Homme - anno I - n.52 - 22 novembre 1854

l'expérience lui a profité en théorie et, qnant au fait, quand toutes les deux sont martyres, il n'y a qu'à respecter le malheur! Ne redoutez donc point qu'une. révolution italienne puisse s'arrêter à un régime constitutionnel, à une République ùoctrinaire. Le premier pourrait lui être imposé par des combinaisons diplomatiques, mais n'aboutirait ni· à l'indépendance, ni à !'Unité; il n'aurait l'appui que des faiseurs du pays, et trouverait les masses i11différentes, antipathiques; ce ne serait pas une Révolution, ce serait un malheur pour l'Italie, peut-être un temps d'arrêt. L'avenir de la Révolution resterait le même par les besoins, les tendances, les résultats. Une République formaliste C'sttout simplement impossibl 1 1 en lialie. It n'est peut-être pas au m~nde un autre pays dans lequel le principe de l'a\ltorité soit plus antipathique, j'en appelle sur ce point même , ux étrangers qui la connaissent un peu, On y subit, comme partout ailleurs, !'.autorité, mais bien loin de la respecter on la rnt'.!\lrise, loin de la haïr en secret, on s'en moque publiquement, à Milan comme à Veuise, à Bologne comme à Rome, à Florence comme à Naples. La police elle-même n'ose pas poursui\Te les lazzis, les pasquinades. La satire court aussi bien les cafés des grandes villes que les petits cabarets <les villages : on la trouve au Corso comme aux champs, sous les portiques des prétoires et sous les porches des églises. Elle règne partout, et le monde officiel est obligé de la subir. C'est une pauvre vengeance,· dira-t-on. J'en conviens, mais, de là au re!'pect qu'on a ailleurs pour l'épaulette, la toge et l'habit brodé, il y bien loin. Dans CES pays-là, otez la force matérielle, et un gouvernement pourra se soutenir par la force morale, mais en Italie au contraire, otez la force m .téri~llc, et rien ne restera pour soutenir l'autorité, c'est pourquoi toute forme de gouvernem~nt qui ne serait pas une République vraie, c'est-à-dire l'expression de la volonté nationale, tomberait en moins de huit jours. • L. PrANCIANI. ( La suite att prochain numéro.) Mon cher ami, Londres, 20 novembre 1854. Votre journal, qui pi:épare des documents à l'histoire de ces jours malheureux, vient d'enregistrer l'humiliante rétractation exigée de .N apoléon III par un c1mbassadeur républicain. L'Europe a vu ce despote insolent plier le genou devant un citoyen libre, et courber l'échine sous le fouet. • C'est l'expiation qui commence! Les Peurs, filles du Crime, se sont emparées du livide empereur qui n'Qse franchir, dit-on, les grilles de Saint-Cloud; son âme troublée n'a plus de repos; son œil hagard voit, partout, flamboyer le. glaive d'un Harmodius; - et, une 'ferreur qui s'alimente de la sombre évocation <l'un passé toujours présent, marque <les victimes jusques dans les rangs d'un peuple voisin. Là, comme chez lui, Bonaparte fait exercer par de vils agents l'ignoble profession que créa, sous Tibère, Crispin us Cepio; - là, comme chez lui, l'homme de Décembre a trouvé, sous les toges noires et rouges, d{>s instruments dociles à ses haioes. C'est que le Jésuitisme, dont l(•s sinistres réseaux étreignent la Belg·ique peuplée de sduta11es et de capuchons, possède, au sein de la magistrature et des administrations belges, de nombreux affiliés, auxiliaires naturels de tout despotisme. L'histoire humaine proclame l'éternelle complicité des Religions et des 'ryrannies, deux lugubres s'œurs qui vivent de la sueur et du sang des Peuples. • L'llOilME. Afin d'assurer l'éphémère succès du Crime, Bonaparte favorise le triomphe impossible de l'ignor<1nceet de la superstition si chèrPs aux prêtres et à tous les parasite5-vampires d\mt f•lles soutiennent les grasst>'-rrébc>11df>est les priviléges homicides;- aussi, la Rt,lig-io11 convre-t-elle de son voile vlirial un complot qui ne dis-;i,nule pas so11but: l'anéml!isseme11tdes lulllières et de la Liberté, par le r0 nverseme11t de toute idée de momie Pt par la dPstruction de tout principe de justic('. Grâces au ténébreux eorieours de ses noirs alliés, Bonaparte rencontre, pa mi certains <lignitairf's <l'outre-Quiévrain, une si abjf-cte servilité, qu'il lt>urapplique, assure-Hm. comme à tous ses fonctionnairPs impériaux, ces paroles de Tibère ;..iu :-,énat romain : " Combien ces hommes-là so11t •· faits pour la servitude!" Mais un f>Xemple va prouver qu'en ohéissant à one émulation <le bassesse, t011 est sans.limites dans ses égan ments. Suivant les ordres, de César. -· Léopold venait d'expulser Charras; le Peuple belge protestait et s'indignait; l~s flots de l'indignation publique soulevée par ce nouvel acte de bas vasselage, montaient jusqu'au roi, et l'atteignaient malgré sa chimérique irresponsabilité. Il fallait donc appaiser les murmures, trouver I 't d une excuse, et se menager un pre exte e concession-. nouvelle; à l'insatiahilitb du maître. Or, la fü:•lgique, ci1 se réveillant, un matin, apprit qu'elle venait d'être sauvée : on a découvert une affrt>use conspirntion ; on a saisi des machines et des arsenaux mystérieux; les conspirateurs sont arrêtés. En même temps, on murmurait, à dPmi-voix, des noms de proscrits ; les journaux salarié:. rapprochaient de cette. conjuration terrible l'1·xpulsion de Charras, - et, se mêlant à cP.schœurs infâmes, le Moniteur-Calomnie demandait que tous les proscrits fussent éloignés du continent. Les jours s'écouleut, et l'instruction se prolonge; l'embarras des juges-instructeurs est à son comble; - la conjuration s'est évanouie, et les conjurés sont quatre pères de famille, paisibles, jouissant de l'estime publique. Les arsenaux et les machines se réduisent. à huit boites pareilles à de gros œufs. La iustic~ du vieux monde, vous le savez, se déclare infaillible; elle n'a jamais tort. Impuissante à formuler une accusation contre les quatre victimes d'une délation affreuse, elle s'ingénie à transformer 'ces boites vissées et trouées, en armes que la loi prohibe. _ Notre grau<l moraliste aura éternellement raison: Rien n'est plus dangereux qu'un imprudent ami, Mieux vaudrait m1 sage ennemi. En effet, après de long-s essais, lt>s valets Bruxellois eurent une infei-nale pensée : ils hérissèrent <lepistons les imÎoce11teshoitf's, et soumirent à des expériences leur proprP invPntion. N ôn contents d'exposer à tous les regurds ce hérisson de foute, d'en glorifier la puissance et d'en indiquer l'emploi, les magistrats belges firent sav,Jir à leur empereur qu'ils avaient sauvé sa précieuse vîe. César envoya un de ses procureurs et un de aes policiers au pro~ès; ils y occupèrent les deux places d'honneur. Le réquisitoire ne sent que la nauséabonde apolog·ie de " l'auguste souverain à qui l'Europe doit '' le maintien si compromis de la religion et de la "famille."' Aimi, parlait, sans rougir, un substitut à la chevelure rousse, au cràno étroit, à l'œil fauve. Il se nomme Heudrick; il flatte ses chef.-;, cultive les prêtres, porte jusqu'au fanatisme la haine du prooTès ·, c'est lui qu'o11 choisit toujours pour soutenir i-, , ~ les causes recommandees. Da11scelle circonstunce, il a voulu, d'un seul hond, dépasser les Laubar<lPmont civils et les J Pffries éperonnés de Décemhre. Il a rfproché à M. I' Argentièrt>, l'un des prévenus, le crime de L'lw~pitalité; 011 noyait e11te11dreun arrêté signé Fririon ou Eynard, et daté des Busses Alpes ou de l'Allier, p<'11da.ulta ch-,sseaux hommes, dt; 1851. Le cléricclli~me voulait frapper aussi un homme qui, depuis vi11gt-ci11q ans. lutte pour réformer l'instruction publique empoisonnée dans sa source; Fourdrin voyait prospérer ses élèves, dans l'amour du bien, du b.-,au, du vrai, dans les pratiques de la moralt> h11ma11i1aire;- LPs p•·êtres out réclamé sa ruine : ils l'ont obtenue. Salut fraternel, Hipp?lyte MAGEN. L'Autriche, la PrussP et la Rnss:e ~chang-ent force N ot.=>dsiplomatiques. L' L\utriche est menacée en Italie par L.1 jeune Italie._ au dire des feuilles anglaises; - et Louis Bonaparte réduit sa garnison, à ltome, à 3,000 hommes. r,omme pour menacer l'Autriche si elle ne prend parti pour les Alliés. Lea Etats-Unis continuent à faire peser leur influence sur les gouvernements européens. Yoici que l'Ang-leterre abandonne, dit-on, son protectorat de l'Etat imag·inaire, dit Royaume de Mosquitos, vers !'Isthme de Punanrn; c'est céder la place à la puissunce républicaine. On prétend aussi que la France et l'Angleterre sont favorables à l'annexion de Cuba aux EtatsU nis, moyennant beaucoup de millions payés à l' Espao-ne, laquelle en ferait profiter ses créanciers. L'a~semblée Constituaute de Madrid a élu pour Président le vieux général San Miguel. Le parti progressiste domine dans l'Assemblée, mais il se• divise, la fraction radicale ayant voté contre le général San Miguel. - Une amnistie genérale a été . promulguée. Les tribunaux Danois ont acquitté les journaux mis en accusat.iou par le ministère. A l'occasion de l'anrâversaire 'de la Révolution polonaise (29 Novembre 1830), les proscrit~ républicains de toutes les Nations sont prévenus qu'une réunion aura lieu ce soir, 22 novembre 1854, à 8 heures précises, dans le local du citoyen E. Beauvais, 20, Don Htreet, à Jersey. Albert Sc111111Tz, Proscrit polonais. Les souscripteurs au journal !' Homn~e sont avertis que la SECONDE ANNEE du Journal commeucera le Ier Décembre 1854; partant, l'Admi.-istration prie les personnes qui désireraient reuouveler leur abonnement, d'en envoy.er immédiatement le prix d'av1-1nceà l'c1dresse indiquée, AFIN D'ÉVITER TOUT RETARD dans l'{>nvoi du journal pour le nouveau terme. - Les conditions ci-dessus sont i11dispt;11sahleset doivt:>nt être remplies, - autrement les Abon11és s'exposeraient à la cessation de l'envoi du journal. JERSEY, DIPRD1ERIE UNIVEllSELLE, 19, DORSETSTREFJI', POUR P ABA.11.TBE PilOCHA-INEJJIEN~~: 1 ILII 1 H DEL'EXILP.OUR 1855. Cet Almanach, formant un volume de denx cents pagPs, petit texte, paraîtra dans le dernier mois de l'année. Les articles déjà sous presse sont signés : -Victor Hugo, Louis Blanc, Félix Pyat, Charles Ribeyrolles, V. Hug·o fils,_ A. Vacquerie, Co_lont-1 Piaut:iani, Colo ..el 'l'elek1, A. Ruge, C,tha1g11e, Faure, Bi ..nchi, Berjeau, Duverdier,Karcher, etc. dans le mois, à la Librairie Uuiverselle de Jersey, 19, Dorset :5:reet, ~a,ut-Hélier, recevront, aussitôt I' Almanach paru, selon leurs demandes. Les libraires et les citoyens qui s'adresseront, PRIX : 1 8HILLING (l fr. 25 c.) AVIS. GUTEL PROSCRITDU 2 DÉCEMBRF., jale n:i~I: avantage d'unir l'élégance, la légerté et en plâtre, eu cire, en mastic et en gélatine sur 1n•oiess~11~· de t•ou1,e la sol!d1te. . . nature morte Oll ~ivante. Tailleur d' liabits.-'l.9, Belmont Itoacl, St.-Hél1er, Les semelles so~t- ~xé_es_a~~c d~1la1to)1_et, ne Il _monqe,aussi le,s orne1_nents, les statues et J laissent aucune aspenle n1 a l mténeur m a I ex- 1 fournit des epreuves a uu pnx modéré.--20, Don- ------------------ ersey. , 0 h ' I' . , 1 t .:, Hél' A. BIANCHI fi'.~ 0 :;:/:, ~t~~~1!~; térienr. - n peut marc er a eau sa11snuire a a s reet, ..,t.- 1er. LUD, KORDECKI, soltdité de la chaussure. J en chef pendant huit aas du journal quotidien le ltfessager du Nord. PTIOSCRITPOLITIQUE POLONAIS, paraissant à Lille ( Fran.ce), <1,on:icà ù_omicile, <~cs Don_ne à_domicile cles leç~ns Je langu_c _Allema11dt leçons de langue franç~1se, cl anthmét1quc, cl lus- ~t. Latine; il démont_re al:ss1 1~ Gym1rnst1q11;· . toire, de géographie, de littérature, etc. 1\1. Lud. Kordeck1 dés1reraJt ~rouvcr de I nnplo1 11 se charge également de toutes correspon- comme professeur dans une pcns1011. -61, N ewmall ,hnces, écritures commerciales et antres, et de~ Street, Oxford Street.-Lonclre~. ---------- ml!,noires dont on lui confie la rédaction. 15, COLù~lllERIE S';RCET, ST.-Hf.LIER, JERSEY. -------------- EDOUABRIDFFI, PROSCRIT ITALIEN, Donne des leçons de langue italienne. s•adresser, 20, Don Street, Saint-Hélier. S'adresser au professeur, 20, Don-strcet, St.. GUAY ) D' b f; • r Ué'ier (Ile de Jerse ) proscrit du ~ ecem re, a1seu ••• • I~Jé-enccs chez YÛM. Wellman, P. Aspic! • ,de HOTTES sans couture, pour AlPHONSE moulenren Elâtre, se charge Oee. \'îckery. ·:1ontnies et pom dante!. - Ce geare <te ehau~i1ure ' I , de tlJt'lte esI"'ee Ile moulare HOrrELDEL'ELROPE DON STREET, No 11, TENUPARG.ROUSSEL, G. RoussEL a l'honneur de prévenir MM. les voyageurs qui ·viennent visiter cette île, soit pour agrément, soit pour affaires, aussi bien qne les habitants de cette localité, qu'iis trouveront dans son Hôtel, bonne table, bons vins, et tous les soina, ainsi que tous renseignements possibles. ~ Table J'Hôte à 10, 1 et ~e1m~.-R~~s l foute .-t'nfr:--11 ~nt au~,i e• ville. ·'

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