' -SCIENCE .-. ' -SOLIDARITR ..- .. JO-URNADLELADEMOCRATIUENIVERSELLE. N' 6. MERCREDI, 10 JANVIER ] 855.-2e Année 1 (Jersey), 19, Dorset Street. -Les manuscrits déposés ne seront I ANGLETERRI!:ET CoLONTE!I: . pas rendus. - ON s' ABONNE: A Jersey, 19, Dorset street. - A Un an, 8 shillings ou 10 fran es. Londres, chez M. STANISI.AS2, 8, Greek-street, Soho Square.-A Six mois, 4 sh. ou 5 fr. Ce Jou1•11al Jtar,dt une fols 1u1r 8e11ud11e. Genève (Suisse), chez 1\1.Corsat, libraire, ruè Guillaume-Tell. -1 Trois mois, 2 sh. ou 2 fr. 50 e. POUR L'ÉTRANGER: Un an, 12 fr. 50. Six mois, 6 fr. 2/,. Trois mois, 3 fr. 50 c. Toutes lettres et correspondances doivent être affranchies et Belgique, chez tous le~ libraires. - A Jll'ldrid, chez Casimir CHAQUENUMÉRO: 'l'ous les abo1111e1111e11 ■ Me 1•aie■1t d'a,,ance . adressée~ au bureau de I' Imprimerie Universelle à St-Hélier Monnier, libraire. 3 pence ou 6 sous. / fREDERIC·GUILLAUME IV, ROI DE PRUSSE. 1. ·Celui-là n'a pas, comme son beau-frère de Russie, la haine implacable, la religion du supplice, l'inextinguibl~ soif du pouvoir et du 11ang. Il est resté quelque chose de l'homme dans cette nature allemande, abrutie par l'éducation princière; iet s'il y a des gendarmes, des juges., des bourreaux ;à Berlin, comme à Vifmne, comme à Saint-Pétersbourg, Frédéric Guillaunrn IV, il faut bien le <dire, n'est guère que le bour,gnemestre de son royaume. C'est un mélange de théologien et de fra0cbuveur. Il aime les controverses d'ég,lise, la vieille poésie des NidJelungen, les commentaires philosophiques, et, surtout, le vin du Rhin. Comme toutes les têtes qu'a touchées la couronne, il détesté: les révolutions, les consciences sév,èr~ .les i<lées vraies : il a peur des ouvriers qui peusen.t, des étudiants qui chantent Uhland ou Schiller. des chaires qui continueut Fichte et Kant., les grands maitres. Il redoute, surtout, les conspirations in- :visihlesqui, depuis Sand, travaillent l'Allemagne, mais il n'a pas la force de sa p1;mr, et de Maistre aurait pris en pitié cette {im.ea.-oyale q.ui a .des faiblesses de poésie. Mais s'il n'est. point lev-rai tyran, c'est-à-dir-e le soupçon qui veille et la main qui frappe sans trève ni merci; s'i-1n'a pas laissé. derrière lui, ·tes tragédies et les crimes d'un Nicolas ou d'un Bonaparte, il n'en -est pas moins digne, par d'autres côtés, d'entrer dans la famille ,des monstres. Frédéric-GuïJlaume IV est un 'homme lâche, qui v iugt fois a livrê., par baudes ,entières, les soldats polonais Yaincus, et que la guerre .aN".aijtetés dans st s domai11es. 'foutes les fois que son beau-frère a demandé quelqu'illustre victime échappée miraculeusement, l:.'rédéric s'est empressé d'offrir et ses sbires et ses forteresses. Il a fouillé le foyer prussien, de nuit et de jour; il s'est fait l'espion du malheur, le limier du bourrea•n, la trahison de l'exil, l'oreille et le bras clu meurtre qui l'attendait aux frontières, dressant ses potences. C'est un roi félon à fhonneur~ comme à son peuple; c'est le vassal de Nicolas., son homme de police dans une partie de l'Allemagne, sa double voix, son écho dans les affaires g·énérales de l'Europe : ce n'est pas une âme, ce n'est pas un caractère, c'est un valeL Lorsque la Prusse , autrefois, n'était que le duché de Brandebourg, .eBe a1Vait·et IP'lus de force et plus d'indépendance et plus de solidité, oomme natiou, comme royaume, c,u':elle n'en a maintenant dans cette étroite conclitioR de vasselage. La qualité morale, en effet, vaut mienx pour les empires comme pour les peuples que rétendue -des frontières, et dans 1e monde des âmes,. comme dans celui <les corps, tout ce qui s"inféode est perdu. II. Comment la Prusse née d.ans le siècle dernier -etqui avait grandi si vite, en est-elle, aujourd'hui,. ~àcette décadence'! L'épée de Frédéric lui avait taillé des frontières de grande monarchie. 8on ipeupie a de la solidi'té dans les guerres : ses institutions militaires sont largement. assises et les litriites que 1815 lui donna, l'ont portée jusques sur le Rhin. Comment ex,pliquer sa -chüte, ou du moins., son affaissement.? Ceci date des guerres de la première Répuhlique .et des r.udes .campagnes de Napoléon. La France de la Révolution, euvahie jusqu'à Verdun, écrasa les dernières _phalanges du Grand-Frédéric. • Elle les balaya bien loin, hors de ses frontières, et les armes prussiennes étant humiliées par l'imbécile attaque des Qohourg. le prestige de la jeune nation militaire disparut dans la gloire républicaine souveraine et rayonnante. Napoléon, plus tard, conquit 1a Prusse, en quatre batailles. Il aurait pu supprimer ce rovanme comme un .district, comme un.Monaco : il le~laissa vivre,, mufüé, réduit. sanglant, et, la Prusse, depuis, ne s'est pas relevée, quoique Watedoo -lui ait douné, depuis N eufohâ.tel jusqu'à Posen ... Il y a des défaites qui s'effacent et s'oublient, mais il y a des blessures tellement profondes qu'on ne les saurait jamais guérir .. La Prusse avait pris une part active dans la derui.è.reguerre contre N apolkoa. Son peuple, tout entier aux saints enthousiasmes, avait combattu comme wu patrie qlœise lève. Il portait l'idée à son front et on le pouvait mener loin. Malheureusement., la moiaarch..iecestaur.ée des Braudebourg prit peur de ces jeunes audaces; elle viola • les serments prétés aux heures sombres du malheur commun : eillevc1mlut uer la liberté ponr mieux dormir au trône. C'était lit, sans conteste, un grand parjure, un odieux oubli de la parole eng·agée dans les crises, et le mépris impre du sang versé par la Jeune Allemagne. C'était une trahison de rois; ils sont ainsi faits. Mais le crime fut, de plus, une faute irréparahle, et la Prusse, comme patrie. comme royaume, en subit aujoud'hui les conséquences.. Ces populations morcelées, violemment aggrégées p"arle traité de Vienne, u'avaieut point la vie de famille et le but commun d(:;s destinées. La trahison de la monarchie les rejeta dans les idées, dans la philosophie, dans la Révolution·; et dans cette partie de l'Allemagne qui aurait pu devenir une grande famille humaine, les uns émigrèrent, (ils ·émigrent encore} pour le nouveau monde, les autres se constituèrent en affiliations communistes; en dernière fin, l'anarchie confuse des systèmes rentra dans ces écoles de hautes études, qui auraïcnt pu., concentrées, faire la science., et I' A Ilemagne eut ses schismes qui la divïsent, comme l'Italie, ses villes.,ses municipes.. ses princes. De tout cela qu'est-il résulté? La monarchie prussienne a eu toutes les peurs., celles ,de la frontière et ceUes de l'idée; elle s'est livrée, volonté, eerps et biens. à l'empere-ur de toutes les Russies, ~ui est et qui restera, m.a~gré toutes les guerres d'ambition ou de fantaisie, !'Agamemnon des rois, l'ordre et l'épée des gouvernements. L'Autriche rétrograde, catholique, et n'ayant que des clans dans son vaste empire, l'Autriche qui n'est que le gendarme de ses ,peu.pies aurait perdu l'Allemagne, si la Prusse avait compris son rôle: elle pouvait, elle devait être la science et la liberté fondées. Elit:; n'a été ,4u'une dynastie qui tremblait à tous les coups de veut, soit de France, soit d'Allemagne, et la Russie l'a prise sous sa protection., et l'Autriche, qui_est restée dans la vérité de son principe, est aujourd'hui plus forte, dans l'Europe centrale, que la monarchie de Frédéric. Les puissances alliées de l'Occident s'étonnent du rôle de la Prusse, dans la question turque : elles oublient que Nicolas est le tuteur de son beau-frère, et contre la Révolution qui fume jusques sous les toits des paysans, et contre la Pologne qui est la menace éternelle, et contre l'empire frnnçais qui veut la frontière du Rhin. Les alliances peuvent changer, pour des intérêts lointains; mais sur la question de vie, le fonds .des choses est toujours le même. La loi de salut est le contrat fatal; or, fa monarchie prussienne ayant trnhi la destinée allemande, ne peut être, entre la France· et la Pologne, ayant elle-même sous pieds les idées qui se fünt incendie, la monarchie prussienne ne peut être qu'une province russe. Il en serait de même de l' Auttiche, si P~th et • Milan se ie,•aient .. III. Eu dehors des affections de famille et des intérêts de dynastie., la cour de Prusse a un homme, le frère du roi, qui est l'Esprit militaire, par caractère et par sentimeot. Le Prince de Prusse aime le Tza~,. son t1ystème, ses haines, sP,sdisciplines, ses amb1twns, ses maladies d'esprit et d'orgueil : cet homme est un hao.sse-col; et, comme il a toutes le~ influences de caserne, depuis ses faciles victoires contre u_ne ,Révol_ution. qui n'a pu ni so concentrer, m s orgamser comme pouvoirs, on peut être certain, quelles que s.oient les apparences, que les Puissances Occidentales n'eut~aîneront jamais, dans leur alliance et leur politique, le gouvernement de Berlin. El~es n'auraient qu'un moyen, là. comme en ~u.ss1e, comme en Autriche, de décider et de préc1p1terles mouvements, ce serait d'agir sur les peuples par la propagande; mais l'Angleterre ne le fera pas. Marchande, elle a besoin du ()"rand marché cl' Allemagne et du passe-avant rovai1: oli• garchiqne, elle craint plus les Révolutions· qu'e ne les redoutent les Boyards de H.ussie. Quant à l~.France, elle 11'~ ni l'action, ni la parole:_ sa po!1tique est -~-~lied un homme qui mtlle parfois le reve au plaisir, comme le parfum au sang, mais qui n'est qtrn l'ombre et la tache d'.un mort. Les héritiers des grands hommes et des g.randes monarchies sont bien tristes ! • Charles RJ. BRYROLLES. OPINIONS DES JOURNAUX ANGLAIS. • Le 28 décembre, l'Autriche a signé un nouveau protocole transformant le traité du 2 décembre en alliance offensi\'e et défensive; on asswre •qt1·e le gouvernement français garantit aux Autriehieas leurs possessions italiennes. Le Leader dit qu'il ne ve.nt pas traiter.en .ce moment " de la moralité de cette alliacce intime "entre l'Empire d'Autriche, l' Elu de Décemhre. •~et la reine Constitutionnelle d'Angleterre .." Reynolds qualifie ce traité de traité entre les brigands impérîaux, et s'écrie! ... Les symptômes de la chute prochaine del'Em,. pire français se révèlent clairement dans la politique récente de l'impérial assassin par qui la France est aujourd'hui gouvernée et déshonorée ...... . Notre alliance avec la France oblige l'Angleterre à se faire le complice de toutes les infâmies que le ,anguinaire usurpateur peut comploter.. Si donc les troupes françaises avaient â comprimer des mouvements populaires en Italie et-en Hongrie~ l'Angleterre devrait défendre la France, et serait enveloppée dans toutes ces complications infâmes. '' Pourtant, sans aucun doute, ce qui a rendu la guerre populaire, c'était l'espoir que eette lutte donnerait l'occasion de la délivrance aux Nations enchaînées de Pologne, d'Italie, de Hongrie ...• " Maintc>nant. l'Alliance autrichienne ne con• tribua pas peu .à la mort de Louis XVI, puis à la chîtte du grand Napoléon ; espérons que la chûte de Napoléon-le-Petit résultera de cette alliance impie entre le Parjure couronné et le Fouetteur de femmes !., , Le Times., qui est le grand format et la grande clientelle, pense différemment. Il est, toujours, depuis sa conversion, et pour Bonaparte et pour l'Autriche. A ses yeux, la Pologne et l'Italie sont des factions empoisonnées par l'influence russe, et il n'en faut point tenir compte : vivent les Césars ! 0 moralité des marchands !
L'HOMM.E. ~--·---- ----------------------------------------,-------------------- L'AGONIE ET LE PR:ÊTRE. ]fon clH'r ami, Le martyre ùes transportés serait incomplet, si le bourreau qui ùéchire les corps n'appelait i:oint à son ai<le le prêtre qni déchire les âmes. Chez l'homme noir, le Mal a des instincts rusés, une hüelligeute hypocrisie, des bruta~ités contenues en public, et ùes rages éclatant sous des ombres propices. Imitant Saint-Dominique le Patron encnirassé des tortionnaires pontificaux, - les Jésuites de la Guyanne pratiquent ces mots de l'évangile : compelle eos intrart, 11t impletur domus rnca,. et," se lassant des fruits lents c1ela parole de Dieu," ils substituent la \'iolence à lapersuasion. C'est que, à l'ilet de la 1\Ière et à l'ile Saint-Joseph, - comme, autrefois, le roi sanglant des Dominicains à Toulouse et à Béziers, - les sbires tonsurés <luVatican règnent en souverains, sont entourés de mercenaires et de ~oldats, bras séculier docile aux haines sacerdotales, - et ne redoutent pas une publicité funeste au crime. Nous, gens irréligieux, nous croyons qu'il faut tenir la foi jurée ; mais, eux, en vertu du pacte signé par leur chef et par l'homme du Deux-Décembre, ils diviuisent le parjure, - et, animés de l'esprit catholique, ils aJJathématisent les républicains expiant au milieu des -.ouffranccs et des misères, les aspirations de la conscjtnce, les élans du cœur, l'amour de la vérité, le respect du serment et le mépris de l'imposture. Si les victimes protestent énergiquement de leur -innocence qu'aucun juge n'a dtimentie, le délégué de la superstition romaine leur applique, d'une voix pateline, cette odieuse maxime empruntée au code des inquisiteurs : " il faut toujours supposer véritable le crime imputé à "un accusé." La justice et la morale, ces deux choses inconnues aux ministres clcs religions, peuvent-elles être insultées plus effrontément ? Tandi3 que M. Tionapartc, l'allié de III. 1\Iastaï, assassine les transport6s, - le prêtre, valet du Pape, e.;saie de les courber sous une résignation stupide, en leur offrant des messes et des crucifix. Le dimanche, entre une double haie de gendarmes et d'argousins, les transportés s'en vont, le dédain aux lèvres, subir une messe basse dans une vast~ baraque érigée en chapelle. En l 854-, le jour du vendredi saint, une déplorable farce y fut jouée : - debout, près de l'autel, le prêtre invita au ùaisemimt de la croix, ses "chers frères" qui gardèrent une immobilité de statues.- Alors, d'un geste arrogant, le despote en surplis, obligea la femme <lnsouscommandant Coste à donner l'exemple rlc l'adoration. Mais, pas un des transportés ne bougC'a. Les gendarmes au service de M. Bonaparte et du bon Dieu se ruèrent sur les récalcitr9.nts; ils e11 saisirent cinq ou six, les plus faibles, et les trainèrent aux pieds du glorieux apôtre de JGsns. Les autres, bravant les menaces de leurs geôliers, enjambèrent les fenêtres du saint-lieu. Le jésuite, blême et hautain, appela sur la tête des impies toutes les malédictions bibliques, - t:t, peut-être, roula-t-il entre ses dents épileptiquement serrées, cette miséricordieuse exclamation qu'inspirèrent, en 1799, à un apologiste du Catholicisme, 110sfrères aînés, les derniers J ncobins de la grande République : " Leur convorsiou est impossible; "•il faut donc obéir au commandement absolu d'extirper '' le mal d'au milieu de nous, sans aucnu égard à l'espoir " d'une conversion. Dieu ordonna aux Juifs cl 'exterminer " leurs ennemis vaincus; ainsi nous devons agir aYec les " Jacobins. Nous devons, par conséquent, ou tirer une "juste vengeance de cette abominab!e race de monstres, "ou nons résoudre à êtro rebelles AUX PRINCES ET A "nÏÈu. (1)" J'essaie de reproduire une scène horrible et qu'un témoin oculaire m'a racontée : - le jongleur papiste, <lont un ag9nisant repousse la boîte aux huiles, ne s'éloigne• pas <lnmalheureux qu'il importune; friand des douleurs qui précèdent le souffle suprême d'tm républicain, il savoure les. souffrances de cette agonie, les crispations des membres qui s'agitent, les intermittentes lueurs de l'œil qui s'éteint, les défaillances exhalant une sueur glacée ; il calcule la fugitive miuute où l'affaiblissement du cerveau amènera la perte du souYenir; - alors, il ve11t ttdm.inistrer l'infortuné qui trépasse et qui se débat instil)ctivement. Mais, le prôtre ordonne à deux forçats de comprimer les jambes et les hras du rebelle, " E~ 1.'A?>IARil.AXT sous J,Es DRAPS." Pendant qu'une étreinte ,i,charnée foit refluer le sang vers les nariues qui le rejettent, l'infàme charlatan commence les momeries de la dernière onction, - et il les achève sur un ca1lavre ! Le Père Boulogne, aumô11ier de lïlc 8aint-J oseph, paraphrasait âprement, en pleine chaire, cc sauvage cri de M. de 1\Iaistre : " Malheur aux princes qui aboliraient les supplices ! " - Ensuite, dans sa bouche frérnis1mnte, s'envenimaient des railleries amères : " Y ous Yous assou- (l) Réponse d'ttn théologien à la clemamJr d'un. àirccteur spirihœl, p::tr César Malanima, PnÊtn;. Toscan, profc:;!,CUr à l'univcr~itl! de .f>isc, U99, m:e~ (lpprob(lfion. plissez, enfin, démocrates inflexibles, - criait-il d'une voix sybilante ; vos torses déroid1s se courbent sous un travail attrayant et que réchauffe un soleil généreux ; Yos fronts superbes se courberont aussi, bientôt, sous les paroles des ministres d'un Dien de clémence et de paix." Le dédain seul répon1l à ces provocantes ironies. Les noirs émissaires du Prêtre-Roi sont impuissants à dompter lès inv;ncibles révoltes qu'excite, dans les âmes républicaines, une pro"idcuce " dont le trône est un échafand, " et qui, pour exister, abrutit les intelligences, asservit )a raison,'épaissit l'ignorance, étouffe la Liberté, déprave la morale, glorifie le mensonge, exalte la tyrannie et proclame la nécessité de la Terreur. Suivons m:tintenant les terroristes ensoutanés dans cette baraque infecte et décorée à.u nom d'hûpital, où s'achève la misérable existence du transporté. • Au chevet du moribond, à côté de l'insomnie, se <lresse nn impitoyable jésuite qui veut tourmenter ses victimes jusques dans les bras de la l\1ort; il a fardé son visage avec. m1 faux mélange de mansuétude et de compassion. Sur une funèbre couche, agonise Jean Bonnetti, c1.1ltivateur de l\far1osque. Le fils d'Ignace é.t'ie avidemment les progrès du mal; il at:.end qu'une li\·idité froide et avant-coureuse d'une fin prochai11cait affaibli l'intelligence du paysan d~s Alpes. Car, la main décharnée de Bonnetli a repoussé déjà le crucifix brutal du révérend, - et sc1 voix résolue a, plusieurs fois, rejeté l'offre d'un passeport céleste en échange d'une confession repentante. Des tressaillements annoncent au guetteur dn trépas que le dernier soupir est près d'être rendu. Aussitôt, il essaie d'épouvanter le mourant : il lui parle des flammes inextinguibles cle l'enfer catholique ; il lui montre !:,atan qui tient les griffes ouvertes. - Bonnetti, par un suprême effort, râle ces mots: " L'enfer n'existe que sur cette " terre; les rois et les prêtres en sont les diables maudits; " laissez-moi mourir en paix ! " Et il expira doucement. Sa bouche à demi- souriante exhalait une sérénite posthume. 1\L Bonaparte refusant aux cadavres de nos amis une fosse où les souvenirs s'agonouillent, permettez-1r.oi d'iuscrire, sur nos tables funéraires, ceux qui sont morts, comme Bonnctti, en mandissant le ministre vénal d'une religion qui bénit les ·assassins des Peuples. Voici les noms de ces martyrs : Raquin, épicier ile l'Allier; -Brun, maçon de l'Ardècfie; - Joseph Aillaud, ex-garde général; Sarley, maçon; Pierre Donnet, Magnan et Nicolas, cultivateurs, des Basses-Alpes; - Agen on, journaliste; Lonis Vcnasco, porte-faix, des Bouches du Rhône: - Bourrely, aubergiste, du Gard ; - Roumazeiller, Argeron, de la Gironde; - Amie], cultivatc•tu; Ressent, maçon; Vergely, plâtrier; Petit Gabriel, Raux André et Urbain Lignon, propriétaires, de l'Hérault; - Ac!olphc CMry, du Loiret ; - Cuisinier, fils, flottcnr; Delume, jardinier; Soubard, père, propriétaire; Soubard, fils ainé, maçon ; Robbin, cordonnier ; Sabatier, rnâtclassicr; Tapin et Trotey, menuisiers, de la Nièvre; - Lavoine, forgeron, de Saint-Quentin; - Gabon, maçon ; Jean Go11ot, charpentier; Hilaire, commis-négociant, <le Saône et Loire; - Louis Bruno, chaussounier, de Vaucluse. Ces champions de la Démocratie, tombés le front haut, laissent - virnnte protestation contre I\1, Bonaparte et ses complices - dix-neuf veuv<::set cinquante-deux orphelins, qui sont la proie de la misère, des regrets et de la faim. Bien d'autres ont succombé depuis que Jean Gonet, de Cluny, a provisoirement clos la liste mortuaire, er1 juin 18S4-, mois où notre martyrologe s'arrête. A cette époque, les forces des transportés s'épuisaient;· les corps dévastés par les flèches du soleil tropical, les fièvres ardentes, les tortures et les privations, s'affaissaient et se voûtaient. Vers la fin d'août, à travers CES groupes de squelettes vivants, la Mort s'apprêtait à faucher une ample moisson ; l'hôpital se gorgeait de mourants que le prêtre couvait de son œil fauve. La barbarie des noirs comédiens du Pape s'acharne parfois sur nos m~ribonds, avec les sauvages fureurs que déployait, au fond de ses cavernes muettes et sourdes, la milice dit Christ joyeuse.ment accroupie sur les hérétiques dont elle interrogeait les derniers frissons. Ces bour,eanx ont l'audace de s'écrier : " C'est pour le bien de ces impénitients que nous agissons ainsi ! " •- Arrière, arrière, sycophantes impudents ! On fait le bien avec le cœur, - et Je vôtre s'est pétrifié dans l'égoïsme, la fourberie, l'orgueil et la férocité. Est-il possible, ami, d'apaiser les indignations de sa conscience au spectacle de ces ignominies catholiques ? Notre dcv-oir n'est-il pas ile provoquer, p:ir tou:- les moyens, l'anéantissement d'une religion qui laisse, à ohacun de ses pas, une empreinte de boue et de sang? - Dans les bagnes de Cayenne, sous les ordres rlc Bonnard, succes:,eur de Fonrriclion, il reste encore cent quatrevingt-deux républicains. Avant six mois, le gendarme et le jésuite en auront fait un ]101ocanste à l\f. Bonaparte, l'assassin-parjure, l'élu du Dieu des prêtres. Salut fraternel. HIPrOI.YTE MAGE.N. Londres, 5 ja11vi(-r 1855. CORRESPONDANCE D'ORIENT. ~ ous me demandez quelles sont les raisons vraies rlu long intermède que subissent les armes; à cela je ne puis répondre d'une manière générale, n'ayant pas le secret des diplomaties; mais dans le cercle immédiat et très limité des faits militaires, Yoici ce que Je pense et ce que pense l'armée. Nous n'avons pas de général en chef. Depuis la mort de Saint-Arnaud, qui avait le droit des hautes fojies et le véritable commandement, il n'y a plus d'unité d'action. Canrobert et Raglan, Hamelin et Dundas, tous ordonnent, gouvernent, agissent isolément, chacun dans son rayon, sans se consulter et sans délibérer : quand les embarras arrivent, derrière la division des forces, ils se consultent, s'embr&ssent, s'encouragent, mais toujours trop tard, et les occasions s'envolent ! Voilà l'origine et la cause de ces victoires stériles, de ces rlemi-batail!es, qui n'ont jamais de cavalerie, et ~urtout de ces surprises de nuit et de brouillanl qui, toujours repoussées, n'en tiennent pas moins le soldat en halci11eet les tranchées en siège permanent. Ctla Yous fera comprendre également pourquoi l'on n'a pu jusquïci s'ent~n<lre sur un plan d'attaque générale et concertée, du côté de la terre et du côté de la mer. L'ennemi était toujours sur ses gardes, averti par l'attaque de terre, quanù les flottes ouvraient leur feu. Voici les dispositions cles camps : Les Français ne parlent que <lel'assaut, tandis que les Anglais ne songent qu'à ruiner l::t place, et snrtout la flotte, par le bombardement, d'aprè:,; toutes les règles de l'art des sièges. Cette différence dans les points de vue, amène l'anarchie dans les volontés et la haine entre les Alliés, car les sarcasmrs s'en mrlent. Oui, quoi qu'on en dise dans vos journaux, les Alliés se détestent, les g,'néraux comme les soldats : nous sommes sur le terrain et uous voyons de près les choses. Soyez certain, que sans la discipline et le péril commun, il y aurait, entre les deux camps, dts querelles terrible·s. L'officillr anglais est brave et sait tout endurer, mais il n'a pas ce que 11ous appelons l'esprit militaire ; il se tient à l'écart et ne vit jamais avec les soldats q1ü le connaissent à }Jeine. Il reste isolé, supérieur quand même, incapable de cette familiarité fr011che qui relie dans l'affection et l'intérêt communs la troupe et les chefs. L'officier français au contraire, se fait simple soldat, quand il est hors <les rangs : il vit et s'amuse avec son monde, soit à la tranchée, soit dans le camp. Del:\, entre les deux armées, une grande différence et. comme élan de combat, et comme 50li<larité dans les luttes. Le général Canrobert est moins que populaire, malgré ses ordres du jour. On n'a point confiance en son génie militaire. Quoique profondément méprisé, l'autre, le Saint-Arnaud aurait entraîné plus loin : on le croyait capable de toutes les audaces, comme de tous les crimes. Les officiers généraux sont jaloux les uns des autres ; mais il est vrai de dire qu'ils se prêtent un mutuel concours, sous la canonnade ennemie ; malheureusement les bataillons de réserve anglais n'appuient guères leurs camarades engagés, qu'à la dernièra heure, et malgré le secours des Français, ils subissent pu.rfois des pertes énormes. L'ennemi se bat bien et gagne to11sles jours en forces, par Pérekop. Quant à la place de Séb:tstopol, serionsnous maitres de la ,·ille et des forts du Sud, nous n'aurions pas encore fait granùe besogne, car c'est le Nord qui domine, et les Russes y sont les maitres dans des positions formidables: la première réduction qui nous a déjà tant coûté, n'est pas encore à bout, et quand viendra celle du Nord, je doute que nous soyons en mesure, à moins d'une armée nouvelle et d'un général qui ait le coup d'œil. Je ne p11is vous cacher, d'ailleurs, que l'armée française qui est toujours la même, soùs le feu, se bat pourtant sans enthousiasme. Quand nos soldats s'élancent, c'est le torrent, mais le grand esprit ne vit pas en eux, et je n'ai pas entendu, dans les rangs, un seul de ces cris qui entraînaient les phalanges dans les guerres saintes de la République. Les officiers se battent pour la promotion : l'idée de liberté n'est pas dans leur âme, le Deux-Décmbre les a tués! Soyez certain que les aigles ne reviendront de cette triste campagne, que blessées et bien malades! A vous, etc., XXX. CAMP DE BOULOGNE. 29 Décembre 1854. Depuis l'arrivée de cc bonapar•istc enragé qui a nom Du Tanlay, les douaniers de la Manche sont sur les dentr, ils ne dorment plus tranquilles. - Et nous encore moins. On nous fait souvent de petiles sitrprises de nuit afin de nous habituer à la vie des camps : celle de la semaine clernière était très comique : rÉveillés en sursaut au milieu de la nuit, nous attendim-es jusqu'au matin l'ordre de
marcher vers la plage de Berck - Devinez pourquoi? - poitrrepousscr une attaque des rffu_qiés de d'An,qleterre. -Voici ce qui se passait dans la nuit du 19 au 20 : vers les 10 heures du soir, les douaniers de Berk jetèrent l'alarme dans la commune en tirant de nombreux coups de fusil; ils disaient qu'un bâtiment voulait gagner furtivement la côte et qu'il avait échangé des signaux avec les hauteurs clans la direction de Montreuil. Le commissaire de police eut à peine entendu le rapport des douaniers qu'il se mit à crier partout : armez-vous! Ce sont les réfugiés qni viennent mettre tout à feu et à sang. Il engagea les habitants à prendre leurs fusils pour repousser ces forcenés. Il leur disait que ses amis Jes Anglais (la police) arnient prévenu M. le Préfet que les réfugiés de Jersey avaient frêté un bateau <Jecinquante tonneaux pour opérer une invasion. Mais les marins de Berk, moins effrayés et phis sr:m,és que ceux de Saint-1\lalo, riaient beaur.oup rle la peur de U. le commissaire, et bravant sa colère, ils mirent leurs bateaux à la mer pour secourir non les réfugiés, mais les naufragés. Telle fut la cause dP.ht veillée qu'on nous fit tenir pendant toute la nuit. Le journal de la préfecture inséra le fait suivant sans ajouter d'autres commentaires : "Bi::RCK. -Dans la nuit du W au 20 de cc mois, un "brick anglais a touché à un demi kilomètre de la Côte. Le "capitaine de ce bâtiment ne sachant pas bien où il se "trou mit, a lancé plu;,ieurs fusées à la congrève. Les "douaniers de la côte ont alors répondu par des coups de "fusil. Le lendemain, vers l O heures, ce brick fut remis "en pleine eau par la mer, et put reprendre le large sans "aucune avarie. "Des b~teaux pècheurs de Berck avaie_nt offert leurs se- "'conrs au brick qu'ils croyaient en danger; mais le "capitaine assuré qu'il n'avait rien à craindre, les avait "refusés." Les gens sérieux savent parfaitement que vous n'avez j:imais eu de ces manies pareille~ à celles du policbinelle qui vint sauter sur la plage de Boulogne ; vous n'avez guère besoin de ces niaiseries là, l'heure du clénouement marche assez vite. Ce n'est donc q1 1'une complaisance de police à police, une gracieuseté de Lonl Palmerstou, qui f.ait toujours sa cour à Bonaparte. Les pauvres habitants de l\Iontreuil en voient de grises! La majesté ies régale de soldats : le l:?c Chasseurs à cheval passe le 31, le 2c de ligne le leç. jam·ier, le 29e et nn nouveau détachement du ] 2e Chasseurs le 3, le 13e de ligne le 5, le 4 le le 7, le 12e léger le 8, le 22e le 9, le 1er léger le lü, le 53e de ligne le 11, le 23e le 12, le 15e léger le 13, le 56e de ligne le 14. En.fin, le 3e léger et le 5Se le 20 et le 23. En tout, quinze régiments ayr;nt droit an lit, a1tfeu et à la chandelle, et cela, dans l'espace de vin,qt-trois .f~urs. Les habitants n'ont droit qu'à la prison, s'ils réclament; c'est aiusi qu'on corrige les réea'citrants. l7u grand scandale vient d'éclater au camp: par ordre •<le sa :tiiajesté. on vient de distribuer à presque tous les régiments des bibles anglaises. Les aumôniers ont beaucoup crie, surtout le nôtre. Depuis il s'est radouci; l'empereur leur a fait rlire que c'était un compliment payé à ses gnlcieux alliés, et qu'ils n'a va.ieut rien à craindr.e puisque ses soldats se servaicn t seulement des livres, pour envelopper leur savon et leur tabac. La soutane et l'épinarrl sont enthousiasmés de ce grand homme. L'un dit que c'est un être plein de piété, d'habileté et ri<-' grâces; l'autre, que c'est un malin qui connait tons les tours. Le sous-préfet ùe Montrenil, ce magistrat qui porte si dignement son écharpe, seconde habilement les efforts du Pacha Dn Tanlav: il veut forcer la commission municipale à mettre ~ne imposition nouvelle sur les denrées alimentaires, pour faire face à toutes les dépenses qu'entraîne le passage des troupes ; puis, il fait courir le bruit qu'il s'oppose formellement à cette mauvaise idée qui s'élève au sein de la commission municipale. Provocations, crimes, peste, disette, tout est bon à ce gouvernemed brutal. La bourgeoisie est effrayée, elle sent tous les jours que ce pouvoir i,r;noble,né de la.force, doit irrévocablement périr par la force. Tout à vous, Un suspect du camp de Boulogne. Note du Rédacteur. - Nous connaissons, depuis longtemps, la célèbre version de notre débarquement sur les côtes <leFrance. Cette chronique stupide inventée et servie par les polices alliées a couru, depuis Jeux mois, tous les ports de la Manche, depuis Saint-Malo jusqu'à Boulogne. , Pauvre 1\1. Bonaparte! Il n'aura jamais que <lesdrôles qui le voleront à qui mieux mieux! Quan<l notre pays sortira dt sa léthargie profonde, nous saurons bien y rentrer pour y pratiquer le devoir : mais nous ne sommes ni de l'école de Coblentz, ni de l'école de Boulogne, ni de l'école ile Quiberon. Lïl O~l~lE. CORRESPONDANCEPARISIENNE. 7 janvier 1855. Je ne vous envoie que peu de lignes, mais les quelques nouvelles sont bonnes. L'emprunt des 500 millions n'arrivera pas à moitié caisse. Malgré les menaces et les :ippels, on ne veut pas débourser pour les victoires-problèmes de là-bqs. La campagne ne donne jamais eu ces sortes d'affaires ; les villes, grandes et petites, sont minées par l'impôt et et lt prix des subsistances. La bourgeoisie moyenne, qui a quclqttes sous, les garde, et il ne reste à l'empereur, pour couvrir son gouvernement, en cette triste campag1,e financière, que d'envoyer sa garde contre les hôpitaux et contre les banques. Il est malade, le César-hibou. L'épiue dorsale profondément entamée, menace de ne plus porter tant de grandeurs, et lors des réceptions officiE:lles, le jour de l'an, aux Tuileries, ThLBonaparte s'appuyait sur la canne bourgeoise et mélancolique des '.valétudinaires. Il n'a pas paru, le soir, au diner de famille! Le vieux Jérôme est tout hilare : il rêve succession. Dans plusieurs départements, des trnnbles partiels ont eu lieu. Les journaux de Décembre déclarent qu'il n'y .a point là de réveil politique. Souvenez-vous de Buzançais. C'était six mois à peine avant la Révolution de Février. C. C. LA FRANCE ET LA RÉVOLUTION. , Les questions que j'aborde sont graves, considérables, et bien au-dessus de mes faibles talents; mais je me plais à espérer que le lecteur me pard(,nnera mu témérité, par un double motif : d'abord, en raison des circonstances étranges, extraordinaires où nous sommes; ensuite, eu égard et à l'intention qui me dirige et au but que je me propose. Je m'explique. Combi~n l'univers est varié, divers, ondoyant, si on le consi<lère dans sa vaste étendue! Rien ne s'y tient immobile ; toutes choses, au coutrairc, y changent sa11scesse et sans cesse, les unes déclinant peu à peu, puis finalement tombant eu ruines et disparaissaut, tandis qu'à leur place s'en élèvent d'autres qui, après avoir crû, grandi, atteint leur suprême apogée, subissent à leur tour le sor.t de celles qui les avaient précédées sur l t scène du monde. Et cette scène étonnante, gran(liose, sublime, le philosophe la trouve à tous les àges de l'humanité. • ivlême avant l'antiquité gr2cque et romaine, quel passé immense, profond, et par malheur presque insondable ! que de peuples, de nations, d'empires, d'iclées, de religions, d'organisations sociales ! et, dans ces peuples, ces nations, ces empires, ces idées, ces religions, ces organisations sociales, que de révolutions se succédant les unes aux autres par un mouvement qui ne s'arrête point ! L'Inde, la Chine, la Chaldée, l'Egypte, l'Assyrie, la Babylonie, etc., etc., les systèmes religieux ou philosophiques des Védas, de Boudha, de Las-Tseu, de Khoung-Tseu ( Confucius), du Zend-Avesta (attribué à Zoroastre), etc., etc., les sociétés di ven,es correspondant à ces systèmes religieux ou philosophiques, tout cela a eu ses jours de grandeur, de puissance, de lumière; ensuite, tout cela s'est affaibli graduellement, et a eu sa fin. _Après la vieille antiquité, si je puis l'appeler ainsi, c'est l'antiquité grecque et romaine qui est descendue dans la fosse commune. . Et pourtant quelles civilisations vivaces qu':! la civilisation grecque et la romaine ! La première, plus intellectuelle, plus morale, plus brillante, plus élevée. La seconde, plns solide, plus robuste, plus forte. Mais ni les chants divins d'Homère, ni les hautes conceptions des Platon et Aristote, ni les drames profonds des Eschyle, Sophocle et Eurypide, ni les toiles dE:sAppelles et des Zeuxis, ni les marbres de Phidias, ni les vertus simples des Cincinnatus et Publius Agricola, ni celles plus mâles et héroïques des Brutus et Caton d'Utique, les qerniers des Romains, ni le génie politique et militaire des Camille, Scipion, Marius, rien n'a pu enrayer le temps. Notre civilisation a son origine dans le Christianisme ; c'est dire, en autres termes, qu'elle date d'hier, car qu'est-ce que 18 siècles dans l'océan des âges du genre humain ? Néanmoins, qui pourrait nombrer et classer les événements de toutes sortes qui s'y sont accomplis dans l'ordre religieux, philosophique, politique, économiquE:depuis les premières sectes jusqu'au grand schisme de }.!Occident, depuis les. scholastiques jusqu'aux hardis penseurs du XVIIIe siècle, depuis la conquête et la Féodalité jusqu'à la Révolution française, depuis le régime du servage jusqu'à celui de l'égalité civile ? De, la série indéfinie de ces mutations, le Progrès ressort comme loi du développement de l'humanité. L'humanité d'aujourd'hui n'est point. celle d'hier, pas plus que celle de demain ne sera celle d'aujcurd'hui : il se fait dans son cœur, son intelligence et sa con<lition extérieure une transformation et un aYancement continuels. Toutefois, quel spBctacle désolant s'offre aux yeux du véritable philosophe, de celui qui perce la poussière des év6nements, et va au fond des choses ! Hélas ! il est visible, en dépit des apparences contraires, que le ProgrèS: n'a touché que l'épiderme de l'Homme, ne l'a point pénétré intus et in cute. Comme preuve, voyez la France et l'Angleterre. Elles s'intitulent, elles se proclament les nations civilisées pat· excellence. Prétentions fondées, je l'accorde ; mais j'ajoute : quelles civilisations que des civilisations où l'immense majorité des hommes est la proie de l'ignorance, du vice et de la faim! que des civilisations qut renferment dans leur sein le prolétariat et la prostitution ! En vérité, l'humanité n'est-elle pas toujours plongée dans la barbarie? En 1789, la France se ·leva et s'efforca de l'en arracher. Mais entravée dans sa marche, détournée de sa voie par de fatales circonstances, elle n'accomplit son œuvre qu'à moitié. Reprise en 1830 et en 1848, la grande œuvre 2st interrompue Je nouveau. Il y a plus même. Le silence et la nuit se sont faits au seiu de la Patrie, et la liberté de la pensée, Je la parole et de la plume s'est réfugiée à l'étra11ger. Dans une pareille situation, c'est le droit, que dis-je ? c'est le devoir, même des plus humbles, de ,lire, d'écrire, d'imprimer ce qu'ils croient bon, juste, utile, afin que l'Avenir s'éclaire par l'enseignement du Passé et clu Présent, que la ciYilisation se continue, et que la Révolution s'achève. Là est le premier motif qui m'a mis la main à la plume, D'un autre côté, quelle est mon intention? quel est mon but? Je cherche le vrai, le juste, le bien-être général, sans acception de systèmes, de sectes, de coteries. n'intrigues, de personnes, avec les seulocs forces de mon cœur et de ma raison; et, dans tout ce que j'ai écrit, j'écris et j'écrirai, j'emench ne tracer que des indications, ne présenter que des aperçus, espérant que mon appel trouvera de l'écho dans les fo::tes inteiligences du parti, lesque 1;es, creu:sant pins profo11d, serviront mieux que moi la sainte ca11sedu Peuple et de la Démocratie. Ici sont les autres motifs de ma conduite présente. Je tQnais à clire ceci et en ce lieu ; si, en effet, l'indulgenc.;edn lecteur n'a jamais cessé de m'être utile, ells m'est devenue maintf'nant indic;pcnsablc. Le lPcteur va me comprendre. Méditant sur la Rérnlutioa de Février 184S, j'ai pensé que, pour la constituer et la rP.ndre inébranlabh·, il fallait 1° l'umté de pouvoir et de gouvernement - une Convention, 2° la Cc,mmune libre et forte, 3° la suppression de l'armée, et, à ~a place, le Peuple armé et delwut. • Pins j~ réfléchis sur ces idées, plus je m'y confirme; car l'unité de pouvoir et de gouvetnement, c'est l'unité française conservée et consoiidée, c'est l'unité de la YOlonté et de la direction, et, par ,:011séquent, le levier nfcessaire p•mr les réformes de toute nature à accomplir; car la commune libre et forte, é'est le paysan entrant dans la cité, c'est la vie politique circulant dans tous les membres rlu corps social, et répandant partout la sauté, la vigneu:.- et la force: ~ar la suppression de l'Armée, c'est la Tyrannie tuée dans son œuf, le Peuple sans ennemi, pleinement souverain et maitre, - la Démocratie sans obstacle, - la fin des luttes sanglantes et l'inaugnratiou du règne pé!.- cifique de la Pensée, de ra science et de l'amélioration sociale ; car c'est, si on e11visage ces diverses inslitutions dans leur ensemble et leurs rapports. la solution du problème de la Concilin.tion de l'Autorité et de la Liberté, problème poursuivi par les Sages de toutes les Epoque1-, - et cela par des déductions tirées de ls philosophie de l'hi:,toire de notre nationalité, de notre caractère de peuple, de la nature et de l'esprit de la Démocratie, <le la raison, de la morale et de l'intérêt général et commun; car c'est le Passé enterré à jamais et !'Avenir assuré et triomphant. Mais la Liberté politique et la Démocratie sont effets et non causes, sont l'homme extérieur et non l'homme intérieur. Tout vient de l'homme intérieur. Pour que ·1a Liberté politique 12tla Démocratie soient réelles et effectives, que faut-il donc ? que l'homme soit maître au-dedans de soi, souverain de soi ; or cela peut-H être si, auliett d'avoir la conscience de la souveraineté de la raison humaine, l'homme se laisse dominer et asservir par une ·autorité placée en dehors de lui? Telle est précisément la dépendance où il se trouve par rapport au Catholicisme, et géuéralement par rapport à toutes les religions dites révélées. Et, c'e:;t pourquoi, au nom de la Liberté et de la Démocratie, j'attaque formellement et énergiquement le Catholicisme comme principe premier de tyrannie et servitude, j'en sollicite la suppression, et le remplacement par la raison et la rhilosophie. Cependant jamais ma tàch:: n'a été ni anssi difficile ni aussi délicate qu'en ce moment. Si on y réfléchit, on verra en effet qu'il s'agit ici, pour moi, de traiter des questions les plus hautes de la métaphysique, de la morale et de la philosophie de l'histoire ; de déterminer, dans leur source même, les devoirs et les droits de l'homme, afin d'en déduire les corditions du bonheur des individ11s et des peuples ; que je me lève contre un Golosse immense, que jusqu'à ce jour rien' n'a pu abattr~, et qui couvre et domine encore le monde.; que par une singularité étrange faite aux adversaires du Catholicisme, tout en démasquant les charlatans et les scélérats qui l'exploitent à leur profit, je risque de blesser les âmes simples et tendres pour lesquelles il est une consolation et un appui. Que de motifs pour redouter la lutte! Je l'entreprendrai néanm,oins sans hésiter, parce qµ~,
1/ IlO~lME. ________ ,_..___________________________ ..::..._ _ ___________________ """7_____________ _, n'nnc pr.rt, d,rn:; rno:i rnt:me conviction, Je Catholicisme e!'t l'origilll' 1lt> tout le mnl politique et social; rt, parce que, d'antre part, sons le héu(-fic-c tles exp!ic-;:itions qui ]>récèùent, je compte sur la hie1l\·cillnnce et le~ !-lympathies tlu lecteur, qui exigera de moi, je n'en doute pas, que ce que je pe11x clonner. J,;rmta du ,]ernier article. - ~c col. ligne 7, :iu lieu de: e11fre 1-t's t1·ib11s(,_9ale111c11t ,,ic imn, lisez: entre le~ tribus im111édiaieme11t 1•ohi11es. même col. li:,{, 14, au lieu de: l'esprit gtt«'rria et i111path>11t du repos, lisez: l'l'Sprit;tuerri~r nt i111paliP11l..... même col. li~. 54, au lieu clr : le Prés,·11t l't l' A 11r11ir ,,t t/11 Passé, lisei; /e Prî:11,•11/el l' .4venir dtt 7)as.,é. BULLETINDELASKMAJ.Nt Le ''fi.mes publie une dépêche de Vieune, en date d'hier lundi, 10 heures <lumatin, annouçant que: " Le prince GortschakotT, clans la conférence du 9 janvier, a accept~ '' les quatre propositions" I !J saus reserve. Ce serait donc la paix .... sanf les complications inévitables, conséquences des diverses interprétations données aux "qnutre propositions " par chacune <les parties contracta11tPs. , Le Czar compte si peL1sur la paix, gn'il a ordonné à son armée de Bessarabie <le franchir le Prutb, défendu pourtant par les Autrichiens: il veut proflter sans doute du départ pour la Crimée de l'armt>e d'Omer Pacha. D'autre part, l'uppui presqu'onvt/rtement donné à lu Ru~!iie par la Prusse, excite les appétits de Louis Ilo11aparte, qni dirige sur Strasbourg une partit• de su Gurcle impériale. Le roi dA Prusse est, <l'ailleurs, en lutte et contn! certuin~ membres de su famille, et contre l'opinion publique. La deuxième Chambre de son Parlement, malgré toutes les restrictions apportées aux libertés de la Prusse, est résolument ennemie <luCz,H ; et tous ses votes, sur l' Adresse, snr le Budget, et les choix qu'elle a fait pour son bureau, tfmoig11e11tde ses sympathies pour les Puissances. Occide11tale$. Le Czar a cru nécessaire de faire appel, lui aussi, à l'opinion publique, souveraine en A11gleterrn, mais <lont on s'étonne de voir chercher l'appui par les Autocrates <le Paris et de Pétersbourg-. Le manifeste dn Czar affirme à ses sujets que la sz-uerreest c,rnsée pnr les inj nstt's soupçons des Puissances Occidentales, le Czar n'étant mû par auc1111<les projets umbitieux qu'on !ni attribue. Nicol.is ne cherche pas à foire clc>sCllnquêtes, mais seulemen~ à défendre l'Orthot!oxie grecque, et à µrotég·cr les coreligionnaires de ses enfants .en Turquie. Prêt à faire la paix, si elle est honorable, il compte sur le dévouement de ses sujets pour soutenir la lutte s'il le faut, et combattre - comme le disait le Czur Alexandre en 181~ - Le glaive en main, la croix au cœur ! Les opérations militaires clevnnt Sébastopol se horne11t, cette SC'maine encore, à des sorties et à des escarmouches, auxquelles les dépêches télégr.iphiques donnent souvent l'importance de hatailles, mais réduites bientôt par les rnpports officiels à leur juste valeur. Les renforts arrivent aux Alliés; mais le pénible travail des tranchées, la nuit, sous un tel climat, est fatal aux nouveaux arrivants; et les renforts fondent au camp sous les maladies pins encore que sous les balles ennemies. On assure que des officiers anglais ont demandé à se retirer; on a parlé du rappel de plusieur5 généraux, de Lord Raglan lui-même, "accusé, dit " le T.eader, d'une froideur et d'une discrétion "exagérées, et u'ayant que son incapacité à ca- " cher, son âge et sa manche vide (il a eu le bras "amputé à \Vaterloo) à montrer." Les généraux et les officiers manquent également à l'armée ang·laise, organisée suivant notre système d'avant 1789; tout médiocres qu'ils sont, nos généraux et nos offiders inspirent plus de coufiance, même aux soldats anglais, <l'ailleurs étonnés et soutenus par l'ardeur, la discipliue et même la gaieté des soldats français. Les soldats français dont le temps de service allait expirer, sont retenus sous les drapeaux au moins jusqu'au printemps. Les dépôts anglais pour le recrutement de la légion Etrangère, sont en voie de formation en Allemagne, en Hollande et en Espagne. Eu Prusse (ù Posen), les autorités out rappelé au public que la loi regardait comme un crime les enrôlements pour l'étranger: autre symptôme de la mésiutelligèrrce toujours croissante eutre Berlin et Londres. L'Autriche et la France retirent peu à peu leurs troupes des Etats Romains, laissant le Pape à ses propres forces. A 1\1adrid, M. Sevillano a remplacé M. Collado au ministère des Finances, la majorité ministérielle contre l'abolition des Octrois ayaut été si minime qu_il a fallu céder et présenter un décrêt préparant lu prochaine abolition <le cette taxe impopulaire. La question cléricale agite l'Espagne et le Piémont. A Madrid, Espartero déclare "qu'il voit un danger partout où il voit uu jésuite." - A 'furin, le ministère demande la suppression des couvents; .et le ~é11at lui-même sera contraint de la voter, pour évi:er une cri:.e ministériblle dangereuse pour la Constitution actuelle. • H:USF.Y, 1Ml'RDIERI E UNIVERSELLE, 19, DOR!IET STRf:ET, AVIS On trouvera chez MM. les agents du journ;;,l ou à l'Imp'rimerie universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, les numéros qui manqueraient aux personnes faisant collection de l"HoMl\tE, à raison de 3 pence (6 sous) l'exemplaire pris séparément. Quant aux personnes, au contraire, qui désireraient a\·oir tous les numéros qui ont paru jusqu'à ce jour, elles peuvent se les procurer aux mêmes conditions d'abonnements qui se trouvent indiquées, pour chaque pays, en tête de notre journal. BIOGRAPHIES BONAPARTISTES, l'ar PH. BERJEAU. - Prix: 2s 6d. EN VENTE A L'TMPRIMERIE UNIVEllSELLE, 19, DORSET STREET, SAIN'l,-HÉLIER (JERSEY): Ou par commission à LONDRES, chez Stanislas 'fcHORZEWSKI, 10, Claremont Place, J udù 8treet, New Road. ' 1855. ALMANACH DEL'EXIL L'Almanach de l'Exil pour 1855 forme un beau volume in-16 de plus de deux cents pages. Ce livre, œune de propagande démocratique, contient les articles suivauts : Calendrier Grégorien .................. . Calen<lrier R6pu blicain ............... .. Calendrier if açounique ................ . Note sur le Calendrier ........... par J.-Ph. Berjeau Quelques Ephémtrides révolutionnaires ................................ . Les trois Napolfons ..................... Ch. Ribeyrolle,. Les deux Fléaux ........................ Félix Pyat Une page d'Histoire (les Girouùins) .. Louis Blanc. La Révolution au Théàtre .............. Au,q. Vacquerie, Un Grenier ouvert au hasard (poésie) Victor Hu.c;o. La D(·moeratie dans Shakspeare ...... Fr.-f/. Hu,r;o fils. L'Ouvrier manufacturier ............... A. Bianchi Les Suppliciés d'Arad .................. Sùndor Teleki. Paris et Saint-PHersbourg ............ Arnold Ru.c;e. Le parti républicain en Italie ......... L. Piancia11i. Mort des frères Bandiera ............. . Danton et le lO Août .................. J. Cahai_gne. Les Prisons de :tif. Bonaparte ......... Charles Hu.r;o ffü. Le Dualisme, c'est la Monarchie ..... Alex. Hertzen. Souvenir de Pologne (musique) ....... Ed. Reminyi. La Révolution <la11sla Science ......... Bonnet-Duverdier Rés111né historique de l'année ......... F. Taféry. Etc., etc. Prix: 1 sh. (1 fr. 25 c.) VICTOR HUGO. p~~,i~;:s à Jersey, au .Bauquet du ~9 Novembre 1854 (24e anniversaire de la Révolution polonaise). Prix : Un exempl,dre, Id. (2 sous); cent, 4s. (5 fr.) L KOSSUTH Discoun • • prononcé à Loudres, à l'occasion de l'anniversaire de la Révolution polonaise.-Brochure de 20 pages, en français, 2d. (4 sous). Discours (su;: le même sujet) prononcé à Jersey par L. PIANCIANI, proscrit italien.-l<l. 1TICTOR HUGO T.e discours pro- V , 11oncé le 27 septembre 185-!, sur la tombe du citoyen Félix Bony, vient d'être imprimé sur papier fin et en petit format. On peut s'en procurer à Jersey à l'lmprimerie Universelle, 19, Dorset Street , et à Lonclres. Ouvrages imprimés en polonais. LUD POLSKI W EMIGRA.CYi. 1835-1846. 1 volume grand in-8., à deux colonnes. - Prix : IO sh. ' AVIS. GUTE.L l'HOSCRIT ou 2 DÉCEMBRE, a le triple av3nlage d'unir l'élégance, la légerté et 1n•ofe!il8e11r.1· cle eou1•e la solidité. Tailleur d' Habit3.-29, Belmont Road, St.-Hélier, Les semelles sont fixées avec du laiton et ne en plâtre, en cire, en mastic et en glHatine sur nature morte ou vivante. ______ ·-·---'-~---------1.Ter~ey. ___________ lais~eut aucune aspérité ni à l'intérieur' ni à l'extérieur. - On peut marcher à l'eau sans nuire à la A BIAN CUI f/a~:;1 ::!, 1~~1~:it~~;i E"OUARD BIFFI' so_lidi_t.éde_la c_ha•Js_sure_.__ _ a I ll 'Cil chef pen,1111111 1JI huit ang t:11 journal 11uotidienle Messager du Nord, A LA RÉCIPROCITÉ. paraissant à Lille (France), donne il t!omicib dt•~I PH.OSCRIT ITALIEN, leçons de langue française,. d'arithmétique, d'hi~- ,, toire, de gfographie, de littératu:·e, etc. Donne des l~çoni:de l:m:i-ue itaiicnne. \V AHRI & Cie., TAILLEURS, li se ch~rge également. tle toute~ correspon- S'i:drc~scr, 20, Don :::itreet,Saint-Hélier. IChaux-de-:Fonùs. _ M:aiison Heinzely, im- d:mces. écnt1,rcs co:umercrnlcs et autre~, i;t des . (S . ) - • . d t or l"i confie h rédaction --- ----------- primeur u1sse • )llC.nOll'C!> Oil I ~, ', ' ' ]8. I'lll!.lf'S S1'Jll;J.:T, lST.-llÉl,lf,I\, Jt::RSI:Y. 1 S'adre,ser an professeur, 20, Don-street, St.- G Hélier (Ile de Jersev). UAY proscrit du :2 Déccmhre, faiseur -------------- Référeiu:e1 chez •,;\DL Weilman, P. Asplet, ,de HOTTES sans couture, pour l -' } P}( 0 \.T S L' mouleur en plitre, se charge &eo. Viekery•. hommes et pour 1famc~ - Cc ;;cure de chau!!surc 1\ ' 1, 1 r,, de toute espèce de 111oul11ge ., Il moule aussi les ornements, les statues et foumit des épreuves à un prix modl!ré.-20, Donstreet, St.-Hélicr. JERSEY. Excellente Table: d'Hôte, A 10 h. 1 h. et 5 heures, A L'HOTEL DE L'EU H.OPE. DON STREET, No li, Tenu par ROUSSEL, Cuisinier français. Dîners et déjelÎuers particuliers il toute heure- -Jolis nppartements et vins de toutes qualité-s ~ de, prix modfrés. ' Salons de rétmion et p011r epa5 de corpi
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