Homme - anno I - n.32 - 5 luglio 1854

•. . JOURNALDELADE~IOCRATIUENIVERSELLE. N° 32. - :MERCREDI, !3 JCILLET 1853. ~e .,Journal parafit une fois pat• seM1ai11e. 1 (.Tersey), 19, Dor~et Street.-Les manuscrits <iéposés ne seront I A:-:GLETr:R_R1: ET CoL01~1r:s: pas rendm. - ON s'ArO?sXE: A Jersry, 1H, Dorset street. - A I U_n an, _8shillings ou 10 iran es. Lonrlrrs, chez ::vr. Zmichows];i, 28, Greek-street, Soho Square.-A Six mois, 4 sh. ou 5 fr. Genève (Suisse), chez )L Corsat, libraire, ru~ (.Juillaume-Tell. -1 Trois mois, 2 s)1. ou 2 fr. 50 c. POUR L'ÉTRANGER : un ;in, 12 fr. 50. Six moi~, (i fr. 25. Trois mois, 3 fr. aO c. Toutes lettres et correspondances doivent être affranchies et adressée~ au bureau de !'Imprimerie Universelle à St-Hélier ... Bel~ique, chez :\I. Leconte, rue de la Rivièrr, 16. faubourg de CHAQUE NU1t~;Ro: Cologne à Bruxelles. - A Madrid, chez C. ::VIonnier,libraire. 3 pence ou 6 sous. Tou!iil les aboi;na~n,eng lije pa.iena ti'a,·anee . Le travail que nous publions ici est en grande partie notre pensée. Ce trayail pourrait s'lfppeler: la Science et la Rél,olution ! Quand nous sommes assez heureux pour rencontrer de telles idées et de telles consciences, nous laissons la place. C. R. LA QUESTION DU LENDEMAIN. Vous donc, ô nos concitoyens de l'intérieur, qui ne vous êtes laissé surprendre par la tyrannie que parce que l'aurore du nouveau mouàe vous est apparue couverte de nuages sombres, rou~s, effrayants, comprenez-Yous maintenant? --- Ce que la Démocratie fera, le Despotisme ne le peut faire. Le voulût-il, qu'il ne le pourrait pas. Non! Cyrus, Darius, Salomon, César, Charlemagne, Louis XIV, et tous les grands despotes réunis, ne pourraient entreprendre ces transformations glorieuses que détermine si promptement et si naturellement un libre courant d'idées. Parce qne 1c courant des idé:ès entraîne dans sa marche toutes les forces vives, tandis que la volonté du despote n'entraîlle que 1ui-m~me ou quelques courtisans et quelques courtisanes. Et puis, croyez-nous ! les nations, pas p1us que les individus, ne se sauvent par le crime. Un règne inauguré par d'aussi grands forfaits, préparé et précédé par la violation di toutes les lois divines et humaines,est condamné, par cela seul, à l'impuissance et à la stérilité. Les grands cri\nine1s s'imposent: ils 11efécondent pas; et Dieu, qui leur laisse le présent, se réserve l'avenir. Depuis cinq ans qne la réaction domine, depuis plus de deu:;: ans que le despotisme, déjà maître du reste de l'Europe, s'est abatt1_1sur la France, qu'a-t-il fait à l'intérieur? Rien, si ce n'est la misère universelle, ce précurseur des crises qui défü-rent. Et, à l'extérieur, qu'ont produit les fanfaronades de nos trnlneurs <lesabre? A quoi ont abouti toutes ces menaces à 'l'Angleterre, à la BeJgiqne, à la Suisse, au Piémont? A prendre posstssion de la nouvelle Calédonie! un pénitencier de :plus ! Et cette question d'Orient, qu'est-21le, sinon le champ où s'étalent toutes les hypocrisies, toutes les lâchetés, tous les désarrois, toutes les peurs qui attestent la décré- •pituàe des vieux systèmes? Qu'à la place des tyrannies qui dévorent l'Europe et qui répaudent tant de sang pour se disputer le bétail lrnrnam, soit installée la Démocratie, et aussitôt, de quoi s'agit-il? D'une question cle territoire, d'une question <le nationalité. Dans ces querelles qui les intéressent au suprême degré, que sont aujourd'hui les populations qu'on s'arrache? Rien. Que doivent-elles étre ? Tout. S'il y avait un peu ùe bonne foi dans le monde, un peu de sentiments libéraux, un peu d'humanité, est-ce que l'o.n ne commencerait pas par demander à ces peuples s'ils veulent être et rester eux-mêmes? Le Despotisme se garde bien de poser de pareilles questions: il préfère pêcher en eau trouble. La Démocratie les llose incessamment. Elle consulte les peuples,et leur répcnss-fixc leur destinée; et la guerre n'a plus de raison d'être, et l'on cesse d'envoyer à la bouche des canons tant d'hommes qui pourraient labourer la terre, tant de braves gens à qui l'on commande de tuer leurs semblables 1 et qui tuent - sans savoir pourquoi. Et la paix règne sur le monàe, et la fraternité des peuples et des races se resserre par les causes mêmes qui provoquent aujourd'hui taut de luttes, <lehaines et d'exterminations. Donc, à l'intérieur comme à. l'extérieur, impuissance <lu Despotisme. Nulle part le progrès. Partout l'immobi~ lité et les ténèbres ! Avec le principe démocratique, maitre enfin des questions d'avenir, partout le progrès, partout la lumière, tt le travail, et le bien-être physique, intellectuel et moral! Y voyez-vous clair maintenant? Si-le silence de plomb '--1_1Ui pèse su vos têtes vous isole les penseurs généreux, . si le cordon sanitaire et stupéfiant dont vous êtes entourés, yous soustrait à. l'atteinte des •idées, l'expérience de ces cinq années ne vous suffit-êlle pars? Que vous faut-il de .plus? N'êtes-vous pas assez bernés, molestés, humiliés écrasés, bâillonnés, inquisitionnés, perquisitionnés, violés, volés, escroqués, ruinés? :N'entendez-vous pas les propos des aides-de~camp, ces hommes d'esprit qni se gausse.i ,le vous, disant: " Pardon, sire! mais votrt Majesté abuse de la lâchetéde ces drôles.. , " Et cet autn:, qui, de mar.. .., qtliB) s'est- fait bonapartiste: "Ah! ah! palsembleu ! c'est M!,Ssi se tnoquer· BR peu tro}I• dupeuple. '.! \ :_ ..... , • ·- ~ ;; . ...., .... Citoyens, nous vous le disons avec fraternité, mais avec une juste sé--érité ! Que le cœnr d'un pen1)le défaille ù de certains moments, quand il est surpris par une trahison infernale, qu'il se laisse décimer so~s le coup de cette défaillance; qu'il oublie même ceux de ses concitoyens qui n'ont Hé frappés q11eparce qu'ils étaient les premiers et les plus vaillants sur la brèche, cela se conçoit. Mais, si cela dure, le peuple qui subit de telles atteintes, se renù digne de mépris. Or, nous qui avons fait notre devofr, nous trouvons que vou3 manquez au ,1ôtre. N 01,1qsui sommes prêts pour le lendemain, nous trouvons qne le jour tarde à paraître. Nous le trou\·ons, non par impatit-uce ne l'exil, mais par impatience du joug honteux qui vous étreint, et auquel la proscription nous permet du moins <l.'échapper. Ce joug, y seriez-vous déjà façonnés? ou, serait-il vrai, comme on nous le dit, que le sentiment qui domine en France ne s'élève pas même aux proportions de la terreur, mais se réduit à eelle d'une ignoble vem:tte? Citoyens, nous qui vous défendons quand on vous attaque; peuple ! nous qui r.e t'attaquons pas aujourd'hui, parce que nous ne t'a\·ons jam:i.i:;flatté ; nous enfin qui t'avons quelquefois conseillé la patience, ch ! bien ...... il f.rnt être sincère avec ses amis ...... nous te trouvons plus patient qne de raison, plus p:ltie:1t que de dignité. Après tout, l'état mis6rablc où vm,s ètes ne nous afflige que parce que nous vous aimon~. C;ir, au point <levue de let raison neutre et arbitrairè, il est évident que la France méritait une cxpi:-ition. Penrlant que la m01tié d'un peuple joue une comédie hypocrite contre les institutio11::,qu'elle déteste et qu'elle fait mine d'acclamer, ce n'est pas impunément que l'autre moitié se laisse duper par ces tartufes, et leur livre un ,\ u:1, qui pour les pontons et la transportation, ttni pour Bc11e-Islc, qui pour le Mont :-:laint-1\fü:hel, pour Nouka-Hiva, pour Lambessa, pour Cayenne, qui pour l'internement, qui pour l'cxpul~ion, qui pour la fusillade, qui m(me 1w::r la guiliotinc, ses plus dévoués défenseurs. Seulem:nt no:1-; trot,vons que la correct:on qu'on vous inflige est un peu rude, que l'ignominie se prolonge, et que \·ous dorrn~z ]0?1gtcmpsdans le crime <pi a couronné tous ces crime:; et q:li ,:•Erme q11cvous l'avez couronné. Citoyens, garde :'t vons ! Il y a des hommes qu'on dégrade et des n,?tions qu'on abrutit! l\Iais la Mgr:idation, l'abrntissement, c'est la fin de b vie morale, c'est la mort. Voulez-vous que l'histoire écrive sur votre dos : Frn DU PEUPLE FRANÇAIS! L'auteur de cc travail a résumé en quelques lignes son programme. Nous les publions ici, regrettant que notre journal d'exil ne puisse donner l'ensemble des moyens indiqués et développés pour le lendemain de la Révolution. Que l'on n'oublie jamais les term·es abso1ns, impératifs, du problème révolutionnaire, à l'intérieur: La Révolntion est toute·dans la question du lendemain. La question du lenàemain est toute dans la liberté civique dii travailleur, c'est-à-dire de tout le monde. Et la question de liberté est toute dans celle du travail assuré e.tgarenti. Le travail faiblit-il? toutes 1es vale;us sont dépréciées, tous les ressorts sociaux se détendent, se relàchent, s~ détraquent ; tout est compromis. Si le travail marche, tout est sauvé, valeurs et principes, hommes et choses. Le travail est le _grai:idressort auquel se rattachent tous les rouages de la machine sociale, et qui règle et détermine tous les mouvements. Quand le grand ressort fonctionne bien, tout va ! Assurer le fonctionnement du grand ressort, la continuité du travail, et par quels procédés? - tel est le problême qu'il faut résoudre, du jour au l€ndemaln-! Tant qu'on ne l'aura pas résolu, tant que ces propositions ne s'enchaîneront pas dans la pratique révolutionnaire, comme elles s'enchaînent dans la logique, la cause démocratique avortera, et aux scélérats qd nous gouvernent, et gui nous pillent, succèdent d'autres scélérats . Le peuple le sent ; il comprend que le Travail est la pierre angulaire de la. Révolution, et, d'a-vance, il range parmi les mauvais maçons, et les gâcheurs, ceux qui la rejettent, }a méconnaissent, la dédaignent ou la négligent. Aux grands cœurs qui tiendront les rênes de la Révolution, salut! - Veule11t-ils la perdre, veulent-ils l~ ·sanve'r î CORRESPONDANCEPARISIENNE. Paris, 1er juill<::t. En France et <leFrance rien de nouveau: L'empereur, l'impératrice, les grands veneurs et autres domestiques mangent hien ; le pain est cher dans les faubourgs ; le commerce est malade sur les petits marcMs ; la haute banque se plaint aussi : qui donc ne se plaiudrait pas ? La guerre Jl'Orient devient un problême : on ne sait plus dans le pays à quoi s'cu tenir : Canrobert et SaintArnaud (les deux d'Artagnan du Deux-Décembre) n'ont encore rien fait, et l'héritier présomptif, fils de Jérôme, ne semble pas disposé à se fairè tuer. Autre histoire : les jésuites qui sont vivants et très vivants de:nanllent que l'Université soit détruite, - c'est une école de pestilence, s'écrient-ils, et l'autorité ne se relèvera jamais, si l'on ne supprime les pensions libres ! Ecrfrez que Voltaire, Diderot et Rousseau sont des empoisonneurs ! Le fauboctrg Saint-Antoine est inquiet: il a dn monde à Lambessa, à Bôn1t, à Belle-Isle, à Cayenne! L'Empire ::.\·aitpromis de lic1uider le cac:ho_tet l'exil: - l'Empire a tout oublié, même ses <lettcs, et llans la rue de Charonn~ on commence à s'irriter. ' Les finances pleurent : on ne rcfu,;e pas l'impôt, mais on trou\'e qu'il est hien lourd! Les hommes de garnison s'en:rnir1:t, Prnis ils déclarent qu'en Orient la troupe française est plus- malheureuse et plus inoccupée qu'on ne l"est ailleurs : les préto;-iens sont tristes. ' Vous demandez ce qn·est devenu 1\fontalembert? ..:, Je défie une Cour impé~iale, un Sg nat, un Corps législatif, un ·commissaire de police d'inquiéter cet homme! C'est l'agonie de tous les pouYoirs que cette dirtaturc !· A vous, XXX. CORRESPONDA)ICE DE LONDRES. Londres, 3 juillet 1854:. Lundi dernier, à la chambre des Lords (non des Communes, comme l'a fait dire une faute d'impression ),le comte d'Aberdeen a donné des explications sur sa JJolitique; elles ont paru satisfaisantes, puisque l\L Layard a retiré sa demande d'interpellations qu'il aYait faite aux Communes ; et, sauf quelques observations de Lord Dudley Stuart sur le désir général de voir Lord Palmerston ministre de la guerre, l'opposition n'a pas donné suitepoùr le moment à ses projets d'attaque contre le ministère. Le général Hess - le chef d'état-major de Radetzki dans les campagnes de 18-1-8et 1849- - est nommé généra] en chef de l'armée autrichienne sur le Danube ; l'archi,luc Albert et le génér:Ü Schlick sont sous ses ordres. Le général Hess est parti pour Semlin. Son avant-garde, sous les ordres du général Coronini, doit être entrée en Valachie. le traité conclu entre le Sultan et l'Emperenr d' _.\utriche porte que l'armée autrichienne expulsera ou remplacera les Russes dans les Principautés, concertant d'ailleurs ses opérations avec les gé- ·iléraux turcs et leurs alliés, et devant évacuer les Principautés à la paix. L'empereur promet en outre de ne négocier snr d'autres bases que l'indépendance et l'intégrité de l'Empire ottoman. D'après les articles publics de ce traité - on parle de trois articles secrets-1' Autriche borne son action au maintien de l'intégrité du territoire ottoman en Europe; c'est-à-dire qu'elle va rétablir le commerce et la navigation dans le B1t~-Danube, et empêcher la Rnssie de s'emparer des Principautés ce qui serait l'annihilation de l'Empire d'Autriche, rien au.delà. !wlais si les troupes autrichiennes attaquent les Russes en Moldavie - conséquence forcée du traité si les Rus'ses ne battentpas en retraite derrière le J>ruth, -1' Autriche sera forcément et par le fait entraînée dans la guerre contre la Russie, guerre qui ne cessera, •dit-on très. haut à Londres, qu'.après avoir mis le Czar dans l'impuissance de la recommencer. Le JI,[ orning Chronicle annonce que le czar a refusé nettement de défére:r à ·l'.invitation faite par l'empereur d!.A.11triche·defaire rentr~ ses armé-es s11r son territoire. u la -Rùssiè eombafua Jusqu'à• cti ·CJ.\l 1c!1le ~,-·perdu ~ • ·.• .),,4 '

dernier soldat et seh dernier rouble." Cette rodomontade réjouit le Çhronicle qui espère voir rendre la Finlande à la Suède, et surtout la marine russe détruite dans la mer Noire. Une expédition paraît s'apprêter contre la Crimée, Deux cents navires de transport sont réuuis à Varna où viennent débarquer successivement les divisions alliées. La division Napoléon Bonaparte a quitté Constantinople le l 9 juin pour Varna. Les génfraux en chef s'y rendent également. Huit régiments, dont deux de cavalerie, ont reçu l'ordre de s'embarquer immédiatement ,lans les ports d'Angleterre pour l'Orient. Le siége de Silistrie ei,t levé ; les Russes se sont retirés sur la rive gauche du Danube; ils évacuent les for.;. teresses qu'ils occupaient en Valachie et se concentrent en Moldavie où le corps du général Paniutine, et des troupes formées par une levée en ma~se - les faucheurs, disent les journaux anglais, vont renforcer l'armée en retraite. Luders - qui n'est pas mort - se retire de la Dobrudja ; le 23, son arrière-garde a été battue par l'avant-garrle d'Omer-Pacha, vers le Mur de Trajan. Le général Schilders, amputé, est mort à la suite de l'opération, léguant tous ses biens aux veuves ét aux familles des sol'1.atstués devant Silistric. Le prince Dolgorouki, ministre de la guerre, et deux atttres généraux, sont envoyés dans les Principautés ; le Czar lui-même va partir pour Kicw où le maréchal Paskewitch doit avoir un entretien avec lui. Dans la Baltique, les opérations se bornent au bombardement de Romarsund, dans les iles d' Alimd, par quelques vapeurs anglais. Les flottes croisent devan.t Kronstadt. L'insurrection hellène n'est,pas encore étouffée; plusieurs chefs sont pO'llrtantrentrés en Grèce sur l'invitation des officiers anglais et français ; mais Haggi Petros, vainqueur dans quelques combats, refuse de se soumettre, et continue la lutte en Thessalie. - Le général Kalergis a adressé une proclamation à l'armée pour lui montrer que l'intervention française protégeait la Grèce. contre les conséquences d'une politique folle et dangereuse, et exhorter ses compatriotes à attendre patiemmeut une meileure opportunité. Le choléra est en France ; on dit que Je camp du Midi ne sera pas form{>; on parle même d'ajourner le camp du Nord. Les ressources des arsenaux sont épuisées pour armer la marine militaire ; quant aux finances, on m'assure tenir d'un conseiller à la Cour des comptes, qu'elles sont dans un état tel qu'on ne permet plus même d'examiner les comptes des diverses administrations ; la Cour n'a plus qu'à signer des états tout faits. L'armée n'a pas d'enthousiasme, elle a peu ou pas de confiance dans ses généraux. La situation morale de la France ne répond pas à la gravité de la position, à la grandeur de la crise ; c'est douloureux à constater, mais cela ne peut étonner sous un pareil gouvernement ! De.rnie••e8 nouvelles. Une insurrection militaire a éclaté à 'Madrid, sous les ordres d'O'Donnell, Dulce, et autres généraux modérés, aux cris Vive la Reine ! à bas les ministres! Les insurgés, au nombre de 2,000, ont qùitté la capitale, en marche vers Alcala ; de troupes sont envoyées à leur poursuite. Le général José Concha a quitté Bordeaux, en route pour les Pyrénées.-Le colonel répab1icain Ametler, en surveillance dans une petite ville de l'Estramadure, s'est échappé. Peut-être la reine Isabelle va-t-elle enfin expier ses fautes et ses crimes; mais une révolution menée par O'Donnell et Concha ne peut non :i inspirer beaucoup de sympathies : modérés de Narvaez ou modérés de Blaser, qne noùs importe et qu'importe à l'Espagne ? Salut fraternel, Ph. FAURE. Le citoyen Mazzini est attaqué par toutes les réactions : cela se comprend. - On ne sera donc pas étonné de trouver dans le journal de toutes les Révolutions la lettre suivante : Londres, 30 juin 18.H-. A Monsieur le Rédacteur de l'Italia e Popolo. Monsieur le Rédacteur, On me communique à l'instant un petit article àe l' Espero, qui a pour titre - Una nuova vittima don'idea - article court, mais délicieux, un vrai joyau en fait de calomnie. Il a été écrit à l'occasion de la mort d'Agostini, et - comme de droit - il accuse Mazz~ni de cette mort. Si l'accusation était formulée en termes généraux, je ne me donnerais pas la peine de prendre la plume, étant désormais convenu par tout le monde, que tout· le mal qui arrive ici-bas c'est la faute à Mazzini. .. que Dieu lui pardonne mes maux de d~nts et les pluies continuelles de Londres. . • Mais malheureusement le journal ne s'en tient pas aux. termes généraux, il descend aux détails. Il raconte des •faits et des scênes effrayantes qui se seraient passés à Londres, Radnor street, nnméro 15, pr~cisément dans la maison que, depuis tantôt deux . ans, j'habite avec Mazzini. Comment ne s'est-il pas aperçu, le malheureux jourL'JIOMM.E. nal, que ces scènes épouvantables, décrites avec tant d'assurance, par le fait même qu'elles se seraient passées à Londres, en plein midi, au_ vu et su de tout le monde, s'évanouiraient comme fumée, et qne tant de belles calomnies ramassées avec tant· d'art et d'amour seraient en pure perte ! Quel dommage ! Soyons justes pourtant; si les calomnies tombent, il restera toujours pour l'honneur de l'Espero sa belle diction choisie, élégante, courtoise, qui exhale un parfum de la rue de Jérusalem de l'endroit. Venons aux faits : • L'article dit que, après les évènemens du 6 février, en conséquence de sa protestation faite par Agostini contre l'apposition de sa signature en bas du proclame d'insurrection, on lui a refusé un morceau de pain, une obole, et on l'a laissé mourir de mlsète et <lefaim. Il ne m'appartient pas de défendre Mazzini de l'accusation de faux portée par le journal pour avoir apposé le nom d'Agostini en bas de la dite proclamation. Le libricciatolo de Mazzini, comme l'appellent les grands génies de l'Espero, en a déjà fait justice, et tout le monde sait que Mazzini avait le droit de s'y croire autorisé par les paroles mêmes d'Agostini, prononcées au moment de son départ pour l'Italie. Je veux parler seulement du morceau de pain refusi; à l'hérétique. , Personne jusqu'à présent n'a accusé Mazzini d'avoir été insensible aux misères de ses compagnons d'infortune. Tout le mond@ sait qu'il n'a jamais refusé son obole, et qu'il a toujours largement secouru les malhéureux exilés; H les aura secourus ponr leur nuire, c'est possible, mais enfin il les a secourus; il a toujours donné tant qu'il pouvait, et même plus de ce qu'il pouvait. Ainsi, il n'a refusé non plus son obole au malheureux Agostini, ni avant, ni après sa protestation. Il l'a donné, soit directement, soit par l'intermé,liaire d'amis; comme en fait foi la lettre ci-jointe de A. Doria. Dernièrement encore, aussitôt qu'il a su qu'on ouvrait une souscription pour la malheureuse veuve d'Agosti•i, il envoya son obole, que j'ai remisE;moi-même entre les mains du citoyen Mattia Montecchi, chargé de la souscription. _l\.insi donc, si la mort d' Agostini est arrivée par la faute de Mazzini (et qui pourrait en douter?), ce n'est certes pas pour lui avoir refusé son obole. Inventez autre chose , messieurs. Pardieu ! Il y a bien d'autres moyens pour faire mourir un galant homme.... cherchez, braves gens. Après le crime, le châtiment. Ecoutez et tremblez. Et, pour que nos lecteurs ne nous accusent pas d'inventer à plaisir, nous traduisons littéralement : " ...... Un grand nombre d'émigrés, non trompés cer- " tainement sur le compte de ces jésuites politiques, in- " dignés et saisis d'horreur en apprenant la mort du mal- " heureux Agostini, qui n'était pas leur ami politique-, se " portèrent à la maison du prophète ( ~azzini ) pour ven- " ger nne fois pour toutes le sang de tant de victimes " cruellement ou stupidement immolées à une ambition " personnelle; ils envahirent son appartement, cassèrent les " vitres, renversèrent les meubles, fouillèrent partout " pour le chercher ; mais l'envoyé de Dieu avait trouvé "moyen de s'esquiver et mettre, comme toujours, en su- " reté la -panse (sic). Respirons! Qu'en dites-vous du tableau? Terrible et saisissant, ma foi ; chaudes les teintts, l'action émouvante. Parfaitement arrangé. Et nous, habitans de Radnor Street, nous, mieux que tout autre, nous sommes à même d'admirer la toute-puissante imagination des ~crivains de l'Espero ! Hélas! qu'à une si belle poésie nous sommes obligé de faire suivre notre humble prose ! Et en effet, avant, comme après la mort du malheureux Agostini, Radnor Street a continué sans interruption à être la plus pacifiq11e,la plus tranquille, la plus monotone, etsoit dit à sa gloire - la plus sale rue de Londres. Rien n'est venu interrompre son calme inaltérable; point de rassemblements, point d'irruptions d'émigrés; personne n'est venu se ruer contre notre pauvre maisonnette ; personne n'a cassé nos vitres; personne n'a envahi l'appartement de Mazzini ... (Appartement! titre pompeux et fantastique! Une petite chambrette, sous les toits, longue huit pieds, large quatre!) Nos meubles ont été respectés, on n_'afo1üllé nulle part, on n'a cherché personne. Ainsi, Mazzini ne s'est pas esquivé, mais il est toùjours resté tranquillement à sa place, écrivant toujours, méditant· toujours, fumant toujours, et - comme on le pense bien -.uniquement occupé de ses crimes, c'est-à-dire, occupé à rép~ndre sur la superficie de la terre toutes sortes· de calamités, le cholfra en France, les inondations en Hollande, la maladie des raisins en Grèce, la guerre en Turquie, la peste en Asie, l'Espero en Italie, et des B ...... G...... sur tous les coins du globe.. Voilà les occupations de ce grand scélérat; tandis que, par contre, les écrivains de 1'.Espero exposent chaque jour noblement, héroïquement leur panse pour le salut de la p~trie, et ronsacrent leurs nuits à méditer les saintes vérités que vous connaissez. Mais, pauvres martyrs, que dirons-nous de la moralité de la fable? Apràs avoir lancé à Mazzini les aménités cide:ssus, ces braves gens ont tout juste assez d'esprit pour l'appeler jésuite! ...... Pends-toi, Tartuffe, tu n'aurais jamais pensé à cela. Bravo, Messieurs de l'Espero, mes compliments. Federico CAMPANELLA, Monsieur le Rédacteur, A1 1 milieu de la foule de calomnies que l'Espero a' -vomies contre Mazzini à propos de la mort d'Agostini , on lit : " un sou, un morceau de pain a été même refusé au dissident, à l'hérétique ; et on l'a laissé mourir de mi- ' sère et de faim." Après les évènements du 6 février 18.53, ayant été moi-même chargé par Mazzini d'apporter à Agostini les secours qu'il lui envoyait, je me crois en devoir de démentir de la manière la plus formelle les injurieuses imputations de l' Espero. Agréez je vous prie, citeyen rédacteur, mon salut fraternr.l. Adamo DoRIA. Londres, 30 juin, 1854. Nous avons publié da~s ce journal un àppel â • tous les gens de cœur et d'honneur pour les proscrits de toutes les nations. On verra, par le bulletin qui suit, ce que sont nos misères. UN PROSCRIT MORT DE FAIM .. Richemond, 3 juillet 18'54. Citoyen, On lit dans un journal de Londres : "·Une enquête du coroner s'est tenu à la maison de refuge de Saint James sur le corps de Anthony Borygewki, Polonais de 45 ans environ, trouvé mort sur la voie publique. Le jury a déclaré dans son verdict que le malheureux proscrit était mort de faim." Ce malheureux errait dernièrement a11x environs de Richemonrl-Bridge pour chercher de l'occupation. Il était confiseur et muni de bons certificats, mais aucun patron ne voulait le prendre parce qu'il était couvert de haillons. Il faut dire aussi à la louange du peuple anglais, qu'il fut secouru dans cette occasion par le gardien du pont, un pauvre père de famille, tandis qu'il avait été repoussé par un comité de marquis, de comtes et de vicoffites polonais, qu'on voit sans cesse papillonner autour de sa seigneurie Lord Palmerston. Ce meurtre moral retombe tout entier sur la conscience de ces grands hommes d'Etat qui préfèrent embaucher ~00,000 bayonnettes autrichiennes au service d'un pays hbre, que de sauver de la misère et de l'oppression les malheureux soldats de la liberté qui meurent chaque jour sur le pavé de Londres ou de New-York et dont quelques centaines valent certainement plus que des milliers de soldats se battant pour l'argent, l'eau-de-vie èt les saucissons. Salut et lraternité, UN CITOYE::-f. SCIENCE POPULAIRE. ASTRONOMIE. Les planètes sont-elles habitées ? telle est la question que le bon ·sens pose incessamment à la raison et que la science ne peut résoudre que par hypothèse; c'est-àdire par d'autres questions aussi pratiquement insolubles que la première. Telle qu'elle est cependant, la réponse à cette question est digne d'arrêter l'esprit qui s'exerce à. planer au-dessus de la matière et qui aime à secouer les préjugés de lïgnorance et de la superstition. Les planètes principales dont l'œil humain a pu suivre la marche même avant l'invention des instruments de la science moderne 0nt, avec le soleil et la lune, seni à nommer les jours de la semaine qui, malgré les tentatives déjà très anciennes du Christianisme et celles plus modernes des réformateurs du ] Se siècle, ont conservé les sept noms que leur ont donnés les astror!omes égyptiens. Ainsi: _ Dimanche, Sunday, Sonntag, est le jour du Soleil. Lundi, le jour de la Lune. Mardi, le jour de Mars. Mercndi, le jour de Mercure: Jeudi, le jour de Jupiter. Vendredi, le jour de Venus. Et Samedi, Saturday, le jour de Saturne ( 1). L'ordre dans lequel se présentent les planètes à partir (l) Pour les alchimistes, dimanche était donc le jour de l'or, lundi le jour de l'argent, mardi le jour du fer, mercredi celui du mercure, jeudi celui de l'étain, vendredi celui du cuivre, et samedi celui du plomb.

du ~oleil, le centre commun de leurs orbites, est le 'SUl• vant: Mercure à 36 mill\Pns de milles du Soleil. Vénus à 68 itL id. itl. La Terre à 95 id. id. id. Mars à 145 id. id. id. Jupiter à 4-95 id. id. id. Saturne à 909 id. id. id. Je passe sous silence les petites planètes découvertes à l'aide du télescope perfectionné, pour restreindre ces quelques considérations dans des limites plus restreint~s. Ainsi l'éloignement relatif des planètes peut se réduire aBxchiffres suivar1ts, en ne tenant compte que des dixaines de millions : Mercure...... 3. Vénus......... 6. La Terre...... 9. Mars.......... 14. •Jupiter........ 4-9. Saturne....... 90. Maintenant le volume relatif de ces corps célestes, mesurés par leur diamètre, n'est soumis à aucune loi qui, nous soit connue. Il semble dans tous les cas n'avoir aucùn rapport avec l'éloignement ou la proximité relative du Soleil. Voici l'ordre dans lequel se classent les planètes quant à leur volume : Jupiter...... 88,780 milles de diamètre. Saturne..... 77,230 idem. La Terre.... 7,912 idem. Vénus....... 7,900 idem. Mars. . .. . . . . 4,500 idem. Mercure..... 2,950 idem. En ue considérant que les milliers de milles on trouve donc: Mercure......... 2. Mars............. 4. Vénus........ ,.. 7. La Terre........ 7. Saturne ......... 77. Jupiter.......... 88. Notons encore en passant ces deux nombres 7 et 7 pour la Terre et Vénus et le nombre 77 pour Saturne à titre de simple curiosité, quoique le mille qui sert de mesure représente la 60e partie d'un degré ou si l'on veut une minute astronomique. Il résulte de là que la planète la plus volumineuse du système est Jupiter, et la plus petite, Mercure. • Mais si la science ne peut rendre compte autrement que par hypothèse de l'irrégularité relative dn volume des planètes, elle a pu s'assurer de leur densité relative qui obéit à la loi universelle de l'attraction. Ainsi, on sait que la terre est 511 2 fois plus pesante que l'eau; tandis que la pesanteur spécifique de Saturne est 81 12 fois moindre que celle de 1a terre, Jupiter a environ la même densité qne le bois d'ébène, Saturne la densité dn sapin ; Vénus la densité de la pierre et Mercure celle de l'or. Tout le monde connaît la cause du changement des saisons sur notre globe; si la terre tournait sur elle-même verticalement, les rayons perpendiculaires du soleil frapperaient éternellement l'équateur, et la zone des tropiques serait probablement seule habitable, car tout l'espace compris entre les tropiques et les pôles serait couvert de glaces éternelles. L'inclinaison de la terre sur son axe, présentant annuell~ment au soleil une ligne oblique, connuesous le nom d'écliptique, l'année se trouve divisée pour nous en quatre saisons périodiques, d'environ trois mois chaque. . Ainsi, l'angle de 90 degrés, dont un rayon perpendiculaire du soleil prolongé jusqu'au centre de la terre, serait un côté, n'aboutit pas aux pôles, mais successivement à tous les points des cercles polaires. Cette distance descercles polaires aux pôles terrestres, ou de l'équateur aux tropiques, est de 23°. 28'. 30''. Pour Jupiter, dont l'axe de rotation est connu, cette distance n'est que de 3°. 5'. 30" ., de sorte, que la partie de cette planète que l'on peut supposer habitab1e, jouirait , toutes conditions égalesd'ailleurs d'un printems éternel; mais dans un espace fort retréci relativement à sonvolume. Saturne, au contraire, présenterait sous le rapport des saisons une analogie frappante avec le globe que nous habitons. Ses tropiques et ses cercles polaires offrent un écartement de son équateur ou de ses pôles, égal à 26°. 48'. 40". C'est-à-dire q11e son écliptique est encore plus incliné,que le nôtre. Saturne aurait, par conséquent, à peu près les mêmes saïsons que nous, si le singulier anneauqui l'entoure et le fait ressembler à une savonnette dans un plat à barbe, ne lui donnait sans doute .des saisons et une vie tôut-à-fait à part. Mais toutes les spéculations sont naturellement déjouées par les conditions d'existence que le's planètes tienn_en:t 1 ° de leur densité, 2° de Jeurs nombreux. satellites. Et d'abord, si Jupiter n'est, comme la science la constate, pas plus dense que l'eau, quels êtres peuvei:it vivre à sa surfa«e? quels êtres peuvent hab!ter Saturne qui flotterait sur l'eau comme un boulet de canon flotte dans le mercure, ou eomme un bo?tchon de liège dans une caraffe. Au fond, que no11simporte? Tout ce que nous poèlvons affirmer, c'est 4ue ces êtres existent et qu'ils obéissent comme nous aux lois immuables qui régissent l'infini L'HO M. ME. dans le tems, dans l'espac-e, dans le mouvement et dans la matière. Cependant, l'année de Jupiter est d'environ douze années terrestres ; tandis que son mouvement de.rotation sur lui-même est si rapide qu'il présente deux fois et demi tous les points de-sa surface au soleil, tandis que la terre ne tourne qu'uue seule fois sur elle-même. 1 L'année de Saturne équivaut à 29 lz2 ann~es terrestres tandis que ses jours sont avec les nôtres dans le rapport de 2, 3zl0 à l ; et que chacune de ses quatre saisons équivaut à 7 Iz2 de nos années. Maintenant un des caractères les plus saillants et les plus curieux de ces planètes est le nombre et la disposition des satellite5 dont elles sont entourées. C'est l'immortel Galilée, ce martyr de la science, ce torturé de l'Inqtüsition, qui le premier a vu les quatre luries dont J upiter est éclairé. Celle de ces lunes qui en est la plus rapproc1ree complète sa révolution en 42 heures et passe dans ce court espace de temps par toutes les phases que subit, dans l'espace de 28 jours, le satellite de la Terre. Ainsi, 10 heures et demie après sa conjonction, la petite lune de Jupiter prfsente son premier quartie_r; elle est pleine au bout de 21 heures, et, 10 he1nes et demie après elle est à son déclin; pour ,recommencer bientôt une nouvelle série de phases._ Le mois de cette lune est donc égal à quatre jours de Jupiter. Ce n'est pas tout: le mouvement de.ce satellite dans son orbite, s'opère à raison de 8 degrés par heure. C'est-à-dire que de Jupiter il peu~ être suivi dans le ciel comme l'œil suivrait l'aiguille d'une immense horloge. Le second satellite complète .sa révolution en 85 heures terrestres. Son mois est donc moitié plm; long que celui du premier'; ses phases d'une durée à peu près ,iouble. La révolution du 3e satellite se fait en 170 heures terrestres et son mouvement appdrent est à raison d'environ • un degré par heure. La 4e satellite complète sa révolution en 400 heures ou 40 jours de Jupiter. • Ces lunes diffèrent de la nôtre en ce que leur orbite est exactement dans le plan de l'équateur de -la planète; or l'ombre projetée par Jupiter est tellement considérable et la distance des lunes tellement rapprochée de la masse énorme de ce corps céleste qu'elles sont constamment éclipsées lorsqu'elles se trouvent en opposition avec le soleil; par conséquent les habitants de Jupiter ne les voient jamais pleines. Il arrive de même que les éclipses de soleil très fréquentes occasionnées par le passage de ces satellites au méridien ne sont visibles que sous l'équateur. Toutes les 42 heures terrestres, il y a éclipse totale de la lune la plus rapprochée ; la seconde lune éprouve le même phénomène tous les 3 lfJ jours (de Jupiter) la 3e tous les 7 jours et la 4e tous les l 6 lz2 jours. Les mouvements relatifs de ces quatre satellites sont tellement arrangés qu'ils ne peuvent jamais être tous à la fois du même côté de la planète. Toutes les nuits il y a donc nécessairement clair de lune et quelques unes de cei, nnil s sent éclairées par trois lunes offrant chacune une phase différente. . Je m'arrête pour reprendre dans un prochain article la sér~ des phén9mènes que présentent l'anneau et les satellitee de Saturne. • J.-P:H. BERJEAU. •4 I'•" VARIÉTÉS. LESMÈMOIRDEESJEANRAISIN. -Suit::- Voilà trois mois bientôt, milord, que je promène mes folles rêveries, comme un profane, au milieu de vos palais et de vos mœurs tirées au cordeau. J'ai tout vu dans votre fourmillière aux cent villes, et dans ces squares fermés, par le privilège des propriétaires, au voyageur, au passant, à l'ouvrière amie des fleurs, et jusqu-'à ces pa11vres enfants des écoles populaires qui s'ébattraient' si bien le long des vertes allées, au lieu de s'étioler dans des caves ; et vos parcs ombreux où le vice honteux abrite, la. nuit, ses maigres saturnales; et vos châteaux, jadis marqués par l'histoire, inais aujourd'hui muets comme des obélisques,' ou peuplés d'ombres qui traînent les casaques d'Henri VIII ; et vos concerts, vos théâtres, vos fêtes, où s'engouffre une multitude qui ne sent des arts qùe le bruit, l'éclat extérieur, les livrées et les fanfares. J'ai vu les ~orporations de votre cité, son lord-maire, ses aldermen, ses bannières, et toutes les pompes de sa cour, avec ses laquais, ses chambellans, ses dames aux grands atours ; que n'ai-je pas v11,dans cette ville-monde qui semble avoir la double ambition. d'enfermer, de résumer en ses murs l'histoire et l'univers, d'occuper l'espace et le temps ? . Eh bien! toutes ces magnificences qui sentent le moisi du cœur et de .la tombe; m'ont rempli, m'ont saturé : j'ai le spleen, je m'ennuie comme un lord. Adieu donc; vénérables pourpoints du temps de la re~ne Elisabeth ;· adieu, bannières des bouchers, dégrais- ·seurs,. coiffeurs, orfèvres, tailleurs et libraires ; adieu toques de la cour, splendeurs de St-James ou de Gnidhall, et vous aussi, malheureux omnibus qui vous transformez en cases cellulaires, adieu! j'ai besoin_d'entendre le grillon chanter au foyer, et la cigale clans les arbres : je donnerais toutes les colonnades, toutes les richesses de Regent-street, pour revoir de loin les neiges vermeilles sous le soleil, et l'enivrant parfum de nos plaines me monte au cerveau. A quoi me servirait <l'ailleurs de J'ouiller plus profondément du regard et de la pensée votre ville, vos plai'sirs, vos hommes, vos fêtes ? La vie est régl1ie, ici, et les destinées implacables comme les mœurs. A qui voit un lord il est inutile d'aller plus loin, dans la splendide galerie des blasons, car c'est to11joursle même privilége, la même fierté ; ce sont les mêmes chevaux, les mêmes laquais, les mêmes chasses, les mêmes vanités opulentes et froides : ici, tout bourgeois s'appelle Mercure, et si dans la r::tce des prolétaires venait à poindre un nouveau Chatterton, ,il ferait scanùale, comme il y a cent ans, comme i'l y a mille ans ! La plus triste monotonie règne partout, dans les classes, dans les mœurs, clans les rangs, et les disciplines de l'opinion sont à ce point fortes 1:;t souveraines qu'on n'a pas encore pardonné sa gloire au puissant Manfred, à Byron. Etrange contraste, milord, et qui m'a frappé comme une révélation. Les pays protestants où la liberté livra ses }!l•remières batailles se sont profondément encaissés, depuis, dans la routine tracée par les aïeux. La coutume les gouverne aussi despotiquement qu'une religion, tandis que depuis cent ans d€1i1xgrandes patries catholiques, la France et l'Italie, s'agitent vaillamment sous leurs dogmes fermés, et se laissent emporter à toutes les initiatives ! Ah! j'aime mieux l'utopie, ses témérités enthousiastes, ses rêves,.ses écarts même sanglants; j'aime mieux les convulsions que le néant, la vie que la mort ! Votre patrie, milord, a dans sa main la première navètte du monde. Elle travaitle, tisse et fabrique pour l'univers entier, que sa voile marchande approvisionne, mais elle ne file plus les idées comrr.c au temps de Thomas Morus, de Bacon et de Shakspeare. Un peu moins de coton, s'il vous plaît, et quelques beaux efforts de plus. pour les arts, pour la pensée! L'homme n'a pas seulement besoin de pain, a dit }'Ecriture ; et tête qui pense vaut bien rouet qui tourne ou navette qui file. J'étais. un de ces derniers jours, à votre parlement, dans cette Chambre des Communes où les premiers de l'Kqrope et de la moderne histoire, vos aïeux, fondèrent la grande souveraineté de l'aYenir, et l'inscrivirent au front d'un roi. Le redoutable souvenir de cette scèn.e avait en moi réveillé les saints respects, et, descendant la tradition jusqu'à nous, je m'arrêtais religieusement devant toutes les figures qui sont aujourd'hui des statues. L'émotion m'avait gagné surtout en approchant des temps nouveaux; car s'il y a là des taches, de sinistres monuments, ce sont crimes des colères a<::harnées, des fièvres ardentes, et le tableau, sous ces sombres détails, n'en garde prs moins sa beauté sérieuse, ses poétiques grandeurs. Le président tout-à-coup· ouvrit la séance. Les héritiers de la grande charte et du long parlement s'assirent, et la voix du speaker appela la cause du jour. De quoi s'agissait•il milord? De l'Irlande et de ses agonies, qu'on n'entend plus, tant est faible et bas le souffle de la mourante ? de ces colonies lointaines, où tant de vos soîdats restent, et qui ne vous rendent que quelques nabads? S'agissait-il des pauvres, des salariés, des émigrants qui s'en vont, par centaines de mille, chercher un coin de terre par delà les mers ? Mon· Dieu, non ; 1es workhouses s'emplissent, les colonies râlent, le paupérisme monte, monte toujours, et la vague emporte ce ~que laisse la mort; mais c'est là le train du monde, et l'Angleterre a bien d'autres soucis. Il s'agit aujourd'hui, comme il s'agissait hier, de savoir si les juifs seront admis au Parlement, sans renier leur foi ; si la formule du chrétien sera plus forte que le droit politique, et plus forte que la loi civile, qui donne accès à tous les citoyens investis du mandat et payant le cens. Voilà quelle était la question, la grande question du jour. Oui, milord, en plein dix-neuvième siècle, Hprèsla réforme de Luther, après les grandes philosophies de France et d'AJlemagne, les fil~_a. înés du libre examen, les héritiers de ses docteurs, de ses soldats et de ses martyrs, s'arrêtent à la forme d'un serment, et théologiens du point-et-virgule, ils subordonnent, ils soumettent au fanatisme d'un vieux texte mort, les droits de la. conscience et les droits de la souveraineté. Je suis sorti de votre Parlement, milord, en se ~ouant ma sandale, et ,l'esprit malade, affaisé sous cette pauvre discussion de rituel qui me rappelait les grandes guèrres du Bas-Empire. J'aimerais encore mieux les batailles de cochers! Ainsi l'opinion publique chez vous est tout e:ntière à la. tradition. Votre parlement, vos écoles, vos tribunaux la • suivent et l'appliquent jusqu'au scrupule religieux, comme la loi vivante. Elle règne en souveraine dans les consciences, dans les mœurs, dans les instit;utions, et la vérité n'a point son texte écrit, sa formule arrêtée, so~ parchemin, comme les nobles. L'idée jeune et franche ne peut jamais mbnter bien haut sous cette voô.teépaisse des servitudes volontaires. De là, deux grands malheurs pour un peuple aussi vi- • goureux, aussi bien doué que le vôtre. Comme le Chinois. s'enferme dans sa coque historique, il a d'absurdes mépris et des idolâtries bon:ffonnes, Il ne veut pas se re.

. -. nouveler; il moisit; il ne monte vas, il cles<'enù; car • aujourd'hui la üriii:rntion est g&nér:i1e; el'.e est, comme l'atmosphère, nécessaire à la vie, et ceux oui $'enferment dans les routines ou dam; les doi;mes ;'obstinent à la tombe. Voilà la vérité, rnilorJ, }a véritJ toute cn:c, comme on la doit à ses hôtes, si 1'011 a le resncct de soi-même et celui des idées. L'Angleterre, qui voyage beauconp pourtant, s'est mise en quarrntaine depuis des siècles, Elle visite toute la terre et ne communique pas. Elle porte partout sa religion, s~s mœurs, son paletot, et n'en sort point. La presse et la v:1peur, ces deux r;ran<les forces <l'expansion et dl.)rayonnement, l'q1tralnent sans l'entamer, et, dans sc:1.,c:wutchonc, eHe roule, toujours ellemême, à travers l'histoire, les mers et les continents. Voyez ses jourirnnx : ils sont aussi nombreux que. les sauterelles d'Egypte; ils sont habiles, inquiets de la nouvelle, et bien renseignés. Si quelque roitelet de la côte , -d'Afrique a mangé son voisin, ils sont les premiers à c11anter la complainte en Europe. Ils font admirablement la chasse aux chroniques. Ils vous diront ce qu'il y a d'i11cenclies, d'assassinats, <le naufrages aux terres les plus lointaines, et ce qu'il y a de ven:ues au >tez d'un· cacique. Mais si vous voulez savoir la vie morale d'un peuple, le niYeau de ses idées, ses forcr.s et son courant, vous n'aurez que des fantai~ies ou des caricatures. Les correspondants qui butinent à vol d'oiseau ne ramassent que les sinistres, les scandales, les faits ; ou bien, tout fiers d'être admis dans cette high life qui ne le1Jr est pas ouverte en Angleterre, au lieu de vivre et d'H:1clier, au grand air, rlans la rue, dans les fêtes, au sein des masses ,.ils prennent langue chez les portiers des rrouvernements'. Croiriez-vous, milord, que la France ~it à peine connue de vos compatriotes'? Qu'ils la regardellt encor.e avec terreur et pitié comm~ une pauvre folle de son corps et de son génie, qui s'en va de fièvre en fièvre et les pieds dans le sang jusqu'aux anarchies dernières? Ses journaux lui <lisent chaque matin que la voisine eat furieuse, enragée, qu'elle a tué ses rois, ses dieux, et qu'ell~ va, daps une suprême convulsio:1, se déchirer elle-même. Sans doute, depuis soixante ans qu'elle est e:1 couches· de i.a destinée, la voisine a plus d'une fois eu le transport : elle a battu ses dieux et fort maltraité ses rois, je ne dis p:1s non ; mais :1.-t-elle baissé clans les sciences, thns ks arts, dans toutes les luttes et conet1rrences de l'e:-prit humain, cette li'rance affolée par ses r.S;;olntions? Ne tient-elle pas son rang de trnrnil ·et cle génie, au grand co11cours des industries et <les forces universelles que vous avez ouvert ù. Lonùres. • ~e11x-là donc ne swent pas l.:. France qui ne la traduisent que dans sa politique officielle, ses to'Jrnois de parole et ses pratiques de gouvernement: ce ne sont là l111e les tr{\taux, l:i Fnmce e:,t au dessous. Mais lts journaux, curiosités <l'un jour,. n'ont pas le temps des longues études et n'aiment poir1t les enquêtes sérieuses : Yoilà po1nquoi, milorcl, pour le peuple a116 lais des derniers rangs, la France n'est ·encore qu'une mou,stache, une bayonnelte, un pavé ! L'Exposition, pourtant, amènera, je l'espère, <1esérieux retours. Les perroquets verts <le la presse marchande finiront lenr babil, et les deux peuples, s'étudiant dans leurs œuvres, s'estimeront bientôt ce qu'ils valent. • Quant à moi, milord, je reprends la mer: j'entends déja là-bas <lans le lointain tinter la clocl1ettc au cou des mules espagnoles, et je 11e vous écrirai plus qu'une dernière impression sur le Palais <leCristal, la merveille des merveilles. Ce sera mon cantique des cantiques. Salut et respect. Jean RAISIN. (La suite <iuprochain numéro.). AVIS1 PORTANT. Dans l'intérêt du Commerce, de '}'Industrie et de la Sdence, les Annonces ne tous les pays seront acceptées 1 à la condition d'être écrites en français, conformément an L'HOMME. Nous prévenons les persônnes qui se sont abonnées au journal l'Homme, soit pour un r.:n,pour six mois ou pour trois mois, et qui n'ont pas encore versé le montant de leur abonnement, qu'elles sont instamment priées de s'acquitter sans retard entre les mains de ::\I.Leconte, rue de la Rivière, 16, faubourg de Cologne, à Bruxelles ; de M. Corsat, libraire à Genève, rue Guillaume Tell, chargé de recevoir pour la Suisse et le Piémont. Quant aux abonnés d'Angleterre et des Colonies, ils p~uvent s'acquitter de ce qu'ils doivent chez M. ZM1cHowsK1,28, Greek-Street, Soho Square, à Londres, - ou en envoyant directement à fadministration ,du journal, à Saint - Hélier ( île de Jersey), 19, Dorset Street, un mandat sur la poste portant le nom de M. Zéno SwrnTOSLA WSKI . Pour les autres pays, il suffira d'adresser un mandat au nom ci-dessus désigné sur un des banquiers de Londres. · On prie également les personnes qui renouvelleront leur abonnement, d'en envoyer le prix <l'avance à l'adresse indiquée, afin d'évitertoutretard dans l'envoi dujournal pour le nouveau terme du second sémestre et. du troisième trimestre, terme qui a commencé le 1er juin dernier. JE~SEY, B!PRnIERIC UNIVERSELLE, 19, DO!t~CT STREE,T. lIJir.e tTiesara@i§eiffl~ t1LH!'l~.tlaiise, parlant français, dtsire se placer soit d,~1:s un magasin, soit dans un restaurant français ou r.nglais. Adresse: E. B., J:!, Gram·ille Square, Clerkemvell, London. HOTEDLESVILLEDSEFRANCE, 38, De~n ~treet. - Soho scpare, LONDRES. TENU p_\R lVIADA:\IE MOREL. 'Table cl'Hôte à 1s. 6d. A srx ·HEURES DU SOIR. Restaurant à la carte et chambres meublées, à des prix très modérés. - .Journaux français. Ee ALA VOIIY~, Proscrit français, ancien élèt·e de lafaculté de Paris, 1i1Donne des leçons de français, de latin, d'histoire, de géographie, de littératnre, t'tc. Il enseigne aussi les éléments des scienci>s mathématiques, 1,hysiques et naturelles S'adres,er au profess.-nr, 38, Rosevi ! le-Street. Références: chez MM. Welrnan, Ph. Asplet et doctienr Barbier. spécimen ci-après. Les Avis et Annonces sont reçus à l'Office de l'Imprimerie Universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, S-Hélier, j'usqu'à l'arrivée du romrier du ma1di. Toute correspondances <loit être affranchie et contenir ,m bon, soit sur la poste anglaise, au nom de M. Zéno SwIETOSL.A wsKI, soit sur un des banquiers cle Jersey ou FULBERT MARTIN, av(tcat français, proscrit, donne des leçons de langue française et italienne, de littérature et de musique. Il donne égalemeut des leçons et des consultations sur toutes les matières de la législation_ française. . , S'adresser au professeur, Rose-ville-strett, Anglesea Cottage. Références : chez MM. W elm,ann, P. Asplet et clocteur Barbier. Dix ans tle Prison AU .MONT-SAINT-MI ET .A LA CITADELLE DE DOULLENS, Par MARTIN BERNARD, Représentant dit Peuple aux Assemblées constituante et législative. A L'IJJ/PRIMJ:.:RIE UNIVERSELLE, I9, DORSET STREET : Les Biographies Bonapartistes par l::,h. Ber• Jean. Prix : 3 francs. LESBAGNES D'AFRIQ HISTOIRE DE LA TlL\.NSPORTATION DE DÉCE:.\1BRE, Pur CrL\RLES RIBEYROLLES. J ,·olume in-8. Ihft rami1u ET LE VIEUX l\lIOND !'AR ALEXANMDREERTZEN. de Londres. Le prix dés Annonces est uniformément de six sous (trois pence) 1a ligne, pour les trois sortes de ca, ractères courants employés dans ce journal. • 1 Les lignes en capitales et en lettres de fantaisie, seront payées en proporti<,n de la hauteur qu'elles occuper0nt, calculée sur le plus petit texte. 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