Homme - anno I - n.43 - 20 settembre 1854

-SOIENOE.- -SOLIDARI'l'É.- JOURNALDELADEMOCRATIUENIVERSELLE. N•. 43. - MERCREDI, 20 SEPTEMBRE l 854, Ce .Journal parait une fel11 par se1naine. Toutes lettres 'et correspondances doivent être affranchies et adressées au' bureau de P Imprimerie Universelle à St-Hél_ier t LAGUERRDE'ORIENETKOSSUTH. L'Angleterre, pays d'asile, a reçu, depuis soixante ans, dans ses foyers, des proscrits de toutes les nations, de toutes les opinions, et de tous les rangs, pour parler la vieille langue morte. Elle a eu les royalistes émigrés qui révolu~ tionnèrent ses cuisines ; les Espagnols réfugiés de don Carlos, qui fumaient la cigarette au parc de St.-J ames ; les patriotes italiens de 1831 ; les républicains français de 1834 qui travaillaient toujours, obscurs mais pleins de foi.. Elle a eu <les rois, - don Pedro, Charles X et LouisPhilippe; - des altesses, - Chambord, Bonaparte et Brunswick, - et quand est venu le grand naufrage de la Révolution sur le continent, l'ileport a été inondée de ses débris. Qu'ont fait les grands, les altesses, les princes, les rois ? Les uns digéraient comme Philippe et Charles X, les deux chefs Atrides; les autres intriguàient et conspiraient comme Louis Bonaparte qui armait en guerre, et Brunswick qui tenait la caisse. Que faisaient les pauvres, les proscrits de l'atelier et de la pensée? Les premiers cherchaient besogne au grand chantier anglais. et lui livraient le génie de France; les autres relevaient et relèvent la conscience humaine par leurs saintes propagandes. Parmi ces derniers, il R'en est pas· un seul qui ait mieux payé sa dette à l'Angleterre et à la Révolution que Louis Kossuth, l'ex-chef de la vaillante Hongrie tombée, sous l'invasion russe, devant la Grande-Bretagne et la France impassibles. Il intervient chaque fois qu'est en cause un sérieux intérêt d'honneur, de révolution, ou de patrie, et le peuple anglais écoute avec religion ce Barbm·e, qui sait mieux ~hakespeare et Milton que n; les sait Oxford. Dans son dernier discours, au meeting d'Hanley, Kossuth a pris pour thèse cette guerre d'Orient, aux monstrueuses alliances, qui est le grand souci du jour ; il a dévoilé les secrets, les perfidies, les trahisons H de cette diplomatie perverse" qui joue aux intrigues, quand la Turquie s'épuise, et, comme jamais procès ne fut p!us•s~vamment i~struit,. nous cro1ons qu'il est ~e l'rntéret. de la Revoluhon de repandre au lom cette grande parole. . Après un salut cordial aux démocrates d'Angleterre, Kossuth parle ainsi des Turcs: Messieurs, dans toute la série des événements qui se sont déroulés depuis un peu plus d'une année, je ne vois qu'un seul point éclatant sur lequel le regard attristé de l'humanité puisse s'arrêter avec satisfaction et avec joie. Je veux parler du glorieux héroïsme du soldat turc devant lequel les contemporains et la postérité devront s'incliner avec vénération et avec éloge. Un de mes correspondants de Turquie m'écrit en ces termes : " L' Angle- •• terre et la France nous ont enlacés dans les liens de la "perfidie. Le Sultan est dominë par l'intimidation; le " Divan, un instrument docile aux mains de l'étranger ; 0 Omer Pacha garotté par les protecteurs ; incertitude " chez les chefs, désordre dans les plans, erreurs dans " l'exécution. Nous étions snr le bord de l'abîme! mais, " loué soit Allah, l'hét~ïsme " dédaigneux du trépas " "du soldat turc rétablit l'équilibre et nous redonne es- " poir ! " Oui, Messieurs, cet héroïsme brille comme une révélation providentielle à travers les tenèbres d'nn siècle, moitié corrompu, moitié asservi ! Salut à vous, frères qui luttez, héros du Danube ! Trois fois salut, demi-dieux sans nom de Silistrie ! Pours11ivez votre glorieuse carrière ! Que les trames qui vous entourent ne vous arrêtent pas! torcez-les, et en avant ! luttez, so.yez vain- <J.Ueurest sauvez ce monde qui s'écroule; soyez vainqueurs et bénis de Dieu comme vous êtes bénis, glorifiés et admirés par tous les justes de la Terre ! Cet hommage est vrai ; r~ndu à ses hôtes par le réfugié de Kutaya, il sera sanctionné par tous les martyrs qui souffrent à l'étranger ou dans les geôles, pour le droit huma.in et l'indépendance des J>atries: la Turquie a noblement relevé la cause t1esnationalités, comme la France de 93, et ceux (Jersey), 19, Dorset Street.-Les manus-crits déposés ne seront pas rendus. - ÛN s'ABONNE: A Jersey, 19, Dorset street. - A bmdres, chez M. Zmichowski, 28, Greek-street, Soho Squarc.-A Genève (Suisse), chez M. Corsat, libraire, rue Guillaume-Tell. - Belgique, chez M. Leconte, rue de la Rivière, 16, faubourg dè Cologne à Bruxelles. - A Madrid, chez C. Monnier, libraire. ANGLETERRE ET CoLONJES : Poua L'ÉTRAMOElt: Un an, 8 shillings ou 10 francs. Si:t mois, 4 sh. ou 5 fr. Un an, 12 fr. 50. Six mois, 6 fr. 25. Trois mois, 2 sh. ou 2 fr. 50 c. Trois mois, 3 fr. 50 e. qui lui ont voulu voler cet honneur de la brèche sainte où ses soldats sont morts, ceux-là seront flétris, généraux et gouvernemens ! Passons au second acte de la tragédie. Les Turcs~ sont vainqueurs et pourraient chasser le Russe la oayonnette aux reins. Intervient alors l'Autriche qui souscrit avec la Porte le contrat dn 14 juin. Elle s'engage par ce traité qu'appuient ou plutôt qu'exigent les puissances occidentales, à chasser les Russes des provinces danubiennes, toutes les voies de conciliatiçms épuisées, èt à se retirer elle-même, le Danube étant affranchi. Qu'arrive-t-il? Tant que les Russes se maintiennent dans les provinces, l'Autriche ne fait pas un pas en avant; dès qu'ils ont évacué, l'Autriche se précipite et le général Hess lance une proclamation d'alUé russe ! Ecoutons Kossuth: Maintenant que les Russes sont partis, nous apprenons que l'Autriche est en train d'occuper les Principautés et qu'elle réclame le fruit de la victoire des Turcs. C'est là une trahison visible, une- révoltante infamie ! Quel que soit le soin avec lequel les compilateurs de cette convention l'ont rédigée, en mettant en œuvre toutes les ressources de cet esprit de chicane déloyale qui distingue les diplomatei; modernes, nn îait ressort de ce document : c'est qu'il avait pour objet, non pas l'occupation des Principautés lorsqu'elles auraient été évacuées par les Russes, mais bien de contraindre les Russes à cette évacuation. Cette convention concède à l'Autriche l'entrée des Principautés, mais seulement pour en expulser les Russes. Voilà ce que l'Autriche n'a :pas fait, ce qu'elle ne fera jamais ; et, cependant, elle réclame, sous les auspices de l'Angleterre et de la France, le droit d'occuper les Principautés après qu'elles ont été reco!lquises par l'élan spontané de cet héroïsme ottoman, le gage d'espoir qui reste encore au milieu de toutes les fourberies d'uue diplomatie perverse ! J'ai dit : " l'élan spontané," car il faut vous apprendre que c'est sans ordre et en opposition avec toutes les combinaisons du plan anglo-français de la campagne, que Saïd Pacha a passé le Danube et battu les Russes. Bien! S'il est per .. mis à l'Autriche de continuer à occuper les Principautés, cet exploit glorieux sera digne de toi, enfant despote, nourri dans les bras du meurtre et de la perfidie! Mais, qu'en dites-vous? Tout cela s'est fait sous les auspices de l'Angleterre et de la France! Avais-je donc to!t d'avancer que vous vous battez et que vous payez, non pas pour venir en aide à la Turquie, mais pour soutenir le despotisme autrichien? Véritablement, je ne ~uis pas surpris que l'Angleterre et la France soient déchues dans la bonne opinion du monde entier, et que la Turquie soit dégoûtée de leur'prétendu concours. CHAQUE NUMÉRO : 8 pence ou 6 sous. •.rou11lès àhonne1Hei1a •e paient d'awane-c. ............... Qu'est-ce d'ailleurs qu'une forteréslte ou une flotte détruite? Une flotte et une forteresse à -ttfaire. En trois ans le Czar pourra reconstruire la forteresse sur le même emplacement ou sur tout autre, et, quant à la flotte, il n'a pa:s besoin de s'en occuper luimême, les constructeurs anglais et américains ~•en chargeront pour lui. La paix ne sera pas plutôt co11clue qu'il se trouvera cent constrncteurs anglais tout prêts à loi construire une meille11re flotte qu'il n'en a.ura jamais po~sédée. , Quant aux pr~positions de paix formulées in extremis par les puissances occidentales, l'orateur en fait une analyse rapide, et toutes ont été frap• pées d'impuissance ou d'indignité. Elles oublient qui î Schamyl et le. Caucase; elles oublient la Turquie elle-même, et ne stipu• lent, pour la victorieuse, aucune indemnité de guerre ! Elles remplacent le protectorat russe en Moldo-:-Valachie, par celui des ciny_ gouvernê• ments. - Et ponrquoi ne pas laisser libre cette Roumanie payant son tribut au l'ure, se guuver• nant elle-même ? Est-ce que cette anarchie à cinq têtes qu'on prépare ne yiole pas les droits du Sultan quo l'on prétend défendre? Est-ce qu'on n'insulte pas, en le dégradant, cè même souverain, quand on déclare qu'on veut, toujours à cinq, consolider contre lui les priviléges religieux des chrétiens d'Orient? est-ce que ee n'est pas là la prétention russe et toute la eause de la gaerre ? • Kossuth en finissant fait un appel direet aux démocrates anglais, appel intelligent et vaillant, mais qui ne sera pas entendu dans l'état' d~ l'opinion et de la cause : Quoique, dans les conditions de paix proposées, il n•y ait rien qui puisse potter préjudice à la Russie, nfan:• moins, telles qu'elles sont, elles n'obtiendront jamais., l'adhésion du Czar. Elles sont trop compromettantes pour son prestige et pour son orgueil. De deux choseà l'une : ou elles devront se réduire dans la série des n~go• ciations jusqu'à la ruine complète de la Turquie, ou bien vous en êtes seulement aux préliminaires d'une guerre de dix ans. En tout état de cau:ie, vous êtes en présence d'un double danger : une guerre stérile ou une paix pire encore, car elle sera déshonorante et ruineuse.- Il reste à examiner ce qui peut être tenté pour conjurer ces dàn-- gers par ceux qui, comme vous, Messieurs, ont été amenés par leur patriotisme éclairé, à adopter des idéell en opposition avec la politique de votre gouvernement et· qui sont aujourd'hui à même de constater le ca1. que l'on fait de leurs vœux et de leurs opinions. Si vous vous tènez pour satisfaits, il n'y a rien à dire de plus. L'indifférence du peuple est le pire ennemi des libertês publiques. Pourtant, Messieurs, je n'ai nul espoir de voir revenir à des principes plus sains la politique de votre gouv,.ernement. Ainsi, puisque, dans mon opinion, il n'est pas réservé à l'Angleterre de pouvoir se sauver elle-même, vous devriez venir en aide à la Pologne, pour , vous sauver. La seule voie ouverte de ce côté, c'ost l'assistance matérielle offerte par les particuliers. Je ne fais pas cette suggestion au point de vue de mon propre pays. Par suite de la position anormale dans laquel!. vous vous trouvez placés vis-à-vis de l'Amriche, vo'us pourriez y voir quelques inconvéniéntrs. Mais vau$ êt~s en guerre avec la Russie. Je ne vois aucune objection à ce que vous veniez en aide à la Pologne pour lui fou.tnir le moyen de lutter contre votre ennemi. Il y a des sign~ étranges dans le firmament, Messieurs. Les vieux mürins pressentent la tempête en voyant un point noir à l'hori. zon. Le gouvernement anglais a tout fait pour soutenir les monarchies conire les nationalités et pour offenser l'opinion publique chez les, l)euples, peut-être }'Angle. terre non-officielle agirait-elle sagement en avisant aux moyens de conêilier à l'Angleterre les sympathies de l'avenir qui approche; car je dois vous le dire iei, Messieurs, quelque chose que fasse le gouvernement aristocratique de l'Angleterre, " le génie de la liberté,'~ qui vient de lever la tête en Espagne: " ne s'arrêtera pas " tant qu'il n'aura pas, comme la brise, promené, d'Orient " en Occident, ses rafraîchissant<;:s influences snr tous " les points où l'humanité gémit'opprimée !" Troisième acte du mensonge -et de la trahison : les puissances déclarent que la Crimée conquise et Sébastopol rasé, l'on aura frappé la Russie au cœur: le cœur de la Russie, ce n'est pas Sébastopol, c'est la Pologne, et Kossuth a raison de dire: . . . . . . . . . . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . Quant à cette prétendue expédition contre Sèbastopol,mon opinion e.st que c'est· à Varsovie, en enfonçant le coin d'une insurrection polonaise dans les vertèbres de la Russie, que vous pourrez arriver avec certitude à prendre Sébastopol. Pour le moment, je désire vous prémunir contre mie aussi dangereuse imposture. Les interprêtes de la politique de votre gouvernement disent : " La grande politique de la guerre consiste naturellement à frapper la puissance russe au cœur ; ce cœur c'est Sébastopol." Maintenant, Messieurs, je déclare qu.e cette assertion est Ja plus ridicule niaiserie, ou la plus grossière mystification que pût engendrer la malice diplomatique. Sébastopol est la Sentinelle avancée et non point le Cœur de la puissance moscovite. Ce cœur, c'est la Palogne. Avec la Pologne sous son sceptre, le Czar es~ dangereux à la fois Sl.lr la Baltique, à Sébastopol, sur le Danube, dans le Caucase, partout ! La Pologoe, une fois arrachée de sa serre, la Pologne libre, le Czar n'est à ctaindre ni sur la Mer noire ni ailleurs. Admettez Sébastopol pris, démantelé, les flottes qu'il abrite incendiées et coulées, quel en sera le résultat? Le Cz<i.rsera-t-il privé, pour cela, d'attendre l'occasiQu favorable, où, par le désaccord des puissances ou l'affai- ' blissement de quelquf!s-unes d'entre elles, il aura dé meilleures chances dç rbussite pour l'exécution de son dessein? Oui, la Révolution reviendra, et la forte e•spéranc~ de Kossuth est celle de toutes les âmes libres! Ch. Rrn. .,

' L' llOIl )1 E . .CORRESPONDANCPEARISIENNE. 17 -6eptambre 1.l B54.. sbires, ,Vou11e, nvoyez ,à Lugano dix-huit agents de police:-pour me,trouver duna une maison oll je n'ai jamais - mia les pieds. Voua me ,füites l'honneur .d'acheter mes •portraits. Vous v-0ulei m'avoir. A Boulogne, il y a huit jours, ce .fil,,' étaient _quefestons, ee A'étaie,it qu'astragalts. To11-te.la police des 1de.ux toyaumes s'y était' rendue et,. faisait\la haie ,quand passaient les Majestés et les Altesses. Hélas! hélas! que de basses:ies dans ces grands d'almanach, et que de lâebctés sous toutes ces courtoisies ! Louis Bonaparte a vécu à Londres six ou sept ans : ls palais de la reine lui fut toujours fermé, les clubs l'admettaient à peine, ,et quand un p&tit salon d,ü était •nvert, il y jouait, grâce à son nom, le triste rôle de nriosité. Aujourd'hui que le crime l'a fait empereur, le mari de la reine s'embarque en grand appareil de cour et va rendre visite à l'aventurier qulon ··n'aurait pas salué, voilà 11ix ans à peine! - ,Cela s'appell~ .de la haute convenance, et les journaux anglais sont'à ce point émerveillés dt la protJidentielle rencontre qu'ils chantent à ,pleines voix jusqu'au menu ,du festin 1 Si Pitt est mort, Falstaff vit toujours. Les faubourgs d11Paris qu'on cr-oyait ensevelis dans fa guinguette, reviennent à la discussion : on parle dans les ateliers, non pas de la ~uer.re d'Orient,"mais des légions couchées par le choléra. Le reître Espinasse est maudit, comme autrefais le général D.µpont, et chose ftrange, le peuple associe· les soldats-victimes aux transportés de Décembre! Il croit et '.dit pre~que tout haut, 4u'on a jeté là-bas, dans les marais, l'éli.te •de l'armée, pour a'r.n défaire, tandis qu'on garaait les régimens.sû.rs, peuplés de vendus, pour tenir Paris et' Lyon. Le peuple se trompe évidemment, car sauf les ·corps spéciaux, les régimens se valent ; mais s?il s'égare· dans les commentaires, il a raison au fond, •quand, il s'indigne contre ces misérables généraux du guet-apens ·qui, sans br0ler une amorce, viennent de nous perdre -une armée, J/arus, rends-moi mes légions.! disait Auguste pleurant lmr les armes romaines humiliées : 1notre .Auguste, à nous, a la douleur moins ~ive, et, de Boulogne où il a largement festoyé, il vi.ent de se rendre à Biaritz ,où -l'attend Npouse. . Quatorze mille soldate morts, sans qu'H·.y ·ait en bataille, quelle misère! On ne compte pas pour si __peu-dan:i la famille des Bonaparte, d'ailleurs on ·va lever soixante ~ille hommes sur le prochain recrutement. Allons, serre les rangs, France 'de l'Empire, et 'Va mourir! Dordta.01'. prêpare one grande fête pour les M ajest~s. Vous savez que c'est la ville de la. ripaille et de la ser- 'tilité par excellence.. Tout le monde. y a mangé dans tttte auberge marchande : l'autre empereur, la. duchP.sse è' Angoulême, les Anglais de 1815, les fils de Louis- .. Philippe et le Bonaparte III. •Il y revient avec madame Eugénie, et, cette fois, grâce à Ducos, qui est là-bas ministre aux cuilsines, il y •aura grande saturnale : on parle déjà, ·comme d'une merveille, d'un Bomarsurid en truffes armé ·de ses trois· tours. .Voilà qui nous promet un"bel ·artil:le~Laguéroriière' 1 Les· prisons de Paris sont encore·pleines comme il. y a deux ans ; mais ce qu'il y a d'infâme, c'est _quecertains eondamnés ont disparu des geôles centrales : ainsi l'on ne sait pas ce-qu'est devenu Boichot. L'ont-ils muré vivant ians une -de leurs cellules de Mazas, l'ont-ils fait partir pour Cayenne, l'ont-ils dépecé dans l'ombre. pour crime Ile r~bellion, contre ses geôliers·? ·Ni sea amis, ni· sa faiDille n'ont rien ]>U savoir. C'est t~jours l'empire 'des e11carpes'! Le choléra est en Afrique, comme en '-Orient, comme èans ln mer ·du Nord .. Les soldats meurent par centaines à Cherchell, à 'Milliana, à BôRe, et 'les tTansportés ont . le même sort dans les camps-colonies. Bonaparte et 'le choléra sur ie peuple et S'tlr .ln and~ ... ... Paune France'! XXX. Le gouvernement fédéral 'Suisse est, •-comme eelui de la Belgique, l'humble servant de toutes les tyrannies qui tiennent l'Europe aux fers. ·Il se fait chasseur de proscrits, au compte de Bonaparte et de l'Autriche. Qu,on lise la lettre suivante de Mazzini :·c,est une nouvelle pièce au proc~s contre ces petits pouvoirs, républiques ou monarchies, qui vendent le dernier honneur pour,vivre. La Suisse, si elle n'arrête pas son gouvernement dans cette voie, tombera dans le mépris-des peuples, et sa lâcheté ne la sauvera point. A ·MESSIEURSLES MEMBRESDU CONSEIL 'FÉDÉRAL. Messieurs, Veus me cherche21psrtout. Vous tuez de travail vos tfUgraphistes. Vous inqui~te1 de pauvres voyageurs paeifiques qui s,enfnient en croyant que la Suisse est de- ?C\ae une province autrichienne. Vo\fs gâteJ vos bons et inoffensifs iendarme:i tn lour donnant fles allllrcs tle , \ Il est três probable que vous ne m'aure:i pas. Mais enfin, supposons que je sois en Suisse·; ,supposons que vous réussissiez à me saisir : .qu.e ferez-vQus de moi, Messieurs ? Me livrerez-vous·? à qui? an pape? au Piémont? à la France? à l'Autriche 1 c'est-à-dire, à Alexandrie, à Cayenne, au Spielberg ou à la mort ? .Vous ne l'osercriez pas.. ,Je sais'bien -qu~on·livre de temps à ·autre, dans le Tessin, ..de pauvres dê.serte.urs hongrois qui ..quittent le ,ëlrapeau du bourreau de leur .tpatrie et se croient sauvés,·en touchant le sol -suisse. C'est horrible. Mais ·cela-se fait· sans bruit,, comme le crime, la nuit, sur··des territoires frontières, et contre des inconnus. Moi, je suis connu. Le crime ne pou·rrait pas être consommé à huis- •clos. Le -flot aurait le· temps :de monter. 1Un cri d'indignation,.se lèverait sur toute la Suisse progressiste ou ·conservatrice, et le fer chaud. de la Honte , vous marquerait au'front,pour- ·toujours ,de&deux.lettres : V. B., valets de bourreau. • .Vous ne .f.erez-donc: pas• t'ela, -Messieurs. Hais alors, supposez ,que . les iJPUissances qui vous entourent ne veuillent pas me liv.rer.:passage.; ou bien, supposez 1qu~je refuse, moi,· de traverser, .sous v.otre faible garantie, des rontrées ennemies ; me garderez-vous en prison à perpétuité'? ··Pourquoi'? •En vertu de ,quelle loi? Qu'ai-je fait à la Suisse, ·contre .la Sûisse? 1~unit-.on, .en Suisse, ·d'emprisonnement à pe;pétu.ité les étrangers _qui aiment leur patTie et ··cherchent tle temps à. autre ·à s'en -rapprocher? fi ;y a pllrmi ·von11•ou ·_près de vous, Messienrs, des hommes ,qui ont conspiré avec ,moi en 1833-; 'd'autres· qui sont venus me serrer la main dans une mansarde en 1836, lors de l'organisation de la Jeune Suiss-e qu'ils, approuvaient, et quandj'étais sous le_poids d'.un conclusum ·de votre Diète: d'autres encore gui ont bien voulu me rendre visite en "l 84'9, en me félicitant de ma conduite à Rome et en m'engagez.nt, moi, proscrit de ,VOS ·vororts ·d'autrefois, à s~journer,dans· leur canton. Ceu.x-là pourraient-ils signer, ~u lâisscr •s'accomplir, sans_protester, un ·ordre d'empr-isonnement -contre moi? Il est .vi:ai qu'ils n:étaieut pas au ,pouv.ôir alors et qu'ils ;y sont aujourd'hui; mais est-ce 'là. ·une ràison pour me. condamner à une détention _perpHuè'tle'? En 1848, J'ai ira versé _publiquement ·la •:Suisse dans toute sa longueur, ave-cun passeport sous mon nom, ne trouvant sur mes ;pas que ·des vi-sages souriants et des poignées 'de mains amicales. Les décrets qui m'avaient expulsé de .'la"Suisse étaient donc à cette. épo,que-regardés comme non .avenus ou abolis par les événements supé- ·rieurs. Il est vrai que l'Italie était alors en armes et sur la voie de ·Ja' liberté. 'Mais voulez-vou11 qu'on dise en ··Europe que pleins de clémence et d'oubli,pour :ceux qui triomphent, vous ne proscrivez que ceu.x gui succombent? Je._vous rappellerais éhaqu~jour ces choses à travers mes barreaux : je vous les rl!,ppe11eraisavec un sourire; ·mais ce sourire, ·Messieurs, en dirait plus -sur .votre compte à toutes les âmes honnêtes que n'en -disent aujourd'hui sur le mien toutes vos colères. • Non, Messieurs; ce n'est plus le proscrit de ,183't5que ·vous persécutez : il n'existe ,plus : la forme de votre gouvernement même a changé 'depuis lors. Vous persécu,tez en moi, vous républicains, l'ennemi de l'Autriche, et vous me persécutez, non.par amour pour l'Autriche - vo11s 'la ·haïssez autant que moi;bien qu'avec moins de ·courage·: -·non parce q.ue vous .me croyez méchant ou ·coupable - vous m'estimez, Messieurs, malgré vous, moi qui n'ai pas changé - mais urii,quement _parce que l'Autriohe est forte et que je suis faible. Voilà ce que vous dirait 'mon sourire : voilà ce que vous répéterait tout ce qu-'il y a de bon et de brave en Suisse. ·vous ne pouvez, Messieurs, ni me livrer, ni m,eyqpriS-OJlnt:pr our toµjours. Q11e fere:i-vous donc de moi si vous parvenez à m'arrêter quelque part? Peu importe au reste : vous ferez de moi ce que vous pourrez. Hier stehe ich : ich kann nicht anders ; Gott hclfe mir : .j'ai-pris depuis longtemps ces mots du vieux Luther pour tlevise ; il11m'ont protégé ju:.qu'ici, ils me protégeront peut-être encore. Ce qui importe, ce sur quoi j'éprouve le besoin d-e vous dire deux mots, puisqu',on se tait en Suisse, c'est le zèle de persécution qu'avec le courage de la peur vous dépl<:>yezsa, ns preuves, sans indices, contre tout ce qui s'appelle .exilé et qui de- :vrait à ce titre vous être doublement sacré ; c'est l'injustice tyrannique avec laquelle vous emprisonnez, souvent sans motif, à chaque note, à chaque dépêche télégraphique qui vous arrive de Milan ,ou Paris, des hommes qui ont combattu chez eux, par l'action ou par la parole, pour la cause que vous professez, la liberté ; c'est la cruauté insouciante avec laquelle vous poussez invariablement en Anglete;rre ou en Amérique, comme s'il n'y avait pas à deux pas de votre frontière des mères, des sœurs qui pleur~nt leur éloignement, tous ceux qui sortent de vos prisons innocents; c'est une série d'actes vils~ ignobles, .inqualifiables, qu'un de vos proconsuls accomplit, peut-être à votre insu, depuis six mois dans un canton frontière,· 11 faut qu'on le sache en Suisse. Ce n'est pns la découverte de quelques caisses d'armes qui vous fait aujourd'hui prflseriptcurs. V eus 1'4tiez liier; nus l'4tiez, non pas. seulement ~vant le blocus du Tessin, ou, par reconnaissance, apre~ sa levée ; vous l'étiez pendant le blocus,_ lorsque. l'Autriche vous renvoyait pour chaque concession uue msulte, lorsque vous ~uriez dû. protéger le pays contre elle et non contre nous. Vous l'êtes systémati<1uement, et d'une manière qui avilit votre nation .aux yeux de ses amis et de ses ennemis. Je connai!' vos droits, Messieurs, et je les respecte. .Vous les dé.passez. Je n'appartiens pas à la politique " chacun chez soi, chacun pour soi " que vous cherchez à re?résenter·; mais je l'accepte. Je me soumets à apprécier v~s 'actes par cet~e form~le athée, et je dis que vous la,v1olez à chaque mstant contre nous. Vous ne·protégez pas la Suisse de toute menace d'in. ' fraction à sa neutralité; vous intervenez sans cesse contre le parti national .italien. Vous faites, M essiettrs, la P"· lice pour l'Atttriche. Votre politique a 1,le drait d' empfrn.er toute contrebande d'armes qui se ferait avec l'Italie. Elle a le droit d'empêcher toute.invasion à main armée 1ur lu territoires voisins, et tout enrôlement qui se ferait dan., ce but. Elle a le droit, si des faits de ce genre sont découverts, àe remonter :à :leur.sou-,:ce et de punir. Elle a même, si tJoua le voulez, le droit d'interner, atJec tou, les fgards possibles, ceux des exilés dont la présence près de la frontière pourrait, à cause d'une influence réelle et exceptionnelle exercée par eux sur leurs compatriote~, ressembler à une provocation, à un défi. Je vous f~is, vous le voyez,-,une part assez larg<r ; mais je vous dis qu.'un seul pas en-delà de ces limites constitue un acte de sol,da,,:ité servile envers l'Autriche, ttne injustice envers nous,une violation de votre principe et de votre drapeau, dont vw , commettant\f ,devr.aienl pour l'honneur du pays, tJOU•d:e. nuinâe,r.-compte. , Vous a~ez arrêté à Locarno un homme -de la Romagne, Francesrh1. Vous avez trouvé parmi ses pl!J)Îers des lettres de moi et d'autres prouvant qu'il aJ>partenait à notre parti national, ·qu'il correspondait avec Jes ~atriotes de son pays, qu'il se préparait à y rentrer trois jours après le moment de son arrestation : rien q11i concernât la: Suisse. Vous l'avez fait condnire à Berne; vous l'avez gardé deux mois en prison ; puis, vous l'avez trans- ~is, sous escorte, à la France pour l'Angleterre. Ce Jeune. homme ne vous inquiètera plus : miné par les chagrms et la détention, il vient de moUJir à Gênes, d'II choléra. • Vous_ avez arrêté, près de Luganc,,, nn autre- exilt1 Lombard, appel! Bassin~. Vo~s avez trouvé sur lui quel~ ques lettres de Je ne sais qui, regardant les affaires de son pays : pas un mot q,ui touchât à la Suisse. Vous l'avez, après trois semaines d'emprisonnement achemin, vers l'Angleterre. ' Vous avez voulu arrêter, à Coire-, un ingénieur Jom-' bard, Chiassi, qui est, à l'heure qu•il est, à Londres. Vo~s avez envahi sa c~~mbre et emporté, je ne sais- pourquoi, tous les effets qu 11 y possédait. Cet homme venait d'être employé aux chemins de fer; il ne s'était pai. élo-igné un instant de Coire; vous n'avez rien à sa charge et, je vous l'affirme ici sur l'honneur, il était entièremen; innocent de tout ce qu'il vous plait appeler· les menée• rétJolutionnaires récentes. Vous avez en ce moment dans vos prisons de Coire ua p~oscri~ lo~bard, Cheza, sur lequel rien ne pèse, si ce n est d avoir été trouvé, promeneur inoffensif, dans !'Engadine. Il est pauvre. Il avait trouvé, lui aussi une occupation au chemin de fer. Vous le renverrez, mi~é·, en Angleterre. Un artiste, un des meilleurs hommes que j'aie rencontré sur la terre, aimé de tous ceux q11i l'ont connu en Suisse et én Italie, Sdpione Pistrncci, était venu, chassé du Piémont, chercher un refuge dans le Tessin. 11 se mourait d'asthme : il avait besoin d'air et de repos Vous l'avez tourmenté, hartelé. Forcé de Stl tenir cachd dans une maison amie, il mourut. Vous avea soumis à un procès deux citoyens suisses qui l'avaient recueilli mourant. Sa mère, sa fille et sa sœur étaient venues l'embrasser pour la dernière fois en deça de la tombe : vous les avez, au milieu de leur sainte douleur, brutalement expulsées. Je pourrais grossir indéfiniment la liste de faits tels que ceux. que_je ,viens de citer; ~ais je n'écris qu'une lettre, et Je dois m arrêter. Il est év1dt?nt,Messieurs, que vous nous regardez comme une race à part, comme une caste de parias ou d'ilotes, matière à persécution, taillables à merci, et envers lesque!s vons n'avez ni égards ni humanité, ni justice à garder. ' Messieurs, nous ne sommes pas ries ilotes. Nous voos valons par l'intelligence et par le cœur. Nous sommes des combattans d'une cause sacrée, auxquels vous avez battu des mains toutes les fois que cette cause a eu un commencement de succès, et que vous qualifierez du nom de frères et d'amis dès qu'elle aura triomphé. Traitesnous en h_ommesaujourd'hui, vous le devez, N,insultez pas au malheur, c'est lâche et indigne. Punissez-nous si nous violons vos lois par des faits ; respectez-nous tant que la violation :ne vous est pas prouvée ; honoresnous pour notre constance, pour notre amour de la patrie pour. notre culte à l'idée. Ne singe~ pas, vous, homme; de liberté et de croyances républicaines, les allures despotiques des hommes du bon plaisir. Et souvenes-vous que qu_elq?es-unesde vos meilleures familles portent ùe!' noms italiens, et 4ue quelqueg-unes des rri&ndes idées

qui vous ont fait ce que vous êtes vous sont venues des proscrits italiens des XVIe et XVIIe siècles. Vous parlez d'asile : est-ce à l'homme ou au corps seulement que vous entendez le donner ? Nous portons la patrie à la semelle de nos souliers : prétendez-vous qu'en foulant le sol des conspirateurs du Grütli, nous la secouions loin de nous comme une vile poussière? Nous emportons avec nous, comme les proscrits d'Israël le faisaient de leurs dieux, nos idées, nos serments, notre amour, le souvenir de nos frères morts ou mourants, les grandes espérances que Dieu murmure à notre berceau, le sentiment du devoir qui nous lie à leur réalisation. Exigez-vous que nous livrions tout cela, avant d'entrer sur votre territoire, à l' AutrichP.? Entendez-vous, comme les Jésuites, vous charger de nos corps à conditio~ d'abâtardir, d'atrophier nos âmes? 'Honte I L'asile des anciP.usrendait inviolable même le. crime : l'asile républicain du XIXe siècle ne peut-il pas même sauver la vertu? Nous conspirons, dites-vous, nous correspondons avec nos amis, nous leur disons de se soulever. Sans doute, nous le faisons : puissions-nous venir comme des plantes parasites, inutiles, le jour où nous ne le ferions pas ! Mai~,vous, qu'en savez-vous? Brisez-vous, ponr complaire à l'Autriche, le cachet de nos lettres? Et si vous le faites, ne sentez-vous pas, en les parcourant, quelque chose au cœur qui vous dit : ces hommes font lear devoir : nous ferions de même si, proscrits sur la terre Hrangère, nous· avions laissé notre patrie envahie, torturée, décimée par les soldats étrangers! Réprimez nos actes, Messieurs, quand ils sont publics 'et de nature à faire peser sur vous une responsabilité 'lue vous ne vous sentez pas en mesure d'assumer; c'est bien, mai:i1 ne fouillez pas, pour donner des gages au despotisme étranger, dans ce qui doit vous rester caché. Et lorsque, soucieux nous-mêmes de votre responsabilité, nous nous glissons ùans l'ombre, sans nous montrer, sans même serrer la main des amis que nous avons chez vous, sur votre frontière pour y rencontrer le regard d'un frère, ou pour regarder si rien ne remue sur cette terre de douleur qui git au-delà des Alpes, détournez vos yeux et accompagnez-nous de vos vœux. Messieurs, ~enez garde : Dien tient compte aux natiens comme aux individus de chaque violation d'un principe. Songez à l'avenir de ·votre pays. Et n'oubliez pas que la France .expie aujourd'hui par l'esclavage et la corruption le meurtre de Rome. Scptemôre, 1854.. Joseph MAZZINI. DE L'.A.RlilÉE. Les mfüces, soit 0natfonales, soit ~trangères, soit \."Olontaires, soit forcées, sont toujours le bras, le ressort, la base, la seule ou la meilleure raison _des tyrannies et des tyrans. Les armées modernes. avec leur perpétuité, annulent clansles modernes tyrannies jusqu'à l'apparence de la vie civile, détruisent la liberté~ et l'homme s:avilit à ·tel point qu'il ne peut ni dire, ni entendre, ni penser aucune chose politiquement vertueuse, juste, utile ou grande, De cette multitude de soldats oisifs, vils dans l'obéissance, insolents et féroces dans l'exécution, ~t toujours plus intrépides contre la patrie que contre l'ennemi, nait l'abus mortel d'un Etat dans l'Etat ; c'est-à-dire un corps permanent et terrible qui a des opinions et des intérêts contraires à ceux du pays ; un corps qui, par son institution vicieuse et illégitime, porte en lui-même rimpossibilité démontrée de toute vertu civile. L'intérêt des peuples, sous tous les gouvernements, es·t de n'être pas opprimés ou de ne l'être que le meins possible. Dans la tyrannie, les soldats, qui ne doivent avoir d'autre intérêt que celui du tyran qui nourrit et entretient leul' superbe paresse, les soldats sont nécessairement intéressés à opprimer les peuples le plus possible ; car, plus ils oppriment, plus ils :rnnt considérés, néc(lssaires et redoutés. Il n'en saurait être dans les tyrannies comme dans les républiques véritables, où les dissensions intérieures font partie de la vie publique, et où, sagement maintenues et employées, elles accroissent la liberté. Toute diversité d'intérêts, dans les tyrannies, accroit au contraire le malheur public et la servitude universelle ; d'où il résulte que le faible y doit être, pour ainsi dire, annulé, tandis que le fort s'y élève et s'énorgueillit outre mesure. C'est pourquoi, dans la tyrannie, la soldatesque est tout et le peuple rien. A peine a-t-elle revêtu la livrée de sa double servitude, que l'orgueil s'empare d'elle, comme si elle était moinesclave que les autres sujets. Dépouillés du nom de pays sans, ces soldats méprisent leurs égaux et se regardent commebien supérieurs à eux. Eu effet, dans la tyrannie, les véritables paysans, les cultivateurs, se déclarent euxmtmes inférieurs aux paysans soldats, puisqu'ils supportent cette race militante qui ose les mépriser, les insulter, les dépouiller, )es opprimer. Cependant, il ne tiendrait qu'aux peuples de se débarrasser de ces hordes brutales et mercenaires, s'ils voulaient un seul moment se rendre compte de Jeurs forces, car ils trouveraient qu'ils sont mille contre un. Il est vrai que si le peuple les craint et les hait, il ne l,ll hait jan)ais autant qu'ils le m,ritent et qu'il déteste le ' tyran. Ce· n'est pn5 là unt> des moindres preuves que, • dans la tyrannie, le peuple ne raisonne ni ne pense ; car s'il observait que, sans soldats, il ne pourrait plus exister aucun tyran, il les haïrait bien davantage. En augmentant les moyens d'user de la force, les tyrans ont augmenté à tel point la violence, que, si maintenant ces moyens 'Venaientà diminuer, la crainte diminutrait d'autant dans les peuples, et que peut~être la destruction de la tyrannie s'en suivrait. C'est pourquoi les armées, qui n'étaient pas nécessaires avant qu'on ne· dépassât de certaines limites, et avant que le peuple ne füt intimidé et retenu par une force effective et palpable, sont devenues depuis indispensables ; car il est dans la nature de l'homme que quiconque, pendant une longue suite d'années, a cédé à une force effective, ne se laisse plus effrayer par une force idéale. Il est donc certain que, dans l'état présent des tyrannies européennes, la cessation des armées permanentes entraînerait immfdiatemeut la cessation de la tyrannie. Le peuple ne peut donc e:spérer de se voir allégé de cette charge et de l'opprobre de stipendier lui-mime ses propres entraŒes, qui oublient si promptement leurs liens les plus naturels et les plus sacrés. Mais le peuple peut toujours avoir l'espérance, et non seulement l'espérance, mais la certitude de rejeter lui-même cette charge et cet opptobre, toutes les fois que, affermi dans sa volonté, il ne demandera pas à autrui ce qu'il peut prendre de ses mains, Chaque tyran européen solde autant de satellites, et plus qu'il ne peut en solder; il met à les entretenir sa jouissance et son orgueil; c'est le plus précieux joyau de sa couronne. Aussi, nourris de la substance dn p!:uple, ils sont toujours prêts à en boite le sang au moindre signe de leur maître. Les divers degrés de considération qu'on accorde aux tyrans divers sont en raison directe du nombre de leurs soldats ; et comme il ne peuvent réduire ce nombre sans affaiblir l'opinion qu'on a de le'Ur puissance, il est à croire qu'il ne cesseront pas d'épuiser leurs peuples pour conserver la forc-evivante qui les conserve eux-tnèrnes. Les tyrans, maitres pour un temps de l'opin"ion, ont tenté en Europe de persuader, et ont en effet persuadé anx plus stupides de leurs sujets, soit nobles, soit plébéiens, que leur milice était une chose honorable ; et en en portant eux-mêmes la livrée, en jou~nt la comédie de passe"t e·u·x-tn~mespar tous les •grades, en lui accordant une foule de prérogatives insultantes et injurieuses sur toutes l'es antres classes de PEtat, et principalement sur la magistrature, ils ont offusqué les intelligencès, e't passionné ·lenrs stupldes sujets pour cet exécrable métier. M.iis une seul'è observation suffit pour détru'ire cette boùffonne impoat1ire. Ou tu regardes les soldats comme les exécùteurs de la \·olonté tyrannique au dec'lans, et alors peut-il jamais te paraitre honorable d'exercer contre ton père, tes frères, tes parents, tes amis, une force illimitée et injuste? Ou tu les considères comip.e les défenseurs de la patrie, c'est-à-dire du lieu où tu es né pour ton malheur, où tu -demeures paT furce, ·où tu n'as ni lilier,té, ni sécurité pour ta personne et tes Mens ; et aloT-Ste semble-t-il honorable de défendre une patrie ainsi faite èt le tyran qui s'acharne à la détruire et à l'opprimer plus encore que ne le ferait l'ennemi 7 J-e ·conclus en conséquence : que la patrie n'-existant pas là où i-1 n'y -a ni liberté ni sécurit-é, porte-r les armes pour un tel pays est le plus infâme de tous les métiers, puisqu'il ne consiste qu'à vendre à vil prix sa volonté, ses amis, ses parents, son propre intérêt, sa vie et son honneur pour 11necause infâme ,et i11just~. ALFIÉRI. • L'INSURRECTIODNEBERLIN. ( btr<lil d'u,i1 Jiutoir, in/dite tl, ra .Rkolutillll a1k1'JO,.tll, JIIW Tlllotlor, JU.ROHER.) -Suite.- Le roi n'ose pas désobéir : il paratt. Ses traits dêcomposés dénotent un profond abattement. A son bras est penchée la reine, épouvantée, fondant en larmes et presque évanouie. Le couple couronné est tombé bien bas; il contemple de près ces cadavres livides et mutilés. La foule ordonne au roi de se découvrir, et le roi se découvre, sans prononcer une parole. En ce moment, les porteurs élèvent les bières comme pour approcher les morts de leur assassin, et les assistants éclatent en imprécations. - Le monarque pâlit de plus de plus en plus. Il était perdu. Tout-à-coup, une inspiration religieuse s'empare d'un individu et par suite de tous les assistants. Le peuple chante lentement et gravement un cantique de funérailles, et s'éloigne, emportant ses tristes dépouilles. L'homme, quel qu'il soit, qui prit cette _initiative, a sauvé la monarchie et perdu la liberté ! Humilié, comme ne le fut jamais on souverain des temps modernes, le roi put enfin se n~tirer. Mais son abaissement ne devait pas s'arrêter là. Il fut forcé de reparaitre une seconde fois sur la terrasse du chàtean, contluit par denx citoyens, pour promettre à la population l'armement immédiat. Il ne fit, poor ainsi dire, que répéter litt~raltmeht les paroles de l'un àe se!! guides. • Mieroslamki et ses frères d'armes polonais furent mis en liberté, et leur geôlier sa vit contraint de saluer leur marche triomphale. Le len1lemain, le monarque revint encore sur le balcon, la tête découverte, pour voir défiler la procession gigantesque qui conduisait les révolutionnairea tomMs à leuir dernière demeure : il rendit hommage aux martyrs de la. liberté, et ses yeux trou-.èrent des larmes devant les cetcueils qui renfermaient ses victimes. Si un roi pouvait mourir de honte, Frédéric Giiillaumet IV setait mort six fois en deux jours. Et cependant, la royauté parviut à se relever do ~U.e chute p'tofonde. Le citoyen Ledru-Rollin a dit, dans son discoun a• banquet du Châlet : qui dit unité d': l'Allemagne, di, dtmocratie de l'Allemagne. Rien n'est plus vrai. Depuis une génération, la pensée de l'unité allema11de et son symbole, le drapeau tricolore, avaient été prosc:rita. par les ptinces : -Ces couleur~ et cette idée cle,·aienr. sauver les princes. Le nautounier, qui •fait naufrage, e~ cramponne bien, à l'heure suprême, au rocher contre le. quel s'est brisé son navire. Après avoir, comme le Samson de la légende hébraïque~ éb'ranlé, ,le ses mains puissantes, les colonnes de l'édi. fke féodal, le peup1e ·de la Révolution se laissa, comtne lui, enlever sa force par une intrigue, et tendit gtupidement la nuque à l'ancit-n joug. , La cour était vaincue; mais, voyant que la nation ne savait pas profiter cle son triomphe, et que toute foi monarchique n'était pas éteinte, elle résol•1t de détourner l'attention publique, en appelant à son aide le grand mot de l'union germanique. Le 20 mars, la foule était encore assemblée dennt le château, et demandait, commtl la veille, à voir le roi, Il parut aussitilt, pour annoncer <\ll'il allait venir, à chevnl, au milieu des citoyens, et prier l'un cl'eux de lui remettre une bannière aux couleurs patriatiques. Toutes les mai~ sons en étaient alors paYoisées. Un immense drapeaQ fut détaché d'une fenêtre ; le souverain le sitisit et le porta lui-même; de plus, une écharpe nationale· était nouée autour de son bras, quelques princes et les nouveaux ministres marcha:ient à ses côtés. Devant lui, nn insurgé, le vétérinalre Urban qui jouissait de la faveur populaire, parce qu'il avait fait prisonnier le général Môllendorf, agitait une r.ouronne impériale, en carton doré. Ce joyau de baladin étalt de tirconstance pour nu empire de tréteaux. Deux bourgenis caracolaient antout du burlesque triomphateur. Au moment du départ du cortége, un autre drapeau tricolore (il ne pouvait y n avoir trop), fut hissé sttr le faite du palais. Le peuple applaudit à cette mascarade. Pauvre peuple 1 il croyait toujours à la parole royale; il se pressait pout voir le despote vaincu, pour lui baiser les mains, pota entendre et approuver· ses qiscours. Et les discoure ne manquèrent pas. Dans sa cavalcade, l'émule de Louis. Philippe en prenonça cinq, plus enthousiastes l'un que l'autre. L'Allemagne, la gr4ride Allemagne, se retrouvait dans chaque phrase. Ainsi, il disait " qu'il ne voulait rien usurper, en se mettant à la tête du mouvement allemœnd, et qu'il n'entendait pas enlever la couronne d'1m autre princP-. Il n'avait en •ue que de sauver l'Allemagne, parce qoe l'unité et la liberté allemandes étaient menacées, et qn'll fallait les protéger par la .fidélité allemande." Il sup. pliait les Allemands de se rallier autour de lni, jurant qn'il ne voulait rien d'autre que l'Allemagne nne et constitutionnelle. Il rappela que souvent dans l'histoir'e germanique, un prince vuissant avait saisi la banni~re de l'empire, et annonça qu'il voulait agir de cette façou. Il remercia les étudiants du bon esprit qu'ils avaient montré, et leur dit qu'il était tler de voit que la patrie possédait de pareils enfants. Devant la maison de Cologne, à l'endroit m@meoù trente-six heures auparavant, le démon de la bataille avait déployé ses plus sombres fureurs, il dit : "Citoyet1a! je sais bien que je ne suis pas fort par les armes de nos vaillants soldats, par les ressources de mon trésor rempli(! ?), mais que ma force me vient uniquement des cœurs et de la fidélité de mon peuple. N'est-ce pas, vous me donnerez ces cœurs et cette fidélité? Je vous le jure, je ne veux que votre bien et celui de l' Alle-; magne." Et la population battait des mains ...... Hélas!!! Cependant, la voix de Cassandre ·ne fit pas deCaut. Un. prolétaire, pâle et grêle, personnification vivante des souffrances des ouvriers, s'avança près du roi, et s'écria: u n'ajoutez pas foi à ce qu'il dit ; il ment. mes frères, il a toujours menti," Les bourgeois saisirent le malencontreux prophète et le maltraitèrent indignement. "Et quand "ous me déchireriez en morceaux, répondit-il, je n'en répèterais pas moins ce que j'ai dit : il ment, La garde nationale intervint pour le protéger. On l'enferma dans un corps de garde, mais on le mit bientôt en liberté. Le ·tour était joué. Les "Berlinois avaient combattu le roi de Prusse ; ils rendirent hommage Il l'empereur d'Allemagne. '

,, • • L'~xpédition de Krimée s'est,embarqu~e, dans les premiers jours de septembre, -sous les ordres du maréchal St.-Arnaud. Ceux des généraux des deux armées qui s'étaient retirés à Constantinople pendant le Choléra, sont revenus reprendre leurs commandements. Le bruit d'un débarquement, non loin de Sé~astopol, est reproduit par quelques journaux anglais, bien qu'il soit impossible de rien savoir encore à cet égard. Le général Espinasse - celui qui prit par trahison le palais de l'Assemblée, dans la nuit du .2 Décembre - est revenu en France, malade, et accusé par la rumeur publique ,d'avoir causé la destruction de sa division en s'aventurant, sans ordres, dans les marais de la Dobrudja. Les bachi-bouzouks qui formaient son avant-garde, ont d'ailleurs été écrasés par les Russes. - Les Russes continuent leur mouvement de retraite , suivis, !?anscombat, par les Turcs, qu'à leur tour le~ Autrichiens remplacent en Valachie, en siinalant leur entrée par les insolences et Iee brigandages accoutumés. Les Valaques les voient d'un fort mauvais œil; on assure qu'Omer Pacha, itrès'mécontent de cette intervention quasi-hostile, a supprimé la proclamation du général Hess. Quoiqu'il en soit, les exilés polonais, hongrois, etc., qui servaient sous ses -ordres, ont été renvoyés à l'armée d'Asie. Les rrurcs, vaincus en Géorgie à deux reprises, '7oient pourtant les !tusses battre en retraite de- - vant eux ; Schamyl et les Circassiens ont envahi la Géorgie et forcent leurs ennemis à concentrer leurs forces. L'armée de la Baltique est en route pour rentrer en France. Le maréchal Baraguay d'Hilliers est revenu par l'Allemagne, avec une·rapidité qui ressemble à une fuite, disent certains journaux anglais. Les flottes ne tarderont pas à quitter la Baltique, abandonnant tout projet de prendre Kronstadt cette année. D'autre part, le Times semble préparer les esprits à un échec en Krimée. En Espagne, le parti. démocratique, très mécontent, s'agite et protes~e-énergiquement contre les actes de la dictature d'Espartero. D'autre part, Concha intrigue, sans doute au profit des moderados. Enfin, le Diario se plaint que, dans certaines provinces, à Malaga, par exemple, les juntes ont pris contre la ·propriété, des mesures " presque communistes." La reine Christi~e est en sureté, et va rejoindre sa "familleà Paris. - Un accident est arrivé sur le chemin de fer d'Eniskillen, en ·Irlande, à un convoi transportant 600 protestans à un meeting : l'accident a été eausé par malveillance, des pierres ayant été placées sur les rails. Plusieurs _personnes ont été tuées ou blessées. La proscripfüm française, à Jersey. 'VÎent de r,erdre une de ces femmes saintement héroïques, qui sont la consolation et l'honneur de l'exil. Madame Mary-Lœtitia Beauvais, née Stafford, ~t morte le 16 septembre, dans la nuit, après une longue et cruelle maladie~ Elle était sortie d'une famille angl~ise qui a dqnné plus d'un brave solL' HO11ME. dat à sou :pays, et son père en 1815 était à Bordeaux 1m des chefs-commandans. Après le deux Décembre, Madame; Beau_vais voulut suivre so,nmari dans l'exil, et elle vient d'y mourir comme tant d'autres. C'était un esprit élevé et surtout une belle âme qui savait pratiquer tous les devoirs. ._ Se~ funérailles auront lieu, demain, mercredi, à 2 heures. Le convoi partira de Don Street, n 0 20. JERSEY, IMl!RIM.EllIBUNIVERS~LLE,19, D0R!ll!,TSTREEll', A.VIS. 'Pour répondre aux no~breuses demandes qui nous sont journellement adressées, l,'Administration du journal l'HoMME vient de faire réimprimer les premiers numéros dont les exemplaires avaient été -complètement épuisés lors de leur publication. En conséquence, on trouvera chez MM. les agents du journal ou à !'Imprimerie universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, les numéros qui manqueraient aux personnes faisant collection de l'HoMME,à raison de 3 pence (6 souB) l'exemplaire pris -séparément. Quant -aux personnes, au contraire, qui üésireraient avoir tous les numéros qui ont paru jusqu'à ce jour, elles peuvent se les procurer aux mêmes ,conditions d'abonnements qui -se trouvent indiquées, .pour chaque pays, en tête de notre journal. L'administration du journal l'Homme croit devoir porter à la connaissance du public de Jersey que deux nouveaux bureaux, pour la vente du journal au numéro, viennent d'être établis : Chez Mme LEV AILLANT, marchande de papier et de fournitures de bureaux, Pierson Street, près le Re, 1 al Square ; Et chez M. HUREL, marchand de tabac, 24, Queen Street. On peut également s'ab9nner à ces bureaux. CHOLERA Le Docteur "J. PHILIPPE, de la , Faculté de Médecine de Paris, vient .'de composer une mixture préventive et curative contre le choléra. J,es effets cle cette préparation sont infaillibles, ainsi qu'il résulte d'une longue expérience pendant les précédentes épidémies en France et à l'étranger. _. Elle se trouve seulement à la pharmacie française du Dr. J. Philippe, 28, Greek 'Street, Soho Square à Londres. ls. 6d. la do~e. E. A.LAVOINE, 'Proscritfrançais, ancien élève de lafaculté de Paria, Donne des leçons de français, de latin, d'histoire, de géographie, de littérature, t'tc. Il ensei~ne aussi les éléments des sciences n:iathérnatiques,,physiques et naturelles S1adres;;er au professeur, 38, Roseville-Street. Références: chez MM. Welman, Ph. Asplet et docteur Barbier. EN VENTE À. L'IMPRIMERIE UNIVERSELLE, 19, DORSET STREET, SAINT-HÉLIER (JERSEY): Ou par commission à LO ND RES, chez Erasmus ZMICHOWSKI, 10, Claremont Place, Judd Street, New Road. DIXANSDEPRISON AU JIONT-SAINT-MICH ET A LA -CITADELLE DE DOULLENS, ·Par MARTIN BERNARD, 1 volume grand in-18 Charpentier. Cet ouvrage se trouve aussi : A.LONDRES, chez J.EFFs, libraire-éditeur, 13urlingtoa Arcade; A BRUXELLES et à GENÈVE. DANGERS TO ENGLAN•D OF THE ALLIANCE WITH THE MEN OF THE COUP D'ÉTAT. To which are added, the personal confessions· of the December Conspirators, and some biographical notices of the most notoriottS of them. BY VICTOR SCHŒLCHER, Representative of the People. h DUDEVOIRD'AGIR. .A.UPARTI NATIONAL, PAR JOSEPH MAZZINI. Prix de la brochure : 2 penee. BIOGRAPHIES BONAPARTISTES, Par PH. BERJEAU. - Prix : 2s 6d. HISTORY OF THE CRLMES OF THE SECOND OF DECEMBER, By V. SCHŒLCHER, Representative of the People. 1 volume in 8. - Prix : 5 sh. A PROPOS D'UNE POLÉMIQUE RÉCENTE, Par ALFRED TA.LANDIER, brochure in-12 (grand format.) Prix : 2d ½ (25 centimes). Ouvrages imprimés en polonais. LUD POLSKI W EMIGRACYI. 1835-1846. 1 volume grand ir(-8., à deux colonnes. -Prix-: I0 sh. MYSLI SERDECZNE, K. BALINSKIEGO. 1 volume in-8. - Prix : 2s 6d. NIEZABUDKIJERSEYSKIE> RocHA RUPNIEWSKIEGO. Prix: lsh. •vI ~. GUT EL PROSCRITDU 2 DÉCEMBRE,-a le triple av:mtage d'u.nir l'élégance, ~a légerté et -111.. ~ . prore1111eu1.•,te eoupe la solidité. Tailleur d' Habiti.-29, Belmont Road, St.-Hélièr, Les semelles sont fixées avec du laiton et ne en plâtre, en cire', en mastic et en gélatine sur nature morte ou vivante. 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Kordecki désirerait trouver de l'emploi 11 se ch~rge également. de toutes correspon- comme professeur dans une pension.-61, Newman Donne des leçons de bngue italienne. tlances, écritures commerciales et autres, et des Street, Oxford Street.-Londres. . . . 1'témoires dont on lui confie la rédaction. , S adres~er, 20, Don Street, Samt-H-éher. S'adresser au professeur, 20, Don-strèet, St.- 15 , COLO:MBERIESTREET,ST.-HELIER,JERSEiY. • Hélier (Ile de Jersey). GUAY proscrit du 2 Décembre, faiseur Ré/irenccs chez MM. Wellman, P. Asplet 1 ,de BOTTES sans couture, pour ALPHONSE mouleur en plâtre, se cl,targe Geo. Vickerr,. hommes et pour dames. - C(\ g~pre de ch;iussure , de tqute espèce de moulii,ge HOTELDE L'EUROPE DON STREET, No 11, TENUPARG.ROUSSEL, G. 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