Homme - anno II - n.07 - 17 gennaio 1855

L'HOMM.E. Y.c\IHÉTÉS. capitaine et la plus haute probité de l'histoire; il ne sut être qu'une "vous souvient-il de Toussaint-Louverture qui s'est éteint dang parodie de Cés~r, ou to~: au plus une espèce ùe Charlemag_nP, taillant " vos geôles?" des royaumes a ~oup d ~pée, comm_e des blocs en carrière, et ne JI se plaint d'être épié, surveillé, traqué dans son îlot-prison, par sachant trop où sen allaient les destmées_• la ch ourme ano-laise • il s'irrite contre IIuclsoii-Lo,"e q • •t ~ C ' •·1 • • • à l R' 1 • f • à · " ' • ui e••• on _ est qu i n'avait ne1~ compn_s • a evo ut1~n ra~çaise, sou vautour et le dénonce à l'histoire comme Je dernier des eôUersI i.ESTROISNAPOLEONS. 1déal, à ses problèmes, a ses enfantements. Il n y avait vu que la bourreaux. g débacle d_e l'ancien monde et l'espace, o_u~ert à toutes les jeunes " - Sire, vous aviez donné il la France un geôlier-bourreau ui audaces, a toutes les aventures. Il se prccip1ta donc sur le naufrage; "s'a])pelait Fouché: vos prisons d'Etat_ et votis e , -~ q. ·1 ·11-1 1 •• h é ' · • • d Id é bl" • · • . 11 a~1cz par 1 en p1 a es pus 1ic es paves, etc est 1uns1que, e so at r pu 1- "centames - étaient moms spacieuses que votre h11·e et os .. t·t·· • ·1 b ) l I C • • ' v cap I s cam, 1 tom a consu , et ce consu , esar - " ne montaient pas il cheval. Vous avez autour de vous des 3111i~, I. AJACCIO. IL "des serviteurs; ils n'avaient, eux, que <les sbires. Vous avez pour "horizon l'Océan, qui est un coin de l'infini, et ils n'dvaicnt qu.- <les " murs sombres. Sire, songez à tous vos prisonn:crs rl' .Empire, c11 LES TUILERIES. "France, en Italie, en Allemagne, et vous regarderez avec joie le Le premier de ce nom que la grande histoire ait connu naquit, en "rayon de soleil qu'on vous :i laissé!'' 1769, <la~s l'île de C_?rse; a~ petit lieu dit A~accio. . . , . . A • • Le_grand proscrit a des souvenirs de famille. Ses regards s'égarent. La maison de fanude eta1t couverte en tuiles: six petits enfants L aventuncr est assis sur son trone et dans sa gloire. La maison au 10111s,ur la mer suivant l'hirondelle et .ructtai t le n •. u grou_illai_ent au foyer, et, qu_a:1<l e p~~-e.s'en allait jug~r _en_son de_ la mort, la maison veuve ~lu 10 Aoüt, est pleine <le clartés et :ittend des lettres d; Europe, des journaux qui parlc 1 nt, detv.:~~~ux chétif tribunal, Madame Lœt1t1a Ramoimi Bonaparte, qui eta1t la d'eblouissements. La garde veille en bas : les ch,nnbellans sont aux qui consolent, Je portrait de son fils !)CUt-être une belle t~te blo l è f • • 1 ' 1 • d ·1 • l A 1· 1 ' ' e ne e m re, a1sa1t e menage. portes, es rois atten ent: 1 revient c' uster 1tz. et un sourire lointain! Or la chiourme <le surveillance ar -~te . Cc n"ét;_it !?as la 1:1i~ère1_~c:ntliante et couran_t les rues, ~ la v~ni- ~c voi(à c~onc grand emper~ur et roi~• Italie! ~? P,ap~ l':i s~cré! passage tous ces chers oise~ux, éventre les lettres, r;Lient les r~ust::: tlenne ; c eta1t la metl1ocnte s__obreg, rave, laborieuse, et qm rapièce tramant a Notre-Dam~ son Dieu pro:-cnt et captil. _: c_n1seest a lm trie les journaux, et ne livre que ceux qui portent les calomnies ou ses murs, ses meubles, ses vete111ents. comme Rome; l' Autnche est couchee; la Russie s'eioigne, empor- les ven<>e:rnces.-O honte ! Telle, fut l'o:igine, te_!fut le berceau de celui qui, trente ans plus tai_1tses aigles vaincues, et l'~ngleterre qui a payé t_oute_sc. es_ funé- •· Sü?e, de votre temps, les journaux ne parl:iicnt guère; on tirait tard, s appPlalt Napoleou-le-Grand et donnait, empereur, aux railles, tremble dernère ses mats; toute la terre, enfin, fait silence, "sur les idées il pleine mitraille comme sur l'ennemi. ,0 . Tuileries. tt pas une idée ne bourdonne. Pourquoi donc ne peut-il dormir? " livriez d'autre propao-an<le au m~ndc "lie vos cle~ci·etset. 'vo~sb 11 1~ Je ne r~pdp_elle point ces hum 1 blc;~ commde,ncemen_t 1 s, de pauvre 1 té c• 1 est <~u'il ~ f,cu· 1 .-_ des, 1V·o!sd, es _vi~uxp1:ois bqui res~e1L1tIà 1 -bas" letins: Madame de sr:ël et Lhateaubr~nù étaient proscrits c~m~ 1e Ph?_uernh_me 1 11~_ce 1 t_ p_our ~cc 1 user. a ,ortune . un sac 1 n egedco 1 ,n 1 tre es s~r es trones, 1 ,~De;· m, 1 :i 1ennc, a St:- ere1è·sourg<l.,a _ 1 0111rc~ 1 ; •' empoisonneurs; vous ne laissi~z ch:rnter <tue 11. de Fontannes et ierarc 1es 1erecitaires; Je es signa.e pour Juger pus tar 0mme c est que ceux- a memc 'epouvantent qui prom ncnt, cx1 en ex1, ·• :M. Delille, tristes cio-ales d'été dans un pays qui avait ente d 1 qui oublia les pauvres et qui se fit le chef iles rois. leurs destins humiliés, et, alors, commence cette grande folie des •• Danton et Mirabeau~ ' n t Napoléon Bonaparte, _enfant, n'avait pas six ~hemises. Sa mère 1~y11asti;s napoléoniennes qui fut le premier coup de vent :vers " Sire, de votre temps, t't sous votre main, il y avait un tripleura_1t,l;,.voyant grantl1r, et 11'ayant pns de qu~1 payer pour to~s Ste.-Helène !. . . . bunal perma11ent d'inquisiticn contre les familles. On violait, au les fra1_sd ccole .. Ui: protecteur se _rencontra qui fit entre1:, gratis, fi: ~aples,,ll rnstalle, comme roi, son frère Joseph. Le, frère Louis n10indre soupçon, le secret des lettres; tout buste de proscrit était le petit pr~léta11:e a l'Ecole ~e Bne_nne, et, quelques annees plus e~t iete SUI: l _e~cabe~u ~e Holl_ande; _f:n "\-V_estph:~l,~c,. ~~t le frère·' un cri111e, et vos polices n'auraient pas laissé passer, même pour tard, en 1792, le Jeune N apoleon sortit de là, sous-lieutenant. Jerome qui fait maJeste : Eugene devient vice-roi c.l Italie; !l[urat, " sa mère, un portrait de ce duc d'Enghicn qui est mort co m Sans le protect"ur, sans la relation particulière, sans la charité, grand-duc cle Berg, et quant à lui, Bonaparte-le-Grand, protecteur ·• vous savez, au fossé de Vinc,ennes ! ' ' m e que serait-il advenu du puissant t-mpereur dont toute b terre sait cle la Confédération Germanique, il daigne ab~orber la Prusse en Suprême et derni~re avanie! Je tourmenteur Huc!son-Lovvc diminue le nom ?_il am_-aitvécu, hgai:çon. de douane ou contrebandier, clans trois mar_c!1es,en t1:o_isba~ailles.. , _ , ,. . les rations, fait la guerre des vivres, écourte les services, et le grand son _île; il serait mort, tete 111utilcet rayon perdu, dans la grande Cette f,ois, la politique cte famill; est fondee: le }raite de _1ils1tt empereur, pour ne pas descendre en ces batailles de cuisine, vend sa fam,ille d_esP:rnvre_s.. . . . . . , ~chève 1œuvre de l~resbo~rg : i'~uro~e ,reconnait les trois rois vai~selle pbte. Comb1e~1cte milliers en cst-1! qm passent arns1 h_1en doues, et euues, le grand Empire ~u1 va du 11bre a 1~scaut, le bloc~s cont1- u - Sire, la France, telle que vous ]'avez laissée, n'a pas, elle, <le to1nbcnt ooscu.rs ,Jans la fo,sc commune, pour n'avoir trouvé, sur nental, tome& les volontcs, toutes les fantaisies du conquerant, et" va;sscllc plate pour payer sa rançon .. Vous aviez épuisé ses a· 1 1 • • 1•· • • r 1- • 1 • 1 1 1 E 1 ~ag 1 • • d , A 1 - c isscs, c11r_c1 1 em1_n,hni ,:11sdt1tutf10_on<_ce,n1 aE~11a 1 _mse~ 1 ~urau_e. •n 1 / 1 ,ceAn1-c 1 1,sa 1 n 1 s, ouhte,v 1 a 1 sa_rr1;ter. l'A t i·t l'I' d'E 1 <l "comme ses générations,cle guerre,etcc qtürestait, brouzes, taannce < c ne e p,e1a e, . ait~s naitre_ ~~x 'n _ants- r~u~es o~ 1_ans a , . c 1eva • a<; eva g:e1~eraux c, user I z,. < ena, 'Y au, 1 t" bleaux., statues, chefs-cl œuvre, l'étranger a tout pris: il faudra hutte d(·s paysans, certains etres chetd~, auJourd·hm clans I h1sto1re, I-nccllan<l; en ligne les v1e1Jle5armees, la bataille reeommence. Il" qu'elle paie "\Vaterloo sur ses pr1::mières récoltes: api·c'·les· 1T 1 . ' • C • • " • • ]' • Cl 1· • ' h h"<l h <l'A • l 1 <l'v s an.,, es et vous 11aurez eu u1 uv1er, 111J.>ronssais, 111J0naparte, 111 1a- aut a. cet omme une arc I uc esse utnc w et a couronne x,s- " sueurs ! " :teaubriand! pagne......... Enfin, sonne l'heure de liberté. L'agonie des six anuées est ~râce ~ la société patricienne,. et ma.l_gïé les ha_sanls de fortune I N Ol\S, sommes en l_S0S_:_l'archi1luch_esse es~ _con,quis~ à ";_Vagram.dernier râle. Le martyr échappe au bourreau qu'il entraîne dans l'h:~ qm :P"rfois éclatent, que <le puissants mconnus il y a dans les ;1ia1s I E~pagne soulevee res1ste: les rois ont fm, pales !antomes, et, toire, où l'attend !"éternelle inffimie: Napoléon s'étc•i·iit et 1 t b b f r p 1 • 1. • A , 1, , l . . a om e tom es. cette ,ois, c'est un eup e qui ait tete, c est une ,evo utwn 11uis'ouvre ........ . Napoléon .Bonap,nte, sous-lieutenant, et de h veille éclos, ue l"t:rmcnte. Voici l'heure de la crise, César 1 "--Vous pouvrz entrer dans la o-ran<lenuit César-pous<ièrc. " . • ~ "3 à ' ' • l ·1 'l' f"l ' d'l • • d u f' d "' ' ' • ons songeait guere, ~11."',' . ces _austeres p:nsecs qui so~1t e. trav?1 011 1s, ne . 11cr, est roi . :, .nome; tes rcres et tes sœurs or-" y trouverez deux millions d'hommes que votre ambition y a cou- •<lece temps; 111a1s11eta-1tpatriote, fort democrate et meme Jacobz11. ment sous le dais ; tu as humilie les Habsbourg, et les Bra1,debourg, " chés avant Je temps, et <]Uivous recevront ombres au" pl • 1 ._ Il 1 • • R h • d" • 1· d f • l j 1> ff f' • 1 13 b c1· • ., lllL'S IO! au1111ra1t o. espicrre, ses 1sc1pmes e er, ses vertus 1mp a- et es ,omano ; tu as ait. tous es our ons errants et men iants; "ribles, comme l'empereur de la mort! ...... -~.. cables, sa terrible dictature; et ce moment, en effet, n'était pas sans mais prends garde: si l'Europe est jonchée <le dyr,asties, les Peuples grandem. vivent ; ne foule pas trop la vendange ! La République française, entamée, sur toutes ses frontières, Il marche, toujours, la main sur son épée, la tête dans son rêve ; et, avait .au flanc son u1cère de Vendée.: .les vieux généraux tandis que ses gé11éraux luttent ea Espagne, à chances diverses, il avaient déserté; l'argent ma11q1iait; pas de bottes, pas <lepain, pas traîne à 1Ioscon trois cent mille hommes! de canons! mais il y a'lait un peuple .et .le Comité de Salut Cette armée reste 50USla neige; l'étoile pâlit au ciel du Nord: public ...... Le peuple fit les armées, le Comité .conventionnel orga- l'Allemagne, travaillée par les propagaudes, se réveille, s'organise, nis::i. les victoires. Tête et br:is s'entendaient; voilà pourquoi la s'élance à Leipsick, et, quelques mois après, l'Europe était à Paris 1 République, en moins de deux ans, était libre et respectée dans Première invasion. NAPOL°f.ON IL I. SCHŒNBRUN . .la France agrandie et sons l'épée de ses héros. Ils s'appelaient, li voulut avoir, avant de mourir, sa dernière journée, son dernier ces nouveaux capitaines, Hoche, l\lareeau, Kléber; ils n'avaieni soleil, et, 9 mois après sa première abdication, il revint de son îie, à Arrêtons-nous un moment ici : il fait bon se reposer sur une t0mbe pas trente ans; mais la bataille les ava;t chevronnés, et la patrie travers la France attristée, lasse, mourante ; il ramassa ses vieilles d'enfant, quand on va du 18 Brumaire au 2 Décembre: c'est la fleur les aimait, Cl'S fiers pro:étaires <le la gin ire, qui, sortis tout fumants p!1alanges, :ippela tous ceux qui n'étaient pas morts, jeta dans les tombée, c'est le rayon perdu qui sépare les deux fl.éaux:,les <leux vies, de la g-ucrrc, n·emportaicnt qu'un sabre d'honneur au foyer <lelignes jusqu'aux en.fonts en fleur, et courut à "\,Vaterloo. les deux crimes. famille! Là tomba sa dernière espérance avec sa dernière armée ! Le petit_prince qui vécut et s'éteignit là, dans ce })alais, avait eu, Napoléon B:maparte ne margua pa·, dans cette période rle~ La France n'avait plus de sang; le grand esprit <le 92 s'était éteint ponr premiers hochets, des couronnes: il mo11rut duc de lteischta<lt quatorze armées, qui restera éterne:lement le miracle de la H.évo- dans les servitudes, et les quelques éclairs qu'il jeta, dans cette crise et colonel autrichien, deux titres qui remplirent sa vie. lut ion franç:,.ise li n'en parla même jamnis qu'avec froideur el suprême, faisaient peur à César mourant: il refusa des armes aux fau- Quelle triste légende que cette histoire de vingt ans! comme <l'une gloire égarée, perdue derrière les guillotines. Cet bourgs. Au jour de la tempête, sa mère l'avait emporté, parmi ses bao-a"es homme qui ad1;1irait llobespi~rrc n'aimait pas Marceau: dans Je La patrie fut clone envahie deux fois, grâce à cet homme qui avait et l'avait laissé sous la main de son grand-père, qui vonlait l'éle~er'. premier qu'avaient entraîné les crises, il voyait son idéal de gou- tué l'âme de la France, empoisonné ses instincts, mutilé son génie, Les vieillards aiment, <lit-on, les têtes blondes. vernement, la force; dans l'autre, il détestait cette grandeur antique éto1111ëses libres rayonnements. Fofsoyeur de la Révolution, il fut le Pauvre enfant! Le grand père en avait peur; il avait peur <le80ll et merveilleusement jeune qui, déjà couchée clans la mort, portait gran<le1111emipublic du siècle, et son plus terrible châtiment ne s'ap- sourire, de son regard, et croy:iit voir les aigles s'enl'oler <leson front témoignage contre ks Cés~rs. pellera pas l'agonie de Sainte-Hélè11e, mais bien l'histoire. pour aller s'abattre st~r Vienne, Rome et Milan. Ce fut nu s;ège de Toulon que )'épée de Bonaparte jeta son pre- L'empereur d'A.utnche avait tant souffert à la guerre! mier éclair; il y commandait l'artillerie; et ce fut à Paris, le . . _ Il voulut confier son petit-fils, son trésor, son ôtage, à des mains 13 Vcnc!émiaire an IV, ( 5 octobre 1795 ) qu'il eut la première N ~poléon ~on~parte, empereur, a cent vieto,i_res qm 8 ~ ~enchent sû~es, à des intelligences dévouées et formées aux disciplines autrioccasion de se faire la main aux guerres civiles. La Convention ~ur sa tombe ' i_na1~d, a~s toutes ces guerre~ qu il a conduites, e11est- eh1P.nnes. décapitee en Thermidor, et qui n'était plus que l'ombre d'elle-même, il une seule qu'il ~it faite au uom des patnes et, po~r les Pe~ples? Esprit et corps, il s'agissait <l'en faire un cadavre. lui donna le cornmaudc111,·nt en second contre les .Sections ré.vol- l~oyaui~e~ ~n,cla~es, la H?lla nd e, la Pologne et 1 Ir~lie ~01!t la pom; nn l'entoura don? de Jésui_tes : les !és1;1ites sont les grands-maîtres tées. Il y fit de son mieux, et le sa1,g de Saint-Roch prouva qu'il repo nd1 e; 1 Espagne et 1 ~l!emagne se lèven! ausSi qm 1 ~ccuscnt_ • de h mort; on lm fit des livres d'h1sto1re, de politique, de géogras'entendait à merveille à ces tragédies de famille . ~apoleon Boi~aparte, l~gi~lat.eur, a ~onne s?.n nom a nos lois phie, taillés clans la calomnie-Loriquet, et l'œuvre marcha si vite et si A la tête de l'armée d'Italie, lorsqu'éclata le coup d'Etat du 18 civiles, commerciales :t cn'.nmelles: mais_ce qu il Y,_a ?e bon _clansbien, que, parhnt de son père, qu'à chaque he•ll"e on traînait devant Fructidor, il n'en eut pas moins sa part clans ce petit guet-apens, ces c~deS, t?ut mar:ul~s <l'.ail~eurspar la ? 1c~atu'.·e, ~ eta~t l'esp~·it, de lui chargé de crimes, le jetme homme dit un jour: "Powrqttoi ne l'aqui fot servi par s011lieutenant Augereau; et le Directoire, en le nom- la Rev?lu_tion qm , 1 avait ebauché, qm 1 ava;t tl~uve; ces idees-" t-on pas pendu?" mant général en chef <le l'armée des côtes de ]·Océan, récompensait rayons et_:Hent les fc~o nd es semences de la Republique ! . Le fils de Napoléon avait alors dix-huit an~. en lui 11011 seulement Arcole, Castiglione et Rivoli, mais son corn- N ap?l~on B?napai te, clie'. de gouverne_~ent, a eu _sous s~ mam O race de Loyola ! plice <leFructidor et de Vendémiaire. cent millwn~ d hoi;1mes ~t ~mgt_Etats_affil!es ?u c?nqu!s i mais_ clans Lorsque éclata la Révolution de Juillet, premier réveil et premier Depuis ces dates exécrées <le guerre civile, Bonaparte, de près ou ce vaSt e emplrc 'lUI t:na~t I Occident, 11 nAelais?a Jamais i:ne _tn~une souffle depuis nos temps tragiques, certains cherchèrent à l'en.flamde loin, ne quitta plus tlu regard le terra111de la politique, GÙ manœu- ?uvert~, une pa_role 111 edpcn~ante:, u~e ame libre i ~es 111stt1utJOns mer, à l'entraîner aux choses <le France : mais il livra les lettres vrai~nt ces eunuques de la Révolution qui n'av:iient su mourir ni aux erouffaie_ut la_vo_ix:se_spouvoirs 11 et,?i_ent que des po_hces, ses f~rces d'appel à son grand-père et répondit à ses cousins: "Laissez-moi frontières, ni au 31 Mai, ui au 9 Thermidor: il suivait, avec habi- des arme;s: il fut qumze aus le gP?lier d_e la conscience liurn~me_! dormir." Jeté, toutf s les intrigues, tous les mouvements, masquant d'ailleurs N apoleon Bonaparte, fils de la !1evolutwn,_ prom_ena, malffre lui. L'enfant dormit bientôt, en effet, et du grand sommeil ! la phtysie ~e, convoitises, et c'est par là que s'npliquc son pro111ptretour d'E .. qu~lq_ueRpropaga nd es à t:avers 1 Europe ohgarchiqu~ e1:_feo?ale; et les Jéeuites avaient fait leur cadavre. i;ypte, sans ordre ni rappel. ma~s il crea d3:ns son empire. i_me noblesse nouvelle; il r~tabht les "Dors en paix, chétif de l'histoire: ta vie n'eut pas les resfl laissait, là bas, une :muée française engagée rhns sa fantaisie : n:1a~orats,les titr~s, les ar~omes et tout le munfum 11'. 11li~brem_ <les" ponsabilités sérieuses, ta tombe n'aura pas nos anath~mes ! " mais qu'importe ? Bonaparte flairait déjà son crime, le 18 Brumaire! vieilles n:ionarch1e~, couchees _ilans le faste ~t. 1orgueil : li, p~1t au Cette journée fnt le Waterloo de la llépublique. pape sa vd_le,~on s1ege, son ~etlt_royaume; ma1s,1lren?uvel~ 1 alliance __ _ La France viv:iit alors sous la Constitutioll de l'an III. Ce que avc,c l'~~ltse :mplacablc, qui était la contre-Revolut10n: il releva Je valait cc contrat des dcrn ières heures révolutionnaires, il n'est point Cat}: 0 licisme • . . clifficilccic l'établir; on n'a qu'à rappeler rn division des pouvoirs: C1to~·en,_Napoléo11Bonaparte _fit l_e_}8Ilnt~:1re; et qui!1ze ans pour la législation, deux Con~eils, celui des Anciens et celui des ap~·ès, 11la1ssa1t la France envahie, pi!,~~' mut1lee, l œll étemt, sans Ciiui Cents ; comme pouvoir exécutif, un Directoi:e à cinq têtes : v~_i_x_,s, ans armes, ~t pleur_ant ses dernieres larmes, en ses foyers l'anarchie partout. dc~oics, clans la ter;1ble _nuit de 18~5} .. . . , ,. . Mais c était la Con~tirntion, c'était la loi, c'était la foi publique: Au_nom de la Republiqu~ ass~ss_mee, qu il soit maudit. _Quil ~oit NAFOLLON Hf. I. LE DEUX-DÉ·CEBIBRE. la Révolution seule avait le droit d'y porter atteinte et modification, maudit au h nom ?e la patne v10l_ee, d: h france envahie, et que soit.par elle-mêm<', soit par ses Assemblées, et Bonaparte, en fer- t~utes les an~es libres, ~ans souci des epop_ees de %uerre, ?e sou- Il en est resté là, non pas de son crime, mais de sa gloire. Cette m~nt, à Saint-Cloud, le Conseil des Cinq Cents, commit un de ces Viennent touJourS, que c eS t cet ho 1.me qm nous fit ce~ rumcs ... ! date de nuit et de sang, de parjures, de vols et de meurtres, c'est crimes publics 11uirestent éternels et que rien n'dface, ni le génie, ui encore sa grande campagne, son Austerlitz, toute son œuvre et tout h gloir~, ni le mal heu~! Ill. son génie. Les armées meurent au loin, il n'y est pas : les flottes La nom·el le socié,é française, à peine ébauchée, et qui sortait de la S.~INTE-HE;LÈNE. râlent et som brcnt sous la tempête, il va prier à Saint-Germain, ou grande étm·e, se rallia : triste faiblesse I les Peuples ne savent pas r1. reçoit aux Tuileries. Les lustres du grand palais sont le feu de ses encore p••nser, et ia Conscience sociale ne les a pas saisis. bivouacs, et, jusqu'ici, de lui-même, il n'a conquis que sa 1emme: cc Mais cet homme, que la nature avait doué si merveilleusement, Il est là, sur son rocher de !'Océan indien, rclégtié, perdu en ce n'était pas une Sébastopol ! cet homme qu·avaient formé la misère et les fortes étude , ce fils de Canrase des mers loint~ines: il se piaint, amèrement. des rois, ses Il travaille, pourtant, à son loisir, entre deux festins. II a fait une la Révolution qui iui devait tout, tt son pain, et son nom, et ses vie- cousins, qui l'ont livré, cle l'Angletene qui se venge ju,qu'à la honte, garde impériale, 111s1énat, un législatif, une armée de policemen, toires, comment put-il trouver en lui la force et la pi:nsée de ce ju,qu'au ci-imri: il réciame h terre :ttnéric1.ine et ses libres foyers tles chambellans, des pages, <les écuyers, des majordomes et ...... des crime? Il n'était pas prince; il u'avait pas véc11dans les hérédités pour sa vieillesse qu'a ~acrée le malheur. emprunts à vider l'Australie. fastueuses et les grandeurs enivra11tes; sa mère n'était point mie " - Ne réclamez pas, n~ vous plaignez pas, sire: les déportés <le Entretemps, il sert de parrain aux cloches: il fait largesse aux Julia, comme ceile de César, et il ne venait pas :iprès Pl)mpée, " Cnyenne et de Sinnamary vous entendraient peut-être: vous sou .. curés, aux soldats ; il visite une église, un théâtre, un camp; il pamais après Robespierre! " vient--il d' Aréna, de Destrem, de Féiix Lepelletier et de tant tronne un tailleur Hélas! Napoléon Bon:iparte n'avait pas la grande ambition, celle" d'autre~ qui, par décret en date du 29 Brumaire an VIII rle la Voilà, pourtant, les grandes besognes de cet homme qui s'est mis des cœurs ~impies, des esprits puissants, mais impersonnels; il aa- " ~épubiique, forent t1:ansportés à la Guyanne franpise pour y en travers de l'histoire, de la civilisation, des idées, et qui les a eoui·ait pn être, à la fois, Annibal et Wm;hington, c'est-à-dire le premier "vivre et pour Y mounr, entre la pe8te et le soleil des Tropiques? pées !

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