-SCIENCE.- -SOLI DAftlTI~.- JO-URNAL'DLEADEMOCRATIUENIVERSELLE. Ne 45. - MERCREDI, 4 OCTOBRE l 854-. Ce .Jon1•ual Jtav.•ait u1ne Sè~i§ lita•• senaah1e. (Jersey), 19, Dorset Street.-Les manuscrits déposés ne seront I ANGLETER_n~ET CoLONTEs: pas rendus.-'- ÜN s'~noNNE_: A Jersey, 19, Dorset street. - A I U_n an, _s slullmgs _o~ 10 fran es. Londres, chez M. Zm1chowsk1, 28, Greek-street, Soho Square.-A Six mois, 4 sh. 011 il fr. Genève (Suisse), chez M. Cori:at, libraire, rue Guillaume-Tell. -1 Trois mois, 2 sh. ou 2 fr. 50 c. Poun L'ÉTRANGER: Un an, 12 fr. 50. Six mois, 6 fr. 25. Trois mois, 3 fr. 50 c. Toutes lettres rt correspondances doivent être affranchies et adressées au bureau de l' fmprimerie Universelle à St-Hélier Belgique, chez tous les libraires. - A l.fadrid, chaz Casimir • CIIAQUJ:: N UMÉRo : '.ll'®nsies abon11e11ne111• i,,e 111aâent «!'a~,ance. Monnier, libraire. 3 pence ou fi som. TRAHISONDEL'AUTRICHE. I. L'alliance de l'Autriche avec les puissances occidentales est-elle un fait acquis, évident et rayon- ~ nant, comme se plaisent à le p.roclamer depuis six mois les gouvernements de France et d'Angleterre? L'alliance de l'Autriche contre la Russie n'estelle au co utraire qu'un leurre, une équvoque, une trahison , comme le croient et l'affirment lës esprits dési9téressés qui, depuis un an, ont suivi de près les évolutions de la politique et de la o-nerre '? Ceci est un problême qni vaut la peine d'être étudié, d'être résolu; car dans ce débat des grandes ambitions où les gouvernements seuls interviennent, la main de l'Autriche dans un des plateau,~ fera pencl.ier la balance. Il n'en serait pas ainsi, bien certainement, si la guerre se f~isa~t <lan~ d!autres condition~, si les peuples agissaient directement, souverainement, par leur µropagan<le, par leurs assemblées, par leurs armées. La guerre alors donnerait la Pologne en armes, l'Italie libre, la Hong-rie sur ses cuevaux, et la Russie pas plus que l'Autriche ne songerait à camper sur les bords du Danube. C'était là pour l'Angleterre la chance à jouer, la grande chance de salut et d'honneur; mais elle a mieux aimé, - son gouvernement du moins, - concentrer l'action dans la sphère des diplomaties et des alliant;es mouarclliques du continent; elle a en peur de la Révolution qui. la sauvait sans lui demander ni gros bugdets, ni flottes gigantesques, 11io-ra11desarmées : elle a fait faute au monde, co~me à elle-même, et, maintenant, elle est oblirrée de compter sur l'Autriche, ayant déjà une de ~esmains engagée dans lu main loyale de Bonaparte. L'Autriche est donc, comme le Deux: Décembre, nne des espérances, une des forces, une <les nécessités <le la politique anglaise c>nOrient. Eh bien ! comme le Deux Décembre l'Autriche trahira, l'Autriche trahit l'Angleterre ! IL Donc, de par la fraternité dans.l'assassinat et la nécessité permanente de cette fraternité-concours, il est impossible que l'emperenr d'Autriche entre jamais sérieusement dans une guerre ouverte contre la Russie qui le couvre. • Il est également impossible qu'il fasse alliance honnête avec Bonaparte contre Nicolas, avec le tuteur du Nord, contre le rival de l'Est. Est~ce que François-Joseph ne sait pas que l'homme de Décembre a. trente mille soldats à Rome, qu'il n'y a pas loin de la ville des papes aux plaines de la L0mbardie, et qu'on p_eut s'entendre, sauf partage plus tard ,avec le Piémont, pour j~ter 1rne seconde ·armée •sur la route de Milan? III. Cette logique des intérêts que nous venons d'étudier et <ledévelopper, en suivai:it la loi des intérêts eux-mêmes, voilà six mois que les évènemens la confirment. Dans la première phase de cette guerre, quelle conduite a tenue l'Autriche? Elle a fait des propositions, org·anisé <les conférences, ouvert <les protocoles; comme puissance intermédiaire, elle a discuté, négocié, paperassé : son rôle était de paralyser, en louvoyant, les puissances occidentales, tandis que la Russie marchait aux Balkans, et les puissances occidentales, peu sftres entr' elles et d'elles-mêmes, ont perdu quatre mois à suivre ces pistes ! De guerre lasse, on est entré dans la seconde phase, celle de l'action. Les Russes avaient <lejà reculé devant la peste et devant les 'l.1urcs. Le Danube était presque affranchi grâce à l'armée de Constantinople qui seule avait tenu la campagne, quand ses alliés dormaient sur les flottes ou dans les camps : la situation enfin, était, sinon déo-a<rée, du moins meilleure, et la grande, et la ~hère alliée de l'occident, l'Autriche entrant en lierne pouvait écrasP.r l'armée rnsse dans sa reti~ite. Or qu'a-t-elle fait, en cette crise, cette puissance amie de l'Angleterre? - Elle a revendiqué le droit d'occuper militairement les provinces danubiennes que les 'rurcs et les Turcs seuls venaient d'affranchir. Elle a voulu saisir son gage, elle a demandé des arrhes, et les puissances occi- , dentales ont acquiescé, tontes fières d'~mporter Au commencement de cette guerre, nous di- dans leurs musées quelques pierres de Bomarsund. sionsavec les quelques écrivains qui ne sont point Voilà donc l'Autriche installée sur ces rives du aux gages des gouvernements et qui ne relèvent Danube tant convoitées, et cela sans frais de que de la conscience, nous disions avec ces écri- guerre, sans combat, sans un florin engagé, sans vains de l'exil : r Autriche ne fera jamais la guerre, un homme mort. Que fait-elle ainsi campée dans u11eguerre active à la Russie; elle n'entrera ja- le domaine des Turcs avec une armée de cent mille maisen alliance sérieuse avec Bonaparte, et, l'An- hommes? Elle protège lu retraite des Russes dont o-leterre s'égare en ses voies; elle s'engage dans le général en chef. Osten-Saken disait en partant: ks ténèbres, entre l'hypocrisie et la trahison. • "Soldats, nous nous retirons, mais une- puisComment l'Autriche ferait-elle une guerre ou- " sance amie vient occuper pour nous nos foyers verte ;\ la Russie, sa grande tutrice du nord, avec " de guerre et nous reviendrons bientôt~'' Que la Russie qui lui a rendu sa couronne de St- dit ~t que fait le général Hess, nouvel occupant? Etienne, avec la Russie qui a comme elle sa part Il lance une· proclamation à son compte, oubliant de Pologne à défendre, ce qui les fait complices les 'furcs, une proclamation de vainqueur, et il et les rive, les soude au çrime, au même crime? ravage comme un territoire ennemi, comme un Nous ne parlons point de la communauté d'i- pays de conquête, ces belles provinces épuisées dées, <le traditions, de sentiments daas l'abomi- déjà par les Russes! uable et monstrueuse idolâtrie du pouvoir absolu. Quant au gouvernement autrichien, il a son Nous laissons de côté, comme le font les rois, gage, sa proie, son lot de victoire, et il recomjeunes ou vieux, la reconnaissance pour les ser- mence ses protocoles. vicesrendus, les relations de famille, d'amitié, de IV. courtoisie, niaiseries cl' école et misères morales qui n'entrent point dans la grande politique : mais les intérêts, mais la puissance, mais la dynastie, peuton jamais les oublier, les compromettre '? - Et, voilà, pourtant, ce qui serait ébranlé, compromis, perdu, si la Russie s'emportait jamais aux représailles contre sa voisine travaillée par les Révolutions et toute mangée d'ulcères. Que serait-il en effet advenu de l'empire d~Autriche sans l'intervention russe en 49, et que deviendrait demain cette monarchie-Jézabel, si l'on coupait ses cordes à la grande suppliciée de Pesth et de Comorn? Les puissances alliées avaient commis une première faute en se laissant entraîner -par l'Autriche à d'éternelles évolutions de diplomatie qui les enlevaient à la guerre sérieuse; elles viennent de commettre une secon<le faute et un crime en livrant à l'Autriche les Provinces Danubiennes. L' Au triché, en effet, ne les cédera pas aux Turcs qui sont pourtant les suzerains légitimes; elle les gardera pour les Russes ou pour elle-même, et cette situation est d'autant plus grave, qu'au lieu de pousser dans ses steppes l'emperC'ur Nico-. las ou par la diplomatie ou par les armes; elle n'a pas encore posé, reconnu le cas de gùerre: elle se contente <le faire des levées, d'organiser des emprunts pour son compte : elle a déjà sur pied 700 mille hommes, et, pour la première fois depuis longtemps, grâce à l'impôt forcé que l'on dit placement, son trésor est plein ! C'est en Hongrie, surtout, qu'elle a récolté des milllions, vendant les places, les brevets, les licences, forçant au coupon le propriétaire, l'artisan, le marchand, l'ouvrier, organisant, enfin, la presse de l'argent à la Bonaparte, par la menace et la promesse, par l'intérêt et la peur. Quoiqu'il en soit, ses florins, aujourd'huï sont alignés, cE>mmeses armées.- Et contre qui tout cela? C'est le secret de l'Autriche! Les puissances alliées <'mt pris Bomarsund ; nous écrivons ces lignes au bruit de notre petit canon qui n'a pas pris Sébastopol mais qui chante sa chO.te probable en strophes d'airain: ce sont là deux faits d'armes, deux joyaux de guerre, et le dernier surtout a droit aux hymnes du canon. Mais que sont deux citadelles tombées, après une si longue campagne et dans une querelle aussi grave? 'I1ant que l'Autriche n'aura pas jeté son masque et fait un pas décisif, les conditions de cette guerre sont telles que Nicolas ne sera pas sérieusement entamé : or l'Autriche gardera le masque! Charles RIBEYROLLES. Les prisons de Paris, si richement peuplées, depuis le Deux Décembre, vi1::n11entd'évacuer sur Belle-Isle, le camp-citadelle, une dernière fournée de victimes. Il paraît que la police de Bonaparte a besoin ùe ses geôles centrales pour ùe nouvelles recrues et qu'elle organise quelque razzia rle républicains, pour donner sans doute un nou.veau lustre à sa victoire de Sébastopol. Que voulez-vous? les réactionnaires, ces chers amis, étaient fort tristes des échecs subis par les armées russes : ils voyaient avec douleur s'évanouir le prestige <le la puissance-monstre qui leur promettait l'avenir, et ils désertai'1nt les salons de l'impératrice et de ses dames. Or, on a besoin de femmes titrées et de gentilshommes à la cour du guet-apens, et voilà pourquoi, consolation charmante, on va leur jeter quelques républicains de plus. Ils en sont si friands les honnêtes-modérés ! Pour faire place aux nouveaux martyr~, on vient donc d'expédier les anciens à Belle-Isle, et Boichot est da.ns le convoi. DERNIERNEOSUVELLES. Nous lisons dans le Times la nouvelle de la prise de Sébastopol, nouvelle reproduite par le Moniteur français, mais qui demande confirmation, dit l'organe officiel de l'empii:e. Les dépêches des généraux alliés, <lu 20 septembre, contiennent les détails du débarquement de leurs armées sans coup férir. - Le camp retranché des Russes, sur les hauteurs de l'Alma, a été enlevé à la bayonnette, par les alliés, avec une perte d'environ 3,000 hommes. - Rien de plus. Néanmoins plusieurs dépêches de Vienne, de Berlin, de Bucharest, affirment que le 22, une nouvelle bataille aurait eu lieu; les Russes, vaincus, et poursuivis jusques dans leurs retranchemens devant Sébastopol, auraient capitulé, le 25, après la prise <ledeux forts. La garnison, à qui on avait offert de sortir librement, aurait préféré se constitue~ prisonniers de guerre, - pour éviter la fureur du Czar;·- et le matériel de guerre et l'a flotte russe de la mer Noire seraient aux mains des alliés! Pendant ce temps, Omer-Pacha dirige, sonarmée sur Ibraïla, préparant le siège d'Ismaïl.- lsmaël· Pacha (de Silistrie) va prendre le commandement de l'armée turque en· Asie, qui occupe le camp abandonné par les Russes, forcés <lereculer, après deux victoires, pour essayer de résister à l'invasion de Schamyl et de ses Circassiens. La flotte de Napier croise devant Revel. Une dépêr.he télégraphique a porté l'ordre à la flotte française, déjù en route pour Cherbourg, <le rentrer dans le golfe de I•iulan<le.
\ CORRESPONDANCEPARISIENNK 30 septembre H354. La nouvèlle Polliee. • 'L'Empire vient de se fortifier : il n'avait dans Paris 1 que sept ou huit cents de ces policiers ù livrée, qu'on appelle ser.r;entsde ville, il vient d'élever à près de trois mille ce chiffre de sa maison. Les feuilles du gouvernement et les journaux-1)atois •qn'il entretient à l'étranger glorifient Louis Bonaparte, à -l'endroit de cette grande mesure importée d'Angleterre: ili félicitent l'ancien constable Je Londres de n'avoir pas oublié les enseignements de l'exil, et, d'après eux, Richelieu devinant Cromwell, n'était rien à côté de cet urriver- •sel génie qui ~a du prince Albert au }JOliceman! Avant de chercher et d'expliquer ce que peut valoir en France cette illustre création proposée, couvée, pondue par l'expérience exotique de notre César, permettez-moi · de vous dire qu'il y avait un bésoin pressant, le besoin 'de placer quinze cents ou deux mille bandits de l't>x-société du dix décembre, héros la veille du Coup d'état, exécuteurs-coupe-jarrets à l'heure de la crise, et, _le lendemain, complices inutiles, acteurs trop compromis, espè- . ces ignobles et dangereuses. On avait quelques temps employé ces guenillards du crime à courir derrière les voitures de la cour. Ils je. taient en cris rauques l'hosannah des populations empressées : à défaut de suspects, ils arrêtaient les passants ; ils insultaient les femmes qui ne saluaient pas l'impératrice que vous savez, et, chaque soir, ils allaient toucher. au guichet de la rue Jérusalem l'émolument-sportule de la cérémonie. ' •D'autres servaient, ceux-ci comme moutons, ceux-là. comme guichetiers-1ourmenteurs dans les geôles, daus les casemates, sur les pontons, dans les colonies algériennes, et même à l'ile du Salut, où, pour cause de climat et de . fièvre, ils avaient double ration d'eau-de-vie, d'argent et de vin. Mais toutes ces honorables fonctions de hérat1lts-hnr- ' leurs derrière les chars, de mousquetaires-e,;pions et de . geôliers-bourreaux ne pouvaient entretenir la grancle armée clu guet-apens. Les huit mille de la veille s'étaient •multipliés, non comme les pains sur la montagne, mais comme les grenouilles après l'orage- il _y avait pluie de crapauds. Il faut bien le dire d'ailleurs, Monsieur César évite depuis quelque temps les grandes fêtes du populaire et les marches triomphales; il ne voyage qu'en chemin de for à grande vitesse; il n'est tranquille qu'au mîlieu des soldats; il n'aime plus l'enthousiasme des foules à tant par cri ra11que et voix avinée; il rêve de Saint-Nicais-e ! ~ donc, la bande des débarcadères, des processions et des cortéges· a vu diminuer son personnel: le chœur est moins nombreux, le dieu se cachant ! D'un autre côté, les prisons, les pontons, les casemates et les colonies africaines sont moins peuplés qu'aux jours de la granùe gloire, après Décembre. Là, comme dans l'exil, beaucoup sont morts, quelques-uns se sont échappés et d'autres, triste phalange, sont rentrés, passant sous les fourches du malheur. De cela ·qu'est-il résulté'? C'est que les fonctionnaires évincés et les anciens complices restés sans emploi (double plèbe du crime!) ont fait accord dans Paris contre les repus et demandé place à table dans la caverne. De grand cœur on les aurait fait fusiller ; mais en Décembre, il y eut tant d'-o-rdres sauvages qui sont épars aujourd'hui; il y a tant de secrets qu'on n'a pas brùlés •et tant de confidences qui vivent, menaces vengeresses, •qu'on a mieux aimé ne pas heurter de front les préto- . riens du guet-apens, et voilà pourquoi, d'un coup, on crée deux mille sergents de ville! Maintenant, qu'est-ce que le sergent de ville et qu'est- •ce que le policeman? Sont-ce deux jumeaux-flaireurs ·mis au monde par la même politique, entretenu:;, dotés pour le même service, ayant même Rature, même loi, ,même fin? Non, certes: le sergent cle ville est extrait, en général, des couches abruties et criminelles de la caserne : il porte encore une espèce de harnais militaire et s'en va par les rues tout armé, comme un mousc1uetaire d'abattoir : le sergent de ville n'est pas un agent municipal, un fonctionnaire de la sû.reté publique, ayant certificats de quartier et références solides, comme disent les Anglais : le sergent de ville, c'est le mouchard en costume, investi par l'administration policière, sur titres inconnus du pu- -blic, et s'en allant par la ville, surveiller, saisir, empoi- . gner, aux ordres ou caprices de l'autorité qui le paie. Le policeman, au con.traire, n'entre au service public •qu'après la preuve faite de ses bons antécédents et sur ,garanties sérieuses données au quartier. Il est véritable- ·'l'Ilent fonctionnaire de la cité dans son district, et ce n'est pas une créature, non plus qu'un agent passif de l'administration. Il marche, Juif-Errant des nuits, sans 'pistolets et sans épée. Enfin, il n'a pas eu la triste occa- •sion d'ensanglanter les rues dans vingt guerres civiles, tandis qu'à Paris, depuis vingt-quatre ans, les sergens de ville, insolents, provocateurs, ont mis la main et l'épée dans toutes nos tragédies. Il résulte de là 'que ·ces hommes ·dont l'origine est in- , connue, rlont la moràlité est suspecte, que ces hommes 'qui ont commis tous les crimes au service de la politique, L'U OMME. He seront jamais acceptés par la population parisienne et n'auront jarn/tis son concours. Cc n'est pas que ce peuple ne voulùt •prêter main-forte aux agents de la sûreté publique, mais il craindra longtemps, et sous l'Empire avec justice, il craindra toujours de servir, en venant en aide sur appel, quelqù'exécution siliistre, quelque lâche guet-apens de la police contre les citoyens ! La nouvelle institution de M. Bonaparte, ne réussira donc pas, encâchée qu'elle est et _par ses vices d'origine et par les tristes-souvenirs de son pass6 : Paris aura non des policemer1 comme on en voit en Angleterre, mais bien deux mille reîtres de plus, comme on n'en trouve nulle part, sauf dans les empires et les cavernes. Le peuple, après février, avait mieux compris la police de sûreté publique. Il la faisait lui-même, et les assassins comme les voleurs se tenaient à l'écart. Si chaque quartier de Paris, en ce temps de fièvre et <l'honneur, avait, s:ir titres vérifiés, nommé ses agents, si les iutéressés eux-mêmes avaient choisi leurs hommes, la ville aurait pris confiance et la population aurait donné concours ; niais sans ces conditions <l'élection et de moralité l'on ne fera jamais rien. Et l'on n'aura que l'empire des mouchards ! XXX. SUR LA FRANCE ET LA RÉVOLUTION. D.:ns l'antiquité, les yeux du monde ét:üent fixés sur la Grèce et sur Rome. Pourquoi? Parce que la Grèce et Rome étaient les dpux plus grandes nations de ce temps ; la première, par les sciences, les lettres et les arts; la seconde, pur la politique et • par la guerre ; parce que l'une avait allumé le flambeau de l'intelligence humaine; parce que l'autre en dispersait les rayons par la politique, la guerre et la conquête. Les yeux du monde moùerne, depuis un siècle, sont fixés sur la France. •Pourquoi? Parce que la France possède cette grandeur souveraine qui caractérisait autrefois la Grèce et Rome. . ü ue esquisse rapide du passé de la France démor1trera la vérité de 11otreaffirmation. Lorsque le Christianisme vient proclamer le dogme de l'unité morale du genre humain, et poser par là le point de départ et la base de la civilisation moderne, quelle est la nation qui se convertit la première ù la doctrine nouvelle, à la foi nouvelle? La France. Quelle est, ensuite, la _nation qui la propage avec le plus de persévérance; qui la soutient, qui la défend avec le plus de courage, et qui contribue le plus à en assurer le triomphe et la domination ? La France. D'où sortent ces missionnaires innombrables, qui v·ont portex en tous lieux la parole chrétienne? De la France. Quelles sont les armes qui repo11ssent les débordements des barhares du Nord et du :Midi, et sauvent la civilisation renaissante? Les armes de la France. Aussi bien, dans ces temps, la France était appelée la fille ainée de l'Eglise ; et son nom était devenu comme un nom commun par lequel on désignait les peuples de l'Occident. Continuons. L'œuvre de la 1nopagation et de la Jéfense du Christianisme achevée, la France en commen<.:eune autre non moins considérable. Cette œuvre est double: intellectuelle et sociale. D'une part, elle devient un foyer de lumièrns, q1ü rayonne sur toute l'Europe. Et, d'une autre part, elle entreprend la transformation chrétienne <lel'organisation sociale léguée par le Paganisme. En effet,, e~t-ce qu'aux XIe, XIIe et XIIIe sièclex, l'université de Paris 1.'est pas le centre du mouvement intellectuel de l'Europe? Est-ce que, ·d'un autre côté, ce n'est pas en France qu'éclatent ave<.:le plus de puissance la Révolution des Communes et l'affranchissement des Serfs ? La France ne s'arrête point. Anx XIVe et XVe siècles, elle chasse !'Anglais, elle se délivre de l'invasion étrangère ; elle constitue son unité nationale. Lorsqu'anivent la· Renaissance et la Réforme, elle paie S<'. dette de sang et d'idées. Elle a ses guerres religieuses. Elle a ses grands docteurs et ses grands écrivains. Au XVIIe siècle, il s'agit pour elle d'une autre tâche. Elle crée son instrument intellectuel; elle forme et fixe sa langue, qui devient la langue de la raison, de la logique, du bon sc:1s, de la philosophie, de la politique, du goût et de la politesse ; et elle produit ces chefs-d'œune de l'esprit humain, qui exciteront dans tous les temps, dans tous les lieux, l'admiration des hommes, tant qu'ils seront sensibles aux beautés de l'art et de la littérature? Viennent les XVIIIe XIXe sièclPs. Au XVIIIe siècle, l'unit~ nationale de la F rnncr est fondée ; son instrument intellectuel, sa langue est cr éc. Que fait-elle alors? Elle entreprend une nouvelle œuFc, achèvement et complément des œuvres réalisées. A l'unité nationale et à l'unité de langue elle s'efforce d'ajouter l'unité sociale. Tel est le caractère des XVIIIe et XIXe siècles. Et, en effet, d'abord, n'est-ce pas là le caractère de la Révolution de 1789? Les derniers vestiges de la féodalité extirpés, les droits seigneuriaux abolis, les inégalités sociales détruites, la liberté et l'égalité reconnues et consacrées par la loi ; et d'un autre côté, les inégaltés de province à province, de ville à ville, abatturs comme les inéga:ités <le personne à personne; uu seul peuple, un seul pouvoir, uae seule loi existant désormais sur le territoire français: toutes ces institutions, tous ces faits ne sont-ils pas <les signes manifestes et éclatants des efforts de la France, au XVIIIe siècle, pour réaliser l'unité sociale en son sein? Et, ensuite, est-ce que ce n'est pas là aussi le caractère du XIXe siècle? Est-ce qu'il n'est pas clair, évident comme la lumière du jour, que la mission de la France au-XIXe siècle n'est que la continuation. et le développement de sa mission dans le XVIIIe ? •• Telle a été, telle est la France. Or, la nation qui a fait toutes ces choses est, assurément, grande entre toutes. Et c'est pourquoi on s'explique très bien qu'elle excite au plus haut point l'attention et la curiosité des nations étrangères. Mais, si je ne me trompe pas, ce n'est pas seulement par sympathie, par admiration pour la France 1iueles nations étrangères ont à s'en inquiéter; mais en outre pour elles-mêm<?.s. Voici pourquoi. les 11ations agissent et réagissent les unes sur les autres. Ce fait, vrai dans tous les temps et dans tous les 1,ays du globe, l'est surtout aujourd'hui, et particulièrement pour les nations européennes. Car la vapPur, l'imprimerie et la télégraphie électrique ont fait disparaître les distances, les froritières et les douanes qui les séparent et les divisent. L'Europe forme, à l'heure qu'il est, comme une :,rnle nation, comme une seule famille. Donc, les nations européennes ont intérêt à connaître ce qui se passe en France. Mais il y a plus. S'il existait dans le monde une nation qui le remue lorsqu'elle s'agite, tandis que tout s'y arrête lorsqu'elle se repose, - nation essentiellement initiatrice et paraissant chargée par la Providence de faire prévaloir les nouveautés nécessaires ; et si cette nation était la France, combien l'intérêt qu'ont les nations étrangères à la co1111aître deviendrait plus pressaut ! Or, qui ne voit que, depuis son origine jusqu'à nos jours, la France a été constamment à la tête du progrès et de la civilisation? Le triompha du christianisme, les croisades, le mouvement des communes, l'affranchissement des serfs, - tous ces grands faits du passé ne sont-ils pas dùs surtout à son initiative? Dans le présent, son influence éclate comme le soleil. En effet, est-ce que, depuis soixante ans, elle ne transforme pas le monde à son image? Est-ce que ce ne sont pas ses idées qui l'ébranlent et le font penser ? Est-ce que cc ne sont pas ses mœurs, ses habitudes, ses mocles qu'il se propose pour modèles et qu'il cherche ù imiter? Est-ce que ce n'est pas son souffle qui a arraché des concessions au despotisme européen, et a fait pousser quelque peu de liberté là où régnaient la servitude et Je silence? Aussi bien, il faut le dire : en Angleterre, en Allemagne, en Italie, en Espagne, il n'y a en jeu que les destinées de l'Angleterre, de l'Allemagne, de l'Italie, de l'Espagne, quelque puissantes que soient d'ailleurs ces nations. En France se jo11ela destinée du genre humain. S'il en est ainsi, étudier et savoir la France c'est le problême le plus considérable de notre temps. Qu'est-ce que la France? - Quels sont ses sentiments, sos idées, ~es passions, ses tendances? Que contient-elle en soi? Où va-t-elle ? Quel est son rôle dans la civilisation générale? C'est ce qu'il nous faut savoir, non point s(mlement dans l'intérêt de la France, mais, en outre, clans l'intérêt de l'Europe, car où elle va l'Europe ira. La France est l'avant-garde de l'Europe sur la route de la civilisation. D'une part, on dit : si la France nous paraît morte, à l'heure qu'il est, c'est une fausse apparence; elle est toujours vivante et bien vivante. Le régime qu'elle subit n'est qu'une épreuve. Les épreuves sont néccss,1ires aux nations comme aux hommes. llais attendez un peu ; et vous la verrez belle de liberté et de force continuer sa mission providentielle, c'est-à-dire mener plus loin la civilisation générale par l'amélioration successive et pacifique de la condition morale et matérielle de l'humanité. D'une autre part, on répond: ld France d'aujourd'hui n'est plus la France d'autref0is, la France Jes premiers temps du Christianisme, cette France d'amour et de foi , - la Fra}1ce des Croisades, -· la li'rance de Louis XIV ' - la France du XVIIIe Siècle, - la France de 89 et de 93 ; ce n'est plus qu'une horde hideuse de Barbares qui n'ont pour mobile que les appétits <le la brnte, et qui ne tendent à rien moins q,µ'à la destruction de h Société et de la civilisation pour s'en partager les dépouilles. Il faut se garder d'~lle comme d'une bête féroce ; et Louis Bonaparte qui l'a musclée mérite la reconnaissance du genre llllmain. De ces deux opinions, quelle est la vraie ? La France doit-elle donner au monJe l'ordre, le progrèc;, la liberté, h. civilisation ? D ,it-elle, âu contraire, le mener au désordre, à l'ai .'«r,.,nic, au cahos ? Voilà la question qu'il s'agit de résoudre. Je l'aborderai froidement, sév~rement; j'examinerai, je pèserai scrupuleusement les raisons pour et les raisons contre; et je chercherai à la résoudre sans passion et sans partialité, avec les seules forces de l'intelligence et de la logique. Cependant, dès l'abord, mon patriotisme se révolte et proteste contre cette opinion qui veut que la France soit dégénérée et en décadence. Oh! ma chère et noble patrie, 11011, tu n'es pas dégénérée! non tu n'es pas en déca-
dcncc ! .Je le sens à mon cœur, je le sens à l'amour que je te porte, tu es toujours la grande nation, la nation dévoué(;à la sainte cause de l'humanité, la nation cosmopolite par excellence ; et bientôt, épurée par le malheur, tu te relèveras 1ilus forte et plus puissante que jamais ! H. 1fA:1LET. ÉCONOMIE SOCIALE. I. L'économie 1101itique, a dit J.-B. Say, a pour objet ù'étuclier la manière dont se forment, se distribuent et se consomment les richesses. Uu publiciste anglais, i\L Stuart 1Iill, a été plus loin, et il a dit qu'un système unique d'institutions écouomiqucs est idéalement convenable pour tout le.globe, et par suite tous les peuples du monde doivent tendre, en se débarrassant successiv~ment du souci privé de leurs intérêts nationaux, à se rapprocher de ce système général, destiné à soumettre à l'unité de ses lois la diversité infinie tant géographique qu'historique des phénomènes de la richesse. Ainsi l'économie politique, ou plutôt, en se plaçant au point de vue de M. ~:huart Mîll, l'économie sociale est la science de la production, de la distribution et de la consommation des produits de la nature ou du travail humain ; et cette production, cette distribution tt cette consommation peuvent être idéalement ramenées à des lois communes qui doivent servir de b:,se aux tendances économiques de tous les peuples. 11 est clair qne la seule découverte de ces lois communes, classées scientifiquement, opérerait sans secousse et sans violence la fusion des intérêts actuellement en guerre dans le monde et résoudrait comme par miracle tontes les diilicultés sociales. Le devoir de tout hol!lme llensant est donc de rechercher si ces lois existent, et le premier pas à faire dans cette recherche est de mir comment la production pourrait être ramenée à des conditions égales pour tous dans sa diversité. L'économie sociale n'existe 11ipour le sauvage qui vit des fruits <le la terre ou des produits de la chasse et de la pêche, ni pour le barbare qui vit <lu croit de ses troupeaux. Elle 11ecommence que ùu moment où l'agriculteur, s'~tant approprié la terre et récoltant du blé au-delà de ses besoiüs, peut .en épargner une certaine quantité qu'il échange contre des r,roduits industriels : instruments aratoires, ustensiles, meubles, vêtements, etc., qui facilitent son travail et rendent la vie plus douce. A partir de ce moment l'industrie, jusque là concentrée dans la hutte du laboureur, a fait bande à part en vertu de la loi économique de la division du travail, et la vie sociale a pris une complication inconnue auparavant. Le producteur et le consommateur ne formant plus une seule et même personne, leurs intérêts divisés iloivent être maintenus en équilibre, pour que l'un ne sonffre pas tandis que l'autre jouirait au détriment de son voisin. L'industriel souffrira si l'agricul:c:,ur met un prix exagéré aux moyens de subsistance dont il dispose, ou s'il r1'achète qu'à vil prix les produits de l'industriel. L'agriculteur souffrira si ... mais ici évidemment l'agriculteur a la haute-main; car il peut se passer à la rigueur d'un ha1Jitneuf et l'industriel ne peut se passer de manger. Voilà donc des intérèts divergents qui peuvent et doivent nécessairement être la source de discussions, de querelles que la violence ne peut trancher sans injustice et sans oppression. 8'il plait à l'agriculteur de se reposer et de n'ensemencer que-pour lui, qui nourrira l'ouvrier des villes ? Si au contraire celui-ci met à son travail un prix tel que le labour0ur soit for ré d'aller en haillons. de dormir sous un toit défoncé, ou de creuser la terre avec une mauvaise bêche de bois au lieu d'un bon soc ùe fer, qui forcera le tailleur de se mettre à son établi, le couvreur à son chantier, le forgeron à son enclume ? Dans les sociétés antiques se présente ici le Deus ex machinâ, le dieu sortant .clesa machine sous la forme de monarque absolu qui promet de tout concilier ; dans les sociétés modernes la concurrence anarchique qui rétablit l'équilibre au hasard, comme l'ii':iondation torrentielle couvre également de sable et de pierres la plaine aride et le champ fertile. Expérimentées toutes deux, plus ou moins complètement, ces solutions n'ont empêché,.ni l'une "ni l'autre, l'ouvrier des villes de souffrir et le paysan de se plaindre avec amertume. Examinons d'abord la question au point de vue du gouvernementalisme absolu, et p0sons k:s termes du coutr:.t social explicite ou sous-entendu qui doit régir l'intervention du gouvernement dans les querelles et les intérêts communs ou opposés de l'industrie et de l'agriculture. Ce ne sera point une vaine hypothèse, car on peut retrouver à peu près cc contrat dans les régions tropicales où le planteur colonial, roi absolu de son habitation, a la prétention de donner à ses esclaves, en échange du travail qu'il leur impose, un logement sain, uné nourriture abondante, un vêtement suffisant, des soins éclairés dans la maladie, et une retraite honorable dans la vieillesse ; on le retrouve encore dans la commune russe où le staroste a de ~ême la prétention de Jistrib11er au colon une .i uste part dans la récolte due au travail forcé de cc dernier; et enfin en Egypte où Mehemet Ali, en jetant une poignée de riz et quelques mètres de mauvaise toile de coton au malL'HOMME. heureux fellah, s'ima:;inait remplir avec loyauté le rôle de père du peupl,c. Qu'il accepte ou qu'il usurpe cette haute fonction d'administrateur et de rég,ulateur suprême de la richesse publique, le gouvernement se charge en masse de la responsabilité qui pesait isolément sur tous les producteur~, et son premier devoir comme sou premier soin est de voir par quels moyens, avec quelles ressources il pourra faire face aux engagements qu'il sera forcé de prendre comme nous le verrons. Il n'y a point ici d'illusion possible, de faux-fuyant, d'à peu près : le gouvernement devi~nt le chef d'une maison de commerce dont le bilan présente d'un côté son AVOIR inr.ertain, flottant, non liquide ; de l'autre un nÉnrT clair, limpide, d'une profondeur effrayante qu'il faut combler à tout prix, per Jas et nef as, sous peine d'une catastrophe épouvantable. Et d'aboïd, établissons l'avoir : Par exemple c'est un beau capital qu'un pays comme la France, avec son territoire d'un seul tenant, sous le climat le plus favorable au développement physique et moral de l'homme, avec ses côtes sur l'Océan et la Méditerranée, ses lignes de défenses sur le Rhin, sur les Alpes, sur les Pyrénées ; avec ses fleuves dont les innombrables affluents portent partout la vie et la richesse. Ce capital ne se compose pas de steppes incultes comme en Russie, de rochers et de plaines arides comme en Espagne, de vallées privées de soleil et de montagnes couvertes de neige comme en Suisse, de maremmes pestilentielles comme en Italie ; mais il comprc:,nd des terres labo11rables, des prairies, des vignes, des vergers, des jardins, des plants de _mûriers et d'oliviern, des forêts, des mines de fer, de plomb, de cuivre, de houille, de sel gemme, sans parler des maisons, des palais, des monuments, des édifices publics, des manufactures, des moulins, des ponts, <les routes, des canaux, des chemins de fer, etc., répandus sans nombre sur le magnifique territoire de la vieille Gaule transalpine. Malheureusement pour l'hypothèse gouvernementale, ce capital est, en presque totalité, approprié anarchiquement à un certain nombre d'individus qui en usent et en abusent comme il leur plait, qui le venùeut, le cèdent, le donnent, le changent, le transmettent héréditairement à leur volonté, La partie du capital qui appartient directement à la communauté et qui se compose des routes, des ponts, des digues, des monumens, des édifices publics, a aussi une très grande valeur de premier établissement; mais elle ne p~ut compter à l'avoir que pour mémoire; car au lieu de se reproduire comme les autre:; richesses, son.,entretien et sou renouvellement, sont au contraire un objet constant de dépenses. Maintenant l'avoir social, dans son ensemble, pe11t-il jamais être directement daus les mains du gouvernement? Evidemment non : à moins de deux suppositions égalem:mt irréalisables Jans nos sociétés modernes. D'un côté, le gouvernemt11t ne pourrait devenir propriétaire de toutes les valeurs créées que par le çonsentement unanime de tous les détenteurs actuels ; de l'autre, il ne pourrait pratiquer l'expropriation en masse par la violence, sans avoir contre lui la presque unanimité des forces vives de la nation. • Il est inutile d'insister sur la première supposition : elle est inadmissible dans nos mœurs présentes. Quant à la seconde, le nombre des petits propriétaires s'est tellement accru, notamment en France depuis 60 ans, qu'ils ajouteraient une armée formidable et invincible à celle des conservateurs que la pcrsua:;ion n'aurait pu toucher ou que l'égoïsme jetterait dans la réaction. Ces petits propriétaires se précipiteraient dans la lutte avec une fur3ur, une énergie d'autant plus redoutables que pour eux les douceurs de la propriété ont encore tous les attraits d'une conquête récente et longtemps convoitée. Ainsi, pour le gouverneme1:t, l'avoir social tangible et palpable se réduit nécessairement, fatalement, à une prime, à un impôt, unic1ue ou non, qu'il faut arracher bon gré mal gré aux vrais détenteurs du Capital. Ainsi, le gouvernement daus les sociétés modernes, n'a et ne peut avoir d'autre ressource normale que l'impôt, et, s'il prend de nouveaux engagements en sus de ceux qu'il remplit déjà fort mal, il ne peut y faire face 1° qu'en augmentant l'impôt dans la proportion des nouvelles obligations qu'il contracte. 2° Qu'en augmentant le personnel gouvernemental dans la proportion <les nouveaux services <1u'il s'engage à rendre aux citoyens. Voilà donc ce prétendu régulateur suprême de la richesse publique réduit par la force des choses à l'état de parasite, d'intermédiaire, de teneur de livres dont les services discutables ne sont utiles qu'à la condition de présenter une économie sur ceux de l'organisation anarchique. Que devient dès-lors l'influence de cet agent sur la production générale, lui, dont tout le rôle se borne à demander humblement, ou à prendre effrontément aux producteurs le prix qu'il met à ses services réels ou imaginaires ? J.-PH. B'ER.JEAU, VARIÉTÉS. Edgar Quinet avait honoré, servi la France et par ses livres, et par son enseignement. Le Deux Décembre le chassa comme tant d'autres et il expie depuis trois ans, en exil, c-es deux grands ct-imesdu temps, le talent et le caractère. Comme Victor Hugo, comme Eugène Sue et quelques autres, il emploie ses loisirs forcés à continuer la propagande, la propagande qui est la guerre, la grande g·uerre contre la •nuit, et, cette fois, ce n'e:et point de la fantaisi(', c'est de l'histoire qu'il nous doune sous ce titre, à 1a. fois appel et sou venir : Fondation de la Républigut des Provinces- Uuies. Nous empruntons à ce livre remarquable le chapitre suivant: , La même révolution religieuse qui a créé une Hollandé politique a créé l'art hollandais, eu sorte que l' ou a ici le spectacle d'une nation qui, née d'un€ parole comme le chêne du gland, s'épanouit dans une unité vivante, où la religion, la politique, l'iudustrie, l'art, ne sont que les formes diverses d'une même pensée. Depuis la réforme, les scène3 de la Bible n'apparaissent plu:s à travers les traditions accumulées de l'Eglise. Tous les temps intermédiai,es entre le christianisme primitif et l'homme moderne sont abolis ; le moyen âge disparait effacé comme par enchantement. La perspective du monde étant changée, l'antiquité chrétienne semble d'hier. De là une réalité saisis,ante dans la peinture hollandaise. Le divin s'.::st rapproché de seize siècles; il est descendu des hauteurs de la liturgie. L'homme s'imagine le rencontrer et le toucher à chaque pas. Le Christ n'est plus relégué dans le lointain obscur cle la tradition ni enfermé dans le tabernacle du saint des saints. Il est là, il passe dans la rue, il monte dans la barque, le voilà qui traverse le lac de Harlem. • Et ce n'est pas seulement le temps qui disparaît, c'est tout ce qui servait d'intermédiaire entre le Dieu et l'homme. Plus de pompes ni de fNes, à peine un reste de culte ; le christiariisme interprété non par les docteurs ou les Pères, mais par le peuple ; chacun marchant sans guide dans sa voie particulière, comme si le monde moral datait d'un jour : d'où la simplicité des Ecritures poussée jusqu'à !a trivialité; les objets plus vrais, plus réels, mais dépouillés de la pers-pective grandiose de l'éloignement dans le temps; 0011 "Plus l'église, la maison du prêtre, mais la demeure, ·Je foyer du pauvre laïque ; sou toit de chaume, ses meubles familiers, son champ, son bœuf, son cheval, ses vases de terre ou de cuivre, tout ce qui porte témoignage de l'individual:té humaine: Là est la révolution du xvre siècle, là est aussi la peinture hollandaise. Comment les biographes de Rembrandt et ses interprètes ont-ils oublié jusqu'ici son caractère de réformé? Ce devait être'le point de départ. Rembrandt est l'historien des Pays-Bas bien mieux que Strada, Hooft ou Grotius. 11 rend palpable la révolution, il l'éclaire à son insu de mille lueur:::. D'un autre côté, elle le montre tel qu'il est, elle le dévoile ; sans elle, il resterait une sorte de monstre inexplicable dans l'histoire des arts. Sa Bible est la Bible iconoclaste de 1\farnix; ses apôtres sont des mendiants; son Christ est le Christ des gueux. Une partie de ses œuvres est même connue sous ce titre. Le peintre est arrivG le lendemain du sac de la vieille église par le$ briseurs d'images d'Anvers et d'Amsterdam. Au lieu des magnificences pontificales de la peinture italienne, il ne reste ici que l'offrande d'une église dépouillée, mise à nu, qui n'a d'autre faste que son humilité : monde de mendiants, de paralytiques, de paysans déguenillé~ (gheusii, sylvatiei, gheusii aquatiles ), Lazares qui semblent tous se lever et porter leurs grabats à l'appel du Christ renouvelé de la réforme. Quand je me mets à la suite de ce cortége de misérables, je reconnais le caractère que je viens de montrer dans la réforme des Pays-Bas; j'entends un écho de ces mots de Guillaume d'Orange : " Nous ne sommes pas fournis suffisamment de personnages de qualité." C'est ici une cité de refuge. La multitude des bannis, des outlaws, des exilés de toute nation, de toute origine, qui affluent, dépouillés, ruinés, vers les Provinces-Unies, donne aux foules, dans Rembrandt, une variété de types, de physionomies, de races, qu'aucun peintre n'a égalée. Jamais hommes ne furent 11lus dénués, mais sous ces haillons ils gardent une singulière ténacité morale. On dirait qu'lls murmurent entre eux le Wilhelmus-Lied ou les psaumes de Marnix. Ces Samaritains blessés qui, de tous les coins de l'Europe, sont apportés sm le seuil de la Hollande, sont nus ; ils ont froid. Rembrandt les couvre de ses haillons demi-flamands, demi-orientaux ; ils lés réchauffe à la flamme inextinguible de ses rayons. C'est la récompeuse, le couronnement ici-bas de ces petits marchands, de ces manouvriers, de ces gens de trafic, de tous ces pôvres gueux, d'une âme si fortement trempée, qu'aucune adversité n'a pu les· abattre. Ils faisaient l'admiration de Guillaume et-de Marnix. Le peintre leur a ouvert son Panthéon populaire. Rembrandt a rompu avec toute tradition, comme son Eglise avec toute autorité; il ne relève que de lui-même et de son inspiration immédiate. Il lit la nature, comme la Bible, sans commentaires étrangers. Aussi donne-t-il l'impression d'un monde nouveau, d'une création spontanée qui'vient d'apparaître, sans analogue <fansles règnes précédents. Un Etat surgit tout armé d'une grève déserte ; un art splendide naît de lui-même, sans ébauche, sous le pinceau du 11eintre. Quand Rembrandt peint les
scènes de l'Ancien et <luNouveau Testament, il peint cc que ses yeux ont vu. Il a vu le sermon de la montagne, à l'écart, dans les prêches des protestant.,. Cette foule qui hurle et qui menace dans l'Ecce llomo, ne sont-ce pas les hommes qui viennent demander la mort de Barneveldt? Ne demanderont-ils pas bientôt celle des Vv1tt? L'Evangile s'accomplit sous les yeux du peintre·; tou,t est vie, réalité, histoire immédiate dans cette école nationale. Quant à la magie du coloris sous un ciel de plomb, -un~ ])areille contradiction er1tre la nature et l'art est unique dans le monde. Pourquoi la pâleur ascétique de Lt1cas, le Lucas ile Leyde et tout à. coup l'éclat fulgurant de Rembrandt et de Rubens? Ces contraùitions ne peuvent s'expliquer aussi q11epar le principe même de la vie nationale. La Hollande a une double existence, à la fois européenne et orientale. Elle vit surtout par les Indes, par ses colonies égarées à l'extrémité de l'Asie. Quand tous les yeux étai,mt tournés vers les flottes lointaines qui chaque chaque jour découvraient une portion de la terre de la lumière, quan1l naissait à Amsterdam la compagnie des Ind.;s orientales et occidentales, comment les peintres seuls seraient-il:,: restés indifférents à ce qui tenait alors occupé l'esprit de toute une nation ? Les colo11ies conquises dans un autre hémisphère, ce fut là le foyer -éloigné et comme· le verre ardent où s'alluma l'art flamand et hollandais. Une flamme jaillit d'un climat inconnu; le IIIidi éblouissant scintille dans la vapeur et dans l'esprit du Nord; un coin <lu ciel <les Maldives se reflète dans un taudis des Flandres. De là l'effet fantastique et réellement magiq11ede cette lumièr.e composée qu'aucun œil n'a vue et qne la nature n'a pas produite. Ce coloris flamboyant paraît s:rns cause, parce que la cause est éloignée : un monde brumeux qui a entrevu sur ses vaisseaux la lumière orieutalc, et qui y aspire d11fond de ses ténèbres natives ; l'Asie aperçue et convoitée à travers le nuage ; un Orient flamand, une Espagne batave, un Thabor hollandais,· où tout objet &etransfigure. D'où vient le rnyon brCllant qui traverse ces fonds ténébreux? Peut-être, en rasant les mers nouvelles, a-t-il jailli de Sumatra et de Ceylan, où les flottes viennent (l'aborder .. Java éblouit Amsterdam. Les peintures des peuples marins gardent ainsi, à tran:rs l'Océan, un reflet du rivage opposé. Venise emprunte quelque chose de son coloris au ciel du Bosphore. Arne- ~urc que l'Orient rayonne dans la civilisation moderne ·par les comptoirs, les émigrations, les voyages, les conquêtes, les découvertes des Hollandais, il resplendit ila11s leur art. Réverbération de l'Asie sur la Zélande, de la colonie sur la métropole. Les peintres bataves n'ont pas vu eux-mêmes la .terre de la lumière; peu y ont abordé ; mais ils voient chaque jour les vaisseaux, les matelots, les indigènes qui en arrivent ; il-s voient reutrer à Amsterdam les flottes chargées des dépouilles des colonies portugaises, depuis Ceylan jusqu'au Brésil; ils touchent les productions, les draperies, les costumes qu'on en rapporte, et qui tous g::mlent un rayon d'un ciel étranger. La pauvre, froide, triste nature du Nord est amoureuse de cc soleil entrevu. Désir du pays du jour dans le pays de l'ombre, tous ces traits sont au fond de la peinture hollandaise. Je vol:ldrais la définir - une aspiration ver.s la lumière du fond de l'ombre éternellr. Il est impossible de ne pas être frappé de la préoccupation constante de Rembrandt pour tout ce qui vient d'Orient; il s'entourr. d'objets exportés d'Asie, turbans, ceintures, robes flottantes, cimeterres; il fait son portrait armé d' 1m yatagan ; ses chasses sont des chasses au lion ; il l)lace des personnages orientaux débarqués de la veille sur le seuil des hôtelleries flamandes; ses ,batailles sont des batailles de mahométans. Il ombrage ses saints du parasol du Thibet; il ouvre l'immense Bible de saint Jérôme dans ces forêts inextricables qui donnent l'idée d1un paquis de Java. Qu'est-ce que ce paysage mystérieux aux trois arbres? Par del.Yi.me ombre .opaque s'étend au loin un horizon de flammes, une ville fantastique qui est elle - même la création de la lumière première. Rambrandt a précisé une fois sa pçnsée avec plus d'ingénuité. Un philosophe, enveloppé d'une robe orientale, vient d'apercevoir des lettres cabalistiques écrites dans les .rayons du matin, à travers un vitrail de Flandre. Il épèle ces lettres flamboyantes qui ont jailli ,d'un soleil invisibl0; à ses pieds un globe terrestre est éclairé d'une ceinture de flammes, autour de la zone équatoriale. Les Pays-Bas espagnols, tombés en servitude, respirent encore librement dans les peintures de Rubens. C'est dans ces peintures qu'éclate un reste de vie nationale après que la Belgique est perdue dans l'empire du Midi. Rubens règne bien mieux que Philippe II et les rois d'Espagne sur leur immense héritage; lui ,seul tient encore réunies les extrémités opposées de la monstrueuse monarchie espagnole, Parme et Goa, la Lombardie et le Pérou, Anvers et les Maldives, l'Escaul et le Gange. L'horizon de Rubens, c'-est l'empire du soleil, c'est l'extrême Orient visité, fouillé, découvert, révélé à l'Europe. Du mélange des grasses Flandres et des colonies espagnoles ou portugaises se forme ce génie, ce génie tout nouveau qui marque une époque et comme une journée 11ouvel1edans la peinture. Sous Raphaël, je sens Rome antique et la Grèce; sous Titien, Constantinople; sous Rubens, je crois sentir les deux Indes : un catholicisme indou, où la .nature immense s'exalte et s'enivre, un panthéisme chrétien où se déchaînent et semblent rugir les forces de la vieille Asie, l'apothéose de la nature aux cent mamelles, le retour de Bacchus indien et sa marche enivrée vrrs les pâturages d'Anvers. Cependant les rois mages aux manteaux de pourpr') se succèdent et se renouvellent sans intervalle; ils apportent au::icpieds de la madone flamande l'or, la myrrhe, l'encens et surtout la lumière intarissable de leurs lointains royaumes. Ainsi, avec m1e apparente impartialité, l'art jette son reflet sur les peuples qui s'affaisent comme sur ceux qui s'élèvent. Il couronne avec Rubens, chez les Belges, la liberté tombée, comme chez les Hollandais avec Rembrandt la liberté 11aissante : consolation pourles uns, triomphe pour les autrel>. C'est que l'inspiration de la vie nationale se prolonge en~ore chez quelques hommes, même après qu'elle s'est éteinte pour la foule, et comme il y a des héros, il y a aussi des artistes qui survivent d'un jour à la patrie perdue. La réconciliation des deux races, où ont échoué Marnix et Guillaume, s'accomplit dans la peinture nationale des Belges et des -Hollandais; la parenté des artistes marque, en dépit des passions rivales, la,parenté des peuples. E. QUINET. ~T.IC'T· OR HUGO· Le discours pro- V • noncé le 27 septembre 1854, sur la tombe du citoyen Félix Bony, vient d'être imprimé sur papier fin et en petit format. On peut s'en procurer à Jersey à l'Imprimeric UniYerselle, IV, Dorset Street , et à Lonrlres, chez M. Eram1rn ZmichowsJ..::, 10, Claremont Place, J udd Street, New Road. Prix : Un exemphtire, LI. (2-sous); cent, 4s. (5 fr.) • JERSEY, DIPRIMERm UNIVERSELLE, 19, DOR!ŒT STREE/1'. Pour répondre aux nombreuses demmlclPs qui nous sont journellement adressées, l' Administration du journal l'HoMME vient de faire réimprimer les premiers numéros dont les exemplaires avaient été complètement épuisés lors de •leur publication. En conséquence, on trouvera chez MM. les agents du jourmll ou à !'Imprimerie universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, les numéros qui manqueraient aux' personnes faisant collection de l'HoMME, à raison de 3 pence (6 sous) l'exemplaire pl'is séparément. Quant aux personnes, au contraire, qui désireraient avoir tous les numéros qui ont paru jusqu'à ce jour, elles peuvent se les procurer aux mêmes conditions d'abonnements qui se trouvent indiquées, pour chaque pays, e.n tête de notre journal. L'administration du journal l'Homme croit devoir pGrter à la counaissance du public de Je1sey que deux uouveaux bureaux, pour la vente du journal au numéro, viennent d'être établis: Chez Mme LEV AILLA.NT, marchande de papier et de fournitures de bureaux, Pierson Street, près le Ro,ral Square ; Et chez M. HUREL, marchand de tabac, 24, Queen Street. On peut également s'abonner à ces bureaux. AVIS. JEAN' MANESSI ancien officier • , <lela marine de guerre autrichienne, professeur de mathématiques reconnu par l'Académie de la Côte-d'Or, donne ·des leçons de mathématiques élémentai·res et spéciales, et _prépare les élèves pour entrer à l'école navale. S'adresser à St-Hélier, 2, Halkett Street. EN VENTE A L'I.AlP RI MERIE UNIVERSELLE, 19, DORSET STREET, SAIN'r-HÉLIER (JERSEY): ·ou par commission à LONDRES, chez Erasmus ZMICHOWSKr,' IO, Clarernont Place, Judd Street, New Road. DIXANSDEPRISON AU ET A LA CITADELLE DE DOULLENS, Pur MAR'I1IN BERNARD, 1 volume grand in-18 Charpentier. Cet otwrage se trouve aussi : A LONDRES, chez JEF.Fs, libraire-éditeur, BurlingtoR Arcatle ; • A BRUXELLES et à GENÈVE. DAKGERS TO ENGLAND OF THE ALLIANCE WITH THE MEN OF THE COUP D'É'I'AT. 1'0 which are acldcd, the p~rsonal confessions of the Decembcr Conspirat01·s, and some bivgraphicat notices of the_most notorivus of them. BY VICTOR SCHŒLCIIEn,, Representative of the Peo,ple. GUTEL PROSCRIT DU 2 Df:cEMBRE, a le t~i~l: av:mtage d'unir l'élégance, la légerté et . 1n.•ofie~rn1eu1c• ie coupe la sohd1te. , . Tailleur d' Jlabits.-29 Belmont Road, St.-Hélier, Les semelles sont fixces avec dn laiton et ne en plâtre, c11cire·, en mastic et en gélatine sur nature morte on vivante. Il rno•nle aussi les ornements, les statues et fournit des épreuves à un prix modéré.---20, Donst reet, St.-Hélier. ------------------1Jersey. ' laissent aucune aspérité ni à l'intérieur ni à l'extérieur. - On peut marcher à l'eau saus nuire à la solidité de la cha11ssure. BIANCHI proscrit politique ,. français, rédacteur , en chef pendant buil ans du journal quotidien le Messager dn Nord, UJDK. ORDECKI, -PROSCRIT POLITIQUE POLONAIS, paraissant à Lille (Fran_cc), d,on!1e à, d_omicilc ~es Donne à domicile des leçons de langue Allema11de leçons de langue française, d anthmct1que, d'h1s- et Latine; il démontre aussi la Gymnastiqne. toirc, de géographie, de littérature, etc. M. Lud. Kordecki désirerait trouver de l'emploi li se charge égnlement de toutes correspon- comme professeur dans une pension.-61, Newman dance~, écritures commerciales et autres, et des Street, Oxford Strcet.-Londres. mémoires dont on lui confie la rédaction. • S'adresser au professeur, 20, Don-strect, St.- 15 , COLO:IIBERIE STREET, ST.-HÉLIER, JERSEY. EDOUABRIDFFI, PROSCRIT ITALIEN, Donne des leçons de langue italienne. S'adresser, 20, Don Street, Saint-Hélier. Hélier (Ile de Jersey). GU ,iy proscrit du 2 Décembre, faiseur Références chez MM. Wellman, P. Asplet, • 11.. ,de BOTTES sans couture, pour AJ PHONSE mouleur en plâtre, se charge Geo. Vickery. hommes et pour dames. - Ce genre de chaussure J .L , de toute espèce de moulage I-IOTELDE L'EUROPE DON STREET, No 11, TENUPARG,ROUSSEL. ' G. RoussEL a l'honneur de prévenir l\:C\L les voyageurs qui viennent visiter cette île, soit pour agrément, soit pour affaires, aussi bien que les habitants cle cette localité, qu'ils trouveront dans son Hôtel, bonne table, bons vins, et tous les soins, ainsi que tous renseignements possibles. ~ Table ll'Hôte à 10, 1 et 5 heures.-Rcpas à toute heure.-II sert aussi en ville. AVIS IMPORTANT; spec1men ci-après. Les Avis et Annonces sont reçus à l'Office de !'Imprimerie Universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, S-Hélier, jusqu'à l'arrivée du courrier du ma1di. Toute correspondances doit être affranchie et contenir 1111 bon, soit sur la poste anglaise, au nom de 111. Zé110 SwrnTo:n,A"'SKI, soit sur un des banquiers cle Jersey ou de Londres. Le prix dés Annonces est uniformément de six sous (trois pence) la ligne, pour les trois sortes de caractères courants employés dans ce journal. Dans l'intérêt du Commerce, de l'Industrie et de la Science, les A1,non_ces de tous les J)ays seront acceptées l à la condition d'être écrites en français, conformément an Les lignes en capitales et en lettres de fantaisie, seront payées en proporti1,n de la hauteur qu'elles occuperont, calculée sur le plns petit texte. 1
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==