Homme - anno I - n.52 - 22 novembre 1854

Voici cette pièce remarquable qui restera comme gra~cl tén1oignage dans l'histoire du peuple anglais : QU'Efff-CE QUE NAPOLEON? Une O'rande honte se prépare pour la Nation Britannique~ une des plus grandes qu'on puisse lui infli~~r: L'Association avec l'I11famie - l'hommage rendn au crime triomphant. Louis Napoléon Bonaparte vient dans 'notre pays, hôte nation'al de la Royauté, pour y être reçu, ac- ,cneilli, honoré par le Souveraiu an nom du Peuple. Permettrez-vous que le nom du peuple soit ainsi déshfn,,ré? Quel est cet homme qui vient? Cet homme, est un pa,jure. Ecolltez: - Le 20 Décembre 1848, il prêtait serment devant 900 Représentants du peuple. - " En présence de Dieu et devant le Peuple "français représenté par l'Assemblée nationale, je jure " de rester fidèle à la République démocratique une et in- " divisible et de remplir tous les devoirs que m'impose la " Constitution. " - Il ajouta spontanément ces paroles : - " Je verrai des ennemis de la patrie daus tous ceux "qui tenteraient de chauger, par des voies illégales, ce " que la France entière a établi. " Cet homme est un meurtrier. Ecoutez - voici comment il a tenu son serment ; écoutez - voici comment il a traité ceux qui essayaient de faire respecter la Loi ! - Le 4 Décembre 1851, dans l'après-midi, tout-àcoup les Boulevards se couvrent de cavalerie, d'i11fanterie, d'artillerie. Les soldats sont ivres, furieusement ivre:s: Bonaparte les a fait boire toute la nuit. Des masses nombreuses de peuple rempiissent les rues - Napoléon combine un massacre pour écrasP.r le peuple: à deux heures et demi, l'infanterie fait front aux deux côtés des Boulevards, et nn fleuve de feu inonde la multitude accumulée. Ecoutez les paroles du grand historien de ces journées, Victor Hugo : ................................... I>.................................... . L'armée se mit à fusiller le peuple à bout portant. Ce fut un moment sinistre et inexprimable; les cris, les bras levés au ciel, la surprise, l'épouvante, la foule fuyant dans t~utes les directions, une grêle de balle pleavant et remontant depms les pivés jusqu'aux toits, en une mi1~ute les morts jonchant la chaussée, des jeunes gens tombant le c1garrc à l_a b?uchc, de~ ~em~es en robes ùc velours, tuées roides par les b1sca1ens, deux lihraires arquebusés au seuil de leurs boutiques, sans avoir su ce qu'on leur voulait, des cor.ps de fusil tirés par les soupiraux des caves et y tu~nt n'importe qui, le bazar c~iblé d'obus _et .de, bo~lets, 1:hôt~l Sallandrouze bombardé, la Maison d'Or m1tra1llee, 'I orton~ pris d'assaut, des cen' aines de cadavres sur le Boulevard, un ruisseau de sang rue de Richelieu. ................... , .............. On voyait bs geHdarmes mobiles, dit un témoin, dans le bout de ma rue, et je sais qu'il en était de même dans Je voisinae:e, tenant !euro fusils et se tenant eux-mêmes dans la position d1t cha8seur qui attend le gibi:r, c'est-~-dire le fusil près de J'épaule pour être plus prompt à aJUStcr et tirer, ••p•~~·t·~~· •ai ~i~-i~;~i·~m~i~·;~ - ~·~· ~-i~~;~~~-·i~~ir~~~ir;·~~; ·1~~-; ·d~~ mandaien't protection. A cette parole ceux-ci s'éloignaient bien vite et avec confiance; m11iscc n·était là qu un mot d'ordre qui ~ignifiait :-MORT; et, en effet, à peine avaient-ils fait quelques pas 4u'ils tombaient à la renvers;- , , . Des jeux effroyables se.mela1ent au massac_re. Les t1ra1lleurs de Vincennes s'étaient établis sur une Ùe3 barricades du Boulevard qu'ils avaient pri$e à la bayonnette, et _delà ils s'.exerçai~n_tau tir sur les pass9nts éloignés. On ente?da1t des ma,so?s _vo1smes c~s dialoo-ues hideux : - Je gage que Je descen<ls colm-c1.-Je pane que 1~on.-Je parie que si. - Et le coup,partait. ~uand l'homme tombait cela se devmait à un grand eclat de rire. Lorsqu une femme ;assait : - tirez à la femme, criaient les officiers l tirez aux femmes l Un vieillard de quatre-vingts ans, trouvé hlotti on ne sait où, fut amené devant le perron du Prophète et. fusillé. Il tomba. -Il né safera p, s de bosse à la têti:, <l:t un so_ldat. Le viei_llardétait tombé sur un monceau de cadwres, Deax Jeunes gens d Issy, mariés depuis un mois et ayant ép?usé les <leu~sœurs, trav,ersaie_nt le Boulevard ven,int de leurs afünres, Ils se virent couches en JOUe, Ils se ,ietè;ent à genoux, ils criaient : nous avons épousé les deux 1œurs ! on les tua.,,. Un enfant de treize ans, apprenti seJlier, passait ~ur le_ B~ulevard devant le cafë Vachette; on l'ajuste, Il pousse des cris desespérés ; ·1tenait à la main une bride de che,val ! il l'agita:~ en disant : Je fais une commission. On le tua, rro1s balles lui trouèrent la poitrine. Tout le long du Boulevard on cnten<la't les hurlements et les soubresn1ts des b.essés que les soldats lardaient à coups de bayonnette et laiss~ient là sans même los achever. Sous prétexte de coups <lefusil tirés sur la_troupe, on entra dans dix ou douze ma:sons çà et là et l'on pass:t a la bayonnette tous ceux qu'o:1 y trouv~. Il y a à toutes les maison~ du Boul~vard des conduits de fome par où les eaux sales d1is maisons se <leg?rgent au dehors dans le ruisseau, Les sold,,tR. sans savoir pourquoi, prena' ent en défiance ou en haine telle maison fermée du haut en bas, muette. m0rne, et qui, comme toutes les mai~ons du Boulevard, senbla t inhabitée ta~t elle ét~it sileacieuse, Ih frapp~ient à la p<;>rte,la porte s' ouvra :t, i1s e~traien,t. Un moment après on voyait ~ortir <le la houche des conduits de fonte un flot rouge et fumant. C'ét ,it du sang. •••L;.. t·~~~-i·~ ~·;~;~~;:· ~ -~~~-;~~à~di;~· ii: ·1 . ~~·i;·;;~. ;;~:·~· ~·;~:~; i c~m.nencé en plein jour, on n'enleva pas les cadavres_; ils étaient tellement pressés que rien que de"ant une seul~ boutique, la b?utique de Barhed1enne. on ea compta trente-tro·s. Chaque carre de terre dé~oupé dans l'asphalte au pied <lesarbres du Boulevard, était un réservoir de sang. " Les morts, dit 111t1émoin, étaien; entassés en monceaux, les uns sur les autres, vieillards, e11fa!1tSb, l •uses et paletots réunis dans un indescriptible pêle-mêle, têtes, bras. jambes c0nfonclns.'' Une femme était arr~tée à l'angle de h rue Rj,chelieu, Elle retarda, t. Tout à coup elh! s'aperç:ù qu'ell? ~ les, pieds m?uillés : _ Tiens, dit-elle. il a cloue llJ~n plu; J'ai ks pieds dans 1eau. --: Non, mali 1mc, lui dit un passant, ce n est pas de l'eau, - Elle avait les pieds dans une mare <lesang .. :· . . _ ✓ 1:>e la ·rnl:!Montmartre à ln rue du Sent-1er, on ma rcho'it lttten,- L'll Q li il ~ . lame,,t dans le sang : il couvrait le trottoir dans certains cndr0its . , d'une épaisseur de quelques lignes, et, sans hyperbole, san, ,,xagé- . ration, il fallait des précautions pour ne pas y mettre -les }'le h. Les cadavres isolés étaient rares, on les remarquait plus que les autreij, Un jeune homme bien vêtu était assis, adossé à un mur, les jambes écartées, les bras à demi croisés, nn jonc de Verdier dans la main droite, et semblait regarder; il était mort. Un peu plus loin les balles avaient cloné contre une bout:que un adolescent en pantalon de velours de coton, qui ten~it à la man des épreuves d'imprimerie. Le vent agitait ces feuilles sanglmtes sur lesqu~lles le poignet du mort s'était crispé. Un pauvre vieux, à cheveux blancs, éta,t étendu au milieu de la chaussée, avec son parapluie à cfté de lui. Il touchait presque du coude un jeune homme en bottes vernies. en gant•:jaunes qui g sait ayant encore le lorg-non dans l'œil. A quelques pas était couchée, la tête sur le trott:>ir. les pieds sur le pavé, u11efemme du peuple qui s'enfuyait son enfant dans ses bras. La mère et l'lmfant ét'.l ent morts, mais la mère n'avait pas liché l'enfant, Rue Grauge-Batt>lièrc on voyait dans un coin trois cadavres entièrement nus. A deux pas du théâtre des Variétés, la foule s'arrêtait devant une casquette pleine de cervelle et <lesang accrochée à une branche d'arbre. On ne permit pas d'enlever les morts, pendant vingtquatre heures, pour frapper de terreur la population. Vers onze heures du soir, quand les bivouacs furent allumé~ partout, M. Bonaparte perm;t qu'on s'amusât JI y eut sur le Boulevard comme une fète de nuit. Les soldats riaient et chantaient en jetant au feu les débris de~ barri,·ades, puis, comme à Strasbourg et à Boulogne, vinrent les distributions d'argent, Ecoutons ce que r:iconte un témoin : " J'ai vu, à la Porte-Saint- Denis, un officier d'état-major remettre deux cents franc~ au chef d'un détachement <levmgt hommes tm lui disant: le prince m'a ch:irgé de vous remettre cet argent pour être distribué à vos braves soldats. Il ne bornera pas là les témoignages de sa sat,sfaction, - Chaque soldat a reçu dix francs," Le soir d'Austerlitz, l'empereur disait : soldats, je suis content de vous. Un autre ajoute: "les soldats, le c;garre à la bouche, narguaient les passants et faisaient sonner l'argent ,qu' ls avaient d,ms la poche.'' Un autre <lit : " les officiers cassa eut les rouleaux di louis com1,1ed~s ùâtnns de chocolat.•' .... , .... Des tables étaient dressées dans les bivouacs; officiers t!t soldat11 y buvaient. La fi 1mrne des bras:ers se reflétait sur tous ces visages joyeux. Les bouchons et les Côpsules blanches du vin de Champagne surnageaient sur les ruisseaux rouges de ~ang, De bivouac il bivou~c on s'appelait a\'eC de grands cri$ et <lesplaisanteries obscènes, On S!' saluait ; Vivent les gendarmes! vivent lt•s lanciers l et tous ajoutaient : vive Louis-N;,poléon ! On entt>nda•t le choc des verres et le bruit des bouteilles brisées, Çà et là, dans l'ombre. une bougie de cire jaune ou une lanterne à la main, des femmes rôchient parmi les cadavres, regardant l'une après l'autre ces faces pûles et cherchant celle-ci son fils, celle-ci son père, celle-là son mari. •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••·•····•···················· Le lendema;n 5, au cimetière Montmartre, on vit une chose épouvantable. Un vaste espace resté vague jusqu'à ce jour, fut " ut'! sé '' p,,ur l'inhumation proviso re de quelques-uns <les massacrés. Ils é.aient ensevelis la tête hors du terre, afin que leurs fctmilJes pus~ent les reconnaître La plupart, les pie<ls dehors, avec un peu de terre sur la poitrine, La foule allôit là, le flot des curieux vous poussa ·t, on errait au milieu des sépultures et par instants on senta;t la terre plier sous soi ; on marchait sur le ventre d'un cadavre, On se retournait, on voyait sortir de terre des hottes, des sabots ou des brodequins de femmes; de l'autre côté était la tête que votre pression sur le corp~ faisait remuer, Un témoin illustre, le grand statua7re D•vid, aujourd'hui proscrit et erraut hors ~e France, dit : "J'ai vu au cimetière .Montmartre une quarantaine de cadavres encore vêtus de leurs habits ; on les avait placés à côté l'un de l'autre; quelques pelletées de terre les cachaient jusqu'à la tête qu'on avair laii.sée découverte, afin que les parents les reconnussent. Il y avait si peu de terre qu'on voyait les pieds encore à découvert, et le public marchait sur ces corps, ce qui était horrible. Il y avait là de nobles tltes de jeunes hommes tout empreinte~ de courage; au milieu était une pauvre femme, la domestique d'un boulanger, qui avait été tuée en portant le pain aux pratiques de son maître, et à côté upe bdle jeune fille, marchande de fleurs sur le Boulevard, Ceux qui cherchaient des personnes disparues étaient obligées de fouler aux pieds les corps afin de pouvoir regarder <leprès les té.tes. J';-ii entendu un homme du peuple dire avec uue expression d'horreur : On marche comme sur un tremplin," Le lendemain 5, les troupes victorieuses paradaient sur les Boulevards. On vit un génénl montrer son sabre nu au peuple et crier : La Républiqtte, la voilà I La nuit suivante - un bmit affreux réveillait Paris - il ébranlait les fenêtres, et se prolongeait en lourds echos dans tontes les maisons. C'était la fusillade du Champrle Mars : 1200 hommes étaient fusillés, de sang-froid, à la lueur inceitaine et ténébreuse des lant "rnes. Ces massacres se renouvelèrent: nul ne peut dire •t nombre des victimes de ces boucheries. Anglais, tel est l'homrne qui vient, l'hôte honoré de la Reine, des Pairs, des Evêques, dts Lords du Coffre-fort. Les épithètes que nous lui donnons sont les mêmes qu'amoncelaient sur sa tête, à ret1P. époque, le Times, le Chronicle, le Daily News, l'Advertiser, et presque tous les journaux quotidiens ou hebdomadaires de la GrandeBretagne. Ils ont changé de langage, le Crime est triomphànt. Nous n'avons pas changé. - On dit au Monde qu'il sera le bie11-venu chez vous, - que vous saluez sa visite a·vec délices : Nous vous appelons à flétrir cette accusation,' - et il vous en. est offert une glorieuse opportunité. Uu noble exilé vient chez nous - Barbès, prisonnier pendant ] 6 ans! - l'un des plus sincères républicains de l'Europe. Emprisonné par Louis-Philippe eu 1839, il a toujours L ngui, depuis, dans les cachots, sauf pendant les trop courtes semaines de liberté que lui rendit L Révolution de 1848. No11S l'attendons en même temps que Lo1_1isNapol6on. -- Un comité, composé des soussignés, se forme pour l'appeler et l'accueil.ir sur nos rivages. Qu'il soit l'hôte du peuple, tandis qu'un parj1tre, un assassin sera l'hôte de la Pairie, de l'Eglise, de la Coui-onne ! On vous pr~pose <l'honorer,, en lui, ses Principe!! èt la • Nation française, par un grand banquet, au moment même où le tyran usurpateur sera fêté au Palais ; de faire tonner dans nos rues, chanté par des myriades de voix, l'hymne de la Marseillaise, défendu en France, de le faire retenlir jusqu'aux oreille3 de Buonaparte et de donner aux oppresseurs de tous pays, de toutes classes, une leçon qu'ils ne puissent jamais oublier, dussent-ils prolonger lenr existence au-delà du terme ordinaire ... Hommes d'Angleterre ? - Soyez à la hauteur d,-s Evénements ! Ralliez-vous autour du Comité - ce n'est pas un mouvement de parti - c·est u11appel à tons les Amis du Peuple. La Pologne s'agiterait dans ses fers, la Hongrie tressaillerait de joie, l'Italie se lèverait, enthousiaste, si elles apprenaient que les Ouvriers d'Angleterre ont fié. tri le Parjure et le Meurtre couronnés - ont poussé de nouveau le cri de gunre de la République française, et l'ont jeté à la face effrontée du Tyran. Chaque homme a la _garde de son honneur - aussi chaque Nation. Sauvez le vôtre, Hommes d'Angleterre! Quïl ne soit pas vendu à !'Iniquité victorieuse par vos privilé.9iés politiques. Que le monde sache bien que, si Napoléon vient, il sera l'hôte de la Reine, non pas du Peupl,~ ; que si l'Eglise prie pour lui, le Peuple le mau. dit; que si !'Aristocratie le courtise, le Peuple le méprise; que si les usuriers trainent leur vil hommage sous ses pieds teints de sang, il n'y a pas un honnête travailleur - un honnête artisa11 - en Angleterre, qui ne se crût infâme ,s'il touchait sa main avec amitié ! Signé: CHAPMAN,-GEORGE TAYLOR,-WILLIAM SLOMBE,- LOMBARD. LENO, -E .J, MORING, - SEARLE,- SAMUEL FERDINANDO, - DEAN TAYLOR, - W. y ATES, - 131.ACKLER-, ,r OOD, SoUTHWOOD-, ISAAC LITTLEBURY, - GEORGE L!TTLEBURY, - D1xoN,-JAMEs,-Poo1.E, KN1G11T,- BEATTIE,- HE)IMETT, - THOMl'SON,- HARRIS, - SAVAGE,- ADLl:-.GTON,- PoTTER, WoRKMAN,- SuTTON,- VERDEILLE,- .MARSHALL-, H1rnRY JEFFERJES,- TOVEL.- VlmTJ::HAIR,-JAMES B1.1ou, - GEORGE Bnow:-i, KERNS,- MoRGAN,-HINDLE, STEVENS, -VwoRs,-EDwi:, GrLL,-Jvfc LAUGIILAN,-PIKE, -EVANs,-STEVENSON, -- R. H, SrnE, - NAsn, - HARRis,-EvANs,-WRIGHT, - GRoss,-GARRARD, RunEREY,-8KINNER.-LoDGE, et 1\1.A, HEATH et LODGE. GEORGE HARRTSSON, Président. ROBERT CHAP:VlAN, Secrétaire. • ERNEST JO'\fE", Secrétaire, JAMES F, NLEN T ésorier. N. B.-Répandez cet appel autalll q~1(•po~::.ible. - Le Comité s'assemble le soir, tou~ les M rd1s. a 8 heurt's, t't tous les Dima11ches, à 6 heures. Beil Tavern, Newton Street, Holborn. Ralliez-vous autour du Comité, aidez-le cle votre présence et de vos contributiolls. Préparez-vous pour cttle grande démonstration. L'émigration polonaise reste, depuis 24 ans, fidèle à sa coutu111e tr<1ditio11nelle et sacrée de célébrer l'anniversaire de la IH·volntion d1• 18!30. Jusqu'ici, chacun de ces ;.u1ni\ersaires a é1é une solennité religiP,use; le proch,iin doit être 1111 a('te politique, la propaga11de pure d1wa11tcilder le pas à l'action. C'est dans ce but que la Centralisation de la démocratique polonaise a résolu d'inviter à la réunion publique du 29 Novembre prochain, à Londres, des députations de toutes les vil les d' Angleterre qui, par des meetings publics ou la formation de comités, ont manifesté leur sympathie pour la cause polonaise, et qui maintenant sont appelés, non seulement à confirmer lt>urs déclarations précédentes, mais e11core à rna11ifester leur opinion sur la politique à suivre, aujourd'hui, re~ativement à la Pologne. La Centralisation a, pour cet objet, choisi l'auniversaire de la Révolution polonaise de 1830, parce que celle-ci e1,t la plus évidente et la plus irrésistible preuve de vitalité de lc1 nation polonaise: ur,i peuple qui, e111830 et 31. abandonné à lui-même, .a tant fait et rt>mporté de si glorieuses victoires, ne pourrc1it, dans les circonstances présentes, manquer ni du dévouement ni des forces nécessaires pour entreprendre et mener à fin une lutte contre le principal et le plus cruel ennemi de la Pologne, de la Pologne, aujourd'hui, nécessaire à I Europe. En conséquence, la Centralisation prépare en ce moment un programme que bientôt elle publiera. Sir J oshua Walmsley, membre radical du Parlement, est apnelé par elle à présider la réunion, et de 11omhre11xamis de la cause polonaise en Angleterre, ainsi que les représentants f'xilés cle tous les peuples opprimés du continent, ont promis leur concours. Parmi eux, 11011psouvons déjà nommer L. KosSUTH et L1mRu-RoLLIN. La réunion aura lieu à St.-1\1 artin's Hall, Lo~g Âcre, -à 7 heures du soir> le 29 Novembre 1854. 1

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