• L'HO ~'l i E. "'------------------------------------------------------------------------- ·mes yeux en jupe rle soie rouge, avec justaucorps de velours noir, com:ne 1a vraie gipsy da'.1:;ie camp des Mores. J'étais faciné, presq1.1e,ému, mi1orô.; il ~R faut si peu quand oa est un pauvr0 pays:m bien 11td, et qu'on a sa fièvre des vingt ans ! - C'est pour toi, repïit Sarnh, que j'ai pris 1a jupe vermeille et b. résille, et la rose rouge dans les cheve:ix; il ne nous manque plus que le soleil de Bayonne et ses gaves murmurants, au lieu de ces eaux dormantes de la Serpentine, et de cette brique éraillée qui ressemble là-haut au bouclier chinois en pleine fournaise. Ah! c.es Anglafa, si fiers, si p1,1issants, si riches, et qui se chauffent comme des glleux en maraude a cc coke éteint et fumeux! Comment donc as-tu pu cplittcr nos montagnes et les rayons -ie Biaritz, et ses cacolets, et s9s doux parfums que portent les vents d'Espagne ? ~ Un laquais, qui la suivaH de loin, accourut comme urie ombre, et disparut avec les guipures de la courtisane. - J'ai vou}u voir le mon<le, Sarah, ses splendeurs, s~s monuments, ses arts, et je suis parf, pour la grande Angleterre, où l'on bàtit, en quelques nuits, des palais qui sont des villes. - Bah ! toutes ces merveilles qui coùtent si cher ne valent }Jas un de nc.s pics vêtus de soleil et couve,-ts de neiges : décors d'opéra, ·tapisseries de carton, et fresques à la brosse. Dans ses conchcs de chaque printemps, la terre, l'.1.-bas, en fait plus, qu'en mi11eans, toutes leurs sciences et tomes leurs guinées. Tiens! allona diner à 1eur gran<l temple culinaire, :'t leur haut fourneau de rostbeef et de goinfrerie; tu verras là ce que c·est <1uc l' Angleterre q11and elle est gaie, quand elle s'amuse, ou quand elle man6e, ~ qui revient au même. Symposium! i\-oilà le titre du monument, écrit en l<1ttrcs folgunntes, et qui se détache sur une belle façade, de l'autre côté de la rue longeant le parc et 1'Exposition : c'est un cuisinier français à qui l'on doit d'avoir élevé cette basiliq1;e à tous les ventres de l'univers ; et tous les /Jpicius que charrient les trains de plaisir à trente francs ~e donaent ]a haute satisfactior1, le noble délassement d'une visite, ou <l'un dîner, en ce re1)0soir coupé de bosquets et peuplé d.tr marmitons. . En qu,c1ques pieds carr~ts, j'ai trouvé là. toutes les extravagances et toutes les folies, entre autres un escalier des gloires, portant la galerie des grotesq1.1es et des illn::-.tresde ce temps, véritable Apocalypse de tous les ridicules. L'hôte amphitrio)1 de ces agapes un peu mêlées est un de ces spéculatenrs au tamtam cpü font vacarme de trompettes, pour attirer }a foule, et dont le génie professionnel ne dédaigne pas de mettre en branle Joutes les casseroles de la publicité, sans compter les siennes. Il a du talcrtt, lleaucoup de talent, dit-on, pour le cuit à point, les r'èlicatesses u:;tfin(:e:d;e l'assaiso;uic:ment et l'ex1uise lia ;.,,,m des s,1..r.ces ; mais ;1 r,;t si_utout remarqnalilc par l'orig;nalité- <leses inYentions, les spectac1,~s de b mise en scène, l'excent1 ici té de ses allur.es, et la hi,r;hlife qui le trouYe charmant daif;ne le protéger comme un de ses pairs. Aussi le nom du grand artiste est-il dans toutes les gazettes, dans toutes les bouches, dnns tous !es l}rogrammes, sur tous les carnets de voy::ç;e. Un c11œur de journaliste:; embecqués et truff~s a chanté sa gloire sur les ruines d'un bœuf dévasté par ces vôraces de l'Hélicon, et jamais le grand Lucullus de digestive mémoire ne reçut pareille orntion c1e ses èlients repus et de ses •parasites. Le turbot a sa -val&Ur,et je n'ai rien à. dire contre -cette fastueuse célébrité que lés clercs de la muse ca- -ressem, comme les lords; mais je ne puis m'empêcher de me souvenir que le pauvre Chateaubriand, un artiste aussi, courait, pour vivrt:, la tradnction et lel-3lil)raires borgnes dans ce~te même ville, il y cinquante ans : H est vtai que le chétif poète n'avait produit pour toute sauce au turbot que son livre sur les Révolutions et son poëme .rlttala ! AVIS IMPORTANT, Dans l'intérêt du Commercr, de l'lndustrie et de la Science, les Ar11'\onces rle tous les pays seront acceptées 1 à la condition d'être écrites en français, conformément au Nous avions diné, milord, et gaicme-i:itafrosé tous nos souvenirs de la plaine, de la montagne et des eaux. ?.fa compagne, foretant tous ]es buissons, escaladant les pics, avait marqué son pied dans toutes les neiges, et dénouant sa ceinture ...... e~1fantaisie ...... elle s'était baignée dans tous les gaves aux flots verts: son babil folâtre et curieux ne m'avait pas fait grâce d'un tertre., d'une 1iosada, d'on sentier, d'une barque, d'une fleur sauv.age; elle m'avait redit tous les noms, toutes les folies, tous les charmants bonheurs de ce passé qui fut ma puberté buissonnière. Et je l'avais suivie d:ms tous ses regrets, dans tous les caprices de sa mémoire émue, ayant pitié de cette belle fille des bois qui grelotte sous vos pelisses ~t vos livrées : mais tout-à-coup Sarah fronça le sourcil comme la fière J uuon, et, se levant, elle marc1:iarapide vers une table où fes.toyait un groupe de beaux jeur1es gens assaisonné de ladies. -Vous avez appelé la bohémienne, je crois ? leur ditelle d'une voix brève : la }Johémienne, la voici. -Que lui veux-tn, toi, d'abord, comte de C ... ? - Je voudrais savoir, chère belle, si la partie du hc:rret durera longtemps, et si je ne puis espérer avoir bientôt mon tour. - Donne-moi ta main : je vais te dire ce qui te reste encore à vivre, ce que tu as de temps à perdre et de guinées à semer avant ]a tombe. L:i grande ligne de ta main, la ligne de la vie, se briso à mo:tié de la paume, et ton inclex est flasque a11mamelon de Jupiter : tu n'as donc pas devant toi six mois de sottises à faire, et tu mourras épuisé, comme un enfant mal venu, avant que l'abeille revienne. Quant à moi, consoletoi : je n'aime ni le hanneton ni l'orange des serreschaudes. -Et toi, gentleman anonyme, esquire cle fantaisie, veux-tu savoir la destinée ?-donne-moi ta main ... Ah! ah! ah! des signes graves : la ligne de la santé va µii_eux que chez le voisin ; mais celle de la fortune n'est pas gaie : la voilà qni se bifurque, se brise et s'échappe en mé~ndres qui vont se perdre le long du bras! Ceci veut dire, ·mon ténébreux viveur, que tu n'auras pas la chance an jeu, longtemps : t,u es habile, mais il faudra tomber, c'est écrit aux trois anneaux de j}/ercure qui tourmentent ton petit doigt, et les lignes qui débordent la jointure au poignet disent l'exil ... un exil lointain, ma foi, ... Van Diemen, peut-être! - Mais c'est une Jifarie-la-San["1ante, une Lucrezia ,) Borgia, cette belle fille an teint vert, à l'œil noir, au regard profond .... Ltt. tombe à l'un, à l'autre l'exil et l'infamie ... C'est charmant, et je veux à mon tour savoir où j'en suis avec Mercure, Vénus et Jupiter : si je pouvais être pendu! • -Toi? dit la bohémienne en prenant' la main fine et potelée du gentilhomme railleur, tu vivras, et tu mourras gras : tu dorm·ras nl). qti,art de siècle il. b chambre des lords, comme 11n - , rc et ton ai'eul : tu es de cc:ux qui passent inutiîcs sm cLtte terre et qui s'en Yo11tobèses : toutes les lignes: sont droites, pleines et chargées de··rameanx convergents. - Panne magn,ifi.que, tu t'ennuieras longtemps! -Et :10ns, et nous? dirent les femmes en chœur, toujours curieuses du présage. - Vous aussi, mes belles de nuit, vous voulez sa\'oir la dernière aventure ? Mais c'est réglé, depuis longtemps, votre destinée : cela s'appelle, vous le savez bien, le workhouse on l'hôpital, Newgate ou l'Australie; les dieux n'y peuvent rien, cela regarde les marchands, les jvêques et les lords! Sur ce, mes pauvrettes, tenez-vous en joie, pendant les heures du printemps ; pillez et méprisez les gentils. hommes. C'est Sarah la bohémienne, Sarah la Cléopatre du West-End qui vous le dit : aussi vrai que ces beaux, vos amants du jour, sont sans cœrn, clans dix ans vous n'aurez pas de chemises ! - Et la jeune tille revint à moi, calme, ironique et fière, comme la pythonisse au sortir du temple. Hommes spécimen ci-après. Les Avis et Annonces sont reçus à l'Office de l'Jmprimerie UniverseJle, 19, Dorset Street, à J erscy, S-Héli<";1:j,usqu'à l'arrivée du courrier <lu mai di. Toute con:esponi1ances doit ètre affranchie et contenir 11n bon, soit sur }a }10ste anglaise,, au nom de M. Zéno SwIETo3LAWSJCI,soit sur un des lJanquiers de Jersey ou et fœnmes, le groupe s'était levé, tous les regards la suivaient, et j'étais fort en peine sous cette artillerie, lorsque ma compagne appela sa livrée. Jean R.Hsrn. ( La suite au prochain numéro.) JERSEY, IMPRIMERIE U:-IIVERSELLE, }!), DORi-ET STRELT, ' A vis a11x ... -1. bon11es. ..,, Nous prévenons les personnes qui se sont abonnées au journal l'Homme, soit pour un a•n, pour _sixmois ou pour trois mois, et qui n'ont pas encore versé le montant de leur abonnement, qu'elles sont instamment priées de s'acquitter sans retard entre les mains <le:M. Leconte, rue de la Rivière, 16, faubourg de Cologne, à Bruxelles; de M. Corsat, libraire à Genève, rue Guillaume Tell, chargé de recevoir pour la Suisse et le Piémont. Quant aux abonnés d'Angleterre et des Colonies, ils peuvent s'acquitter de •ce qu'ils doivent chez M. ZM1cHowsK1,28, Greek-Street, Soho Square, à Londres, - ou en envoyant directement à l'administration du journal, à Saint - I-Iélier ( île de Jersey), 19, Dorset Street, un mandat sur la poste port~nt le nom de M. Zéno Sw1ETOSLA WSKI Pour les autres pays, il suffira d'adresser•· un mandat au nom ci-dessus désigné sur un des banquiers de Londres. On prie également les personnes qui renouvelleront leur abonnement, d'en envoyer le prix d'avance à l'adresse indiquée, afin d'éviter tout retard dans l'envoi du journal pour le nouveau tenne du second sémestre et du troisième trimestre, terme qui a commencé le l er juin dernier. }JI.JULESALIX ~!:t;~s~t:;~ 0 ; Tenace, 22, Simon place. Il ounira lundi prochain, 3 juillet, deux nouveaux cours de langue française, - durée, deux mois, à trois leçons par semaine. - Les ]und:, mercredi et vendredi : pour les dame~, à 2 hcme~, et pour les hommes, il 1 J. Lundi prochain, première séance publique et gratuite à 2 heures. 1UnRe tllet!i1oü@e!ije a.1n~la:ise, parlant français, désire se placer soit dans un magasin, soit dans un restaurant français ou anglais. Adresse: E. B., :32, Granville Square, Clerhenwell, London. HOTEDLESVILLEDSEFRANC'E, 381 Dean Street. - Soho square, LONDRES. rfENU PAR MADAME MOREL. Table d'Jlûte à 1s. 6d. A SIX HEURRS DU SOIR. Restaurant à la carte et cl1ambres meublées, à des prix très modérés. - J ournat1x français. <leLondres. Le prix dés .Annonces est uniformément de six sous (trois p_e11cel)a ligne, pour lt'ls trois sortes de caractbres courants employés dans ce journal. Les lignes en capitales et en lettres de fantaisie, seront payées en proportic,n de la hauteur <Jtl'elles oc:cuperent, calculée sur le plus petit texte. A BIA . NCHI proscrit politiqueivrir un cours d'Equitation \t son Hlanège, sur la a le ti:i~I: av~niage d'unir l'élégance, la légerté et I en 71lâ.tre,en cÏl'e,_en mastic et en gélatine sur français, rédactcm :Parade•. la sohd1te. nature morte on vivante. 1 , en chef pendant GUTEL o • Les '.semelles sont fixées avec dn laiton et ne Il monle aussi les ornemcnts, les stat11es et PROSCRIT DU - DECEMBRE, • , • , • l'. . • , l' r • d " , • d' é 20 D }mit ans c:ujournal quotidien le Me!sager ~~ Nord, p1.•otèsseu1.• de eoupe l~1~senta11.cuneasperne 111 à~ 1;1tén~ur Dl -~ :x- ,o~rn1t es "~r~uves a ur1prix me er .-- , onparaissant à Lille (Fran_cc), ~on?e a_ ~om1c1le,~es Tailleûr d' Habits.-29, Belmont Road, St.-Hélier, tcr:e1_1r-. On peut marcher a 1 eau :;,a.lis nune a la st1 eet, St.-Héher • . leçons de Jangue française, d anthmewp1e, d hi11-Jersey. solidité de la cha11ssw·e. ------------------- oire, de géograpbie, de littérature, etc. . • , -· ----------------- HOTEL])E L'EURQTIE Il se eharge égaltment de toutes corre~pon,- .• LUD, K0R0ECKI, . EDOUARD Blf FI · . .[ d:mces écritures commerciales e.t autre~, et des PROSCRIT POLITIQ\JE POLONAIS, ' DO~ STREET, No 11, . m.émoi~es dont \ln llli confie Ja rédactior, Don.ne à_domicile des l~ns de languè _Allemande· . PROSCRIT ITALIEN, TENUPAR Q, ROUSSEL, ·s'adresser an professeur, 20, Don-sl--:-eet, St.- et Latme; 11 démont!e -a1:ssi 1~ Gynmashq11';· • . o.' Rouss&L a l'honneur de prévenu· lIM. les .p_,mer (Ile de Jersey). M. Lu~. Kordecb désirerait ~rovver dc,l emploi d J . 1re' . vo-yagcurs <Jliivieti.nent:visiter cette île, soit pour Rl/éren,cs chez :MM. }LV ellman, P. A,:;plet\ com~e prof~sseur dans upe pension.-61' Newman nonne àes lefOlls :e-3ngtre ita. .u~_e. ag1'€ment, soit pour A.ft'airesa,•ussi 'bien q-oe,les lra6'ee.' Vickery. . _;- . . . S tr eet, Oxf< ri d Su~et.-Lo ndr~ ---,---- S'àdresser, 20. Don Su·éei, Sairit.~HEIJel'. · ·bituits de, ~ette Jacalité, qu•ils trnnverent:dans ~ ". ,· ,, , . ,,_ . ··' ., i .,;/., ,, ,_ 1Gl5, 11 coï.tn,yilF,RVi STllE~T, ~T--~~J.1~Jl!.Ù!R8EY. . • $01),liûœi,bo~.ta\)lc,·~~vins,e.ttotisJe~ID.,, l' 101· yPBOJi'l}SSBUll D'BQlHTATlON, ~n7 • prollcrit du 2 l>écembre, fuise-ur , • a_.insi que t~}l.t. rente~men&s JM)Ssiblei;,'• ! ~ .•:; .,... . 4:iJ:lll:~~e,A.~l~te~l~d~ ~au'!,1~.t, •. 1 ' ; "'d-~ ~?,TTE~. ,al?~_<;9u~ure, ,JlOU? A LDff.o·N~ V·"mcHllènr pi p~e, se ~hl.rgé •• U'" T~le·ù''H&ti à '10,, l -ét 5 h~-R&Ja8 ~ .. "', hi>nre:ir de p,henlr'fe ]>\lllJ1e çu'1r11ent d -ou.. hemmeset19•r dames.·- '1'e 1gëirre &· cha\11!19'1ff• .f 0-"',.-.c}e:toi:.t~;es~ -de 1~ fb.ute bell1-ei-.:µ,~a.llfflli en •ilte.
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