Homme - anno II - n.05 - 3 gennaio 1855

A l'intérieur, l'ancien parti réactionnaire est resté tel qu'il était, plus la haine contre ses vainqueurs; le parti libéral, comme on l'appelait, s'est fait conservateur doctrinaire. Le premier n'est plus à craindre, mais le second peut être fatal. Un troisième parti s'est formé, c'est le parti démocratique, le parti de la Jeune Suisse, celui qui seul peut désormais sauver le pays, le parti que j'appellerai de l'avenir, de la République universelle, démorra- ,tique et sociale. En attendant, cette division ne peut manquer d'affàiblir la Suisse, et d'autant plus qu'au-dessous cles divers partis se trouve une classe que j'appellerai les Satisfaits. Cette classe est malheureusement nombreuse ; elle se recrute de tous les partis, et, relativement contente de l'état actuel des choses, ne s'occupe en rien de l'avenir. On y voit des réactionnaires qui s'applaudissent, en voyant triompher dans le Conseil Fédéral ces mêmes sympathies envers 1e despotisme étranger, qu'ils avaient soutenues dans leurs Cantons ; il y a des libéraux, des révolutionnaires purs, comme ils se disent, qui en sont encore aux jours du.. combat cle 1847; pourvu que leurs adversaires d'alors ne soient pas au pouvoir, ils s'applaudissent de leur triomphe et, sans s'occuper d'autre· chose, vouent une haine éternelle aux hommes que la marche du progrès destine à les remplacer. On compte parmi lEs Satisfaits .mêmes des démocrates qui, se laissant prendre à l'appât des améliorations locales, refusent de s'•occuper du reste. Cela ~xpliq11ecette espèce <l'insouciance qu'on remarque, en Suisse, pour les·grands intérêts, les intérêts généraux <lu pays. On renvoie au Conseil Fédéral presque tous les mêmes hommes, qui ont perd11 la confiance du pays, pendant que les Conseils généraux des Cantons se renouvellent par les hommes les plus avancés. Cela explique les dernières élections. Pendant que la vraie Démocratie remportait la victoire sur toute la ligne, l'influence des Satisfaits permettait au Conseil Fédéral de rester presque le même. Il faut faire un~ exception en faveur de Genève ; dans catte ville, les élections fédérales ont eu le 111ême esprit que les cantonnales. Fazy a été -exclu, c'est une victoire pour les radicaux et un grand enseignement de moralité publique. Le peuple a fini par s'apercevoir qu'il ne pouvait pas compter avoir des logements à bas prix de celui qui, avec l'argent de la patrie, bâtissait des palais à son usage particulier. Le Tessin a profité de cet exemple. •Mais dans Vaud, dans Neufchâtel, dans presque tous ]es Cantons allemands, les Satisfaits ont eu le dessus. Pourvu qu'on leur laisse quelqu'inflneuce dans leur Canton, peu leur importe ce que fera le gouvernement Fé- ..déral. Ceux qui blâment sa conduite envers l'étrnnger sont par eux des révolutionnaires utopistes; ceux q11i se plaignent des réglements intérieurs, des réactionnaires dangereux, et on recommande les uns comme les autres à la surveillance de la police. En Valais, ce parti fait l'équilibriste, pendant qu'à Fribourg, il se laisse dépasser par les Sunderbundistes qui, pourtant, n'ont pas réussi iL empêcher le gouvernement cantonna!, établi en 1847, de remplir sa tâche avec courage et dévouement, méritant ainsi la reconnaissance de la patrie. Voici la position de la Suisse, à l'intérieur, telle que l'ont faite les Leaders de la Révolution de 1847. Elle n'est certes pas brillante. On peut la définir en deux phrases: Insousiance presque complète, pour ce qui regarde l'intérêt fédéral.; ,coteries, ,petites vues, expédients, i):1certitude, diversité daHs le but et dans les moyens, pour tout ce qui regarde l'intérêt cantonnai. . La continuatio.n ,d'un pareil é,tat <le choses aurait pour résultat que le Conseil Fédéral finirait par confisqu1:r, à son profit, toutes -sortes de libertés eantonuales, pour n'être, lui-même, qu'une espèce de préfecture, dépendant d'un cabinet multiforme austr-0-franco-prussien; c'est-àdire que, politiqueme1~t parlant, il n'y aurait plus de Suisse. La Suisse attendra-t-elle ce résultat, pour se sauver au .moyen d'une nouvelle Révolution? Il faut espérer que, l/ HO ~1~lE. pouvant le prévenir, elle l'aimera mieux. L'opinion publique peut librement se manifester en Suisse; que sans oublier les intér~ts locaux, elle s'occupe plus qu'elle ne l'a fait jusqu'ici des intérêts généraux du pays, et elle sera assez forte riour ill".poser aux hommes du gouvernement. Ou ils plieront devant elle, ou ils se retireront, et, alors, on en nommera de meilleurs à leur place. Mais, pour cela, il faut que ceux que nous avons nppelé les Satisfaits du présent, réfléchissent à l'~venir. Nous le répétons encore une fois, si on ne se presse pas, il n'y aura qu'une Révolution qui puisse sauver la Suisse d'un anéatissement complet. Ils ne peuvent la désirer, et pas un enfant de l'Helvétie ne voudrait permettre l'anéantissement de sa patrie, tant qu'il aura une vie à sacrifier pour l'empêcher. - Passons à l'extérieur. Qu'ont-ils fait de la Suisse, les hommes cle 1847 ? Que leur ont-ils permis d'en faire, les Satisfaits ? La Sui~se comptait auparavant entre les nations européennes ; les représentants entraient dans le cabinet des rois et y parlaient avec cette fierté qui sied si bien à des républicains. Elle défendait ses droits, et quand une puissance se permettait de la menacer, elle levait des armées, couvrait <le soldats ses frontières, et on se taisait. A quoi en est-elle réduite à présent·? La moitié de l'Europe est sous les armes et on ne la consulte même pas; pendant qu'on courtise le:s ducs et les électeurs <l'Allemagne, personne n'a songé if demander son alliance~ avec les a1itr.es on mendie des traités, à elle on euvoie des ordres. Dl;!scendae de l'état de p,uissance, on fait fonctionner la Suisse comme commissariat de police. Il y a quelques anuécs, elle acceptait la guerre plutôt que de refuser l'asile aux persécutés cles polices étrangères.. Aujourd'hui, elle fête les agents de ces mêmes polices et la République chasse les républicains de son sein selon les instructions royales on impériales. Voilà, quant à la politique extérieure, l'état de la Suisse durant la guerre; il n'est pas difficile de prévoir ce qu'il sera après. Si les monarchies arrivent à s'ente11dre entre elles, il y aura évidemment un remaniement de la carte européenne; et peut-on croire, en ce cas, qu'on veuille au milieu d'une E,uope monarchique fraîchement réorganisée, conserver la vieille République ! Divisée à l'intérieur comme nous l'avons démontré, avilie à l'extérieur, la Suisse peut-elle espérer être respectée ? Nous l'avons dit en commei1ç·111t, les circonstances sont chang6e:s ; ce n'est plus contre un despote que la Confédération devrait combattre, espérant secours de la rivalité d'un autre; c'est le despotisme qui, <l'accord sur tout le continent, a un intérêt majeur à détruire tout ce •qui représente le principe contraire . Le partage est tout fait. Les Cantons français à la France, les allemands partagés entre l'Autriche et la Prusse, les italiens à l'Autriche, vous voyez qu'il y a de quoi contenter toutes les puissances continemales, de les défrayer des dérenses qu'tlles auront faites pour la guerre contre la Russie, et sans que r.elle-ci y perde rien. Cela s'appelle faciliter un arrnngement, et la Diplomatte s'en réjouirait comme d'une bonne fortune. Nous savons que les Suisses,sa1uont mourir avant que cela arrive , mais, dans ce cas, ils mourront héroïquement '11ourne pas avoir su vivre sagement. La Suisse est encore maitresse <leson sort ; il peut être aussi glorieux que celui auquel elle s'achemine est désastreux. Mais pour cela il faut changer de route et substituer, à l'intérieur, l'union à la division, à l'extérieur, la force à l'abaissement. On aura l'union à l'intérienr q1iand, au lieu de s'occuper d'expédients partiels, la Suisse acceptera la discussion des principes généraux qui, dans les intérêts qu'ils représentent, confomlront les Canf ons avec l'Etat, en le préparant à se confondre plus tard avec l'Humanité. Voilà ce qu'on devrait faire, et, les intérêts étant les mêmes, il n'y aurait plus d'anomalies d'antagonisme entre les administrations cantonnales et celles fédér..iles; l'opinion publique dirigerait l'une et 1:autre également dan3 un but d'utilité commune et générale. La Suisse ne trouvera certes pas des éléments d'union dans les séries phalanstériennes auxquelles rêvent certains individus, non plus que dallS les réformes dont certains Cantons se servent pour accroitre la classe des Satisfaits, mais elle trouvera ces élrments dans l'application des vérités économiques, à laquelle, grâce à la forme de son gouvernement, elle peut parvenir plus aisément que les autres nations. • On aura la force à l'extérieur quand, au lieu de chercher un appui dans un élément hétérogène (les ll'Ionarchies ), la République Suisse le cherchera dans les Peuples; 11uand, au lieu de se faire l'exécutrice cles volontés des oppresseurs, elle se fera le défenseur des -droits <les opprimés. On n'a pas consulté la Suisse dans la guerre actuelle. Tant mieux ! elle n'a rien à faire dans les querelles des rois, mais qu'elle prenne acte de ce fait, et, au lieu de faire la police pendant que les rois se livrent des batailles, qu'elle s'·entende avec les Peuples, qui demandent la Liberté. Craind-rait-elle donc d'être envahie? Pendant la guerre, c'est impossible ; après, llO'US l'avons démontré, ce sera bien tard, à moins que la Révolutien, prenant la place des dynasties, ne prrpare à la Suiss-e un milieu dans lequel eUe puiisse vivre. C'iest donc la Révolution, c'est la République universelle qui ;;eule peut représenter un avenii' à la Suisse ;, qu'elle y songe, car toute démarche qu'elle fait, soit contre sa prop-.reHbe'fté, soit contre celle des a11tres, est un cqmmencement de snicide. Chaque pas qu'elle fait vers les despotes est un pas vers le tombeau. L'Alliance des Peuples, voilà la vie: A. V. Genéve, 22 décembre 1854. DERNIERNESOUVELLES. Le Times publie les dépêches suivantes : " Constantinople, 21 décembre. - Le 16, les Russes ont fait une sortie de nuit, mais ils ont été repoussés par les Français, après une lutte sanglante. " Les Rifles ont aussi repoussé uue sortie. " Nos mortiers et uos batteries sont prêts à ouvrir le feu : mais les pluies font obstacle aux progrès des assiégeants, et occasionnent de nombreuses maladies~ Le général Adams est mort de ses blessures. " Depuis le 16.novembre, il est arrivé 24,000 Anglais, Français et 'f ures en Crimée, sur des vaisseaux anglais. La garnison turque d'Eupatoria a été renforcée de Varna. " Odessa, 25 décembre. - Un convoi vient d'apporter la nouvelle que le général Liprandi, ayant reçu de nombreux renforts, attaquait Ilalaclava. " Vienne, 31 décembre. - Sur la demande du prince Gortschakoff, qui a déclaré que ses pouvoirs n'étaient pas suffisants pour lui permettre d'accepter les " quatre, conditions" telles que les interprètent les Alliés, les ambassadeurs des autres puissances ont consenti à attendre, jusqu'au 15 janvier, la réponse définitive de la Russie." Cette dernière dépêche prouve combien les gouvernements occidentaux désireraient traiter avec la Russie; des conférences sont ouvertes à Vienne, chez le comte de Westmoreland, entre les ambassadeurs des cinq grandes puissances ; pourtant les Bourses d'Europe n'espèrent pas une paix prochaine. 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