-SCIENCE.- ' -SOLI OARITÉ.~ \ JOURNALDELADEMOCRATIUENIVERSELLE. W 48. - MERCREDI, 25 OCTOBRE 1854. Ce Journal 1,a1.•ait une {ois 1un• se1naine. Toutes lettres et correspondances doivent être affranchies et 'dressées au bureau de !'Imprimerie Universelle à St-Hélier 1 (Jersey), 19, Dorset Street.-Les ma1~uscrits déposés ne seront I ANGLJnrm_R~ ET Coi.o~rns: pas rendus. - ON s'~BONNE_: A Jersey, 19, Do,rset str11et. - A I U_n an, _Sslullrngs !rn 10 Iran es. Londres, chez M. Zm1chowski, 28, Greek-street, Soho Square.-A Six mois, 4 sh. ou il fr. . Genève (Suisse), chez M. Corsat, libraire, rue Guillaume-Tell. -1 Trois mois, 2 sh. ou 2 fr. 50 c. Belgique, cht>z tous les libraires. - A ~Madrid, chez Casimir CIIAQUr. Nl,;)IÉ.Ro: Monnier, libraire. 3 pence ou 6 sous. Poun L'ÉTRANGER: Un an, l :l fr. 50. Six mois, 6 fr. 25. Trois mois, 3 fr. 50 c. 'l'ous les abonue11ne1u1 ~e 1•aie11t d'a,·auee. MANIFESTE-1\[0NTEl\l0LIN. Le gouvernement français a publié dans les colonnes de son journal officiel, le ltfoniteur, nn manifeste assez piètre et fort mélancolique émané du prétendant espagnol Montémolin. Ce fils de Don Carlos avait cru devoir remettre sa carte à l'Espagne révolutiounaire, et il lui disait, avec cette onction qui n'appartient qu'aux princes à pied: Réfugiez-vous sur mon sein, pauvre nation perdue, je porte dans ma valise les deux remèdes: je suis le Catholicisme et la Lé~itimité, l'Inquisition .et le Droit divin, la Croix et le Sceptre de la vieille Espagne : Je vous sauverai ! Pas un homme, pas un contrebandier n'a répondu à cet appel du revenant, pas même les moines de l'Alcazar, et le gouvernement de Madrid en a eu si peti~ effroi qu'il l'a laissé répandra et publier dans ses feuilles. C'est là <le la politique forte et saine: car les voix étouffées trouvent toujours écho, quelqne faibles qu'elles soient et languissantes, il ne faut jamais mettre la main, même sur la lèvre des morts! Qu'avait d'ailleurs à craindre la démocratie €spagnole de ce fantôme dt> l'Escurial, portant tlans ses mains les reliques de Philippe II, et prêchant sa Charle d'exil~ - ce qui veut dire Chartemensonge - au peuple assis sur les terres de la main-morte et sur les ruines des couvents? Cette revendication cl u passé n'était-elle pas une menace contre le présent, une domination de l'avenir, et, <lès lors, un nouveau stimulant à la Révolution qui ne veut rien perdre ni de ses biens, ni de ses droits, ni de ses libertés? Le manifeste- Montemolin pouvait donc passer -en Espagne avec ses petits éclairs bibliques : il n'y pouvait créer que des colères et des forces nouvelles. Mais le Moniteur français, en le publiant, lui donne un caractère et le fait danger. Chacun sait, en effet, que la feuille officü•lle de M. ffonaparte ne publie que par ordre, ce qui implique, à l'endroit du manifeste, une sanction de gouvernement. Que le Times et le Daily News, en Angleterre, publient des documents pareils, comme pièces réservées à l'histoire ou pour les besoins de la polémitpie, cela se comprend : ils écrivent sous un système de liberté qui ne connaît ni la censure ni les avertissements, et ils n'entrainent dans le débat d'autre responsabilité que la leur. Mais à Paris l'on ne parle que par ukase, d toute parole, dans le Moniteur, est une déclaration officielle qui engage le Prince. Le gouvernement français est donc avec le prétendant M ontémolin et voici l°'intrigue : M. Louis Bonaparte était fort soucieux, fort inquiet, après la Révolution de Juillet en Espagne: il craignait que l'incendie ne courût jusqu'à ces frontières méridionales de France, où il a fait tant de martyrs, et il fit le silence, comme Dieu la lumière, depuis les P_yrértées jusqu'à Lille. Mais les Révolutions ont des vents comme les tempêtes, et les douauiers n'arrêtent pas les éclairs: 11 fallait donc former une conspiration, organiser une vaste commandite contre cette Liberté naissante qui se défendait assez mal pourtant, et la reine-mère, l'exilée des vices, madame Munoz vint à point av~c ses colères et ses ressentiments, pour ourdir la trame et poser l'iutrigue. Elle accepta 10 manifeste-Montémolin, et prêta serment à l'ennemi de sa fille et rein~ : M. de Joinvillt=l(quelle lignée!) s'inclina de même avec sa femme et douua consentement. Quant à Louis Bonaparte qui redoutait la prétention orléaniste autant que la République, il s'empressa d'acquiescer, à la grande joie des fusionistes d'Espagne et de France qui, pour ne pas tomber en dr~it et j ns1ice, iraient au~ carrières de Denys! Voilà qui promet à l'Espagne un beau drame ùe famille et de gouvernement. "reiri,e d'A119leterre (il s'agissait de la reine constitu- " tionnelle ~- " Comment le Capitole qui se fait l'organe du Napo- " léonisme et du système impérial, va-t-il prê_cher le "système du cochon à l'e11_qrais ! ..... . " Commeut le Capitole, dont le spirituel réclacttur me " disait, un jour : il y a trop cle journaux libéraux et " légitimiste:; en France : il en faut un purement national "(c·est-à-dire napoléonien) et qui étonne par sa nouvelle "couleur : comment, clis-je, ce mênie rédacteur, souffre- " t-il un art:cl~ qni traine le journal dans cette ornière "des partisaus de la constitution anglaise, <lorit le grand " principe est c2tte guerre des synonymes : le roi rè,gne Elle fera hien, la grande uation, de ne pas trop dédaigner ces convoitises et ces ligues scandaleuses du dehors qui viennent ainsi la traquer duns sa souveraineté naissante. Nous croyons fermement à la g-loire de :,es destinées, et 11ous sommes certains qu'on ne trafiquera pas d'elle impunément. Mais il faut qu'elle se <lélle et. de l'étranger et des hommes qui la gouvernent.· Espartero, en qui repose toute sa confiance nai:ve, n·est-il pas une première fois tombé dü!¾S les embuches de Christine·? a-t-il aujourd'hui la volonté plus ferme et le jugement plus sûr qu'autrefois? il n'y paraît guère, au1::.fautes accumulées de son gouvernement. , " et ne _qourern ! pas ( une guerre de synonymes, la divi- " sion des puurnirs !) Que le peuple avise donc lui-même. On se dispute le trône qu'il a laissé debout ? Qu'il expédie à la frontière la reine et son escabeau . .La place sera nette, et les provinces fédérées, unies dans la Révolution, se levant, l'étranger n'entrera pas ; il sait bien que cette terre dévore, comme la vieille l~rance de 93, et que les plus vaillantes armées s'y couchent pour ne plus revenir! Charles R1 BF.YROLLES. UNECORRESPONDAl\CE. La plupart des journaux ang-lais annoncent une nouvelle rencontre des ~fajestés, ce qui, vous en conviendrez, doit mettre en joie les deux grands peuples. Le mois prochain, M. Louis llonaparte et son Eugénie doivent aller, en impérial appareil, rendre visite à la reine d' Anµ;leterre dans sa bonne ville de Londres! - L'héritière des Guillaumes et des Georgf•s recevra, dans son palais de Buckingam, l'aventurier du coup d'Etat et son épouse de Biaritz. - Ainsi le veut la politique! N o'ps n'a vous rien à dire à l'endroit de ces courtoisies forcées. Comme <lit l'espagnol Caldéron: Chacun est le médecin de son honneu,.; mais il nous sera bien permis, puisqu'en ce pays tout rayou de liberté n'est pas éteint, il nous sera bien permis de-rappeler les confidences intimes de l'impérial visiteur de demain, quand il n'était que proscrit, et ses sentiments personnels à l'ég·ard de l'Angleterre et de sa reine : Voici ce qu'écrivait Lo9is Bonaparte, en 1839, à l'un de ses conspirateurs-servants de Paris : il méditait alors, sur le territoire anglais et contw un allié de la Grande-Bretagne, sa fameuse entreprise de Boulogne; mais, comme c'est une vaste intelligence et qu'il n'a jamais rien négligé pour sa fortune, depuis le crim~ à grand massacre jusqu'à la séduction du journaliste et du soldat, il avait. fondé, avant son équipée, une feuille napoléonienne qui devait être le phare de cette à jamais mémorable descente. . Le dit journal s'appelait le Capitole, et le rédacteur en chef était Charles Durand, pauvre condottiere de toutes les intrigues, qui en P-tait tombé au désespoir, c'est-à-dire au Bonaparte de Londres. Donc, Louis-Napoléon écrivait à son ami de Paris (voyez ci-dessous le salut) les reproches et doléances, que M. L ........ devait transmettre au rédacteur du Capitole; 1\-Ioncher L. ..... " Je vous prie d'aller de ma part chez M. Charles "Durand, rédac:teur du Capitole, et de lui dire qu'autant "j'aime à lui donner des éloges quand il se livre à son " talent, autant je crois de mon devoir de lui exprimer ma " désapprobation quand je lis dans un journal auquel je. " m'intéresse, des articles aussi inconvenans gue celui qui "y était in~éré dans le No du 2 octobre, intitul6 la "E11tin. connneut un journal qui se <lit napoléonien "v:i-t-:1 rlire q:ie l'année sert plutdt ù OîJprimer le peuple "en temps dl'paix. qn'à te défendre en temps de guerre, "cet artic)e m'a bien irrité et dites, cle ma part, ft "M. Charles Durand que s'il en bisse passer encore un "seul de ce gc·ure,.je refuserai entièrem~nt les .rnbsides "que j'ai promis. "Adieu : croyez à mon 1,mitié.'' A li•[ltando clonnilat lwmérus ! - Ce pauvre 1\'J. Durand avuit oublié ses idées napoléoniennes: entra1né dans le grand CO!lrant des feuilles libérales, il avait snhi les influences délétères de l'opinion et défendu, pour n'être pas seul, la liberté b1+armiq11e et les aspirations françaises: deux crirnes ! Cela faillit lui coilter assez cher, environ 8.000 fraBcs, qu'on lui expédia pourtant~ mais sous clanse de n'en parler à perso11ne. Nous rf'commandons le Cochon à l'en_qrais et l' Ornière coustitntionnelle au peuple <l'Angleterre! Plus tard. quelques mois avant le voyage de Boulpgne, M. Louis Bonaparte se fit plus clément à l'endroit du Capitole, et il envoya 100,000 fr. pour que toutes voiles fussent ou,·ertes au vent; mais il écrivit au bas des billets le petit décret qllÎ suit : "A h réclaction : Aucune attaque contre le Siècle : "aucune luuan_qe ponr le ré.9ime constitutionnel : vanter "ks i11stitutio11s de l'empire sous le même point de vue que "l'autem: des Idées J.Va.poléoniennes. Vanter l'armée : "tomber sur l'or_qani.rntion de la garde nationale et "vanter l'or_qanisation de la landwher prussienne : "montrer la cot1stitution nnglaise, comme la plus aristo- ., cratique cle toutes. les institutions de l'Empire, comme "essentiellement démocratiques dans leur esprit." Nous n;avons pns eu la primeur de ces révélations augustes qui ne peuvent qu'illustrer nos colonnes .... Un journal de Paris, la Solidarité, les avait livrées, <lès 184,9, à l'opinion publique, et M. Bonaparte, alors président, se garda bien de poursuivre en faux la feuillt,... quoique socialiste. A cette langue, d'ailleurs. à ces idées d'autocrate corse, qui ne reconnaîtrait l'homme? il n'a certes pas changé : qu'est-ce aujourd'hui que la garde nationale·? pas même une L!}ndwher prussienne; qu'est-ce que l'armée sous son Empire? tout. Mais s'il a tenu (malgré ses serments) ce qu'il avait promis contre 110sinstitutions, n'a-t-il pas également gardé sa haine et tous ses mépris contre l'Angleterre, contre sa Constitution, contre sa reine-,'? Que le peuple anglais y songe bien : Louis Bonaparte est le monomane d'une idée qui lui vient de Sainte-Hélène. Il est en Europe l'ennemi traditionnel, forcé, de toute liberté constitutionelle ou radicale, et, tôt ou tard, il le prouvera contre les derniers Parlements. C'est un fanatique de la destinée; nous en avons, nous, peu de souci, car ce n'est qu'un homme contre la Révolution; mais que les civilisations plus ou moins rég·lées y prennent garde. Elles ont à faire à Omar-Loyola ! Ch. Rrn.
LETTRE AUXBONAPARTISTES. MORALITÉ DE L'ALLI..AN.C·E ANGLAIS&. l\hssieurs, Mi11u;r vaut Anglais debout qu' Em11ere11r tnterré. Vous nous accusez sans cesse d'exagération, d'excès, ile passion, de violence et de rage envers votre maitre ; voul: nous accusez toujours d'exciter, d'exagérer, de déclamer, d'amplifier, ~de calomnier à son égard, comme si l'invention, l'hyperbole et la diffamation étaient possibles avec cet homme ! Et par la raison suprême que vous avez la force, vous accusez sous le nom de Justice et vous nous condamnez quand même à la prison, à l'amende, à la déportation, etc. Eh bien! cette fois nous allons céder la parole à l'histoire. Nous allons lui passer la plume, si vous le permettez. C'est elle-même qui vo11sécrira .cette lettrf en notre lieu, .et, franchement, nous n'en serons pas fachés; il n'est p-1s agréable d'avoir affaire à vous. Silence donc au pampl1let ! Place à la vérité nue ! Qu'elle s'explique seule et sans nous, nous ne disons pas sur les crimes accomplis, mais sur le haut fait du jour, sur les exploits reluisant au soleil et devant les yeux de tous, sur le grancl acte de la politique actuelle. Nous nons abstien1hons, po11r notre part, de toute réflexion et de tout raisonnement; nous n'ajouterons rien à la logique des dates et à l'éloquence des faits, et nous vt'rrons ce que votre maître y gagnera ; nous verrons si vous pourrez aussi requérir contre l'histoire, accuser la vérité et condamner 1a mémoire pour crime de société secrète et t'l.e propagande, de conspirations, d'offense et d'attentat. Nons verrons si vou11pourrez arrêter, emprisonner, transporter le souvenir même, pour l'honneur de sa majesté. 0 Mamelucks et Icoglans du grand empire, Vénérants du Tombeau, Jardiniers du Saule, Gardiens des Cendres, Adorateurs du Dieu des Invalides, (l fidèles, pieux et religieux Croyants de la foi )i apoléonienne, ô Culottes de peau, votre avis sur l'alliance anglaise? Marins de Trafalgar, -soldats de Waterloo, vous tous, vétérans de l'ancien camp de Boulogne, votre avis sur le nouveau Héros du blocus cantinental, vot'l'e opinion sur le prince Albert? Répondez·! Certes, s'il y avait une alliance imprévue, impossible, impie, c'était celle-là, n'est-ce pas ? Si cette énormité était défendue à quelqu'un au monde, c'était au neveu de l'oncle, n'est-ce pas 7 Quoi! l'héritier de la Victime allié aux assassins. Quoi ! un Bonaparte ami, comme prince, avec un Pilt et CobDurg. 0 vieille Garde! Grognards et Chauvins, B.onnets à poil et Casques à crin, tambours et trompettes, canons et colonaes, poudre et foudre du Dieu des armées, de la grande armée bien entendu, vons ne frémissez pas, vous ne bondissez pas, vous ne crevez pas, ,·ous n'éclatez fas d'horreur devant ce sacrilége. Et l~s morts ne réclament pas, et le martyr ne remue pas dans son marbre, ne se lève pas dans sa tombe, ne crie pas vengeance,• et l'arc de triomphe ne roule pas, sur son dôme, fie scandale, de blasphème et d'abomination ! Mais que notre indignation se taise. Nous l'avons dit; laparole est à l'histoire. Recueillcms-nous ! Que l'histoire seule, calme et grave, q11e le passé, l'impartial et froid passé juge donc le présent. Qu'ils parlent donc ! Non le vieux passé, non l'histoire ancienne moatrant d-es faits d'un autre âge, des premiers Valois ,aux derniers Bourbons, d-eCrécy à Fontenoy, la lutte incessa:nte de l'Angleterre et de la France, comme celle de deux principes contraires que la République seule accordera, ,mais l'histoire moderne, le passé récent montrant par des faits contemporains, par des preuves d'hier et des témoins ,cl'aujourcl'hui, que la présentP. alliance des deux gouvernements est contre nature; que la mer gui sépare les deux pays n'est pas plus profonde que la .différence qui sépare l'aristocratie anglaise de la démocratie française, dont les Bonaparte se disent représentants. Et que dans cette alliance monstrueuse, infamie et mensonge à la fois, oû les peuples ne sont pour rien que pour les frais, or et sang, où chacune des parties cherche à tromper l'autre, tout est à perdre pour tous, même l'honneur, I. PITT. A.u début de la Révolution française, en 1790, le ministre anglais Pitt, (Saluez!) répondit à un agent secret ~u roi Louis XVI, qu'il ne laisserait pas périr la monarchie légitime, que ce serait une faute à perdre pour toujours le repos public en Europe, que de permettre à l'esprit révolutionnaire de révolte de triompher en France. Cette pensée, cette volonté de l'Angleterre .de réagir, d'intervenir et de combattre la Révolution en faveur des Bourbons, apparaît tout <l'abord et la première, avant les intentions des autres puissances. Vous allèz la voir agir. Elle ne s'arrêtera· plus qu'au but. Elle précède la première coalition; elle inspire secrètement les conférences tle Mantoue, le 20 mai 91, 1e traité de Pilnitz et le manifeste de Brunswick en 92; elle· signe ouvertement enfin les quatorze traités d'alliance et de subside après le 21 janvier 93, le 4 mars ave~ le Hanovre, le 25 mars avec la Russie, le 10 avril avec Hesse-Cassel, le 25 avec la Sard.~;,.,..,~: le 25 n,ai avec l'Esn:1;•ne, le 12 .Tuille-ta,ce Naples, le 14 avec la Prusse, le 30 Aoüt avec l'Autriche, le 21 septembre avec Bade, le 26 avec le Portugal, etc. etc .., _payant ainsi la seconde levée en masse de l'Europe monarchique qui vint, comme vous le savez, se briser contre la force in.vincible des quatorze armées de la Con- ,,ention. .1'invasioR repoussée deux fois et repor.tée sur l'ennemi, l'Europe deux fois battue demandant paix et grâce, à la République, l'Angleterre isolée s'obstine et ne désarme _point ni sur mer ni sur terre. Elle cherche d!autres alliés et les trouve dans le sein même de la France. Non contente <le susciter la guerre étrangère, elle fomente la gtierre civile. Elle soudoie les insurrections comme les coalitions. Elle entretient les bancles 8.e la Vendée comme les troupes de Cobourg. En 1795, une flotte anglaise jette sur la plage de Quiberon dix mille émigrés avec 60,000 fusils et un équipement complet pour une armée de 40,000 hommes et à cette occasion, Lord Granville dit aux ambassadeurs de Russie et d'Autriche : "Vous con- " naissez, messieurs, les efforts et les sacrifices que le "gouv_ernemeut britannique n'a cessé de faire pour les "royalistes; vous savez que M. le comte d'Artois ayaut "désiré d'aller en Vendée, nous avons mis en mer une "expédition digne de son altesse rorale." et, tOl.l·t en armant, l' Angl:>terre corrompt, achète nos généraux, fournit l'argent nécessaire pour payer la trahison des chefs, ne pouvant vaincre le courage des soldats. En 1796, elle négocie avec le général de l'armée de Rhin et Moselle, Pichegru, •et lui offre, entr'autres appâts, un million comptant et une rente de 200,000 livres. Suspect et r~ppelé de l'armée, le traitre touche 71,000 livres en or par le consul anglais à Francfort, M. Wickham, ainsi qu~une lettre du comte de Provence où on lit text11ellement CE: qui suit : "je me flatte qnc M. Wickham conti- " nuera de vous fournir avec la même générosité les se- " cours que vous pourrez désirer. je sens combien ils " deviennent indispensables lorsqu'il faut plus gue jamais " former et diriger l'opinion publique. M. Louis Fauche " vous remettra cette lettre : je lui ai donné mes pouvoirs " afin que dans le cas où vous jugeriez à p,ropos de .faire "faire des démarches auprès du général de l'armée "d'Italie, elles n'éprouvent pas le moindre retard." Ainsi, c'est clair, dans les intrigues comme dans les batailles, guerre, sédition, trahison et corruption, partout et toujours, la main et l'argent de l'Angleterre. En 98, sous le Directoire comme sons la Convention, l'Angleterre, toujours en guerre avec 'la 'France, décitlc l'Autriche à déchirer le traité de paix de Campo-Formio, recrute, enr.ôle et racole jusqu'à. la Turquie 1qu'elle joint à la Russie même, dans la coalition. L'année suiv;mte, en 99, fidèle à soti système d'attaque intérieur et extérieur à la fois, elle ranime le bra11don ro:,:aliste dans 11'-Ouest et remplace la Vendée par la Chouannerie. Elle suit enfin sa logique jusqu'au bout, propase à Barras, s'il vent Livrer la République, une• somme équivalente à deux années .de ses bénéfices dans ses fonctions de directeur, c'est-à-<lir.e douze millions de francs, saas compter deux millions à distribuer aux principaux complices et toutes les s.ommes requises pour défrayer le mouvemen.t de Paris. Mais passons vite et pour mémoire sur ces évé.neroents qui ne regardent que la République, la patr:e, la Franc.e. Peu vous importent France, Patrie, République, à vons qui eonfondez tout dans un homme 1 Q.11'est-ce que cela auprès de Bonaparte?· Arrivons vite au poii.t qui vous intéresse le plus, qui vous pique au vif, à l'instant où la lutte devient personnelle à votre idole, où Bonaparte -succèrie à la République, qu'il a tuée le 18 Brumaire, et recueille, pour son compte particulier, la haine nationale de l'Angleterre contre la France. Nous y somm~s. Attention ! (-La suite au prochain numéro, ) CAMP DE BOULOGNE. 16 Octobre 18.'J-4<. On craint beaucoup l'esprit de corps de certains r<:!gtments, c'est pour cela qu'on nous promè1te depuis quatre mois de baraque en baraque, toujours à la recommandation de notre auguste maître. Plusieurs des régiments campés à Boulogne ont une grande célébrité pour leurs opinions démocraûques; quoiqu'on en dise, l'armée n'est pas si bonapartiste qu'on le pense : le 4le de ligne est un des pestiférés. Aussi, la fureur jésuitico-bonapartiste s'estelle concentrée sur lui. Ce malheureux corps en a vu de toutes les couleurs : prison, c:i.chot, conseils de guerre, Afrique, travau¾ forcés et publics, rien n·a servi. Les épinar,ls avouent tout bas qu'ils ne peuYent détruire ce poison anarchique qui s'est glissé dans les rangs. Cette phrase est un échantillon du rapport adressé, par le colonel, aux généraux Renaud et Chapuis, chargés de surveiller c,e régiment et de le débarrasser d'une foule d'anarchistes qui tendent la main à la crapule (lisez peuple). Le cadre des sous-officiers, la plupart jeunes soldats, a été renouvelé plusieurs fois : tout a disparu en Afrique, en Crimée et dans les ateliers de travaux publics 0ù ils cassent les pierres et couchent sur les planches, les fers aux bras et aux pieds. Les persécutions commencèrent dès J 848 à Toulouse. Le 4 le refosa de massacrer le peuple dans les rues, malgré les exhortations et les menaces d'une garde nationale rtlaetionna.ire 11econdée uar la faiblesse d'un cornmissaire général, qui, depuis, l'a regretté bien amèrement. L'ignoble Cassagnac se ttouvait alors en conO'é dans son pays natal et il ne manqua de pousser au m~urtre. Y_ oilà le crime qu'on a toujours reproché à ce régiment; de là mille persécutions inouïes. Son ancien colonel, maint e11ant général à Cherbourg, prit Jans le temps des mouchards à sa solde, pou_r_bien connaitre ce qui se passait au dehors et au dedans. Cet ,_x-sergent de l'Empire, brutal igno,rant, qui, en 1848, s'était mis à genoux devant quelques sous-officiers de son réo-iml•nt parce qu'il craignait que ceux-ci ne lui fissent perdre so~ gra<le, passa général à la recommandation de M. Carlier. - 'Le colonel actuel, ~- Bourgeade, permet à ses solclats de se soûler à la santé de l'empereur et de tuer des pékins, dans les maisons infàmes, pourvu qu'ils aillent à la messe! L'aide Ùe camp Roguet a commandé ce réo-iment pend~nt _ Près de 7 _ans en Afrique. Il avait la 0 réputation d avou ries ser.vitettrs à la Henri Ill, et de leur donner be1ucoup d'avancement. Les <létachements du l 7e cl'artil!erie et ce 1 ux du ?énie ont é.té constamm;nt en quaranta:ne. On s_P,nméfie beaucoup. - Quant a nous, je vous prie de croire que nous ne sommes pas souvent cités à !!ordre du jour, mais la Garde, eu revanche,,est accablée - de faveurs. Tout ce qui a fait de& actions d'éclat pendant la campagne de -1851 êst en.rôlé, pens-ionné, décoré médaillé, commissionné <lans cette pha!ange. ' J'entendais dire dernièrement par uu officier ~upérieur, qne _pour entre7 là dedans -il fallait a,1oir tué cinq à six pékms. Je plams beaucoup ceux ùe-s Parisiens qui tomberont sous leurs griffes. Le caprice de chaque soldat sera désorma-is une loi qu'il faudra suiv.r.e s_ous peine de yatagan. Après tout, ils ne sont pas ·trop à craindre, ils ont un si grand faible _pour l'eau-de-vie et I.e saucisson! Je suis étonné gne malgré l'.alliance des tleux pays, la - Garde ab'hur.re ..tant les Anglais et leu.r p110d:iguetant d'injmes et 1le mépris. lis oe rêvent que combats et pillage dan,s la fière Albion: i-1 fattt que les chefs leur soufflent chaque jour à l'oreille Waterloo et Ste.-Hélèue ! L' 1h1glais verra -tôt -ou tard que la Garde nouvelle a du sa}1g.de la vieille dan-s .les veines et que son maître a du sang corse. Le Maréchal e-st rnor,t ,et enterré, fort peu regretté des soldats et des sous-officiers principalement, dont il entra,,va l'a.vancement, :soutenant que ces gens de basse class.e doivent subir des examens sévères avant d'arriver à l'épaulette. Un grand nombre de nos camarades se retirent tout-àfait dégoutés du service. Ils ont fait la sourde oreille à toutes les belles promesses des enrôleurs bonapartistes. Ce sont des gens à craindre et il était bon de les avoir sous la main. ·P.our moi, je ne tarderai pas à suivre leur ex':mple ; il y a longtemps que je cherche à quitter la livree du sang, comme le peuple c1ppellenotre uniforme. J'espère encore empoigner le mousquet et déchirer la cartouche avec les autres de la Pologne, de l'Italie et de la Hongrie; mais je ne puis et ne veux plus servir la baude de Décembre ! Un suspect du camp de Boulogne. Nous recevons les lignes suivantes de nos amis proscrits, Greppo, Malarmet et Chevassus. Nous ne,pouvons publ~er (pour cause de format) la:pièce qu ils nous envoient avec la lettre. Mais voici leur opinion sur la politique républicarne à l'endroit de la, guerre,: elle est de tout point conforme à la notre et c est houhPur comme devoir pour nous de lui donner place dans ces colonnes : Birmingham, 12 octobre 1854. CITOYEN' " Le devoir des républicains est-il de s'intéresser au'i entreprises de Bonaparte ? Le patriotisme leur comman<le,:t-il ~e faire. des vœux pou~ des succès qui, glorifiant_1mfam,e, seraient yonr le cnme une sorte de justi- • ficat1on devant la postérité? Tel n'est pas notre sentiment. Inspirer la haine de la tyrannie, traYailler à son ren- \'ersement, tel est le but auquel doivent converger, selon nou~, toutes l_es aspiratio~_s, to~s les efforts! Belle gar,~nt~e en v_ént~ contre 1 111vas1011de la barbarie que 1 111fa1~erégime issu du Deux-J?écembre ! N'oublions pas q~e ces~ après que la République eut été une première fois trahie et renversée que la France fùt vaincue et envahi:? ~'histoi;·e no~s le dit et l'exemple de nos pères est la : a la Revolut10n seule le pouvoir de vaincre le despotisme, qu'elle triomphe à l'Occident et la barbarie du Nord cesse de menacer la civilisation. " Agréez nos salutations cordiales, C, MALAHMET, L. GRFPPO, E. CH~VASSUS." Nous avons publié, dans notre dernier numéro la première partin de la Lettre au.Peuple français: du citoyen Sand ers. Voici la seconde : Quelques mots seulement. L'éloquent écrivain déclare que la Républiq'tie
française n'est point tombée sous les coafüions étrangères, et que la démocratie, quand elle le voudra bien, abattra le tyran. Voilà les deux points. Il est très vrai que l'étranger ne 'nous a ni domptés, ni menacés, et phlt au ciel qu'il eil.t tenté l'invasion, la République serait encore debout et l'Europe affranchie noos ferait famille. Ma,s nous avons eu plus qu'une invasion de quelques_ puissances alliees : nons avons eu tout un monde, tout le vieux monde, se ruant sur nous, depuis la boutique jusqu'aux trônes, et ce vieux monde était dans la place : il s'embusquait dans nos tribunes, il avait la main dans nos urnes, il tenait toutes les forces~it était la justice, la religion, l'armée, l'administration, le gouvernement ! C'est la religion de l'égalité qui nous a fait rouler à l'abîme, mais nous remonterons et nous remontons. Quant à la puissance de la démocratie, -lorsqu'elle voudra faire un effort, nous y c.royons pro• fondément, et c'est là notre plus chère espéra11cP.: mais il y a l'ignorance des masses et la peur des intérêts qui nous paralysent ~ il y a le Vieux Monde qui tremble et le Nouveau qui ne sait pas. Voilà pourquoi tarde tant l'aurore! Les proscrits de France, dit le citoyea Sanders, n'ont rien aleHllandé à l'Amérique. ~t pourquoi demandéjons-nous '? Est-ce q·ue, notre exil n'est pas un appel'? Est-ce que le droit qui sai-g-ne, errant, sur tous les chemins, a besoin de ,suppliques? L'Amérique est hospitalière à nos émigrants, nous le savons; mais nous attendions une solidarité plus haute de cet.te puissante fanai.Ile rép\iblicaine. ' Le citoyen Sanders, au milieu d.e Bons, a fait énergiquement son devoir. Puisse-t-il entraîuer dans sa politique généreus~ cette g·rande nation d'au-d~là des• mers que nous aimons. comme une seconde patrie, mais qui n'a pas fait de trop grands efforts, jusqu'ici, pour la cause humaine. dans le monde , - serait-ce même à Liberia! Ch4 R. Raisonnons .aYec calme, si c'est .possible, en parlant de ces événements ; et, croyez-le bien, je ne parle pas avec une impassible froideur d'un sujet qui doit émouvoir vos susceptibilités. - Depuis le coup de Décembre, vous l'avouerez, aucune voix partie de France n'a fait appel à l'Amérique comme à une sœur. Les exilés ne sont pas venus à nous ; le peuple ne s'est point adressé à nous, ni fl0Ur lui, ui pour les exilés. N~.est-ce pas vrai? Et votre apparente apathie ne justifie-,t-elle pa~ quelque peu la nôtre? Quant à l'lotre prêférerace pour d'autres Républiques, laissez.moi V-O'US -rappeler qu'au moment où l'enthousiasme américain s'exaltait pour la Hongrie et l'Italie, la République frain<raisesemblait n'avoir nul besoin de nos sympathies dans sa maT<Chetriomphante. Enfin, la cause de l'Europe républicaine a souffert injustement, je le sais, mais réellement, de l'asservissi;ment de la France par des Français. Car vous n'êtes point tombés victimes d'une <'0:ilition. La gran.de France pouvait seule se donner les chaines qu'elle porte! On comprend mieux aujourd'hui quels moyens inouïs out été employés pour cette terrible compression d'trn peuple magnanime. - Notre population éparse sur un immense territoire si avantageusament disposé, le chiffre de notre armée permanente presque nominal, le caractère militaire et l'intelligence exercée de nos citoyens, ne permettent pas de nous comparer à la France quaut aux garanties de liberté. Nous avons colonisé une terre prête à nous accueillir, sans d'autre adversaire que la Nature. Les fonrlateurs cle notre République eurent réellement pour baptême la Tempête, le Feu, le Sang ; et cette terrible éducation fortiliajusq_u'à nos mères qui nous bercèrent dans la haine de la tyrannie; et nous avons vu que les loups et les sauvages étaient moins hostiles à notre libre-existence que l'oppression d'une civilisation corrompue. Votr.e eKpérience nous a montré que les masses organisées d'une soldatesque brutale peuvent être entrainées à des attentats que ne commettraient jamais " les verts Montagnards" de Vermont, lts '' Carabiniers" de Kentucky, les "Chasseurs" du Texas. Ne croyez donc pas, chers et anciens n.lliés, que nous méconnaissions vos vertus, ou que nous tenions trop peu de compte des obstacles qu'ont à surmonter les Républicaius de France. Nous savons qu'aucun peuple n'a écrit, n'a parlé, n'a fait pour la Démocratie autant que vous, ,Français: Nous savons que la trahison a été la récompense de votre trop confiante généro,;ité. Nous connaissons, nous estimons l'honorable modération et le sentiment élevé de Justice qui ont distiugué la Révolution après la chute de Charles X, après la cln;ite de Louis-Philippe, S! tant de sang coula lorsque le Peuple se leva en 1789, re fut la conséquence de bieu <les siècles, d'une éducation brutale donnée par une aristocratie tombée au plus bas degré de la corruption. - Et ceux qui ont pris la peine d'étudier votre histoire savent que, malgré 11:1 L•HOM 1'1E. célébrité Jcs victime~. E:-tla publicité européen11e acquise à la plume de leurs amis, le nombre <les condamnés sous la Révolution fut à peine le cinquième du nombre cles victimes qui tombèrent :<ousles coups secrets de la monarchie restaurée,-à peine lé cinquième de ces "héros inconnus" assassinés dans les rues et les maisons de Paris sous le coup-Bonaparte. - 40,000 prisonniers d'Etat dans les forteresses, à Mazas, à Belle-Isle, à Doullens ! 10,000 transportés sous le ciel corrosif de Cayenne ou de Lambessa, et, parmi eux, vos écrivains républicains, vos légistes, vos professeurs, vos savants, tous condamnés à broyer les pierres et à trainer les charrettes sur les routes militaires ! Et cela, parce que ces hommes ont voulu vous hire ce que nous sommes, - Citoyens ,l'une République! Parce que Louis Bonaparte, " connaissant .rnn monde" savdit qu'il ne pouvait ni les intimider ni les oorrompre ; et le cœur du Peuple ne po-uvait cesser de battre qu'après y av~ir éteint ces étincelles de vie ! Au lendemain du Coup de Tyran, la nation, accablée par ses pertes soudaines, par l'habile arrestation, le meurtre implacable ou l'exil C:n masse <les chefa cle la dtmocratie, la nation ne pouvait peut-ê.tre se soulever et lutter encore. Et pourtant, telle était notre foi E:11 vous, nous l'attendions de Yous ! Nous ne pouvions croire que la main d'un seul homme püt ainsi vous bàillonner; vous, les pionniers redoutables <le la liberté; vous qui, seuls, aviez tenu tête à l'Europe et fait tre11\blcr toutes les couronnes ! - Non, nous ne pouvi>Gns d~ croire. Nous avons attendu, avec confiance d'abord, puis a,ec un reste d'espoir ; avec ~tlipeur, enfin. Pas une clametu, - pas nri murmure? La France obéissait en paix à -la loi dictée par les bayonnettes ? Mais si, dans l'ignorance des moyens mis en œuvre contre vous, nous avo.ns été peut-être injustes, f a.i le droit de vous clire qu'une Nati-0n intelligente doit eniin avoir la responsa~ilité de sa,n soi·t quand u.ne .coalition étrangère ne l'a pas abattue, comme la Hougr-ie o.ula Pologne, foulées aux pjeds par la Russ,ie, l'.\utriche et la Prusse; commè l'Italie, abattue par l'alli,rnce de l'Angleterre, de la Fr.mce et de 'l'Autriche. Si, darni ·quelques années, nous voyons encore la France sons le j0ug impérial, il faudra bien nous résigner à croire à l'acquiescement populaire. - Il peut y avoir d"a' utres motifs que le .pur amour de la 1\Ionarchie : - 011a pu exciter la jalousie et la crainte entre vos diverses fractions ou effrayer le commerce par la certitude d'uFle crise; le spectre de la République rouge - ce qui signifie, coml)'le le fait judicieusement obsen·er un éminent écrivain <des Etats.Um.is, une République sur 1~ modèle américain, - le spectre de la République rouge, .habilement évoqué, a pw précipiter la bourgeoisie dans le gouffre <lel'absolutisme. - Mais, après tout, nous, Etrangers, nous dev.ons ctmrber la tête.. Car, lorsque la Démocratie le voudra, la F.rance sera liDre. La France ne redoute aujourd'hui nnlle puissan,ce étrangère; nnl poavoir, à l'intérieur, ne saurait vous arrêter, quand l'heure sonnera où vous serez unis et résolus. Vous 111edemandez : que pouvons-nous, que devonsnous faire? .Y e vous répondrai, soyez ficlèles à vos nobles instincts! V011sle savez 111ieuxque moi, rien ne saurn,it réprimer la volonté d'une nation. Un regard, un geste, un cri éle.:trisrnt d.es millions sympathiques à l'idée. L'espionnage ne peut agir ·contre l'Ol!'tun peuple; une nation ne peut être ph1'Sfaible qu'un homme, et trembler devant sa police, si elle ne lui a permis cle 'la d.,mpte, en se laissant égarer par la politique infemale qui met aux prises classes contre c:asses, frères contre frères ... , .. A l'heure où j'écris, il -est vrai, le mticontentement cle l-a Fnnce comme11ce à se faire jour. Les ,,oyageurs Américains racoiatent même que votre Empereur est universellement détes_té - mais aussi redouté. Plus il sera haï, moins il sera craint. Et malgré les t~nèbres et le silence où la France se1uble disparaitre, LE ItÉVEH, EST CERTAIN! - Vous avez vidé jusqu'à la lie la coupe de la Tyrannie ; voici venir, j'en ai la foi, le terme de cette douloureuse épreuve. Un jour glorieux s'approche, je l'espère, j'y crois; il luira quar1<lla Bourgeoisie et les Travailleurs verront que leurs intérêts s'harmonisent, sont identiques même. Il luira, C" jour, où justice sera enfin rendue à vos patriotes proscrits et à vos blouses de Paris, dont tout le monde célèbre l'intelligente bravoure ; où, dans les magnifiques palais resplendissants de votre histoire, à la place du tableau qui perpétue cette infàmie contre laquelle ils protestèrent vaillamment, - le meurtre de la République Romaine! - vos artistes retraceront l'imposante manifestation des OU'IJriers contre le siége de Rome, et l'indomptable républicain, Ledru-Rollin, anathématisant l'impie Fratricide du haut de la tribune populaire l Tout cœur améric::dn s'émeut et s'indigne au souvenir de cette honorable et légitime insurrection républicaine, ·protestant contre un crime international ; tout cœur américain- s'émeut et s'indigne contre l'oppression alors exercée sur'la France avec une férocité tellement inouïe qu'on ne peut, pour la qualitler, lui donner d'autre nom que celui de· Bonapartiste! Les populations pacifiques, désarmées, attaquée~, dispersées, passées par les armes ; 79 représentants bannis ou forcés à fuir ; les presses fidèles aux Principes sacrés saisies et détruites par la soldatesque; les instituteurs arrachés à leurs écoles, les étudians à leurs professeurs; l'abomination de la Terreur s'acharnant partout cont1e l'Esprit de Justice et d'Indépcndance ! Ils ont bien raison~ le~ perpétrateurs de ces attentat!!, d~ craindre l'heure de la Rétribution, et d'enchainer chaque jour plus brutalement le Peuple dont N aroléon-le dernier'! - redoute prudemment l'explosion en vain comprimée! Cette noble démonstration de la Démocratie française au 13 Juin, - et d'autres aussi, manifestations glorieuses <le l'esprit républicain, moins connues parmi nous, - ravivent dans la mérr.oire des Américains le souvenir de la dette de reconnaissance contractée envers ses généreux fils. Mais, en relevant ainsi l'honneur du nom républicain, à quoi vous appelons-nous, vous, l'avant-garde de la Démocratie eu Europe? Est-ce à l'orgueilleuse contemplation de votre passé, ballon gonflé resplendissant au soleil? Non! Nous volts appelons a1•x actes d'inflexible résolution, de magnanime dévouement. Nous vous appelons à reprendre le lourd fardeau cles devoirs civiques. Nous, citoyens américllins, nous savons que la liberté implique, exige la respo·usabilité de chaque citoyen; celui qui veut être son mai.tre. doit êlte l'intelligent et fidèle serviteur de la, Rép•1blique. Nous savons tro1-ic-0mbieu la Liberté-civiq ne exige ~le ltittes et de veilles incessawtes, llOlH vous faireespérer de la conquérir, de la conserv-er sans peine et san& efforts. l\(ais nous vons connai,sons _; l'énergie, le dévouement, ue Y-011m-.;anqweront pas, L' A.mérique n'est pas liée à la France seu lernent par ses souveniirs nationaux et ses sympathies ri:pttblicaines. D'autres liens, artis-ti"111es, commerciaux, rattachent les rleuit. .Etats. S1i1p.rresque toute l'<étendlie des Etats-unis, un Fran- •çai;; peut se cr,oi~·echer. lui, car, à ch.iqiae ras, il rencontre les ptodui,t.s de l'iu<lustrie parisiemie, et il cnrend parler sa langue <lans nos principales cités et daus toute la Louisiane. un Américain dsitant l'F:uro11e traverse à peine Lo1lllres, mais se fixe à Paris. "Cel,L ressemhlc tant à New-York," disons.nous. A mille, ,!eux mille, qmme mille lieues <h'l r.irnge rie France, le génil! in\'e11tif et legoüt exquis ,les E11fa,mts<lela ]!'rance stimnle l'industrie américaine ; et la lointaine Ca..lil'ornie,resplendissante d'or à uos frontières occidentales, se vante d'acheter plus devos soies, de vos vins et de \"OS cle11telles qu'aucun des Etats ses aîné~. Nos formiers de J"Ouc~t, à l'aide de nc,s immenses canaux et chemins <le l.!r, vous donnent en. échange, char1ue année, tout cc que mus nous demandez pour Yotre subsistance, en viamles et farines. Et ce commerce ,déjà si étendu sera <loablé quan<l la République, aiclée <la I.ibre-l~change, mettra la main des artisans dans celle cle nos L·olons.- l\Iais les énormes impôts iué,·itables sous un g-011vernement pro,ligue, soldant une nombreuse armée permanente pour vous asservir, interdisent sous l'Empire la réalisation du Libre-Echange. Si, d'un côté, il y :i. similitude ùe goûts, d'intérêts, de climat même entre les Etnts-Unis et la. France, d'antre part, nul peuple n'a plus de titre que le Frnnçais. uu droit de cité eu Amérique. En rne de ,·os rivages, des ouniers français, - proscrits par cet impérial Tartuffe qui se mimait en Socialiste, -périssent <lemisère. La Natiou toute entière peut seule leur rouvrir les portes <le la patrie. Mais les sympathiei inclivi<luelles suffiraient pour assurer lem passage en Amérique. Une faible somn1e envoyée par leurs amis aux exilés suffirn1t pour adoucir les souffrances <le l'émigra~ tion à tarit de ces braves et excellents démocrates qui 11'ont point appris à commander à la Fortun-e. L'homme ,l'Etat américain, - tandis qu'il contempla la majestueuse Exode des populations de l'ancien continent vers 110srivages, sous l'attraction d'une riche Nature protégée par notre immortelle Constitution, - montre avec orgueil notre naissante •-colonie à la côte d'Afrique, une nouvelle espèce d'émigration dirigée par nos compa. triotes. Là se fonde un établissement américrin, la République <leLibéri~, germe cl'un grand Empire républicain, propageant déjà notre civilisation jusqu'au cœur de l'Ethiopie. C'est le premier exemple <l'une colonisation sti. mnlée par la Charité, 1101p1ar le Gain. LiL même, dans cette Afrique négligente et méprisée, on reconnaît l'influencè de l'organisation sociale et politique créée par nous. La race africaine, jetée sur nos rivages par la main de ses monarques, Lrute, idolâtre, barbare, revient dans sa patrie, guidée, so11tenue par des mains américaines, et déjà ,ligue, par son intelligente activité, de faire l'éducation des féroces tribus de ces contrées presqu'inconnues. Le nègre américain, supérieur à tous ceux de sa race €t devant à son originE: de résister à un climat fatal à la. race , blanche, est le seul missionnaire que le monde puisse offrir po11r civiliser l'Afric1ue centrale .. Nous le deman- <lons aux Français <le tous les partis, qu'ils comparent l'action <ln principe républicain clans la colonie américaine de Libéria à celle de toutes les Monarchies d 1 monde ... La chute prochaine de la Russie, - annoncée par ses défaites sous les coupi des libres :Montagnards de Circassie et par la honteuse retraite dn Czar devant les Turcs tant méprisés, tant insultés lors de l'arrogante invasion de la Jiloldo-Valachie, - prouve au monde que le fantôme Russe était aussi peu réel qu'il était monstreux. Un long despotisme a énen-é ce peuple, qui ne conserve qu'à. peine la force physique pour soutenir le choc ennemi. La Russie, cet épouvantail de l'Europe républicaine, tremble sur sa base ; le gigantesq11e édifice de glace se dissout enfin! Que cela serve de leçon à la Démocratie française. Ell~ aussi est livrée à un fantôme sanguinaire. Qu'elle se réveille ; ce n'est qu'un affreux cauchemar accroupi s-ttr la poitrinè de la. Nation et e-rimaçant él.e joie • •
' de s.on douloureux sommeil. ]\fais que la Nation ne dorme pas trop longtemps. Voici l'heure. Réveillez-vous ! A l'Action ! Soldats de France ! Les braves de tous 1es pays vous appellent à vous racheter de l'opprobre jeté sur vous, le Deux-Décembre, par vos compagnons d'armes ivres de sang et de vin; vous n'êtes pas tous les esclaves de cette ombre d'nn nom jetée sur un despotisme trop réel. Il y a parmi vous rle nobles cœurs qui refuseraient auj?urd'hui d'écraser le peuple désarmé. Ou ne recommencerait plus aujourd'hui cet attentat coutre votre renommée en même temps que contre les libertés <le vos pères et de vos frères. J'espère, je croi~, ·qu'en pensant ainsi, je ne fais que rendre justice à la grande majorité d'entre vous. On ne saurait vous prendre par snrprise aujourd'hui ; vo·us l'avez vu, ce faux Napoléon, se pavanant seulement dans ces petites guerres et ces parades de victoires_, dignes emblêmes du creux charlatanisme de toute sa vie ! Vous He pouvez à la fois combattre au dehors pour la liberté cle la Turquie, à l'intérieur contre la liberté de la France, dans cette guerre de lâches contrr des hommes saus armes, des femmes, des enfants ...... Ah! puissiez-vous bientôt VùllS laver de ce sang innocent si criminellement répandu, et qni souille encore vos joyeux boulevards, vos brillantes places publiques ! ..-Hommes <le France, Frères en Démocratie! l'amitié de iusieurs de ceux il qui vous aviez donné votre confiance quan1l vous pouviez encore parler librement, m'a encouragé à vous dire ces choses, qui sont l'expression sincère de notre pensée, à nous Américains. Montrez que vous avez encore la vertu, le courage de frapper un nouveau coup pour la République ; l'unanime acclamation de l'Amérique vous y encouragera. L'Europe, l'Amérique, l'attendent de vous : Frappez! et dussiez-vous renouveler cent fois la lutte, songez que d'ardentes sympathies applaudissent à tous vos efforts! Frappez, et que vos chefs sachent bien que, vaincus et chassés de France, ils trouveront du moins en Amérique l'accueil dû aux hommes qui combattent pour la liberté. Votre frère par l'affection et la foi. Georges N. SANDETS, ERRATA. Dans la première partlÎe de la lettre de M. Sanclers, Se paragraphe, au lieu de " solennel témoignage,'' lisez : :rolennelengagement. - A la seconde page, 4e paragraphe\ au lieu de " ne puisse," lisez : puisse. - Au 9e paragraphe, au lieu de " combattaient,'' lisez : combattirent. - A la 3e colonne, premier paragraphe, au lieu cle "vous trouvez,•' lisez : vous trouverez. • BROCHURE-PERSIGNY. Celle-ci n'a pas eu les honneurs du journal officiel comme le manifeste, mais l'r1utorisation la couvre, et la lettre à l'empereur sur la guen·e d' Orient est encore un acte napoléonien, acte émané de M. Persigny, le cher confident. Il s'agirait cette fois de rétablir l'ancienne Pologne qui, seule, on en convient, peut faire muraille et granit contre la Russie. Mais que diront l'Autriche et la Prusse engagées avec Nicolas dans le grand meurtre, et chacune ayant sa part de la patrie mutilée-~ - On forcera la Prusse en marchant sur le Rhin. O:i leur cassera la tête, comme au bon temps, à ces Frédérick de Brandebourg qui trahissent l'Allemagne en restant sourds aux appels de l'Occident. - Quant à l'Autriche, on lui laissera les Provinces danubiennes qu'elle occupe pour le Turc, et la Pologne sera libre ..... . Sainte Pologne ! Encore une escobarderie, encore une trahison ! Ils ont besoin de ton nom pour Effrayer l'ennemi commun, et ils le jettent comme une menace des dieux, sauf à traiter sans toi, . . L'HOMME. contre toi, chez toi, quand pourra poindre une auhe de p~ix, . . • 'fe souv1eut-1ldu prermer Bonaparte que tu as si bien servi et qui t'abandonna si lâchement? Te souvient-il de 18~2, et ne conuais-tu pas les marchands de Londres ? C. R. DULLETINJ)ELASE!IAlNE. Sébastopol, à la date du 14, n'avaît pas encore été attaqué. Mentschikoff a quitté la place défendue par une nombreuse garnison; et il rassemble ses renforts en pleine campag·ne~ • Les troupes alliées débarquent leurs canons et même la grosse artillerie des flottes. Une division turque s'est embarquée pour Balaclava où elle va tenir garnison; d'autres renforts, en partance à Varna, Constantinople, Athènes, Toulon et Londres porteront leur armée à 120,000 hommes.- Le Times, qui avait le premier annoncé la fausse nouvelle de la prise de Sébastopol, déclare aajourd'hni qu'il faut être bien ignorant de l'art de la guerre pour avoir cru possible d'enlever, par un coup de main, une forteresse aussi formidable! Des notes aigre-douces échang-ées entre l'Autriche et la Prusse préludent à une rupture, l'Autriche paraissa11t suivre, diplomatiquement du moins, la politique des cours occidentales. Omer-Pacha et Gortschakoff paraissent s'apprêter à uue campagfü~ d'hiver dans la Dobrudja ; de part et d'autre, des troupes marchent sur le Danube. Nous lisons dans le Leader : "Il est vraiment étonnant de voir combien l'opinion populaire sur la guerre se propage et prend de l'influence. "En France, l'empereur -tâte silencieusement le terrain en se laissant dédier un pamphlet, où !'écrivain -- personnage distingué (1) - affirme que la Rl1Ssie ne peut être supprimée qu'en revenant aux plans du grand Napoléon, en reconstituant le royau;ne de Pologne. En Angleterre, Louis Kossuth semble avoir offert aux Torys un simulacre de politique, en jetant le cri de "Pologne!" - Nous sommes poussés à le croire d'après le discours de ûr John 'rrollop, qui représente la meilleure classe de propriétaires campagnards, ayant des préjugés, mais modérés, torys, mais instruits et bie.: informés, et qui s'aventure rarement à exprimer une opinion qui ne serait pas celle de tout son parti. Sir John "rrollop a voyagé en Allemagne; et il est arrivé à cette conclusion, que les Peuples Allemands et les Dynasties Allemandes sont deux choses différentes,· et quel' Allemagne sera Russe tant que la Pologne ne sera pas entre les deux états.- Cette opinion a été chaudemenc applaudie par les fermiers présents. Le gouvernement fera très bien de veiller à ne pas laisser Lord Derby et M. d'Israeli prendre le côté populaire de la question de la g·uerre. (1) On croit que c'est Persigny. La répugnance du ministre à convoquer le Parlement serait-elle un indice de ses dispositions peu favorables à la politique populaire? Qu'il y prenne crarde : les Danois mettent à la mode la mise èn :ccusation des ministres. Le ministère danois a été battu par l'étourdissante majorité de 80 voix. contre six, - la position est telle que le trône même est en danger!" Le 21, le roi de Danemark a dissous son Par• lement. C'est une déclaration de guerre. :Mercredi dërnier, à St.-Hélier (Jersey), l'art a en sa grande fête. Notre camarade Reményi donnait son premier concert, assisté de Mlle. Allix qui lui prêtait le fr.:iternel concours de l'exil. Rtiméuyi nous a prouvé qu'il était un grand artiste et de la race des maîtres ; aussi, les plus énergiques applaudissements ont-ils salué cette âme-violo1t à chacun de ses chants et dans toutes ses fantaisies. Nous ne pouvons aujourd'hui faire justir.e entière et motivée: mais nous y reviendrons ; E. Reményi donne un second concert mercn:di prochain. JERSEY, lMP'ltIMERIEUNIVERSELLE,19, DOR!:ETSTREE/f, • V -.-ICTOR HUGO Le discours pro- • noncé le 27 septembre 1854, sur la tombe du citoyen Félix Bony, vient d'être imprimé sur papier fin et en petit format. On peut s'en proclirer à Jersey à ]'Imprimerie Universelle, 19, Dprset Street 1 et à Londres, chez M. Eram11sZmichowski, 10, Claremont Place, J utlrl Street, New Road. Prix : Un exemple.tire, Id. (2 sous); cent, 4s. (5 fr.) L'admfoistrafion du journal l'Homme croit devoir porter à la co11naissance du public de Jersey que deux nouveaux bureaux, pour la vente du journal au numéro, viennent d'être établis : Chez Mme LEV AILLANT, marchande de papier et de fournitures de bureaux, Pierson Street, près le Re, 1 al Square ; Et chez M. HUREL, marchand de tabac, 24~ Queen Street. On peut également s'abonner à ces bureaux. A.VIS. JEANMANESSI ancien officier , rle la marine de guerre autrichienne, professeur de mathématiques reconnu par l'Académie de la Côte-rl'Or, donne <les leçons de mathématiqu~ élémentaires et spéciales, et prépare les élèves pour entrer à l'école navale. S'adresser à St-Hélier, 2, Halkett Street. DANGERS TO ENGLAND OF THE ALLIANCE WITH "fHE MEN OF THE COUP D'É'rAT. To which are added, the personal confessions of the December Conspirators, and some biographicat notices of the most notorious of them. BY VICTOR SCHŒLCHER, Representative of the People. AVIS. GUTEL PROSCRITDU 2 DÉCEMBRE, a le triple av:mtage cl'unir l'élégance, la légerté et 1•rolesse111• de cou1,e la solidité. . en plâtre, en cire·, en mastic et en gélatine sur natw·e morte on vivante. Tailleur d' liabits.-29, Belmont Road, St.-Hélier, Les semelles sont fixées avec cln laiton et ne ----------------- Jersey. laissent aucune aspérité ni à l'intérieur ni à l'exA BIANCHI i'rrao~;::!, ié~~~it~~~ Jl 1 'en chef pendant huit ans du journal quotidien' le Messager du Nord, LUDK. ORDECKI, PROSCRITPOLITIQUEPOLONAIS, paraissant à Lille (Fran_ce), cl,on_neà d_omicile,~es Donne à domicile des leçons de langue Allemande lc~ons de langue f~·anç,1s:, _darithmétique, d h1s- et Latine; il démontre aussi la Gym11astiqne. toire, de géographie, cle httcrature, etc. .M. Luù. Kordecki désirerait trouver de l'emploi li se ch:ll'ge également._ de toutes correspon- comme professeur dans une pension.-61, Newman d:mccs. écntures commerciales et autres, et des Street Oxford Street.-Lonclres. mé:noires dont on lui confie la rédaction. ' ' , S'adresser au professeur, 20, Don-street, St.- 15 , COLOMBERIESTREET, ST.-HELIER, JERS~Y. térieur. - On peut marcher à l'eau saus nuire à la solidité de la cha11ssure. EDOUARBDIFFI, PROSCRIT ITALIEN, Donne des leçons cle l:mgue italienne. S'adresser, 20, Don Street, Saint-Hélier. Hélier (Ile de Jersey). GUAY proscrit du 2 Décembre, faiseur Références chez MM. ·wellman, P. Asplet, ,de BOTTES sans couture, pour AJ P}{O'-TSJ◄' mouleur en plâtre, se charge Geo. Vickery. hommes et pour dames. - Ce genre de chaussure J 1' 1 , de toute espèce cle moulage Il moule aussi les ornements, les statues et fournit des épreuves à un prix modéré.-20, Donst n:et, St.-Hélier. HOrrELDE L'EUitOPE DO~ STREET, No Il, TENUPARG. ROUSSEL. G. RoussEL a l'honneur de prévenir l\IM. les voyageurs qui viennent visiter cette île, soit pour 11grément, soit pour affaires, aussi bien que les habitant~ de cette locali1é, ql1'ils trouveront clans son Hôtel, bonne table, bons vins, et tous les soins, ainsi que tous renseignements pc s;ibles. ~ Table tl'Hôtc"à 10, I et 5 heures.-Repas à toute heure.- Il sert aussi en ville. AVIS IMPORTANT. Dans l'intérêt <lu Commerce, de l'In<lustrie et de la Science, les Annonces clc tous les pays seront acceptées l a b condition d'être ~crites en (r:mç::iis, conformément a!-1 spécimen ci-après. Les Avis et Annonces sont reçus à l'Office de !'Imprimerie Universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, S-Hélier, jusqu'à l'arrivée du courrier du ma1di. Toute correspondances ùoit être affranchie et cou tenir 11n bon, soit sur la poste anglaise, au nom de III. Zéno Sw1ET03LAWSKI, soit sur un des banquiers de Jersey ou de Londres. Le prix dés Annonces est uniformément rle six sous (trois pence) la ligne, pour l~s trois sortes de caractères courants employés dans ce journal. Les ligues en capitales et en lettres de fantaisie, seront payées eu proportic,n de la1 hauteur qu'elles occuperont, calculée sur le Rh1s petit texte. •
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