Homme - anno I - n.41 - 6 settembre 1854

J -SCIENCE.-· ' ---SO LJ DAllITÉ.--- JOURNALDELADEMOCRATIUENIVERSELLE. N' 41. - MERCREDI, 6 SEPTEMBRE 1854. Ce Journal 11a1.•alt une Cois par se1nai11e. Toutes lettres et correspondances doivent être àlfranchies et adressées au bureau de l' Imprimerie Universelle à St-Hélier LA CHASSEAUXPROSCRITS. I. L'an dernier, en décembre, nous écrivions dans cejournal les li~nes qui suivent : " S'il faut en croire certaines confidences éma- " nées de l'administration française, (correspon- " dance des départemens) M. Lonis Bonaparte "aurait dema_ndél'expulsion des réfugiés-proscrits, "et le ministre anglais (Lord Aberdeen) n'aurait "point refusé d'accorder, comme gage d'alliance, "le sacrifice des victimes." . Cette révélation, qui n'était que trop fondée pour nous, habitués, dès longtemps, à suivre les manœuvres et les pensées de la politique impériale, d'aucuns la traitèrent de rêverie folle, et, certains Anglais, hommes de liberté, nous déclarèrent que leur pays ne laisserait jamais son gouvernement porter la main sur les tentes de l'exil. Dix mois-,en effet, se sont ~coulés, sans que la menace ait eu son cours, et si, parfois, la presse anglaisé, qui se dit libre, nous a prodigué l'insulte et le mépris, à nous, les vaincus du droit et de l'honneur, il n'y a pas eu du moins d'acte au parlement. On a laissé dormir l'Alien-Bill et ses expulsions sauvages. . Mais pourquoi cette abstention prudènte ét èes honnêtes tempéraments? - L'opinion publique, en Angleterre, n'était point trattquille à l'endroit de Bonaparte, au début de la guerre d'Orient. Elle redoutait, elle suspectait à bon droit-, dans cet héritier des impérialei ttaditions, et les souvenirs de la défaite qui prêchaient les vengeances, et les amers ressentiments de Sainte-Hélène, et l'ambition louche du parvenu du cr1me, et son ·sinistre mépris de toute foi jurée : elle n'aurait donc pas prêté concours facile à ce qui violait ses intérêts d'ôtages, sa religion, sa dignité : - de là-, pour le gouvernement anglais, nécessité d'écouter sans répoudre et d'ajourner sans refus-. Mais, aujourd'hui, la situation -est changée, dans les espérances, du moins. Sous la pression d'un danger sérieux et qui menaçait ses intérêts les plus chers, l'opinion publique a cru devoir accepter l'impérial concours : elle a fait taire ses légitimes défiances : elle a sacrifié sa loyauté, ses mépris à la politique du moment, et vous entendez les journaux anglais, qu'après Décembre· inspirait si bien l'esprit d'honneur et de liberté, déclarer, chaque jom:, que le guet-apens bonapartiste était peut-être nécessaire, (nécessaire la trahison!) que l'alliance avec l'empire est la plus belle œuvre du temps, et que Louis-Napoléon est un grand homme! Nous ne voulons pas juger ici cette moralité des expédients qui, vassale de l'intérêt et de Ja peur, s'incline, après coup, devant le parjure, et glorifieses victoires; nous ne voulons pas dénoncer à la conscience humaine cet étrange retour d'opinion qui fait de la liberté l'alliée du despotisme et presque sa muse : nous voulons, seulement, constater un fait, c'est que l'Angleterre constitutionnelle a passé contrat avec Bonaparte et qu'elle accepte, qu'elle célèbre, même, cette alliance impie. Or, s'il en est ainsi, et l'Angleterre Je proclame par toutes ses voix, par ses journaux, .par ses orateurs, par ses banquets, l'une des premières conséquences de cet accord-adultère n'est-il pas d'amener contre nous le second bannissement ? L'opinion et le _gouvernement anglais.- sont à Bonaparte, et nous sommes les ennemis quand même de ce Bonaparte-parjure, de cet emp.ereurbourreau. Nous ne savons pas, nous, céder à la convenance des intérêts, à la politique des circonstances; nous restons inébranlables soldats, témoins vengeurs, devant ce trône qui a pour cariatides la République et la liberté tuées;· nous sommes enfin le remords de cet empire, son danger, sa menace implacable, et, dès-lors, pourquoi les amis (Jèrsey), 19; Dorset Street.-Les manuscrits déposés ne seront pas rendus. - ÛN s'ABONNE: A Jersey, 19, Dorset street. - A Londres, chez M. Zmichowski, 28; Greek-street, Soho Square.-A Genève (Suisse), chez M. Corsat, libraire, rue Guillaume-Tell. - Belgique, chez M. Leconte, rue de la Rivière, 16, faubourg de Cologne à Bruxelles. - ,d Madrid, chez C. Monnier, libraire. de cet empire et de cet empereur, pourquoi ses alliés, ses ardents apologistes du jour, pourquoi ceux qui l'ont relevé de ses crimes, ceux qui chantent sa gloire ne lui sacrifieraient-ils pas, à nouvelle requête, quelques proscrits désarmés qui l'inquiètent et le troublent, comme les voix sévères de l'histeire et de la prophétie ·! II. On y èompte bien aux Tuileries, et vo1èi ce que disait, il y a quelques jours, d'après une ga- ~ette allemande, le Moniteur français, journal officiel de l'empire. Qu s'adressait au gouvernement belge qui sert d'affiche : " Il n'y a tien d'humiliant pour le gouverne- ,·,ment belgé dans les mesures que l'on a déjà " prises ou qù'on pourrait encore prendre. 'fout "gouvernement a envers l'étrang·er aussi des '·' devoirs à remplir, et les tristes révélations qui "ont suivi l'expulsion du colonel Charras, prou- " vent que le moment est venu de mettre fin à " des menées qui ne reculent devant aucun " moyen pour atteindre un but dont les dernières "années n'ont que trop révélé le caractère. '' ...• •.•. C'est en cédant au sentiment de ce "qu'il se doit à lui-même et à la èivilisation (la " civifisation des tueurs et des chasseurs d'hom- ,·,mes !) que le gouvernement belge agira contre " les réfugiés anarchistes, le dernier et le plus " grand espoir des révolutions, à l'aide de mesures " qui bien'tf>stêront, sans doute, adoptées par tous " les Etats." . Adoptées par tous les états : c'est la gazette d'Ausbour,9 qui le dit, mais c'est le Moniteur françai~ qui le consacre dans ses colonnes. C'est donc bien là, vraiment~ une parole de la police impériale, et trop aveugles seraient ceux qui_voudraient encore douter. Etudiez, d'ailleurs, les évènemens da jour. Le prince Albert s'en va rendre visite à Louis Bonaparte, en son camp de Boulogne; le roi Léopold s'y rend de sa préfecture de Bruxelles et l'on attend à la même fête quelques illustres des grands ou petits états allemands : il y aura, donc, congrès. Eh bien, en cette réunion, où vont se rencontrer et festoyer tous ces personnages, la parole impériale du Moniteur français revien~ra, soyez en certains : il y a plus, on ne l'aurait pas publiquement jetée, s'il n'y avait déjà promesse acquise et concours assuré. Bonaparte à Boulogue aura sa dernière vengeance, il achèvera son Décembre! III-. De quoi pourtant sont-ils coupables ces réfugiés qu'on traque ainsi, dans tous les fovers, sur toutes les terres de l'exil? Ont-ils, comme Louis Bonaparte, l'hôte de la Suisse, raccolé, payé des mercenaires, embauché des soldats et fait tentative sur Strasbourg? Ont-ils, comme le même Louis Bonaparte, hôte de l'Angleterre, rassemblé des armes à grands frais, tenté la cupidité des Magnan, frêté, pour la guerre civile, un navire dans les ports anglais, et compromis le droit d'asile en y organisant la main armée? Non, les pays de refuge ont été par nous respectés. Mais nous avons pour la tyrannie, pour la bassesse, pour la trahison, une haine profonde ; mais la liberté pour nous est la vie; mais nous sommes infatigables à la propagande; mais nous armons l'histoire et cherchons à réveiller les peuples ; mais nous ne voulons pas que le crime dorme, en paix, sur des ruines qui sont nos libertés, nos droits, nos familles dispersées, nos foyers perdus, qui sont la France ...... et nous travaillons, nous le disons tout haut, à préparer la lutte prochaine! Voilà pourquoi Bonaparte, derrière ses all"ïances d'un jour, cherche à ameuter contre nous tous les gouvernements, et fait un droit international de ,. ANGLETERREET CoLONTES: Un an, 8 shillings ou 10 fran es. Six mois, 4 sh. ou 5 fr. Trois mois, 2 sh. ou 2 fr. 50 c. CHAQUENUMERO: 3 pence ou 6 sous. Poua L'ÉTRANGER: Un an, 12 fr. 50. Six mois, 6 fr. 25. Trois mois, 3 fr. 50 c. Tous les ahonne■uen• Ne 11aie11t d'a,,anee. la èhasse aux proscrits, lui; le proscrit de trente années! Eh bien, que les destinées de chacun s·accompl~ssent. Quand la Belgique n'aura plus un probcnt, elle ne s_eraplus, ou; plutôt elle n'est déjà plus: 9ua~d la Suisse aura chassé le dernier martyr de l exil; ·elle ne sera plus la Suisse, mais la section du Mont-Blanc, et si l'Ano-leterre à son tour d . t) , comme on Joyeux d'alliance; accorde et consent avec_les autres Etats, eh bien, nous partirons, nous partirons tous, emportant l'honneur dans notre misère, et laissant derrière nous la vieille Ano-leterre vassale des Tuileries ! 0 Ils n'auront pas voulu de l'alliance avec le droit et le malheur, ils auront la solidarité du crime et de la honte! CHARLES RIBEYROLLES, • RESUMÉ DE LA SEMAINE. L'agitation populaire, à Madrid, a redoublé en apprenant le départ de la reine Christine poltr Je Po~tugal, so~s la ~arde du. génér,al Garrigo, naguere son pnsonmer, et condamne à mort pat ses généraux ! Le douaire de la reine et tous ses domaines mis sous le séqùestre jusqu'à décision des Cortès, un décret d'expulsion, puis la dissolution de la garde royale, tout cela n'a pu satisfaire les Démocrates. Le général Éspartero, assiéo-é par les députations; a fini par dire à M:. Orense, marquis d'Albayda, président du club de l'Union: " Si le Peuple le veut, on la fera revenir.''- Mais, la nuit, la garde nationale a battu les rues, enlevé qüelques barricades - sans défense - et arrêté le marquis d' Albayda et 300 dé--.. mocrates du club de l'Union. L'ordre rè9ne à Madrid! Tandis que l'Espagne se càlme, le Danemark s'émeut. Des réunions imposantes ont eu lieu pour protester contre la destruction de la Constitution et rendre défi pour défi aux ministres. J?as un mot du roi. Le parti populaire veut la guerre à la Russie : une Révolution e.n Danemark aurait donc l'assentiment des puissances occidentales, qui essayent d'entraîner la Suède.\ la guerrE'. L'amiral Napier et le général Baraguay_-d'Hilliers se sont rendus à Stockholm après la pris~ de ~omarsu~d ; mais le roi Oscar paraît peu dispose à se laisser tenter par les promesses de subsides et d'agrandissements de territoire qu'on lui fait: il craint d'être abandonné au Czar et de servir à payer les frais de la guerre en -cas de défaite-. Les Russes ont fait sauter les fortifications de Hango, et se sont retirés dans Abo, où l'amiral ~ api~r et le général Baraguay-d'Hilliers vont hientot les relance:iz. Les troupes françaises n'hiverneront pas dans les îles d'Aland, dont les fortifications seront rasées. Le choléra fait de tels ravages dans les armées et les flottes en Orient (140 morts sur le seul Montebello) que les généraux hésitent à s'embarquer pour la Krimée. Lord de Ros et le duc de Cambridge, malade, ont à leur tour quitté les camps de Varna-. - Les troupes autrichiennes sont entrées dans les Principautés, en annonçant qu'elles viennent leur rendre la paix, et menaçant les fauteurs de troubles de les traiter avec toute la rigueur des lois. A qui en a le général .De Hess, parlant ainsi à des populations heureuses d'être délivrées de la conquête russe? Fera-t-il de l'ordre au profit du Sultan ou du Czar? - Les Turcs ont été battus dans deux batailles, en Asie ; ils ont perdu beaucoup de monde, en ont tué beaucoup aux Russes, et ont repris leurs positions sans· y &tre attaqués. Hussan-Pacha a été tué, Mustapha-Pacha blessé; plusieurs officiers européens se sont distingués dans ces batailles. Le ministère belge, à bout de concessions, a donné sa démission.

♦v---•--------- ·LAQUESTlONSOCIAL1~. Vivre en travaillant étant, au point de ,·ue économique, la formule ùu droit et clu devoir, ce droit doit être le même pour tout être humain, homme ou femme. Aussi, tout ce que j'ai dit sur la nécessité de constituer un nouveau mode de propriété ayant pour hase et pour titre la fonction, et sur l'impossibilité de faire la révolution autrement que par la prise de possession de l'instrument de travail par le travailleur, s'applique-t-il, dans ma pensée, aussi bien 4 la femme qu'à l'homme. Mais les sophistes de tous les temps out fait une telle nuit sur tout ce qui touche aux droits de la femme qu'il est nécessaire de répéter sans cesse des choses que, toutes simples qu'elles soient, nous entendons contester chariue jour aveè la plus aveugle opiniàtreté. Si encore 1e droit des femmes n'était nié que par les conservateurs honnêtes et modérés de l'ordre ::ictucl ! mais voint. Des hommes se disant révolutionnaires, socialistes même, refusent à la portion féminine de l'humanité le droit qu'ils réclament pour eux-mêmes, et le prophète de l'anarchie, l'homme de la liberté individuelle absolue, Proudhon, pose à la femme ce dilemme féroce : ménagère eu courtisane, et conclut à la privation de la liberté pour la moitié dn genre humain. E.t ce grand écrivain passe pour un homme ùe logique ? Est-ce que la logique aussi, comme les grandes pensér,s, viendrait du cœur? • Quoiqu'il en soit de ~on origine, cc manque de raison ou de sentiment chez tous les cousen·ateurs et chez beaucoup de ceux qui se disent révolutionnaires doit enseigner bien clairement aux femmes qu'elles n'ont pour alliés que les socialistes (Proudhon est une exception, unique, je crois); qu'elles ne doivent rien attendre des hommes politiques et des castes propriétaires; et enfin, qu'elles n'auront jamais, comme les prolétaires, que les droits qu'elles prendront. Nos adversaires cherchent tonjo11rs à amener la question sur le terrain purement poli! igue, à leur su ou à leur rnsu, il y a à cela deux motifs que je vais dévoiler. Le premier, c'est que l'exercice des droits politiques 'Paraissant, par l'action extérieure et publique ciu'il exige, contraire à la nature môme de la frmme qui, selon eux, est toute de faiblesse, de modestie, d'aptitude aux soin:. <lnménage, etc., etc., (au nom de la physiologii1, ces messieurs refuseraient le droit politic1ue à Jeanne d'Arc), ils croient, sur ce terrain, avoir nn avantage décisif. Le second, c'est que cet acharnement sur la seule question politique peut laisser croire qu'on accorde aux femmes tous les autres droits; que, excepté dans la cité, elles sont parfaitement les égales de l'homme et que même, si on ne leur at:corde pas les droits politiques, c'est uniq11ement pour ne p ,s les arracher aux affections tendres et aux joies pures de la famille. (Ah ! si le peuple se connaissait romme nous vo11s connaissons, messieurs !) Ces deux biais, pris pour nous faire perdre la voie, 'IOnt des faussetés misérablts. D'abord il n'y n pas plusieurs droits. Le droit est un an fonn et indivisible, et la séparation des droits civils et politiques est tout simplement une mutilation de la nature humaine inventée par la tyrannie. La société est un état nécessaire où, par cela seul qu'on est un être humain, il faut vivre dans les conditions ile la sociabilité. Dans ce grand milieu· qui a nom société, l'homme se manifeste à trois points de vue divers. Au point de vue de l'activité physique, il agit sur la matière ; il crée, et possède de par le droit puisé dans ses facultés créah·ices, Au point de -vue du se~timent, de~ passions individuelles et de la nécessité de ·perpétuer l'espèce, il aime, s'u·1it à l'objet de son amour et forme ainsi une famille, milieu nécessaire aux jeunes générations. Au point de vue de l'intellige11ce, de la' solidarité humaine et des passions collectives. il se gouverne et modifie par sa volonté les lois de la société, et, par suite, sa propre existence. Or le droit n'est complet, entier, que s'il existe pour chacun à tous ces points de vue. On peut même dire que s'il n'est pas complet, il n'est pas; car, je le répète, il est, cle sa nature, un et indivisible. S'appuyer donc sur l'étude physiologique de l'homme et de la-femme pour déterminer leurs modes différents d'activité dans l'exercice du droit, le même pour tous, cela se conçoit, et c'est bien. l\lais refuser un droit quelconque, celui de cité. o'u tout autre, au nom d'une prétendue physiologie et d'une séparation possible entre les droits civils (1) et politiques, c'est une chose odieuse et infâme. Il n'est pas moins odieux et iufàme, non plus, de s'acharner sur la question politique et de laisser croire ainsi que l'on accorde à la femme la liberté et l'égalité dans les droits civils, lorsque, au point de vue de. la famille et <le la prop1 iété, comme au point de vne de la cité, on continue parfaitement à traiter la femme e1t majeure pour 3c., f a~tes, en mineure pour ses droits. La vérité est que nulle part la femme n'est l'égale de (1) Il faudrait r6former le langage au~.!li.Droit eil'il est une très mauvaise expression; m11Î!I droit social di,·ait trop ici. parce .gnele droit social ,ontient le droit politique. L'HO!l ME. l'homnH', et que dans la famille où son drllit devrait être le moins contesté, elle n'est que la servante. 8crvantemaitresse souvent : cela se conçoit. La nature du maître 1 et celle de l'esclave sont la mt'.lme au fond. Dans le plus lâche des opprimé~ il y a toute l'(;toffe du plus im-. pitoyable ùes oppresseurs. Celui-là seul est libre qui ne veut pas plus commander qu'obéir. • Or, pour ne commauder ni obl:ir, pour être son propre maitre et ne subir la loi de personne, il faut gagner sa vie par son travail. Le pire de tous les esclavages est de vivre du travail d'autrui; autrui fût-il le plus tendre de., maris et le meilleur des pères. Aussi l'hérédité n'est-elle pas seulement une criante injustice envers ceux qu'elle dépouille; elle est encore une immense immoralité pour celui même qu'elle comble ùe faveurs. N'est-ce pas une monstruosité que des jeunes gens puissent se dire : " - Bah! qu'avons-nous besoin de travai1ler ! Qu'avons-nous besoin d'être des citoyens utiles ! n'avons-nous pas, comme on dit vulgairement, du pain cuit et un héritage au soleil!" C'est un grand malheur aussi que de voir les femmes gagner si peu leur vie par lenr travail. Non pas que la plupart ne travaillent beaucoup; mais parce qu'elles travaillent dans les plus affreuses conditions, obligées qu'elles sont, outre le malheur de subir la loi du salaire plus dure encore pour elles que pour l'homme, de supporter ou la chaîne du mariage, ou les tristesses d'une position·équivoque, ou la privation des joies de l'amour et de la famille. s\h ! c'est bien de cela que la grisette a raison de dire que ça fait frémir la nature. Si les femmes veulent conquérir la liberté et l'égalité des droits, il faut qu'elles conquièrent d'abord le travail : un travail suffisant par son produit à les affranchir du dilemme qu'on leur a si in.,olemment posé : ménagère ou courtisane. Tout ce que nous pouYons faire, nous qui les aimons autrement qu'on aime la vianùe ou le vin, et qui <lans nos mères, dans nos sœurs, dans nos amantes, voulons des égales, libres comme nous-mêmes 1 c'est de mettre leur droit en lumière, et de leur dire : - poussez avec nous à la Révolution sociale, et le jour où elle triomphera, sachez en profiter. Soyez prêtes, et rappelez-vous bien qu'on n'a que les droits qu'on prend. L'égalité est le fruit d'une conquête. Nous pouvons vous aider et faire le gros de la besogne, mais nous ne pouvons pas faire la conquête pour vous sans vous. Ce que nous pouvons faire encore, c'est de les mettre en garde, les femmes, contre cette prétendue physiologie à l'aide de laquelle on entretient chez elles une fausse connaissance cl'elles-mêmes, physiologie que je déclare, à priori, contradictoire aux lois générales de la nature. Et je m'explique. L'humanité n'est pas homme ou femme: elle est homme et femme : et cela dans toutes ses manifestations. Cette loi des deux modes masculi11et féminin se retrouve dans toute la nature; et, au nom ne cette dualité modale, (je demande pardon de cette expression ; mais il est nécessaire que je dise clairement que la dualité est dans les modes pour qu'on ne me fasse pas reconnaître deux principes.) au nom du nombre deux, qui a sa valeur aussi comme la triade, je soutiens que dans toute manifestation de l'acti,ité humaine il doit y avoir deux aspects l'un masculin et l'autre féminin, que, par conséquent, non seulement rlans tous les milieux, propriété, famille, cité, il doit y avoir place pour la femme; mais que le monde sera en souffrance tant que dans ces milieux la femme ne remplira pas les fonctions qu'elle doit y remplir au triple point de vue de l'industrie. de l'art et de la science. Pour aujourcl'hui, il ne s'agit que du travail et de la propriété. Je traiterai plus tard <le l'amour et de la famille, de l'intelligence et de la cité. Revenons à la. physiologie, à cette charmante physiologie au nom ùe laquelle on 'veut faire de la femme un objet d'utilitl: ou de luxe, propre seulement aux soins de la cuisine ou à l'ornement du salon. Où ont-ils donc étudié la femme, ces savants cravatés de blanc, ou dignes de l'être, qui déclarent avec tant d'aplomb que la femme doit s'inquiéter seulement de faire des enfants le plus promptement possible et de les élever de mêmt, laissant à l'homme le rôle extérieur, le travail et la politique, et se contentant du rôle intérieur, de l'administration domestique? La pratique constante de la société est un démenti formel à leur assertion. Sans doute faire des enfants et les élever est unr. des fonctions les plus hautes de la femme ; mais c'est précisément parce que l'avenir des générations est dans ses mains 11u'elle doit être forte et libre pour que ses enfants- le soient aussi. Ce qu'il y a de plus curieux, c'est que ces savants qui bornent le rôle de la femme aux soins du ménage n'ont jamais pris leurs sujets d'étude q11edans ce monde où les fommes font le moins d'enfants possible, les nourrissent peu elles-mêmes, les font élever par <l'autres et, ces soins, les plus importans, ainsi remplis, se montrent en tout des êtres de convention, des objets d'art, des produits factices d'une fausse civilisation, plus dignes du nom de poupées que du nom de femmes. Mais en dehors de ce monde aristocratique où la. femme est en effet un être fragile, partout et dans tous les temps la femme s'est montrée capable de toutes sortes de fonctions. La puissance de la fomme dans les arts est St mcontcstahle que je· n'en parlerai_ que pour dire ceci : la femme n'ayant à ch~isir qu'entre le rôle de courtisane ou de ménagère, quelle éducation lui donnerait-on? Si ménagère, le moins d'éducation possible. Si courtisane ...... mais en vérité on ne peut pas élever <les femmes à Nre courtisanes. Conclusion : pas d'instruction, pas de sciences, pas d'art pour les femmes. Mais les femmes sont éminemment artistes et ne se soumettent jamais à un abrutissement d'où elles ont déjà fort heureusement commencé à sortir de la façon la. plus brillante. Dans la science la femme s'est moins montrée; mais si la femme avait dit son dernier mot, la cause serait gagnée. Elle en a dit assez cepencla11t pour que son aptitude, même à ce point. de vue, ne puisse être niée. l\Iais sa faiblesse, sa délicatesse, la candeur de ses formes et la timidité de son esprit, voilà les grandes raisons de la physi-Ologie. Mais il_s n'ont donc jamais vu, ces physiologues de boudoir, les moissonneuses, courbées tout le jour sous le soleil brfl.lant de l'été, travaillant, même les femmes enceintes, jusq11'à la dernière heure. Ils n'ont donc jamais vu, ces médecins de petites maîtresses, les blanchisseuses qui cassent la glace en hiver pour plonger dans l'eau, des journées durant, leurs pauvres mains rougies et déchirées par le froid. Ils n'ont donc jamais vu, c,es philosophes de coulisses, les ouvrières des villes, da-ns l'ombre et le froià engourclissement qui sent l'immobilité, tirer l'aiguille tout le jour, et souvent toute la nuit. Ils ne savent donc pas qui fait le pain aux champs, et qui, la journée de travail finie pour l'homme, se met encore à travailler pour le ménage. Et ils ne savent pas encore que cela a été plus ainsi dans le passé que dans le pr6sent : qne l'homme fie son droit divin (le droit du plus fort) et parce qùe tel était son bon plaisir, a fait les parts dans le monde, s'adjugeant à laimême les droits seigneuriaux, la guerre, le. chasse, la souveraineté, et donnant pour lot à la femme (le premier des esclaves) le travail et l'obéissance. A lui le droit, à elle le devoir. 1\'faiss'ils ne le savent pas, ils apprendront que ce travail, qui a été la couàition de l'esclavage, sera la condition de la liberté, et que le dur labeur deviendra le gai labeur ; que ni la femme, ni le prolétaire ne le répudient, mais qu'il faut que ce travail vivifiant pour les autres soit vivifiant pour eux-mêmes, et que, pour c,ela, il faut qu'ils se retirent, femme et prolftaire, de dessous la main du maître, et que de ce travail ils fassent la seule, la vraie propriété en vertu de laquelle on est libre et ou ne commande ni n'obéit. Laissons donc ces savants sans science et ces moralistŒS sans amour, et suivons notre voie. L'humanité existant selon deux modes, le mode f~minin et le mode masc11lin, doit reproduire dans toutes se• mauifestations cette dualité modale. (Je suis obligé de me faire violence pour ne pas prendre une .tangente dans la musique, y montrer la coexistence et l'égalité des modes improprement appelés majeur et mineur, et conclure des lois de l'harmonie aux loililde la société. Cela m'entrainerait trop loin. J'indique seulement cette identité.) Dans l'industrie, dans l'art, dans ia science, il doit donc y avoir des fonctions qui appartiennent à la femme. C'est à elle à les chercher, à les choisir où elles existent ' à les créer où elles n'existent pas, et à déterminer ainsi son rôle social selon sa nature. L'homme n'est pas compétent' pour décider du sort de la femme. En lui posant un dilemme quelconque, il ne fait que commettre une brutalité et une insolence. Tout ce qu'il peut faire de mieux, c'est de laisser· 1a· femme, libre, se faire, selon son droit, sa propre destinée. Etre humain, ainsi que l'homme ; sensation, sentiment connaissance individuellement unis et simultanément manifestés en mode féminin, la femme ne peut agir dans aucune fonction que selon ce mode. Soit qu'elle agisse dans la politique, soit quelle agisse ~ans l'industrie, eHe y agira en femme et non en homme, parce qu'elle ne peut pas agir autrement. Craindre un renversement des rôl'ls est absurde (les accords se renversent, les modes ne se renversent pas). Absurde, pourquoi? Parce que c'est impossible. Mais il faut que le rôle de la femme soit rempli par elle dans tous les milieux sociaux, cité, famille et propriété ; il le faut pour elle ; il le faut pour la société toute entière. A la femme, comme à l'homme, il faut une manifestation complète et libre au triple point de vue de la sensati-on, du sentiment et de la connaissance ; à la femme, comme à l'homme, il faut des fonctions industrielles, ·artistiques, scientifiques, afin qu'elle rentre ainsi dans l'unité de sa nature brisée sous l'escla~age domestique. A elle aussi il lui faut conquérir le champ de son activité libre, et se rappeler qu'elle n'aura de liberté et de sécurité dans ses affections que lorsque son fndépendance de l'homme sera ai.surée par la possession de l'instrument de travail. Pour cette conquête magnifique du travail pour tous, de la propriété pour tous, de la liberté pour tous, il n'est pas nécessllire que la femme sorte de son rôle féminin. Qu'elle veuille seulement mettre au service de la justice et de son propre droit la puissance de propagande que lui donne l'irrésistible influence de son sexe. Qu'elle veuille se rappeler qu'il e:'t dans la tradition des Gauloises dè ne pa~ craindre les combats et d'y inspirer par leur pré1oence leurs frères et leurs amants. Qu'elle :sc~oue la pousgière .....

L'JI O~l M R. ~·-----------------------------------------------------------------------' <lespréjugés religieux et économiques, et que sous son chaste et fier regard rougissent de honte lei; soudards, les jésuites et les usuriers; qu'elle, qui est la beauté, arme • la Rfvolution, qui est la jeunesse; qu'elle, alouette matinale, nous appelle, de sa voix chérie, au travail de la Révolution démocratique et sociale, et que, dans ses mains, se déploie, aurore d'un soleil nouveau, le rouge drapeau de l'indépendance universelle... Et l'on verra s'il est nécessaire qµe la femme sorte de son rôle pour être une personne politique, et l'on verra si la déesse de la liberté, personnifiée dans nos sœurs, fera retrouver sa vie et son énergie à ce peuple que les hommes politiques ont perdu ! Alfred TALANDIER. . ER1tATU~f. - Dans une note de l'article précédent, il est dit que" Pie,.;-e Lero11:rpourrait trouver à reprendre dan; des idée, dont plusieurs cependant sont FILLES Dl:S SCIENCHS," Lisez : "F!Ll.ES DES SIENNES.'' L'INSURRECTION DE VIENNE. -Suite.- En d~pit de l'organis1tion rapi<le de la garde nationale-, la confiance ne venait pas encore. Il fut question, un moment, d'arborer la cocarde rouge, et de marcher contre le château. Ce n'était pas sans motifs, le premier soin cle Win<lischgrœtz ayant été de mettre Vienne en état de siége, et de lancer la proclamation suivante : "Muni, par sa majesté apost0lique, de pleins pouvoirs, . "pour rétablir et maintenir l'ordre et la tranquillité dans "la capitale, j'invite tous les habitans à obéir aux me- " sures que réclame ce rétablissement, et à les appuyer "avec courage et résolution. J'espère qu'ils feront cause " commune avec moi , dans le sentiment <le lenr propre "intérêt, et à cause du fidèle attachement dont ils ont fait "preuve en tout temps. " J'ajoute l'avertissement sérieux, qu'on doit éviter "•i<mte offense envers les troupef' impériales et royales." Vindigr1ation des habitans força le gouvernement de remplacer Windischgrretz par le prince de Lichtenstein. Les Eta~s se clécidèrent à former une commission provisoire, composée de douzP.membres tirés de leur sein, et de douze autres, nommés par un comité bourgeois qui venait de se constituer. L'empereur sentit le besoin de faire de la popularité, et parcourut la ville, en voiture découverte, accompagné de deux archiducs. Les magasins 1m rouvrirent comme par enchantement. Il avait suffi d'une journée pour faire fléchir une monarchie séculaire. La Révolution constitutionnelle était accomplie. Aussi, l'enthousiastne de la bourgeoisie fut-il à la hauteur de la victoire. A toutes les croisées flottaient des drapeaux, aux couleurs allemandes, portant les inscriptions : " liberté de la presse, garde nationale, ordre et süreté ! " Pour le moment, 1a bannière noire et jaune de l'Autriche avaH disparu: Du reste, la loyauté monarchique ne se démentit pas. L'archiduc-palatin Etienne étant arrivé de Presbourg, les chevaux de son carrosse furent dételés, et les mêmes hommes qui, la veill~, étaient prôts à s'insurger, traînèrent le véhicule princier. Cela ne doit pas nous étonner d'ailleurs, nous qui voyons la bourgeoisie anglaise, dont le libéralisme est, pour ainsi dire, devenu proverbial, se mettre à genoux devant le trône, et proclamer l'inYiolabilité des priviléges aristocratiques. - Le peuple seul est grand ; le peuple scnl est révolutionnaire. Après avoir crié hurrah pour l'archiduc, la population cria, dans la même journée, eljen, sur le passage de la députation hongroise, à la tête de laquelle se trouvaient Kossuth et Bathyany. Le cortège magyar entra dans la • ville à l'heure même où la Constitution fut proclamée. Cette charte, qui résumait les concessions iropéri,tles de la veille, commençait par l'énumération complète des titres du souverain. Le soir, la vi1le fut splendidement n( uminée. Elle ne savait pas, alors, comment les têtes couronnées tiennent leurs serments et leurs promesses. Elle n'avait pas encore été bomoardée au nom de ce prince, dont l'image fut portée en triomphe à travers les Tues. Et cependant, le vent printanier n'avait pas encore séché le pavé, humide de sang humain. Le lendemain, 16 mars, l'empereur se rendit à l'Université, en passant au milieu d'une haie de miliciens émerveillés. La municipalitf> lui présenta une adresse de félicitations, pleine d'un enthousiasme lyrique, et lui promit solennellement que le peuple serait digne de la liberté. Le peuple a prou \·é la vérité de cette assertion, mais non pas comme l'entendaient ses officiers. La députation hongroise, après avoir fait accepter par le gouvernement les vœux qu'elle était chargée de lui soumettre, touchant la liberté de la presse, et un ministère responsable et spécial pour la Hongrie, publia son manifeste aux habitants de Vienne. Dans cette proclamation, Kossuth, toujours simplement constitutionnel, se félicitait clusuccès obtenu, et insistait sur la solidarité qui <levait unir tous les peuples de la monarchie autrichienne. Les Viennois n'oublièrent pas cette parole : plus tard, à l'heure décisive, ils 01:it fait de leur ville une forteresse, et l'ont défendue, pendant vingt jours, contre l'armée impériale, trois fois supérieure en nombre. Cette journée du 16 mars fut terminée par nne impo11ante procession aux flambeaux. C'était· assez, c'était trop de fêtes, car la Révolution n'avait pas encore enterré ses morts. Les funérailles des victimes eurent lieu le 27. Comme toujours, les personnages officiels se pressaient autour des cercueils de ceux qu'ils eussent fait exécuter, s'ils n'avait remporté la victoire. Trente-six cadavres trouvèrent une fosse commune au cimetière catholique, sans égard à la différence de leurs confessious religieuses : - la liberté de conscience célébrait son premier triomphe dans un asile funèbre. Il y avait, parmi ces trente-six martyrs, quatre femmes : tous les sexes et toutes les conditions avaient payé le •tribut de sang. 1 Les premiers discours qui furent prononcés, ne sortaient pas des banalités habituelles. Mais une émotion profonde s'empara des assistans, lorsque M. Maunheimer, le rabbin israélite, s'avança près de cette tombe béante, pour supplier l'être suprême "de recevoir .:!naemble, dans son sein, les confesseurs du Christ et les sectaires de Mo"ise, qui venaient de fraterniser snr le champ de bataille et <laus la mort". " Oui, dit le vénérable vieillard, si celui-là est juste, qui, poussé par la voix de sa conscience, se voue corps et âme à la défense de ce que l'homme a de plus précieux sur la terre, à la défense de la vérité, de la liberté, du droit et de la dignité; - tous ceux pour lesquels je prie, sont morts de la mort du juste." Le ministre d'un culte jusqu'alors honni, mais dont les adeptes venaient de gagner noblement leurs lettres de franchise, termina sa touchante allocution par ces paroles : "Vous avez voulu que les Juifs fussent enterrés près des vôtres. Ils ont combattu pour vous, ils ont versé leur sang pour vous. Ils reposent dans votre terre. Accordez donc à ceux qui, non moins braves, ont également combattu, mais qui ne sont pas tombés, de vivre, libres comme vous, sur la même ter.r:,eque vous." En effet, un des premiers actes que devait accomplir la Révolution, était l'émancipation <les Juifs. Il faut le dire, à. la honte de ce pays de discussion!! philosophiques, l'oppression du Moyen-Aga pesait encore sur la race israélite. La royauté se servait, contre ces malheureux, de l'abrutissement abject dans lequel elle les entretenait soigneusement. Ne fallait-il pas, comme le disaient les pieux ministres du parjure royal de Berlin, no fallait-il pas les punir de ce que leurs ancêtres avaient crucifié le Dieu des Chrétiens? Cette parola stupide fut prononcée, en plein l 9e siècle, ne l'oublions pas. L'exhortation du rabbin rie Vienne porta des fruits. Si, en France, les Israélites sont ùevenm:, pour la plupart, infidèles à la Révolution à laquelle ils doivent tant, il n'en a pas été de même en Allemagne. Beaucoup de ceu:ii1qui maintenant expient, sur la terre étrangère, leurs combats pour la liberté, appartiennent à la foi mosaïque. A dater rle ce moment, le godverrrement impérial ne cherche plus qu'à régler le mouvement. Il met tous se.s • soins à l'organisation de la garde nationale, q11'iljuge, à bon droit, fanatique d'ordre .. N'avait-elle pas marché,. au milieu de l'insurrection, contre les travailleurs des campagnes ? N'avait-elle pas laissé passer, dans un ordre du jour <leson général, la phrase suivante : "la pureté et la sincérité <levos sentimens ont armé vos bras contre les tendances sauvages et criminelles d'un prolétariat réprouvé, pour lequel rien n'est sacré, et qui ne demande son bonheur qu'au renversement de toutes les institu'tions sociales." En vérité, les mitrailleurs parisiens de Jui.i 1848 n'ont été que les pâles imitateurs du commandant Hoyos : on croirait lire une des pages homicides du Constitutionnel. Il fa.llut enfin songer à remplacer M. de Metternich, qui se trouvait sur la route de Londres, où il devait se rencontter avec Louis-Philippe et le prince royal de Prusse. Le cabinet autrichien, présidé par le comte de Kolowrat, fut composé de sept ministres, dont les plus marquans étaient le comte de Fiquelmont et le baron de Psillersdorf. Toujours des nobles de vieille souche, auxquels on confiait la garde des institutions nouvelles. C'était introduire les loups dans la bergerie, et les moutons n'avaient qu'à se laisser tondre, garder et dévorer, comme par le passé. Le premier acte du ministère fut une amnistie dérisoire. Les nations, comme les individus, rencontrent rlans leur vie des moments décisifs, de ces moments où la lumière jaillit des chocs, où la minute a la valent d'mt siècle. Les Révolutions n'ont qu'un jour : malheur à qui ne sait pas en profiter ! Lorsqu'un peuple entend le frôlemrnt des ailes d'or du génie, de ce génie qui inspire non des chants mais de1,actions, n faut qu'il marche résolument en avant : s'arrêter sur la route du progrès, c'est reculer. St. Just l'a dit : "Les révolutionnaires ne doivent se reposer que dans le sein du tombeau." Le peuple autrichien avait laissé passer le moment. Il s'était arrêté devant la première concession constitutionnelle. La bourgeoisie ne voulait pas même la liberté pour tous. Elle reçut fort mal une adresse des Polonais <lela Gallicie, qui réclamaient la formation d'un comité national. Et cependant, la Pologne ne demandait qu'à ~ervir de bouclier contre la barbarie. Il devait coO.ter cher à l'Autriche, de n'arnir pas su racheter un crime de lèse-nation. La population fut mieux inspirée, en s'élevant contre l'alliance msse. Les tendances envahissante11 des autocrates moscovites n'étaient plus u~ secret pour personne. Le temps était venu de se prononcer pour l'alternative posée à l'Europe par un iran<l coupable : ,·épublieai1te ott cosaque. Or, la Vienne de mars 1848 ne voulait pas être cosaque. La polémique reçut un nouvel aliment par une révélation faite à propos. La Gazeta Krakouska, journal de Cracovi!;!,publie. lé testament de Pierre-le-Grand, ce hardi manuel des intrigues moscovites. Dès lors, retentit le cri de bataille : avec Paris coutre St. Petersbonrg ! Chaque nation doit posséder un boulevanl extérieur contre le principe qui lui est opposé. Ainsi, l'empire moscovite est l'antipode de la France. Notre enceinte fortifiée contre ses empiètements, est l'Allemagne ; nos forts détachés sont la Pologne et la Hongrie. Il faut donc faire triompher la Révolution chez les Allemands 'lui, eux, ont la mission de la porter chez les Slaves. C'est là l'enchaînement logique des faits; c'est là l'équilibre européen révolutionnaire qui sortira du prochain mouvement et qui aura pour base l'alliance franço-germanique-italienne. De là aux Etats-Unis de l'Europe, à la République universelle, il n'y à qu'un pas. Malgré des petits résultats immédiats, la première igsurrection de Vienne n'en fut pas moins une phase intéressante de l'ébranlement général. Le système de la réaction, qui s'était si longtemps soutenu à l'aide des baïonnettes et des intrigues diplomatiques, sombra au premier coup tle vent. La conseience :POfiulaire s'est éveillée, et dans un mois, nous retrouverons la Révolution dans la capitale de l'Autriche. Constatons seulement que cet étroit patriotisme qui, dans une nation de quarantesix millions d'hommes, n'ose pas faire le sacrifice d'un village, esprit déplorable et funeste, quoiqu'il trouve son explication dans la tendance générale vers l'unité, perdit bientôt sa puissance sur les bords du Danube. Nous le verrons bien plus tenace et plus dangereux dans la. Prusse, dont nous allons nous occuper. Théodore KARCHErt. VARIÉTÉS. , __ :scrE~CE POJ;lULAIRE. GÉOLOGIE. Avant les découvertes de Cuvier et des géologues qui ont marché sur s&s traces, la théorie de la formation de la terre et de ses bouleversemens successifs ou simultanés, a donné lieu à une foule d'hypothèses plus ou moius hasardées; aucune d'e1les n'a présenté Je caractère d'uni;: formule scientifique. Le premier qui ait abordé cette théorie au l 7e siècle, Burnet s'imaginait qu'une croûte égale et légère recouvrant d'abord la masse des eaux, celles-ci ont produit le déluge en éclatant à la surface et soulennt les débris qui ont formé les montagnes. Une vingtaine d'arJilées plus tard, Whiston p,·étendit que la terre, créée des débris d'une comète, fut plus tard inondée par la queue. d'ùne autre. Leibnitz et Buffon firent de la terre un soleil éteint, sur lequel les vapeurs tombant à mesure de son refroidiss.ement ont été la source des meu qui déposent ensuite les terrains calcaires sur le monde intérieur de granit. Un autre naturaliste, Dema1.llet couvre le globe entier d'eau pendant des milliers <l'a_nnées~et fait élilborer au sein de l'océan les embryons de tous les êtres vivants, qui, se perfectionnant successivement, finissent par arriver de dégrê en Mgré jusqu'au point le plus élevé <le l'échelle animée, jusqu'à l'homme lui-même. Selon Delamethrie, tout s'est précipité par cristallisation et déposé par couches telles que nous les retrouvons aujourd'hui. Suivant Hutton et Playfair, les matér~aux des montagne, sans cesse charriés par les fleuves jus-qu'au fond de la mer y sont échauffés sous une énorme pression et durci, pa:r la chaleur qui les relève ensuite sous forme de volcans. D'après Marschall, la terre est formée de fragmens errants dans l'espace, que sa gravité attire et qui apportent, suivant la région du ciel parcourue, les élémeus d'êtres nouveaux et différents de ceux qu'elle avait auparavant. La science en était là lorsque Cuvier, ce grand génie qui découvrit des mondes éteints, ce petit caractère qui s'abaissa jusqu'à être le complaisan·t de Bonaparte, ce flatteur des Bourbons, le persécuteur d-es protestants ses coréligionnaires, Cuvier prouve clairement que les couches terrestres sont superposées suivant une loi que leur inspection attentive révèle partout, que les animaux et les plantes propres à certaines couches ne se retrouvent pas dans les autres ; que les animaux et les plantes dont on retrouve les dépouilles dans les premières couches nit se reproduisent plus quand elles ont une fois disparu. Avant, Saussure avait nettement posé la limite qui sépare les terrains primitifs des terrains secondaires; Werner avait fixé les lois de la succession des couches quant à leur valeur minérale. M~is c'est à Cuvier seul que revient l'honneur d'avoir fixé par la reconstruction des fossiles, les époques successives de la formation du globe, d'avoir donné la certitude que le globe n'a pas toujours eu la même enveloppe, et d'avoir indiqué non seulement la série des révolutions qu'a subies cette enveloppe, mais encore celle des êtres animé'!! qui l'ont habitée tour-à-tour. Maintenant quand Cuvier partant des découvertes qu'il a faites, en rapetisse lui-même la valeur et cherche à. :prouver quQ toutes ces révolutions i-e sont op~rées dan~

les cinquante ou soixante siècles des traditions hébraïques, il nous donne le triste spectacle de la science offl• cielle manquant à sa mission· sacrée pour sacrifier lâchement sur l'autel de la superstition et d'un ignoble intérêt personnel. Il nous prouve une fois de plus que, sortis de la spécialité qu'ils ont embrassée de préférence, à laquelle ils ont donné toutes les cases de leur cerveau, les savants sont d'ailleurs les plus ignorants des hommes. N'est-il pas triste, en effet, de voir que la science chror1ologique d'un homme tel que Cuvier ne dépasse pas celle des Petau et des Loriquet, et qu'après la traduction fidèle des livres sacrés de l'Inde et de la Chine, après· les travaux de l'expédition d'Egypte et ceux de 'Champollion le jeune, après ses pr-opres travaux, si admirablement coucluans, le grand géologue ose nier absolument les .ionnées chronologiques d'Hérodote, de Platon, de Cté- .;;ias, de Berose, de Manétham de Sanchouiathon pour admettre celles des moines faussaires qui ont fabriqué la légende. Cette aberration de Cuvier, en fait ne chronologie, nous doune le droit de l'accuser de mauvaise foi et de le renvoyer à ses mastodontes antédiluviens. La théorie de la formation de la terre, ou si l'on veut de ses transformations, se réduit suivant les géologues modernes aux éléments suivants : 1er âge. - Le globe terrestre, en état de fusion, lancé daus l'espace et prenant, après quelques oscillations incertaines, la place que sa densité relative a marquée dans le système, commence à décrire autour rlu soleil son orbite elliptique. Tout y est confoudu quoiqu'avec un certain ordre. Les métaux en fnsion, comme le granit, se rangent dans la fournaise• incandescente snivant leur pesanteur , relative, modifiée par leur degré de volatilité. L'eau réduite en v~peur ne trouve nulle part où se reposer sur cette masse ardente; c'est en vain qu'elle se condense en pluie dans les hauteurs atmosphériques, elle y est relancée en vapeur aussitôt qu'elle touche la surface. Cependant, après une évolution plus ou moins longue dans l'orbite glacé qu'il parcourt, le granit extériem: commence à se refroidir et forme une croûte à travers laquelle s'échappent ça et là d'innombrables éruptions volcaniques dont le produit, en retombant de chaque côté vers la croüte durcie, forme le rudiment des montagnes et des : vallées. C'est le règne du.feu que les Egyptiens ont appelé règne de Vulcain. 2e âge. - A mesure que la couche de granit s'est épaissie, les projections métalliques et terreuses des volcans ont successivemeat rempli les crevasses de la croüte terrestre, pour former les filons de minerais .que nous exploitons maintenant à des profondeurs énormes, et la vapeur condensée dans l'atmosphère a fini par rester dans les bassins naturels créés par les éruptions, mais elle y l'este à l'éfat d'eau bouillante; car la couche de granit n'a • qu'une faible épaisseur, et c'est au fond de ces réservoirs ,.que se dépose la poussière des schistes dont les plaques la.mellées servent à couvrir nos maisons. Ainsi séparée de la matière en fusion, par le granit et le schiste, la mer ·voit se développer dans son sein les premiers êtres où se .manifeste la vie organique sous la forme d'encrines et de ~ trilobites. Le premier élément du règne végétal apparaît . aussi dès lors dans le lichen. 3e âge. - Ces débris organiques, auxquels succèdent d'immenses fougères, incessamment carbonisées par les -éruptions, servent de base à la couche de houille alternée de grès b,igarré. C'est à cet âge qu'apparait le premier poisson, le céphalaspis. 4e âge. - La température de la surface terrestre s'est de plus en plus abaissée. Les vapeurs empoisonnées du soufre, du mercure, et des autres métaux volatiles se sotTt •condensés à leur tour et donnent à l'air atmosphérique de meilleures -conditions de respirabilité. Au-dessus des granits, des schistes,, de la houille, des grès, se dépose la .marne irisée et le sel gemme que la chaleur avait tenu Jusqu'alors en dissolution dans les eaux de la mer. Les poissons deviennent plus nombreux, l'ammonite se multiplie et le premier amphibie gigantesque apparaît dans le protosaure. 5c âgè. - ·te calcaire du Jura dépose au-dessus de la ma,rne irisée. La vie o,rganiq11eprend une prédomüiance remarquable et se manifeste, non plus seulement dans les -poissons, les reptiles, les amphibies énormes, mais encore dans 11neespèce de chauve-souris, le ptérodactyle, qui va chercher dans les airs un refuge contre les maitres de la terre. C'est alors le règne du megalosaure, des tortues gigantesques, de l'ichtyosaure et du plesiosaure 'à long cou. Le crocodile est formé. 6e âge. - Les chauves-souris ont fait place à de véritables oiseaux. Les échassiers vont pêcher au bord des fleuves. L" craie se superpose au calcaire jurassique; le monstrueux iguanodon et le mosasaure, ou lézanl de la Meuse, se disputent leur proie. Le règne végétal a pris un accroissement énorme ~t les palmiers balancent dans les airs leurs tiges effilées surmontées d'un grâcieux panache. 7 e âge. - Alors les mammifères géants commencent à détrôner les amphibies ; la tortue tryonix ·se montre encore tantôt parmi les algues marines, tentôt au bord des fleuves où elle rencontre l'annplotérium, le dinothérium et le paléothérium. La baleine se montre déjà da.ns les mers profondes, el la pierre à bâtir se dépose au fond des eaux sur l'argile qui la sépare de la craie. 8e âge. - Les alluvions envahissent les plages et forment des deltas de sable et de terre à l'embouchure des rivières. Les mammifère11géants se continuent sous d'autres formes et présentent les nouveaux types du mastodonte, du me~thérium, du mammouth, au rhinocéros. La hyène cherche déjà les cadavres et le singe se balance au sommet d~s palmiers. Enfin, au 9e âge, les sables transpo·rtés par les eaux se sont recouverts d'une couche d'humus assez épaisse pour servir de nourrit1ire à la végétation la plus luxuriante. L'air atmosphérique s'est assez épuré pour faire circuler l'air et la vie dans les poumons humains, et le plus puis-· sant des animaux, parce qu'il les surpasse tous par son intP.lligence, apparaît sut le globe dont il va transformer activement la surface, tandis que les êtres animés qui l'entourent se contentent d'y vivre passivement sans s'élever par la pensée au-dessus de l'existence matérielle qui leur est transmise. J.-PH. BERJEA't.J. Le bruit court à Vienne que le czar a répondu par un refus aux notes des puissances demandant d'autres garanties pacifiques que l'évacuation de!l Principautés : ce serait une déclaration de guerre à l'Autriche, que les proclamations du général Sacken fflprésentent au contraire comme alliée ,du Czar et prenant la place, sur le Danube, des armées russes pour leur faciliter la défense de l'empire. - Qui trompe-t-on ici? Un grand meeting, à Newcastle, a demandé la mise en accusation du ministère anglais, coupable de n'avoir pas appelé la Pologne au moins à l'indépendance. Plusieurs orateurs ont indiqué l'indépendance de la Hongrie; de l'Italie, comme indispensables a la paix de l'Europe. - Pourquoi pas de la France, demande un journal anglais. - Pourquoi? pour ne pas compromettre l'alliance française, cimentée par la visite du roi des Belges, du prince Albert et du roi de Portugal (tous alliés de Louis-Philippe !) à L. Bonaparte, au camp de Boulogne .... COURS DE LECTURE ET DE PRONONCIATION DE LA LANGUE ANGLAISE, PAR JULES ALLIX • Le cours de Prononciation anglaise que M. Jules ALLIX a commoncé à Music-Hall, Museum Street, sera continué aujourd'hui, Mercredi, et Vendredi prochain, à 7 heures du soir. JERSEY, IMPRl!t'ERIEUNIVERSELLE1, 9, D0R!IETSTREEll', AVIS. Po~u répondre aux 'nombreuses demandes qui nous sont journellement adressées, l'Administration du journal l'HoMME v~ent de faire réimprimer les premiers numéros dont les exemplaires avaient été complètement épuisés lors de leur publication. En conséquence, on trouvera chez MM. les agents du journal ou à l'Imprimeri~ universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, les numéros qui manqueraient aux . personnes faisant collection de l'HoMME,à raison de 3 pence (6 sous) l'exemplaire pris séparément . Quant aux personnes, au contraire, qm -désireraient avoir tous les numéros qui ont paru jusqu'à ce jour, elles peuvent se les procurer aux mêmes conditions d'abonnements qui se trouvent indiquées, pour ·chaque pays, en tête de notre. journal. AVIS. L'administration du journal l'Homme croit devoir porler à la connaissance du public de Jersey que deux uouveaux bureaux, pour la vente du journal au numéro, viennent d'être établis : Chez Mme LEV AILLANT, marchande de papier et de fournitures de bureaux, Pierson Street, près le Royal Sqt:1are; , Et chez M. HUREL, marchand de tabac, 24-, Queen Street. • On peut également s'abonner à ces bureaux. CHO• L ERA Le Docteur J, PHILIPPE, de l& •8 Faculté de Médecine de Paris, vient de composer une mixture préventive et curative contre le choléra. 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