite chez le prince immédiatement. •Q Quels sont les noms de ces messie1Hs ? " demanda Louis XVI à Duc:istel, lorsqu'ils entrèrent, " en usant ainsi à l'égard des représentants du souverain, selon .-la remarque amère <lu journal de Prudhomme, comme il avait coutume de faire envers les valets présentes à la cour." Avec une affectation ùe simplicité lacédémonienne, Ducastel dit: " Sire, l'Assembll'>e est définitivement constituée: elle nou~ a députés pour en instrnire Votre Majesté ; " et, non moins !acon ique, Louis XVI répondit: "Je ne pourrai vous voir que vendredi." Cette scène, rapportée par Ducastel à ses collègues , les émut d'une indignation hautaine, qui, dans la séance ùn 5 octobre, éclata en coups imprévus. Un membre s'étant avisé d'appeler le Corps législatif et le roi des pouvoirs é_qat1.-r,, 011 le force à se rétracter : c'est indép~ndanls l'un de l'autre qu'il voulait dire. Nouvelle explosion. L'abbé Au<lran crie au blasphème l Est-ce que la Constitntion ne place pas le roi sous la dépendance tlu Corp:,; l6gislatif? Un député, dont le nom, ignoré maintenant, aura plus tard unP illnstration redoutée, se lè\·e alors. Il paraît faibîc, i I est infirme, et l.l douceur forme le trait <lomi:1ant <le sa physionomie. Combien rude 116anmoins Pst son laugage l " Pourquoi le mot Sire! il signifie Seigneur. -.Pourquoi le mot i'Jajesté ? il n'y a de majesté que celle de DiCll et celle <lu peuple. - Que lorsque le roi se J>résentcra, tous le rrçoive11t tlebout et découverts, à la bonne heure ! mais dès qu ïl sera arrivé an bureau, que chacun ait la faculté de s'asseoir. - A quoi bon, pour le pouvoir exécutif, un fauteuil cl'or, un trône ? Ce sera certes l'honorer ass~z qne 11c lui céder p:tr déférence le fauteuil de celni qui préside aux délibérations des représentants du peuple. Lui, il est le roi des F.rnnçais, et c'est ainsi, seulement ainsi, qu'il faut qu'on l'appelle." Des applaudissements, qui durèrent plusieurs minu- . tes, prolongèrent l'impression produite par cette vive sortie. Le puhlic des galeries était charmé, )'Assemblé@ enivrée d'orgueil : le cliscours de Couthon fut Jt. l'instant même conn:rti en décret. Or, comme sur un des nrticles, l'épreuve d,1 \'ote semblait d0utcuse. '' C'est que les membres de la droite ont prétendu 11e pas ente11dre,'' s'écria Lacroix. I•:t aussitôt ceux-ci <le rép01Hlre, indignés : " K ous ,·011sp1ouverons que nous sommes cle bons, et peut-être de meilleurs patriotes que \'Olls." Le journal du temps qui rapporte cette circonstance caractéristique, ajoute : " Puisse le corps constituant être le seul qui ait en un côté ùroit ! " Louis IlLA::-.c. Ces quelques lignes que nous avons empruntées élUsixième volume de Louis Blanc ( Histoire de la Révolntion française), rappellent un souve111r de plus de soixante années. Ainsi, nos pères de 1791, à peiue sortis de la nuit féodale, s'affirmaient et se proclamaient en face du roi, comme ce,; anciens Romains qui s'étaient exercés, des siècles durant, à la gnrnde souveraineté. Ils avaient un tel sentiment du droit et <le la valeur du mandat populaire, qu'il~ ne voulaient laisser au dessus d'eux et de leur souverain, le peupie, aucun vestige, aucun titre, aucun symb Ir• cle suprématie. "Pourquoi le mot Sire, s'écriaient-ils : il vent "C.:i!·e seigneur. - Et pourquoi le mot Majesté? '' 11!l'y-a pas d'autre majesté que celle de Dieu " et celle <lupeuple." Puérilités vaines, dira-t-on, que tous ces débats de blason et <l'étiquette : les cl10ss() et non les mots ! Les mots ont leur danger quélnd ils traduisent le privilège et qu'ils perpétuent le menso11ge. Les mots sont pères d'ignorance et de corruption. L'Egalité d'ailleurs comment l'établir avec la langue des aristocraties et comment garder la dignité? Cnuthon avait raison. Aujourd'hui nous .avons, après soixante ans, un Sire, des Majestés, des Alte,ses, des Excellences. Aussi voyez e:e qu'on est devenu. Les pouvoirs so!'lt des domesticit~s. les citoye11ssont des cltoses. Le peuple c'est le b11dget, c'est le travail, c'est l'armée, c'est la richesse et le sang de la France exploitée par des muîtres. Ce n'est plus une nation, ce n'est plus une souveraineté. Ah ! si nous avions gardé la fière attitude et l'énerg·ique seutiment de nos premiers temps révolutiounairf's, nous n'en serions pas, aujourd'hui, les nns à lutter pour notre foi sur tous les chemins de l'exil, les autres à ,·ivre déshonorés sous le sceptre impie de la force et dn crime! Cette p.ige de Louis Blanc est donc un beau souvenir et une leçon. C. R. On nous écrit de Paris : On parle, en ce moment, de huit éents gardes d'honneur qui veulellt aller se faire tuer sous Sébastopol et qui sont prêts à partir. Des gardes d'houueur qu'est-ce à dire? Nous ne connaissions encore que les pages. Il est vrai que la domesticité gagne et s'étend chaqnc jour, comme la lèpre! Des gardes d'honneur ! et de quel hcnneur, bon <lien? Les corps privilégiés, ceux qui restent, comme ceux qui s'en vont, sont en exécration dans les rangs de la troupe simple, et, comme autrefois, les petites jalousies se réveille:,t: ainsi, ces gros cuirassiers et carabiniers qui foulaient les massrs 1 comme la venc.Lmge, en Décembre, les voilà furieux contre la Garde impériale; ils dégainent à Paris, à Versailles. à St.-Germain, et le ministre de la guerre. \1. V aillant, a réuni, ces jours derniers. les chefs de ~orps, pour qn'ils eussent à faire cesser au plus tôt ces querelles ~ de· famille. Mais on a tellement e.xcité les instincts grossiers et les appétits brutaux des prétoriens, que l,l,.._hesog-ne sera difficile. 'La solwtesq ne est en rüt: faites largesse, César, ou craign<'z les gémonies ! EN VEN'l.,E A L'IMPRI1lfERJE UNTVERSELLE, 19, DORSET STREET, SAINT-HÉLIER (JERSEY) : Ou par conm1is::;ion à LO.'\ Dl{8S, chez Stanislas TcHoRZEWSKI, 10, Greek street, Soho ~quare. 1855. ALD1ANACH DEL'EXIL. L'Almanach de l'Exit pour lS.'.;5 form'! un beau volume in- lô de p1us de deux cents pages. Cc livre, œnvre de propagande démocratique, contient les articles suirnnts : Calendrier Grégorien .................. . Calendrier Républicain ............... .. Calendrier Maçonnique ................ . Note sur le Calendrier ........... par J.-Ph. Berjea" Quelques Ephémf:rides révolutionnaires ................................ . Les trois N apolé-011s..................... Ch. Rihe,yrolles. Les deux Fléaux ........................ Félix P.11at Une page d'Histoire (les Girondins) .. Louis Blanc. La Révolution au Théâtre .............. Au.r;. Vacquerie, un Grenier ouvert alt hasard (poésie) Victor 1-fugv. La Démocratie dans Sliabpeare ...... Fr.-V. Hu.90 fils. L'Ouvrier manufacturier ............... A. Bianchi Le:, Suppliciés d'Arad .................. Sàndor Telel..-i. Paris et Saint-Pétersbourg ............ Arnold R.u_qe. Le parti républicain en Italie ......... L. Piancia11i. Mort des frères Bandiern ............. . Danton et le JO Aoüt.. ................ J. Ca.hai.9ne. • , Les Prisons de 1\1. Bonaparte ......... Charles Hugo fils. Le Dualisme, c'est la .i\Jonarchie ..... Alex. Hertzen. Souvenir de Pologne (musique) ....... Ed. Remiuyi. La Révolution dans la t:lcience ......... Bon11et-Duverdiet Bésumé historique ùe l'année ......... F. Taféry. Etc., etc. Prix: 1 sh. (1 fr. 25 c.) DA~GERS TO ENGLAND OF TJIE ALLIANCE ,vITH 'rHE MEN OF THE COUP D'ÉTA.'11. To which are added, the personal co11fessio11s of the December Conspirators, and some biugraphicat notices of the most notorious of them. BY VICTOR SCHŒLCIIEJt, Represcntative of the People. JERSEY, ntl'RIMERJE UNIVERSELJ.E, 19, DORSET STllEF.T: EN VENTE A JERSEY ET A. LONDRES: ' GUTEL rnosCRIT DU 2 nf:cEM!lRE, a le triple av:rntage d'unir l'élégance, la légerté et 1n•ofe!!lsc1~1ï• 13e ~on1•e la solidité. 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