L'H0'1I\JE. --·~-----,.-----~---------'-------------------------__:__---------------------- Ils demeurent tous singuliers en leurs fantaisies. Et toutefois qui wmdra discourir les faits du temps passé, et les annales anciennes, il s'en trouvera peu ou point de ceux, qui voyant leur pays mal mené, et en mauvaises mains, ayant entrepris d'une bonne intention de le d~- livrer, qu'ils n'en soient Yenus à bout. I-farmode, Aristogiton, Trasybule, Brnte lt Vieux, Valère et Dion, comme ils ont vertueusement pensé, l'exécutèrent heureusement. En tel cas quasi jamais à bon vouloir ne défaut la fortune. LA BoETIE. Nous venons de recevoir la lettre sui vau te : Mon cher ami, I:onclres, 5-novembrc 1854. Il faut que l'Europe entière connaisse_ ]a reculade honteuse de Napoléon-le-Petit ddns la question Bonaparte-Soulé. Que M. Soulé me pardonne ce trait-d'union purement grammatical, je ne l'emploie que pour caractériser le conflit soulevé à Calais, par un outrage brutal, - et terminé, prouisoirement, à Saint-Cloud, par une très humble capitulation. - Afin d'apprécier l'abjecte couardise de l'homme du Deux Décembre, on ne doit ignorer aucun détail d'une affaire qui aura un reteatissement européen. Vous savez comment 1:n policier de Calais signifia an ministre des Etats-Unis, l'ordre formel de quitter., sans délai, le territoire impérial. La protestation de M. ~:,onlé fut pleine d'énergie et de dignité. Le commissaire ayant offert à l'ambassadeur américain d'essaver unP, transaction en demandant au gonvernem~nt français, par le télégraphe, des ordres nouveaux, M. Soulé répondit avec une fierté républicc1ine: " Non, Mon- " sieur, je ne reconnais aucun droit de me donner " des ordres, à un gouvernement dépourvu de "sens et de principes. " En apprenant l'insulte faite à son collèg·ue, M. Masson, ambassadeur des Etats de l'Union à Paris, se rendit auprès de M. Drouyn-de-L'lmys, et rbclama de ce ministre décembriste des explications nettes et une prompte réparation. Le Drouyn, louvoyant avec cette hypocrisie familière aux complices du pmjnre sauglant, parla "du mécontement causé à l'empereur N apo- " léon Ill par l'attitude hostile du représentant de "l'Union, - par le congrès d'Ostende, - la dé- " monstration provocante des proscrits retirés à ••New-York, le 22 septembre dernier, - enfin, "par la lettre de M. San<ln!s à la France, lettre . "qne l'empereur traduisit, lui-même, à so·n con- ,, seil avec toutes les agitations d'un~ colère mal •' contenue. '' Peu satisfait de cette réponse louche, 1\1. Masson remit au Drouyn une note qui sommait le g·ouvernement impérial "d'articuler un grief personnel à "M. Soulé, sans quoi, l'outrage ~f•rait considéré " comme fait :rn gouvernement des Etats-Unis; - " et, dans ce cas, M. Masson Dïendrait, immé- " diatement, ses passeports." • Cependant, Lord Clarendon, après un long entretien avec M. Buchanan, écrivait à Bonaparte que l'Angleterre ne le suivra~ pas clans la périlleuse voie où il s'engageait. - " Que fera votre g-ouvernement? avait demandé Lord Clarendon à M. Ilucbauan. - " La seule chose possible: une guerre immédiate , avait répliqué celui-ci. - '' Et vous, - fut-il ajouté par le ministre eet Almanach, formant un volume de denx cents pagf's, petit texte, paraî~ra dans le dernier mois de l'année. Les articles déjà sous presse sont sig·nés : -Victor Hugo, Louis .Blanc, Félix Pyat, Charles anglais, -·- que foriez-vous à la pbcede 1-I. Masson? --· '' Ce q 11efera M. Masson : je réclamerais une "réparation éclatante, etje l'obtiendrais, ou bien, "je prendrais mes passeports," La note remise au gouvernement impérial fot discutée pe11dant ciuq jours; deux conseils de cabinet furent tenus. Le peuple murmurait, la Bourse de Paris s'alarmait, le commerce aux abois entrevoyait son coup de _grâce dans ce coup de t~le, - et les craintes, les alarmes, les murmures s'exaltaient. et grandissaient tellement que M. Bonaparte eot peur. Il pria :M.. Masson, en termes affectueux, de se rendre à la cour impériale. Mais le danger parut si pressant que l'empereur avant l'arrivée de M. Masson, envoya, lui-même, à la Bourse, nne note annonçi:lnt "le parfait arrangement. de !"affaire relative à M. Soulé." Dès ce moment, on put prévoir que toutes les conditions de l'arrangement seraient dictées par le ministre américain. M, Bonaparte essaya d'équivoquer, dit-on, sur les mots : " DISTINGUONS entre l'ambassadeur et l'homme, t>ntre la présence et la résidence," M. Masson 'repoussa vivement ces équivoques impossibles et ces jésuiticiue::) distinctions. Il fot, résolu que" M.. Soulé ~ERAIT IN- ,, VFrE à se rendre en France, quand et comme '' il le voudrait." Dans les débats de cette question, M. Bonaparte avait dit qui' "jamais il n'avait eu la pensée "d'interrompre les relations amicalC's qui existent "si naturellement entre la France et la loyale "Amérique, - mais, que, jusqu'à un certain '.' point. les antécédents de 1.lf. Soulé pouvaient " éueiller L'attention du gouvernement impérial." M. Bonaparte me11t;1it, il meutait suivant sa coutume; - sans les déclarations du cabinet anglais, sans les émotions du commerce parisien, sans les manifestations du mécontentement popi.1laire, il se fût aveuturé dans les chances d'une guerre qu'il prévoyait en insultant u11ambassadeur. Car M. Bonaparte hait et redoute I' Amétique; à tort ou à raison, il est dominé par cette i<lée fixe qqe "!~Amérique, tôt ou tard, contribuera puissam- " ment ù renverser le trône impérial.'' Quoiqu'il en soit, en parlant des antécédents de .1..H. Soulé, il a provoqué, assure-t-on, la susceptibilité légitime de cet ambassadeur. Je crois savoir qu'avant de traverser la France, M. Sou_lé a édit une lettre dont l'austère langage sera soumis au despote-iusulteur; si je suis bien informé, cette lettre est une rude leçon iufligée à notre bourreau; elle restera annexee au dossier officiel; elle constate la .reculade impériale; - Mr Soulé y rappelle ses antécédents avec 1111 juste orgueil, et ies oi-ipose à ceux de son adversaire imprudent. Certes, M. Soulé a beau jeu; - aussi dit-on qu'il en profite bravement; jamais ·fla:;ellations nïmprimèreI1t de plus profondes ni de plus saignantes flétrissures à des épaules criminelles. Peut-être serai-je assez heureux ponr saisir, quelque part, i11<liscrè.ement, le messag-e flagellateur; je pousserai J':ndiscrétionjnsqu'au bout, en vous envoyant ces pages brûlantes et vengeresses. En attendant, consignez dans vos annales <le ces jours néfastes, le nouveau témoignage du bas caractère de Napoléon III. Lâche et rampant avec les forts, il se venge de ses rampements et de ses lâchetés, en imposant D IL Ribeyrolles, V. Hugo fils, A. Vacquerie, Colonel Pianciani, Colo11el Teleki, A. Ruge, Cahaigne, Faure, Bi,rnchi, Be1jeau. Duverdier,Karcher, etc. Les libraires et les _citoyens qui s'adresseront, aux faibles ses volontés ou arrogantes ou peureuses. Dans un pays voisin, il trouve des s~rnmissions déplorables et faciles ; ses menaces ou ses promesses y créent <les Laubardemont et cles Marchang·y. Ma prochaiue lettre vous en fournira la preuve. Salut fraternel, Hippolyte MAGE~. Le Times - et beanco1;p d'antres journaux anglais - ont essayé d'atténuer l'effet produit par l'affaire-Soulé, en insultant l'ambassadeur -américain et s'at.tc1qnant à ses opinions démocratiques. i\1 ais, tandis que le correspondant parisien du Times lui écrit que le gouvernement français ne cédera pas, le Times an11on~e que " les promptes et franches réclamations de M. Masson ont été reçues courtoisement et amicalement, que des explications mutuelles ont été échangées, et que M. Soulé a été i1,1:ité à traverser la France; le ton et la eonduite du gouvernement français auraient été des plus convenables (.grat{f11in,r;) pour les Et.1ts-U ois. '' Le 'Times et ses confrères out donc prodigué en pur(' perte l'insulte au Républicain et fa flatterie à !'Empereur. Le Leader dit, à ce sujet : " Sa Majesté de France semble subir la mauvaise influence de succès trop soudailis: il commet des bêtises ( bl-unders ). Les Ang-lais, qui commençaie11t à croire à son infaillibilité, ont été récemment choqués par son décret contre l'emploi <lPsgrains dans les distilleries, par sa lettre étour- _die (/oose) à la veuve St.-Arnaud, et par ses p~rsécntions contre la presse infortunée de tous pays, car il lie permet qn'anx feuilles fü.1tt.eusesde passer ses frontièfes. - L'impression pro<luite p:1r ces actes récents ne rendait g-uères la Nation désireuse de le voir à \iVinclsor. i\1ais, non content d'outrager l'opinion publique de l'Angleterre, il a compris dans sa méprisante indifférence tou!e la race ang-losaxoune, et il a osé insulter v=-s Eti:lts-Uuis en refusant à M. Soulé de traverser la France. " Les Anglais, eux-mêrnes, ont consi<léré cet acte comme une grande folie; et nous apprenons avec plaisir que Lord Clarendon a eu le courage et le bon sens de condamner ce procédé. Lord Clarendon, sans se laisser intimider par la nécessité de se concilier no1re grand allié, a déclaré q11'il ne sympathisait nullement avec le gouvernt>me11tfrauçais à cet égard, et que le gouvernement anglais ne prendrait aucune part clans la discussion quelles qu'en fussent les conséquences. " La folie de la couduite du gouvernement impérial a été suivie d'une antre folie; on a tenté d'interdire toute connaissance de l\iffaire i't la France. Les journaux, silencienseme11t avertis, se sont tus. Qu'en est-il résulté'? Tout Paris s'est occupé <lecette affaire: M. Soulé avait comploté une Révolution avec Ledru Rollin, et -vuyag-eait comme agent accrédité des Réfugiés, avec l'au- • torisatiuu des Etats-Unis. " ........ M. Masson aurait dit au gouverne- " ment français: "Nous autres, Américaius, nous " ne comprenons rien aux manières Européennes. "Vous nous avez offern,és: présentez des excuses, " ouvrez la France à 1110nami et collègue, ou je "quitte Paris, et mon g-onvernetnent rompra ses "n'lations avec vous." En somme, l'Empire a reculé devant un8 guerre · contre la République américaine; mais il pardonnera difficilement aux Anglais leur refus de le secouder c\ I'Occide11t tandis qu'il est leur fidèle allié en Orient. 1855. di:lllSle .mois~ ~ la ;Lp>rairie :f:.!niverselle de Jerse~, 19, Do1set :-Stieet, Sarnt-Heher, recevront, aussitôt ['Almanach parn, selon leurs demandes. PRIX :.1 SHILLING (1 fr. 25 c.). GUTEL PROSCRIT DU 2 DÉCEM!lRE, a le triple av:mtage d'unir l'élégance, la légerté et 1n•ott,§§eu1· de f!ouaie la solidité. 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