-SCIENCE.- ' -SOLIDARI'l'É.- . . •JOURNALDELADEMOCRATIEUNIVERSELLE. ANGLETERRE ET CoLONII.:S: PuuR L'ÉTRANGER : N° :39. - MERCREDI, 23 AOUT 1854. Ve Journal pa1.•alt u11e Cois 1•a1.• se111aine. 1 (.Tersey), 19, Dorset Street.-Les manuscrits déposés ne seront pas rendus. - ON s'ABONNE: A Jersey, 19, Dorset street. - A Londres, chez :M:. Zmichowski, 28, Greek-street, Soho Squaré.-A Genève (Suisse), chez M. Corsat, libraire, ru~ Guillaume-Tell. - Un an, 8 shillings ou 10 francs. Six mois, 4 sh. ou 5 fr. Un an, 12 fr. 50. Six mois, (i fr. 25. Toutes lettreg et correspondances doivent être affranchies et adressées au bureau de l' Imprimerie Universelle à St-Hélier IlIARITZ. I. 'ribère, quand los implacables insomnies le , traquaient, s'en allait cacher à Caprée ses maladies-châtiments.- Monsieur Bonaparte, qu'assiégent aussi les souvenirs sinistres, s'est donné .Biaritz,ses cacolets et ses grèves. Il est là-bas, dans ce nid charmant, entre les Pyrénées et la mer, gal'dé, surveillé, défendu commeun trésor : toutes ses polices font patrouille à dix lieues à la ronde : on P-piele flot, l'arbre, la pierre, toute chose et tout homme, jusqu'au petit berger qui mène au loin paître sur les hauteurs. Il faut bien faire sentinelle et bonne garde, puisque c'est la société qui se promène, caracole et se baigne là-bas, incarnée dans cet homme au teint vert comme le cadavre ! rrandis qu'il s'ébat ainsi, et qu'il égrè"'e à l'écart ses charmants loisirs, on meurt dans la Baltique, on meurt en Orient : plus redoutable que l'ennemi, le choléra décime les armées, et dans l'intérieur, le choléra décime encore les villes ! Pcurquoi l'incarnation sociale, la grande, l'infaillible, l'absolue souveraineté n'est-elle pas au milieu de son peuple en détresse ? pourquoi se cache-t-elle, à l'heure du péril, dans les retraites fleuriesdu Sybarite, au lieu d'aller dans les grands centres visiter les hôpitaux, consoler les mourants et faire, avec honneur, ses œuvres de providence, commeils l'appellent? Parce que Louis Bonaparte a toutes les peurs, celle du choléra, comme celle de la balle, comme celle de la rue : il n'a pas cos hardiesses du mépris qui rnnt sans cuirasse au milieu des foules et devant la mort. C'est une nature petite qui sait attendre, mais qui n'affronte point, à son péril. II n'est pas, enfin, de lu gTande race des tyrans : il ne fait pas même ses crimes, il les vole ! Il. Lorsqu'il tramait, couvant le parjure, sa trahison de décembre; lorsqu'il organisait, il y a quatre ans, cette conspiration de coupe-jarrets sous laquelle sont tombées la France et la civilisation, il ne se livrait jamais : il achetait, il raccolait, il groupait pour sa nuit, mais il ne parlait pas devant l'inconnu des destinées, et quand vint l'heure, ses fourgons de fuite étaient préparés, en cas d'averse et de mauvaise fortune ! C'est un homme prudent qui monte bien à cheval, entre deux haies de police. (--luandle vit-on affronter Je péril? Sous la monarchie, il se fourvoie comme un étudiant dans une conspiration mal faite, celle de Strasbourg. Le pouvoir de ce temps l'aumône d'une amnistie particulière avec conditions : ces conditions il les accepte, il les signe, sauf à les trahir le lendemain quand il sera libre, et le lendemain il les trahit en effet , comme il a trahi plus tard tous ses sermens. Mais du coura~e, des vaillans efforts, de ces témérités héroïques qui signalent les natures vigoureuses, où donc y en a-t-il une seule trace, une preuve, et dans son échauffourrée de Strasbourg et danscelle de Boulogne'? Plus tard, lorsqu'il fit décembre, sur quel point, dans quelle rue armée de Paris le vit-on payer de sa personne? Il prouva, dans ces tristes jours, qu'il savait faire assassiner : mais ni soldats ni généraux ne le trouvèrent au feu. Sa grandeur minutait ses crimes,du fond de son palais bien gardé.-Encore de la prudence! Suivez sa vie, fouillez tous les souvenirs contemporains, et, depuis sa campagne des1marches d'Ancone, où son frère du moins sut mourir, jusqu'à la guerre qu'il fait en Orient, vous n'aurez pas à recueillir un acte, un seul acte personnel qu'on puisse enchâsser dans la mosaïque des guerres. Il a donc peur, tous les faits l'attestent, et voilà pourquoi Paris frappé var le choléra ne l'a plus dans ses murs; on a déserté l'honneur avec la crise, mais qu'importe? avant tout il faut vivre, il faut jouir : les morts ont tort! Trois mois, 2 sh. ou 2 fr. 50 c. Trois mois, 3 fr. 50 c. Belgique, èh<:'zM. Leconte, rue de la Rivière, 16, faubourg de Cologne à Bruxelles. - A Madrià, chez C. Monnier, librairll. III. La France qui à parfois de si beaux entrainemens, a toujours un peu trop caressé les idôles : elle a suivi tour à tour les grands écrivains qui la passionnaient, les tribuns éloquens dont elle aimait les tonnerres , ou les capitaines hardis qui poussaient le plus loin dans les batailles; mais elle n'avait pas jusqu'ici cultivé le monstre. Qu'est-ce que Louis-Napoléon écrivain? une phrase lourde, enchevêtrée, cotoneuse, sans idées, une veine qui n'a pas de sang. - Qu'est-ce que Louis-Napoléon orateur? nous l'avons entendu plusieurs fois débiter ses harnngues écrites : - c'était à faire douter de la pa~·ole humaine ! Qu'est-ce enfin que Louis-Napoléon guerriel'? nous ne lui connaissons d'autre Austerlitz que Boulogne, et d'autres campagnes que les assassinats de Décembre. Ainsi, cet homme qui commande à toutes nos armées n'est pas un soldat: cet homme qui s'est fait l'intelligence, l'esprit souverain de la France, n'a pas une idée: cet homme qui est la parole, qui est le verbe chez nous , dans ce pays des grandes tribunes et des éloquences divines, cet homme est bègue! - Et c'est cet abominable négation, cette médiocrité monstrueuse qui gouverne, en esclave, la France du <lix-neuvième siècle! ..... Ah! citoyens, réveillez-vous donc, et méditez un peu, tandis que l'autre est à Biaritz, ces vertes et gauloises paroles , qu'il y a trois siècles vous a laissées la Boëtie. " Pauvres gens et misérables, peuples insensés, " nations opiniâtres en votre mal, et aveugles en " votre bieu, vous vous laissez emporter devant " vous le plus beau et le plus clair de votre re- " venu, vous vivez de sorte que vous pouvez dire " quo rien n'est à vous : et tout ce dégat, ce mal- " heur, cette ruine v0us vient, non pas des en- '• nemis, mais bien certes de l'ennemi, et de eelui " que vous faites si grand quïl est. Celui qui " maîtrise tant n'a autre chose que c·e qu'a le '' moindre homme du grand nombre infini de vos " vilies : sinon qu'il a plus que vous tous, c'est l'a- " vantage que vous lui faites pour vous détruire. " D'où a-t-il pris tant d'yeux? d'où vous épie-t-il, '' si vous ne les lui donnez ? Comment a-t-il tant " de mains pour vous frapper, s'il ne les prend de " vous ? Comme a-t-il aucun pouvoir sur vous, '' que par vous autres mêmes ? Comment vous " oserait-il courir sus, s'il n'avait intelligence avec " vous? Que vous pourrait-il faire, si vous n'étiez " recelellrs du larron qui vous pille, complices du " meurtrier qui vous tire, et traîtres de vous- " ~ ? memes .................................. . "Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà " libres. Je ne veux pas que vous le poussiez, " mais seulement que. vous ne le souteniez plus ; " et vous le verrez, comme un grand colosse à qui '' on a dérobé la base, •de son poids même fondre " en bas et se rompre." CHARLES RmEYROLLES. DERNIÈRES NOUVELLES. L'agitation révolutionnaire s'est ranimée dans Madrid. L'occasion, c'est le décret convoquant les Cortès. Ce décret reconnaît le caractère de Constituante à l'assemblée des députés du Congrès; les députés (un par 35,000 âmes) seront élus selon la loi radicale de 1837. Mais dans le préambule de ce décret, les ministres ont exigé d'Espartero qu'on inscrivît la restriction suivante: " Les Cortès constituantes seront sans doute en " 1854 un nouveau lien entre le trône et le peuple, "la liberté et la Dynastie, objets qui ne peuvent "pas se DISCUTER, points sur lesquels le gouver- " nernent n'admet ni doute ni CONTESTATION." Cette restriction des pouvoirs de la Constituante a vivement ému les sociétés démocratiques constituées à Madrid. On a su d'ailleurs qu'Espartero avait longtemps refusé d'accepter cette rédaction, imposée par les ministres (sauf le général Salaros), CHAQUE NUMÉRO : .3 pence ou 6 sous. Tou8 les abo1111e1111en• se 11aient d'a~nu1ce. et c'est à Espartero qu'on a demandé de retirer cette eutrave à l'autorité des Cortès constituantes. Un grand banquet a été donné aux rédacteurs de journaux, si souvent frappés par les gouvernemens, et aujourd'hui triomphans avec le peuple. A ce banquet, Espartero a porté le premier toast: à la liberté! - Le maréchal O'Donnf'll s'~st aussitôt levé, et a porté très chaleureusement et comme avec reproche, le toast à la Reine! par lequel ces solennités commencent d'ordinaire en Espag·ne. Mais le vice-général San .Miguel a porré un toast" à la Presse, qui peut seule se limiter elle-même et remédier par la discussion à ses propres erreurs; " et un autre a porté un toast à l'union de L" E;;pagne et du Portugal! - Le parti démocratique est donc appuyé par des membres influeus du gouvernement ; or les réclamations du Peuple triompheront sans doute des résistances des Royalistes. Une députation des chefs des barricades et des délégués des sociétés populaires s'est rendue près d'Espartero; elle a fortement insisté pour que les Cortès eussent, d'avance, mandat d'examiner- si cela leur paraissait utile - la question de Dynastie. - Mettre en question la dynastie des Bourbons' en Espagne, tandis que les partisans de la fédération ibérienne travaillent souterrainement, avec l'appui des vœux secrets de l'Angleterre, ce serait pour ainsi dire prononcer d'avance la déchéance d'Isabelle et de sa famille, au profit soit de la République, soit de la dynastie do Bragance. Espartero l'a senti; il a hésité, il a menacé <le rentrer dans sa retraite, d'abandonner le pouvoir ... puis enfin il a conseillé aux délégués de faire signer des pétitions ; après quoi on aviserait. . Le conseil a été suivi. Au départ du courrier, Madrid était fort agité, la garde nationale sous les armes, et le ministère très inquiet, car c'est à lui qu'on en veut, Le général Concha, qui ne savait maintenir la tranquillité dans Barcelonue qu'en faisant fusiller des ouvriers et décimer les bataillons, s'est enfin démis de son commandement; il est remplacé par le général Dulce, un aes chefs de la Révolution de juillet 1854. P. Madoz -jadis républicain, et peut-être l'est-il encore? -est nommé gouverneu (préfet) de Barcelone. Le général Prim, à la nouvt>lle de la Révolution, a quitté l'armée d'Omer-Pacha et rentre en Espag·ne. Des lettres d'Athènes annoncent l'ajournement de l'expé<lition de Crimée. Une dépêche de Vienne assure, au contraire, que l'expédition est partie le 12 de Varna. - La forteresse de Bomarsand (Ile d'Aland, Baltique) a capitulé. Les troupes alliées ont perdu peu de monde et pris 2,000 Russes et 100 pièces de conons. La lettre qui suit émane d'un écrivain habitué, dès longtemps, à voir les choses, et bien placé pour les savoir; elle a de plus le caractère de la protestation collective : voilà pourquoi nous la publions. Nous ferons, toutefois, quelques réserves d'opinion, en cc qüi touche la portée du mou~ement révolutionraire espagnol. Comme nos amis, nous croyons, et nous l'avons dit souvent, que les épées sont dangereuses en temps de révolution, et qu'il faut les surveiller, jusqu'à ce qu'on les brise. N ou, reconnaissons, comme eux, que l'influence des ~:énéraux a trop marqué, trop pesé, dans les derniers évènements, et qu'aujourd'hui, surtout, 011 oublie trop le gTand devoir du jour, pour des appétits de curée. Mais quelles que soient les intrigues et les fautes, la Révolution espagnole n'en a pas moins ouvert un courant profond : elle a baptisé Madrid: elle a tué la royauté moralement, et dans les provinces les Juntes continuent la besogne. Ce n'est donc pas un simple changement de mi- ·nistère, et l'on verra bientôt, au premier vent qui se lèvera, combien de choses qui semblent tenir encore profondément, étaient déjà déracinées ... : Voici la lettre du citoyen Xavier-Durrieu :
,. L'IlOM!1'E. Au citoyen Charles Ribryrolles, rédacteur en chef de l'Homme, à Jersey. Les républicains français, jetés en exil par la plu~ cy- nique et la plus odieuse des persécutions, ne . se . seror1t pas mépris sur le caractère des événements qm viennent de se produire à Madrid; ceu~ qui att~ndent, en A~gle- terre, en Belgique, en Suisse, en Sardaigne, en Amérique, l'heure prochaine de notre grande réhabilitation nationale, les jugeront co111menous qui en voyons, mai ntenant, se dérouler sous nus yeux toutes les conséquence s. Comme nous ils ressentent une vive sympathie pour le courageux et loyal peuple espagnol qui a su briser e n quelq11es heures, non pas un ministère, mais, bien mi eux encore, l'impure domination de la trop fameuse rei ne-régente, d'où sont provenus, pendant onze ans, tous le s malheurs, toutes les hontes de la Péninsule. Ils ne p eu vent pas douter un instant que ce peuple n'ait dev ant lui un magnifique avenir de liberté, de puissance mor ale et matérielle, si une active propagande, fécondant s es instincts vraiment démocratiques, le vieux sentiment d 'égalité qui jouir, comme on ne cess~ de l'écrire, des résu ltats de .sa victoire, le peuple prévoit de nou\'elles luttes, non po1~t contre ses impuissantes idoles de 1837 ou de 1843, mais contre la fraction non encore abattue du par ti modé~é, dont l'intelligence s'appelle N arvaez, et ~ont l~ moraht~ peut se personnifier en des hommes aussi déc riés, aussi abhorrés qn'Esteban Collantes ou San-~Juis. . , turer les délits en cause et de frauder jusque da ns la poursuite. Ainsi, tous les délits ou crimes ci-dessus énoncés ont été commis par voie de publicité : les a u- teurs ont signé ces différents écrits, et il n'y a rien de clandestin en cette affaire. Pourquoi donc ne pas poursuivre dans cette limite et ,pourquoi ba ser l'accusation sur la société secrète ? Les proscrits fo1nçais, habitant itfadr~d, ~vaien t d ~bor~ résolu de garder le silence. Mais un f~1:-s est prodm~ qm oons force d'exprimer toute notre opunon. Deux :E ra~- çais prenant, sans y avoir d~oit, ce titre sacré de proscnt, at un troisième qui a tout f~tt pour ne plus ~~ p~rter, dè~ que cela pourra lui convenir, se sont ass?c1c s a ce ~ut vient de s'accomplir à Madrid, et le bruit q ue certams journaux ont fait de leur adhésion,_ a évi~emme nt pour but de donner le change sur nos vrais seutiments . Par respect, non pas seulement pour nous, mais pou r. to1:_sno~ compagnons d'exil, pour le peuple esp_agnoll m-~eme, <l qui nous souhaitons un p1us haut et meilleur a v~mr,_nous repoussons nettement une si compromettante s ohdanté. Parce que la société secrète étant reconnue,- et elle est toujonrs reconnne à la 6e chambre,- on pourra appliquer, la peine finie, le décret de transportation à Cayenne, et se délivrer, ainsi, de Uoi<-hotqu'on ne veut pas juger sur l'affaire du 13 juin, quoiqu'il soit en instance de contumace. Qu'elle justice, quel coupe-gorge! Autre comédie : Voici ce que raconte l' Etoile belge: "On prétend que M:. Brunet (de !'Argentière), ancien officier de l'armée française , et qui habit~ Bruxelles depnis plusieurs mois, mais qni n'est pas r éfugié politique, aurait commandé à M. Sanders, fabricant d'armes, certains tubes incendiaires. Il lui en aurait demandé la livraison par une lettre accompagnant un env oi de 60 fr. à compte. Dans cette lettre se trouverait une p hrase ainsi cQnçue : " Quant à M. Victor Considérant, je préfère que se manifeste dans la plupart de ses traditions, dans chacune de ses aspirations et de ses habitudes, l ui apprend enfin jusqu'où il doit inflexiblement pousser la rfalis ation de son droit et l'accomplissement de son devoir . Pourtant nous sommes tenas de le dire, dans no tre sympathie, acquise tout entière à la nation espagno le, il n'y a Ait nom de tous les proscrits républicains français, habitent Madrid, qui ont si_qné l'original. XAVIER.-DURRlEl', 1.Iadrid, le 6 août 1854. On lit dans l' Estafette, journal publié à P;1ris : " vous lui parliez vous-même." Cette phrase serait le 1 seul indice rattachant M. Considérant-au complot, si complot il y a." pas seulement une haute opinion de son coura ge : il y a ;ussi une tristesse profonde, l'amer regret de v oir que, - cette fois, comme après tant d'autres luttes hé roïques, - de si dures épreuves, une si longue patience, une résolution si vaillante n'aient abouti qu'à une rlé.:ept ion. Oui, une déception complète, et, à qui essaierait de le contester, il nous suffirait de montrer quel dés olant spectacle donne aujourd'hui l'Espagne à l'Europe. L'ère nouvelle a commencé, s'écrient emphatiqnement l es journaux C'est le jeudi, 24 de ce mois, que par suite ~•une ordonnance de la chambae du conseil, seront traduit s devant le tribunal correctionnel ( 6e chambre), les sieurs J eau-Baptiste Boichot Félix-Edmond Poirier, Antoinet te Wandervalle femme' Coingt, Félix Pyat, Rougée, Vall ière, Colfovru A.lavoil'.leet Bianchi, tous prévenus de soc iété secrète. Èt en outre, Poirier et la femme Coingt d'avoi r distri- bué des écrits s:ms autorisation, et aussi d'avo ir, par l'nn des moyens énoncés en l'article le de ~a loi du 17 mai 1819, en vendant et distribuant des écrits, " Pour ce qui concerne M. Van der Elst, 011 raconte qu'étant allé à Liége , dimanche dernier, voir un de ses fils qui y est en pension, il ,1urait rencontré M. Brunet ( de l' .Argentière), qui allait aussi voir son fils ou le fils d'un <le ses amis dans la même pension ; ils auraient passé ensemble une partie de la journée, et, en se quittant, M. Brunet anrait dit à M. Van der Elst : " J'ai " une caisse de savon à envoyer à Bruxelles; voudriez, " vous me permettre de vous l'adresser, et seriez-vous " assez bon pour la garder pendant quelques j ours?" - M. Van der Elst aurait consenti, et c'est ainsi que la caisse contrnant les tubes incendiaires et le pistolet à. douze coups dont nous avons parlé hier aurait été_trouvé chez lui. du gouvernement actuel, mais elle se r6duit a ux proportions pitoyables d'un changement de ministère . La souverainct6 du peuple n'a eu qu'un jour, sur les pavé~ soulevés, et sous le feu des soldats ù'Isabelle II : le len- demain, il n'y avait plus qu'une reine, - la re ine de ces mêmes soldats, la fille de Ferdinand VII et de :i\farieChristine. Il y a plus : même durant le combat, <lès les premières barricades, une intrigue puremen t constitutionnelle avait pris les devants ; elle parvint si bien à tromper les combattants que le droit national 11e fut plus qu'un mirage fugitif, presque aussitôt t'.:clip sé par l'exorbitante popularité cle quelques généraux ; il fut prouvé que, de tout ce sang généreusement versé, pai; une goutte ne servirait à l'avénement du seul régime qui pût venger, relever la patrie en deuil, et la mettre en po ssession de •-ses dest\nécs. A Madrid, on déchaînait les plus ignobles soupçons contre quiconque osait prononcer _le nom d~ ce réoime ; 9ans les provinces, un si grand crime de logique et°de dévouement au peuple était menacé de mort pa r des capitaines-gt'.:néraux qui s'emparaient .du mou v~ment~ en toute hâte, pour l'enrayer le plus possible, et l m ôter JUSqu'à sa moindre tendance <l: régéné'.ation sociale. Le mouvement dès lors, manquait ec;sent1elleme nt du seul caractère ~ui eût pu nous imposer le devoir < l'en deveni_r. les soldats. - S'il en était ainsi pendant la lu tte, faut-11 s'étonner que, depuii:;, cette réaction étroite, o mbrageuse, ait de plus en plus envahi, pénétré la situatio n ? • Faut-il s'étonner qu'à Madrid, une Junte, sans mandat comme sans prestige, composée d'influences vieillies et clouteuses, de banquiers modérés et de quelqu es brocan- . teurs littéraires, ait ordonné l'arrestation d'un journaliste qui réclamait le suffrage universel et la liberté radic:.i1ede parler et d'écrire? . . . . • Faut-il s'étonner que le droit de réumon ait disparu déja comme la souveraineté du peuple, 9ue la _liberté <:e la presse soit garrotée par un décret qm rétab lit des ~enalités excessives, le caut~nnement et d'autr es restrictions en vertu desquelles on ne peut publier un journal que si l'on est contribuable, et aussi riche qu'u n électeur de Louis-Philippe? . . . Faut-il s'étonner que les nouveaux organes m1 msténe~s dirigés, inspirés par des hommes qui, pour le b on vo~loir et le libéralisme soutiendraient à peine la comparaison avec M. Odilon Barrot ou M. Thiers, prodigu ent, matin et soir, l'injure au Socialisme français? un d'e ux'. l~ plus répandu, le plus triomphant, remontait,. il y a trois J~~rs, à notre colossale épopée de 93 pour en msulter gross1erement les plus nobles fioures·, Couthon, Saint-Ju st, Marat, b . Robespierre. Pauvres gens! ils ne s'ape~ço1ve nt pas que leur pilori est trop petit pour qu'ils y pmsscnt faire descrndre tant de génie et d'héroïsme, et qu'il n'y reste, en définitive <1ueleur mauvaise foi ou leur ignora nce! , N d. li nous répugne de compléter ce tableau. ous ne irons p11-savec quelle ardeur s'est jetée sur le s grades et les hauts emplois, sur les décorations de tout ordre, les cordons de toutes couleurs, la foule dorée des généraux, des brigadiers, des colonels, donnant le signal ~t l'exem- ple d'une curée infatigable, incessante. Nou~ laissons de côté cette gazette officielle, emplie jusqu'aux bords de nominations, de réintégrations, de faveurs, et ~ù pas un clécrct encore ne s'est glissé, pas même une s imple promesse annonçant quelques mesures de redre ssement ~u de réforme. Nous ue parlons pas des inquiétud es renaissantes rlu peuple qui, à l'heure présente, n·est pas :_11füne sôr qu'on ne demandera pas ses pro?hain~s Cort~s au pays légal de Bravo-1\Iurillo et de Sartonus. Lom de 1. Attaqué la constitution ; 2. Excité à la haine et au mépris du gouvernement; 3. Adressé aux militaires de terre et de mer des pro- vocations ayant pour but de les détourner de le urs devoirs et de l'obéi:-s mce due à leurs chefs ; 4. Attaqué le respect aux lois et à l'inviolabilité des droits qu'elles ont consacrés ; . . . 5. Cherché à troubler la paix publique en excitant la haine et le mépris des citoyens les uns contre les autres ; 6. Outragé et tourné en dérision une religion .. ..dont l'établissement est légalement reconnu en France; 7. Commis publiquement des offenses envers la personne de !'Empereur; , . . 8. Provoqué aux crimes d assassmat, sans que la dite provocation ait été suivie d'effet ; . , . 9. Provoqué à l'attentat ayaut pour b~t, soit ~ ~xc1ter la guerre civile, en armant ou portant les citoyen s a s_armer les uns contre les autres, soit de porter la dév astation, le massacre et le pillage clans une ou plusieurs communes, sans que la dite provocation ait été sui~ie d'eff et ; 1 O. Provoqué à l'attentat, contre la vi~ et ~a P:rso~1~e de !'Empereur, sans que la ltite provocation ai t étc suivie d'effet· 11. 'Provoqué à l'attentat clont le but e~t, ~oit _de M- truire ou de changer _le gouvernement, soit d exciter les citoyens à s'armer contre l'autorité impériale. Félix Pyat, Boichot, Bianchi, Vallière, Colfa :r~, Ala- voirie,' Rougée, d'avoir, à la même époque, en red1geant, pour être publiés, et en le~ leu~ envoyant, ~ou r être ven~ dus· e·t distribu~s les écnts ci-dessus désign és, fourm sciemment à plusi~urs, et notamment à la fe_m1~e_Coingt et à Poirier, les moyens de commettre les déh!s ci-dessus qualifiés, et de s'être ainsi rendus leurs comph_ ces. . Des neuf prévenus, trois seulen~ent sont en__é tat cl arrestslion, savoir : les sieurs Bo1chot et Pomer ,' et la femme Coingt. Quelle riche énumération de ,crimes, et <le d~ - lits ! C'est merveilleusement ~enombre, co~p te: pesé ; rien n'y manque .de~u~s la ,rrovo~at~on a à l'attentat contre la MaJeste, JUsqu au mepns de la Religion légale. . . . . Nous ne voulons pas discuter 1c1le bie~ ou le m? l fondé de l'accusation. A nos yeux, depms le 2 Decembre, il n'y a plus, en France, auto:ité ni j us- tice ; il n'y a que la _force, la ty!anme contre la- quelle tout est de droit et de devon-. . Nous ne ferons pas remarquer non plus com~nc _n est cynique et tristement bouffonne cette T!1e m1s impériale qui va prendre les gens au_collet a pr~- y,os de <;onstitution, et_~ui_les poursuit pour_ .av_o~r voulu detourner les rmhtaires de leurs devons • il ·y a trois a11squ'e1le en assassinait une ~e ces C?n~- titutions, il y a trois ans qu'elle achetait des gen ~- raux à beaux millions comptant, et qu'elle soft lait les soldats pour les enivrer au crime : aujourd'hu i, la cantinière de la veille fait la prude et court sus aux gens, pour offense à la religion. C'est dans l'ordre. Mais ce qui n'est n~?ans l'01:dre, ~i dans le ,bon sens, ni dans la prob1ty vulga1re, c est de den a- " Il paraît que la police faisait surveiller M. Brnne t, et que la caisse a été saisie à son arrivée de Liége. Une autre vcrsîon veut que la caisse ait été expéd iée directement à M. Y an der Elst par l\L Sanrlers." Le gouvernement belge avait besoin d'un complot, pour j nstifi.er ou du moim, pallier sa lâch eté dans l'affêlire-Charras. Voilà pourquoi l'on trou ve â point nommé des tuhes incendiaires, plus un pis - tolet à douze coups dans lequel on insère Victor Considénrnt. Les imbéciles ne crieront plus, et le gouvernement pourra se débarrasser des derniers prosc rits français sans qne l'opinion fasse tempête. Voilà le calcul, voilà tout le secret de la co - médie! C. R. DE LA, PEUR. La Peur est la reine du monde. Les deux pe uples les plus braves de l'anti<1uité en avaient fait une déesse ; à Sparte et à Rome, on lui érigea des autels, o n lui voua un culte et des sacrifices. De tels hommag es sont la preuve d'une connaissance approfondie du cœu r humain. Les cours drs monarques absolus offrent l'ima ge frappante de ce culte antique, bien qu'elles n'aie nt pas été instituées dans le même but. Le palais re présente le temple de la Déesse; le tyran, l'idole; les cou rtisans, les prêtres. Les victimes immolées S()nt la liberté, les mœurs, la pensée, la vertu, l'honneur et la vie des cito yens. Les théolognes disaient la Peur fille de la Nuit ; ce symbole est parlant, mais incomplet, car il n'ad met qu'une seule Peur, tandis qu'il y en a ùenx : celle qu i règne sur les peuples, et celle qui gouverne les tyrans . Or, si la première est fille de la Nuit, c'est-à-dire de l'ig norance, la srconde est fille clu crime et ne peur renier son pèr~. Montesquieu dit que l'honneur est le principe et le ressort Je la monarchie ; mais il ne le prouve p as. Quant à. moi, je dis et j'espère démontrer que le seul r essort de la tyran nie, c'est la Pe11r. L'opprimé craint, parce que, outre ce qu'il so uffre habituellement, il sait bien qu'il n'y a d'autre limite à ses souffrances que la volonté absolue et le capri ce de l'oppresseur. De cette crainte perpétuelle devrai t naître (si l'homme raisonnait) une résolution désespérée de ne vouloir plus la souffrir ; et si cette résolution na issait à la fois dans l'âme de tous ou du plus grand n ombre, elle mettrait fin immédiatement au mal 1 universel. Toutefois, c'est le contraire qui arrive : chez l'homme esclave et opprimé, la crainte excessive et continuelle p r~duit ~ne circonspection de jour en jour plus grande, qui dev1~nt promptement obéissance aveugle, lâche respec t, soum111sion entière au tyran. Celui-ci ne craint pas moins de son côté ; car au sen- timent de sa force immeni-e, mais idéale et emprunt(lc,
11 joint la conscience de sa faiblesse réelle. Le tyran, si l'autorité absolue ne l'a pas rendu entièrement stupide, tremble dans son palais en songeant à la haine immense que son pouvoir sans bornes doit avoir éveillée dans tous les cœurs. La conséquence de la peur qu'éprouve le tyran est tout à fait différente de celle de la peur ressentie par le sujet ; ou, pour mieux dire, elle est semblable en sins contraire; car, ni lui ni les peuples ne se corrigent de cette peur, commela nature et la raison devraient le leur prescrire. Ainsi les sujets ne deviennent pas courageux, lors même qu'il ne leur reste plus à perdre qu'une misérable vie, et le tyran ne .levient point traitable, même l~rsqu'il ne lui reste plus rien à acquérir, sinon la gloire et l'amour de ses sujets. La crainte et le soupçon, compagnons inséparab~esde toute force illégitime ( et tout ce qui est sans limites est illégitime) offusquent à un tel point l'intelligence du tyran, fût-il naturellement débonnaire, qu'il devient de toute nécessité cruel, dans le but de prévenir les effetsde la haine méritée dont il se sent l'objet. Il punit donc avec rigueur la moindre tentative contre son autorité, bien qu'il la sache excessive. Il n'attend pas même un commencement d'exécution: il lui suffit de soup<;onner que cette tentative a été conçue, ou, mieux encore, de feindre qu'il le soupçonne. Que chacun de nous descende en soi-même, il y trouvera h preuve de la peur des sujets; qu'il jette les yeux sur les précautions dont s'entoure nuit et jour le tyran, sur les nombreux satellitr.s qui le gardent, et il sera convaincu de la frayeur continuelle dont celui-ci est la proie. Cette peur réciproque et incontestable une fois admise, examinons l'effet qu'elle prodnit par sa permanence, et commençons par les sujets·; nous parlerons ensuite des tyrans par conjecture. Et d'abord, choisissolls dans la tyrannie ce petit nombre d'hommes à qui l'énrrgie de la fibre, une mc.illeure éducation, une certaine élévation cl'âme, et une moindre dépendance devraient fournir les moyens. de mieux connaître la \'érité et de craindre moins que les autres ; après avoir vu ce qu'ils sont, ce qu'ils peuvent et doivent être, nous jugerons par induction de ce que sont et ne ce que doivent être tous les autres. Ce petit nombre, digne d'un meilleur sort, voit le cultivateur, accablé de charges, et devoré par l'usure, mener une vie indigente et malheureuse ; ses fils violemment arrachés au foyer paternel pour porter les armes, non pour la patrie, mais pour leur plus gran1l ennemi et contre euxmêmes. Dans les villes, il voit d'un côté le luxe insolent, de l'autre la misère poignante ; des deux parts l'immoralité. Il voit la justice vendue, la vertu méprisée, les délateurs récompensés, la pauvreté imputée à crime, les charges et les honneurs ravis par le vice effronté, la vérité proscrite, les biens, la vie, l'honneur de tous dans la main d'un seul, ordinairement incapable, et qui laisse à quelq11es agents, plus méprisables encore que lui-même, le droit de <lisposerde toute chose à leur gré. Voilà le spectacle qui s'offre chaque jour aux yeux de ce petit nombre d'hommes chez qui la tyrannie n'a pu éteindre complètement la pensée; et en contemplant ce spectacle ils soupirent tout bas et se taisent. Mais pourquoi se taisent-ils ? Parce qu'ils ont peur. Sous la tyrannie, la parole n'est pas moins un délit que l'action. On en devrait conclure qu'il vaut mieux agir que parler; mais hélas! on n'ose ni l'un ni l'autre. Si tel est l'avilissement des meilleurs sous un semblable gouvernement, quel ne sera pas celui de la multitude? Tous donc, tant que nous sommes, nobles cœurs et âmes vilts, savants et ignorants, penseurs et idiots, vaillants et lâches, tous, plus ou moins, nous tremblons soui la tyrannie. Ce gouvernement n'a pas d'autre ressort, pas d'autre mobile que la crainte. Le tyran veut l'inspirer parce qu'il la ressent; la peur inspire chacune de ses actions, et son administration tout entière. Les abus de cet informe régime n'échappent point à ses regards ; il en connaît les vices, les principes destructeurs, les injustices, les rapines, les oppressions. Il voit les provinces succombant sons l'impôt; mais il ne songe point à les soulager, car c'est de l'énormité des taxes qu'il tire les moyens de maintenir le nombre énorme de ses s0ldats, de ses espions, de ses courtisalls, remèdes nécessaires à son énorme peur. Il voit que la justice prévarique et se vend; que, les emplois et les honneurs tombent infailliblement aux mains les moins dignes : le tyran voit tout cela mais il n'y change rien. Et pourquoi n'y change-t-il rien ? Parce que si les magistrats étaient justes, incorruptibles et honnêtes, il perdrait le moyen de donner à ses vengeances privées les couleurs de la justice. Il en résulte que, devant malgré lui, et presque à son insu, se considérer comme le principal vice de l'Etat, une faible lueur de vérité traverse son esprit et lui montre que, si la moindre notion de véritable justice venait à s'introduire parmi le peuple, cette justice s'exercerait avant tout contre l'oppresseur du peuple. C'est pourquoi la réalité de la justice l'épouvante; il n'en conserve que le nom pour l'exploiter; la chose le tuerait. Toute lumière augmente ses soupçons, toute vérité l'irrite; il l'edoute les honnêtes gens, et ne se croit en süreté que s'il confie les charges les plus importantes à des hommes bien à lui, c'est-à-dire pires que lui, car tels sont ces êtres méprisables qni se font ministres de la tyrannie .. Peur contre peur , tel est donc l'ignoble ressort du gouvernement tyrannique , surtout sous les princes à qui l'hfrMité a trnnsmis cette infâme usurpation du droit L'IIOUME. naturel des hommes, car, ·aux yeux de ces tyrans hérédit11ires,le temps a établi la prescription, et cette prescription prétendue, ils la nomment effrontément légitimité, droit divin. Ayant ainsi placé dans le ciel l'origine de leur autorité sans limites, le vol de l'usurpateur leur ancêtre devient dès lors une propriété sacrée qu'ils nient avoir jamais appartenue au peuple , et dont la 1"evendication est un crime que leur épée toujours levée est toujours prête à punir. "Mais, dira-t-on, s'il était vrai, comme vous l'assurez, " que la peur fût le mobile suprême des hommes sous la " tyrannie, verrait-on, dans les guerres de tyran à tyran, " cette foule de vaillants soldats affronter pour eux la " mort? Prétendrez-vous que ce soit la peur, et non pas " l'honneur qui les guide?" Je réponds que les Orientaux eux-mêmes, peuples de tout temps esclaves, et qui, suivant nous, n'ont aucune irlée de l'honneur, prodiguent leur vie pour leurs tyrans dans les batailles. Cela s'explique par la f-érocité native de l'homme, par l'ardeur du sang qui s'accroît dans la lutte et aveugle sur le danger, par l'émulation jalouse, et, surtout, par la peur ellemême. Cette passion funeste se transfigure sous tant d'a~pects divers dans le cœur de l'homme, qu'elle peut même s'y travestir en courage. Tous ces héros qui font bravement face au danger, savent bien qu'ils ont derrière eux des épée~ inexorables qui ne les épargneraient pas s'ils tournaient le dos à l'ennemi. La peur par derrière fait le courage par devant. Nul ne sait dans quelle proportion la lâcheté individuelle s'allie à la bravoure collective d'une armée. D'ailleurs le courage militaire n'implique en aucune façon le courage civil : on pe1:1t ètre à la fois un brave soldat et un lù.che citoyen; cela se voit tous les jours. Or, c'est de la !Acheté civile qu'il est ici question. Tous les peuples, ancie11sou modernes, en ont été et en sont plus :ou moins entachés. Les Romains, les Anglais et les Françflis, dont l'héroïsme militaire a jeté tant d'éclat, offrent, à certaines époques de leur histoire, les exemples les plus abjects de la pusillanimité des citoyens. Qui metuens vivit, libei· rnihi non erit unquàm. Comment, disent les peuples de la mo1lerne Europe, les Romains ont-ils pu être assez vils pour souffrir les proscriptions ile Marius, de Sylla, des deux triumvirats, les cruautés, les exactions et les ùébauches monstrueuses de tant d'infâmes empereurs? Les p'.)uples modernes font cette question naïve; et les Espagn'>ls ont supporté m1 Pierre-le-Cruel, un Philippe II, un Ferdinand VII et l'inquisition. Les Anglais ont supporté un Richard III,. un Henri VII, 1m Henri VIII, une l\'Iarie, une Elisabeth, un Cromwell. Les Français, d'abord libres, se sont laissé enlever une à une toutes leurs libertés; ils n'ont eu, avant Hugues Capet, que de mauvais rois, et depuis cet usurpateur, qu'nne lor,gue série de tyrans. Ils ont supporté Louis XI, François Ier, Charles IX, Louis XIV, Louis XV et Napoléon. Non-seulement ils ont supporté ce dernier, le plus coupable de tous , mais il l'ont aimé, ils l'ont rapporté de l'exil dans leurs bras. Ils ont fait plus : par idolâtrie de sa mémoire, ils ont sacrifié volon~ _tairement leur liberté nouvellement reconquise à ✓ l'un des plus inglorieux héritiers de son nom. Ils ont donné l'exemple t!e l'avilissement le plus inouï dont les annales des peuples fassent mention. DE LA LACHETÉ. De la peur de tous naît, so11sla tyrannie, la lâcheté du plus grand nombre. Mais les plus lâches sont ceux qui s'approchent le plus près du tyran, c0'est-à-dire de la source de toute peur active ou passive. D'où il suit qu'il y a une grande différence entre la lâcheté et la peur, L'honnête homme, par la fatalité des circonstances, peut se trouver dans la nécessité de craindre ; mais il craindra du moins avec une sorte de dignité ; c'est-à-dire qu'il craindra en silence, fuyant jusqu'à l'aspect de cet homme qui, seul, fait trembler tous les autres, et pleurant dans la solitude, ou avec quelques amis dignes de lui, sur cette crainte forcée, et sur l'impossibilité d'y trouver un remède actuel. L'homme lâche par nature, au contraire, faisant parade de sa terreur, et la cachant sous le masque infàme d'un amour simulé, fera tons ses efforts pour s'approcher du tyran et pour s'assimiler à lui, afin de diminuer sa propn, peur et de centupler celle des autres. J'en conclus que, sous la tyrannie, bien que tous soient avilis et atteints du poison de la peur, tous ne sont pas lâches cependant. ALFr:É1u. VARIÉTÉS. SCIENCE POPULAIRE. LA MÉDECINE. II Quand la 11ratique d'un art varie sans cesse, quand ses traditions de la veille sont abandonnées pour des essais dont l'inanité sera bientôt reconnue, c'est que cette pratique, cette tradition, ces essais ne reposent sur aucun principe fixe et sont tous également en dehors de la vérité. N'est-ce pas là ce que sentait Bœrhaave quall(l il s'écriait : " Si l'on vient à peser mûrement le bien " ' , h • " d • fil qu a procure aux ommes une po1gnt:e e vrais 1 s " d'Esculape, et le mal que lïmmense quantité ile doc- " teurs de cette profession a fait_au genre humain depuis " l'origine de l'art jusqu'à nos jours, on pensera sans " doute qu'il serait plus avantageux qu'il n'y eût jamais " eu de médecins daus monde." • • Cet aveu d'impuissance, échappé au plus savant mé<1ecin du 18e siècle, est confirmé par Broussais, au l 9e siècle, en des termes presque identiques : "Tant que la " médecine, dit ce dernier, ne pourra pas être enseignée " de manière à devenir à la portée de toutes les intelli- " gences; ou bien, si l'on aime mieux, tant que les pré- " ceptes de cette science, quelles que soient la clarté et " la précision qu'affectent de leur donner les auteurs des " différents systèmes, ne produiront pas une imrnènse " majorité de médecins heureux dans la pratique et tou- " jours d'accord entr'eux sur les moyens à opposer aux ", maladies, on ne pourra pas dire que la médecine est " une véritable science et qu'elle est plus utile que nui- " sible à l'humanité." " Il est certain," disait à son tour le docteur SainteMarie, membre de l'académie de Lyon, en 1800, " il est " certain que nous, guérissons quelquefois en agissant " dans le sens même cle la nature et en complétant par " nos ffi')yens l'effort salutaire qu'elle a entrepris et " et qu'elle n'a pas la force de désavouer." Il citait ensuite quelques faits de guérisons obtenues tout-à-fait en dehors des prévisions de l'ancienne école, et terminait par ces parolès remarquables. " Il est impossible que ces " faits de guérison ne, soient que d'heureux hasards; ils " se rattachent indubitablement à quelque grande loi <le "la thérapeutique qui restent à déterminer.'t Eh bien! cette grande loi thérapeutique avait été non seulement pressentie, mais formulée clairement, et qui plus est, mise en pratique par les alchimistes du moyenâge. L'auteur de la Vérité en Médecine, le docteur Perrusse!, disciple d'Hahnemann, a donc tort de dire : " Depuis les premiers siècle de 1'ère chrétienne j usqu • à " l'anatomiste Ve:sale, de glorieuse mémoire, il y a peu " de compte à tenir des médecins qui se succédèrent." " Le temps a fait justice dr Paracelse, a I dit à son tour " un autre homœopathe, le docteur Simon, sans relever " Galien du discrédit où son antagoniste le fit tomber." • C'est là une suprême injustice; car d'innombrables témoignages attestent que Paracelse et ses successeurs ont posé la loi des semblables, qu'on pourrait retrouver peut-être bien qu'un peu plus voilée cl.ansles écrits des pythagoriciens et notamment dans lt:s mystères égyptiens d'Iamblique. Ce qu'il y a de plus sing 1 lier, c'est que cette doc.trine médicale, toujours méconnue par les conserYateurs de la science officielle, a été transmise jusqu'au l 9e siècle par une suite interrompue d'écrivains et- de savants dont la filiation peut être indiquée. Ainsi, au comme.ncement du 18e siècle, le célèbre Stahl écrivait: " La règle admise en médecine de traiter " les maladies par des remèdes contraires ou opposés aux " effets qu'elles produisent, est complétement fausse et " absurde. Je suis persuadé au contraire que les mala- " dies cédent a,ux agents qui déterminent une affection " semblable. C'est ainsi que j'ai réussi à faire disparaître " une dispo.,itions aux aigreurs, par de trè.,;petites doses " d'acide sulfurique, dans des cas où on avait adrni- " nistré une multitude de poudres absorbantes." Un siècle avan-t Stahl, le docteur Thomson, dans un pamphlet intitulé Laleno-pale, après avoir flétri avec une grande énergie l'ignorance et la présomption des médecins de son temps, leurs saignées, leurs vésicatoires, leurs yentouses, leurs cautères, leurs purgatifs et leur diète rigoureuse, appliqués le plus souvent au hasard et, dans tous les cas, . sans règle et sans ordre logique, avait posé en ces termes la loi des semblables : " L'apoplexie " qui tue un homme en un clin-d'œil, n'a-t-elle pas " quelque chose qui ressemble au venin du basilic'! " Dans la paralysie, ne reco_nnaît-on 'pas quelque chose " d'anologue à la nature stupéfiante de la torpille? Des " pestes n'ont-elles pas asphyxié subitement les hommes, " comme ces vapeurs qui s'exhalent des cavernes pro- " fondes et des excavations qui tuent les mineurs dans " leurs travaux ? Il n'est pas douteux que la léthargie " ne provienne d'un poison analogue à l'opium et à. la "jusquiame? La gale peut être comparée au venin de la " pustule des vaches ; les taches de la fièvre scarlatine et " du scorbut à des morsures de mouches ; la petite vé- " role à quelque épispastique virulent, et la rougeole à la " piqûre des orties et des cousins ? " Et plus loin, il ajoute: " Il est certain qu'aucnn mé- " dicament ne peut être efficace et convenable s'il n'est " pas en quelque sorte propottionné à la maladie, suivant " quelle est plus ou moins graduée, sublirnée dans son " activité : réfléchissons, en effet, et considérons qu'un ". corps d'un volume à peine appréciable peut décomposer " et désorganiser notre corps tout entier avec la rapidité " de la foudre. " Au l 6e siècle, Oswald Croll, un des plus brillants disciples de Paracelse, applique les principes homœopathiques admis par son maître et les développe dans sa Basilique chimique, écrite à Paracelse en 1608, et publi~e à Genôve quelques annt?es pltrn tard.
" Essayer, ùit celui-ci, d'attaquer les maladies par les " contraires, c'est vouloir introduire dans un corps " ébranlé par une guerre intestine, une lutte nouvelle " qui d0it le ruiner infailliblement. Ce résultat est d'au- " tant plus inévitable que les contraires n'agissent pas les " uns sur les autres." 111:aintenantdemandez à l'ancienne école pourquoi, admettant la loi des contraires, on trouve, encore aujourtl'hui dans sa matiére médicale et dans sa thérapeutique, un grand nombre de cas où elle fait sans le savoir ùe l'homœopathie, et de l'homœopathie poussée jusqu'à ses couséquences les plus exagérées et les -plus absurdes. Demandez-lui pourquoi la pulmonaire est encore employée dans les affections du poumon; pourquoi la joubarbe contre le scorbut, pourquoi le lichen hépatique clans les malaùies du foie, etc. Oswald Croll vous répondra dans son chapitre intitulé Medicarnenta a similitudine juvantia, Mfdicaments efficaces par analogie : que la pulmonaire guérit certains désordres du poumon parce q_u'elle ressemn\e 1_1arsa forme extérieure à cet organe; (lU' O'\., ùoit employer la joulnrbe dans le scorbut, parce que les feuilles de cette plante ont la même forme que les gencives; que le lichen hépatique agit sur le foie; le cochlearia sur l'oreille, la scille maritime sur les reins, le lupin sur la rate, etc., etc., parce que ces plantes portent extérieurement la signature anatomique de l'organe sur lequel elles sont appelées à agir médicalement. " La terre, dit Oswald Croll, est la pharmacie de Dieu, '' et il n'y a rien que les plantes ne pnssent guérir si " nous n'ignorions pas les vertùs d'un grand nombre. " Et cependant cette vertu les trahit par leur si,qnature, " c'est-à-dire par l'analogie de leurs configurations avec " l'organe affecté : on peut donc à leur seul aspect con- " naitre leur essence et deviner les qualités latentes " qu'elles recèlent." 'Voilà rle quoi discrérliter àjamais, dans l'école officielle, un grand nombre de spécifiques empruntés à la botauique ; mais ce n'est pas notre faute si la science médicale est tellement incertaine qu'elle court à l'aventure d'une hypothése à l'antre, sa11svérifier ce qui est conforme ou non aux prémisses qu'elle a 1Josées. Toujours est-il que l'ancienne école est convaincue, par les exemples que nous avons donnés, de faire, sans même s'en douter, de l'homœopatbie tellement à outrance, qu'elle ferait reculer le partisan le plus fanatique de la nouvelle école méùicale. Les citations et les considérations qui pr-écèdent démontrent que les alchimistes du moyen âge ont non seulement connu et pratiqué, mais encore formulé clairement la grande loi thérapeutique que Hahnemann a si heureusement et si hrillamment développée de nos jours. Il est évident que le savant docteur avait lu les écrits de Sthal, •de Paracelse et de Croll, ses compatriotes, et qu'il a puisé dans cette mine féconde la théorie de la loi des semblables dont il a su déduire tant de conséquences inattendues. Cette origine de la nouvelle doctrine médicale nous parait beaucoup plus rationnelle qne l'espèce <le révélation subite dont Hahnemann aurait été subitement frappé en traduisant l'article quinquina de la matière méùicale de Cullen. •La gloire de l'illustre père de l'Homœopathie n'a, d'ailleurs, rien à perdre à se trouver ainsi dégagée de l'auréole prophétique dont on voudrait l'entourer ; car nul ne peut passer pour prophéte et révélateur parmi sef: disciples, qu'à la condition de passer pour charlatan aux yeux rle ses adversaires. J.-PH. BERJEAU. Nous recevons <le France et par voie sûre, la nouvelle qui suit : on a arrêté soixante employés du chemin de fer de Bordeaux; on les accuse d'avoir ourdi conspiration contre la majesté <le Biaritz, à son retour. Etrange tranquillité que celle de cet empire et de cet empereur! Nous rendrons compte prochainement d'une brochure que vient de publier à Londres, le ciL'JlOM!lR. toyen Schœlcher : nous l'avons lue dans le texte anglais, et c'est toujours la probité si connue de l'auteur, la probité vaillante# et qui -v~<lroit• aux choses. JERSEY, IMPRIMERIEUNIVERSELLE,19, DORSETSTREEII'. Pour répondre aux nombreuses demandes qui nous sont journellement adressées, l' Administration du journal l'HoMME vient de faire réimprimer les premiers numéros dont les exemplaires avaient été complètement épuisés lors de leur publication. :En conséquence, on trouvera chez MM. les agents du journal ou à l'lmtlrimerie universe\le, 19, Dorset Street, à Jersey, les numéros qui manqueraiént aux personnes faisant collection de l'HoMME,à raison de 3 pence (6 sous) l'exemplaire pris séparément. Quant aux personnes, au contraire, qm désireraient avoir tous les numéros qui ont paru jusqu'à ce jour, elles peuvent se les procurer aux mêmes conditions d'abonnements qui se trouvent _indiquées, pour chaque pays, en tête de notre journal. L'administration du journal l'Homme croit devoir porter à la connaissance du public de Jersey que deux 11ouveaux bureaux, pour la vente du journal au numéro, viennent d'être établis : • Chez Mme LEVAILLANT, marchande de papier et de fournitures de bureaux, Pierson Street, près le Royal Square ; Et chez M. HU REL, Jnarchand de tabac, 24, Queen Street. On peut également s'abonner à ces bureaux. VENTE PUBLIQUE. IL sera vendu en vente publique sans aucune rfserve, Vendredi prochain, 25c du cour:int, sur les prémisses, Sun Cottage, nouvelle route de St.-Jean, tous les meubles de maison appartenant à l\fons. 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S'adresser, 20, Don Street, Saint-Hélier. S'adresser au professeur, 20, Don-strect, St.- 15 , COLOMBERIESTREET, ST,-HELH.R,JERSEY. Hélier (Ile de Jersey). GUAY proscrit du 2 Décembre, faiseur -------~--------- llé/érenccs c)lez MM. Wellman, P. Asplet, ,de BOTTES sans couture, pour ALPHONSE mouleur en platrc, se charge Geo. Vickery. hommes et pour dames. - Ce ,genre de chaussure , de toute espèce de moulage strect, St.-Hélier. ' HOTELDE L'EUROPE DON STREET, No Il, TENUPARG.ROUSSEL. G. RoussEL a l'honneur de prévenir M!IL les voyageurs qui viennent visiter cette île, soit pour agrément, soit pour affaires, aussi bien que les habitants de cette localité, qu'ils trouveront dans s?n ~ôte!, bonne ta?le, bons vins, et tous les soins, ams1 qne tous renseignements possibles. ~ Table ù'Hôtc à 10, l et 5 heures.-Repas à toute heurc.-Il sert aussi en ville. AVISIMPORTANT. spécimen ci-après. Les Avis et Annonces sont reçus à l'Office de l'Imprimerie Universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, S-Hélier, jusqu'à l'arrivée du courrier du mai di. Toute correspondances ùoit être affranchie et contenir 1m bon, soit sur la poste anglaise, au nom d~ M. Zéno Swrnl'oSLA wsK1, soit sur un des banquiers de Jersey ou de Londres. Le prix dés Annonces est uniformément de six sous (trois pence) la ligne, pour les trois sortes de caractères courants employés dans ce journal. Dans l'intérêt du Commerce, de !'Industrie et de la Science, les Annonces de tous les pays seront acceptées 1 à h condition d'être é.crites en français, conformément au Les ligues en capitales et en lettres de fantaisie, seront payées en proportil,n de la hauteur qu'elles occnpcront, calculée sur le plus petit texte.
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