Homme - anno I - n.42 - 13 settembre 1854

-SCIENCE.- ' -SOLIDARITÉ.- JO-URNADijELADEMOCRATIUENIVERSELLE. Ne 4-2. - 1IERCREDI, 13 SEPTEMBRE l 854-. Ce .Dotu•nal pa••ait une fois 1•ar se111aine. Toutes lettres et correspondances doivent être affranchies et adressées au bureau de l' Imprimerie Universelle à St-Hélier LES DEUXEMPIRES. Sous le premier empereur, il- y avait, comme aujourd'hui, un Sénat, un Corps législatif, un Conseil-d'Etat et des Prud'hommes. Ils ne faisaientpas grand bruit, tous ensemble, ils ne discutaientqu'à voix basse, et sur la sauce au turbot; mais les grandes guerres mêlant les hommes et semantles idées étaient une di-;traction puissante : si l'Institut ne disait rien, si les tribunes étaient muettes, si les idées étaient condamnées au triste silencede la servitude, le canon parlait et l'on pouvait comprendre cette France qui était et qui restaitvassale <lesvictoires. Aujourd'hui,. le Sénat est le même que jadis, une réunion d'hommes-laquais ayant belles rentes et riche livrée. Le Corps législatif euregistre et digère, le Conseil-d'Etat étudie, dit-on, et fait des épures. Ces pouvoirs là, comme tous les pouvoirs, n'ont qu'un grand souci, celui du budget, et ils le dévorent, comme la meute en curée : mais où est cette fois la compensation ? où sont les victoires ? Les trois tours de Bomarsund, voilà jusqu'ici !'Austerlitz du second empire. C'est pour cette conquête - abandonnée déjà -que le canon des Invalides a retenti et que les gazettes chantent l'hosannah ! C'est se contenter de· peu. La gloire exceptée, les deux temps se ressemblent. Ce sont les mêmes hommes, plats courtisans, natures abjectes, idolâtres, fripons et lâches comme toute valetaille. Ils fuient devant le choléra, mais ils n'oublient jamais d'aller aux Tuileries : ce sont ces parasites éternels dont parle Juvénal et qu'il appelait des ventres. Quant aux institutions, elles valent les hommes. Point de débats sérieux, point de contrôle, point d'études dans ces assemblées-tombes. Un commissaire de police a plus de puissance que vingt représentants du peuple souverain, du roi-roseau : toutes les intelligences qui ont le respect d'ellesmêmes s'écartent de ces comédies, et les Mirabeau de ces tristes conciles s'appellent Baroche et Rouher ! La France restera-t-elle longtemps à ce régime? Est-il possible qu'elle vive, ainsi, la victime et la proie de la force bête et lâche ? Ses armées pleurent de rag·e aux plaines de l'Orient. L'hiver les rappelle, le choléra les décime et elles n'ont pas vu l'ennemi!.. A l'intérieur, tout est silence, servitude, ombre et peur. Circulation divine, la vie générale, la vie des idées est coupée et le soupçonest partout, dans le regard de la femme, commedans la main de l'ami. Non, la France ne restera pas longtemps dans cette misère déshonorée. Encore deux ans d'empire et ce ne serait plus une civilisation, ce ne serait plus une patrie ! Ch. Rrn. RÉSUMÉ DE LA SEMAINE. Le Czar a répondu par un refus formel aux notes des qua.tre puissances, exigeant d'autres garanties que l'évacuation des Principautés. L'armée russe se retirera derrière le Pruth, et l'empire se défendra jusqu'à la dernière extrémité contre l'invasion, si on os';)la tenter. - Le cabinet autrichiena refusé de regarder cette réponse comme un casusbelli; l'Autriche, gardant une neutralité armée, se borne à séparer les armées ennemies en occupant les Principautés et recueillant ainsi le fruit des exploits des Turcs. Une proclamation du maréchal Saint-Arnaud, du ~5 août, annonce le départ prochain de l'expé- <litionde Crimée. - Ou assure que, le 2 septembre, une armée de 35,000 Français, 20,000 Anglais et 10,000 Turcs s'embarquera pour attaquer les positions russes sur la Mer Noire, soit Anapa en Circassie, soit Odessa, soit Caffa ou (Jersey), 19, Dorset Street.-Les manuscrits déposés ne seront r ANGLETERREET CoLONtES: pas rendus. - ÜN s'AnoNNE: A Jersey, 19, Dorset street. - AI Un an, 8 shillings ou 10 francs. Londres, chez M. Zmichowski, 28, Greek-street, Soho Square.-A Six mois, 4 sh. ou 5 fr. Genève (Suisse), chez M. Corsat, libraire, rue Guillaume-Tell. -1 Trois mois, 2 sh. ou 2 fr. 50 c. PouR L' tT1tANG F:R : Un an, 12 fr. 50. Six mois, 6 fr. 2,ï. Trois mois, 3 fr. 50 c. Belgique, chez M. Leconte, rue de la. Rivière, 16, faubourg de CHAQUENUMÉRO: Cologne à Bruxelles. - A Madrid, chez C. Monnier, libraire. 3 pence ou 6 sous. '.l'eus les al,on11en1e1u1 i!ie 1•aient tli'a'l'ance. Sébastopol en Crimée. Les Russes ont détruit les pompes à incendie dans ces villes, et retiré les marins de dessus leur flotte; ils sont déterminés à brûler leurs cités et leurs vaisseaux plutôt que de se rendre. - Le choléra, dit le Times, a déjà mis 12,000 Français hors de combat, dont 7,000 morts! Le choléra sévit aussi sur les côtes de la Baltique, ··enFrance, en Italie, en E.spagne, en Angleterre. A Londres, 1,287 morts la semaine dernière !- Le prix élevé du pain (causé par les approvisionnements faits par les boulang·ers quand les farines n'avaient pas encore baissé de prix) a causé des émeutes à Bruxelles et en Angleterre. Les flottes et l'armée française abandonnent la Baltique pour n'y être pas cernées par les glaces; Kronstadt ne sera pas attaqué avant la prochaine campagne. Le gouvernement suédois reste neutre. Le peuple danois continue à s'assembler, à p~tionner, et à menacer de refuser l'impôt, dans l'espoir de force!" le roi à rentrer dans la Constitution, qu'un simple décret a remplacée il y a un mois. Les ambassadeurs de France et cl' Angleterre ont félicité Espartero du rétablissement de l'ordre. Espartero a publié une proclamation triomphante au peuple, qu'il engage à se fier à lui. Les provinces sont très agitées : en Galice, à Sarragosse, à Valence, des collisions paraissent imminerites entre les milices et le peuple. Le général Dulce demande son rappel de Barcelone, impossible à tenir contre la misère et le choléra. - Le Times fait de curieuses réflexions sur l'arrestation du marquis d'Albayda, ce grand d'Espagne si ardemment révolutionnaire, et rappelle son énergique résistance aux moderados pendant les années où il siégait, seul du parti radical, dans le cong-rès commandé par N arvaez. Plusieurs journaux espagnols - et étrangers - se sont exprimés, sur les relations républicaines avec l'ambassade américaine en termes tels, que M. Soulé, en quittant Madrid pour la France, a cru devoir écrire la lettre suivante au Diario Espunol: " Monsieur, le ton et le caractère de votre article du 30 août, indiquent trop clairement quelle influence les dicte, pour mériter l'honneur d'uue réponse. Je m'absente de Madrid parce que tel est mon plaisir; je n'ai de compte à rendre à personne. La crainte d'être insulté ou menacé par des personnes à qui ma présence serait désagréable, ne saurait me faire quitter mon poste. Je ne crains ni les impertinences de ces g·ens là, ni le poignard d'assassins gagés. Par-dessus tout, Monsieur, je n'ai point peur du peuple. Le peuple respecte ce qui est respectable. Il ne méprise que ceux qui le flattent pour le tromper. On trouve dans le peuple des combattants, mais non des assassins. Quant aux perfides insinuations dont aboude votre article, elles sont au dessous de mon mépris. "Pierre SOULÉ." Le prince Czartoriski (puisque prince il y a) vient d'adresser une lettre politique aux Polonais exilés. Ecrire est le droit de tous, et nous ne voulons point prendre cette altesse à partie, pour crime d'appel. Mais cette lettre est un acte qui a sa portée. Dans ses termes, elle annonce que la Pologne pourra bientôt sortir de la tombe, grâce aux puissanaes occidentales .... et à la Providence. Or, la Providence est bien haut, et les puissances occidentales sont bien empêchées! • Nous croyons, nous, que la Révolution polonaise n'arrivera qu'avec la _Révolution générale. Nous croyons que les gouvernements ne veulent rien faire pour la grande suppliciée, et qu'il faut tout attendre des peuples. En second lieu, M. Adam Czartoriski n'est-il pas cet éternel prétendant qui, depuis vingt années, promène de cour en cour et de gouvernement en gouvernement sa couronne et sa candidature? - Sa lettre est donc une pétiti()n; qu'on y prenne garde ! Le prince Adam Czartoriski appartitmt à ce groupe d'aristocrates polonais qui n'ont jamais compris le grand sentiment de la civilisation moderne: l'égalité. Dans l'histoire de la Pologne, le nom de sa famille a marqué tristement : car c'est son parent, Stanislas Poniatowski qui, voulant monter au trône, appela les Russes, avant le premier partage. Le prince Adam n'était-il pas lui-même officier dans l'armée de Sowaroff, quand eut lieu la terrible boucherie de Praga '? S'il fut nommé membre du gouvernement provisoire, dans la Révolution de 1830, il le dut à quelques paroles patriotiques prononcées sur la tombe de Bielinski et dont le peuple avait gardé le souvenir. Quant à sa politique dans l'exil, elle est t0ute entière dans cc mot, attendre, ce qui est fort simple et coô.te peu. Nous en connaissom; une autre qui s'appelle l'action, l'action quand même; et nous espérons que la Démocratie polonaise lui restera fidèle. CORRESPONDANCEPARISIENNE. Paris, 9 septembre. L'armée d'Orient est, dit-on, partie ponr h grande campagne de Crimée. L'on a compris qne les trois tours de Bomarsund ne pouvaient justifier, même rasées, les deux ou trois cents millions engagés, déjà, dans l'expédition orientale, et les deux puissances· alliées veu leut donner à leurs peuples une victoire-distraction et consolation. Ceci ne veut pas dire qu'on prenùra Sébastopol. L'_\ng1eterre le voudrait bien : car ruiner les établissement~ russes et dans la B.1ltiquc et dans la mer Noire, c'est tuer une de ces marines secondaires qui l'ont toujours inquiétée. Mais l'on ne prend pas facilement une citarlelle qui a garnison de trente mille hommes et qui s'abrite clerrière ùes fortifications puissamment établies. On veut investir la place, par terre et par mtr. On a besoin d'une fusée, pour distraire l'opinion publique. Il y aura donc beaucoup de bruit et beaucoup de fumée, mais on ne fera rien <le sérieux et la campagne est perdue. • Ne parle-t-on pas, déjà, du rappel des flottes ? Notre pauvre armée française va donc rentrer, sans avoir brûlé sa première carto;.1che. Le second empire tue le premier ! -Il fallait peut-être que notre tradition nationale soit ainsi purifiée et que la dernière des idolâtries meure lüchement. Le choléra ne fait plus autant de ravages dans le midi : mais le camp du Nord est déjà décimé. Toutes ces agglomérations d'hommes, sous un soleil ardent, sont des fautes, sont des crimes. Que voulez-vous? - .l'iI. Bonaparte a besoin de distracLions : il a besoin d'ailleurs, pour montrer sa puissance, d'ouvrir ses écrins de guerre, et la France paie par la mort de ses enfans ! L'histoire, quand elle expliquera ce temps-ci, sera ter- . rible : on n'avait, en effet, jamais vu une civilisation vraie, sérieuse, florissante, porter ainsi, sans se débattre, le joug de servitude! - C'est à ce point que les Académies sont seules à protester, les Académies ! - Les Cousin, les Mignet, les Salvandy, les Thiers ! Ce peuple que vons avez vu, si entier, si orageux, si brave, ce peuple s'est écoulé l'on ne sait comment et par où. Mais que l'on ne s'y trompe pas, la Rlivolution prochaine se fait; cette fois, seulement, elle sera, je crois, • décisive ; car cette nation a trop souffert pour ne pas aller aux conclusions dernières, quand elle se lèvera. Boulogne et Biaritz sont, aujourd'hui, toute la politique de la France: les çpoux échangent, soir et matin, les correspondances télégraphiques. Ou se salue dix fois par jour, et les familles de nos pauvres transportés ne , reçoivent pas une lettre en six mois ! Patience, cette affreuse orgie aura sa fin; mais que de misères 11tde hontes portera notre histoire ! XXX.

, CORRESPONDANCE D'ESPAGNE. 3 Septembre Mon cher ami, J'ai pour conviction absolue que la République est le ::,eul régime qui convienne à l'Espagne, et ce n'est pas d'hier que date pour moi cette conviction. Quand vous aurez vu ce pays, vous ne conserverez pas là-dessus le moindre doute. Vous chercheriez en vain, de Cadix à Irun, un seul obstacle dont. il se faille préoccuper, une Mule classe, un seul intérêt, qui puisse opposer une sérieuse r6sistance. Le clergé régulier est pour jamais détruit; le clergé séculier se compte lui-même ponr si peu de chose que l'idée ne lui vient pas d'intervenir .dans les querelles politiques; on rit ici des efforts que fait un journal ultramontain, qu'on appelle la Esperanza, pour se donner les vertes allures d'un petit Univers. La noblesse, la haute noblesse, celle qui possène encore quelque chose,- depuis longtemps réduite à l'impuissance comme corps dalll!!l'Etat,-·n'existe plus que pour fournir, par son ignorance et son crétinisme, un texte incessant de plaisanteries et de pro\·crbes désobligeants. De plus, - ô bonheur! - l'Espagne n'a point ces abominables classes moyennes où se sont réfugiés, retranchés, dans notre pays, la corruption, l'avidité, l'esprit d'orgueil et ,le convoitise des anciens privilégiés. Reste le peuple, - un excellent ~euple, croyez-le bien, - loyal, généreux, plein de courage, pratiquant le sufrimiento avec héroïsme, et n'ayant devant lui, au-dessus de lui, pour l'empêcher de prendre en main le soin de son avenir, qu'une poignée d'intrigants et d'exploiteurs, modérés ou progressis~ tes, formés à la vielle école française des vices constitutionnels, des singes de M. Thiers, des caricatures de M. Molé 011de l\I. Odilon Barrot. Mais, depuis cinquante ans, on l'a vu il. l'œuvre, ce pauvre peuple, réalisant sa .République à lui, la République fédérative, la -seule qui se puisse adapter à ses habitudes, à son territoire! En 1808, - après l'abdication de Charles IV, quand l'ignoble Ferdinand VII était le prisonnier de Napoléon, - qni donc organisa la lutte et et accomplit la magnifique épopée de la guerre de l'indépendance ? Les Cortès de Léon et de Cadix, les juntes des provinces, les ayuntamientos des cit6s et des villages, le peuple seul, toujours, partout. Et il en est de même à chaque secousse qui remue plus ou moins la nation : à la moindre alarme, au premier symptôme de péril, il n'est pas de reino qui ne fasse lui-même ses affaires, nommant ses juntes et ses administrations locales, -.eillant sur ses frontières pour en écarter les causes de trouble et de désordre. Plus tard, il est vrai, on proclame des sauveurs à Madrid, et les provinces ont la faibiesse de joindre leurs acclamations aux cris de détresse des vautours officiels, qui s'efforcent de ressaisir leur proie. Hélas ! il a été aussi importé de France, ce préjugé des Muve14rs ; l'Espagne a eu le tort de s'y laisser prendre, mais soyez sûr que cela ne durera pas ! Cc qu'il y a d'incontestable, c'est que l'anarchie ne commence en Espagne que lorsqu'un gouvernement central, grotesquement costumé à la constitutionnelle, a la prétention de retirer à lui tout pouvoir, toute action, toute initiative. Tant que les peuples sont en état de République fédérative, ils veillent à leurs intérêts et les règlent avec un bon sens imperturbable .. J'ai sous les yeux la Ga~eta ministérielle, où vous ne voyez que gaspillage et cur6e, et les proGès-verbaux des dernières juntes, où !!ont admirablemeut formulés les g1iefs nationaux. Quel c,ontraste, mon cher Victor! cela suffirait pour ,·ous démontrer la véritable vocation de ce peuple, sa vocation républicaine, .dont la pensée, d'ailleurs, subsiste également,-j'ai eu souvent occasion de vous le dire,-dans Ms instincts, ses mœurs, ses traditions. Certes, je n'opposerais pas un démenti formel à qui parlerait encore de ::,onignorance. Oui, le peuple est ignorant... comme la plupart des autres peuples. Mais, plus que tout autre peut-être, il est doué d'un bon sens qui, dans les crises les plus terribles, sait tout aborder et suffire à tout. Cette ignoranc-e, il faut qu'elle disparaisse; mais le moyen d'en venir à bout, ce n'est pas, évidemment, de prêter les mains, - comme l'ont fait la plupart des démocrates esgnols, - au mainti1m de ce régime bâtard, qui se gardera bien de la dissiper, car il ne peut vivoter encore que par elle ! Au demeurant, toute spéculation sur l'avenir de quelque monarchie que ce soit, en Espagne, est aujourd'hui parfaitement vaine ; il n'est pas, en fait de monarchie, une seule combinaison qui ait ici la moindre chance de triomphe ou de durée. Isabelle II n'est plus reine que de nom, et quel nom, juste ciel! que celui de la reine Isabelle II! Si l'on vous parle des .Montemolin et des Carlistes, comme d'un parti puissant et redoutable, hausitez les épaules et répondez hardiment à votre interlocuteur qu'il ne connaît pas l'Espagne. Quant à l'union ibérique, elle n'aura jamais lieu sous forme de monarchie; le Portugal, qui ne veut pas se laisser absorber, la repousserait aussi 'énergiquement que l'Espagne, qui, dans un Bragance-Cobourg, verrait avec dégoüt et colère une sorte <le Lord-Lieutenant, préposé par l'Angleterre au gouvernement ou plutôt à l'exploitation de son irlande péninsulaire; l'union ibérique aura lieu, mais MUS forme républicaine, car, dès-lors, la souveraineté sera partout, la liberté partout, partout le vrai gou,ernement du pays p:lr le pays. n a été at~slli ,·aguemcnt question d·une L'HOM)1 E. espèce d'intrigue Montijo-Bonapartiste, qm aspirait, dit-on, par esprit d'imitation impériale, à pousser 1c1, comme à Naples, un Murat quelconque; certains intrigants déçus se sont également ralliés autour d'un pri11c1picule, nommé Don Enrique, duc de Séville, qui est à M. de.Joinville ce que celui-ci est à Jules César. Enfin on a prononcé le nom de Montpensier, mais bien bas, si bas que M. de Montpensier n'en sait probablement rien lui-même ; il n'y a pas de champ .ouvert, en Espagne, à la trop célèbre idonéité des d'Orléans. Voilà, mon cher Victor, supputés jusqu'au dernier scrupule, tous las élémens moriarchi<1ues, dont ce pays est plus ou moins obsédé, je dis seulement obsédé, car il n'y a point l~ de péril Mais à ce compte, direz-vous, où donc est-il, le péril ? - Mon ami, on n'en est pas à le craindre, car, de toutes parts, déjà, il nous environne ; le péril ou plutôt le malheur de l'Espagne, c'est l'interrègne actuel ; c'est ce régime sans nom, entre la royauté qui s'en va, et le penple qni n'a point su arriver; c'est la clictature militaire, aujourd'hui encore assez impuissante, maladroite et même ridicule, mais qui, demain, représentée par un soldat plus brutal, jouera certainement sa dernière partie, dans le feu et le sang. Il la perdra, je vous l'affirme ! mais je frémis en songeant à quel prix le peuple achètera sa victoire. Il était si facile de lui enlever jusqu'au moindre esprit de retour? Les démocrates espagnols comprennent tout-à-fait, en ce moment, la portée de la faute qu'ils ont commise. Je vois beaucoup ceux dont la sincérité ne peut être révoquée en doute : au plus fort de la lutte, j'ai eu occasion de leur donner des conseils, qu'ils n'écoutaient pas, mais dont ils reconnaissent aujourd'hui la parfaite opportunité. ]\fais, au}ourd'hui, c'est déjà la réaction ressai~ssant tom: ses avantage&. Dispensez-moi de retracer un tableau, dont les journaux suffisent pour vous en donner une idée. Tous les lieux de réunion sont fermés ; les bisets n'railriglènes s'emparent, - en attendant 'lu'ils les brisent, -de toutes les imprimeries de journaux po.pulaires·; . çà et là, on commence à s'apitoyer sur cette ,<;rande .infortune, qui s'appelle Marie-Christine, et ·Narvaez .demande ses passeports pour aller ...... à Biaritz. Bonaparte, un moment. alarmé, je le veux bien, mais -pleinement rassuré, à l'heure qu'il est, et peut-être satisfait, joint quelques-m1es de se:s croix aux .décorations qui vont pleuvoir sur les héros plus ou moins authentiques d'un mouvement avorté. Les Cortès ... mais non, non, je m'arrête ; j'ai dans le cœur une insurmontable tristesse; qui me ferait tomber la plume des doigts, ,si ,j'insistais sur un si triste sujet. Lisez les journaux, vous en saurez autant que moi. Lisez-les tous, excepté la Presse, dont la correspondance espagnole n'est qu'un tissu de contes ridicules et de cancans à faire crier les pierres. .X... L'INSURRECTIONDE BERLIN. ( Extrait d'une Mstoire inédit6 de la Révolution allemande, pm· Thiodo,-c K.1RCHl!.'R.J Situation de la Prusse. - Frédéric Guillaume IV et sa cour. - Les Et:its de 1847 et le discours de la couronne. - Agitation des 14, 15, 16 et 17 mars. - Excès commis par les troupes. - La journée du 18 mars. - La bataille. - Les barricades et le souper royal. - Projet de fuite du roi ; sa proclamation aux Berlinois. - La paix avec le peuple. - La revue des morts.- Humiliation du monarque. - .M:anœuvres réactionnaires.-La cavalcade germanique. - L'empereur allemand. La Prusse s'agitait depuis de longues années. Les idées libérales avaient, d,ms ce royaume militaire, deux puissants foyers : les provinces rhénanes, et la ville de Konigsbcrg. Malheureusement, sur les bords du Rhin, le clergé catholique exerçait sa funeste influence, et dans le chef-lieu de l'Est, le mouvement s'arrêtait aux corps savants. La Révolution était donc renfermée dans un cercle très restreint. Néanmojns, l'opinion publique eut assez de force pour contraindre le roi, Frédéric Guillaume IV, de tenir enfin ses promesses <le joyenx avénement, et d'octroyer à son pays un simulacre de Constitution. Quoiquti cette concession fût faite de mauvaise grâce, la faiblesse du monarque indisposa les hobereaux de province et l'aristocratie de l'épée. Les pré,licateurs mystiques se liguèrent avec les seigneurs de village et les porteurs d'épaulettes, contre les tendances nouvelles. A la tête du parti de la réaction se trouvait le frère du roi, l'héritier de la couronne. Les militaires redoublèrent d'insolence, et les piétistes, de haine dévote. Les philosophes partagèrent avec les constitutionnels les honneurs de la persécution. Au nom du droit historique, des chaines également lourdes vinrent peser sur l'esprit et sur le corps. L'évangile servit de texte pour prêcher à la fois l'inviolabilité des prérogatives féodales, et la sainteté de l'ortho- • doxie religieuse. Qu'il soient juifs ou mahométans, protestants ou catholiques, les prêtres ont, de tout temps, donné la main au despotisme. Les tyrans sont logiques et conséquents ; ils savent que l'émancipation ne s'arrête pas dans la voie de liberté : après la foi vient la volonté, après la volonté l'action. - La négation chrétienne mène à la négation gouvernementale. Frédéric Guillaume était imbu de l'esprit de sa race; il restait militaire, aristocrate et protestant, par instinct autant que par habitude. Il balançait continuellement entre sou amour de la popularité et lïnflucncc des gentilshommes el du clergé de lc1cour. 11 voulait bien céder à la pression des libéraux, ni'ais à la condition de s'arrNer selon son bon plaisir, et avec la re~triction i_njurie_useùe faire u~e grâce à son peuple au heu de lm restituer un droit. Car pour lui, pour L'OINT nu SEIGNEUR, il n'était pas de droit en dehora du sien ; tous ceu~ 9ui ne rcconaaissaient pas le privilége royal, sans hm1tes et sans entraves, étaient, à sca yeux, des rebelles et des factieux. Bientôt, les sentiments diYers qui se disputaient son âme firent éruption. En 1847, il rassembla les différents Etats provinciaux en une seule diète, mais il l'ouvrit par un discours tout confit de rodomontades absolutistes. Il parla fort dédaigneu. sement des phrases ... (C'est ainsi qu'il appelait les articles d'une Charte), et déclara qu'il n'y en aurait jamais entre son peuple et lui, le représentant sur terre de l'autorité divine. . Ce gant de comb~t, jeté si impudemment à l'esprit du siècle, fut ramassé, a défaut des chevaliers et des hommes de science, par la main nerveuse des prolétaires. Les travailleurs se mirent bravement en face de cc roi chrétien et ~eut~nique, qu~ tr~nsgressait ainsi sa parole, et ne cra1gna1t pas de dire au moment où la famine décimait Ill Silésie, que son cœur paternel était une meilleure garantie qu'une Constitution po1u le bien-être de ses sujets. La cour de Berlin 3'était éprise d'une vive admiration pour Louis-Philippe, et suivait aveuglément les ·erreurs politiques du prince qu'elle 9.llPelait le Napoléon de la Paix. Peu de jo~rs avant_ la Révolution, lorsque lei rouages du mécamsme social,...commençaient à se distendre, l'autocrate prussien se plut à dire " qu'il aurait donné des séances périodiques pour étrennes aux Etats provinciaux, si cela n'avait paru, de sa part, une concession arrachée par les difficulté du moment." ' ,En face de l'Allemagne et de la civilisation, de telles ,parole~! Et dire qu'un monarqu~, dont la vie n'est qu'un Jong t1ss~ de menson~es, de parJures et d'hypocrisie, fut sur le pomt de devemr empereur constitutionnel allemand, a~ec ~out 1~ pouv~ir exécutif et la moitié du pouvoir lég1s_lat1f! ,J?1r~,qu 1_1a_pu tromper deux fois cette population be:lmo1se, s1 vame de son esprit et si arrogante de son savoir, cette population qui daigne se reO'arder comme la nation intelligente par excellence. 0 Quoiqu'il en soit, vers le milieu du mois de mars, on s'aperçut enfin des dispositions hostiles du prolétariat. Il fut question de réunions ouvrières auxquelles on n'eut à la vérité, aucune violence à reprocher, mais où vint s'a~iter le grand problème du :.alariat.. • 0 Comme tous les gouvernements rétrogrades, l'autorité voulut opposer la force aux idées. Sous le prétexte ùe prendre des garanties contre la possibilité d'une invasion f~ançaise, _leminis_tèr_efit rassembler des troupes sur plusieurs pomts, prmc1palement dans les environs de la capitale. Dans la soirée du 14, quelques bataillons entourèrent la fou!e sur la place appelée sous les tentes. Lorsque toute issue fut fermée, Ja police ordonna brusquement aux hommes attroupés de se disperser. Comme ils ne purent obéir à cet ordre, une charge fut effe.ctuée, mais, heureus~ment, sans ~mener une forte effusion de sang. La meme scène hideuse ~e renouvela dans la rue des Frères et sur le pont des Demoiselles. Le peuple conçut ainsi cette haine violente contre l'armée, haine qui fut le principal mobile de l'insurrection. Au moment même où il se disposait à la résistance il apprit la victoire des habitants de Vienne. Cette n~uvelle excita jusqu'aux bourgeois, qui furent animés cl'une étincelle d_ec_ourage,,_pour~e pas être distancés par ceS, bons .A.utnchiens qu ils étaient habitués à traiter d'ignorants et de retardataires. Jusqu'alors, ils n'avaient paS, même ouvert les portes de leurs maisons aux jeunes gens massacrés par les soldats. . L~s républicains, qui n'étaient qu'en petit nombre, se hguerent avec le peuple et le poussèrent en avant. Un des leurs paya le premier de son sang. Les ouvrierS, marchaient volontiers derrière ces hommes éprouvés qui poursuivaient à la fois la liberté politique et l'amélioration sociale. Le 16 et le 17, l'agitation continua. Les étudiants arrivaient ~mfo~le de :1'Ialle, de Breslau et de Leipzig, et • demandaient a mounr, comme leurs camarad.es de Vienne en c-ombattant la tyrannie. ' Le peuple était toujours moins irrité contre le roi que contre la camarilla qui l'entourait et empêchait la vérité d'arriver jusqu'à lui. Dans tous les pays il en est ainsi, et les monarques se retranchent partout derr.ière les courtisans, pour ne pas s'exposer à porter la peine de leurs péchés. A Berlin aussi, on croyait le roi innocent. Les m ,!heureux, foulés aux pieds des chevaux, assommés par les gardes d~ police,. soupi_raient e~ disaient comme jadis en France : ' Ah ! si le roi le savait ! " - Il allait tout savoir. C'était le 18 mars, vers le milieu d'une belle et chaude journée de printemps. Dans la matinée, les députés de Cologne s'étaient rendus au château pour déclarer que, sans la démission des ministres et des conces~ions radicales, la Prusse perdrait les provinces du, Rlun, le plus beau fleuron de sa couronne. Devant cette menace franchement articulée, les conseillers baissèrent la tête. La population avait accompagné les délégués : elle était là, nombreuse et bruyante, mais inoffensive, attendant la réponse royale. Tout-à-coup, le :5ilence se fait. Le roi p11.ra1tau balcê1t

du palais, accompagné du comte Arnim, qu'il vient de nommer son premier ministre. L'ancien chef du cabinet, M. de Bodelschwingh, donne lecture d'une proclamaLion, dans laquelle la royauté s'incline, quoiqu'à regret, devant la souveraineté populaire. La foule accueille cette déclaration avec des élans de joie et des acclamations enthousiastes. Le bruit couvre la voix sonore du souverain qui veut essayer sa puissance une dernière fois. Dans cette rumeur confuse, on ne peut distinguer que les cris toujours répétés contre l'armée. L'instinct du peuple demanqait un gage symbolique de confiance, et mettait le gouvernement en demeure de prouver, s'il comptait rompre•sérieusement avec l'ancienne tradition militaire. Il lui fallait une satisfaction pour les attentats commis, la veille, contre les citoyens. Le parti réactionnaire saisit avec avidité cette occasion 1 pour influencer le faible monarque. Les troupes ne peuvent se déshonorer, disait-on, en effectuant une retraite scandaleuse réclamée par la populace. Le prince de Prusse rappelle à son frère que, naguère, il a promis "de transmettre à son successeur une couronne intacte et non affaiblie, mais telle qu'il l'a reçue." Et le roi, entraîné par la voix perfide de ces conseillers qu'il.n'écoutait. qu'avec trop de complaisance, courroucé de cc que la foule ne l'avait pas laissé prononcer une de s~·sharangues favorites, le roi se retire dans ses appartements, en disant q1,'il a besoin d'mie heure de repos. Ce repos, ceux qui l'entouraient résolurent de le lui procurer à tout prix. L'ordre est donné de faire évacuer la place; les dragons de la garde se mettent en devoir de l'éxécuter. Le peuple les reçoit en criant : " Vive le roi! mais à bas les militaires ! " Les cavaliers chargent à fond de train, tt les fantassins appuie~1t•; les soldats sortent du palais, en croisant les baïonnettes, et tirent sur les citoyens qui s'enfuient. Au bout de quelques minutes, il ne reste devant le château que des morts ~t des blessés ...... mais le calme succède au brnit ...... et le roi peut jouir d'une heure de t·epos. les rues de Berlin reteHtissent alors de ce cri de vengeance et de trahison, devant lequel sont tombées, en France, deux dynasties en moins de vingt ans. La voix lugubre du tocsin sonne le glas de la royauté, et la fidélité monarchique vient s'évanouir derrière les barricades. Combien da fois les généraux n'avaient-ils pas proclamé complaisamment, en regardant les maisons alignées comme des rangs de soldats : " à Berlin, tout est possible excepté les combats de rue." Et cependant, le peuple allait livrer ces combats; il les livrait, sans armes, sans organisation, sans chefs ; il les livrait, contre une armée bien disciplinée et bien commandée; il les livrait avec nrdcur, avec rage. Les pavés sont arrachés. Tout sert à la construction des retranchemens populaires, le~ carrosses, les ~hariots, les fontaines, les escaliers, les portes, les ustensiles de ménage. Une heure rnffit pour en couvrir tous les passages, car tout le monde y travaille, les hommes et les ft!mmes, les vieillards et les enfants. Les boutiques' des armuriers et des marchands rle fer sont envahies et pillées. Les jeunes garçons fondent des balles; les jeunes filles portent des pierres et de l'eau bouillante sur les toits. Les insurgés pénètrent dans les maisons et se postent aux fenêtres. Le moindre levier devient une arme, dans la •main des combattants. La bannière tricolore allemande est arborée partout. Les étudians répètent avec véhémence les paroles chaleureuses du poète Schiller : "quand l'opprimé ne peut trouver justice nulle part, quand le fardeau devient insupportable, - il tend, avec courage et confiance, la main vers le ciel, et y reprenil ses droits éternels ; comme moyen suprême, le glaive lui est donné." La bataille est imminente. Effrayés, des bourgeois, un évêque, essaient de pénétrer jusqu'au roi. Ils n'arrivent qu'au prince de Prusse, qui répond avec arrogance à leurs sollicitations : " les troupes ne reculeront pas d'un pouce." la veille, l'énergumène royal avait vivement apostrophé le général Pfùel, qui recommandait aux soldats de ne pas tirer ; il s'était écrié : " Général, (!Uefaites-vous ? Vous me gâtez mes hommes, et leurs bonnes dispositious, que j'ai en tant de peine à faire naitre. C'est indigne !"..:_L'héritier de la couronne voulait un conflit. .. il réussit au-delà de ses souhaits. Le combat dnra dix-huit heures. Les militaires répondiren.t dignement à l'attente de leur t1oblcmaître ; ils déployèrent la cruauté la plus inouïe, et ne respectèrent pas même les prisonniers désarmés. Le peuple fut, comme partout et toujours, humain et généreux. Il se défendit contre une armée de vingt-cinq mille hommes, avec tant de courageuse persévérance, qu'il resta maître de la plus grande partie de la ville, malgré la mitraille et le feu des pièces de campagne. Au milieu de la mêlée, M. de Bodelschevidgh fit affieher une nouvelle proclamation, annonçant une seconde fois que les troupes se retireraient, si les barricades étaient préalablement démolies. Toujours la grâce!!! ... mais la nation avait enfin perdu confiance. La. cour continuait à Iésister, une prière ardente cle M. <leViocke, ( don Quichotte de la monarchie prussienne) fut reçue, par la camarilla, avec de hautains éclats de rire. Pendant que les boulets de canon labouraient les édifices, L•JlOM31 r:. pendant qne les lamentations <les blessés et les imprécations <les mourants appelaient lll.Ycngeauce divine et humaine, -le roi soupa. Le génit de la guerre civile étendait ses ailes noires sur la patrie, et faisait une terrible moisson, - il y eut fête au château. Mais, comme dit Mirabeau, ne dort-on pas au pied du Vésuve? En sortant cle souper, le roi, qui, depuis cette époque, a souvent éprouvé le besoin de faire savoir officiellement à l'Europe qu'il ne boit que de l'eau, était disposé, plus que jamais . .i persévérer dans la lutte. Les courtisans • l'exaltaient encore, en lui parlant de l'honneur que trouverait dans le triomphe la maison de Hohenzollern, lorsque la maison de Hapsbourg avait succombé. Le général Pfuel, ( la demi-mesure, comme on l'appelait au palais) ,fut destitué, et son successeur Pittwitz reçut des ordres plus formels et plus sanguinaires. Mais le peuple ne céda point, et la bataille ne fnt pas interrompue par la nuit. Enfin, l'épouvante s'empara de l'âme du monarque. Il cessa de rire et de plaisanter. Son ivresse physique et morale était dissipée ; son courage et sa foi l'avaient abanrlonné. Il eut peur. . C'est aux heures décisives que se montren~ la grandeur ou la petitesse des caractères. Jusqu'alors, on avait cru Frédéric Guillaume grand et fort; l'adversité le montra petit et faible. Il n'eut plus de présence d'esprit, du moment où, suivant ses propres ex.pre~sions, "sa vie et sa couronne se trouvaient sur le tranchant d'un rasoir." La pensée lui vint de fuir de son palais et de sa capitale. Son ancien conseiller, le fidèle Bodelschwingh, lui soufflait cette détermination. Il en est toujours ainsi; les ministres, dont l'opiniâtreté produit la catastrophe, se hâtent ile se soustraire aux conséquences de leur œuvre. Ce honteux projet échoua devant la volonté de fe;,-du comte Arnim, qui démontra que la fuite était la perte du trône. Le roi resta. Dominé par un abattement absolu, il écrivit, de sa main, une proclamation A SES CHERS BERLIN01s. Dans ce manifeste, le traître couronné d<!plore amèrement qu'une bande de scélérats et d'étrangers soit parvenue à faire servir à des desseins ténébreux deux coups de fusil, tirés par rrié,r;arde. C'était le mensonge le plus absurde et le plus incompréhensible; néanmoins, soit astuce, soit folie, il eut constamment recours à cette version. Le monarque vaincu terminait ainsi : " C'est à vous, habitants de ma chère ville na.tale, " c'est à vous qu'il appartient d'éviter de plus grands " malheurs. Votre roi, votre ami le plus fidèle, vous con- " jure, par tout ce que vous avez de sacré, de reconnaître " votre désastreuse erreur. Revenez à la paix ; démolissez " les barricades qui sont encore debout, et envoyez-moi " des hommes pénétrés de l'ancien et véritable esprit " berlinois; qu'ils me disent des paroles qui conviennent " en face de votre roi, et je vous donne ma parole royale " qc1cles troupes évacueront immédiatement les rues et " les places, et que l'occupation militaire sera réduite, " et même pour un court espace de temps seulement, au " château et à l'arsenal. " Ecoutez la voix paternelle de votre roi, habitants de " mon fidèle et beau Berlin, et oubliez ce qui est arrivé " comme je l'oublierai clans mon cœur, et au nom du " grand avenir qui se lèvera qour la Prusse, et par la " Prusse pour l' Allemàgne, sous la bénédictiou pacifique " cle Dieu. '· Votre grâcieuse reine et très-fidèle mère et amie, qui " est alitée et bien souffrante, réunit ses prières cordiales " et pleines de larmes aux miennes." Ce document restera dans l'histoire comme un modèle d'hypocrisie et de lâcheté. Le peuple ne tint aucun compte de ces protestatior1s tardives. Il ne ressentit qu'une vive indignation à la lecture de cette proclamation qui traitait toute une population de scélérats, qui parlait d'une poignée d'étrangers en face d'une Révolution, qui murmurait des mots de pardon et d'oubli au moment où . la mitraille décimait les rangs populaires. Les combattants affichèrent dédaigneusement la requête royale à côté d'un obus qui s'était arrêté dans un pan de mur. La bataille se prolongeait et la victoire restait indécise. Un événement inattendu, la prise du général Mollendorf, précipita le dénouement. Craignant pour sa vie, cet officier supé,rieur signa l'ordre de ct:sser le feu. Ce fut le présage de la défaite de la cour. Cachant la nécessité sous un prétexte généreux, le roi conclut la paix avec l'insurrection, le 19 mars, à onze heures du matin. Les conditions dtl trf}ité furent les suivantes : 1 ° Départ des troupes ; 2° Liberté de la presse ; 3° Promesse d'une Constitution, su.r la base démocratique la plus large possible. Devant la Révolution, la monarchie de Frédéric-leGrand avait rompu, d'une manière éclatante, avec son passé et son esprit absolutistes. Aucune humiliation ne fit défaut à ce trône qù.i croulait, et que la longanimité du peuple vain'lueur maintint seule debout. Le souverain, qui se croyait tout puissant, avait cédé devant les vivants : il dut encore s'incliner devant les morts. Quand les régiments se furent retirés, laissant derriè•re eux une large traînée de sang, un cortége lugubre s'avança vers le château. C'étaient les hommt:s du peuple, les insurgés du matin, pâles, défigurés, - héros en guenilles, so1dats aux pieds 1rns. lls n'avaient pa:s déposé les armes et marchaient en colonnes serrées. 1 li, étaient mornes, les braves guerriers des barricades, car ils portaient, sur leurs épaules meurtries, les cadavre1o dt! leurs frères tombés dans la lutte, C'était un affreux spectacle, tei' qu'ose à peine le rên•r l'imagination la plus fantastique. Les corps, à moitié dépouillés, montraient des blessures béantes. Les poitrines étaient couvertes de flenrs, les têtes ceintes de lauricri; et d'immortelles. Dans la cour du palais royal, les cercueils sont déposés par terre et rangés symétriquement. - La ligue était longue ! - Les parents des victimes sont là, pour pleurer et pour accuser. Et de sa voix la plus solennelle, le peuple appelle la royauté à venir passer la. revue de ses morts. ( La suite au prochain numéro.) Théodore KARCHER. VARIÉTÉS. SCIENCE POPULAIRE. CHRONOLOGIE. Les livres historiques que l'Université française met entre les tnains du peuple ne reconnaisseut et ne donnent comme vraie que la chronologie bâsée sur les livres sacrés de Moïse. Ceux des Chaldéens, des Indiens, de, Chinois, les traditions égyptiennes, les travaux des philosophes du 18e siècle et ceux des savants du 19e, ne comptent absolument pour rien a.ux yeux de cette marâtre qui ne distribue qu'à regret le pain de la science et .de la vérité. Et cependant, en llrésence des conquêtes modernes de la géologie, de l'astronomie, de l'archéologie, les théories historiques de Bossuet ne sont plus que des coutes ridicules. l\f. Cousin et les prétendus voltairiens du régime universitaire savent cela; mais, hélas! les consciences s'abaissent devant la feuille d'émargement du Fortoul et les petits livres <le l'abbé Fleury, de l'abbé Gautier, de l'abbé l)luche et de l'abbé Loriquet circulent effrontément sous l'estampille ministérielJe, et propagent officiellement, parmi les jeunes générations, de criminelles erreurs que la Révolution politique a uégligé de: flétrir et d'écraser à son passage. Puisqu 'op nous ramène impitoyablement aux carrières de l'obscurantisme, recommençons donc à prouver pour la millième fois que les livres sacrés de l'Orient, hébraïques, bouddhistes, indiens, chinois, n'ont une valeur historique quelconque que lorsque, appuyés rar le témoignage des écrivains µrofaues, ils concordent ctvec les observations astronomiques, les monuments contemporains, et qu'ils ue sont infirmés ni par les phénomènes géologiques ni par leurs propres contradictions. F,n tout cas uous ne devons jâmais perdre de me que les traditions écrites <lel'antiquité 11esont parvenues j u:-- qu'à. nous qu'au moyen de traductions plus ou moins imparfaites, et d'originaux défigurés de génération en génération par <les copistes plus ou· moins intelligents. C'est donc aux phénomènes astronomiques, aux formations géologiq11es, anx monuments, bien plus qn'aux traditions e:t aux annales, qu'il faut demander les éléme11ts de la science des temps historiques. Quelquefois cepen- •lant de précieux renseignements chronologiques échappés auv attaques du fanatisme religieux, sont descendus j,ullqn'à nous, transmis par ceux-là même qui avaient intérêt à déguiser la vérité. Ainsi, le jésuite Mailla s'est donné la peine de vérifier, par une série de calculs dont l'autorité ne peut être mise en doute un remarquable phénomène astronomique antérieur au déluge mosaïque, c'est à dire la conjonction de 5 planètes qui eut lieu le 9 février 2461, avant l'ère vulgaire, sous le règne de Schuen-Hio et se trouve consign~ clans les annales de la Chine. Ce n'est pas tout : ces annales parlent d'un déluge partiel arrivé dans la vallée du fleuve Jaune, 3,000 ans avant l'ère vulgaire, sous le règne de Nu-Oua, dont le nom compromet quelque peu celui du patriarche Noé. Un autre écrivain chrétien du 3e siècle, Jules l' Africain, cité par Ensèbe, nous a transmis les listes des dynasties égyptiennes, rédigées en grec par Manethon, prêtre égyptien, qui vivait sous Ptolémée Philadelphe; et ces listes font remonter le commencement de la première dynastie à 7,660 ans avant notre ère républicaine, et par conséquent, à 3,625 avant le déluge mosaïque. Or, quand il est constaté que cette dynastie succédait, suivant le témoignagt de Champollion, à un régime démocratique qui avait appris à compter le temps par périodes de 1,461 ans, on n'est plus surpris cles calculs d'Hérolote qui dit que de son temps tous les prêtres égyptiens, gardiens des archives, s'accordaient à compter 341 générations jusqu'à Sethos, c'est-à-dire pendant une période historique de 10,000 ans. On peut admettre également l'affirmation de Diogène Laerce qui nous Qpprencl que <leson temps les Egyptiens avaient déjà observé 832 éclipses totales de lune, ce qui faisait remonter leur première observation à 15,013 ans, puisqu'une éclipse totale de lune ne revient que tous les 18 ans 1.5jours et 8 heures. Platon n'est plus dès Ion

un radoteur crédule, quand il prétend que certains monuments qu'il a vus en Egypte existaient .depuis 10,000 ans. Maintenant, savez-vous quel ténrnignage on ose opposer à ces autorités: celui de Saiut-Jérôme, - un v.Snérable père de l'égfüe qui a traduit la-Bible en latin et n'a pas craint de dire qu'il avait vu de ses pi;opres, yeux les ruines de la tour de Babel, et que ces ruines s'é!C-vaient à 20,000 pieds de Jiauteur, c'est-à-dire à 6,000 pieds de plus que le Mont-Blanc !!! Aussitôt que la science moderne intervient daa1s le débat, elle y jette de nouvelles lumières. Ecoutor1s ce que dit un des savants de l'expédition d'Egypte, 111. Remi Raige (Description de l'Egypte, vol. G, page 40G), quand il examine l'invention du zodiaque égyptien : " Cette invention, dit-il, et les connaissances qu'elle " suppose remontent à quinze mille ans ; parce qne le " zodiaque a été inventé pour un temps où le capricorne '' concourait avec la plus grande partie du mois de juillet " et commençait au solstice d'été; le Verseau, ou bien " août, avec la crue abondante du Nil ; les Poissons, ou " septembre, avec l'inondation de l'Egypte ; le Bélier, ou " octobre, avec l'équinoxe d'a,1tomne, époque à_laquelle "les jours s'obscurcissent et où les troupeaux reviennent " au paturage; le Taureau, ou novembre, avec le labou- " rage ; les Gémeaux ou décembre avec la germination " des grains; le Cancer, ou j:mvier, avec le solstice d'hi- " ver: le Lion, ou février, avec le •temps où la terre est " couverte de fruits et de richesses ; la Vierge, 011 mars,. ".avec les moissons; la. Balance, ou avril, avec l'équi- " noxe du printemps ; le Scorpion, ou mai, avec.les ani- " maux vénéneux et les maladies ; et le Sagittairê, ou "juin, avec la fin de l'année pour les Egyptiens." "D'après les monuments existant aujourd'hui, con- " tinue M. Raige, on ne pent se refuser à. croire. que les "Egyptiens n'eussent connnaissance de la précession des "équinoxes il y a au moins six mille ans. Puisque:: le " Zodiaque nominal nous montre le solstice d'été dans le " Capricorne, ceux cl'Esné dans la Vierge et ceux de " Denderah clans le Lion." • Cette précession des équinoxes .étant calculée par les astronomes avec la dernière précision, l'àge des zodia- '.:'luesrl'Esné et de Denderah se trouve vérifié mathématiquement, aussi bien que l'époque de l'invention du zodiaque nominal, que M. Raige fixe à quinze mill':l ans dans la citation qui précède. ,En vain essaierait-on de préten<lre qu'on avait supputé postérieurement le lieu occupé par le soleil dans les siècles antérieurs : les signes du zodiaque parlé exprimant. pour le peuple des phénomènes <lont il connaissait l'époque, il eut été aussi absurde de lui proposer d'appeler du nom de Taureau le mois de l'inondation, ou du nom du Verseau celui de la récolte, que de donner de 1103 jours à janvier le nom de Thermidor, ou à mars celui de Fructidor. Quand de tels faits sont acquis à la science, quand les monuments qui les constatent sont pour ainsi dire sous nos yeux, n'est-il pas honteux de voir des savans, comme Champollion-Figeac, admettre la I6e dynastie égyptienne et contester l'existence des 15 autres parce qu'elle infirme les légendes hébraïques, comme si une série quelconque pouvait commencer à ] 6 sans avoir parcouru successivement tous les nombres qui précèdent. Les fondateurs de la première République .française eurent donc bien raison de créer un nouveau calendrier qui coupait net une chronologie absurde et ôtait toute base de propagation aux légendes que les moines ignorants du moyen-Age ont attachées à chacun des jours rlu calendrier grégorien. On a donc eu tort, en Février- 48, de ne pas imiter les réformateurs de 92 it d'attacher peu d'importance à une réforme qui jetait du coup sur le carreau cette immense quantité de petits livres menteurs et immoraux, que l'université vassale du jésuitisme· ne craint pas de mettre entre les mains de nos enfants sons prétexte d'éducation. Oui, la chronologie est à refaire comme l'histoire ; et c'est notre devoir à nous, républicains et philosophes, de L'HOMME. les appuyer l'une -et l'autre sur 92. Cc ne sont plus les rois et les cl-ynasties qu'il faut énumérer dans l'histoire, ce sont les degrés que parcourt l'esprit humain dans la voie du progrès. Il n'est pas un d-eces dégrés qui ne soit bien mieux marqué par de grandes découvertes ou de grands évènements que par le nom -de quelque bourreau du peuple ou de quelque mannequin couronné. J.-PH. BERJEAU. Varna. Le choléra sévit avec violence. Quelques cholériques ne sortent de l'état de collapsus que pour être saisis par la fièvre typhoïde, qui elle aussi fait beaucoup de victimes. En 1828, les Russes ont perdu dans la vallée tout près de Varna plusieurs mille hommes de la fièvre et de la peste. Nous sommes au sommet d'une montagne dominant cette vallée. La perte des ·Français, par l'épidémie, a été terrible (most fright ful). L'expédition d'env.iron 7,000 hommes qui s'est rendue à Vrus-Badji a, dit-on, perdu 1,700 horr_mes. - Quand ils sont arrivés ici, ils ont trouvé l'eau empoisonnée avec des matières animales qui, sans aucun doute, avaient été déposées par les Russes. Nous devons nous attendre à avoir beaucoup de maladies. La· chaleur est accablante, les. miasmes empoisonnent l'air. Les soldats n'ont qu'une mauvaise couverture pour la nuit, et les. malades ont seuls droit.à la paillasse. L'état-major a peur, et les _gén6ra1.1x,sont presque toujours à Constantinople! La dernière brochure publiée •par le citoyen 'Victor Schœlcher, brochure pleine d'opportunité et dont nous avons parlé dans un de nos précédents numéros, est en vente à J,ondres et à Jersey. Nous croyons devoir la recommander à la sérieuse m~dit-ation du public anglais. (Voir aux annonces.) . JERSEY, D1PRIMERIEUNIVERSELLE,19,. DOR~ET.STRE&T. Pour répondre aux nombreuses demandes qui nous sont journellement adressées, l' Administration du journal l'HoMME vient de faire réimprimer les premiers numéros dont les exemplaires avaient été complètement épuisés lors de leur publication. En conséquence, on trouvera chez MM.-lcs agents du journal ou à !'Imprimerie universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, Ies numéros qui manqueraient aux personnes faisant collection de l'HoMME, à. raison de 3 pence (6 sous) l'exemplaire pris séparément. Quant aux personnes, au contraire, qui désireraient avoir tous les numéros qui ont paru jusqu'à ce jour, elles peuvent se les procurer aux mêmes conditions d'abonnements qui se trouvent indiquées, pour chaque pays, en tête de notre journal. AVI§o L'administration du journal l'Homme croit devoir porter à la connaissance du public de Jersey que deux uouveaux bureaux, pour la vente du journal au nu 1 viennent d'être établis : . ..... Chez l\TmeLEV AILLANT, marchande de papier e: fournitures de bureaux, Pierson Street, près le Rvp,1 Square ; Et chez M. HUREL, marchand de tabac, 24, Queen Street. On peut également s'abonner à ces bureaux. CHOLERA Le Docteur .J. 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Tailleur d' Ilabits--29, Belmont Road, St.-Hélier, Les semelles sont fixées avec cln laiton et ne ------------------1Jersey. laissent aucune aspérité ni à l'intérieur ni à l'ex- .A BIANCHI K:~~;::!, l~~l~~~~~~ Jl 1 , en chef pendant huit ans du journal quotidien le l,,lessagerdn Nord, LUDK. ORDECKI, PROSCRITPOLITIQUEPOLONAIS, paraissant à Lille (Fran_ce), d,on_ne à, d_omicile,~es Donne à domicile des leçons ùe langue Allemande le~ons de l!ngue f~·ança1s~,_danthmet1que, d h1s- et Latine; il démontre aussi la Gymnastiqne. toire, de geograp!ue, de htterature, etc. M. Lud. Kordecki désirerait trouver de l'emploi 11 se ch~rge egalement_ de toutes corrcspon- comme professeur dans une pension.-61, Newman térieur. - On peut marcher à l'eau sans nuire à la solidité de la cha11ssure. EDOUABRIDFFI , PROSCRIT ITALIEN, Donne des leçons de hngue italienne. <lances, écritures commerciales et autres, et des Street, Oxford Street.-Londres. mémoires dont on lui confie la rédaction. 15 . . . . , . . . 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