-SCIENCE.- -SOLIDARITÉ.- JOURNALDELADEMOCRATIEUNIVERSELLE, N' 35. - MERCREDI, 26 JUILLET 1854. 1 (Jersey), 19, Dorset Street.-Les manuscrits di5posés ne seront pas rendul;. - ON s'ABONNJ.:: A .lcrsey, 19, Dorset street. - A Londres, chez M. Zmichowski, 28, Greek-street, Soho Sqnare.-A Genève (Sui~se), chez M. Corsat, libraire, rue Guillaume-Tell. - ANGLETERRE r:T CoLoi-11-:s: Poua L'lTRAN01u1.: Ce Jou!l•uaa 1:iarait 1111efei8• pal!" senuaine. Un an, 8 shillings ou 10 franc~. Six mois, 4 sh. ou ,5 fr. Trois mois, 2 sh. ou 2 fr. 50 c. Un an, 12 fr. 50. Six mois, 6 fr. 2.'3. Troi~ mois, ;J fr. 50 c. Tolites lettres et correspondances doivent Hre alfr:mchü:s et adressées an bureau de I' fmprimcrie Universelle il St-Hélier Belgique, chc-z M. Leconte. rue de la Rivière, 16, faubourg de Cologne à Bruxelles. - A .l,fadrid, chez C. Monnier, libraire. CHAQUE NUHl:RO : 3 pence ou 6 sous. T@1H les abonneimen■ se paient d'awanee. AVIS. Pour répondre aux nombreuses demandes qui nous sont journellement adressées, l 'Administration du journal l'HoMMEvient de faire réimprimer les premiers numéros dont les exemplaires avaient été complètement épuisés lors de leur publication. En conséquence, on trouvera chez MM. les agents du journal ou à !'Imprimerie universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, les numéros qui manqueraient aux personnes faisant collection de l'HoMME,à raison de 3 pence (6 sous) l'exemplaire pris séparém~nt. Quaut aux personnes, au contraire, qui désireraient avoir tous les numéros qui ont paru jusqu'à ce jour, elles peuvent se les procurer aux mêmes conditions d'abonnements (pli se trouvent indiquées, pour ohaque pays, en tête de notre journal. RÉVOLUTION EN ESPAGNE. I. Si l'Espagne avait eu, comme la France, son dix-huitième siècle, si son éducation politique avait été faite par les hommes et les doctrirJes de la Conventiou, nous aurions aujourd-'hui grande espérance; car l'Espagne a, dans sa nature, dans son caractère, dans s~s penchants, une admirable fcrmett' ; mais elle ne sait pas, elle ue connaît pas les grandes luttes de l'esprit humain. Le mouvement de 1812 a donné, pour résultat, une Constitution ; en 1823, la lutte des patriotes a donné, pour résultat, une Constitution et des martyrs; en 1837, au temps d'Espartero, même résultat et même fin, une Constitution ! O,r que disent toutes ces Constitutions, tous ces Décrets populaires, toute.:; ces Chartes'! C'est de la copie française et bien mauvaise! On a pillé Jean-Jacques, Voltaire et Montesquieu, la Charte de Louis X~TIII et celle de Louis-Philippe : l'Espagne n'avait rien compris. Voyant cela, l'Europe civilisée ne s'est point inquiétée de c~tte Péninsule qui ne savait ni ses Grecs, ni ses Romains: elle a cru que l'Espagne était un cirque, une intrigu , une mendicité, comme les Républiques du Sud. Elle n'a rien. redouté de cette nation qui avait pourtant dans sa veine et dans son histoire du sang nrabe et des ardeurs françaises ! Eh bien, voilà qu'en plein despotisme, quand toutes les iniquités Yivent tranquilles sous la sau-· vegarde du crime-épée, il y a un pays qui se lève, qui lutte et qui se bat - pourquoi ! - Pour la moralité, pour l'honneur, pour le serment, pour toutes les saintes niaiseries oubliées ou perdues depuis Décembre. Et ce pays est l'Espagne! - 0 solidarité humaine ! . II. Espartero, N arvat)z, O'Donnel, Dulce, tous les généraux sent de même ambition et de même valeur. Parmi tous ces partisans, il n'y en a pas un seul qui ait la pensée de Washington, le saint amour de la justice et le pemlllhant à la grande • gloire. Donc, nous n'avons aucune confiance en toutes ces épées; mais uous sommes certain que le mouvement espagnol n~ leur appartient pas. Il est plus profond qu'une intrigue d'anti-ohambres ,ou d'état-major : il est le mouvement d'un peuple. ' En ce pays, l'idée estjeune et faible, mais l'insti.actest grand. LMd0Q1ièresaou,elles. d.Jaeotqu~ la R,r,ola• tlon est ouverte dans toutes les provinces, et le Moniteurfrançais aftirme qu'on fusille des Républicains du côté de Valence. Tant pis pour les monarchies: quand il y aura des Républicainsmartyrs en Espag·ne, lll République ne seru pas loin ! Ch. Rrn. CORRESPONDANCEPARISIENNJi~. Paris, 21 juilkt. Louis Bonaparte est parti pour Biaritz. Il ue voyage pas officiellement à cause de son épouse que notre bourgeoisie ne vent pas accepter : il paraît que les femmes de notre pays sont aussi difficilles que la reine d' A ngleterrer Ne les blâmez pas trop ! Le grand souci du gouverneme1i1t,depuis un mois, est le souci des guêtres. On ne sait pas si le premier Empereur en avait donné à ses guides et l'on est fort perplexe it cet endroit de la tenue. M. Cousin, le •grand chef de l'école normale, est en pleine suspicion : ce pauvre homme a eu le courage de déclarer en plein salon qu'il y avait du bon dans Y oltaire' et Fortoul l'a fait avertir! Que vous dirai-je de l'Orient ? - Dans la Baltique on • sonde autour de Cronstadt : dans la mer Noire on se promène. Il n'y a pl11sde tribunes dans Paris, même au collége de France. On parlait, pourtant, ces jours derniers, ùe restaurer le Lherminier que vous avez connu : cet homme serait appelé par l'empereur à faire un cours d'homd:!eté comparée. • Il est défendu, sons peine de suppression, à toutes les feuilles de Paris et des départements de donner, dans leurs colonnes, des correspondances d'Espagne. On .a bcï soin du ,11ensonge, on a besoin du silence, 01\ a besoin d~ la nuit. ' '· • L'école polythecnique, l'école des Arts-et-Métiers, l'école normale, et toutes les- autres ruches scientifiques ou littéraires sont à l'index. Les jésuites leur font la guene et les imbécilles du sabre les exècrent. Attendezvous à voir former ces écoles de pestilence en un temps prochain! Dans l'armée (section de l'artillerie), la haine est vigoureuse et contre le système et contre l'homme. A Metz, les officiers ont refusé de marcher contre les prolétaires : à Toulouse, la garnison leur donne ses légumes! Les hommes qui, dans chaque département, ont travaillé aux opérations de Décembre, sont aujourd'hui fort inquiets; tle temps en temps, on écrit à la craie blanche, sur leurs portes, les noms des martyrs : c'est un souvenir de famille. L'argent est triste : los .affaires sont difficiles et troubles : les rentrées ne se font pas : le crédit est uul, et la récolte ni: promet rien. La France bonapartistes est bien bas! Adieu, XXX. Au citoyen Ribeyrolles, rt'dacteur du journal l'Homme. " Quand on aura renversé, dftruit toutes ces force:s et bien d'autres, (celles, par exemple, qui tiennent le travail en servitude), la Révolution sera puissance, comme elle est vérité, et nous aurons fini 89.'' Cette phrase écrite par vous dans le journal l'Homme, mon cher Ribeyrolles, rapprochée de l'approbation donnée aussi par vous à la brochure intitulée: La qnestion dti lendemain, a frappé mon esprit, et je me suis demandé si vous seriez disposé à. agiter, dans votre journal, les questions de famille, de propriété et de cité, dont la solution peut seule tirer le travail de la servitude. Quant à vous-même, je vous connais assez pour savoir qu'aucune idée ne vous effraie .; mais je ne suis pas sür que Tous jugiez opportune l'agitation des questions sociales. Si cependant vous pensiez, comme l'auteur de la question du lendemain et comme moi, qùe la question du travail, la question sociale, ne doit jamais être perdue de vue, et qu'il est bon de dire,oude répéter, à tous, ce que la Révolution actuelleportedansses flancs, et comment il est possiblede la mener à bien, je serais, pourma part, très dispo~ t. VOUMet1Toyec unes\l.ited'articles,•e je composerais avec les matériaux ras,;emblés par moi antérieurement, eu vue d'utt ouvrage sur le droit. Mais, mieux que par un aperçu ùe tout mon travail, l'article que je vous envoie vous montrera ln voie où je marche, voie que vo11s connaissez certainement. Dans le c;as d'acceptation de vstre part, cet ar,icle servirait d'introduction aux autres ; dans le cas contraire, je vous vriernis de me le retourner, et je n'en resterais pas moins votre atfectiouné, Alfreù TALAN·DlER. Nous acceptons avec plaisir la collaboration du citoyen Talandier. Nous somm~ certain qu'il ne nou:; engagera pas dans les polémiques inutiles, celles sur les personnes : sur le terrain des idées, s'il y a lieu, nous discuterons. Républicain, c'est-à-dire amant passionné d'un idéal social où le droit politique appartiendra. à tous, T\ommcs et femmes, je suis cependant forcé de reronnaîtrc que c'est une erreur, et une erreur grosse d'effroyables dangers, que de demander à l'exercice du droit politique étendu à tous, c'est ..à-dire au suffrage universel, la solution du problème social. L'histoire, en effet, nous montre ce suffrage universel aboutissant toujours à l'aliénation de la souveraineté populaire, à l'érection d'une nouvelle tyrannie, et à la destruction finale de ce même droit politique qui, pas plus que to1ite autre chose, ne saurait tirer la. Yie de soi-même. • . En vain, écrira-t-on dans le texte d'une loi révolutionnaire : "La souveraineté du peuple est inaliénable. Les repré&-c'ntantsdu peuple ne sont que s s mandataires. Le peuple ne délègue que l'exercice de la souveraineté et non la souverainet~ même". Qu'importe si ces m:mdataires, ces •prét'endus commis ont entre les mains toutes les forces .vives,:<lela ·nation, la parole, l'épée, la bourse. • Les <'Otnpétitions de pouvoir s'élèveront bientôt entre ces commis nécessairement ambitieux. La guerre intestine des partis remplacera la guerre coutre l'eunem i commun qui en profitera po•u se relever, et puis, un beau jour, retentira le mot fatidique: alea jacta est ( 1) ! Peuple souveraiu ! r.'est ta robe que les commis jouent aux dés. C'est la souveraineté inaliénable qu'ils décl1irent à coups de laugue et de bayonnettes. Voilà où mène l'égalité politique séparée de l'égaliW sociale, et elle y mène toujours. Car le moyen, je vous le demaude, pour le peuple de reprendre sa souveraineté et de chasser ces mandatairtls trop fidèles i leur propre parti pour ne pas être infidèles à leur mandat? Il n'y en a qu',m ; et c'est une no1ivelle révolution. Mais une révohitioa n'est pas possible tous les jours. Et du reste, dans de telles conditions, elle n'aboutit guère qu'à une défaite plus profonde, et précipite les évènements qui conduisent à l'anéantissement de ce droit politique auquel on a demandé ce qu'il ne saurait donner. ' Il eu sera toujours ainsi. On aura beau dire: plus de délégation, plus de représentation. Que le peuple ex.erce sa sou\'eraineté lui-même. Qu'il vote les lois et les exéc11te: n'y eut-il qu'un bureau central chargé de recueillir et de publier les suffrages ; ce bureau n'eut-il ni armée, ni finances, ricu enfin ; rien que le télégraphe électrir1ue : c'est asse?. pour qu'au bout de six mois la rJvolution soit détournée de sa voie. La question est-elle donc insoluble? Non. M,ti~ la solution n'est pas 0~1 les polttiques s'obstine•t à la chercher. La solution au lieu d'être dans la séparatiou de la ,1uestiou politique et de la question sociale, est dans l'union intime de ces deux problêmes qui se résolvent l'un par l'autre . Ce point est assez important pour qu'il me soit per~is d'y insister : d'autant mieux, que les plus simples des hommes peuvent comprendre ces choses pour aussi peu qu'on les mette en lumière. Voici donc : certains hommes, voyant que la possession des forces sociales, or ou glaive, instrument de guerre ou instrument de tra\·ail, était la condition nécessaire à la possession du (lroit politique, et que la souveraineté réelle et de fait était aux propriétaires, qu'ils fusseat maîtres des chateaux-forts , comme autrefois , ou. des co1fres-forts, comme auj-Ourd'h1.li, ont. foncié su.r l.a·légitiV o,r certai'll 4J~.-ùrt de Il. LamM"iÎDe à I& Cc>11atit1Yote ie 1....
mité de la mise en action de ces forces sociales, la légitimité de la SOU\'eraineté des castes propriétaires. Ces hommes disent encore : " Enrichissez-vo11s et vous -:mrez les droits politiques. Tant que vous ne possédez pas vous n'êtes que des appendices de la société, et vous êtes aussi ridicules qu'insensC·s en demandant une participation quelconque au droit 110litiqne. Y ous naîtrez au droit quand Yous posséderez : jusque là, vous n'existez pas. Il u'y a }HlS société entre vous et nous. Il n'y a société qu'entre ceux qui ont une propriété." Et il faut reconnaitre que 1, description du fait existant est exacte : seulement ae fai, : )it-il durer? D'un autre côté, certains ·urnes, frappés non plus du (:Ôté économique, mais du c, politique des institutions .humaines, or1t cru qu'il st: ,lÎt pour arrirer à la mvdit.ication des faits sociaux d·c, .!1odifier les lois. De là, la pensée de s'emparer ùu } ·;voir législatif; l1e là, la ' 11oursuite du droit politique :e lù. l'opinion r~puhlicaine en face de l'opi_nion consen ee et monarchique. :Ma:s les lois ne peu\'ent re être que la consécration des faits ou des tendances, et ,c1n la créatio11de ces faits ou te11da1Jccs'.:Fut-on Moïse (un dictateur qui s·y entendait, je crois). on ne parviendrait pas à donner des lois nouvelles si l'on ne créait en même temps des faits nouveaux. C'est la création de ces faits nouveaux que demande le Socialisme; faits sociaux et faits politiques tout ensemble. Car. ::-i quelq11Cs-uns ont eu le tort de ret0111JJer seulement la guestion. aux politiques qui disaient : Pours-c.ivons l'égalité sociale au moyen ù::: l'é6alit~ politique. Répond 111t: l)oursuivons l'égalité 11oiitique au moyen de l'.:galité .sociale ; Il n'cll est pas ainsi du plus grand 11ombred~s socialistes, et il est vrai de dire que le Socialisme est en même temps républicain, et qu'il l'a bien montré. Il est , vrai de dire enfin , que la solution consiste à ne plus opposer !'"égalité sociale et l'~galité politique l'une ~ l'autre, nfois it les pours11ivre ensemble et l'une par l'autre, en donnant la premiè·rc JlOur base à la seconde. En pareille matière, 4ui n'a pas tout n'a rien. Car: les libertés publiques n'ont aucun fonùement tant qu'e1lès 11e reposent pas bUr la liberté réelle, physique, morale et iutellectuelle de l'individu. Ne parlons plus d'égalitè poli tique et ne.:suffrage unin•rsel entre riches et misérable::-! où sont les hommes libres, vous dirai-je? entre ces deux castes, la bourgeoisie esclave de sa propriété et de sou orgneil satisfait, et le-prolétariat esclave de sa misère et de ses besoins inassouvis, combien sommesnous qui pouvons nous dire hommes libres ? combien sommes~nous qui soyons prêts à jeter par-dessw, bord tous les biens de la vie, séjour de la patrie, joies de la famille et de l'amour, fon1:tions, fortune, satisfactions du luxe et ,les goûts artistiques, tout, plutôt que de sacrifier cette' liberté morale sans laquelle nul ne mérite le nom __ t:l,'!z.omme? Il y a bien peu d'hommes dans l'hurrunité. Mais enfin , il y en a assez pour montier au peuple où il faut frapper. L'histoire des castes privilégiées elle-même nous indique tht reste parfaiteme11t et le but à atteindre et les moyens à employer pour cela. • Le but, c'E.st de réaliser pour tous l'égalité sociale telle que la possèdent entre eux les membres des castes c!omi11antes. Les moyens s011t de briser les barrières qui tiennent le peuple à la porte des milieux sociaux qui ont nom famille, cité, p:·opriété en y' pénétrant de vive force, et en abolissant les priviléges civils, économiques et politiques de la même manière que la bourgeoisie abolit autrefois lés priviléges féodaux. . Mais vouloir conquérir les libertés publiques en laissant it la caste privilègiée tous les droits de propriété, dont la privation rend le prolétaire esclave du riche! Non, ~on. C'est assez jouer aux révolutions. Révolutien pour .de bon, ou rien. "Il n'y a rien de nouveau sous le soleil," répètent avec satisfaction les ignorants et les fourbes qui accusent le Socialisme d'être un habit d'Arlequin, dont les morceaux ont été pris à la hotte aux chiffons de l'antiquité. Non, il n'y a rien de nouveau dans ce sens que h véTité, la justice, le bien, le beau ne sont pas inventés tl'aujimrd'hui. Nons ne nous donnons pas pour des Messies, et nous accordons volontiers que nou:a: n'avons rien inventé du tout. Mais ce qu'il y a de nouveau, c'est quc:- nous voulons que le proverbe, le soleil luit pour tous, devienae une vérité ; et que, sous le soleil, la justice luise pour tous et pour toutes. Ce que nous voulons, c'est qu'on jouisse dans l'humanité, sans acception de couleur, de race, de sexP., de la liberté et de l'égalité dont on a joui -dans la c_asteprivilégiée dès la plus haute antiquité. Oui : la justice, la liberté et l'égalité ont été connues -et pratiquées dans le monde, mais connues et pratiquées --dans la caste au bénéfice de laquelle le reste était opprimé. Pour le ~rec, la justice existait entre Grecs; pour le Romain, entre Romains, et selon la caste it laquelle chacun appartenait, (aujourd'hui elle existe entre riches). En outre, les sociétés ,a,ntiques reposaient sur un , monde d'esclaves pour lequel la justice n'existait ras. Et •<:'est grâce à ce monde d' e~cla,ves,qu~i lea hommes illns.- (t:es, Orph~e, Pythagore, S<tcrate, Platon etc., ont pu cullttv..ir,ies ~c1e12ceset les arts, et nous transmettre leurs imm.~Ues· .~couv-ertes -~~\_le œ.~n~e d~, bi_eu.ét-du 'eeau. • . ~ L'IIOMllE. Mais, ne l'oublions pas, ces découvertes, fleurs éternelles de la civilisation, ont eu leurs racines dans le fumier humain de l'esclavage ; et le progrès ac_compli11'est pas que l'humanité puisse ou non produire des hommes supérieurs indi viduellcment à ce~.grm.uls hommes qai ont eu euxmêmes d'aussi éminents ancêtres dans l'antiquité la plus reculée, mais que, en étendant à toits les bienfaits cle leurs découvertes, ou ait fait que le plus simp]e des hommes puisse avoir une notio11de la justice supérieure à celle qu'avait Platon lui mème, tout divin qu'il fùt. C'est ce caractère d'universalité qu'a revêtu la notion de justice qµi différencie le plus profondément les temps modernes des temps anciens. Cela, quoiqu·on en puisse dire, est très 11ou \·eau puisque cela ne <late que ùe la Révolution française. Et ce qni u'est pas moins 11ouveau, c'est que, sûrs de la justice de notre cause et de son triomphe, nous ne nous <lounons cependant, pas plus que nos pères, ni pour Messies, ni ponr papes, 11ipour aucune de ces espèces qui prétendent ~·entretenir avec Dieu en audience particulière, et nous r11pporter les secrets de la pensée éternelle. Pour se conformer de plns ()ll plut-:à la notion moderne de la justice universelle, le:-: mili.eux hnmains, famille, propriété, patrie, subissent deux sortes de mouvements : les mouYements révolutionnaires qui étendent ces milieux en y faisant erttrer toujours de nouvelles ma3scs d'hommes, et les mouvemeuts évolutionnaires, sije puis dire, qui modifient ces milieux eux-mêmes dans leur nature intime en vertu des sentiments et clc:s idées de la génération nouvelle. Exemple : par la révolution de 89, la bourgeoisie conquérait tous les droits de famille, et en même temps, ffodiflait la famille en instituant l'égalité des enfants entr' eux, et en tempérant l'antori té 11atern'elle. Ainsi, dans ce gr:rnd mou\'emeut, le milieu familial se modifiait selon les règles nou\·elks d,, justice, en même temps qu'il s'étendait pour faire place à la bourgeoisie. Serait-il vrai de dire ccpenc1ant <1 ue la Rérnlution a détruit la famille? Alors il serait- nai de dire aussi que le Socialisme veut la détruire; car, outrè qu'il veut que les droits de famille soient des réalités pour tous, il Yeut encore modifier la famille elle-mf-me selon les tendauces et les besoins de justice nouveaux. Ainsi, tle la propriété et de tom, les droits civils et politiques. Mais pour modifier les milieux humains, il faut e!1être maître ; et l'histoire nous montre que les castes clomi-. ilantes ne cèdent jamais qu'à la force. Cela est triste ; n_1aiscèla est certain, et prouvé par toutes les expériences. Il y a dans la richesse, dans le pouvoir, un vertige qui éblouit· 1es gens et leur fait croire que tous ces biens n'existeraient plus pour eux-mêmes s'ils existaient pour tous. Que faire donc '? faire comme a fait la bourgeoisie : rire des accus:1tions et des iujmes par lesquelles on no\Jlt impute de vouloir tout détruire ; ne voir dans ces fantômes de terreur .agités devant nos yeux, Çl!ledes créations fantastiques semblables aux mannequins destinés à effrayer les oiseau~ , et en faire 1i1 ière à la première occasion, comme les bourgeois en ont fait litière autrefois. Sans doute, s'ils avaient beaucoup de science ou un peu de foi, les bourgeois pourraient comprendre l'identité au fond de l'intérêt privé et de l'intérêt général, et conjurer un avenir plein de menaces. Mais que àis-je : 'Ils deviendraient donc socialistes? à tout prendre cela vaudrait peut-être antant pour eux. Car si Juin 48 a pu apprendre aux prolétaires qu'il n'y a pas de souveraineté, véritable pour qui n'a pas le droit social, Décembre 51 a pu apprendre aux bourgeois qu'il 11'ya de liberté assurée à personne là où il n'y a pas liberté et égalité pour tous. La leçon a été complète. Profitera-t-elle ? Pour moi, je n'ai pas la prétention d'apprendre à la bourgeoisie comment on conquiert la liberté ; si elle l'a 011blié, qu'elle relise sa propre histoire. Ce que je veux, c'est montrer au peuple où est la véritable souveraineté, et comment on peut l'acquérir. Ce n'est :eas ma faute si je n'ai encore rien de mieux à lui offrir que l'.exemple de la bourgeoisie. Croyez-vous que pour être gouvernés par un roi héréditaire, une Chambre des Pairs et une Chambre des Députés, au li(:;ud'être gouvernés par une seule assemblée , élue par eux, les 200,000 censitaires de Louis Philippe en fussent moins le véritable souverain de la France t Le roi, tout roi héréditaire qu'il fût, était leur humble serviteur, la pairie était le sabot laissé \ la machine pour n'aller pas trop vite : la députation était la bourgeoisie elle-même représentée, selQn sou cœur, par les plus cupides et les plus orgueilleux. Les 200,000 pouvaient en toute sureté déléguer à ces pouvoirs l'exercice de leur souveraineté. Leur souveraineté inaliénable n'était pas dans cette mécanique, elle était dans leur richesse, dans toutes ces forces vives qu'ils possédaient, et que ni roi, ni ministres, ni pairs ne pouvaient leur enlever"( J ). Mais ils s'étaient fait caste dans la nation. Ils étaient trop souverains, trop maîtres. Ils' étaient tellement repus de toutes choses qu'en face du patibulaire prolétariat que la disette de 45 venait de décimer, ils ne purent s'empêcher de crier leur joie et de se déclarer satisfaits. Un si grand et si injuste bonheur ne pouvait durer. Tout le mond.e sait comment, à propos d'une question de ( 1) Pour plus ample dém.onsh;-ition,voir l'admirable line de Pi~rre Leroux, iAtitulé : Plo«tocratie, aprèli la lecture duquel il ..n'y a plus de do~ possible.· . • . réforme électorale, il ne s'agissait pourtant que d'ouvrir leur salon à quelqnes-uus, ils s'exposèrent à voir tout le monde entrer chez eux. Tout le monde, même Bonaparte. Celui-là à su y rester. Le peuple, lui, alla monter la garde à la porte, et comme il avait .mis trois mois de misères à passer, sur le pavé, an service de la République, les curés vinrent lui bénir ses arbres <le liberté pour l'amust>r, en attendant juin. Tout cela est-il assez vrai? Et le peuple comprendrat-il enfin que ce n'est pas assez de forcer la porte et d'entrer ; qu'il faut y rester, dans la famille, la propriété, le gouvernement? Pour moi, je crois qu'il n'y a. que cela à faire pour ne pas être dupe toujours. Il ne faut cependant rien négliger. Il faut donner à la question de forme du gouYernement, à la quqstion politique, l'attention qu'elle mérite. La forme nécessaire d'une société égalitaire, c'est la République. Mais il ne faut pas perdre de vue la question souveraine, la vraie question, la q_uestion sociale. Il faut que tout le monde eutre clans la familir, dans la propriété, dans la cité; et pour cela, il faut modifier ces milieux de manière qu'ils puissent satisfaire aux besoinset aux droits de tous. Ensuite le peuple pourra, à son choix et sans danger 1>our sa souver :ineté inaliénable ùe fai_t,soit garder l'exercice de cette souveraineté et voter les l_ois dan_s ses. comices, soit, ce qui serait _pe11t-être le mieux, faire lm-même tout ce qu'il pourra faire facilement et bien, confiant le reste à des maudatnires toujours responsables et révocables. Alors, la vraie République pourra exister, parte que les individus seront libres et égaux ~n fait comme en rlroit; alors les libertés publiques seront umttaquables, parce qu'elles seront incarnées dans la liberté physique, mor:i.le et intellectuelle de chacun; alors, le suffrage sera quelque chose, parce qu ';! sera l'expression de consciences libres; alors le droit politique sera une vérité, parce qu'il sera Ja manifestation ne volontés humaines, co11sciencieuses. Jusque là, la République sera une illusion. Ce n'est pas le snffrage u11iversel qui fait des ltommes libres : c'est la liberté qui fait des hommes dignes du droit de suffrage et capaliles de s·en servir. .Alfred T.u AlŒIER. SCIENCE POPULAIRE. PHILOLOGIE. L' Anglais est assez volontiers philologue : il se lance plus ardem1~ent q~e nous daus les spéculations qu'embrasse la pl11losopl11edu langage, La logique britannique, étranglée par les anomalies du spelling-book le ba be • . ' ' ' in, bo, bu national, cherche son équilibre dans l'étude des langues dont l'anglais moderne est dérivé. Il faut nécessairement qu'il demande au latin, au français, à l'allemand et au danois la généalogie de ses mots et la raison plausible de leur prononciation. Cette étude conduit naturellement à faire des voyelles continentales, une abstraction dam laquelle on ne peut établir la filiation cherchée. Cette habitude de donner aux voyelles un rôle tout secondaire aplanit singulièrement les difficultés de la linguistique comparée, car elle réduit les mots à leur plus ~mple expression, en exposant à la fois tous les os du squelette aux regards de l'anatomiste. Il ~•y a d'aill~urs, d~ns cette dissection, :rien d'exagéré ou qui répugne a la 1':uson; car si on examine, en dehors des conventions académiques, les divers dialectes parlés dans un territoire de quelque étendue, tel que la France, par exemple, on reconnaîtra que la prononciation des voyelles y est parfaitement arbitraire et varie souvent d'un. village à l'autre. Tout Français sorti de l'enceinte de son v_illagen_atala _été fo~pé de ce fait qui n'est pas l'except10n, mais la regle normale, universelle . Maintenant cette base une fois posée, on peut se demander si les 2,000 langues parlées sur le globe terrestre ont un type commun, ou si elles sont, de leur nature diverses comme les races humaines. L'examen de cett; question, qui se lie si étroitement à la théorie de la diversité des races, vient confirmer irrésistiblement cette théorie en se heurtant comme elle à un préjugé populaire admis comme article de foi. Parmi les hypothèses tantôt ingénieuses et tantôt extravagantes qu'on a laborieusement échafaudées sur la communauté d'origine de toutes les langues, il n'en est guère de plu~ hardies et de pl,us intéressantes, peut-être, que celles qm ont été soulevées par les philologues celtes de notre siècle, et entr'autres par Maçlean, auteur d'une histoire de la langue celtique, publiée à Londres en 1840. Pour lui toutes les langues dérivent du celte, tel qu'il s'est conservé jusqu'à nos,jours en Ecosse, dans le pays de Galles, et en France, dans la péninsule armoricaine. Les dialectes appelés celtique, enfique, copte, aramique, • punique ne forment qu'une seule et même langue sous des noms divers ; bien plus, toutes les langues actuellement parlée~ sur 1: globe terrestre sont des dérivations pltts ou moms éloignées de cette source unique, descendue en droite ligne de la bouche àu premier hf>mme et restée pure aux extrémités les ·plus reculées du vieux monde. Il résulte clairement de la lecture du travail de.]{. Mt clean, que les études phij.ologi411er.kde: C'&t,aufeur• ont été • l • • • • ' •
trop incomplètes pour le mettre à. même de porter un jugement éclairé sur l'histoire de la langue celtique, comparée aux dialectes orient~x. Mais de sa tn1éorie tout incomplète qu'elle est et surchargée d'hypothès~s fausses ou trop légèrement hazardées, il n'en ressort pas moins un grand nombre de données sérieuses et que la science peut utiliser. L'érudit celte, différant en cela du docte-ir Knox, qui n'en dit pas m1 mot, accepte les traditions religieuses des jtüfs, et il essaie de ramener toutes les spéculations au texte des livres de Moïse. Cependant, 1 en si qualité de philologue conscier,cieux, il se permet de rnctifier assez carrément les erreurs de copiste et de traducteur qu'il rencontre en chemin, quand ces erreurs viennent se mettre en travers de son utopie. Ainsi, pour faire remonter l'usage ùu celte bien ~tvant la construction de la tour de Babel, il établit fort bien que ce ne fut pas le langage qui fut confondu parmi les ouvriers employées à l'édification de cet édifice, mais bien la foi, la croyance religiense ! La Genèse, dit-il, exprime textuellement (chap. XI) que : " tout le pays n'avait qu'une langue (DBRIM} et une mème croyance (8EPT. )" Or, dans les versets suivants qu'est-ce qui se trouve confondu? Est-ce Lt bnJue et la croyance (DB RIM et SEPT)? Non! C'est !a croyance seule (SEPT)! 11 est vrni que les disputes et les controverses religienses auqnelles ce passage fait ,illusion impliquent p:tr elles-mêmes mw certaine.confusion de b langHe; comme nous pouvons nous en convaincre de 1tos jours quand nous voyon.; des adversaires·irréconciliable:; se servir de la laugue française, la plus précise <ietoutes, dans ses termes, vour invoquer l'ordre, la liberté, l'honneur, le pa~riotisme, etc., ou pour ..,. se flétrir réciproquement des nom:; 1lr h • "X, de traitres, deparjures, etc., en se plaçant à db ;vl "" dr \·11ediamétralement opposés. Mais les considér:ttions ile cet ordre :1c préoccupent aucunement notre philologue celte : il lui suffit d'avoir rétabli le texte de la Genèse pour faire remonter le ga.5liqut?bien nu-delà. de la tour de Babel. Maintenant, dit-if, qui pourrait rérnquer en doute que Gomer ait parlé celte, et si Gomer pourquoi pas Japhet, son père, et si Japhet pourquoi pas Noé, Math11salcrnet Adam lui-même? Qui.nd ull raisonnement a pri'> sa c0nrse dans une tête bas-bretonne ou wrlsche, ce qui est tout un, rien ne pe1:t plus l'arrêter; aussi le celle se trouve-t-il porté du coup à la Création du Moude suivant les traditions de la Genèse elle-même. Ce n'est pas tont : les tra,litions paycnncs ne sont pas à dédaigner non plu'- quand il s'agit de la généalogie d'une langue q_ui n'aspire à rien moins qu'à détrôner le 1 zend, le sanscrit, le chaldéen, lG chinois, etc. A11ssi, notre philologue écosssais s'empres~P.-t-iJ. de nous foLlrnir un document curieux emprunté à l'antiquité payenne et derrière lequel il se retranche pour défendre sa théorie. On sait que le palais Farnèse, it Rome, possède une statue antique cl'Atlas portant le ciel sur ses épaules. Le ciel est figuré par nn globe céleste sur :iequel sont dessinés les constellations et les signes du zodiaque à la manière des Egyptiens. Maintenant, dit M. Maclean, riue l'ot\ montre ce globe nu la gravure qui le représente au premier paysan celte venu , qnelqu'illétré qu'il soit, et il nommera sans hésiter les consteliati(lns et les signes du nom même quc. leur -donnèrent les anciens il y a 30 à 40 siècles. Cette assertion, tout étrange qu'elle paraisse, si:mble établie d'une manière irr(H\ltable, au moins quant à la majeure partie des signes et des constellations. L'affinité du celte et du sanscrit est clepuis longtemps établie ; mais cela ne suffit pas pour expliquer comment les Gaëls d'Ecosse ont conservé daus leurs montagnes les noms qui désignaient précisément l'homme, le chien, le taureau, la balance, le persée, etc., du zodiaque égyptien ; tandis que le reste de la langue n'a que des rapports éloignés 11.vecles dialectes orientaux. Hudclleston, dans sa préface à !'Histoire des Druides, par Toland, écrite à la fiu dn 17c siècle, affirme que la langue celtique est-un dialecte des langues primitives de I' Asie, et que les Druides out conservé jusqu'à l'établissement du Christianisme les traditions de l'Inde et le langage que leurs pères avaient apport~s du l,ercea11 de l'humanité. La filiation de la croyance et sa tran~ission de peupl,: à peuple est plus facile à ,suivre que celle de la langue, mais c'est retomber dans l'erreur des traducteurs de la Genèse què de les confondre l'une et l'av.tre. Nons voyons encore de nos jours les idées religieuses passer assez facilement d'une nation à une autre. nation taudis que les langues ont un caractère à peu près 111tochtoue, et ue franchissent que très lentement et avec beaucoup de diffi8ultés les frontières ethnologiques qui _séparent les races et les nationalités. Si la religion tle l'Inde a pu se transmettre assgz rapidement aux Druides, rien ne porte à croire que le sanscrit ait suivi simultanément la même marche. En effet, il est prouvé que les mythes religieux de la Gaule antique ont une affinité très grande avec ceux de la péninsule indienne, il ne l'est pas moins que le celte-et le sanscrit n'ont qu'une parenté fort éloignée. Cependant, notre philologue écossais ayant fait remonter le celte jusqu'a'el jou~ de_la Création, il ne lui restait plus qu'à établir comment et pourquoi le père de3 1iemmes avait parlé celte plutôt que toute autre langÛe. Comme il admettait complètement la tradition mosaïque, no~reérudit celte pouvait aisément. se tirer d'affaire, en attribuantl'origine·d.e la. langue à une, révélation..s:pon.. t.anée; mais il a préfété chercher honnêteme1it, par quel . ,travail,Ad.am panintâ ·se former une lan~e uécesaire L'KOMll E. à l'expressiJll de ses besoins, de se:, désin et de ses sentiments. Il n'imite donc pas le roman naïvement absurde que Buffon met da11sla bouche de l'homme sortant des mains du créateur; mais, suivant pas à pas la formation de la première langue, il en trouve les élémens dans l'imitation des sons produits naturellement par les animaux, les plantes et les objets inanimés. Lorsqué Ad'.lm, disons l 'hoinme, pour traduire en français le mot oriental, voulut nommer le bœuf par axcmple, il se contenta d'imiter la note Je cet herbivore : il l'appela Bos, mot q:ti se retrouve en celte comme en sanscrit, non seulement clan,; sa si_~nitic:1.tionsimple, mais comme racine d'une gra11de quantité de composés ; il nomma le cheval Prus!t, mot que les Celtes ont conservé pur, et dont les Grecs ont fait Perses, Persée, Pyrrhus, Poros etc. ; le lion fut appelé Llho, Leo ; le grand chien Cou, le petit Ava_q,Ang; le serpent fut désigné par son sifflement S·rp, de là Scrapis, Seraphin; une poule fut appelée Cern (celte) Kerk (arabe) ; le co,1 Ga lac li, Galel. Gallus ; Li colombe Gourgourg, etc., etc. Si au l~eu d'appliquer cette théorie à un seul homme, comme il l'a fait, M:. Maclcan, l'eut étendu ù l'humanité tout entière, au véritable Adam des livres sacrés de l'antiquité, il eût élé éviùemrnent sur la trace de la vérité. Ce que des traducteurs vulgaires concentre:1t dans un coin imperceptible de l'Asie s'est pass~ simultanément ou successivement sur une vaste étendue du globe terrestre. Toute langue primiti\'e ne fut et ne put être qu'un assemblage ingénieux 'd'onomatopées, c'est-à-clire d'imitations des sons naturels. Tous les points de co11tact si frappans que l'on rem:lrque entre des irliômes d'ailleurs complètement diff~rents et p:irlés à des distances énormes l'un de l'autre, doivent être cherchés dans l'onomatopée, quand il u·y a entre les peuples composé-- aucun fait, aucune hypothèse plausible de rapprochement. Ad·un a parlé celte, chaldéen, sanscrit, copte, chinois et mi-Heautres dialectes à la foi:--; car l'onomatop0e est humaine et !l'admet ni races ni nation:ilités. J.-PH. BERJ!lAU. ··---... --- ------------------ VARIÉTÉS. :MADAME D ffi ST A EL. Le génie de madame de Staël a été successivement dominé par tleux maitres et deux idées, jusqu'en 89 par Rousseau, et, depuis, par Montesquieu. Elle avait vingt-trois ans en 89 .. Elle exerçait sur Necker, son•père, qu'elle aimJit éprrdûment et qu'elle gouvernait pat l'enthousiasme, une toute-puissante action. Jamais, sam., son ardente fille, le banquier genévois rie se fût avancé si loin dans la voie révolutionnaire. Elle était alors pleine d'élan, rle confiance; elle croyait fermement au, bon sPns du genre humaiu. Elle n'était pas encore influencée, amoindrie, par les amants médiocres qui depuis l'ont entourée. Madame de Stat!l fut toujours gouvernée par l'arnoar. Celui qu'elle avait pour son père exigeait que Neckrr 1':ît le premier des hommes ; et, en réalité, un moment, il s'éleva très haut par la foi. Sous l'inspiration de sa fille, nous n'en faisons aucun doute, il se lariça dans l'expérience hardie du suffrage universel, mesure hasardeuse dans un grand empire, et chez un peuple si peu avancé ! mesure toute contraire à son caractère, trèspeu conforme aux doctrines qu'il exposa avant et depilis. Le père et la fille, bientôt effrayés de leur audace, ne tardèrent pas à reculer. Et maJame Je Staël, entourée àe Feuillants, d'anglomanes, admiratrice de l'Angleterre, qu'elle ne connaissait point du tout, devint et resta la personne brillante, éloquente, et pourtant, au total, mé- ~iocre, si l'on ose dire, qui a tant occupé la renommée. Pour uous, nons n'hésitons pas à l'affirmer, sa grande originalité est dans sa première é})Oque, sa gloire est dans so11amour pour son père, dans l'audace qu'elle lui donna. --- Sa médiocrité fut celle de ses spirituels amants, les Narbonne, les Benjamin Constant, etc., qui, dans son salon, dominés par elle, n'en réagirent pas moins sur elle dans l'intimité. Reprenons, dès les commencements, le père et la fille. M. Necker, banquier genévois, avait épousé une demoiselle suisse, jusque-là gouvernante, dont le seul défaut fut l'absolue perfection. - La jeune N eckcr était accablée de sa mère, dont la roideblr contrastait avec sa nature facile, expansive et mobile. Son père, qui la consolait, l'admirait, devint l'objet de son adoration. On conte que Necker ayant souvent loué le vieux Gibbon, la jeune fille voulait l'épouser. Cette enfant, déjà confidente et presque femme de son père, et1 prit les défauts pêlemêle et les qualités, l'éloqueuce, l'enflure, la sensibilité, le pathos. Quand Necker publia son fameux Compterendu, si diversement jugé, on lui en montra un jour une éloquente apologie, tGute enthousiaste; le cœur y débordait tellement, que le père ne put s'y tromper; il reconnut sa fille. Elle avait alors seize ans. EÙe aimait son père comme homme,l'admirait comme écrivain, le vénérait CQmmt id~al du citoyen, dn philoso- _phe, dn sage, de l'homme «l'Etat. Elle ne tolérait personne qui ne. tint Necker pour Dieu : folie vertueuse, naïve, ]_)lustouchante encore que ridicule. Quand Necker, au jour de SOR triomphe, rentra dans Paris e parut nu balcon. de l'Hôtel-de-Ville, entre sa :f:'emmc et sa fiUe, celle-ci succomba à la plénitude du srntiment et s'évanouit de bonheur. Elle avait de grands besoins <le cœur, en proportion <le son t~~ent. Après la fuite de son père et la prrtc de ses prem1eres espérances, retombée de Rousseau à Montesquieu, aux prn<lentes théorie-s constitutionnelles, elle restait rom~uesqne en amour ; elle aurait Youlu aimer un héros. So11époux, l'honnête et froid M. de Staël, amkssa,leur de Suède, n'avait rie11 qui répondit i':. son idfal. Ne tronva'.1t point de héros à aimer, elle compta sur le souffle puissant, chalcareux, qui. était en elle, et elle entreprit d'en faire un. Elle _trouva un joli homme, roué, brave, spirituel, 1\-I. de l\arbo:1ne. Qu'il y e:lt p2U ou hcaucoup d'étoffe, elle crut qu'elle suffirait, étant doublée de son cœur. E'.le l'aimait sur~out pour les dons héro:ques qu'elle \'OUla1t mettre en lm. Elle l'aimait, il faut le: tlirL' aus:;i (car elle était une femme), pour son audace sa fatuité. Il était fort mal avec h cour, mal anc bien des salons. C'était vraim~nt nu grand seigneur, d'flégance et de bonne grâce, mais mal vu des siens, <l'une consistance équivoque. Ce qui piquait beaucoup les femmes. c'est qu'on se disait à l'oreille qu'il était le fruit d'u11 iucc~te de Louis XV avec sil fille. L:t chose n'était pas invraisemblahle. Lorsque le parti jésuite fit chasser Voltaire et les ministres Yoltairiens (le& d' Argensou, Machault encore qui parlait trop <les h:en.; ùn clergé), il fallait trouver un moyen d'annuler la Porr.padour, protectrice de ces novateurs. Uue fille du roi, vive et ardente, Polonaise comme sa mère, ~e dé,:oua, :i.utrc Judith, ~t l'œuvre héroïque, sanctifiée par le but. Elle ét,:it extrnordmairemcnt violente rt passionnée, folle cle rnu-iq_ue où la dirigea. t ~c peu scrup 11leux BeaT1rnrcLtis. Elle s'nnp:m1 à~ sou pere, et le gou0,erna qt.elque tcn,p~, au nez cle la Pompadour. Il en &erait résulté, selou h tratfüion, ce jol~ homme, sriritcel, 1111 peu effron~c~,_qui apporta C.ll mussant une ::umablc scélératesse ù troubler toutes les fomme:s. ~ Madame de Staël avait une chose liic.:ncrueHe pour une femme; c'est qu'elle n'était pas belle. Elle arnit les traits gros, et le nez surtout. Elle avait la taille assez forte, la peau d'une qualité médiocrement attitirnte. Sc.s gestes étaient plutôt éuergiquees que gracieux; debout, les mai ris derrière ie dos, devaut une cheminée, elle dominait un salon, d't'.ne attitude Yirile, d'une parole pui_ssante, qui contrastait fort avec le ton de son sexe, et parfois aurait fait douter un peu qu'elle fût un femme. Avec tout cela, elle n'arnit que vingt-cinq ans, elle avait de très beaux bras, un beau cou à ia Junon, tle magnifiques cheveux noirs qui, tombant en grosses boucles, donn,üent grantl effet au buste, et même relativement faisaient paraitre les traits p1us délicats, moins hommasses. Mais cc qui h parait le plus, ce qui faisait tout ouhlic.:r, c'était ses yeux, des yeux uniques, noir.s et inondés de flammes, rayonnants de génie, de bonté et de toutes les passions. 8011 regard était un monùe. On y li~ait qu'elle était bonne et généreuse entre toutes. Il n'y aYait pas un ennemi qui pût l'entendre uu moment :;ans dire en sortant, ma],rré lui : " Oh ! la bonne, la noble, l'excellente femme ! " b Retirons le mot de génie, ponrtant; réserrnns ce mot sacré. M;idame de Staêl avait, en réalité, un grand, un immense talent, et dont la source était au cœur. La naïveté profoHdc, et la grande invention, ées deux traits saillants du génie, ne se trouvèrent jamais chez elle. Elle ap1>orta, en 11aissant, un désaccord primitif d'élêments qui n'allait pas jusqu'au baroque, comme chez Necker, son père, mais qui neutralisa une bonne parti~ de ses forces, l'empêcha de s'élever et la retint ùans l'emphase. Ces Necker étaient des Allemands établis en Suisse. C'étaient' des bourgeois enrichis. Allemande, Suisse et bourgeoise, madame de Staël avait quelque chose, non pas lourd, mais fort, mais épais, peu délicat. D'elle à Jean-Jacques, son maître, c'est la différence du fer à l'acier. Justement parce qu'elle restait bourgeoise, malgré son talent, sa fortune, son noble entourage, madame de Staël arnit la faiblesse d'adorer les grands seigneurs. Elle ne donnait pas l'essor complet à son bon et excellent cœur, qui l'aurait mise entièrement du côté du peuple. Ses jugements,• ses opinions, tenaient fort à ce travers. En tout, elle avait du faux. Elle admirait, entre tous, le peuple qu'elle croyait éminemment aristocratique, l'Angleterre,· révé ant la noblesse anglaise, ignoraut qu'elle est très récent e, sachant mal cett 1 histoire dont elle parlait sans cesse ne soupçonnant nullement le mécanisme par lequel l'Angleterre, puisant incessamment d'en bas, fait toujours de la noblesse. Nul peuple ne sait mieux faire du vieux. Il ne fallait pas moins que le grand rêveur, le grand fascinateur ~u monde, l'amour, pour faite accroire :\ cette femme passionnée qu'on. pouvait mettre le jeune officier, le roné sans consistance, créature brillante et légèrJ), à la tête d'un si grand mouvement. La gigantes11ue épée de la Révolution eftt passé, comme gage d'amour, d'une femme à un jeune fat! Cela était déjà assez ridicule, Ce,qui •l'était encore plus, c'est qae eette chose hasar_dée, elle pré- ' tendait la faire dans les limites prudentes. d'une politique bàtarde, d'une liberté qtt~i-:anglai.se, ..d'_uue associ;1tlo• aveo les Feuillants, un par.ti fi.Ri, avec Lafayette, à pett
'Près fini; de sorte que la folie n'avait pas même ce qui 1ait réussir la folie parfois, d'être hardiment folle. Robespierre et les Jacobins supposaient gratuitement que Narbonnc et madame <le Staël étaient étroitement liés avec Brissot et la Gironde, et que les uns et les autres s'entenclaieut avec la cour pour précipiter la France dans b. guerre, pour amener, par la guerre, la contre-révolution. Tout celn était un roman. Cc qui est prouvé aujourd'hul, c'est qn'au contraire la Gironde détt-stait ma<lame de Staël, c'est que la cour haïssait Narbonne et frémis- ' sait de ce projet aventureux ile la guerre où on voulait la lancer ; elle pensait avec raison que, le lendemain, au premier échec, accusée de trahison, elle allait se trou VEr dans un péril épouvantable, que Narbonne et Lafayette ne tiendraient pas un moment, que la Giron<leleur arracherait l'épée, à peine tirée, pour la tourner contre le roi. "Voyez-vous, disait Robespierre, que le plan de cette guerre perfide, par laquelle 011 veut nous livrer aux rois de l'Euroµe, sort justement ile l'ambassade de Sèurle 'e " C'était supposer que madame de Staël était véritablement la femme ¾ son mari, qu'elle agissait pour M. de Staël et d'après les instru.cil_onsde sa cour ; supposition ridicule, quand on la voyait si publiquement éperdue dramour pour Narbonne, impatiente de l'illustrer. La pauvre Corinne, hélas! avait vingt-cinq ans, elle était fort imprudente, passionnée, généreuse, à. cent lieues de toute idée d'une trahison politique. Ceux qui savent la nature, et l'âge, et la passion, mieux que ne les savait le trop subtil logicien, comprendront parfaitement cette chose, fâcheuse, à coup stir, immorale, mais enfin réelle: elle agissait pour son amant, nullement pour son mari. Elle avait hâte d'illustrer le 1iremier dans la croisade révolutionnaire, et s'inquiétait médiocrement si les coups ne tomberaient pas sur l'auguste maitre de l'ambassadeur de Sùède. Le 11 jam·ier, Narbonne, ayant, dans un voyage rapide , parcouru les frontières , vint rendre compte à .l'Assemblée. V rai compte de courtisan. Soit pr{>cipitation, soit ignorance, il fit un tableau splendide de notre situation roili~aire, donna des chiffres énormes de troupes, des exagérations de toute espèce, qui, plus tard, furent pulvérisées par un mémoire de Dumouriez. La chute de M. de Narbonne renversé par les Girondins rendit tout à, coup madame de Staël zélée royaliste. Elle rédigea un plan d'évasion pour la famille royale. Mais elle voulait que Narbou11e, son héros, en eût l'honneur. La cour ne crut pas pouvoir se fier à des mains si légères. Réfugiée en Suisse pendant la Terreur; après Thermidor partisan aveugle de la réaction , elle change brusquement en 96, appuie le Directoire et participe indirectement au coup d'Etat qui sau\'a. la République. . Bonaparte la haïssait, croyant qu'elle avait aidé Neakcr dans ses derniers ouvrages, fort contraires à sa politique. Il n'a pas trom·é de meilleur moyen de la dénigrer que de dire qu'elle lui a\·ait fait je ne sais quelle déclaration d'amour ; chose infiniment peu 11robablc à l'époque où elle était tonte livrée à Benjamin Constant, qu'elle lança dans l'opposition contre Bonaparte. On sait les persécutions ridicules du· maitre de l'Europe, l'exil de madanie de Staël, la saisie de son Allemagne, et le:; étranges propositions qu'on lui fit porter plusieur3 fois. Bona1)arte, co1,sul , lui avait offert <le lui rembourser deux millions, prêtés en 8!.) par M. Necker, et, plus tard, il lui fit demander d'écrire pour le roi de Rome. En 181 ::', il lui fallu fuir en Autriche. en Russie, en Sucde. La terre lui manquait lorsctu'elle écrivit ses Dix a,1s d'exil. JWe avait épousé, en 1810, un jeune officier, malade et blessé, M. de Rocca, plus jeune de vingt et un ans. Elle est morte en 1817. Au total, femme excellente, d'un bon cœur et_d'un grand talent, qui, peut-être. sans les salons, sans les amitiés médiocres, sans les misères du monde parleur, du m<mde scribe, eût eu du gériie. J, :MICHELET. EN VENTE A L'IMPRIMERIE UNIVERSELLE, .19, DORSET STREET, SAIN'.ti-HÉLIER (JERSEY) : Ou par commission à LONDRES, chez Erasmus ZMICHOWSKI, 58, Whittlebury Streèt, Euston Square. DIXANSDEPRii.ON AU MONT-SAINT-IIICHEij ET A LA CITADELLE DE DOULLENS, Par MARrrIN BERNARD, 1 volume grand in-18 Charpentier. Cet ouvrage sr troure at1ssi : A LONDRES, chez J EFFS, libraire-éditeur, Burlingtou Arcade; A BRUXELLES et à GENf~VE. LESBAGNES D'.AFRIQUE, HISTOIRE DE LA. TRANSPORTATION DE DÉCEMBRE, Par CHARLESRIBEYROLLES. l volu1Rein-8.-Prix : 2s. Gd. ET LE \TIEUX MONDE. l'AR ALEXANDRE HERTZEN. Prix : 6d. (60 centimes). BIOGRAPHIES BONAPARTISTES, J>ar Pn. BERJEAU. - Prix : 2s 6d. ------ - ------- HISTORY OF THE CRI~IES OF 'l'HE SECOND OF DEC°EMBER, By Y. SCHŒLCHER, Representatirn of the People. l rnlume in 8. - Prix : 5 sh. A PROPOS D'UNE POLÉMIQUE RÉCENTE, Par ALFREDTALANDIER, brochure in-12 (grand format.) Prix : 2d ½ (25 centimes). ' L:UD' POLSKI W EMIGRACYI. 1835-1846. 1 rnlnmc grand in-8., il deux: colonnes. -4'rix: IO sil. MYSLI SERDECZNE·, K. BALJNSKIEGO. . l volu~e in-8. - Prix : 2s 6d. NIEZABUDKI JERSEYSKIE , RocHA RUPNIEWSKIEGO. P,i:-c : lsh. --·- -- -------- - -------_i_._ -- - ---- PIENIA 'fUl,ACZE, L.UD. KORDECKIEGO. - Prix: lsh. ----- -- ----- ~---------- lJae _de~oiselle- anglaise, pa_rlant frau~a1s, désire se placer soit dani un magasin, soit dans un restaurant français ou anglais. • Adresse: E. B., 32, Granville Square, Clerkenwell, London. HOTEL DES VILLES DE FRANC!:, 38, Dean Street. - Soho square, LONDRES. TENU PAR M'ADA!\Œ MOREL. • Tahle d'Hôte à· ls. 6d. A SIX HEURE!it BU SOIR. Restaurant à la. carte et chambres meubl6es, à des prix.. très modér6s. - J oumaax français. E. A.LAVOINE, Proscrit franr;ais, ar.cien éfèt:e de la faeitlté de Paris, .Donne. des le~oos de. français, de latin, d"histoire, àe geograph1e, ~e littérature, etc. Il enst-igne aussi les êléme~ts des sciences mathématiques, php,iques et naturelles S adresser au professeur, 38, Roseville-Street. Ré_férences: chez MM. Welman, Ph. Asplet et docteur Darb1er. FULBERT MARTIN, av&cat fr:inçais, proscrit, donne des leçons de langue française et italienne, de littérature et de musique. Il donne également des leçonii et des consultations sur toutes les matières de la législation française. S'adresser au professeur, Roseville-strett, Anglesea Cottage. • Références : chez MM. Welmam1, P. Asplet et d(?cteur Barbier. JERS!-Y, UfPRIMERIE UNIVERSELLE, 19, DOltSCT STREM .. A BIANCHI proscrit politique vrir un cours cf Equitation à sou man.ège, sur b a le t~i~l: avantage d'unir l'élégance, la légerté et français, rédacteur Parade. __________ _____ la sohd1te. 1 9 en chef pendant GUT EL PRoscuT 00 2 DÉCEMBRE, _Les semelles so~t- ~xé_es,a~~c d~ laito!' _et, ne lrnit _ans du jo1:1rnalquotidien le Message,·~~ Nord, ttrofesseu•• tle eoupe !~•~sentaucune aspente nt a} 1 1 nt!!r1eur m _al :x- paraissmt à Lille (France), d 1 on!le à_d_om1c1le,~es Tailleur d' Habits.-29, Belmont Rgad, St.-Hélier, ter:e':lr: - On peut marcher a l eau sans nuire a la en plâtre, en cire!, en mastic et eu gélatine sur nature morte ou vivante. Il moule aussi les ornements, les statue6 et fomuit des épreuves à un prix modéré.-20, Denstreet, St.-Hélier. leçons de langue française, danthmet1que, d his- Jersey .. ____________ ___ 1 sohd1te cle la chaussure. toir<', de géographie, de littérature, etc. 1 ----------------- 11 se charge également cle toutes eorrespon1 LUD, K0RDECKI, EDOUARD BIFFI ' d.auces écritures commerciales et autres, et des. PROSCRITPOLITIQUEPOLONAIS, f mémoi~es dont on lui confie la rédaction. Donne à domicile des leçons de langue Allemaucle S'aclresser au professeur, 20, Don-!<treet, St.- et Latiue; il démontre aussi la Gymnastiqne. Hé1ier (Ile de Jersey). M. Lud. Kordecki désirerait trouver de l'emploi R.éJ'""enccs chez MM. ,vel..lman, .P. As-pl-et,comme.professe~rdans une pension.-61, Newma&:1 Geo. Vickery. Street, Oxford Street.-_L-O_n_d_r_cs_. __ __ _ 15, C0L0~BF.RlE STRECT,ST.-HÉLIE.R,JERSEY. PROSCRIT ITALIEN, Donne des leçons de hngue italienne. S'adresser, 20, Don Street, Saint-Hélier. F BONY PROPESSEURD't:QUITATION,an- G·UA"\T proscrit du 2 Décesnbre, faiseur I! cien élève de l'école de Saumur, .1 'de BOTTES sans couture, pour ALPHONSE a;'l'hom.eu.r de prévenir le public qu'il vient d'ou- hommes et po1.1rdames. - Ce geare de chaussure mouleur en plâtre, se charge de toutC:espèoe de moulage ~ t HOTELDEL'EUROPE DON STREET, No 11, TENUPARG.ROUSSEL, O. RoussEL a l'honneur de prévenir MM. les voyageurs qui vi,.mnent vi;iiter cette tle, soit pour agrément, soit pour affaires, aussi bien que les habitants de cette localité, au'ils trouveront d&11s so11 Hôtel, bonne table, bon~ vifls, et tous les soins . . . . ' ams1 que tous ren~e,gnements poss,~les. fir' Table ù'H6te à 10, 1 et 5 heu.res.-Repas à toute heure.- Il sert aussi en ville. AVIS IMPORTANT. spécimen ci-après. Les Avis et Annonces sont reçus à l'Office de !'Imprimerie Universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, S-Hélier, jusqu'à l'arrivée du courrier du ma1di. Toute correspondances doit être affranchie et contenir 11n bon, soH sur la poete anglaise, au nom de M. Zéno SwŒTOSLAWsu, soit sur \U1, des banquiers de Jersey iU 1 de Londres. Le prix dés Annonces est uniformément de six sous (trois pence) la_ligne, pour les trois sortes d.ecaractères courants employés dans ce journal. 1 Les lignes. en capitales et en· lettres de fantaisie, seront payées en proportion de la hauteur 4"'elle& occupertnt, :»ans l'intérêt du Commerce, de !'Industrie et de la Jdieoce, les Annonces de tous les pays seront acceptées 1 { la c@nditiond'être écrius en frai;içais, conformément au calculoosu, le plus ~tit tex.te. .
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==