tins de Paris, eomplices des frayeurs de Madrid - et, voilà quatre mois, ~i peine, que Sarrag·osse était en guerre civile, et voilà deux mois, à peine, que Barcelonne, le Lyon dP l'Espag·ne, avait trente mille ouvriers en grève d., hataille, et, voilà plus de dix ans qu'elle est sou, i cl loi du sabre, tant on redoute son esprit indom/ able et ses ardeurs républicaines ! • • Ah! nous avons bonne : -:nérauce : ce sont l~ldes signes que nous çonnai~ -~s; ils ne tromperont point notre foi .fervente : _, annoncent la grande bataille d'un peuple et .,, mort prochaine d'un gouvernement ! III. L'HOMME. ORIENT. D'après une lettre de ,Viddio, à la date du 28 juin, Omer-Pacha annonce officiellement, que les Russes ont entièrement abandonné le siége de Silistrie. Pendant les quarante jours d'attaque, les Russes auraient perdu 25,000 hommes. Ceci est la version anglo-française. L'armée de Paskewitch qui forme des camps à la frontière transylvanien11e, élève sur ce point des batteries de défense : elle occupe la Moldavie, et n'a pas encore entièrement évacué la Valachie. Quant aux réponses du Czar, à l'empereur d'Autriche et au roi de Prusse, le prince Gortschakoff n'avait encore obtenu qu'une audience deFrançois Joseph, d'après la dernière dépêche. .Que le peuple espagnol écoute et suive les Voici le résumé de la le.ttre du Czar portée au proclamations qutl'appellent aux armes. La lutte roi <lePrusse pa:· :M. de Manteuffel: , est da11sson fier caractère, il n'aime pa:, la honte: D'après la Nouvelle·gazette, Nicolas accepterait il a toujours gardé la· sainte horreur de'> traîtres, le protectorat commun des chrétiens, aux termes des mignons, des q:mrtisanes; qu'il balaie toutes des coHférences de Vit:rrne; il évacuerait les proces pourpres, tous ces vices, et, qu'il surveille les vinces danubienne~, au cas où les puissances occiépées ! d l ,_. • ' 1 a·· enta es en 1eraient autan{, et a a con thon que La Rflvolution est jalouse; pour être' et durer, l'Autriche n'entrern~t pas; mais il veut g·arder la elle veut la souveraineté vivante et non des ré- ligne du Sereth pour des motif~ stratégiques. g·ences : les berceaux des petites infantes sont Enfin la Russie accepterait d'entrer ea nég·opleins de serpents, comme la corbeille des reines: ciations pour le rétablissPment de la paix, à la qu'on se souvienne d'Isabelle-b-bieu-aimée ! 1 condition qu'on n'ourdirait rien contre ellé, penLa République en Espag·ne a des racines pro- ' dant le cours de ces uégociations. Cette version fondes et des positions magnifiques : elle Y est na- n'a pas le caractère officiel, et tout est encore mysturelle et de droit national. grâce à la fierté sé- tère ! vère du peuple : elle y sera puissamment assise et bien gardt'•e, n\1yant presque pas de frontières à déft.-mdre. Oui, uous avons hmrne espérance en la patrie de Torrijos et de Riégo, les de11xgrnnds rn,1rtyrs: elle sera la première levée, la première affranchie parmi les nations vassales, et si les proscrits des autres ~atries la touTaie:it servir, henreux ils seraient d'aller mouru sur sa terre sacrée .... Ch. RIBIWROLLE8. P.8. Les de1:nières nouvelles que nous recevous sont pleines de désastres-mensong·es : les <lépê1iiies officielles chantent comme des hymnes ; mais vqici ce qne dit un petit journal de Bayonne 9:1i, saus doute, a déjà reçu so11 premier avertissement : ·' Le mouvement insurrectionnel de Madrid "n'est pas encore comprimé, malg-ré les assurances "si positives que donnent les journaux ministé- " riels, les seals qui paraissent aujourd'hui. " De nombreux rassemblemens atten<lent l'ar- " rivée de la malle-poste et des diligences venant "de Madrid. On interroge avec anxiété lPs vo- " yageurs. Leurs récits ne sont pas conformes aux " informations re~·ues par la voie officielle. On " COP1p:·endla réserve qui nous est imposée, èt " llOl!s empêche de les reproduirP. " N ons co11statonsseule:.:ent un fait." BULLETIN DU JOUR. ESPAG.XR. A Vilcalcarn, les insurgés ont Jj,,~·l· Ull combat saughni aux troupes tle lu reine : ces dernières :rounes n'ny~:,lt pu s:)Uh~nirles chocs de cavderie, ont ~-eculé.·Les g{)néraux O'Donnell et Dulce ont en nün cherché à enf011eer un carré de l'armée rovale, pour s'emparer des pièces d'nrtiileriP-; ln mhraille IPs a repoussés. Mais ~t la porte d' Alcalc1, les lanciers insurgés se sont je:és sur Hl! escndron de la cava!erie royale, et grûce ù l'inpétuosité de l'attaque, ils ont pris qnatre canons et fait 200 prisonniers. A la date du 7, une dépêche télégraphique· arntonce que les rebelles ont éYacué Aranjuez, pour s0 répandre dans l'Estramadure : Madrid et ies provinces sont tranquilles, toujours d'après la <lépêch€. • Sous le• prétexte des victoires remportées, on force· Madrid à illüminer la nuit. La mesure a pour but la surveillance des rues; ·on· craint les barricades. • • Les journaux de France ne pouvant donner les nouvelles qu'après le J;l.oniteur, on ne sait rien de Barcelonne. •Le peuple de Madrid,n'a pas d'armes, la garde nationale ayant été dissoute depuis longtemps. , C'est le ministre de la guerre qui commande les troupes royales .à la poursuite des rebelles., La reine ne sort plus de son palais que gard~nt a policé et la troupe. •• 1.. cr, .. .:-. ·:. -----·----------------- QUES'rION DU LENDEMAIN. Il faut y revenir; il faut insister .sur certains points qui, acceptés d'instinct par tous les hommes de bonne volonté, u 'en rcste11t pas moins comme eHtourés de \·oiles qu'il faut écarter. Ces voiles, nous devions nécessairement les trouver ~ernnt nous : ce sont ceux qui séparent le vieux monde du monde nouveau. 1 oute nais.,unce est entouréê de voiles. Si, au lieu de chercher ù découn-ir les objets qu'ils dérobent à nos regards, nous nous bornons à les considérer avec stupeur, avec effroi, on dira de nous comme on a dit des émigrés de 179:?: Rien vublié, rien app1·is ! Nous ne sommes pas des émigrés ; no11s sommes des proscrits. N'oublions rien, mais étudions, mais apprenons tuY_jours. C'est pour ce!:t que Hous som.mes en exil. Que notre ardeur s'Gga!e aux difficuités ! Elles sont gra,·es, et quand on les envisa;:e clc près, on devient moius exigeant sur les solutions proposées et sur leurs inévitables lacuues. • En eifet, les réacteun, oui uous accusent de violence, n'ont, vous le sayez, d'aut're prmcipc et d'autre procédé que la violeHce fardfe d'autorité. Reprenant peu à peu, p.:n-,les mrnées hypocrites et de so:1rdes machinations, tout le progrès co:1quis par la raiso:~ humaine, ils sont les seuls o~stacles an progrès régulier. Et, quand ils ont bien ahusé de notre patienc1.:, m:né tous nos droits, déformé toutes uos institutions, et qu'un beau jour, Eu place du lion, uou.5trouvons le caniche, ils se plaignent que nous osions briser d'un seul roup toutes les chaîues forgtes par 1111eiongue pratique réa::- tionnain•. De cette nécess~té, de cette extrémité violente o;) 11ous pousse et nous ac,·ulc peu ù peu la réaction, il résulte po:.ir nous une gra:1de infériorité de posi.tion politique. La ]Xmocratie 11'.,rriYe presque jamais qu·au milieu des orngcs, et, le plus souvcut, au milieu de la pénurie causé"e iiar le g;i,spill<;~ tlc la fortuuc pnhlique. En so!·te que nou·, arnns à r ;parer lc:s fautes de nos an,·er~a;rl's, en mêr.1e t:)mps qu'ù r~prenùre le te'rrai;1 po- ' litique qu'ils uous ont e::torqué. c\ussi, lorsqu'il ne leur frudrait, poèir gom·crner en teni~Js cl,• c:·ime, qn 'un peu de cœur et cle bon sens, il nous faudrait, à nou2, du génie, pour user, n.vec u11es:,ge éuerg;e, dn pouvoir r~volutionuaire, ou plutôt _pourm,er toute espèce de pouvoir; car c'est là le dernier 1.1otde l'idée démocratique. Cc n'est p:ts tout. Le peuple est affamé : il faut le 11ourrir; sans traYail : il fout l'occuper. Il est ignorant, et cependa!1t il faut quïl ·se gouverne lui-même. Car, de gouverner le peuple sans le peuple, malgré le peuple, quoiqu'au nom du peuple, ce sont façons de dictateurs et de despotes. La Démocratie ne doit et ne peut gottverner qu'aYec le peuple et par le peuple, et la Révolution s'accomplir que par le peuple et pour le peuple. Si elle ne se fait pas pour le peuple, à quoi bon? Si elle ne se fait pas par le peuple, il la méconnaîtra et la laissera confisquer et violer ... comme toujours. Pour qu'il la défeilde, il faut qu'il la connaisse ; et pour qu'il la connaisse et l'aime et l'épouse; il faut qu'elle soit son œuvre .. , .. , ............................................. - Le peuple est ignorant, c'est vrai; oublieux, facile à tromper,. facile ~ême à intimider, c'est vrai. Mais il q'est pas 'inintelligent. Proposez-lui une mesure vr~iment juste, efficace, pratique, et Tous verrez s'il ne l'adopte pas, alors • I même qu'elle romprait avec toutes 1es habitudes reçues et pendant que les gens éduqués la repousseront et la critiqueront sans la comprendre. Faites du bien au peuple, un bien réel, palpable, saisissable, et vous. Yerrez s'il ne vote pas dans votre sens. Doue : première nécessité rfrolutionnaire, - le vote universel permanent et libre. Et , comme toute liberté est illusoire pour qui manque ou peut manquer de travail, Deuxième nécessité révol,utionnttire,- le travail assuré à tons les citoyens. Et comme le travail ne peut être assuré actuellement que par les organes actuels de la production et des échanges, Troisième néces:1ité révolutionnaire, -obligation, pour tous les instruments de travail, de fouctionuer le lendemain de la Révolutio11 comme la veille, à peine d.'expropriation et d'exploitation par le Canton qui reconquiert son autonomie. Ce rappel de thèse était ·nécessaire, parce ~ue la mesure proposée, assurant au peuple, non pas le bien-être, - elle n'en a pas la puissance, ·- mais le pain quotidien, la quiétude du lendemain, l'indépendance, Ja liberté, est_ l'axe tout prov'ïsoire, mais essentiel, mais capital, autour duquel tournent tout~s les autres me~ures, sans lequel elles seraient vaiues, et au moyen duquel il sera possible de démocratiser la force armée, h Jv,-ce reli_qieuse, la force juridique, trois questions qu'il faut savoir résoudre. SCIENCE POPULAIRE. • ETHOKOLOGIK L'homme est simpleme:1t un des anneaux de la chaîne sans fin des_êtres, ou bien c'est une création à part, mie espèce d'émanation de l'ètre incréé. Telle est l'alrcrnative résolue dans le premier sens par la science et la raison, tandis qu'elle est affirmée dans le secoad J>ar la traditiort p0pulaire. Quand la science et la tradition se contredisent - ainsi radicalement, quand il est impossible de les mettre d'accord, il est rare, très rare que les hommes de science aient le r·ourage d'arborer hardiment la bannière de la raison, au risque de choquer une illusion passée dans les croyances. La question de la diversité originelle des races humaines est, par exemple, une de celles que les hardis penseurs du 18e siècle n'ont abordée qu'a,·ec timidité, quand ils ne l'or,t pas rejetée à priori ccmme une hypothèse ridicule. Volney croyait que le soleil de la zône torride teignait en noir la peau du nègre, crêpait ses cheveux, gonflait ses lèvres et soulevait les pommettes de ses joues. Récemment encore, on répartissatt les races humaines en trois types principaux : Caucasique ou l?lnnche, Altaïque ou 1\longole, Atlantique ou Nègre; c'est-à-dire suivant la vieille division biblique, ayant pour point de départ les trois fils de Noé: Sem, Cham et Japhet. Mythe d'accord avec les connaissances ethnologiques des anciens, connaissances extrêmemrnt limitées par leur ignorance en géograp:iie, en histoire naturelle, en physique et en anatomie. Pour ramener les races humaines à un type commun dans les condtions de la chronologie officielle, il faudrait admettre nécessairement que la c'iiarpente osseuse de l'homme est modifiée par le climat, la manière de vine, et ça dans un temps relativement très court, et que par conséquent l'Australieü, le Papon, le Hottentot, le Cherokée, le 1\Iougol sont des dégradations successives de l'Apollon du Belvédère, à moins que celui-ci ne soit un perfectionnement de la plus desl1éritéE: de ces races. J'.lalheureusement pour cette théorie, il est coHstaté que depuis trois mille nus !es races humaines restées pi..:res. n ·ont pas subi b plus légère modific,1tion. On retrouve en cffEt <li!ns les pe1iiturcs et les sculptures égyptiennes dont l'antiquité ne saurait être contestée, les types parfaitement tranchés qui caractérisent encore aujourd'hui le Negre, le Juif, le Copte, le Persan et 1c Sarmnte. Perso1me n'ose plus attrilmer à des moyens artificiels la dépre3sion du crâne observée chez les Cherokees; l'habitu<le de porter des corsets dont GaliE:n se plaignait déjà, ii y a seize cents aus, n·a pas modifié le squelette humain ; et les enfants des Chinoises n'héritent· pas des pieds défigurés de leur mère. Hypocrate, ce compilateur intelligent des écrits de l'antiquité chaldéo-égyptienne, ce sophiste qui savait d_oune-r une tournure séduisante et des allures 1>resque scientifiques aux hypothèses les plus légèrement a,·ancées, Hippocrate a donc eu tort de dire que ,les circonstances extérieures peuvent modifier la structure humainë, et le père de l'histoire, Hérodote, fait une méprise risible quand il attribue à l'habitude de porter une coiffure la friabilité du cràue persan comparé au crâne égyptien. La différence qui le surprenait tant, provenait toùt simplement de h diversité des· races. Les découvertes de Cuvier ont donné aux traditions antiques un tel démenti, que la. plus mortelle ennemie de la science moderne, l'Eglise romaine elle-même, s'est crue obligée d'ouvrir une échappa,toire à son infaillibilité compromise, en s'écriant, àvec M. de Frays·sinous, é.vêque d'Hermop9lis et. ministre des .cul~s de Charles X : " si " vous découvrez d'une pl!lnière. é~ide1:1te,que le globe ter- " restre doit être de beal.lC(?Upp. lus auçien que le genre \.
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