Homme - anno I - n.46 - 11 ottobre 1854

-SCIENCE.-' -SOLI D.\RlTè.- JOURNALDELADEMOCRATIUENIVERSELLE. N' 4G. - MERCREDI, 11 OCTOBRE 1854. ,, (Jersey), 19, Dorset ~treet. -Les manuscrits déposés ne seront I ANot,ETEn_1~~ ET CoLO)llf:S : pas rendus. - ÛN s ~BONNE_: A Jersey, 19, Dorset street. - A Un au, 8 sh11lmgs 011 10 fran es. Ce Jou1•11al parait u11e f'oi8 Jta • Londres, ch:z M. Zn11chowsk1,28, Greek-street, Soho Square.-A Six mois, 4 sh. ou 5 fr. . . " ;e 8e1 n1 a~He. Genè1Je (Smsse), chez M. Cor~at, libraire, rue Guillaume-Tell. -1 Trois mois, 2 sh. ou 2 fr. 50 c. Poun L'ÉTRANGER: Un an. l:Z fr. 50. Six mois, 6 fr. 25. Toutes lettre~ et correspondances doivent etre affranchies et Belgique chez tous les libraires - A Madrid chnz C 'mi·r , d é b . d l'f · · U • , , . . ' . . • , w as1 CHAQUE NU~ŒRO: Trois mois, 3 fr. 50 c. 'l'ous les abo11ue111eu ■ se paient tl'a,·ance. ress es au meau e mprunene 111verselle a St-Hel1er Monnier libraire 3 6 , • pence ou solls. DELA REVOLUTIONEN ESPAGNE I. Les canons quelque peu hâbleurs de Sébastopol ont fait taire toutes les voix en Europe, et l'attention publique tout entière aux événements de Crimée n'a pas suivi les dernières évolutions de la politique espagnole. Le moude en est encore à la bataille; à la gloire, à la fomée: que Watt organise les grandes forces de la vapeur et J acqnard celles du métier il n'y a là que de petits faits d'atelier, de l'obscure et chétive besogne de science. Cela ne fait ni fracas ni tempête comme le canon, et la foule, dans son mépris imbécile, laissant les idées à l'écart court aux fusées. Il en est de même pour les peuples quand ils s'arrêtent au revers du fossé, dans les Révolutions et, qn'ils ne marchent pas en avanl : les voisins s~ détot~rnerit de ces grands camps accroupis et le prem1er panache qui flotte au loin les. attire. Pour nous révoluticnnaires qui cherchons, partout; les forces actives et les espérances sérieuses, l'Orient avec ses victoires-problémes nous est moins que l'Espagne, et, nous croyons qu'il vaut mieux étudier la situation péninsulaire que l'échiquier de Crimée. Il y a ·)à-bas de belles luttes militaires, des c~ar~es, des évolutions, des stratégies qu'on dit hero1ques et nous le voulons bien : mais qu'en sortira-t-il? des bulletins, du vent. , Le coup de Sébastopol est manqué : raser les fortifications de ta ville-citadelle, combler le port, emmener la flotte russe captive et faire de la Mer Noire un grand chemin tout ouvert, tel était le plan. Il av::iit de la valeur. surtout au point de vue de cet int_érêt ang·lais qui n'a pas un grand amour, on le sait, pour les mers fermées et les flottes étrangères. Malheureusement, le grand bulletin de guerre a menti : la seconde victoire n'a pas ouvert ses ailes sur nos drapeaux : Osten-Saken approche avec son armée de réserve, et des ténèbres épaisses s'amassent de ce côté de la Crimée ! L'espérance des olliés a·urait-eÎle été réalisée dans !.ou_s_sespo~nts, la ~?erre n'ét<1it pas finie, elle s irntait : mais dans I etat des choses, tout redevient problème, et la campagne est perd'ue. De l'autre côté, dans la Péninsule, la campagne commence, campagne d'un peuple qui vent faire son gouvernement, et campagne qui sera stérile ou féconde, selon le poids des urnE:s. II. L'Espagne n'ouvrira ses élections qu'en novembre'. et trois grands moi~se seront écoulés depuis la levee <lesarmes et le tnomphe de la Révolution. C'est là, notre expérience de Février l'atteste, une fausse manœuvre, un grand malheur: il follait adosser les urnes ~ux barricades : il fallait appeler l'Espagne libre à l'heure de son émotion et l'entraîner au scrutin quand son âme parlait la grande langue? , . Il y a des jours, en effet, où les peuples les plus ignorants tout-à-coup s'éclairent; la foudre les illumine, et, ccmme le feu, l'idée les traverse : ils sout meillt•urs, alors; ils sont plus o-rands plus dé- , b ' voues, tout-à-fait sympathiques et fiers. La personne-peuple se lève et l'individu s'efface. On peut alors, en quelques jours, gao-ner un siècle sur la misère, le préjugé, la barb~rie : mais si on égrène· en discours ou petites manœuvres, ces heure~ sacr~e~ d:', l'.eni,vrement, tout est perdu. La samte foi s attiedit, l audace tombe les intérêts particu!i~rsrevie_~n~nt,_hi?eux, louche~, mesquins, et la vieille societe qm tient l'autre dans ses servitudes, l,a pou?se aux ~rues ,comme un troupeau. - La Revolution est bien pres de mourir ! Croit-on que si la France avait voté le Ier man;, quand les pavés de Paris étaient encore en tas . ' comme des faisceaux-trophées, nous aurions eu cette pâ.le Constituante qui fut un concile hybride, mêlé d'ambitions, d'hypocrisies et de peurs? - Croi~-on que l'article-présidence, ce germe-virus, aurait passé, quand Louis-Philippe était encore au 'fréport '? Non certes, et la grande souveraineté per<luH rayonnerait encore à la place de cet Empire-guet-apens, où rien d'humain ne peut vivre, pas même la pitié ! Le gouvernement sorti de la dernîère Révolution espagnole a donc commis une véritable trahison contre le peuple et contre cette Révolution ell~-mêm~, quand il a prorog·é, ·son intérim jusqu au mo1s de novembre, et recule, pour les besoins de l'i11trigue, des élections générales qui étaient le devoir pressant de la première heure. Ce long délai, calcul habile de la réaction, n'a-· t-il pas déjà porté ses fruits, comme en France il y six ans '?- L'e parti vaincu ralliant ses hommes . . ' ses rntngues, ses calomnies, et la vieille faction carliste relevant sa bannière, - voilà les résultats de cet intérim qui, privé d'initiative, comme de sanction, n'a pas et ne saurait avoir la force d'uu gouvernement. On a commis une seconde faute, on pourrai': dire crime. A près la victoire du peuple et de l'armée, tous les contrats tombaient; en principe, ils ne pouvaient valoir contre la volonté o-énérale, en fait ils étaient hrisés, et la souverain~té revenait. aux masses~ Pourquoi donc un pouvoir tempormre et s:rns mandat régulier a-t-il écarté le souverain au lieu de lui faire appel, et limité l'exercice d'une prérog,1tive qui est le droit commun de tous les citoyens ? . C'est là nne violation monstrueuse, une véritable usurpation de pouvoir qui enlève à la Révo1 • - ut10n sa grande moralité et qui pourrait lui aliéner le peuple qu'elle laisse îlot.e. L'Espagnol, on le sait, a la fierté jalouse et les longs ressentiments ! III. Tels sont les deux ~ands vices de conduite et de gouvernement que nous avions à sio-naler et • ~ b ' qm 1eront obstacle à la démocratie naissante. Nous espérons cependant qne cette Révolution, ~nt~avée comme la ~1ôtre, n'avortera pas dans les mtngues et les trahisons. Une o·rande tribune et • d . b ' qm peut evemr souveraine, va s'ouvrir. La presse, une presse vaillante, pourra répandre ses ens~ignements, et lorsqu'en un pays la parole hu- ~~m~ peut se faire entendre, il faut espérer et se reJomr. . La mort des ~~es ce n'est pas la force, c'est le silence ; et la ventable servitude, ce n'est pas la chaine, c'est l'ombre épaisse, c'est la nuit. N'entendez-vous pas d'ailleurs, du côté des empires-forêts, les journaux-hiboux qui jettent l'anathême à la Révolution espagnole ? feuilles du Pape et feuilles de César , papiers des chancelleries et gazettes des dynasties errantes, tout cela chante en chœqr la vieille malédiction de Coblentz. A les entendre, cette Révolution d'Espagne est comme celles de France, un abominable guet-apens. Le tocsin sonne à toutes les églises catholiques et les polices se massent en armées aux frontières ! . Elle a été si terrible, en effet, si sauvage et si i~placable cette Révolution de Juillet qui n'a pas fait to,mber_une seul_etête, :t qui compte à peine s~pt o~ hm_t proscrits du cnme, tandis que l'empll'e, 1empire du guet-apens, a dans ses cachots dans ses co~onies, dans ses bagnes ou dans l'exil: quarante mille martyrs auxquels il a tout volé depuis leur pain jusqu'à la patrie ! ' _Mais laissons chanter les hiboux: puisqu'ils gémis.sent et se lamentent, c'est que la cause humame est en bonne voie.... . . • Ils ne pleurent jamais sur nos tombeaux ! Charles RrnF.YROLLRS. Un homme dont les lorio-ues souffrances font 1 , d . o egen e et qui est ~rand surtout par le caractère, Armand Barbès, vient de tomber dans un petit guet-apens. . M. Lo~is_ Bonaparte _a_bien voulu le gratifier dune ammst1e sans cond1t10n, et cela, dit l'autocrate du cri:11e, po~r ses, Pl!'trfoti~ues sentiments! Nous ferions, auJourd hm, Justice de cette cléme,nce-intrigue qui n'est qu'une pauvre manœuvre, à l a~resse des faubourgs où les N ~poléon baisse11t depms longtemps : mais comme le nom de notre a~i est directement engagé dans cette parodie- ~rnna, nou?. a~te11clronsav~rnt d'apprécier et de d1scuter, qu 11 :1It la parole libre et qu'il puisse répondre. Monsieur St.-Arnaud est mort. C'était une constitution usée au plaisir qui devait s'effondrer aux premières fatigues sérieuses. Cet homme laissera dans l'histoire un triste nom : de basses intrigues, des malheurs presque de code pénal, des dettes, le faste insolent, le pai:jure et la trahison, telle fut' sa carrière. Un petit rayon <legloire militaire vient, il est vrai, <les'ég·arer sur ce cercueif, mais St.-Arnaucl avait trop_de sang aux mains et _trop de perfi<lif's dans sa vie, po_urque sa mort pmsse être honorée, _ Les Austerlitz eux-mêmes ne pourraient rien pour les hommes de Décembre ! DERNIERNESOUVELLES .. La prise de Sébastopol, solonnellement annoncée p~r le Lord Maire <le Londres· expliquée , ' ' commentee, prouvée par le Times muni de dépêches ad !toc d'Omer-Pacha, d'ambassadeurs turcs et de consuls français; accueillie avec enthousiasme dans tous les grands centres commerciaux à q11i elle_ garantissait la libre-navigation de la Mer N 01re, en donnant l'espoir d'une paix prochaine arra?hée au Czar; la prise de Sébastopol a été o:ffi?1ellementdémentie vendredi, à la grande confusion ...... des canons qui l'avaient célébrée à la Tour <le Londres, à St. James Park - et aussi, à Jersey- par leurs salves triomphales. ' Sébastopol n'est pas pris. L'expédition de Crimée, débarquée dans la baie de Kalamita lancée contre l'armée russe couvrant les haut~urs de l'Alma, victorieuse de Mentschikoff au prix de 3,000 hommes au moins hors de combat et sans a~tr_es résult~ts q?e deux canons pris, quelques milliers de pnsonmers et le chump de bataille abandonné par l'ennemi, l'expédition de Crimée a qui!t1 le terrain de ses premières opérations, mal cho1S1pour le transport et les manœuvres d'artillerie, et s'est transportée dans la haie de Bala- ~lava, partie par terre, partie par mer, semble-tIl_rés~lter des dépêc~es. C'est-à-dire qu'après une v_1ctoirec,~èremer~t disputée; après avoir eu plusieurs reg1ments ecrases (le 23e ang-laisa été littéralement fauché : 13 officiers et 200 soldats sont tom~és avant ~'av~ir atteint la batterie qu'ils attaquaient!) - 1armee se retrouve au lendemain du débarquement_; et M~ntschikoff, rejoint par de nombreuses reserves, 1attend tranquillement devant Sébastopol. D'après l~s récits officiels et officieux, les régimens français, surtout les Zouaves et l'infanterie de marine, se sont bien comportés ; mais c'est la charge à la bayonnette des Highlanders et des gardes anglais qui a décidé la victoire : "la division du duc de Cambridg·e ~ vengé ses camarades du 7e, du 23e et du 95e, tombés en soutenant le premiE:'rfeu," dit le correspondant du Times. Le maréchal St.-Arnaud, malade clepuis longtemps, est mort de maladie ; son corps est arrivé le 30 septembre à Constantinople. Le général Canrobert a pris le commandement de l'arm{,~ française.

CAMP DE BOULOGNE. S Octobre 1854. Nom; sommes depuiri qu~tre mois dans les baraques, et continuellement sur pied depuis la p-ointe du jour jusqu'à 5 ou 6 heures du soir. Quelquefois nous allons passer la nuit à la bel1e étoile à sept ou huit lienes. du camp pour parader le lendemain devant sa 11,lajesté, ou faire la haie pendant trois heures l'arme au pie!l ou a1,1 bras. A. l'arrivée de Madame Eugénie qui venait nous 11asser en revue, nous les avons attendus e1wiron quatre heures sous un soleil aTdent. Rien n'est plus ignoble 11ue notre état. Le servilisme a envahi tous les grades. C'est à qui fora des dénonciations, de l'espionnagP. et surtout de la piété pour avoir de l'avancement. Croiriez-vous que la recommandation de 111. le curé un tel vaut mille .fuis .mieux que les meilleurs états de services? Tout est bon pour s'attirer la bienveillance de l'empereur. . C'est la formule d'usage que j'ai entendue sortir de la bouche de mon colonel à .qui un général demandait des nDtes sur mon compte: j'étais marqué sur le livre noir, la livre des suspec-ts ! Notez bien que j'ai de longues années cle service, des campagnes en Afrique et une conduite sans repro~he, eh bien, pour toute récompense, je n'ai eu que des insultes et des humiliations qui auraient pu m'abrutir comme une foule de mes malheureux camantdes, pauvres 111achinessans aucune énergie. Ce sont plutôt des nègres de Bonaparte que des soldats. Je n'ai jamais v.u .un tel degré de bassesse. Malheur à qui ne salue1:ait ·pas sa J.lfajesté, un cent-garde ou M:. le commissaire de police. Malheur à qui lirait les journaux qu'on dit libéraux. Le mot le plus innocent contient une menace contre le gouvernement et les gendarmes. Ceux qui i,ont assez audacieux pour manifester leur indignation disparaissent du régiment, et d~fense expresse tl' en parler. La mauvaise nourriture fait aussi bon nom·bre de victimes. Les hôpitaux et les fosses regorgent : silence ! Le pain de munition est tellement mauvais que les pauvres gens n'en veulent pas, même pour rien. J'ai lu dernièr-ement en cachette la Cabane de Z'Oncle Tom. J'ai frémi d'horreur au récit des féroces traitements infligés par le planteur Legrée à ses nègres. Eh bien, c'est exactement notre vie, sauf les coups de fouet ; mais la prison, les marches forcées, les insultes et l'hôpital les valent bien. S9yez stir qu'il existe dans l'armée une phalange d'honnêtes gens qui dévorent en silence leurs douleurs et leurs larmes. La plupart d'entr'eux ont été incorpbr~s ùans les régiments. envoyés en Crimée. Tous ces suspects forment précisément le corps de cette vaillante avantgarde qn'on a lancée sur les Russes. Tous les coups ont été pour eux et les honneurs pour ceux qui étaient derrière ; ainsi, l'on verra bientôt le Prince maréchal et le maréchal prince. Comme vous voyez, notre empereur est toujours très babile; il se débarasserait volontiers du ma1·éehal et du prince en gagnant quelques petites vi~toires ... ça viendra peu·-~tre. En attendant, croyez-moi votre sincère et dévouô. 'Un suspect du camp de Boulogne. CORRESPONDANCE D'ESPAGNE. 4 octobre 1854. L'Espagt1e e~"t très arriérée, très ignorante, ses enfants les plus avancés eux-mêmes sont forcés J'en convenir; mais en même temps l'Espagne, il faut le dire aussi, est profondément démocratique. Il en résulte deux choses qui, au premier abord, paraissent contradictoires, mais qn i s'expliquent très bien l'une par l'autre. A cause de l'ignorance, on n'a eu jusqu'ici qne des mouvements peu 1nofon<ls, ce qu'on appelle des demi-rérnlutions ; et encore, en employant ce dernier mot, se sert-on d'une pa,- ro!e un peu trop ambitieuse. Peut-on nommer Révolution une secousse presqu'aussitôt compriméei qui a laissé debout tous les abus, toutes les institutions mauvaises, c1uia ouvert un vaste champ d'exploitation à des hommes qui ne valent guèr6 mieux que les conjurés de la fraction vaincue, du parti· modéré?. Voilà le mauvais côté de la situation espagnole; mais il y en a un autre qui rassure et qni donne les plus grandes espérances, c'est que, je vous le répète, le peuple est réellement démocrate, et non pas depuis hier, mais depuis un temps immémorial, en, vertu de ses luttes historiques pour l'indépendance. Les vieilles Constitutions, dont a cru jusqu'à ce jour qu'il était si fort entiché, sont tombées dans un discrédit complet; il ne lui reste qu'un sentiment très puissant d'égalîté et une passion pour la liberté qui n'attend pour éclater que les occasions favorables, et qui, bien certainement, -<lét'erminera avant qu'il soit peu des événements décisifs. Si vous vous placez à ce double poi-nt de vue, vous eomprenrlrez pourqùoi si peu de temps après les journées de juillet, un gouvernement armé a eu raii:;on, à l\fadrid même, de la liberté de la presse, de la liberté <leréunion, enfin de toutes les libertés spéciales pour lesquelles le peuple s'était battu, mais vous comprendrez aussi qne cette situation est anormale, précaire, et que d'un instant à l'autre elle peut faire explosion. Tout ce que j'ai à vous dire s'explique par ce qui préctde. Les denx hommes qui ont comprimé le mouvement, Espartero et O'Donnel marchent exactement, quoiqu'en L'1lO~l ll E. ennemis, dans b même voie que leurs devanciers; mais outre les di visions, les querelles sourdes qui ont déjà éclaté entr'enx, ils rencontrent a:.1dehors des oppositions -et des obstacles dont il leur sera bien difficile de venir à bout. Le mécontentement est partout; je ne vous parle pas tant de Madrid qui aujourd'hui ne peut guère prendre l'initiative, riue des provinces et surtout de celles du 11ordoù la compression est moins grande et où par conséquent le sentiment public a plus de force. Le gouvernement actuel a toutes les craintes, parce qu'il est véritablement exposé à tous les datJgcrs. Il craint ks Carlistes dans· le pays .,..ascongade, en Navarre, en Aragon, en Catalogne, mais ce n'est là que sa moindre terreur, il craint surtout les démocrates qui, dans ces deux dernières provinces ont acquis une prépondérance latente, mais incontestable, ainsi qu'à Valence, Cadix •et autres villes importantes; il craint· enfin jusqu'à la milice nationale de Madrid au sein de laquelle le ferment <le l'opposition prend, d'heure en heure, un redoutable développement. Telle est la situation en ce qui concerne les dispo~itions générales de l'Espagne. Y ... Samedi cÎernîer, ·-8octobre, la proscription francaise a dit le dernier adieu au neuvième citoyen tombé dans ses rangs, depuis que le Deux Décembre a jeté la _France républicaine à l'exil ou dans ses colonies-tourments. Celui-ci était un mécanicien que le peuple de Paris avait accepté comme candidat aux assemhlées législatives, et qui est mort, proscrit, après avoir traversé les pontons de Juin et de Décembre. li s'a~pelait ·Drevet, et l'un de ses compagnons de snpphcP, an Canada, comme au Duguesclin, le citoyen ,-rhéophile Guérin, a 1prououcé le discours qui suit sur sa tombe: CITOYErs, ·La mort nous frappe sans relâche, elle est en permanence parmi nous. ·Cette fosse que vous voyez béante est celle qui s'ouvrait, il y a dix jours à peine, pour un cles ~ondamnés à mort de l'empereur-bourreau. La proscription laboure les cimetières. Les proscrits viennent l'un après l'antre se coucher et se reposer dans la Justice éternelle. :fier, un homme illustre ,·ous disait à cette place où je suis ému et tremblant: "On meurt ici, on meurt souvent, on meurt sans cesse ... " Oui, nous mourons! Nous mourons en lai~sant après nous l'idée sainte et sacré,e qui nous a fait vivre dans la misère, la d~uleur, la calomnie, mais qui nous fait vivre aussi ,dans l'espoir de l'avenir. Le 12 décembre 18.51, un homme usé par le travail, y.ar la lutte, par les prisons cle la monarchie, était saisi _par les gardes-chiourmes de Sa Majesté, l'empereur des Français ; il était jeté dans une des salles immondes de la Pr6fecture <lepolice ; c'est lù que je l'.ii connu. Il était, lui, faible et souffrant, trainé au fort de Bicêtre, avec quelques autres, par une l6gion de soldats avec des canons ; il était enfermé dans unC' casemate sans air, sans feu ; puis dans un autre fort; puis, l'armée qui l'.miit conduit le reprenait avec son attirail de canons: il était mené, avec ses complices du droit, à un chemin de fer. Et tous entrainés dans un port de mer, enfouis dans un faux-pont ob:1cur, pestilentiel, dans une caoe comme Louis XI aurait à peine osé la rêver! 5 L'administration de SR l\Iaj,esté bâtarde lui donnait en pâture des gourgannes fétides, rebut des bagnes! Elle le transbordait, cette administration, d'une frégate poiurie dans laquelle il avait failli sombrer, dans une autre léproserie flottante où, après deux mois de gale et de poux, - ceci est vrai, j'y étais, - on le chassait avec le germe de la maladie dont il est mort en exil. Cet homme, dont le corp.s est dans cette fosse et dont l'àme nous écoute, s'appelait DREVET.... Il y a dans le monde quelque cinq ou six bandits s'appelant Bonaparte, François-Joseph, Nicolas, l\Iastaï, Ferdinand de Bourbon qui, de temps en temps, les nns pour caler les pieds vermoulus de leurs trône8, les antres pour y grimper à l'aide d'un escalier de cercueils, imaginent d'arracher les libertés et les· consciences des peuples comme on arrache les fleurs d'une plante; qui écrasent les Hongries, qui brûlent les Messines, qui égorgent les Polognes, qui tueut les femmes sur les promenades! Ils sont cinq ou six .._. et nous sommes ùeux cent vingt-huit millions, dai!s l'Europe civilisée, soulfomt ces monstres, leur. donnant nos hommes les pl1 Js jeunes et les plus forts pour accomplir leurs sombres desseins ! Eh bien, citoyens, il y a ùes hommes qui se dévouent au milieu <leces hontes, il y a des hommes qui parlent dans les ateliers, dans les caves, qui crient tout haut dans les bois : Liberté, Socialisme, Amour, et qui meurent ! ... Ceux-là ont répandu dans le monde une semence qui y germe, ils ont fait l'idée révolutionnaire, idée qui revient toujours et qui, comme Antée, touche la terre et reprend ses forces. Citoyens, le géant révolutionnaire a repris haleine, il reco:nmenre la. lutte. Une grande parole vous a montré l'Orient et ses sanglantes a\·entnres. Tpurnez-vons maintenant d'un autre côté ; regardez l'Espagne, catholi11ueet monarchique: il y a qui11ze ans qu'elle ::t jeté la loque catholi~ue à l'égoût ; elle est en train, aujourd'hui, d'y jeter le haillon royal. Son gouvernement voudrait y éteindre le flambeau de la liberté. Essai insensé: on ne met pas d'éteignoir au soleil. La Révolution vient, je la vois, je la sens.- C'est nne maré~ qui mo~1te, qui monte encore, qui monte toujo11rs; le~,digues ploient et cèdent, le flot qui emportera la prem1ere ren\'ersera toutes les autres. Attendons donc encore un peu, suppoi;tons avec courage ces derniers jours d'un étonnement qui déjà se dissipe. A bientôt 1a réalisation rle l'idée pour laquelle beaucoup sont morts et pour la.- quelle tant vivent encore ! • VrvF. LA RÉPUBLIQUE UNIVERSELLE, DÉMOCRATIQUE El' SOCIALE. LA QUESTIONSOCIALE. On se tromperait fort si on s'attenclai t à trouver dans c~ travail _unprojet. r.o.mplet et détaillé d'organisation sociale, et s1 on me disait e1:conséquence: " Voyons; nous supposons qne dans les villes et dans les campagnes le peuple s'est emparé du champ et de l'usine, comme·vous le Ùésirez; comment organiserez-vous le tra-vail ? " Moi, répondrais-je, organiser le travail! moi, étreindre dans mes débiles mains le sphinx formidable de la Révolution! moi, essayer ce qu'il n'est donné à aucun individu de faire, ce que les forces combinées de tout un. peuple peuvent seules oser! non, non. Je me trouverai assez heureux si je puis ~ntr,evoir ~es grandes lignes suivant lesqueUes le travail s or,9anisera ( et non suivant lesquelles on l'organisera) et si je puis travailler utilement à l'accomplissement lle ,quelques-uns des faits nécessaires à cette organisation. . Sans doute j~ pourrais comme tout autre dire mon ntop!e. Il est fa~ile à chacun de faire sa description idéale d un ordre social nouveau. Cela est même très uti'le. c , ' l l ' ar ce n est qu à a c arté de .cette lumière idéale que nous po~vo~s marcher d'u~ pa$ assuré à la réalisation rlu bien. Mais il y a dans ces sortes de créations une trop grand part laiss~e aux f~nt~is:es du cœur et de l'imaginatio: pou~. q~e JC me lai~se aller, ~ans un travail dn genre de celm-ci, .à entretenir le public des châteaux q1 1e je bâtis dans le ciel. . J c le_répète donc, avant de clore 1 cette étude sur Ja Révolution dans la propriété, et de passer à l'étude sur la Révolution dans la famille : Je n'~i pas de :;olution du problème social. De to1.1tcs les utopies, la plus utopique me paraît celle <les homm . l l . es qui_ont c,:s l'. so utlol~~ àd.to11tR;t, qui ne prétendent à rien morn~ qu, J ermer ere es evolutions. L'ère des Révolutions ne se_ ferme pas. La Révolution est étenullc:; parce que la vie est. le mom~ement, le progrès, et 11011 le repos. Que ~eux ~ui s?~t fatigués aillen't se reposer dans la mort; mais qu ils n aient pas la prétention que l'humanité s'arrête de peur de troubler leur sommeil. Je n'ai pas de solution du problème social. La fusion de l'état dans l'atelier, l'organisation do l'atel~cr p;1itiquC' et 1 inùt~striedln'est pas une chose simple et qu un omme sen p~1sse_ onner. Il faut pour cela le concours de toute~ les 111tell1gences,de toutes les volontés, de t~us les. br~s. Io~t homme peut connaître Je principe de l orgamsation sociale future. Il est proclamé. II a nom Eg~lité. l\foi_snul ne peut embrasser le détail des 'applicat1~us multiples de ce même principe anxriuellcs la diversité des rapports entre les hommes doit donner lieu Je n'ai pas <lesolution du problème social. • La vérité absolue ne luit pour aucun. La vérité relativ~ foit p~nr tous. Rejeté "iolemmcnt vers l'étude des questions sociales par le dégoût et le sentiment de révolte que m'inspire les !nfa_miesque l'on enseigne, à l'école, sous le nom de droit, Je cherche depuis longtemps la vérité, et je la dis telle qu'elle m'apparait. , J'ai vu q,~e ~ans tous l_este~ps C't dans tons les pays l homm:. n et_a1t souvera~n qn autant qu'il possédait la for~e, l mtell1ge_ncc, la richesse, et que la poursuite du droit de sou:era.meté, du droit politique était une illusion clécevante s1 on ne poursuivait en même temps la con- ~uête du [er, de l'or et de la pardle qui sont les incarnat'.ons sociales de la force, de la richesse, et de l'intelligence. Alors je me suis dit: le cri de la Révolution doit être la continuation et le développement du cri des Hussiles - la coupe au peuple - et voici mon programme: - A tous le for, à tous l'or, à tous la parole. - C'est-à-dire : . _-A tous les armes, à tous les richesses, à tous ]a science; ~ t~us le lu:e ; à tous, tout cc qui fait de la vie une bénérhct10n du ciel et non une damnation de l'enfer : à tous, avec et par ces biens, la liberté et la souveraineté. - On aura beau dire pour ou contre ·l'égoïsme, pour ou contre le dévouement, pour ou contre les passions de toutes ~ortes ; la vi~ de l'homme consiste à poursuivre la P?ssess1on. de ces biens po~r lui-même et pour ceux qu'il aime ; à se développer, lm et les objets de $CS affections.

• L' JI O ~l Ji E. ----------------------------- - ------------------=--~-------------------- par leur moyen ; à grandir ainii en force, en intelligence, en amour, en beituté, et à se rapprocher d'un idéal dan"' lequel il ressemblera aussi peu à n10mme actuel que celui-ci au plus affreux des sauvages. Entre ce passé, qui nous montre l'homme sortant des limbes <lel'animalité et s'élevant de l'état d'ignorancè (1) à l'état de ronsc:ience du bien et tln mal et de lutte, et cet avenir où l'homme entrera de plus en plus dans l'état de science et de bonheur, il y a le présent et l'œuvre du jour, c'est cette œuvre que je cherche à déterminer. Prise de possession de l'instrument de travail; modification de la propriété par l'o·rganisa.tion de la fonction, d'une pi1,rt, et par l'élimination progressive de l'usure et de l'hérédité, de l'autre : tels sont les caractères généraux selon lesquels la tâche du jour, l'œuvre de la Révolution, au point de vue de la propriété, m'est apparue. J'ai dü me borner, pour le présent, à traiter le premier point, la prise <lepossession de l'instrument de travail, sous peine de rendre ma tâche impossible. Tout le monde· comprendra, en effe_t,que la destruction de l'usure est une affaire de lianque nationale, de crédit à organiser, de circulation à établir et à délivrer des barrières fiscales ; qne la destruction de l'hérédité est une autre affaire, affaire de législation, de politique; et que ces questions ne peuvent être mêlées, confondues, mais doivent au contraire être étudiées et traitées spécialement et -,éparément. De même, quoique je voie dan~ la reconnaissance du droit aux instruments de .travail des diverses fonctions qufl l'on peut exercer, une transformation complète de l'organisation sociale et la création d'un mode de possession dans lequel il n'y aura plus de pauvres, mais où tous seront appe1és, et tous élus ; de même, dis-je, on comprendra à quelle folie je me serais abandonné si j'avais voulu déduire à priori d'ur1 principe juste, les applications sans nombre qui ne peuvent résulter que d'une connaissance pratique de tontes les spécialités du tra\'ail. _ Se demander à ~oi-même, à soi seul, ce que la pratique de tout le trarnil hnrnain dans <le nouvelles et libres conditions peut seule faire trpuver, une organisation, un réglement d'atelier, ce serait insensé. Peut-on donner aux divers travaux humains une organirntion uniforme? Soumettre au même règlement l'atelier agricole et l'atelier industriel, l'art qui ne travaille qu'à ses heures, et la circulation qui ne doit s'arrêter jamais ? Evidemment non. Il faut que le tr,ivail s'étudie, qu'il se connaisse et qu'il se règle alors selon la loi commune de justice, l'égalité. Ce que nous po11vons faire d.ans <:ette voie, c'est de travailler à la création tle cette science de la société, de cette pl1ysiologie des clivers travaux, grâce à laquelle seule le travail pourra connaître ses lois, et trouver son organisation, de la même manière qu'un homme qui se connait déduit <le cette connaissance l'hygiène qui convient à son travail et à sa santé. l\'Iais pour que le travail trouve ses lois, son organisation ; il ,faut qu'il soit affranchi rle la domination. du maitre, qu'il se possède, qu'il soit libre. J'ai donc dü insister bea11c0u1)sur les raisons qui me paraissent faire cle la prise de possession de l'instrument ,de travail par le travailleur une des plus impGrieuses nécessités de la situation, une des coaditions inéluctables <lela Révolution sociale sans laquelle les sociétés européennes me paraissent ne ponvoir être sauvées de la mort. • Sans cloute la prise de possession de l'instrument de travail ne saurait être qu·un fait révolutionnaire, et je ne le do:me pas pour une solution. l\'.Iaisje <lis que cc fait est nécessaire poUr forcer la solution à se dégager, et que sans ce fait nous ne pouvons arriver à introduire dans la société der rapports cle justice nouveaux que l'organisme social actuel rejette et qu'il rejettera tant qu'il sera. Uaintenant ce fait,_se proclnira-t-il ou 11011 à la prochaine Révolution, et dans quelle mesure? C'est ce qu'il est bien difficile de déterminer. Qui peut savoir ce qui couve clans les c~urs et dans les têtes sous h compression bonapartiste ? Qui peut dire cc que fera le peuple au jonr de réveil, ce peuple chez qui les enseignements socialistes de la dernière Révolution sont restés comme le grain refoulé en terre par la herse aux dents de fer? Ce peuple, à qui on a préféré clonner le droit à la vengeance que le droit au travail, perdra-t-il dans l'orgie du triomphe les instants précieux qui :mivent le succès, ou, maitre de lui-même et confiant dans sa force, saura-t-il profiter de la victoire et assurer la conquête du droit par une prise de possession définitive des biens sans lesquels la souveraineté, plus que l'or, est une chimère? Qui sait! dans tous les cas, ce qu'on sait et cc qu'il n'est pas permis aux hommes de ce temps de ne pas prévoir, c'est que, généralement ou partiellement, ce fait se procluira; c'est qu'il sera prêché par la parole et par la presse, dans le journal et dans le club; c'est qu'il sera ensdgné comme le droit, provoqué comme le moyen de salut. Parce que sans cc fai.t décisif il est impossible de faire disparaître la séparation funeste qui existe entre les droits dvils et les droits politiques ; il est impossible de rétablir (1) C'est cet état d'ignorance qui a été décor!\ du nom d'innocence primitive et de paradis terrestre, innocence et bonheur négatifs, paradis de jeunes porcs se vautrant dans la fange. Grâce à •ctrc ehère mère Eve, nous en sommes sortis. l'unité et l'indivisibilité du droit social. et toujours on se trouve e11pr~s'.?nce de deux sortes d'hommes : l'homme qni est et qui a, qui est souverain parce qu'il a ; et l'homme qni. est et·qui n'a pas, et qui, parce qu'il n'a pas, voit sa souveraineté de droit éternellement annulée en fait. Mais romment cet.te prise de possession est-elle possible; comment se fera-t-elle ? Comment, répondrai-je, prend-on ce à quoi on a droit quand un prétendu propriétaire vous le refuse? C0111me11t entre-t-on Jans une maison fermée? Comment y rcstet-on si on veut la garder? Et que feront les travaille1us de l'instrument du travail ? Comment seront réglés leurs droits, et ceux des autres, ceux notamment des dépossédés? Comment sera exploité l'instrument de travail conquis ? Sera-t-il plus difficile, réponrlrai-je encore, aux travaillenrs de travailler sous la loi consentie entre eux que sous la loi donnée par le maitre actuel '? Mais les instruments de _travail qui ne pourront être exploités en association, et les hommes qui ne voudront pas s'associer? Eh bien il ne s'associeront pas ou ne s'associeront que lorsqu'ils en reconnaitront la nécessité ou l'utilité. C'est surtout à cause de ces derniers, instruments ou hommes, qu'il faudra ne pas perdre de vue les institutions contre l'usure et l'hérédité sans lesquelles nous serions exposés à voir se recréer entre les mains des nouveaux venus auxquels nous prêchons la prise de possession, une nouvelle propriété tout ·aussi funeste et haïssable que l'ancienne. Or; je pense que, parmi les démocrates socialistes, nul n'est partisan d'une Révolution qui aurait pour formule : ôte-toi de là que je m'y mette; et que nul par conséquent n~ serait satisfait de voir quelques-uns seulement des déshérités arriver à la conquête des biens qui font clu droit une réalité sociale. • Ce que nous voulons, c'est la propriété, la famille, la cité pgur toutes et tous. De la Révolution qui se contenterait <l-e créer une nouvelle classe de· bourgeois intéressés comme ceux d'aujourd'hui au maintien sempiternel d'un ordre de choses qui satisferait leur égoïsme ; de la Révolution qui n'aurait pas pour but d'effacer toutes ces distinctions de bourgeois et de prolétaire, de monsieur et d'ouvrier, et non pas de les effacer dans le langage seulement mais bien dans le fait social ; de cette Révolution là, j'espère, aucun de nous ne veut. S'il faut donc prendre révolutionnairement l'instrument de travail, il faut, en même temps, et par tous les moyens propres à cela, empêcher la propriété usuraire et héréditaire de se reconstituer en dè nouvelles mains; autrement, la Révoh1tion serait encore nne fois manquée. Au demeurant, qu'on veuille considérer ceci : le fait révolntionnuire, par lequel le fravailleur s'emparerait de l'instrument du travail, serait à la fois un événemei1t inorganique et organique. Inorganique, en ce qu'il serait l'entrée dans 1a propriété de tous ceux qui en sont dehors, et que cette pauvre propriété en éclaterait de partout; je n'ai pas be:::oin, je pense, d'insister sur' ce point. Organique, eu ce qu'il mettrait à la disposition du travailleur l'instrument sans lequel toute organisation du travail est impossible. A quel ordre de faits, je le demande,~ sous le régime propriétaire actuel, peuvent s'appliquer les formules de justice dégagées par la science sociale? Est-ce dans un monde où le capital impose universellement sa loi que voils appliquerez des formules telles que : à chacun selon ses œuvres, ou: de chacun selon ses facultés, à chacun selon ses besoins ? La formule qui accorde au capital une r5tribution égale à celle du talent et du travail est ellemême inapplicable clans un mon_deou le capital s'est fait la part du lion, part à laquelle il ne renoncera jamais, du moins volontairement. Si au contraire le fait révolutionnaire vient renouer, dans la liberté, entre l'homme et la terre, le lien qui était autrefois noué dans le sernge, alors le travailleur et l'instrument tle travail étant affranchis, toutes les théories pourront être mises à l'essai, toutes les formules à l'épreuve, et par l'exercice même de sa liberté le travail trouvera ses lois ; lois qui ne sauraient être imaginée3 par un arbitraire quelconque, mais déduites de la nature même de chaque sorte de travail ; lois qui, j'en suis convaincu, se trouveront d'accord avec les. principes de justice émis à priori par les penseurs (les fous, les idéologues, les rêveurs, les utopistes) qui, de tout temps, ont donné au monde le spectacle de cette passion sublime, l'amour du beau et du juste. Alfred Î;\LANDlER. VARIÉTÉS. SCIENCE POPULAIRE. ATTRACTION UNIVERSRLLE. Croirait-on qu'en France, au I9e siècle, sous la direction d'une université accusée de Voltairianisme, aucun des li-• vres élémentaires mis entre les mains de la jeunesse des él'Olc-.~, n.epai'}es~nlemen t c1e Lt_loi ~ ni g-0:1verne tous le~phtinome11c, del llnl\'ers, de la 101•111s1c:rt de base à tontes les ,eiP11ces pby~i<pies ! Ü;i comtirendrait à la ricrueur cette la- . 0 c1111e1mpardo11nahlt• ~i la gravitation Newtonienne était 11Hc•111éde'hier, 011 si le; livres éi{>menraires ct'unscianement ét~ier.,t d'un<-' claie antérieure;\ la déconverie <le l'illustre a5trOiHJllle dn 17~siècle; mais il n'en est rien. Les savants aliùés dont l'Université e➔ l forcée, uien malgré elle sans l!oute, _<l'a11l<_>reits:lrle re!'.omma11derles j>Pli!esgéogrnphies, I<>•petites h1sto1~es_,l_espt>tits 1_raité,;de Cosm<•graphie, de Phy,~lljl~l' d de Ch11n1~,appartiennent presrp1e tOtH ;\ notre gé11era1wn, et lenr, livre.: s,• réimprim,-,nt tons 1<·3 jours. lis po,1rraien t donc none;;expliqner in td I i"i l,leme11 t ·1a loi de l'att.rac;tio:1 11niYe1selle; mais f,1irc ct~a ce serait restrernclre lt domaine de l'ineo11nu, clu 111crvcille11ext d11 miraculeux, t't lt:!:!fouclrt-3d11 V.it:c:n nwnacent la tête de quico11q11eose toucher cc 1,,1-rainb1ùla-,t ou éclairer si pen que ce $01 l les ténèl>res t héok~irl'1es. dont le!; 1 héocraties et h1s de.spo1i..,n,e,;ont toniours e11to11rél'h·1m,tt1i1é. _Donc la l11111ièr~ec fait Pnvai11d,ins lr:>slabor~troires c1ela science, aulO~n: des timides académie'!, p:trmi quelq•1es ho:rn_uesde lobtr ou d'~t~1Je; tout. dem•~11reouscur pour la mult1t_ude, pour le mihion, comme disent no, voi;;i11s le~ Anglais, et \·oilù. poui;'luoi les sublimes eff.lrts cJc,sminorités intelligentes rnnt ~i scu vent se perdre il ans Je vide 011 se ~eurt!:'r .aux _innombrables b:tyonneltts qui comrnamleut le silence du p1ecllles trônes et des autds. , Cependant, comme le propre de l'i"'norance est ùe courir elle-ruême ,à sa rnir~P, les p1éca11tio1fs crie l'errenr prenll pous étontler la vénté sen•t·nt aussi '}11tlr111efui,~\ <lirig<'t' les yeux de la ma_ss~ vns ce <Jtleles privilégiés cht:!!·cht'r;c it cacher a:r.c 1msom Jaloux ..Vo'.là po'.1rquoi, malgré l,· crèvecœur q,, t·n ressent le p:u·t1 pretre, 11 11'e,t plu. 1111 établi,;- scmenl d'éduc;ition, ]'l'ls un séminaire de Bret,wne et de Vendée où l'o~ o~erait erneig~er publiquement q~1e le système a~tro11omH1ue<leCopern1c est dé11ué de fondement et celm de Ptolémée le seul v~ritabl-:>. • Ou hC contente de laisser ù des tirailleur!! i,olés; ;\ de;; enfants perdu~, ,\_des V~uillot, ;\ <les nbùé Gaume, on bien ;'1, ck:; H.,,by \-V1lhan'.s, le ,oi11 rie remettre en •1ue;;tion I~s conquêtes de la sc1t-nre ent:u·h~es <le non-oc":h·doxie sinoa d'hér(::;ie l'can<lnh·u,e. A ceux-là on permet on ordoune m~m~ de dire _qu' 1 tl est crimiuel de_ révoq,ier' en doute cc qu t1fürment is1,o,ennellcmcnt lt>s ltvres sacrés, ce qn'c>!1t cru 1011s le~ père~ de l' Eglis~ rhrétienne et. avec eux beau• coup lie 1,htlu•oph.,s de l'antiquué, ç'est•à-dire que le ciel tou, ne au1uur de la terre : " ce qui le prouve, s'écrient enco_reces profanatc1irs de la science, c'est que si l'étoile polaire paraît au cle~s11sdu f,Ôle nord le 21 décembrP an mome_nt d11 solstice <l'hirer, il est impossiule cl'expli~ucr, dans I hypothèst' où la terre ne serait p:-ts irn111oùile ditlh l'espac 7, pourquoi l'étoile i.;olaire ne s'~st pas déplacée ct'une ligue d,ws le ciel, nu :21 juin sui vaut; (juoique lit terre e111poit~c d1rns l'orbite imaginé.: par Copernic suie alors ù une cli.sta?ce d~ 190 million, de millt!s d,1 point où elle 8C trouvait stx mois a11paravant." Un des acthérents de cette école rélro"'racle, nn ministre protestant, a ~té jusqu'ù. publier un gro~ volume avec planches (1) pou.r dé1:1?ntrer que le sysrème du ciel est conforme à _la d1.,pos1t1ondu tabernat·le de Moïse; <111el'autel des sacrificl'S représente la terre; les bore!~ de la cùve d'airain, l'oruite de la lune; la courtine d'azur. le firmament étoilé; le chandelier à sept ùrnnche~, le soleil et les 1;ix planètrs; et que par conséquent les étoiles fixt's so:it ulus prèi de nous que le soleil et les planètes? ' A cette vé11érnùlc absurdité, que l'inriuisi1ion a si lonrr. temps défendue par le fer et par le feu, la !tiCitnc<m: oder,~e répoud que gér,éralement les montagnes ne se dérangent pas pour marther à la rencontre du voyageur, que le rivnge ne se détache pas pour courir au devant du m\\'ire lancé i~ pleines voileô ~ur l'océan, que si la terre en tournant Mll' elle-ruême doit uécessairement se 1110U\"Oidr 'Occident en Orient avec la vitei;se d'un boulet de canon, il est impossible de concevoir ce que devrait être la vitesse ùn rn!eil et des étoiles obligés de parcourir en vingt-quatre heures u11esp<1cedont l'immensité seule dl'raie 1'11nagination. Mais l'école théologique n'est pas uattue pour cela; ca1· elle réplique sans hésiter par cet argument aussi commode que péremptoire: rien n'est impossible à Dieu! D'ailleurs, ajoute la Métaphysiqne, an point de vue de l'ab~olu, la vitesse du mo11ve111tnét tant multiplicable et <livisible à, l'infini, il est aussi facile de concevoir le mouvement dn ciel aulour de la terre que celui de la ttrre sui· elle-même. Ainsi balloté entre les arguments et les théories contradictoires de la philosorhie etde la théologie, l'ignorant choiBirn i;ans doute; mais qu'a1,ra-t-il gagné moralement si, s'étant décidé po11r la philosophie, il est obligé de croire sn1· parole le philosophe comme auparavant 11 croyait le théologien ? Appelé à se prononcer ent1:e M. Sibour er Arago, entre M. di! Fallo,1x et ?11.de Humuoldt, entre de Maistre et Vohwy, entre Bossuet et Voltaire, !"esprit humain n'est ni débarrassé des entraves de la foi, ni réellement entré dans la voie du progrès si la démonstrntion rigoureuse, la mé1hode scientifique, tous les éléments possiu1es de certitude enfin ne forment pas la base et le fondement de sa conviction. La négation sy~té111atique ne vaut pas mieux que l'affirmation sans preuves, et l'une comme l'autre, sous deux aspects en apparence opposés, personnifient également l'ignorance et la foi. Ce fut en se reudant compte du phénomène de la pesanteur des corps et de leur chûte hure dans l'espace que Newton, parlant des découvertes de Kepler, le père de l'astronomie moderne, trouva que la gravitation, la pesanteur, la force centripète sou t les noms différents d'une seule et même torce à laquelle il donna justement le nom d'attraction universelle, et qu'il exprima par cette formule d'une simplicité toute mathématique : " L'attraction est directement proportionnelle à la surface du corps attirant, eUe est inversement proportionnelle au carré de la distance du corps attiré." Cette loi, non seulement gouverne irrésistiblement tous les phénomènes connus sous les noms de gravitation et d'attraction, mais elle seule peut rendre compte des mouvements astronomiques; elle donne les moyens de calculer (1) A systematic wiew of the reveatld wisdom by the Rev. Raby ·williams, London 1806.

L' JI O)1ME. -~-------~-----------,..--------------------------~--------------------.,.-- ·-- :o. vec I a précision la p1us rigoureuse la posi1ion passée>, présente et future des corp'> célestes, de <létPrmint>r;ivec exactitude leur pesan1eur spécifique. C'est c>lle qni reti"nt autour dn soleil, leur centre commn11, et .\ des rli~t;inc:s proportionnées à leur vol11rneet à leur den~iré, les 36 à 40 planètes qne nons connaissons et celles infiniment pl11s nombreuses sans rloute qui peuplent le ~ys1ème soli-1i1e, mais qui '-Ont invir.ihies à nos yeux et q11c•no,; instrnments n'ont encore pn al teindre. Cette loi de l'attraction éta11t en outre univen;p}}e, non ieulemcnt le soleil attire le~ planètes avec une fo ce d'antant pins grande 'llle sa 11iasse est plus considérnùle, mai~ il est attiré par elles et 1:'llese::e:-crnt toutl:'s les unes sur lt•s 11utreset sur leurs satellite<. une att1action égaleme11t proportionnée ,\ leur mas<.e réciproque. On comprcnrlra co111bienil est 11rgi>ntde développer intelligiblement dans les livrPs élémentaires, et cette loi primo. diale, et tous lt>Sgrnnrls principes déjà gé11éralisés par la science, si l'on considère q 11e des milliers d'homme'-, relativement instruits, poursuivent dans lt>domaine de l'in\·eution, par exemple, des chirnèrei dont }!inanité leur serait immédiatement révélée par la connaissance d'un petit nombre de ces lois générales, et que des millit•rs d'h•>mmes intelligents s'abrutissent dans un labeur ingrat, fa,1tt! de connaître quelques formule:1 qui oùvriraient une im,uense carrière ,\ leur 111t.--lligencc. Telle que nous l'a\·ons donnée d.'après Nl',Wlon, cet:e loi de l'attraction est évidemment à la portée de quico11q11e 11aitles quatre premières règles de l'ari1h,nrtiq11e; nuis il eRt facile rle la vulgariser encore davuntage par un exemple tel que le suivant: Le vo;ume de Jupiter est 1330 fois celui de la Terre. En supposant qne les deux planète!> ~oientcompo~('.e; d'élémeus semblablt>s, l'attraction c1ue Jupiter exerce sui· un c-orps placé à sa snrf.:ce sera clone 1330 fois plus grande que J'a11raction tenestre ; c'est-à-dire que 100 .kilogrammes pè~cront 133,000 kilogramrn ..s, dans Jupiti-r en vertu de la première partie de la loi qui constate que l'attraction est directement proportionnelle à la masse du corps attirant; mais d'un antre c'ôté, la ~urface de Jupiter. étant on.u fois JJ!us éloignée de son cenl·e qu<> la surface <lela Terre ne l'est du sien, ce poids de 133,000 kilos décroîtra en ndson du carré de Il et ne représentera plus que 133,000 divi,;é par 121, c'est à-dire e11viron 1099 kilos; parce que la force <l'attraction est en outre inversement proportionnelle au carré de la distance du corps attiré. J'.-Ph. BEil'.JEAU. BULLETIN DELASE~IAINt Certains journaux anglais prétendent que l'amiral Parseval-Deschênes, croyant dangereux d'entreprendre si tard les opérations projefbes par Napier dans la Baltique, avait pris le parti de regagner les ports français, lorsqu'une dépêche du gouvernement français l'a fol'cé d_erepartir pour le golfe de Finlande, malgré la saison avancée.- Le roi de Danemark a ouvert la Diète en annonçant sa ferme résolution de maintenir et son ministère absolutiste, et la nouvelle Constitution promulguée. La Diète a ajourné la mise en accusation du ministère dans l'espoir d'amener le roi à céder. _._Le roi de Suède a demandé de retirer la loi sur la presse de la Constitution, ce qui lui permettait de la faire facilement modifier par la Diète. L'ordre des Paysans est seul à combattre cette mesure, app~~ée par la Noblesse, le Clergé e~ la Bourgeoisie. L'empereur d'Autriche, qui a fait féliciter les cours de l'occident de leur victoire sur le Czar, est vivement pressé de leur venir en aide plus efficacement que par des vœux.- La médiation du roi de Prusse a Hé nettement refusée. Le Times contient, sur l'absence de Londres, en ce moment d'anxiété générale, de presque tous f IC's ministres, et même de la reine, un article assez hostile, et qui se termine en affirmant : " que partout on répète, en termes beaucoup plus e:rplicites, ce que dit le Times à cet égard." Que sigaifie cette sortie du loyal organe de la cité '? Serait-ce un contre-coup de l'humeur ressentie par les capitalistes ang·lais des effrayantes faillites de fortes maisons de commerce à New-York, à Liverpool, et, par contre-coup, à Manchester, à Londres ... ~ - L'insurrection, en Chine., gagne du terrain, et manace Pékin; Canton a été abandonné par les Impériaux. Les Beaux-Arts ont leurs proscrits comme la tribune, la pressé et l'atelier. Ainsi Mlle Augustine Allix, la sœur d'un exilé de Bonaparte, et le citoyen hongrois Rémyni, proscrit de par .François-Joseph, nous donneront ce soir un concert à Queen's Assembly Rooms. - Le talent de Mlle Allix est déjà connu à Jersey; .quant à Rémyni, c'est un artiste puissant et comme il n'y en a pas à la cour des empereurs, seraient-ils d'Allemagne. VICTORHUGO J,e discours pro- ·•noncé le 27 septembre 1854, sur la tombe du citoyen Félix Bony, vient d'être imprimé sur papier fin et en petit format. On peut s'en procurer à .Jersey à l'imprimerie Universelle, 19, Dorset Street , et à Londres, chez M. Eram•1s Zmichowski, 10, Claremont Place, J udd Street, New Road. Prix : 'Un exemphtire, Jd. (2 sous); cent, 4s. (5 fr.) On trouve à l'Imprimerie Universelle ou ;'\Londres, des exem- -plaires de la brochure intitulée : ILft li îJJ ~~Il m ET LE VIEUXMONDE. PAR ·ALEXANDRE H RTZEN. Prix : 6d. (60 centimes). JERSEY, UIPltIMERff: ~• him-~LLE, 19, D0R!IETSTREI",T, AVIS. Pour répondre aux nombreuses demar.rl~s qui nous sont journellement adressées, l 'Administration du journal l'HOMME vient de faire réimprimer les premiers numéros dont les exemplaires avaient été complètement épuisés lors de leur publication. En conséquence, on trouvera chez MM. les agents du journul ou à l'Imprimerie universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, les numéros qui manqueraient aux personnes faisant collection de l'HoMME,à raison de 3 pence (6 sous) l'exemplaire pris séparément. Quant aux personnes, au contraire, qui désireraient avoir tous les numéros qui ·ont paru jusqu'à ce jour, elles peuvent se les procurer aux mêmes conditions d'abonnements qui se trouvent indiquées, pour chaque pays, en tête de notre journal. AVIS. L'administration du journal l'Homme croit devoir porter à la counaissance du public de Jersey que deux nouveaux bureaux, pour la vente du journal au numéro, viennent d'être établis : Chez Mme LEV AILLANT, marchande de papier et de fournitures de bureaux, Pierson Street, près le Ro 1al Square ; Et chez M. HUREL, marchand de tabac, 24-, Queen Street. On peut également s'abonner à ces bureaux. AVIS. . JEANMANESSI ancien officier , rl e la marine de guerre autrichienne, professeur de mathématiques reconnu par l'Académie de la Côte-d'Or, donne des leçons de mathématiques él~mentaires et spéciales, et prépare les élèves pour entrer à l'école navale. S'adresser à St-Hélier, 2, Halkett Street. EN VENTE A L'TMPRI1lfERIE UNIVERSELLE, 19, DORSET STREET, SAINT-HÉLI~R (JERSEY): Ou par commission à LONDRES, chez Erasmus ZMICHOWSKI, 10, Clarernont Place, .Judd Street, New Road. DIXANSDEPRISON AU IIONT-SAil\JT-IIICH ET A LA CITADELLE DE DOULLENS, Par MARTIN BERNARD, 1 volume grand in-18 Charpentier. Cet ouvrage se trouve aussi : A LONDRES, chez JEFFs, libraire-éditeur, Burlington Arcade ; A BRUXELLES et à GENÈVE. DANGERS TO ENGLAND OF THE . ALLIANCE WITH THE MEN OF THE COUP D'ÉTAT. To which are added, the personal conjessions of the December Conspirators, and some biographical notices of the most notorious of them. Bv VICTOR SCHŒLCHER, Representati<ve of the People. DUDEVOIRD'AG-IR. AU PARTI NATIONAL, PAR JOSEPHMAZZINl. Prix de la brochure : 2 pence. BIOGRAPHIES BONAPARTISTES, Par Pu. BERJEAU. - Prix: 2s Gd. •via.1.. GUT"EI •PROSCRITDU 2 DÉCEMBRF., a le triple av3ntage d'unir l'élégance, la. légerté et .Bll_ ~ ..J prote811eu1• tle cou1•e la solidité. Tailleur d' Habits.-29, Belmont Road, St.-Hélier, Les semelles sont fixées avec du laiton et ne en plâtre, eu cire\ en mastic et en glilatine rnr nature morte ou vivante. Il moule aussi les ornements, les statues et fournit des épreuves à un prix modéré.--20, Donstreet, St.-Hélier. -----------------,Jersey. laissent aucune aspérité ni à l'intérieur ni à l'exBIANCHI ·t 1· • LUD. K0RDECKI, térienr. - On peut marcher à l'eau sans nuire à la A ~roser~ po itique solidité de la chaussure. français, rédacteur ________________ _ 1 f en chef pendant PROSCRITPOLITIQUEPOLONAIS, EDOUARD Blffl huit ans du journal quotidien le Messager di, Nord, , paraissant à Lille (Fran_ce), cl,on~1eà d_omicile,~es Donne à domicile des leçons ùe langue Allema11de le~ons de langue f~ança1s 7, d anthmét1que, d h1s- et Latine; il démontre aussi la Gymnastiqne. PROSCRIT ITALIEN, to1re, de géograph1e, de littérature, etc. M. Luù. Kordecki désirerait trouver de l'emploi 11 se charge également cle toutes correspon- comme professeur dans une pension.-6 l Newman Donne des leçons de hngue italienne. cbnces, écritures commerciales et autres, et des Street, Oxford Street.-Londres. ' , . . mémoires dont on lui confie la rédaction. , S adresser, 20, Don Street, Samt-Héhcr. S'adresser au professeur, ·20, Don-street, St.- 15 , COLOMDERIESTREET, ST,-HELIER, JERSEY. Hélier (Ile de Jersey). GUAY proscrit du 2 Décembre, faiselil' Références chez MM. Wellman, P. Asplet, • 'de BOTTES sans couture, pour ALPHONSE~ mouleur en plâtre, se charge 6eo. Vickery. hommes et pour dames. - Ce genre de chaussure .L t de toutf espèce de moulage IIOTELDE L'EUROPE DON STREET, No 11, TENUPARG, ROUSSEL, G. RoussEL a l'honneur de prévenir MM. les voyageurs qui viennent visiter cette île, soit pour agrément, soit pour affaires, aussi bien que les habita'1ts de cette localité, qu'ils trouveront dans !On Hôtel, bonne table, bons vins, et tous les soins, ainsi que tous renseignements possibles. ~ Table ù'Hôte à 10, 1 et 5 heures.-Repas à toute heure.-11 sert aussi en ville, AVISIMPORTANT. spécimen ci-après. Les Avis et Annonces sont reçus à l'Office de l'imprimerie Universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, S-Hélier, jusqu'à l'arrivée du courrier du ma1di. Toute correspondances doit être affranchie et contenir 1m bon, soit sur la poste anglaise, au nom de IH. Zéuo SwtET03LAWSKI, soit sur un des banquiers de Jersey ou de Londres. Le prix dés Annonces ost uniformément cle six sous (trois pence) la ligne, pour les trois sortes de caractères courants employés dans ce journal. Dans l'intérêt du Commerce, de l'industrie et de la Science, les Annonces de tous les pays seront acceptées 1 à la conclition d'être '\rites en français, conformément au ' Les lignes en capitales et en lettres de fantaisie, seront payées en pro110rtic,n de la hauteur qu'elles occuperont, calculée sur le plus petit texte.

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