-SCIENCE.- ' -SOLIDARrrÉ.- JOURNALDELADEJ\!IOCRA1 1IE UNIVERSELLE. Ne 49. - MERCREDI, 1er NOVEMBRE J 854. Ce J ou1•11al 11a1.•ait une Cois ,~a•• se111ai11e. Toutes lettres et correspondances <loivent être affranchies et dressées au bureau de l' Imprimerie Universelle à St-Hélier AVIS A U X A B o· N N É S . Nous prévenons les personnes qui voudraient souscrire ou renouveler leur abonnem1·nt au journal l'Homme, soit pour trois mois, soit pour six mois, soit pour la deuxième année tout entière, qn'elles sont instamment priées de s'acquitter· sans reford entre les mains de MM. les Agents chez lesquels le renouvellement ou l'abonnement nouveau se contracte, ou bien de l'envoyer directement à l'administration du journal, à SaintHélier (île de Jersey), 19, Dorset Street. - Da11sce dernier cas, il suffira d'adresser soit un mandat sur la poste, ou un billet de change snr un des banquiers de Londres, au nom cle M. Zeno SwIETOSLA WSKI. On trouvera chez MM. les agents du journal ou à l'Imprimerie universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, les numéros qui rnanqueraie11t ai.;ix personnes f Lisant collec-. tian de l'HOMME, à raison de 3 penre (G sous) l'exemplaire pris séparément. Quant aux personnes, au contraire, qui 'désireraient avoir tous les numéros qui ont .paru jusqu'à ce jour, elles peuvent se les procurer aux mêmes conditions d'abonnements qui se trouvent indiquées, ponr -chaque pays, en tête de notre jonrnal. LA DERNIEREGUERRE. r. Nous voulonc; substituer l'icU:e à la force, la prenve à la violence, la logique au sabre,· et c'est pourquoi nous n'avons que des anathèmes pour tous les gouvernements personnels, qu'ils s'appellent Empires, Dietatures ou Monarchies. Le despotisme pille et tue, dévaste et brise, comme un vent aveugle. Il peuple les villes de morts, les citadelles de captifs, les chemins de proscrits ; il coupe les têtes sur les échafauds, il rase les monuments qui l'acc,,sent. il fait la guerre aux pierres, comme aux hommes : il est la cor<le et le sabre, la ~·uillotine et la roue ; c'est CaïnCésar. Mais les dévastations, les supplices, les assassinats, les tourments et les agonies ne sont point sc·s crime~ les plus abominables; ce n'est point le monument, ce n'est pas la pierre, ce n'est pas le cadavre qui crie le plus haut coutre lui, vers le ciel; c'est la conscience humaine violée comme un temple ouvert, humiliée, suppliciée dans sa foi, dans sa liberté, dans so11honneur. Que des milliers de captifs se tordent et pleurent sur la dalle nue des eachots-tombes; que des caravanes d'exilés courent la terre sous la guenille,. sans travail et sans pain ; que des groupes de martyrs tombent décapités sur les grandes places et soient traînés au charnier, cela, certes, doit épouvanter la terre et faire l'histoire implacable; mais toutes ces ruines humaines, membres rompus, têtes au panier, captifs aux fers, proscrits ~rrants, toutes ces ruines du sancrdisparaissent sous la génération qui monte, fleu~ du lendemain, moisson nouvelle, et la vie couvre la mort ! Ce qui ne revient pas tant que la force dure, c'est la tribune tombée, c'est la liberté morte, c'est l'idée muselée, c'est le livre impossible, c'est l'esprit, c'est la conscience humaine, c'est l'âme publique condamnée à la mort du silence et de la nuit qui est la grande misère ! Et, ce n'est pas la tradition, seulement, ce n'est pas la vie successive. qui est interrompue, g-ênée, (Jersey), 19, Dorset Street.-Les manuscrits déposés ne seront I Ar-or.ETER_R~ ET Cor.o:-in:i;: pas rendus. - ON s'ABONNE: A Jersey, 19, Dor~et street. - AI U_n an,_8 shillings ou 10 francs. Londres, chez M. Zmichowski, 28, Greek-street, Soho Square.-A Six moi~, 4 sh. ou -5 fr. Genève (Suisse), chez .M. C?rsa_t, libraire, ru~ CJ:uillaume-Tel), ~ , Trois mois, 2 sh. ou ~ fr. 50 c. PuUit L'ÉTRANOE!t : Un an, 12 fr. 50. Six moi8, 6 fr. 25. Trois mois, 3 fr. 50 c. Belgique, chez tous les libraires. - .A 1lladnd, chez Casn111r CHAQUE NUMERO: '.i'@u11!Jes abonn1e1i1ens lie 1ui&ent d'a,,a1u:e. Monnier, libraire. 3 pence ou ü sous. mutilée, c'est le caractère, le grand caractère humain qui s'amoindrit, s'efface et se perd dans la servitude. Les âmes s'affaissent, les intérêts se prosternent, la lèvre se fait conrtisane., et les plus braves viven· à l'écart, muets, impassibles, marbres-statues. Ah! voilà les deux grands crimes de la tyrannie -le cœur lâche et la vérité morte. Nous pourrions, faisant l'aumône au crime, taire nos tomhes, nos misères, nos larmes, nos douleurs, uos vengeances: serviteurs de passnge nous savons qu'on peut nous accabler et que la mêlée des révolutions dévore comme la bataille; mais le droit cles idées qui est toute la civilisation, et, le droit des consci1:;nces qui est tout l'honneur hnmaiu, nous ne pouvons les oublier sous peine de hau:e tnihison contre la vie génén1le, successive et permaneute, contre la grande majE:sté qui va de i'atô:ne à la science dernière, à Dieu ! Voilà pourquoi nous maudissons la force qui tue les âmes comme les corps, la force qui est mère de la corrnption et qui fait la nuit. "Rendez la lumière, disait Ajax, et que tout !'Olympe s'écroule wr moi !" C'est aussi la parol.e de la llévolution. II. Les hommes du droit qui comhattf'nt la force ne ·sauraient aimer la guerre, jeu stupide et sauvage, où le hasard distribue les victoires, où la terre qui n'appelle que le soleil ne boit que du sang, où la mort écrit les tablettes de la justice, et duquel on ne sort que pour tomber dans les tristes servitudes de lu gloire. La guerre est une des formes les plus bestiales, les plus monstrueuses de la fort;e, Pt dans peu l'humanité entrant dans la pleine lumière ne verra dans nos grandes batailles que <l€s folies bêtes et sanglantes. Nous tous qui avons en~eVLt la belle aurore des civilisations libres uous détestons la guerre, comme une violence, comme u11e corruption, comme un sacrilége contre la vie et snrtout contre l'esprit de vie. Nous ne cro,vons pas qu'on ait besoin de l'engrais humain, pour que la terre de l'avenir soit féconde, et-nous maudissons ces g'uerres là, surtout, où les peuples esclaves sont tra111éscomnfe à l'abattoir, pour une querelle de prince, pour uu caprice de courtisane, pour une rancune <l'orgueil blessé, pour un lot de terre, pour un éventuil, pour une clef, pour un tombeau. Ceux qui dise11tque les nations se relèvent dans ces combats fratricides oublient, sans doute, que les victoires sont toujours le bénéfice du priuce ou des chefa, et que le peuple qui triomphe a, par delà les frontières, des peuples-frères humiliés et spoliés qui se souviennent! N'est-ce pas là, pourtant, notre histoire d'hier? Non, plus de guerres impériales ou royales, plus de ces guerres qui créent les Césars, qui appellent les invasions-représailles et qui laissent entre les nations la grande haine <les siècles. La phililsophie les condamne, la politique les proscrit, et l'ave11ir qui a d'autres batailles à livrer, celles de la science, l'avenir en a bien assez de ses problèmes, sans qu'on l'encombre de rancunes héréditaires et de. cadavrf's. La seule guerre à ouvrir, à poursuivre énergiquement, à conduire avec toutes les saint1.s frénésies <le la foi,.c'est la Révolution: - la Révolution à Paris, la Révolution à Vienne, la Révolution à •Varsovie, à Berlin, à Rome, voilà la grande cause à servir, et pour cette œuvre icpmense, tout est de droit, tout est justice, depuis l'arme hélas! bien rouillée des vieux temps, jusqu'à l'énergique assaut de uos démocraties militantes. Quand un peuple aura secoué le joug, - Italie, France, Allemagne ou Pologne, - que tous les autres s'agitent, que les saintes fédérations éclatent, qu'on èrée les diversions qui sauvent, et que la bataille soit une et multiple; les gouvernements crouleront. Ceci ne sera pas l~ guerre, mais une chasse aux malfaiteur~: t;e sera la Justice, ce sera la Révo-. lntion. Et quand l'Europe sera libre, tous les glaives iront au fourreau, comme tous les chevalets au bûcher : ce sera l'heure des idées ! Charles R1 BEYROLLHS. Nous lisons dans le Times: Le gouvernement fomçuis vient de prendre une mesure très extraor<lina:re quoique justifiablr, en refusant de permettre à M. Soulé, l'ambassadeur des Etats-Unis à Madricl, de traverser le territoire <le l'emi)ire français. On nous apprend que ce ,r;entleman s'est exprimé à ce sujet en termes très forts à son retour à Londres, après avoir inutile. ment. tJ:)nté de contÎniH:.'rson voyage à travers la France, soit par Calais, soit par Boulogne; et l'affront personnel fait à NI. Routé aurait été regardé comme u11e affaire de politique internatiouale par M. ~Iassor!, ambassadeur à Paris, et par M. Be11ha11an,amhassa<le11rà Londres." Le Times rappelle ensuite la carrière politique de M. Soule, citoyen français, proscrit politique., réfugié en Amérique, puis citoyen des EtatsU nis, membre de la Chambre des représentants-. et enfin nommé chargé d'aifoires à Madrid par le président Pierce. Le Times reproche à M. Sou lé sa querelle avec le Duc d'Albe, beau-frère de l'empereur Napoléon; son duel avec M. Turgot, l'ambassadeur fraflç,ii~; ses liaisons "avec les chefs révolutionnaires de divers pays;" enfin le la11gag-einsultant tenu par I ui, dans le Midi de la France il y a quelques temps, sur le compte de [empereur. Le Tùnes exprime la crainte de voir les Représentants des E1 ats-Unis <lonuer à cette affaire" une importaucP qu'elle ~•a pas, demander des explications et même une réparation de torts" que le g-ouvernerneut français "a droit de refuser. " Le 'Times engage enfin 1\-111;:I, Benhanan et Masson à ne pas recourir à des mesures violentes,. et à ne pas changer cette off aire privée en une cause de dispute entre deux puissants Etats." Ainsi, la plus grave des insultes qu'on puisse commettre contre un pays, c'est une aj/ain de pen d'importance!'- Que dirait le 'Times si un am- • bassadem anglais avait subi un pareil affront, affront qn'on ne réserve qu'aux malfaiteurs'? - Voici le contre-voison que nous trouvons dans la feuille radicale rédigée par M. Reynolds : " L' entréf' <lu territoire français a été refusée à M. Seulé. Cela peut entraîner la chO.te de l'infàme autPur du Coup d'Etat- plus que toutes ses autres folies et iniquités mises ensemble. Quelque grande que soit la soumission des Français, ou la tbtt,~rie des Anglais pour l'impérial mécréant, les Amé.-1célinsne permettront pas qu'on les insulte dans la personne de lem représentant. Depuis son arrivée en Europe, M. Soulé a été le but de la calomme, de l'insulte et des vitupérations des sou- . verains européens et de leurs salariés dans la presse. Le seul etimparclo!Jnahle crime de M. Soulé, c'est d'être un démocrate ferme, ardent dans sa haine de l'oppression royale et impériale, désireux surtout <l'étendre aux autres peuples les hienfaits de la Constitution de son pays ........ Le beau frère de M. Louis Napoléon a été traité par M. Soulé comme il devait l'être; et si l'autocrate de France est assez fou pour provoquer l'Amérique., la défaite de son ambassadeur par l'envoyé républicain nous est un sCtrprésage de la défaite et de la ruine qui accableront le sanguinaire pm·venu qui tvrannise aujourd'hui la France. Quant à une alliance de l'Angleterre et de .la France contre l'Amérique, 'nos gouvernants lu désireraient p'1'ut-être, mais n'osuortt jeunais la -fontet. ''
CORRESPONDANCEPARISIENNE. 27 Octobre '1854. Yingt mille francs de pension à Madame St.-Arnauù qui avait encaissé ùéjà les gras bénéfice:. <lu•Coup•ù' Etat, en Décembre, plus ics riches primes de chemins de fer payées au granJ assassin <les Boulevarts par l'agiotage reconnaissant et prosterné, - plus 300 mille francs donnés en <lot à la fille ainée de cet illustre maison, petit cadeau d~ sa Majesté III qui puise à pleines mains dans l'escarcelle de la France ! Les femmes, les mères, les filles-ouvrières, dans nos départements du Centre et du Midi, grignotent chaque jour, pour vivre, quelques maigres châtaignes de l'an dernier. Le maïs manque, même le pain de seigle mêlé d'avoine, et sur le budget, trésor commun qu'alimentent les rudes labeurs des champs, on prélève des pensions de vingt mille francs pour les douairiêres du crime, déjà riches à millions! Tant mieux, car \;ous ne sauriez croire cornbien tous ces gaspillages, (et celui-ci n'est qu'une vétille,) avancent rapidement l'édncation,du peuple. Que les coupe-jarrets <leDécembre aillent lui parler aujourd'hui des 25 francs parlementaires! Je vous ai dit, dans ma dernière lettre, que le trésor vide appelait emprunt, le budget faisant défaut, et que Bonaparte avait arrêté le grand projet d'une circulation forcée portaut valeur de 850 millions. Eh bien! la planche aux assignats impériaux est <léjà prète. Les quelques ministres qui, sans trop combattre, discutaient la mesure, se sont inclinés devant la volonté suprême, et la roue aux écus va tourner. - Il s'agit de pourvoir au présent, a dit Bonaparte; nous avons sur les bras la disette et la guerre. Quand demain vienrl.ra, nous songerons à demain.- Mais le créùit va souffrir ; mais les transactions et les entreprises s'arrêteront clcvant le papier-monnaie; mais le gouvernement et la société succcmbent déjà, l'un sous la tlette, l'antre sous l'hypothèque; mais le déficit creusant, cn·usant toujours, la Banqueroute est fatale! - Il faut Yivre:, messieurs les bourgeois, et comme disait Louis XV, après nous le déluge! Autre embarras, et qui ne serait pas moins grave que la guerre d'Orient ou la Banqueroute. On dit, dans les salons de Paris, les journaux se taisant par ordre, qu'un sous-préfet de Louis BonJparte aurait interdit le passage libre à travers la France, à :M:. Soulé, ambassadeur <les Etats-Unis en Espagne. L'ordre de réembarquement immédiat et sans phrases lui aurait été notifié par ce fonctionnaire: en sous-prdre, et cela de tel1e façon qu'il y aurait eu, contre le représentant américain, me11ace de violence et de genda,rmerie. Je ne'puis vous certifier le fait, le monde officiel et ses paperasses m'étant fermés : mais la chronique est généralement répar1due, et je la crois fondée, connaissant l'hommechef et ses rancunes. M. SoulP, d'abord, est français ; il représente avec honneur une république : - premier crime !-.e:i second lieu, M. Soulé a rudement châtié en Espagne l'insolence ile l'ambassadeur impérialiste Turgot et les petits airs princiers de M. le duc d'Albe, frère de l'épouse Eugénie. Enfin M. Soulé, fonctionnaire d'un état libre, a publiquement acclamé la révolution espagnole -qui a chassé Christine, en attendant mieux, ... et, par toutes ces considération~ il ne pouvait avoir libre passage à travers la France fles Bonaparte. Mais si les Etats-Unis prennent fait et cause sur le rapport de leur ambassadeur, (rapport déjà parti) ! ma,is si la guerre s'engage de ce côté ...... mais si l'Amérique oublie seule'!l}ent d'envoyer ses grains à la France en disette et ses cotons à 1'Angleterre ? Les orages arrivent! XXX. Le premier Bonaparte avait ses déportés, ses transportés, ses proscrits, ses captifs, comme son digne neveu, le fils d'Hortense, et, dans cette phalange lien moins nombreuse et persécutée que la nôtre, quelques-uns, comme nous, faisaient la guerre au crime couronné. Voici quelques réflexions de Benjamin Constant, l'exilé de Genève, sur l'usurpation, le despotisme et l'homme du premier Brumaire; elles valent la peine d'être rappelées, et, parfois, il est bon de laisser parler Ies morts. ( 1) NAPOLEON-LE-GRAND. :En pensant aux usurpateurs fameux que l'on nous vante de siècle en siècle, une seule chose me semble admirable, c'est l'admiration qu'on a pour eux. César, et eet Octave qu'on appelle Auguste, sont des modèles en re genre ; ils commencèrent par la proscription de tout ce qu'il y avait d'éminent à Rome, ils poursuivirent par la dégradation de tout ce qui restait de nobles, i~s :finirent (1) Extr~it d'une petite brochure belge, publiée pM notre ami Poupart, et où s~ trouvent, condensés et liés, lc,s meilleurs fragments cle La Boëtie, d'A.lficri et de Benjamin Constant. Comme dit l'~ditcur : C'e:;t de la moëlle 'de lion. par léguer nu monae Vitellius, Domitien, H&lîogaùale, et les Vandales ot les Goths. Un modèle plus remarquable ,encore, parce qu'il est plus près de nous, parce qu'il est apparu, non à une époque <le d6cadence, mais immédiatement a,pr~s une rénovation politique et sociale, c'est Napoléon le Grand. Seul, il a entrepris de ,défaire l'œuvre <le tout un peuple et ile repousser 1e temps en arrière, - comme sïl 11'était pas évident que le .temps 11'avance que parce que l'espace est rempli derrière lui ! Ce génie insulaire, égoïste, séparé des hommes par son égoïsme, comme une île est séparée <lu continent par la mer, ne comprenait de rapports avec eux, de même que l'ile avec le continent, que par la sujétion ou la domination; par la sujétion, si l'ile est faible ; par la domination, si elle est forte. Ne pouvant s'unir et se confondre avec ce qui n'est pas elle, il faut <1u'elle subisse le joug ou qu'elle l'impose. Tel était Napoléon; né à une époque de calme, livré à sa faiblesse personnelle, il n'eût été qu'un misanthrope, déclamant dans quelque retraite obscure contre la société, et lui payant avec humeur ses contributions. Né à une époque de bouleversement général et de fermentation universelle qui le portait des bas fonds à la surface du bouillonnement populaire , il devait être conquérant et despote ; il le fut. Jamais il 11esongea qu'à lui; sa vie entière le prouve. Il sert tour à tour tous les principes, toutes les forces prépondérantes, et les abandonne ùès qu'il les voit s'affaiss~r ou perdre du terrain. Son ambition 11e considère les choses, les événements, les situations que comme les degrés de l'échelle qui doit le faire monter au pouvoir. Il mérite la mort comme déserteur, comme meurtrier, comme violateur de la représentation nationale; mais comme il déserte à propos, qu'il violente à propos, qu'il tue à propos, c'est-à-dire quand il n'y a pas de danger à le faire, au lieu du supplice, c'est le trône qu'il obtient. Son égoïsme, qui voulait annuler tout ce qui n'était pas lui ou n'était pas à lui, fut la cause de sa chute, chute méritée à laqueile l'humanité applaudit; mais il fut aussi la cause de l'avilissement, <le l'épuisement, de l'amoindrissement de la France que son funeste règne laissa meurtrie, rninée, corrompue, abêtie, sans commerce, sans crédit, sans marine, sans littérature. Après tout ce fracas de bataiiles, tout ce sang répandu, tout cet éblouissement de gloire stérile, la };,rance vaincue perdait les frontières de la République et même celles de l'ancienne monarchie ! ...................................... . ..................................................................... On abuse les hommes quand on leur dit: " L'intérH du maitre est d'accord avec le vôtre. Tenez-vous tranquilles ; l'arbitraire ne vous atteindra pas. Il ne frappe que les imprudents qui le provoquent. Celui qui se résigne et se tait, se trouve partout à l'abii. '' Rassuré par ce vain sophisme, ce n'est pas contre les oppresseurs qu'on s'élève, c'est aux opprimés qu'on che:rche des torts. Nul ne sait être courageux, m~me par prudence. On ouvre à la tyrannie un libre passage, se flattant d'être ménagé. Mais quand l'arbitraire est toléré, il se dissémine de manière que le citoyen le plus inconnu peut tout à coup le rencontrer armé contre lui., Quelles que soient les espérances des âmes pusillanimes, heureusement, pour la moralité de l'espèce humaine, il ne suffit pas de se tenir à l'écart et de hisser frapper les autres. Mille liens nous unissent à nos semblables, et l'égoïsme le plus inquiet ne parvient pas à les briser tOU\, Vous vous croyez invulnérable dans votre obscurité volontaire, mais vous avez un fils,, la jeunesse l'entraîne ; un frère moins prudent que vous se permet un murmure; un ancien ennemi, qu'autrefois Yous avez blessé, a su conquérir quelqu'.influence. Que ferez-vous alors ? après avoir, avec amertume, blàm6 toute réclamation, rejeté toute plainte, vous plaindrez-vous à votre tour? Vous êtes condamné d'avance, et par rntre conscience, et par cette opinion publique avilie que vous avez contribué vous-même à former. Céderez-vous sans résistance? mais vous permettra-t-on de céder? n'écarterat-on pas, ne poursuivra-t-on point un objet importun, monument d'une injustice ? Des innocents ont disparu, vous les avez jugés coupables ? vous avez donc frayé la route où vous marchez à votre tour ......................... . Il n'est point vrai qu'aujourd'hui, plus qu'autrefois, l'homme soit disposé à se résigner au despotisme. Qu'une nation fatiguée de convulsions douloureuses, ou troublée par la confusion des idées discordantes qui se heurtent dans le chaos, ou effrayée de périls imaginaires habilement évoqués par des voix intéressées à l'entraver clans sa marche progressive, s'asso11pisse un instant sous la tyrannie, cette stupeur passagère ne peut ètre prise pour un état stable. Ceux qui disent qu'ils veulent le despotisme, disent qu'ils veulent être opprimés ou 11u'ils veulent être oppresseurs. Dans le premier cas, ils ne s'entendent pas; dans le second, ils ne veulent pas qu'on les entende. Voulez-vous juger du despotisme pour les différentes classes? Pour les hommes éclairés, pensez à la mort de -Traséas, de Sénèque; pour le peuple, à l'incendie de Rome, à la dévastation des provinces ; pour le maître même, à la mort de Néron, à celle de Vitellius. Ceux qui indiquent à l'usurpation le despotisme comme une ressource assnrée, nous entretiennE>nt perpétuellement du désir, du varn des peuples, et de leur amour pour un pouvoir sans boriies qui les comprime,' les enchaine, les préserve de leurs proprrs erreurs, et les empêche de se faire <lumal, sauf à lui en faire lui-même et lui seul. On dirait-qu'il suffit de proclamer bien franchement que ce n'est pas au nom de la liberté qu'on nous foule aux pieds, pour que uous nous laissions fonler aux pieds avec joie. J'ai vouln réfuter ces assertions absurdes ou perfides, et montrer quel abus de mots leur a servi de base. Il est curieux de contempler la succession des principaux actes arbitraires qni ont marqué les quatre premières années du gou\·ernement d~ Napoléon, dep,üs l'usurpatio1t à Saint-Cloud, usurpation qne !\Europe a excusée, parce qu'elle la croyait nécessaire, mais qui n'~st venue que lorsque les troubles intérieurs c1u'elle :,,'est fait un mérite d'apaiser, aYaient cessé par le seul usage du pouvoir constitutionnel. Voyez d'abord immédintement après cette usurpation, la drportation sans jugement de trente à quarant"e citoyens, ensuite une autre déportation de cent trente, qu'on a envoyés périr sur les côtes d'Afrique; puis l'établissement des tribunaux spéciaux, tont en laissant subsister les commissions militaires; puis l'élimination du tribunat, et 1a des' ruction de ce qui restait du système représ1·nta'tif, puis la proscr:ption de Moreau, le meurtre du <lue d'Enghien, l'assassinat de Pichegru, etc. Je ne parle pas des actes partiels, qui sont innombrables. Remarquez que ces anslées ~•euveut être considérées comme les plus paisibles de •ce gouvernement, -et -qu'il avait l'int~rêt le plus pressant à se donner toutes les appaTences de la régularité. Il faut que l'usurpation et le despotisme soient condamnés par leur nature à <les mesures pareilles, puisque cet intérêt manifeste n'a pn en préserver un usurpateur très .usé, très calme, malgré cles foreurs qui ne sont que <lesmoye11s.; -assez spirituel, si l'on appelle esprit la connaissance de la ,partie ignoble du cœur, indifférent au bien et nu mal, et qui, clans son impartialité, aurait peutêtre préféré le premier comme plus sûr; enfin, qui avait étudié tous les principes de la tyrannie, et ùont l'amourpropre eat été flatté de déploy.er une sorte <lemodération comme preuve <le dextérité! ........ . Etouffer dans le sang l'opinion mécontente, est la maxime favorite de certains profonds politiques. Mais on n'étouffe pas l'opinion : le sang coule, mais elle surnage, revient à la charge et triomphe. Plus elle est comprimée, plus elle est terrible : elle pénètre dans les esprits avec l'air qu'on respire ; elle devient le sentiment haLituel, l'idée fixe de chacun; l'on ne se rassemble pas pour conspirer, mais tous ceux qui se rencontrent conspirent. Quelqu'avili que l'extérieur d'une nation nous paraisse, les affections généreuses se réfugieront toujours dans quelques âmes solitaires, elles fermenteront en silence. Ancnn siècle ne sera jamais tellement déshérité par le ciel, qu'il présente le genre humain tout entier tel qu'il le faudrait pour le despotii-me. La haine de l'oppression s'est transmise cl'âge en âge. L'avenir ne trahira pas cette belle cause l 1.-\. FRANCE ET LA RÉYOLUTTON. LA RÉVOLUTION DE Ii89. - L'E1IPIRE ET LA RESTAURATION. Je voudrais me faire bien comprendre du lecteur. Pour remplir la tâche que je me suis imposée, j'aurais pu me contenter <l'exposer la situation de la France rlans le moment actuel, dans l'heure présente. Mais c'eut été là une méthode étroite, et par -conséqnent fausse. La situation actuelle de la France n'est qu'une transition entre une situation passée et une situation future. Commer1t, dès lors, arriver à connaitre cette situation ? Se parquer dans un coin du temps, c'est risquer de se tromper, que dis-je? c'est se tromper à coup sûr. Car, clans ce coin du temps, on n'aperçoit que quelques phénomènes; et, puisqu'il n'est point donné à l'homme de pénétrer directemlmt la. nature intime des choses, il est évident qu'il ne peut y parvenir que par l'observation dn plus grand nombre possible de phénomènes et de leur succession. Ces courtes considérations me paraissent suffire pour l'explication et la justification de la marche que j'entends suivre dans ces études. Mais il y a pl11s. A supposer que nous sachions bien quelle est la situation présente de r-a France, quelle a été sa situation p1ssée, au moins immédiate, nous ne saurions pas pour cela la France. Voici pourquoi. Toute nation - véritablement nation - est animée d'un esprit propre et déterminé, joue un rôle propre et déterminé, tend à un but propre et déterminé, par lesquels elle se différencie des autres nations. Cette propositior1, vraie à priori et philosophiquement, se trouve eu outre confirmée par le corps entier de l'histoire. Il suffit de jeter un coup d'œil sur les. annales du genre humain pour s'en assurer. Est-ce qu'il n'est pas visible, en ~ffet, pour nous tenir à l'antiquité, que l'Inde, l'Egypte, la Grèce, Rome, douées d'aptitudes diverse:;, ont en même temps rempli des mi~sions diverses, successh·ement supérieur~s les unes aux autres, avançant successivement la civilisation générale, et <levnnt finalcme11t aboutir à 1~
I réalisation de l'unité matérielle des nations, condition nécessaire pour la propagation et le triomphe de l'unité morale que le Christianisme a apportée au monde? Et ce que nous venons de sign~ler dans l'anti~~1_ité, nou~ pourrions le signaler dan~ l ère modern:. S 11 en ~st ainsi, pour arriver à connaitre la France,. il nous :st. mdispensable de savoir quel est son esprit, sa mission, son but. Tout c<:la a été mis en lumière. Maintenant examinons les faits. Grâce à ces prémisses, ils seront pour nous clairs et très intelligibles. Jamais Révolution n'a été plus agitée, plus tourmentée, n'a eu plus à lutter, plus à combattre que la Révolution de 1789. Elle a eu sur les bras et la moitié de la France et l'Europe tout entière; si l'on ajoute à cela les divisions, les compétitions des partis, les passions <leshommes, bonnes ou mauvaises, so11levéesjusque dans leur derni~re profoncléur les intérêts contraires se heurtant les uns contre les ' I' autres dans des luttes acharnées et suprêmes, on aura une idée approximative, quoiqu'imparfaite, des efforts qu'elle a eu à faire, des forces qu'elle a eu à déployer. Et cependant elle est sortie victorieuse de la tempête. D'après certains écrivains, le succès de la Révolution n'est dil qu'aux fan tes de ses ennemis. Suivant enx, con\>ocation <les EtatsGénéraux, hésitation, variation de conduite, faiblesse en présence des premiers acte_s de l'Assemblée nationale ~~ en face <le l'émeute, ce seraient les fautes de la monarclne française ; défaut d'accoi:d, de concert, insuffisance et mauvaise combinaison des moyens, ce seraient celles des monarchies européennes. Raisons puérile~ et vaines. La Révolution cle 17S!) n'a triomphé que parce qu'elle devait triompher. Et elle devait triompher, parce qne, d'une part, elle était le clroit, - tout à la fois l'application de la morale évangélique et de la. philosophie; et que, d'une autre part, elle était la résultante et le complément de la c.ivili-sation a11tér.ieure de la France. Ces principP.s <le liberté et d'égalité qu',elle a proclamés, qu'elle a inscrits sur ses_drape~ux et _ses monumeuts, qu'elle a· réalisés dans ses lois, ne sont-ils pas en etfct des conséquences des dogmes chrétiens de l'unité morale du genre humain, de la fraternité et rlu dévouement? Cette conciliation qu'elle a voulue de la puissance sociale et cle l'indépendance individuelle, de l'autorité et de h liberté, n'est-ce pas ce qu'avaient rêv~ ponr le bonheur <lu genre h11main les pe.nseurs et les philosop'.1es_? E~ e1lfli~, si le passé de la Fra?ce a un. sens, une s1gn1ficat1,on, _il est évident qu'après 1affranclussement «es serfs, l œbolition de la féorlalité, la fondation de l'unité nationale et de l'unité de langue, d.evait venir la fondation de l'unité sooiale c,'cst-à-clire l'égalisati0n derni&e et complète cles membres de la commirna11té française. Légitime et philosophiquement et historiquement, l_aRévolution devait être invincible. Elle l'a été en effet. Rien n'a pu la surmonter. Et elle s'est faite chair et os; et elle est pleine de vie et de force; et l'avenir est à elle. Sous la royauté constitutionnelle de Louis XVI et sous la République, la Révolution avait surtout agi sur elle-rnêm~; elle avait' peu rayonné au dehors. Cependant, par cela même qu'elle est la vérité et le droit, 1~ Révolution française n'-est point égoïste, elle est essent1clleme11t humanitaire; et, d'un autre côté, elle est -poussée par J1intérêt de sa conserl/ation à s'attacher les peuples étrangers pa-r l'identité des idées _et. des _insti_tutions. Ac~omplir cette: œnvre, ce fut la m1ss1-0n lustonque et prov1dentiellr. échue à Napoléon. . Il en est qui disent que le peuple français n~est point fait pour la liberté, et qu'il doit être mené par une baguette de fer. Blasphème abominable! Comment ! Ce peuple qui, depujs prè~ de ~eux cen~s ans est un fo'!er de lumière, ce peuple qui a fait révolut10n sur révolution au nom de la liber té, ne serait pas fait pour jouir de cette sainte et douce chose! Pareille affirmation n'est rien moins qu'un véritable non-sens. Le ~eu~lc français, c'est le soldat de la liberté : toute sou h1sto1re le dêmoutre. A certaines époques, il est vrai, il a consenti ~ ce que la statue de la liberté .fût voilée : ainsi, par ex~mple, pendant la Convention et sous l'Empire. Mais cr_éées par les circon~tances politiques du temps, ces deux dictatures devaient être essentiellement momentanées et cesser avec les circonstances qui les avaient produites; et c'est pour aYoirméconnu cette condition de lenr existence, qu'ell~s ont fi.ni l'une et l'autre par une catastrophe. A l'avènement du consulat et de l'Empire, chflcun sen - tait cette situation morale. Bonaparte est nommé consul pour dix ans, 1: 8 Mai l ~92. " ~l _eût voul~, dit-il, ter- " miner à la paix sa carriere politique. ~ais _le_Sénat a "jugé q11'il devait au peuple encore ce sacrifice, 11se conformera à la volonté du peuple ! " Le 2 août de la même année, il est nommé consul à vie. Il dit: " Contrnt d'avoir été appelé, pa1· l'ordre de celui "de qui tout émane à ramener l'ordre et l'égalité sur la "terre, j'entenclrai sonner la de 1 rni~r_e heure sa~s, re~ret, " comme sans inquiétude sur l opmion des generat1ons " fotures. " Le 4 mai 1804, il est nommé empereur héréditaire. La motion en est faite au Tribunat, adoptée par le Sénat conservateur, " afin d'assurer au peuple français sa dignité, "son indépendance, et son territoire, et d'empêcher_ le " le retour du despotisme, de la noblesse, de la féodahtiS, "de la servitude et de l'ignorance, seuls présents que "puissent faire au peuple les Bourbons, s'ils revenaient " jamais. " On le Yo1t, c' egt 11aret au nom de la Révolution que f,• liO~l11E. Napoléon e~t [levé sur le parnis. Sen:ir la .Révoluti~n, voilà le mau<lat qu'il a n·çu: in hoc signa i,rnces. .l\fa1s, bient&t, sa personnalité et son orgueil l'enivrent et l':1,cuglent. Il va jusqu'ù. s'imaginer que c'es_t à sa pers~nne que la France a sacriHé les libertés publiques, et quelle est heureuse et fière de ne penser, de ne parler et de n'agir que par lui. Malgré le changement <les circonstances et sans nécessité aucune, il continue en cons,équence à faire le vide et le silence dans le pays. Cependant :l sent bien que cet ét,lt de chos~s est ~normal et qu'au dix-neuvième siècle et en plemc paix un des;otisme comme le sien ne peut être durable. C'est pourquoi, pour l'étourdir, il jette la nation dans des guerres sans fin. Guerres fatales où sa perte est m~rquée d'avance. Car, s'il s'arrête un moment, la Révolut10n se relève et réclame ses droihs. Il faut qu'il marche, qu'il marche toujours, comme le Juif-Errant; il faut qu'il ajoute sans cesse les victoires aux victoires, les conquêtes aux conquêtes. Et puis, à supposer même qu'il eut soumis l'univers à sa domination, après? ...... Après il se serait trouvé encore face à. face avei: la Révolution. Ainsi, il est visible que Napoléon n'a succombé que parce qu'il a menti à la Révolution. . , . Cè qni clémqntre la vérité de cet~e m:1111~rede voir, c'est, d'une part, la nature <les sentiments mvoqués par les rois de l'Europe dans leur lutte suprême contre Napoléon ; et, d'autre part, la nature des idées et des inst~tutions qui ont présidé à l'établissem_ent ,le _la Uf::staurn~1on. Napoléon avait abandonné, avait trahi la l1évo~ut1on; eh bien, les rois de l'Europe tournent contre lai cette arme puissante dont il aurait <lù se servir. C'est an nom_ de la liberté qu'ils font appel à leurs peuples. A ce en magique, l'Europe se soulève to:1t entière, se_ précifite _ comme une avalanche sur la France, et en a raison d autant plus facilement que celle-ci, séparant sa cause de celle de Napoléon, laisse, impassible, s'accompiir le destin. Maintenant, qu'est-ce que la c,hattc de Louis XVIII ? Mais cette charte c'est la Révolution. Et, en effet, les principes de 17S9 qu'elle reconnait et proclame, le :égime représentatif qu'elle rétablit, tout cela n'est-ce pomt la Rérnlntion? Ainsi, la Révolution sort triomphante <les désastres mêmC:s où elle semblait dernir s'engloutir. C(·pendant, Napoléon était tombé pour lu! avoir été i11fülèle; la Restauration, à son tour, a pén par la même cause. Et d'abord, elle était entachée cl'un double vice orio-inel suffisant pour amener sa ruine : <l'une part, se 0 ' rattachant à la tradition mon!lrchique, s'ap:r,uyant sur le droit divin des rois, elle heurtait le dogme <le la 8ouveraiaeté du peuple, dogme de la France non,·cll~; et, d'autre part, sortie de l'i1~vasio11étrangère, <ln s~,~ des malheurs publics, elle avait contre elle le: patr1ot1smc national. Et puis ensuite, comme si elle était meuée par la fatalité, elle semble prendre à tàche ù.e se mettre en tontes choses en opposition avec le pays. Elle affiche des sentiments, dc-s idées aristocratiques, elle inquiète les propriétés révolutionnaires, elle se vante de son amour pour l'anoien régime et elle cherche à le refaire autant qu'il est en elle; et enfin, elle se met à h. discrétion du clergé. Aucun gouvernement n'a. été aussi insensé que celui de la Restauration ! Von,1oir_et tcmcr je ne sais quel replâtrage monstrueux cl;, 1 a_11c1~nnesociété dans la France actueJle, France d egahté mtellectuelle, morale, politique et sociale l Donne_r au parti ultramontain la domination chez une nation qui, <lans tous les temps et sous tous les régimes, a repoussé et nié cette domination et a sauvegardé l'incUpendnnce du pouvoir civil relativement au pouvoir religieux! f'o!ies sur folies! Quos vult perdere Jupiter dementat ! En orposition sur tous les points avec la France de la Révolut1on, la Re~- tauration n'était point viable ; tôt ou tarcl, elle devait disparaître. Les Or<lonnances de •J nillet n'ont été que l'occasion de sa chO.te; plusieurs fois avant 1830, cette occasion avait failli se présenter; et, si elle n'était point venue en 1830, elle aurait surgi plu:; tard: Dès sa naissance la Restauration était condamnée à la mort, en vertu de la 'nature même.de son orgauisation, de ses principes et de ses tendances. Quoiqu'il en soit, q,ie résulte-t-il de tout ceci? C'est que, depuis 1789, un principe nouve_au meut la Fran_c.:e, le principe d'égalité, dont la Révolut10n e_s_lta p~rso~mfl.- cation; que ce principe a créé une soc1eté qui lm est semblable, société d'égalité sous toutes les fac:es, dans tous les éléments de l'ordre social ; que c'est là la France réelle et vivante· que l'Empire et la Restauration n'ont ' l' • péri que pour avoir méconnu cet état de choses et avoir combattu ; q1ie c'est là la base, semble-t-il,_ sur laquelle on doit construire, si l'on veut élever de soh<les constructions; et que tout ce qui n'est point édifié sur elle, est comme un château de cartes destiné à tomber sous l'effort le plus léger, sous la moindre secousse. H. MARJ.ET, VARIÉTÉS. Voici une des .figures les plus froides et les plus sombres de l'histoire : elle a ~té ~essinée par Edgard Quinet dans son dermer hvre sur la République des Provinces-Unies. Philippe II a, comme Louis XI, son caractère spécial parmi les tyrans : mais il nous appartient; il est bien de hi. famille ! P H I L I PP E IIAucun siècle n'a écrit plus que le XVIe, et dans ce siècle aucun homme plu» que Philippe IL Assurément il croyait avoir enveloppé son gouvernement de mystères. impénétrab!es. Retiré dans sa cellule _de_l'Es:-urial comme dans sa Caprée, personne ne surprenait pma1s un mouvement de sa physionomie ni un accent de sa parole. Lorsqu'il recevait des députations, il gardait encore uu silence de pierre; il se contentait de se pencher vers l'épaule rie son ministre, qui balbutiait quelques mots insignifiants à sa place. Se~ secrétaires avaient deva11t eux l'exemple de la proscription d' Antonio Pcrez, <le l'assassinat d'Escovedo. Voilà ùonc un homme parfaitement garanti contre la renommée ou l'indiscrétion des murailles. Il a enseveli plus profondémtnt qu'aucun prince srs secrets d'Etat dan_s les entrailles de la ter:·e. De rngues rumeurs pourront, il est vrai, circuler parmi la foule tremblante; mais ces bruis'sourds, qui garantira q11'ils sont vrais? Où seront les témoins <lece règne? Parmi tant de meurtres projetrs_, accomplis et niés, qu'elle trace restera? Qui jan:ais a entendu le roi donner u11ordre? Pour les plus petits détails, il s'est contenté d'écrire furtivement à son secrétaire assis à quelques pas de lui. Il a e1.foui son règne comme un crime. SinO'nlière justice de l'histoi-re ! Ce même homme qui a tout r:lt pour se dérober à la postérité est anjourd'hui plus déma~qué qne ne l'a été aucun prince. Ce roi casanier est surpris au grand jour. Gràre à la manie Lle to:1t, écrire pour tout, cacher, ces secrets d'Etat si bien. gardés. ces projets de meurtre si bien conduits, ces complots éternels, tes échafau,b dressés, ces agonies étouffées dans le font! des forteresses, ces bourreaux masqués, ces mensonges mom·trueux, ces piéges tc11clus tt la bonne foi de l'univers, tout cet arsenal de tortures, d'embO.ches. qtrn l'on croyait si saYamment enfoui, apparait aujourd'hui en pleine lumière. Avec l'immense correspondance de Ph!- lippe II, 1111 témoin terrible §?rt de la forter~sse de S~~ mancas, où les papiers d'Etat étaient restt>s ensevelis jusqu'à nos jours. Ce qui n'était qu'une ombre, un? r~- meur populaire, éclate dans ces pages chargées <le l écriture du roi. L'histoire avait eu le pressentiment de ces œuvrcs ténébreuses~ elle avait, comme Cassandre, reconn11 le meurtre à l'orleur clu sang; mais ces réYélations posthumes ne lais~e11t pas <levous frapper quand vo11s tenez Jans vos mains le sccnu officiel. J'ai v11l'Escurial désert ; il n'y restait pas un moine ponr faire la ganle autour <lu spectre de Philippe II. C'est à ce moment que les murs ont parlé. Avant qne·l'on possédât cette r.orresponclance, on n'a. vait jamais touché du doigt la grande embûche qui cnYeloppe les peuples des Pays-Bas pendant plus d'un demisiècle. L'histoire ma11<1uait cle base. Heureusement Philippe II a pris soin de révéler lui-même le c0té secret des choses et de montrer le nœud <le l'affaire. Il confie très nettement sa pensée au seul homme qui ait mission de l'entendre et de la juger, au pape. Q•rnnd, par-dessus la tête de toutes les nations courbées et muettes, on entend ce dia]oCYuedu roi catholique et du pontife romain. l'un déclara~t clans quel piége sanglant il veut faire tomber ses peu plis, l'autre acceptant· et consacrant le piége; quand on voit ces deux hommes, qui ~iennent (1, cette heure presque toute la terre sous leur mam, trame:r l'immense conjuration en des dépêches officielles que chacun peut lire aujourd'hui, il est impossible <le ne pas reconnaitre que l'histoire a fait un pas. Quelle est cette pe11sée secrète, nœucl de tout le xvre siècle, dans l'esprit de Philippe II et <lePie V? La voie~ telle que le roi l'expose ~ous le sceau du s~cret .. Le ro1 promet un pardon à ses peuples suspects d h~rés1e, cela est vrai • mais que Sa. Sainteté ne se scanrlahse pas : ce ' . , pardon publié, annon~é, juré 1 , _n'a aucune _valeur, n étant pas autorisé par l'Eglise. D mlleurs le roi pardonne volontiers l'injure qui le touche; il n'a pas le droit de pardonner l'injure faite à Dieu : la. vengeance que l'on doit au ciel reste sous-entendue, pleine, entière, malgré le serment de mansuétude. Philippe II sera clément ainsi qu'il l'a juré; Dieu, par la main de l'~rmée espagnole, mettra, s'il le faut, tout un peuple au gibet. Le bourreau tombera à l'improviste sur les dix-sept provin~es; il les châtiera par le fer, par la fosse, au besoin jusqu'à leur totale destructitm. Ainsi seront conciliés la parole royale, le sermentjuré, ce que l'on doit aux hommes et ce que l'on doit à Dieu. La conscience tranquillisé~ par ce pacte, Philippe II se prépare à_ extermine:, s'il l_efaut, to~s ses peuples. Il a la paix antique du pretre qm accomplit un sacrifice humain .......................... . Le fils de Charles-Quint n'est pas seulement un monarque, c'est un système, c'es_t l'idéal du_r?i t~l ~ue l'institue le concile de Trente : voilà pourquoi Je dirais volontiers avec un écrivain : J'aime Philippe II : j'aime cette longue, froide figure de marbre, inexorabl: corn.rue _un ~ppareil de logique, qui ne laisse rie~ à désirer m à mventer. Si le concile de Trente pouvait être représenté la couromic sur la tête, je ne _pourrais me le figuret auh'e-
ment que sous les traits de Philippe II, et ~e qui montre bien que chez lui le système est tout l'homme, c'est que l'homme disparaît dès que le système n'est pas en jeu. Irrésolution, incertitude, confusi-011,voilà le plus sou\'ent, dans ses conseils, le roi de l'Escurial;·. empruntant ses décisions à ses créatures, muet, inYisible, il ne re<lcvient lui-même, il n'existe que si la question religiP.use est posée. Alors le r·oseau qui se pliait à tous les vents se redresse, il devient la verge de fer, le monde se .. courbe devant lui ! E. QUINET, L'agonie, la ruine, la mort clans uos familles, voilà les bulletins qui, sous Bonaparte,- nous viennent de la patrie. Le citoyen Ledru-Rollin, il y a quelques mois, p?rdait sa mère; aujourd'hui, c'est le citoyen Félix Pyat que la même douleur vient visiter, douleur immense, et d'autant plus ·cruelle au cœnr des proscrits, qu'il n'o11t pas la consolation suprême du dernier regard et <lu dernier adieu. Ce sont là de bien rudeg épreuves ; mais la foi républicaine se trempe dans la souffrance, comme l'acier au feu, et Félix Pyat est de ceux que rien n'ahat, de ceux qui savent porter leurs morts; terrible fardeau, pourtant, quand c'est une mère ..... Ah ! quand viendra la justice, que de voix sortiront des tombes ! ---------------------- BULLKfIDNELA SElIAINE. L'Autriche, la Prusse, et les autres Etats Allemands s'agitent - diplomatiquement - pour trouver un moyen d'agir sans faire la e·uerre, de satisfaire les Puissances Occidentales sans combattre le Czar, et de faire signer, au plus tôt, une paix qui ue change rien à la situation européenne avant la guerre. - En attendant, comme l'Autriche garnit ses frontières menacées par les troupes concentrées en Pologne sous le commandement de Czaréwitch, il faut de l'argent; et l'empire d'Autriche vient d'hypothéquer tous ses chemins de fer- en exploitation ou en construction,•- à la Banque du Crédit foncier <le Paris ! - On parle d'envoyer l'armée Bavaroise en Italie pour permettre à l'armé·e de Radetzki de marcher sur la Pologne. Le bombardement de Sébast~pol a été commencé le 17. Les assiégeants out n~poussé une sortie faite, la °'uit, par 30,000 hommes. Les flottes alli0es ont pris part au bombardement. Deux forts extérieurs ont été détruits; le fort de la Quarantaine a été réduit au silence. Le 23 octobre le feu continuait de part et d'autre avec acharnement. - Lord Raglan, instruit <luprojet de l\fentschikoff <l'envelopper l'armée assiégeante et de lui couper la retraite vers la mer, a fait manœuvrer le général Bosqu.et, à la tête de 30,000 hommes, de façon à couper les communications au Nord de Sébastopol. En même temps, sur l'avis que les Grecs de Balaclava devaient brûler leur ville pour seconder les Russes, il a ordonné d'expulser toute la popuJatiou grecque de Balaclava. L'ordre aurait été rigoureusement exécuté, ce qui constraste malbeuL Cet Almanach, formant un volume de deux cents pagPs, petit texte, paraîtra dans le dernier mois de l'année. Les articles déjà sous presse sont signés : -Victcr Hugo, Louis .Blanc, Félix Pyat, Charles L' JIOli ME. reusemcut avec l'humanité dont on avait fait preuve jusqu'ici en diverses occasions, dans cette guerre. - Des renforts arrivent journellement aux assiégés et aux assiégeants. Les Turcs ont remporté quelques avantages en Asie; mais ils se sout brouillés avec cerüiins chefs du Caucase (les Abases) qui ont refusé d'obéir ù Schamyl. La musique des Guides de lu Garde impériale est en Angleterre, fêtée et fêtant, car elle a fait le principal ornement du festival du Palais de Crystal, et elle est en ce moment à Windsor, précédant d'un ou deux mois !'Empereur et !'Impératrice des Français. De Windsor, Louis Bonaparte irait en BPlgique; on parle .d'un mariage entre le prince N apo!éon et la fille de Léopold, - la petite-fille de Louis-Philippe. HONNI SOIT QUI MAL Y PENSE. Voici quelq nes ex traits de l'article pnblié sous ce titre, par le Leader, sur l'excursion impériale en Angleterre : "Louis Napoléon, empereur des Français, va visiter la conr d'Angleterre à Osborne, et, l'accompag-nant à Windsor, y recevra en grand chapitre l'Or<lre de la Jarretière ......... L'alliance entre les deux peuples s~ra mag·nifiquement célébrée par la cérémonie gui fera d'un empereur français le •chevalier <l'une reine anglaise. Heureuse reine! Heureux empereur! Heureux peuples! "Rien ne vaut - selon M. Malaprop - une affection qni a été précédée par de l'aversion. Nous n'avons donc aucune défiance à l'endroit de cette cordiale amitié entre les deux cours, et entre Louis Napoléon et le public éclafré d'Angleterre, parce que ce même " public éclairé" tenait pour certaiu, il y a quelques mois, que Louis Napoléon méditait de nous faire une visite sans y être invité. Une grande nation commerciale, toute préoccupée d'affaires d'argent, laisse le soin de penser pour elle à ses principaux journaux, et ne juge des événements actuels que par leur app~rence. Ni en 1852, ni en 1854, nous n'avons regardé le héros du coup d'Etat à un point de vue français, mais strictement et exclusivement à un point de vue anglais. Au point de vue français, il serait pour nous, aujourd'hui comme alors, un despote. \1 nis la nation anglaise ne s'est point inquiétée s'il était despote ou non, ne l'a pas jugé coupable pour avoir assassiné la Ré.publique, - a été tout-à-fait insensible à ses crimes, à Cayenne, à' l'annihilation de la presse libre, à la dispersion de la Représentation nationale, à la destruction de la libt>rté à Rome, au maintien de l'existence putride d'une Eg-lise abhorrée ...... " Le Louis Napoléon accusé par le Times et par nos hommes d'Etat, c'est l'homme atteiut de monomanie à l'endroit de Waterloo, et soupçonné, dès lors, du sinistre projet d'envahir l'Angleterre. Le Louis Napoléon, aujourd'hui plus populaire en Angleterre qu'en France, est le puissant monarque dont l'alliance est indispensc1ble à l'existence de l'Angleterre dans sa lutte contre la Russie et peutêtre les deux tiers de l'Europe. " ... Mais on devrait se rappeler qu'il y a plutôt alliance entre le peuple anglais et le monarque français qu'entre les deux peuples. On doute avec raison que la France et !'Empereur soient une Ribeyrolles, V Hug-o fils, A. Vacquerie, Colonel Pianciani, Colooel 'réléki, A. Rug-e, Cabaigne, Bianchi., Be1jeau, Duverdier, Karcher, etc., etc. Les libraires et les citoyens qui s'adresseront, seule et mème chose, d'autant plus qu'aucun d('s hommes d'Etat ou même des soldats des régimes tombés n'a voulu servir cet homme..... Il y a quelques années, la Russie incarnée, le Czar Nicolas, reçut également fêtes sur fêtes. et la Jarretière par-dessus le marché. Le souvenir des fldtteries dont fut alors accablé la tyran de Pologne, l'empoisonneur du "malade" de Co11staniinople, est quelque peu dégradant. Que cela serve de leçon ponr ne pas trop compter sur " les convenancf's" de l'alliance actuelle, et sur les " succès" d'un Empire p('ut-être provisoir~. " ..... Quant à la Jarretière, nous ne partageons P «s les snsceotibilités soulevées nar le déshonneur l • qui atteindrait cette institution chevaleresque. Louis Napoléon a bien été Constable anglais: pourquoi pas Chevalier de la Jarretière'? L'un u'a pas plus de signification que l'autre." C'est avec plaisir que nous rappelons à nos lec~ teurs le concert de notre ami Edward Reményi. Celte solennité musicnle qui, nous en avons l'espoir, attirera encore un nombreux auditoire, aura lieu, comme la dernière fois, dans le vaste local de Queen's Assembley Rooms. JF.llSEY, Dfl'RIMElllE UNIVERSEL\.E, 19, DOR~ET STREE,T. VICTORHUGO Le discours pro- • noucé le 27 septembre 1854, sur la tombe du citoyen .F'élix Bony, vient <l'être imprimé sur papier fin et en petit format. On peut s'en procurer à Jersey à !'Imprimerie Universelle, 19, Dorset Street, et à Londres. chez l\L Eram•1s Zmichowski, 10, Claremont Place, Judd Street, New Road. Prix : Un exempluire, Id. (2 sous); cent, 4s. (li fr.) AVIS. L'administration du journal l'Homme croit devoir porter à la counaissance dn public de Jersey que deux uouvt>aux burC'aux, pour la vente du journal au numéro, vien11ent d'être établis: Chez 1\Ime LEV AILLANT, marchande de papier et de fournitures <le bureaux, Pierson Street, près le Re,.,al Square,; Et chez l'II. HUREL, marchand de tabac, 24, Queen Street. Ou peut également s'abonner à ces bureaux. A\. Vlf~. JE \JN MANESSI ancien officier 1. , rle la marine de guerre ·autrichienne, professeur <le mathématiques reconnu par L\cadémie <le la Côte-d'Or, donne des leçons de mathén1atiques élémentaires et spéciales, et préJ)are les élèves pour entrer à l'école navale. S'adresser à St-Hélier, 2, Halkett Street. DANGERS TO ENGLAND OF TIIE ALLIANCE ,vrTH THE MEN OF THE COUP D'É'I'A'f. To which are added, the personal confessions of the December Conspirators, and some biographicat notices of the most notorious of them. BY VICTOR SCHŒLCHER, Representative of the People. 1855. dans le mois, à la Librairie Universelle de Jersey, 19, Dorset Street, Saint-Hélier, recevront, aussitôt l'Almanach paru, selon leurs <lemancles. PRIX : 1 SHILLING (1 fr. 25 c.) GUTEL PROSCRITDU 2 DÉCEMBRE, a le triple avantage d'unir l'élég;mce, la légerté et ;n•ol'esseu~• de coum,e la solidité. en plâtre, c11cire, eu mastic et en gélatine su~ natun:: morte ou vivante. Tailleur d' Habits.-29, Belmont Road, St.-Hélier, Les semelles sont fixées avec du laiton et ne ----------------- Jersey. laissent aucune aspérité ni à l'intérieur ni à l'extérieur. - On peut marcher à l'eau sans nuire à la solidité rle la cha11ssure. A B.I AnJ CHI fi:ao~~;::!, l~ ~:~~~~ A 1 .8.11 J en chef pendant huit ans du journal quotidien le Messager du Notd, paraissant à Lille ( Fran.ce), rl 1 on~1e à d.ornicile, c'.es Don.ne à.domicile des leç~ns ùe langue .Allemande leçons de langue f:ança1s~, cianthmét1que, cl h1s- et Lattne; 1! démontre aussi la Gymnastiqne. toire, de gfograplue, de littérature, etc. l\I. Luù. Kordecki d6sirerait trouver de l'emploi 11 se charge également de toutes correspon- comme professeur dans une pension.-61, Newman chnces, écritures commerciales et ~utres, et des Street, Oxford Stnct.-Londres. mémoires rlont 011 lui co:iiie la rédaction. ~ 0 -. ---- ,, d c ?Q D t t St lc1, COL0)IDERIE STREET, ST.-IIELIT,R, JERSEY. S a re~ser au pro,essenr, - , on-s ree , .- GU y . Hélier (Ile de Jersey). . if! proscrit du 2 Décembre, faiseur ------------ Références chez MM. Wellman, P. Asplet, fi. ,Je BOTT~S snns coutnrc, pour,A 1· PJ·[OI'JS L' mouleur en plâtre, se charge Gco. Vickery. hommes et pour dame~. - Cc genre r!c chaussure J . 11 ü, de touk e~pèce de moulai:·i LUDK. ORDECKI, PROSCRITPOLITIQUE POLONAIS, EDOUABRIDF~I, PROSCRIT ITALIEN, Donne des l~ons de hngue italienne. S'adresser, 20, Don Street, Saint-I-Hlier. Il moule aussi les ornements, les statues et fournit des épreuves à un prix modéré.-20 .DonSlreet, St.-Héiicr. ' HOTELDE L'EUROPE DON STREET, No Il, TENUPARG. ROUSSEL,· G. Roussr•:L a l'honneur de prévenir l\TM. les voyag,rnrs qu.i viennent vibiter cette île, soit pour 11grément, soit pour affaires, aussi bien que les habitants de cette loc.1lité, qu'iis trouveront èlans s~n ~ôte!, bonne ta?ie, bons vins, et tous les soins, ams1 que tous renseignements pos.,ibles. ~ Table ù'Hôte à 10, l et 5 heure~.-Rep;is à toute ke11re.-Il ~crt :tmsi ea ville.
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