-SCI EKC'E.- -=-SOLI DA)lITÉ.- . JO-URNADLELADEMOCRATIUENIVERSELLE. N8 2. MERCREDI, 13 DilCE11IIlRE J S54.-2e A.nuée Ce .Joua·111m.l ;,:u•Qit U!He fuite §HU' se=!Xlaane. Tontes lettre~ et correspondances rloivent être affranchies et dressues an bureau -de i• fmpriineric Universelle à St-Hélier Nous recevons de Loudres la lettre suivante: "Cher Citoyen, Londres, 10 Décembre 185•1. "Induit en erreur sur le caractère du meeting <lu 29 Novembre dernier de Lo1Jdres, par le souvenir de l'anniversaire précédent et le concours que nous avaient promis, comme l'exprime notre programme, les représentants exilés des Peuples du continent, vous en avez conclu que " la Rél:olntionfrançaise '' avait été bannie de son foyer de famille, le mee- " tin.']," que l'alliance des Peuples. opprimés avait été sacrifiée ù celle de la France impériale avec la .monarchique Angleterre, et vous avez formulé un anathème fort naturel, mais profondément injuste, dont nous venons vous demander la révocation. " Non, ia Révolution française n'a point été baunie de uotre anniversaire dernier; non., l'alliance des Peuples en trav,iil de Révolution u'a ooint été sacrifiée. Si les journaux ang·lais avaient .~eprodnit l'adresse du Comité Central Démocratique polonais qui a servi de hase à toute la procédure, vous en-seriez déjà convaincu vons-mêrne; et, si les représentants dt's Peuples opprimés 11'ont point pris la p<.1rolè,c'est que la réunion avait pour but, non une manifestation verbale de fraternité, mais une protestation du Peuple d' A11gletene contre la politique du g·ouvernement anglais relativement à la Pologne, et en même temps un appel à cc Peuple de venir en aide par ses propres moyens aux efforts de la Révolution polonaise ; par conséq ueut, cette réunion était et devait être purement anglaise daus sa forme et son langage. " Pas un mot de français,. de polonais, d'allemand ne fut prononcé ; pus nn mot que le public auglais, juge .et jury dans la cause qui lui était soumise, ne pût corn,preudre. La Centralisation lui posa la question du ¼'établissement .de la Pologne sons le point cle vue des devoirs et des intérêts anglais Jans la guerre -actnelle et lui demanda <l'imposer sa volonté à cet égard à son g·ouvernement. Kossuth pltlida cette cause comme partie et chargé <lespleins-pouvoirs rle la partie ; le public anglais délibéra et décida. Voilà le cadre ; il était •prescrit par le but que nous nous proposions; tout autre aurait renversé ce but ; et, si les proscrits étaient venns faire acte de fraternité eu leur nom propre, .la décision n'eût plus appartenu au public anglais, et le gouvernement anglais n'eüt pas été mis en demeure de répondre au vœu, à la volonté du Peuple, de la Nation, dont il est le mandataire. " Souvenez-vous., cher citoyen, de l'agitation évoquée par nous dans les provinces ; souvenez- -vousde Birmiagham, de Sheffield, de Nottingham, de Glasgow, de Hanley, de Newcastle; rattachez-y Londres et voyez-y le couronnement des manifestations analogues en province, et "ous •demeurerez .convaincu que nulle autre forme de manifestation n'aurait couvenu à l'anniversaire actuel, cet anniversaire nous offnint la seule occasion possible d'évoquer, après celle des principaux centres de population dans l'intérieur du pays, la grande voix <leLondres à la Yeille de la réu11iondu Parlement. " Amener Londres à se prononcer, quel qu'en <ltit être le succès, était ponr nous un devoir - nous l'avons accompli. La Révolution européer,ue, la Révolution proscrite et sn grande ayeule la France révolutionnaire, ne l'avaient-elles p.as déjà foit... ! au 15 Mars, au 19 lnin, au 29 Novembre 1853, à Londres, à ·Jersey, partout, toujours? - Ne le font-elles pas constamment et peuvent-elles .être soupçonnées de ne pas le faire ? -1'1 ais n'ous, la Révolution proscrite polonaise, nous en foisons partie nous-mêmes; par nous elle se mauifoste ,comme par vous, ,cette Révolution universelle, partout où nous nous posons; nrnis (.;'est elle dont nous servons les intérêts en travaillant à faciliîe:- l'enfantement de la Révolntion en Pologne à l'aide de la guerre, <luns laquelle elle se trouve impli- ,quée; mais soulever la Pologne, c'est soulever la Hongrie, l'i talie, l'Allemagne, l'Espag·11e- c'est mettre à néant l'Autriche et son alliance - c'est (Jersey), 19, Dorset Street. -Les mannserits déposés ne seront I ANGJ.F.TERRI".t~T CoLONu,:s: pas ren;\us. - ON s' ABONNE: A Jersey, 19, Dor,et street. - A I Un a11,8 shilli11gs ou 10 fran es. I,oudrcs, chez M. ST ANI sr.As, 28, Greek-street, Soho Square.-A Six mois, 4 sh. ou 5 fr. . G e11èt,e (Suisse), chez M. Cor$at. libraire, ru~ Guillaume-Tell. -1 Trois mois, 2 sh. ou.2 fr. 50 c. Poun r.'{:T·RANGE!l: Un an, 12 fr. 50. Six moi~, 6 fr. 25. Belgique, chez tous les libraires. - A Madrid, chez Casimir CHAQUENUMf:Ro: i\lonnier, libraire. . 3 pence ou 6 sous. Trois mois, 3 fr. 50 c. 'J.'011as les nl~or.1111e111e11• se ;aaient d'av~nce. so:t!Pver la France tt abattre le tyran qne pour le moment elle suhit. .. C'est clair, palpable, incontestable; et en servant le soulèvement prochain dAla Pologne, c'est l'Europe, c'est la Fran·..:e que nous servons, mieux, cent fois mieux que par de funèbres ou de triomphales solennités, car pour nous le temps de la parole retentissante, des hymnes et cl.esprophéties touclie ù !-a fin Pt celui de la réalisation de l'action commence. Laisseznous donc préparer les armes pour le combat. '' Car c'est à cette œuvre q11e le meeting qui vous porte ombrage ét$lit consacré : à déblayer le terrain pour la Révolution prochaiue. Ecoutez ce que nous a dit ù ce propos une haute autorité en matière révolutionnaire; "peut-êtr~ vous convaincra-t-elle : "Je comp1--endsle but de votre meeting; il f'St "sacr.é. U'est l'a~sistauce et par cquséqneut ras- '·' St'11timen_t du peuple ,mg-lais qu'il vons faut. Tout "ce qui vous les ferait perdre renver·serait ce but, " nuirait à la cause. Si <lonc ma voix devait pro- " c.h1irecet effet - f't je cruins bien qu'en prirlant "au nom <lela ,Révolution et du principe que je " représente, je ne complique aux yeux des "Anglais, une qùestion qui doit rester simple, et "n'alièue ainsi à votre r.âuse des éléments qui, en "vous servaut, nous serve11t - si le comité an- " glais, ,lout le concours vous est indispensable et '' qni connait son pnblic, le croit, - laissez-moi "garder le silence. Le parti de la Révolution " n'en restera pas moins avec vons.'' " Et nons, cher citoyen, laissez-nous ajouter: oui, après avoir lu ces paroles et nos explications, le parti restera avec nous,et en travaillant à organiser, à évoquer la Révolution nationale, chacun chez soi, il uous aidera efficacement,\ faire la nôtre; ainsi se produira cette H.évolut1011nniverselle, républicaine, démocratique et· sociale, qui est notre but commun, parce qu'elle est la con<lition indispensable du triomphe de chacune de ses parties intégrantes, polonaise, italienne, hollgroise, allemande, espagnole, aussi bien que française. quelle que soit d'ailleurs la patrie que les circonstances actuelles appellent à prendre l'initiative. " La fraternité des peuples n'est que là. Ne sont-ce pas là vos principes? - Eh bien, ils ont toujours été et sont les nôtre~, et le meeting anniversaire polonais de Londres ue les a point démentis, ne nous y a point fait renoncer. • VIVE LA RÉPUBLIQUE UNIVERSELLE, DÉMOCRArIQUE ET SOCIALE! Salut et fraternité. Par ordre de la Centralisation Démoera~que Polonafre : Stanislas "\,VoRCRLL." Le Comité polonais de Londres nous ~vait envoyé son appel, avant le meeting, et dans cet appel que nous avons publié, comme c'était notre devoir, se trouvaient les lignes suivantes : " Sir J olrn Walmsley membre radical du Par- " lement, est arrpelé par elle (la Centralisation) à "présider la réunion, et de nombreux amis de la " cause polonaise, en Angleterre, ainsi que les '' représentants exilés de tous les 71euples opprimés " d,; continent ont promis leurs concours : parmi '' eux nous pouvons dljà nommer Louis Kossuth " et Ledru-Rollin. " Nous ne sommes pas à Londres, et nous ignorons les délibérations particulières des comités : mais lorsqu'après avoir publié des engagements· précis et gui porte11t sur <les noms, nous trouvons qu'un do ces noms affichés est absent et que la ca11s8républicaine frauçaise n'obtient ni une devisP, ni nne pmol0, 11i un s,tlnt, nous sommes parfai1ement eu droit de déclan'r gu~ selon nous, on a o:1blié le devoir révol11tio111Jaire,et que le prog-rammc lui-même n'a pas été rempli .. Voil:'l ce q tie 11ons avons dit, et ce que nous répétotts. Quant ~ la loyauté politique des· citoyens polo- ' nais qni ont organisé ce meeting·, nons les connaissons depuis assez longtemps pour dire ici, qu'ils sont, dans l'éxil généra.!, une des forces de notre honneur. Mais nous différons avec eux sur un point: nous ne croyons pas qu~on doive faire un meeting pour un peuple, en onbliant l'autre; nous croyons au contraire que, derrière une alliance avec ce Bonaparte, qni est le pa1:jure et la trahison, le devoir révolutionnaire était de combattre franchement cette allia11ce-embûd1e et crime. La nutn{festation verbale de fra.terni:té n'<'st pas ce que nous regrettons. Mais nous avons souffert de voir qu'on faisait aumône <le silence à cet empin' français qui est le g:and, le véritable ('Jlnemi des peuples et des idées. La Ccnfral'isation polonaise a, depuis vingt ans, partagé toutes nos misères et tous nos combats; elle n'a jamais voul~ mettre sa main dans les aventures ui les intrigues priu·cières . Eh bien, en ce moment, toutes ces intrigues se réveillP.11t et courent les antichambres. Démo- (.;ratcs de tou<; les pays tenons-nous sur nos gardes! La Yéritable Révolution ne vien<lra que des ruC's. Ch. R, n. nu LLETlN nELASEMAINE. U no dépêche du prince 1\-Ienschikoff, en date dll Ier Décembre, annonce que le siège continue sans incidents remarquables. L'armée russe se prépare à camper dans la vallée de la 'l1chernaya. Les renforts arrivent journellE>ment aux Alliés; l'épouvantable tempête du 13 Novembre a pour~ tant retardé beaucoup les opérations. Les Anglais 01~tperdu près de 60 11avires; les Français ont moins souffert, mais ils ont perdu des vaisseaux de guerre, e1_1tr'autresle Henri IV. Le g·énéral Canrobert était déterminé à livrer ~ataille le 2 Décembre, l'assaut ne pouvant être donné tant que l'armée de Mensc!1ikoff assiège les assiégeants. Plusieurs so'rties ont eu lieu, la pl upurt repoussées; les Anglais ont encloué deux batteries russes. Les Alliés souffrent beaucc-up du mauvais temps; le froid n'est pourtant pas encore venu. L'amiral Dundas, ayant atteint le terme de son commandement, et M. Hamelin, promu amiral, 011tquitté les flottes et reviennent dans leur pays. - Omer Pacha, au lieu de passer le Pruth, °"a, dit-on, s'embarquer avec 40,000 Turcs pour la Crimée. - Reschid-Pacha ·vient de se faire nommer Grand-Visir. .. Le 2 Décembre, .il a été signé à Vienne un traité entre la France, l'Ang-leterre et l'Autriche, garantissant l'intégrité des ter..itoires des Empires Ottoman ~t Autrichien, et stipulant {a coopératio1i armée de l'Autriche contre la Russie, si le Czar n'a pas accepté, d'ici au 2 Mars, les conditions de paix posées par les Puissances. On prétend que les Puissances exigent la destruction des fortifications russes sur les rives du Danube, la réduction de la flotte russe dans la Mer Noire à six 11avires, et la construction d'un port européen dans la Mer Noire, sous ra garde <l'une Escadre Anglo-franç::use. L'Autriche est, d'ailleurs, garantie contre toute insurrection, et par ce traité, et par le traité de Berlin auquel vient d'àccéder la Coi;ifédérat.ion Germanique; les Etats Allemands s'engagent en outre à défendre l'Autriche contre la Russie, soit sur le tefritoire autrichien, soit dans les Principautés. Espartero, élu Président des Cortès, nommé Président du Conseil par b Reine, et maître ainsi de l'Espag·ne, et par le vote des Représentants du Peuple, et par le vœu du Peuple, vient d'être supplié, par les ambassadeurs de France et d' Angleterre, de reprendre son portefeuille, qu'il avait de nouveau déposé à la suite d'un vqte hostile fies Cortès sur le Budget. •
l\IAZZINI AU COMITÉ DE LONDRES. Voici ln lettre adressée par l\Iazzini a11 Comité Démocratique Polonais : " Mes amis, "Vous allez célébrer le 24e anniversaire cle votre glorieu,;e Insnrrection. Permettez ù l'11ndes plu;; anciens ami~ de la Pologne d'adresser à votre Président quelq11f's parole~ - de tristesse, mais non de découragement - et de se joiu~re ù. vous, <le loin, pour bénir, avec la fo11leq11ise pressera i::ertainement à votre meetiny, \'OSespérances, \'OS dforts, et par dessus tout, votre constance ! " Quelques parriles, ai-je dit, tristes m,1is non découragées! Tristes, parre que s'il y eût en un ~eu\ homme ù'.l!;tat on même nn i.eul homme dé\·oné à un noble Lut, Ja11s les Cabinets clc France et cl'An<rleterre, \·ous e11s,icz p11, fiers 0 ' ' de l'accomplissPment <l'une grande œuvre Enropeenne, celébrer ù. Varso'l'ie ce :Ne anniversaire. Tristes, parce que, grâce aux faiblesses d'une fausse politiquP., une année de pins a. \'Il s'ép11iser, dans la misère et dans l'exil, vos forces, qui eûs~ent pu comba1tre et vaincre pour lt.>Bien de tnus ! "T,·isfos, parce que je vois une guerre, 11uidevait être - et qui est, dans la pPnsée du Peuple Anglais - la Guerre Sainte du Droit et de la Liberté Européenne contre la Force ù:utale et la Tyrannie, tomber, par l'ineptie de gouvernans penrt'uX, tomber aux proportions d'une querelle vulgaire pour un intérêt temporaire et local, comme aux temps qui précédèreut le traité de WeRtph:.die: parce que j'enten,111, par to11te l'Europe, les plain1es de millions d'hommes, qui avaient salué l'étendart anglais se déployant enfin, com111e l'arc-en-ciel dans la tempête, .... et qui, désappointés et méfians, redoutent aujourd'hui que son 1riomphe sanc1ionne seulement le Despotisme actuel; parce que le~ fils vaillans de ma secondtJpatrie, l'Angleterre, sont tombés pu milliers sur les I hamps de bat11illede la Crimée, et que je sais qu'ils auraient trio111phé sans l'illusion irréafüable - combien elle serait pins fatale e~core si elle pouvait se réaliser! -riui obsède le Cabinet anglais et entrave l'élan de la Na1ion: l'allianc,0 a111richie1111e. " l'ristes, muis non découragées..... J'ai confiance en r-p;e\rl'te chose qui domine les combinaison, é1rnites, nthée~, mesquine~, des Cabinets: Le flot irréfrénable des événemen6, l'énergique et pratique bon-sens du Peuple anglais, Dieu, et nous-mêmes! "Amis, ne l'o11bli<·Zpas au sein de cette agitation que vous ossoyt'z d'exci:er : si l'on vous laisr,;e,vons, le~ seul:; alliés na111rels de l'Anglderre contre la Ru,,;sit>,si l'on vous laisse isolés' ~ans vous donner ni demander ussislance; si l'on vous laisse célébrer le deuil solennel de la Vie l'assée, au !ieu c\e créer la Vie Nouvelle; c'est seulemc:nt parce qu'une partie de 111 Pologne, la Gallicie, est devenue province autrichienne. Si I' Angleterrc0 , concen trnpt toute sa vigueur et s'épuisant pour envoyer des renforts au camp, néglige le concours 1l'u11earmée puissante-le peuple polonais-attachée aux flancs de l'ennemi et prête à répondre à l'appel de l'Angleterre, c'est seulement parce que le Cauinet anglais couribe uue Puissance toujours prête à trahir, et tl promis à l'Autriche que la Justice ne lui reprendrait pas les conquê:es dn Crime. . " Que ce mit là \'Otre cri-de-guerre. Dissipez ces illusion~. Réveillez l' A11gleterre de son cauchenwr. C'est la ,•éritable manière de récom-penser l'Angleterre de son hospitalité. Car l'honneur et l'a venir de l'Angleterre sont en jeu, er. ils St'ront en danger tant que sou étenclart sera souillé par l'alliance clu crime et de fa. trahison. Dites hardiment la vérité; si elle n'éclaire pas lt>s Anglnis taudis que l'élite cle leurs braves expire, ils resteront éternelleme11t ave1i,gles. Cite;: les faits; ils sont abondan1s, irréfutables: vous n'avez 11u'à résumer le:,; événemen:s de la Cam1rngne. " Si on n contraint l'armée turque victorieuse à faire halte; si on a permis à un ennemi vaincu, démoralisé, de rt'preudre haleine et courage; si on n'a pas frappé un coup victonreux alors qne la Ru,sil', se fiant aux diplomates et a1~xparti,mns <le la paix, n'était pas encore préparée ,\ la rési.tance; si les Alliés so11t restés si lunglemps éloignés du terrain des lutteR actives; si 011n'a pas formé de Léoions Polonaises; si on n refusé dn service, Jans l'«rmée ~urorée11ne dn Sultan, aux 111eilleurs officiers Ho:,groi~, Italiens, Allemand,.; si l'expédition de Crimée a été décidée si ta1d et ùa ns une saison si <léfovorable; tout cela e,t dû ù. la tactir111eaut•·ic:hienne, à l'alliance autrichienne. Si on n'a pas forn:é snr le champ-c'est étrnuge à di, el'armée tle réserve <J11'onréclame aujourd'hui, c'est dû aux rêvri; ~e la coopéra1ion a1~tiveÙPS Autrichiens~ Si Omer Pat'ha ne pouslie pas en avant, et n'rxécute pas la se11le opération qui pt111rra:t ,a1ner l'expédition, c'est 'lu'un général ne ~aurnit s'av,111ccr, laissant sur ses flancs et derrière lui, des troul'es dont il ignore le:! i11tentiuns. La. guerre eng11gée en Orient, offre ce cluuble et incompréhensible spectacle-une armée, la Pologne, prête à tomber sur les naucs de l't'11nemi,et dont on ne se sert P\l~;-et une autre armée, celle de l'A111ril'he, à qni l'on perlllet, avar,t qu'elle ait déclaré ses inte11tions, de prenJre une position ttlle, qu'elle peut, q11a11tlelle le vo11dr;,, couper les communications entre les arméf'S alliéc-s. "Oui, 1 ar l'occ11patio11des Principautés, résultat de taqt de concessions lâc:h,•s et imprudentes, l'Autriche est maintenio.nt l'a, bitrP. <les dcl>tinées tle la Campagne. Et, pour obtenir ce résnltat-germe d'une second~ guerre, car l' Autric·he ne ltu:hs!jamms sa proie-le Gouvernement anglais a ôté à la gne,re tout cc qm la rendait juste et sainte de\'ant Di<.'uet de·.-ant les hommes: le Principe inscrit sur son drape:rn, un bnt élevé, lt's sympathies de toutes les NationH, la certitude d'une longue paix à l'issue de la lutte, lu consolation pour cenx qui meurent ponr l'Angleterre de sentir qu'ils soul les mar1yrs de. la cause du Progrès éternel de l'Humani1é ! " lis ont découragé la Hongrie et l'Italie. lis ont abandonné la Polugne. lis ont isolé leur Patrie. lis ont aventuré k succès de leurs armées. Cela ne peut pas durer! l1uisse votre meeting être le premier pas vers une position vlus clairr, plus éle\'ée. Les événements feraient bientôt le reste. " A vous dans la pen~ée l'l dans l'ac:tion, Josrph MAzz1x1. L'llOMME. LES RADICAUX ANGLAIS. Nous lisons dans le Leader : " Kossuth a frappé un coup terrible sur notre gouverment. Homme de génie, accusant les niaiseries ùe mesquins hommes d'Etat, il a flétri les erreurs et les crimes de cette année ; et bien qu'il soit grandement désirable que l'Angleterre ne soit pas guidée par un étranger, pourtant, si les Radicaux -à supposer qu'il en existe - se cachent dans !'insignifiance et le silence, la Peu.ple suivra la voix qui l'exhorte." L'importance du discours de Kossuth, l'influence conquise par sa parole est toute dans cette crainte du Leader: " un étranger dirigeant la politi1t11ede l'Angleterre!" Et pourtànt, l'opinion publique, arùente pour la guerre mais n'en voyant pas distinctement le but, s'exalte jusqu'à la fureur sans exercer aucune pression sur le gouvernement. Au moment même où toute l'Angleterre tres1,;aille d'admiration à la harangue de Kossuth, le Cabinet anglais signe lè traité d'alliance avec l' A11triche, c'est-à-dire qu'il garantit d'avance la Russie contre les chances de la guerre. L'alliance autrichienne interdit de jamais espérer, du triomphe des alliés, la dissolution de l'Empire Russe, cet épouvantail des Peuples, ce gendarme des despotismes; elle ôte tout espoir aux Polonais et aux Ro11mains, comme aux Italiens et aux Hongrois ; elle éteint les sympathies que pouvait éveiller, chez les autres Nations, une guerre qui n'eftt pas vainement englouti les millions et le sang des peuples, si elle eut abouti à la chüte de l' Autocratie ·du Norù. Cependant, l'opinion publique laisse faire. On s9uscrit des millions au fonds patriotiqi,e en faveur des victimes ùe la guerre ; on expulse, de la Bourse de Newcastle, un commerçant suspect de Russophilie; la ville de :Manchester brûle, en effigie, son député, M. Bright, un des chefs de l'école du jree trade, dite de Jl1anchester, et cela, pour a.voir éci:it qu'il lui est indifférent de voir les Russes chasser les Mahométans de Constantinople, pourvu qu'on épargne le sang humain et qu'on maintier,ne la paix à tout prix. On envoie aux armées cadeaux, rafraichis~ements, secours, vêtements, livres et journaux, conseils, pansements et encouragements de toute sorte, par caisses, par ballots, pà.r navires, par escadres ! Le patriotisme anglais se dissémine et se perd dans les détails, au lieu de concentrer son attention sur le but et la direction ile la guerre ... A ce même meeting où la parole de Kossuth a si éloquemment, si habilement aussi, appelé l'opinion libérale~ à diriger la politique anglaise hors cles voies des alliances despotiques, Ernest Jones, à peine sorti de la prison où le poussa son indomptable énergie en 1843, alors que le Chartisme disparaissait devant les bâtons des Constables, Ernest Joncs n'a pu se faire -entendre. Son apparition à la tribune a provoqué un tumulte tel que les délibérations ont été suspendues; et, sur la motion du président, la grande majorité du meetin.r; ayant voté pour que la parole ne lui fût pas acco::dée, Ernest Jones a quitté la tribune. Et pourquoi c~tte hostilit6 ùe la foule nombreuse qui remplissait, à s'y étouffer, St.-Martin's Hall, pour écouter la harangue de Kossuth? Est-ce ùonc que le seul but ùe ces libéraux anglais était la curiosité d'ente.nrlre un orateur comparable aux orateurs antiques, mais sans la moindre prétention de ressembler eux-mêmes à l'auditoire de Périclès et de répondre à la magnifique parole de Kossuth par des résolutions et des actes dignes d'un gra11rl parti dans une grande Nation? Avaient-ils peur, ces Libéraux, de blesser la susceptibilité de Louis-Bonaparte en écontant le secrétaire du comité constitué pour fêter Barbès, comité auquel le gouvernement anglais fait fermer toute salle de réunion, en menaçant sournoisement les propriétaires? Nous 11evou Ions juger ni la politique des Radicaux anglais, ni celle ile l'agitation Chartiste dont M. E. Jones est un ~es derniers et vigoureux champions ; mais nous ne cornprer}.ons pl us cc que signifie la Liberté anglaise, quand de tell-es violences s'attaquent aux hommes coupables de ne point partager l'opinion de la masse. Il y a un an, à 1m meeting polonais aussi, les furieux partisans du démocrate B. O'Brien ataaquaient, de force, la plate forme pour en précipiter un démocrate d'une autre nuance, M. J. Harney, choisi pour Président par les Refugiés. Aujourd'hui, les Radicaux sanctionnent les persécutions de la police anglaise en interdisant la parole à M. Ernest Jones, comme trop révolutionnaire et trop ennemi de Louis Bonaparte sans doute? Et pourtant, leurs opinions sont si peu fixées, si peu éclairées, que le Leader peut clouter si leur parti existe, et qu'après avoir expulsé M. Jones, ils applaudissent, à ce même meeting du 29 Novembre, un Anglais, Ami de l'Italie, P. A. Taylor, quand il s'écrie : " Il y a des crises décisives dans la vie des Nations, des moments où la chûte des Empires ne tient plus qu'à un fil, où l'atmosphère morale est comme surchargée d'électricité, et où la Pensée brille, semblable à l'étincelle élec:trique, dans sa course instantanée de Nation à Nation. L'histoire nous présente des époques semblables; et je crois que nous sommes arrivés à un moment où les étroits calculs de la politique doivent céder à l'inspiration d'une noble exaltation, et où le froid examen des probabilités affaiblit an lieu de fortifier. Je regarde comme une grande cause de faiblesse cette curiosité inquiète à l'endroit des pensées ou des paroles de tel ou tel Empereur ou Roi, du hochement de tête de quelques vieux diplomates, ou <les combinaisons des coteries et des cabales. Oh! si nous pouvions, dans un tel moment, nous débarrasser <les subtilités diplomatiques, et trouver, pour nons guider, un homme - un Milton ou un Cromwell - qui saurait tirer le glaive du fourreau, :.ans puériles précipitations, mais avec une calme et terrible résolutio11, déployant la bannière de l'Angleterre, et exposant son •but en quelques mots énergiques: Justice pour chaf!ue homme, Liberté pour l'Europe ............ Je crois qu'un tel homme forait tricmpher cette bannière contre tout un monde en armes !......... " F. LA LOI DE SOLIDARITÉ. La solidarité entre les hommes et les nations professant les mêmes 1wincipes, n'est pas seulement un besoin du cœur, c'est encore et surtout une nécessité créée par la logique qui gouverne l'intelligence humaine et enseigne les vrais intérêts de la société. Les rois, dans tous les Lmps, ont compris cette loi, et l'ont appliquée à leur profit pour opprimer les peuples en p1enant solidairement la responsabilité commune des actes de chacun. Ne remont,ms qu'à. la grande époque da la première Révolution française: que voyons-nous? Une Coalition monarchique déclarant la guerre à notre nation pour rétablir dans sa plénitude le pouvoir absolu de Louis XVI. La lutte dure vingt-cinq an:.. Napoléon, l'empereur, fils de la République qu'il avait assassinée, est abattu ù 8011 tour par les rois alliés, et le frère du guillotiné, Louis XV lII, succède à son neveu Louis X VII, à ce roinuméro qui, comme Napoléon II, n'a jamais régné. L'Espagne s'émeut, une révolution y éclate: Louis XVIII, au nom de la Sainte-Alliance, envoie une armée centre les E:spagnols et rend à Ferdinand VII un trône rouge de sang et entouré de gibets. Voilà pour l'absolutisme. Le mouvement de l 830 amène en France un nouveau genre de monarchie, la monarchie dite constitutionnelle, c'est-à-dire celle ou le roi partage le pouvoir nvec l'aristocratie de fortune. La. loi de solidarité est comprise par Louis-Philippe comme elle l'avait été par Louis XVIII. Seulemeat il ne s'agit plus cle 11rotéger les trônes absolus, mais bien d'étendre le plus possible le Constitutionnalisme sur l'Europe. L'Angleterre devient nécessairement l'alliée de Louis-Philippe dans l'accomplissement de ce projel. Le peuple de Bruxelles arrache la Belgique des mains de Guillaume. L'influence de la France et <le l'Angleterre s'exerce aussitôt afin de placer ce nouveau peuple sous le régime constitutionnel. Léopold est nommé roi ; on crée une chambre de représentants et un Sénat. Tout est dit. Ferdinand d'Espagne meurt après avoir fait un testament qui, en vertu de la loi Salique, donnait le trône à sa fille mineure et dépossédait son frère le "légitime" h6ritier de la couronne. Une guerre civile s'engage. L'Angleterrn et la France interviennent dans la lutte. Don Carlos est vaincu; une enfant, Isabelle, devient la rei11e d'un pays constitutionnalisé à la façon française, anglaise et belge. Les monarchies constitutionnelles avaient donc agi comme les royautés du droit divin : elles avaient pratiqué la solidarité dans l'intér~t du principe qu'elles repr6sentaient. Ce que le Despotisme a fait, la Liberté <loit le faire : La République étant la Liberté, toutes les Républiques et tous les Républicains doivent s'unir et marcher ensemble au b•1t commun. Incontestablement, une des cause::; principales de la chûte da la seconde République française a été l'oubli de ce devoir: les Peuples, nos frères, av:iient été délaissés par le gouvernement dès le début de la Révolution. La conséquEnce fatale de cet •abandon fut la réussite du coup d'Etat. En effet, si la grande guerrn émancipatrice eût commencé dans les premiers jours de mars 1848, il n'y aurait pas eu plus tard, sur le territoire français, cette masse énorme de soldats inactifs, absorbés par la vie de garnison et dispos6s à tuer leur père e.t lenr mère pour un verre d'Qau-de-vie; surtout, il n'y aurait pas eu à Paris cette multitude d'officiers besogneux, prêts à commander tonte boucherie, pourvu qu'elle leur r.1pporte de l'argent, des croix et des épaulettes. Une armée permanente restant inoccupée d,ms une Ré. publique, est à vendre à quiconque est assez riche pour l'acheter. L'homme qui fait ies armes tm métie-r ne sera jamais qu'un Prétorien. L'égalité le gêne, l'esprit militaire l'abrutit, la discipline lui enlève ses facultés morales, C'est avec de tels éléments qu'on prépare des coups d'Etat et qu'on les fait réussir. La portion démocratique du peuple français avait 8\J l'int1iition de cela : aussi demanda-t-elle, dès les premiers jours de la Révolution, que ]!armée fùt éloignée de Paris, - On ne l'écouta pas, hélas! Mais il avait compris surtout, cc peuple, que la cause des Nations opprimées ttait la sienne : le 15 mai 48, il se leva en criant : secours à la Pologne! le 13 juin 49 en crin.nt : vengeanee pour l'Italie ! Mais l'armée perma-
L' Il OM11E. nentc était là, toujours là, et les généreux initiateurs trouvèrent en récompense de leur dévoueme:nt la prison ou l'exil ! que deµx faces, deux manières d'être considérées de l'intelligencG) humaine; et, d'autre part, elles sont l'une à l'autre comme cause et €ffet, la première ayant la pleine maitrise et direction de la seconcle. traditionalisme singuliers de ce peuple dans la vie poli• tique et sociale. Le 13 Juin fut un des premiers actes de drame sanglant dont l'épilogue s'appelle le Deux-Décembre. Voilà cc que l'expérience de la persécution et de l'exil nous a appris à tolls ; voilà ce que personne •ne doit oublier. La guerre d'Orient est menaçante pour les Puissances Occidentales autant que pour le Czar. Personne ne sait encore comment se terminera cette lutte gigantesque. Souvent on s'étonne que la France et l'Angleterre ne soulèvent pas la Pologne et ne jettent pas ainsi un peuple entier au devant des armes moscovites. Donc, à l'imitation de la loi qui règle dans l'homme, dans l'individu, la faculté de vouloir et la faculté d'agir, il doit y avoir dans la société, la nation, union rnt11ne, indissoluble, entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif. L'explication de ce fait est bien facile pourtant : Les rois peuvent se faire la guerre ~ntr'eux à leur profit, ils ne la. feront jamais au profit de la.Démocratie ; or, la Pologne soulevée c'tst la Révolution debout. Mais Bonaparte étant plus euncmi de la Révolution que de Nicolas, il ne saurait rendre à la Pologne sa nationalité. C'est pourquoL les Alliés ne font pas appel aux Polonais ; c'est pourquoi, quels que soient les désastres du champ de bataille, jamais la Pologne ne trouvera chez Bonaparte - et par conséquent en Angleterre - une main fraternelle qui la relève et la soutienne. Tout s'enchaîne : De quel œil le:. Anglais libres et même les Français esclaves verraient-ils, par exemple, proclamer l'indépendance de la Pologne, uniquement parce que la Pologne est soumise au Czar ; tandis qu'en même t€mps l'Angleterre et la France enverraient des troupes en Italie ,et en Hongrie pour maintenir ces deux pays sous le joug inexorable de l'Autriche, uniquement a11ssi parce que François Joseph est l'allié de Bonaparte et de Palmerston? De si grand.es fautes de logique ne se font pas. - On veut maintenir l'esclavage des Hongrois et des Italiens, pour garder la protection de l'empereur d'Autriche; on ne donnera poin~ la liberté aux Polonais. D'ailleurs, Fnm- ,çois-Joseph, maitre de la Gallicie, une province polonaise, ue le permettrnit .pas. Il faut que chac,rn se le persuade bien: la solidarité existe entre les H,évolutions, .comme elle existe ei:itre les Royautés. La lutte qui rlure depuis si longtemps en Europe entre les })euples et lfs rois n'est pas oubliée par ces derniers. Ils ont compris, eux, que Pologne, Hongrie, Italie sont :rnjourd'hui synonimes de Liberté et de Démocratie, et ils ne commenceront pas à charger la niine qui, en éclatant un jour, doit emporter toutes les Monar- {;hies et tous les Monarques. Polonai~, Hongrois, Italiens, Français, marchons à la conquête de !'Avenir. Réunis, nous vaincrons; s<>parés, nolis 5erions les dupes et les instruments des Bonaparte ou des Nicolas. Une seule devise peut nous rallier -,SOLIDARITÉ. n~:s PEurr.i::s. - Gardons-la, cette devise, et qu'elle soit le bouclier qtle chacun opposera au tentateur, soit que Bonaparte-divisant pour régnerye11ille envoyer les Polonais contre la Hongrie; soit que Nicolas-dans le même but-veuille lancer les Hongrois contre la Pologne. Nicolas et Bonaparte sont, au même titre, les ennemis de la D6mocratie, c'est-à-dire de l'Humanité. A l'un et à l'autre de ces tyrans nons ne devons que haine et guerre éternelle ! A. BIANCHI. LA FRANCE ET LA RÉVOLUTION. La Liberté doit être le fondement de la Rép11blique .démocratique française : nous l'avons démontré.· Mais commeiat réaliser, constituer réellement et effectivement la Liberté? Faut-il, pour cela, suivre les principes des publicistes constitutionnels? faut-il diviser, équilibrer les pouvoirs politiques? Je ne le pense pas. Je regarde la théorie de la di vision et <lel'équilibre des pouvoi_rs politiques comme fausse et décevante, sous tous les points de vue. Et d'abord philosophiquement. Corisidéré comme être moral et libre, l'homme se compose de deux éléments essentiels, la faculté de vouloir et la faculté d'agir : la première par laquelle il veut ce qui lui convient; la seconde par laquelle il met à ex<icution ce qu'il a voulu. Qu'est-ce qu'une société quelconque, une nation? C'est une collectivité d'hommes, une portion du genre humain; c'est l'humanité, c'est l'homme en définitive. S'il en est ainsi, - et on ne peut le nier,- une société q11elconque, une nation doit se gouverner par les mêmes forces _par lesquelles se gouverne l'homme, l'individu, c'est-à-dire par la faculté de vouloir et la faculté d'agir. Il en est ainsi en effet. Les publicistes ont donné à la faculté de vouloir d'une société quelconque, d'une nation, le nom de pouvoir législatif, et à sa faculté d'agir celui du pouvoir exécutif. Mais quels sont les rapports qu'il y a dans l'homme, .dans l'individu, entre la 'faculté de vouloir et la faculté d'agir?- C'est ce qu'il faut savoir pour établir ceux entre le pou voir législatif et le pouvoir exécutif, puisque le gou- ·vernement de la société, tle la nation ne doit être que la reprocluction et l'image du gouvernement de l'homme, de l'iudi vidu .. Or, d'une part, la faculté de vouloir et la faculté d'agir ,sont indissolublement unies, ou, pour mieux ,dire, ne sont Qu'est-ce que font les publicistes constitutionnels? Ils méconnaissent et violent dans son double objet la loi que nous venons de reconnaître et exposer. Ils divisent et séparent l'un de l'autre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif, au lieu de les rapproçher et de les joindre; et ils opposent le second au premier, dans une sphère égale et parallèle, au lieu d'en faire le serviteur et le bras. Qu'arriverait-il si tel procédé pouvait s'appliquer à l'homme, à l'individu? que l'homme, l'individu périrait à l'instant. Car, qu'est-ce que la vie? l'épanouissement et le développement de l'être suivant l'ordre de la nature. Qu'est-ce que la mort? le brisement de ce même ordre éternel, et souverain maître de toutes choses. A coup sûr, les publicistes constitutionnels tueraient aussi la société, la nation, - en tant que société, que nation,-si jamais ils atteignaient le but de leur rêve, si jamais ils pouvaient agencer et faire mouvoir un m~canisme constitutionnel parfait. Supposons-le atteint, et représentons-nous ce que seraient alors l'action et la réaction réciproques de leurs trois pouvoirs politiques? Le pouvoir exé_cutif, la chambre haute et la chambre basse ont des intérêts et <las passionil entièrement opposés, entièrement contraires, tel est le fond de la théorie ; et puisque nous la sJJpposons réalisée, c'est là le fait que nous avons sous ies yeux. Eh bieu, dans cet état de choses, d'où viendra le mouvement dans le corps social ? Chacun des trois pouvoirs se trouvant avoir naturellement pour adversaires et obstacles les deux autres, le mouvement ne pourrn se faite, ne se fera point; et comme en définitive la vie c'est la m.trche en avant et l'action, nous trouverons pour la société, la nati011, le même résultat que nous avons trouvé plus haut pour l'homme, l'individu, c'est-à-dire la mort de la société, de la nation, en tant que soc1été, que nation. Heureusement, le Constitutionalisme n'a jamais été qu'une utopie, pour nous servir cle la langue dPs réactionnaires. Le fameux équilibre recherché n'a jamais exi5té que d.111sles livres et les chartes des docteurs libéraux ; partout et toujours, l'un des trois pouvoirs a dominé et gouverné les deux autres. En Angleterre,· n'a été successivement la royauté, la Chambre des Lords et la Chambre des Communes, mais constamment au profit de l' Aristocratie. En France, pendant l'expérience que nous en avons faite, ce fut la royauté ou le pouvoir exécutif: la royauté rle la restauration, en vertu des attributions qui lui étaient départies ; la monarchie de juillet , par la corrnption politique qu'elle avait inoculée au corps électoral ; et, de la sorte, dans l'application, l'imperfection même du système diminue les vices fatals et monstrueux qnc nous y avons signalés. Faux philosophiquement, le Constitutionalisme est, de plus, la plus décevante des formes de gouvernement. En effet, les libertés relatives qu'il accorde, ces franchises communales restreintes et circonscrites, ces droits électoraux privilégiés, ces vides et tapageuses discussions de la presse, ces terribles joütes de la tribunt, étant privées de réelle efficacité, trompent et abusent le souverain Véritable, c'est-à-dire le Peuple, lui font oublier son droit immortel et imprescriptible, et le rivent à son oppression pour un temps indéfini, puisque, pour la briser, il faudrait qu'il ouvrît les yeux à la lumière, qu'il vît ce qu'il ne voit pas, qu'il détestàt ce qu'il aime, qu'il aimât et voulût ce dont il n'a point d'idée. L'Angleterre est un exemple visible et frappant de la vérité de ce que nous disons. Elle est, en effet, si bien façonnée par le Constitutionalisme, que ce régime y est pour chacun, à quelque classe qu'il appartienne, l' Eldorado politique par excellent:e, cp1e personne ne voit rien en dehor.s ni au-delà, et que même les projets les plus audacieux des écrivains et des chefs du parti populaire ne tendent qu'à des changements secondaires, et ne s'attaquent jamais à la racine du mal. Reposant ainsi sur les mœurs du pays, le Constitutionalisme anglais 1éunit les conditions des institutions qui durent ; et l'on ne voit pas comment il pourrait un jour disparaître. Conclusion d'autant plus vraie, qu'il est, en outre, le produit naturel et logique du caractère de la nation et de son développement historique. L'égoïsme et l'orgueil, portés à la plus haute puissance, forment les traits distinctifs et saillants de la nation anglaise. Toute son histoire démontre qu'elle ne s'est jamais proposé d'autre objet, d'autre but et d'autre fin qu'ellemême ; qu'elle n'a jamais eu <l'autre ambition que celle de dominer le monde ; et comme, par une série de causes diverses qu'il serait trop long d'énumérer ici, elle a réussi en partie dans ses vastes.desseins, <lel'égoïsme satisfait et repu, est sorti logiquement l'orgueil. L'égoïsme et l'orgueil isolent et désassocient. Comment, en effet, uue nation pleine d'elle-même serait-elle accessible et pénétrable aux rayonnements intellectuels des aut~·es nations ? C'est son tempérament moral, bien plus que le détroit, qui sépare et difffre11cic l'Angleterre d'avec les nations du continent. De là, la lenteur et le 1 ' Il y a autre chose. Chez lui, ce sont l'aristocratie terrienne et l'aristocratie des villes - (l'aristocratie commerçante) - qui ont été dans le passé les agents du progrès ; ce sont l'aristocratie terrienne et l'aristocratie des villes qui y ont mâté la. royauté et y ont partagé la puissance souveraine avec leur ancienne ennemie; enfin qui, aidées par l'opinion générale, en ont conservé la jouissance sans altération essentielle, en dépit des changements innombrables que le temps a opposés en toutes choses. Par suite, rien de plus légitime que le constitutiona .. lisme en Angleterre : il y est le fruit de la vie nationale. Mais cc qui est bon pour l'Angleterre ne nous con. vient pas. Le peuple français, avec son tempérament passionné et ardent, avec son caract0re ouvert et franc, avec son esprit vif et rapide, avec son cœur sympathique et fraternel, ne saurait s'ajuster au constit..utionalisme. Au milieu des rouages compliqués du mécanisme doctrinaire, son génie s'émouss€rait, sa marche s<~rait fortement entravée et arrêtée, et la mission, qui semble lui avoir été départie ù'être daus le monde le promoteur des nouveautés néces. sa.ir,s, ne s'accomplirait pas. Et puis, chez nous, le mouvement social ne s'est pas fait par l'aristocratie terrienne et l'aristocratie des villes liguées ensemble ; il s'est fait au contraire contre elles deux, d'abonl par les efforts, ta.ut simultanés que successifs, de la royauté et rles communes ou de la. g6néralité tles habitants des villes, et, tn dernier lieu, par la for«e irrésistible du peuple tout entier; et aujourd'hui, aristocratie terrienne et aristoc1'atie de.s villes abattues, emportées par le mouvement, ont disparu de notre sol politique et 11esont plus qu'un souvenir. Dans une société arrivée à ce point, clans une société, d'où l'inégalité a été arrachée, où trou ver les éléments divers du constitutionalisme? On s'explique très Lien, cl'apr~s cela, que les tentatives faites pour l'implanter en France aient été infructueuses et n'aient abouti qu'à clcs révolutions. Et il en faut conclure qu'à la différenc.e de l'Angleterre la libert6 ne peut y être fondée par la divi$io11 et l'équilibre des pouvoirs, quelle que soit d'ailleurs h forme de la division et Ù<! l'équilibre, soit que l'on y adopte l€s trois pouvoirs de la monarchie angl:.iise, -pou\'oir exécutif, chambre haute et chambre basse, - soit que n'y établissant qu'une assemblée comme organe du pouvoir législatif, on en sépare et on en distingue le pouvoir exécutif pour lui servir de contrepoids. • La solution qne nous venons d'obtenir s'appuie, en outre, sur d'autres considérations non moins puissantes que celle,s que nous avons exposées jusqu'ici. Aux Etats-Unis, le système dee deux Chaml)fes et la sép:.iration du pouvoir exécutif d'avec le pouvoir législatif, la présidence, s'expliquent très bien et n'offrent ni inconvénients ni dangers. La Répuhlique cles États-Unis étant fédérative, chacune des Chambres a des attributions difforentes : l'une est' cliargée de représenter les intérêts des Etats de l'Union dans le11rs rapports, l'autre: les intérêts de l'universalité des citoyens de la République ; et, cette cornhinaison une fois admise, il faut bien un troisième pouvoir qui relie et unisse les intérêts divers qui ont pour organes les deux. Chambres .. D'ailleurs, les États-Unis ne sont qu'une émergence de l'Europe, une colonie ; ils ne sont point contraint, de transformer un passé d'erreurs et cl'abus qui pèse sur eux; ils n'ont qu'à conserver et à sauvegarder la Liberté qu'ils ont conquise du premier coup ; et, par suite, ils n'ont pas à. craindre tiue l'une de leurs Chambres, 011 la présidence deviennent des nids à tyrannie et à guet-apens. Il n'en va pas ainsi de la France. Là où il n'y a qu'un Peuple, là où les intérêts, quoique variés, sont convergents, pourquoi séparation et division dans le gouvernement ? pourquoi deux Chambres ? pourquoi une Présidence ? • Et ce n'est là <1uele mointlre des arguments, la moindre ùes raisons de décider. La France, elle, n'est point, comme les États-Unis, un produit du vieux monde, un pays neuf et sans précédents ; elle est ce vieux monde lui-même ; elle est l'Humanité à cet âge du temps, da11sson travail douloureux, mais incessamment progressif vers !'Idéal, c'est-à-dire ve:rs la V~- rité et la Justice ; elle est le champ-clos vivant de la lutta suprême et définir.ive entre toutes les oppressions du passé et toutes les libertés de l'avenir. A côté de la phalange intrépide et indomptable des soldats de la lum.ière et ·de l'Egalité, s'agitent en son sein les Condottieri de la :nuit et du despotisme. C'est là ce qu'au jour du triomphe ne doivent jamais perdre de vue les ·hommes du droit et de la Démocratie. Des dynasties que nous avons chassées, il nous a poussé force rejetons qui, à l'instar de leurs ancêtres, se croient des droits sur nous, qui nous regardent comme leur chose, comme leur bien, et qui, à tout prix, bon gré mal gré, veulent nou~ gouverner, pour notre bonheur bien entendu; si bien que si, de temps à autre, il nous arrive de nous affranchir de leur nomination, ils sont là qui s'embarquent et nous guettent pour nous happer et nous remettre, si faire se peut, sous les .foitrches caudines ; et, à leur suite, vient la foule des gens qui ont .mangé ou qui aspirent à manger au ràtelier monarchique, foule nombreuse, intri. gante et remuante, qu'il y aurait folie de dédaigner,
Il y avait, particulièrement en 1848, un homme porteur d'un nom fatal à la Libert6 et, malheureusement, populaire dans les masses par l'effet de cette vaine gloire ùes armes qui séduit et égare les Peuples ; on ne lui accordait pas de génie ; mais ce qu'il avait écrit et fait démontrait qu'il était doué à la fois ù'une sorte tde persévérance maniaque dans les idées et les projets et ile cette louche hypocrisie, particulière aux méchants ambitieux, qui, souvent, atteignent le succès plus tôt que le génie luimême ; et, dès cette époque, les âmes véritablement patriotiques lisaient dans l'avenir la destinée sinistre qui lui élait réservée. Evirlemment, faire entrer dans l'organisation du gouYernement de :Février ou le système cles deux Chambres ou la Préside1Jce, c'était servir l'ambi'tion avouée et menaç·mtc de Louis Bonaparte. • J)'aille1~rs, la Démocratie n'a-t-elle pas besoin d'un gou\'ernernent fort pour mener à bonne fin les réformes de 1ou1e nature qui peuvent seules la fo111ler et la_rendre i11ébrnnlablc ? Or, où se trouve la force, si ce n'est dans i'uuité ? Eufln, lorsque les autres sciences progn·ssent, se simi,lificut, tendent à l'unité, la science politique ne doitelle pas suiHe la tendance genérale, marcher dans la m0me voie ? 111 ais que dis-je? La doctrine démocratique n'est la cloctrir!e vraie que parce qu'elle est la doctrine de 1'unité, que parce que, tout en sauvegardant la liberté indivirluelle, elle 11e ve11t faire qu'une seule famille, qu'un seul Peuple, qu'une seule Humanité,, des familles, des Peuples, des hommes dispersés sur la surface <lu globe ?, . De tout ce qui précède, il ressort clone que le gouvernement républicain de 1848 ne devait se former que l'i'nne seule Chambre, d'une Convention contenant en soi le pouvoir Ugislatif et le pourni exécutif, - toutes les attribu1ions de la souvcraiHetL H. l\'lARJ,ET. Londres, 4 Décembre 1854. " l\Ion cher 11mi, " ,J ~ voue envoie la copie d'une lettre que, par le même conrrier, j'a<lresse à M. le Ministre Faider; ,Je vous prie <lel 'insfrer 1lan~ le plu~ prochain numéro de I' Jlom111e. Salut fratl)rnel, Hippolyte );[AGEN. A .1[. FAIDER, ministre de la justice clu roi Léopold. :VI onsie ur, Un magii.tra1 ùclge peut-il substituer au pouvoir iles lois ~es voloncés arbitraires, confisquer, au profit du jésnitisme, le ùien d'autrui, f't 11'opposer aux plus légitimes demandes <1ne la dédaigneuse expn-ssion de son bun. p!ai'sir? L'étrange conduite de 1\1. le procurenr général de Bavay nù,l,lige à \'Ous poser ces questions. !\on seulement, ce fonctionnaire, au mépri;; ile l'article 185 du code pénal, " dJnie de rendre lri Jttstiee qu'i1 doit nux parties, am·è., en " ovnir été requis," mais encore, si on m'a fidèlcrne-nt rapporté ~es J>'• roles, " 11n m·ertis.~ement, Oil une injonction <lo ·' ses s11périe11rs,ne l'cmpêcheruit pas de pcrséuére1· dans son " dlni." L'homme dont l'extrav;igante autlace vient d'essayer un nttc111at contre l'inviolabilité <lr la tribune, mrsure, je le crains fort, ses 1é111érités à ses forcN,, trahit les liutrtieide~ l'•pérn11ces cl'anxiliaires p11iss1u1ts, n·gal'de· comme 1111jeu la viola!ion <l'11ndroit, et 1,ecroit à l'abri d'un avertissameut ou ,t l/11(: i11jonct,'011. Si mei. 1·raltltt"S sont exagérées, si \·0tre autorité, Mon~ienr le Ministre, n'est pns illusoire, si l\1. de BavRy n't>sl point :i11-cJc,.s11~des lois, vous ramènerez sévèrement dan,1 les seul iers du deH>Îr l'u11Llieux m11gistrat <]UÏs'en écarte. Ponr êrre justifi.:e, il 1mffit à ma 1éel.unation de se pro- <lnir--. Pro~crit, ne s,whant où me ponsPerait le vent d<•'lperséc111ions qui épaq ille sur tons les chemins les hommes fidèlts au culte de l'honueur et de la Liuerté, j'avais confié a•1x soins d'u:, citoyen 1Jelge, d'un ami, plu~ieurs rnanuscrits 1rni1,,,1t de littérature et d'histoire. Le l L aoùt dernier, une mensongère délation, qui a pro- ,J,.it une déµlorablc erreur judiciaire, accusa cl't ami'' de ",//tenir das arm,,s }'rohibées." Son domicile fut t-nvahi. C,rnf'ormément aux articles 3;3,36, 37 et 87 du code d'rnstrnclion cri111inellc, on devait ne s·y liv1er que.; à taper1 • Cet Almanach, formélnt nn volnme de <lenx cents ] a ~Ps, petit texte, paraîtra dans le dernier mois de l'a rnée. Les articles dé,ià sous presse sont signés : -Victor l-1ug-o, Louis lllanc, :Félix Pyat, Charles " q11isition et ci hi saisie des pa7,fr.rs, ejj'cts et de tout ce qui "paraissait avoir servi Olt aroir été destÎ'né à commJttre le " aime ou le lélit, on en m:ai"tété le JJ1·oiluit,enfin de tuut ce " qui pouvait serâr à ia manifestation de la vérité." On fit observer à M, le procnrem du roi Hody <J11'ilsa1- ~is•ait des m1rnu<;crits absolument étran"ers au ilélit imaginaire dom 1,.,"traces étaient recberchél';. M. Hody se bita de réponc.lre qu'il lci:1 restituerai, rrligieusement après uu court l'J111me11. Ils n'ont été et 11(' po1,vaient ftre mentionnés ni pendant l'insti-uction, ni dans les i11tenogatoi:·es, ni aux débats. Q11a11dle j11g-·ment en appel f11t rendu, le dépositaire sollicita nne l'l'stirntion que .\1. de Il 1vay ref11,a nettem('nt: "Ces papiers, dit-il, NE so:sT POINT DE ~ATUJtE â être " ,·endus. " Vous qualifierez cet abus de pum:oit·, l\Ionsienr le ministre, lorsque \OU~ connaîtrez "la uature do ces 1mpier1J, " Pent-êtrt', rléci<lcrez-vous <]u'il tomb.:- sous l'application <le l'art. ~79, 011, .\ll moins, de l'art. 468 d11 corlt- pénul. Un parril acte 1,';. t-il p,,s, en rffrt, tons les ca,aete1es d'une soustraction ou ceux <l'un détli'>1rnem1•nt '? Les troi~ ce11t~ pagl!~ que M. rlc Bav..iy soustrnit 011 déto11r>w ;\ mou r•réjud1ce, ~ont le frnit de palieutn; recherches da11s pl11i-ic11rsclt'·pôts scientifiques: elles se composent de note~ histo1iq1H·iSlabo1ie11sement empruntées aux actes des conciJ.,s, !IUX Capitulaires et aux Bécrétale~ de.~empereur,; et clcs pape~, aux annales des convtnls, de l'EIJ)i-,e el des tribunaux;,\ de nombreux his_toriens et hagiog~aphes, aux enr111êtes 01donnécs J>ar les princes et les parlements. Ces docnments Qfficiels doi\·ent servir de bahe ;\ la deuxième partie _d'un ouvrage in1itulé .11Iystères des couvents et des presbytercs. Leur nature montre mon but clairt'n)ent; le voici : Le Jérnitiome, vous ne l'ignorez pas, 1\lonsieur le miniitre, démasque toutes ses uatteries 1cdressée11. Les fi ères prêcheurs ressuscitent, avec une audace accrue, le11n_1issionsdu bon vieux temps; au chœur sinistre des congréga t1uus renaissante~, Je11 dis ri pies d' 1gnace <lonnen t le ton; ces pères de la ruse et tin mal péu·is~cnt publiquement l'e11fance et l'énervent i-ous Jeurs corrosives doctrines; la coguée cléric11le s'attaque, de nouveau, à l'arbre de Ill science ; le confessionnal, aliment du vice, va renouveler impunément les horreurs de SAINT-M INGRAT, protégé par la cabale dévot!:'. Toutes les cav1•rnt·s se repeuplent de moines impurs; les 1êtes tondue~~ le$ capurhons arrundü,, Jung,, poi11tus ou su un lés, reparai:-sent d,1ns les ca111pHgues et dans les villes; le Dominicain à. l'œil fauve rPprencl ses tP11a1llese1 Haire le libre peni;eur, proie convoitée; le Carme, aux larges épaules, lance à nos femmrs et à nus filles dei. regards lascif,; ; le F, aoci,cain, à la démarche compassée, échange ses rosairt's et ses agnus contre le vin et le blé du paysan appauvri; le C..:apuciu lui-même, le Capucin, à la p_uanle oueur, au dos flt'xible, gorge de \'iandes et de prov1Mons ses douze poches profondes. Bl.i ! bien, je reux arracher à ces vicieux parao;ites le masque tlout ils recouvrent leur face immondt•. Je Vt'ux ou~rir, à deux u:,ttant~, les portes des monast~res où_ l'~ii;1veté :1'engraisse aux dépc11s ctu trn,·ail, où le Vice, ennch1 par le vol, s'ulluntloune ;\ toutes les déuaucht's de la luxure et du vin. Je péuètr•~, aussi, dansl~s évêché, et les pre~Lytères où le Cr11iH:, parfo>i8, s·aurite sous lts sout,rncs ,·wlettc:. et noires. Je veux qne la vé~ité fosse retentir, autour c.leces vuliiptueux putréfiés, sa , oix inflexible. Je flétris les doeu ine~ an ri-sociales des recrn leurs pn11tificuux i je dévoile, une à une, les mo1t1~riei;, les impostures, les orgies, les férocités ~acenlotales <'l mon<1cales; iL trn~er» les âg~s qu'ils ont ..111poisonné.; et e:>nsangl1111tés,jt• po11r~11is les c110111est les µ1êl1t::l de cdtt> religion qui, par le mu~èle1mc1t. des e~p,its et la drgrad1Hio11 des iîmcs prélude à l'assu~~mat des t.:orps, - et dont l'i1,fâ111e roi des dnwond d. . b ua es 1sau n,·ec raison: "Elle est la plu~ haute', la plu, noble, ET SURTOUT LA J'l.l1S PROPRE A FAIR~: REGNER LES Ho1s, ABSOLUilll<:~1', son LES Pl,.UPLES." Je rep1é~cnte 1., chPf <le 1·l'lte religion romaine rini, jadi,, décla1 ait néCt'SSaire et agréable à son Dieu f,m,nche l't'Xterminatio,i des i1ifidèles, - je le représente héni~l-oant aujourd'hui de ses deux mains, ce,; rnêmes "emwmis de la Croix," ces Musulmans contl'e ]e~qut-ls on souleva l'Üec:dent to11l entier; Je ~ignale des princes chrétien~, défendant le Croissant éontre l.1 Croix; et, ce rapprochement sig 11fic,Hif, ces contradictiom1 catholiques m'autorisent ù. <lirti hautement: - Les hommes comprendront-ils que ]ce religions '!ont des instruments dont on se sert pom les opprirnN? De.~ 11,illiuus de citoyens cesseront-il:1 de se couruer son:. le joug Ribeyrolles, V. Hugo fils, A. Vacquerie, Colonel Pianciani, Colouel 'rt~leki, A. Rug·e, Cabaigne, Faure, .Bianchi, Berjeau, Duverdier,Karcher, etc. Les libraires et les citoyens qui s'adresseront, d'une poignéf' rlc charlatan, qui, an 11,1m d'un d(·spote c~- lesle, le~ 111u>'èlt>11t et le-; déci meut? En vopnt lrs rois et les prêtrrs se j,,ner cl('s n,Jiœion,; et dts Die,,x, tous le'! 1wuples ile la 1erre, seconant ;\ la fois les chaiues du cle•- pullsn,e clrs prêtre~ et dn despotisme des rois, recounnîtront-ils la vérité cle C('t :werti;.sement qu'un philosopht! leur adrt-~sait, il y a µlus d'un de111i-s1rde: "Peupleo dnpfs "et credul ...s, la re:igion de \·os père,; t'~t de l'inven1io11 <lei! "n·prhc111ants du ciel, qui, ct'acrord a\·cc les tyrans cic hL "t,•rrf', disposent de vous comme lf's· fermier.~ d'un llé1ai:. "'Pc11ples, il t-SI 1111e !>CUier.-ligion, la ~eule ,·éritauie: c·c,t "le code de la N,1t111equi pre»crit à tous d'ê11e juste, hu- " t11ai11et bi(•11foi~ant." En li11, fa1 l'eRJJOird~ démon1r('r <]Ile, V"'.·tu11tet 1onjonr,, les pe1,aillun-; et les homnlC's noirs 1ehlchèri.:•1t le.; licus su. cia11x au profit dl' leur concupise11re uu de leur domination; que, p1uto•>I et to11jo11r,;,il" alnrmèrent, p.11·lt'S erime, FRns nomb:-t> iss11:1de lclll· orgt1<'!l san~ fre•n et rie leur l11xurn sani; pnde11r, ce, )'aroles si vraies de Thomas I-L-1ynal: "Il "n'y a auc.:110crim~ que l'int<·nention de Die,u ne t.:onsacre, ",111t·une \ertu 'lu'elle 11".1,·ilisse. La notion d'un être al,. "solu e!>t,entre 1,·s 11111i111 cles pd~t1e.,, une dl'strnction de "t11u•e morall'." Teh, ,,ont M. le mi11istre, !e pl.ln et b but d'un livre qui serait clé]<\publié, si 1\1. de Barny n'abusait µas de i,e~ fonctio1:s pour détenir illégalenHrnt le bien t!'a11tri1i. Cette i111mor,,le coufi,cation cn'empêt-he de tenir des engagement,, pri~, m'obl ge ,\ reco:nme1,(·t-1 un travail de plu~ieurs mois, et me cause un domrr.age dnnt j'outienùrai la réparn1ion en t<:mps opportun. M. de B,1rny. je ne l'ignore pas, est l'un d"s pins fongueux <:h-tlll!JÎ011sde lil clérucnuie Leige, l'un <les plus anh·ntli promoteurs de lu violl'nte croi~adc q•1e les prince~ d lrs 1,rêlles organis<·nt st11piùeme11t c,,utre l'idée; il se glorifie, ~ans rlo111e,a1q,r!'4 de,; Jésuite~ et des Capucin~, de lu suustractiu11 nu <lu détciunzement tJiewx: dont jl· l'accuse - et les lions père~, avec l1:11rs Ile" 1hies distinctions rassurent sa C\!11sc1enccen in"oq11a1!t l',111tori1é fl'J~seol.mr ~11r "la légitime pos,sessitm des &;eus mul acquis d qu·u,, n'est pa, '· obligé à 1·estituer." Mais vous, Nl. le Ministre, voue; le cléporiitaire d'une Constitution c1ui n'a point la tlexibilité de cdle r4,1'E,cob11r rédigea,- ne do11nert-Z·\'Ot1:; pas ;\ voire M1u11r,io1111é le co11seit d'une rei-;titlltion légitime? La mu1·ale clt'S Jésuites prévaudra-t-elle co111re la Jthtiee dout vous êtes le ehef, contre l!t loi dont vous ~tes le g<1nlie11? La11;sez-moi vous rappeler, en ter111111antcette lettre, une ~ra,·e seuteuce d'un Jé~islatt'\ll' tl'a11trf'fois : ·• L'i11Justice "e~t encore plus !Ji,le11se quand ell~ a pour complices lts " 111agistrats chargés <le la punir.'' Veuille:.:, M. le .l\lini.tre, agréer mes salulalion5. HIPPOLYTE l\JAGEN. JI:RliEY, Dll'RJMERIE UNl\'ERSELLt~, 19, DORSET STRECir, EN ·vENTE A L'IlJJPRLMERI.E UNIVERSELLE, 19, DORSET STREET, SAINT-HÉLIER (JERSEY) Ou par commission à .LONDRES, chez Stanislas TcuoRZEWSKI, 10, Claremont Place, .J u<l<lStreet, New Roa<l. • VICTORHUGO J,e discours pro- • noncé le 27 septembre 1854, sur la tombe du citoyen Félix Bony, vieut d'être imprimé sur papier :Îln et en petit format. On peut s· en procurer à Jersey à ! 'Imprimerie Universelle, Hl, Dorset Street, et i1Louclres. L KossurrH Discours • • prononce n Loudres, à l'occasion de l'auniversaire de la Révolution polonaise.-.Brochnre de 20 pages, en français, 2d. (4 sous). Discours de VIC1 1OR HUGO prononcé à Jersey, au Banquet du 29 Novembre 1854 (24c anniversaire de la Révolution polonaise). Prix : Un exemplaire, Id. (2 sous); cent, 4s. (5 l'r.) Discours (sn:r le même sujet) prononcé à Jersey par L. PIANCIA N f, proscrit italien.-l<l. 1855. dans le mois, à la Librairie Universelle de Jm·sry, 19, Dorset ôtreet, Saint-Hélier, recevront, aussitôt l'Almanach paru, scion leurs demaudes. PRIX: 1 SHILLING (1 fr. 2:3. c.) A. ,ir ,.w- ~... IGU'l"' T_,'1 PllOSC,R[T DU 2 01'.:CEMIIRF.,la le t~i1>l~avs.ntage d'unir l'élég:mce, la légcrté e.. en plâtre, Cil cire, en _n,nMic C! en gél11tine ~ur .lm... ~ .1.il ~.. 12.J !9li."O~('!!l~eun• ,;~, ~Olf lle ,a snl1111tc. 1 nature mort<' ou viva1111•. 1'ailfto11rti'Jfobits.-29, Belmont Road, ::,1.-llét1er. 1 t _Les semelle~ so~t. ~xé_cs_a~'.·e_d~1laito~1_et, ne Il !nonic aussi lrs ornements, Je~ staturs t'L ------ ------------1Jerscy. );:1s~cntilll"une aspente 111al 111ter1eur ni a I ex- fournit des ~nrcuves à un prix rnodéré.---20 Dou- BIANCHI P roscrit politiiiuc L!~ll lHilùDE"'K' - 11éïit•,_1r:- ~n peut marcher à l'eau sa11s nuire à Ja I street, ::it.-JÙlicr. ' A \Uh i\Ufà i:..o ,, 1 soi1d1tcde la ch1•1~sure. , ------------------ • 1 frunçais, rédacteur _______ ~---------- • 1 - , en chef pendant Pnosc1uT l'UI.ITIQt< E l'OLO:S., ts, j JERSEY. liuit ans t:n jLou,r11a(ll~1uotid)itmllc Jlessager ~,~,]\·ord, 1 A LA RÉCIPROCITÉ. Excellente Table d'IIo"te paraissant à ide •rance , < om1c à dom1c1e des Donne iltlomicilc 1lt'sll'Ç:)11~ cl!' lat1"lli ✓fllt'1111wd1· • , lcço11~de ian~tl? f,_,111ç.1isc_, ,d'arithmétique, d'his- et J,ntine,· il démontre a:t~si la r;_,, 1m~aslhut•. 1 1 " . A 10 h. 1 h. et 5 heures, ~ ' ' W \ 1-1rr· & c· TAILLEüRS, toirf>, de géo~raph1e, tle litterature, etc. .M. L111I.Konlceki clésircrait !nJll\'('I"clc1'!'1llnloi! 1 • I l r 1e., A L'HO'rEL DE L'E.UROPE ll se ch~rge ég-alr.mcnt._de toutes correspon- comme professeur dans une JH'nsio 11.-ül, .;-; ewi'n:111, Cliaux-cle-'l<'cnck - Maison Heinzcly, imDON STREET, N O l l, · ' th.nces, éantmes c0t_nmerc1alcs et a'.1tres, et des Street, Oxford Strect.-Lo11dre~. 1 • (S · . ) mémoires dont on !tu confie la rédaction. --- - - ----- -- - , pumeur uisse • Tenn par ROUSSEL, Cui~inier français. S'nùresscr au professeur, 20, Don-street, St.- L,, coLo~rnERI.: STRJ,;;,:T, f.T.-IIJ::Ln,n, Jt:Rsr:r. 1 Dîners et déjeùners particuliers à toute heure lH-lier (lie de Jersey). Glf1 ~ "l.T proscrit du 2 Décembre, f,LÎ5cur -------------- -Jolis appartements et vins de toutes qualités ;_ R~(érenccs chez MM. Wellman, P. Asplet, U .fil .Ï ,de BOTTES s~ns couture, pour! A1 I) J t' 0 \_I (' I,' 111011 leur en plâtre, se charge <lesprix modér~s. ' Geo. Vickery. hOlllULCS et pour dames. - Ce ~enre ch• chall%lll'C J n 1) rj, rll' 1011tc· ('S}lÎ!CC dt moula Je Salons d~ réuniofl. et r,onr repas de- «orps
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