.1.insi, pas une pierre ne s'élève, pas un germe n'éclot, pas une idée n'arrive, qui n'ait son patron, sori seigneur, . -ron marquis de Carabas, ou, pour mieux parler, sa providence: votre habile gouvernement s'efface partout, avec <Cburtoisie, pour laisser passer la main royale. Lui, qui ne fait rien d'ailleurs, et qui a le·. rare bon sens de ne --ll,oo.loirêtre ni le maçon, ni l'architecte, ni le banquier, <lÜ le cuisinier de soli peuple, comme cela se voit en d'autres contrées, il ne trnvaille qu'à mettre en relief, eu ~tmeur, en belle vue, les petites munificences du so11Verain, et chacun, riche ou pauvre, bourgeois ou lord, noble -Où' manant, s'y prête à merveille. C'est donc un hymne ,p«.pétuel, une glorification incessante, un concert un1ni- .,me; et la füe des monarchies a si bien travaillé, que dans ·•. vos :villes le dernier boutiquier s'affuble, lui-même, de la .fieorne. Dieu sait, p•mrtant, qlie jamais en aucun llays le tra- -vail des ,populatioas ne fut plus individuel, plus énergique, ~lus spontané, qu'en Angleterre. Les initiatives ici sont .,eu. bas: elles s'éyeillent comme des fièvres, se répandent ,comme la flamme, s'activent et s'entraînent avec une ra- ' ipidité merveilleuse. L'effort mutuelliste, la sou;,cription volontaire, les compagnies associées, voilà les grands ministres, les agents créateurs, les Mécènes véritables, , qui font éclore les merveilles, et le gouvernement, la cou- ·ronne, les lords, arrivent pour chaperonner. Ces réflexions, milord, c'est un incident qui les a fait 1.ta.ître. Je me rendais hier au Crystal Palace, pour mon dernier pélerinage en votre ville, et n'ayant point coutume de prendre l:rngue dans les papiers, les almanachs ou les guides, je rn'informai de l'inventeur auprès rl'un gros lbourgeois qui se mirait dans ses breloques, à deux: pas ,de la Serpen,ti11e. - Qui est-ce qui a fait cette belle coque de verre, lui •tlis-je? - Le monument de !'Exposition, notre Crystal Palace? C'est le prince Albert qui l'a fait, jeune étranger. - Comment, le prince Albert, respectable gentleman ? - Oui, jeune homme; l'inventeur est Paxton, uu jardinier de mes amis. L'archüecte, je le connais, est un .ga.rço,1 de talent; mais l'auteur, le véritable auteur, ;p1!.isquesans son altesse il n'y aurait pas eu de Palais de .Cristal, c'est le prince Albert, le mari de notre reine. - Le prince Albert, le mari de notre reine. J'anis compri::, et je quittai l' Anglais, bien certain que cc brave homme avait s,1uscrit de ses deniers, comme cent mille -autres, pour l'œuvre de son ami P:ntou; mais il n'en di- -1iaÎt mot : --C'est le prince Albert, le mari de notre ~eine ! Entrons donc. chez le prince Albert, en ce Palais , <le Cristal, la merveille du jour, et perdons-nous dans ses galeries. C'est un grand et-beau sptctaclc, milord, que ce -·caravansérnil meublé par toutes les industries de la terre, .où les peuples curie11x, et comme entrainés par le vertige, T-iennent camper ou passer tour à tour. Mais il fanùrait cc:it poètes nomenclateurs, et tous les ·papyrus ile l'antiquité, pour en détailler les richesses, ou les dénombrer seulem·ent. Or, moi, pauvret, qui ne. griffonne qu'à mon loisir, nonchalamment, aux: 11eures perdues, et quand parle la muse, comment pourrais-je vous ~hauter cette épopée multiple et gigantesque? Du Portugal je ne connais que les oranges. Je ne sais ~le la Syrie que la cmche à l'anse et _les femmes à la fon- ,taine. Pour moi, l'Espagne est un contrebandier qui ,trotte sur sa mule ; et de l'Orient, je n'ai vu dans mes rêves que les palmiers ou les babouches. Que ferais-je donc, qne deviendrais-je, une fois engagé dans ce bbycinthe sacré des mille industries et des cent peuples? Vos oreilles, d'ailleurs, doivent saigner, milord, au bruit de toutes ces fanf11res et de tous ces grelots qui, -depuis trois mois pdssés, font vacarme sur nos têtes, et 110ursuivent jusqu'à la nonne dans son ccrnvent. Vous .avez entendu cent fois, j'en suis certain, chanter dans toutes les langues et res machines qui marchent, comme le rouet du destin, et ces splendides éto_ffes où bril1e11.t et ,AVI-ISMPORTANT. Jhns l'intérêt du Commerce, de !'Industrie et de la. .1icience, les Annonces de tous les pays seront accept~ès 1 ·à. la condition d'être écrites eu français, conformément au L'HO~l~IE. se marient la richesse ,et l'art, et ces meubles, chefs-d'œuvre sculptés, par la patience et l'étude, et toutes ces forces de la mécanique, toutes ces ciselures du burin, toutes ces arabesques, tous ces travaux charmants de la. ' main ou du génie. Vous connaissez votre exposition aussi bien, mieux peut-être, que tous les gazetiers contrôleurs qui viennent, chaqt1e matin, butiner pour leur feuille dans cette ruche; et vous ne m'en voudrez pas lé moins du monde, si moi, qui ne sais ·riea ou bien peu, je ne dis point mon avis, en pédagogue, sur toutes ces merveilles. Voici, pourtant, mes petites rffl.exions. Ce n'est pas de la science, ce n'est pas de l'art; il n'y a ni technologie, ni graves études, dans men affaire ; c'est un sentiment ! Puisqu'on fait honneur, et si grand hotrneur, aux princes de lt terre et de l'argent, celui-ci pour son patronage, celui-là pouTson droit de propriété, des mille chefs-d'œuvre qui peuplent ~e palais féerique et ses galeries, pourquoi i'inventeur, le dessinateur, la main-d'œuvre principale par qui tout s'est fait, n'ont-ils pas leur mention, au grand livre d'or ? Pourquoi, comme jadis, quand on élevait les cathédrales, par la_patience, le dur labeur et le génie des fottles, le peuple, véritable créateur, est-il passé sous silence, comme un esclave anonyme? Chaque objet, chaque chef-d'œuvre porte le nom, le chiffre, 1a marque du maître : mais de l'ouvrier, travailleur opiniâtre, agent sérieux dans la merveille accomplie, point n'est question ; on l'a payé, voilà sa part, et de lui, de son admirable effort, de son habileté de dessin ou de main, dans là création comm1rne, il ne sera point tenu compte : il n'y aura pas trace des 011vriersdans la légende !_ , A merveille, c'est toujours la même chanson, la chanson qui dit : c'est le prince Albert! Autre réflexion d'écolier morose et mal appris : des statues de reines, de rois ou de fantaisie, encombrent le transept, qui est la grande artère lumineuse et fleurie de ce palais-monument. . • Pourquoi n'avoir pas placé là les statues des grands hommes, 'pères de la science et de l'art, des Watt, des Jacquard, des Papin, des Cellini, de~ Stephenson, et de ce;; autres modestes, mais puissants génies, sans lesquels .vous n'auriez peut-être anjourd'hui, daus vos galeries opulentes, que les pantoufles du :u:aroc, la quenouille de la reine Berthe, et le carquois de Nemrod? Oh! milord, que le monde est encore loin des idées entrevues, il y a des siècles, comme des étoiles lointaines, par les meilleurs de Yos pères et des nôtres ! Dans le temple rlc l'industrie, des sciences et des arts, il n'y a pas une pauvre petite statue pour les pères rréateurs, pour les génies, et snr les socles on ne voit que des altesses ! Dans le temple de l'industrie, des sciences et des arts, les merveilles abondent, vous appelant de toute part, comme les sirènes, et le peuple, comme les grands, va voir q_uoi? . . . La montagne de lwnière, le petit caillou qui vaut des millions ! Jean RAISIN. Frn DE LA PRElH}'.RE PARTIE. 1ERSEY, IMPRDŒ!tIE CNI\'ERSELLE, 19, DOR~ET STREE/r. Eo ALA VOIIWE, Prosc1·itfrnnçais, ancien élùe de lafawlté de Pa1·is, Donne des leçons de français, de latin, d'histoire, de géogril\.hie, de littérature, et~. Il enseigne aussi les éléments des sêiences mathématiques, physiques et uaturelles S'3dresser au profess~ur, 38, Roseville-Street. Références: chez MM. Welman, Ph. Asplet et docteur Barbier. spécimen ci-après. Les Avis et Annonces sont reçus à l'Office de l'Imprimerie Universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, S-Hélier, jusqu'à l'arrÎ\·ée du GOU'l'riedr u ma1diJ Toute correspondances doit être atfranchi1t et contenir 1m bon, soit sur la poste anglaise, au nom de M. Zéno SwIET03LA wsu, soit sur un des banquiers de Jersey eu HOTEDLESVILLEDSEFRANCE, 38, Dean Street. - Soho square, ' LONDRES. TENU PAR MADAME MÇ)REL. Table d'Hôte à ls. 6d. A SIX HEURES DU SOIR. Restaurant à. la carte et chambres meublées, à des prix très modérés. - Tôurnaux français. Une demoiselle anglaise, parlant français, désire se placer soit dans un magasin, soit dans un restaurant français 011 anglais. Adresse : E. B., 32, Granville Square, Cletkenwell, London. EN VENTE A L'IMPRIMERIE UNIVERSELLE, 19, DORSET STREET : DIXANSDEPUISON AU IIONl,·Si\lNT-lllCHE ET A LA 1 CITADELLE DE DOULLENS, Par MARTIN BERNARD, 1 volume grand in-18 Charpentie.. Cet ouvrage se trouve aussi : A LONDRES, chez JEFJ<'S, libraire-éditeur, Burlingion Arcade; A BRUXELLES et à GENtVK LESBAGNES D'AFRI HISTOIRE DE LA TRANSPORTATION DE DÉCEMRRR, Par CHARLES RIBEYROLLES. 1 volume in-8. ET LE VIEUXMONDE PA!t ALEXANDRE ltERTZE~. Les Biograp!ties Bonapœrtistes par Ph. BerJeau. Prix : 3 francs. .4e Londres. Le prix dés Annonces est uniformément de six sous (trois pence) la ligne, pour les trois sortes de caractères courants employés dans ce journal. Les lignes en capitales et en lettres de fantaisie, seront payées en proporth,n de la hauteur qu'elles occupennt, . calculée sur le plus petit texte. i BIACNHI proscr~t :p_olitiquevrir Ul\ cours d'E1uitahl-0n à son manège,. sur b a, le t~i~l: avantage ~'unir l'élégance, la légerœ et fta.nçaJ.S,redacteur Parack. la S-Olkhte. 1 , ea chef pendant GUTEL PROSCRIT -PU 9 oéc&MBRE Les semelles sont fixées avec du laitoti et ne en plâtre, en ciref, en mastic et en gélatine sv nature morte ou vivanèe. Il moule aussi les ornements, les stat•es et fournit des épreuves à un prix modéré.-20, Doa. street, St.-Hélier. <ltuit ,ans <lnj_o~rnal quotidien le Messager~~ N<lf'd, profes 8eui- de eoupe lai~ent aucune aspérité ni à ,l'i,ntérieur ni .à l'exp:tr!l-illunt a Lille (France), imm,e à dom101le des T(lil/eu.rd' Habits.-29 Belmont Road St -Hélier tér1e11r-. On peut marcher a 1eau sans nutre à la leçons de langue française, d'aritluuétiquei à'his- Jersey , ' ' • ' solidité de la cha•LSs\U.'e .toite, de ~éographie, de littét'ature, eto. ~•-'__,,__. ----------------1----~------------- ll se charge également de teutes corre3pon- LUD. KORDECKI, EDOUARD Blffl 4.auaes, é<lritues commerciale3 et a1&tre:i,et des PROSCRIT l'OLITIQUE P8LONA[S, ' •.Dllémoiresdont on lui confie la rédactioa. Dolllle à domicile-des leçons de langue .llllema11dil S'adres-ser al! professeVJ·, 2~; Do11,-stree.t,St,- et Latir1e.; i} démontre aussi la Crymnastiqne. ·--~'11er (Ile de .Jersey). M. Lttd. Kordecki elésirerait trouver de l'emploi ~ftrerwcs irhez MM. w~n... an. P-. Aaplet, comme profeSlleur daM une pension.-ôl, Newma.u' •~o. Vickery. Sti:eet, Oxford Street.-Londres. . . . 16, COLOMBEiRl_l!. STREET, ST.-HÉilIER, 1ERSEY. PROSCRIT ITALIEN, Donne des leçons de bngRe italieane. S'adresser, 21), :Oon Street, Saint-Hélier. 1 BONY PROFESSJ:Ult D'-FAUITATION, an.. GUAY- l!r~t du 2 Déceinbre, faiseur ·• cien éliNe de_l'éoole de Saumur, ,?e BOITES sans o•utW'e, pour AL-OJIQNSE Uoro{eur <l'e p~fenir le pubfic qu'il rient d'ou. hoœœeaet?Qur d11;œes-, G.egèllre de cha~in1ce L , , mouleur en plâtre, se a.harg.e de toute sspèoe de aoul-age ~. . . ' . HOTELDE L'EUROPE DON STRBET, No 11, TENUPAR a. ROUSSEL. G. Rousset. a l'honneur de préTenü• :&{)(, leJ voyageuts, qui vien1tent visiter cette île, soit pau agrément, soi:t pour affaires, aussi bien que les habitants de cette localité; qu'ils tiouveront d111 soa H6tel. bonne ·table, bons TU1s, et t.ousles soins ainsi que tous renseignements possibles. 8' Table tl'Hête à rn, 1 et 5 heàtes~-Repas 1 t'•ute }Jet~.-D sert aussi en ville.
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