Homme - anno I - n.31 - 28 giugno 1854

-SCIENCE.- -SOLIDARITÉ- 'JO-URNA·DLELADEMOOR1tTIUENIVERSELLE& N8 31. - :MERCREDI, 2S J"CIN 1854. Ve .Jou~nal pa.1.•ait une i'@!s :r1un•sennaîne. l (.Jersey), l!), Dorset Street.-Lcs manuscrits déposés ne seront I A:-;GLi:TERRE ET CoLOJ\lTEs: pas rendns. - ÛN s'ABONNE: A Jersey, 19, Dorset street. - Al Un an, 8 shillings ou 10 fr.mes. Londres, chez M. Zmichowski, 28, Greek-street, Soho Sq-qare.-A Six mois, 4 sh. ou 5 fr. Genè~e (Suisse), chez M. Corsat, libraire,_r~~ Guiliaume-'Tell. -1 Trois mois, 2 sh. ou 2 fr. 50 c. POUR L'BTR.\XGER: Un an, 12 fr. 50. Six mois, 6 fr. 2,:;. Trois mois, ;J fr. 50 c. Toutes lettre~ et correspondances doivent être affranchies et adressées au bureau de ]'Imprimerie Universelle à St-Hélier LARELIGIONTIESPRINCIPES. I. Nous avons trom·é les quelques lignes qui suivent dans un ouvrage que nous dénonçons à la vigilan<;e des polices impériales, car il porte une atteinte directe et brutale à la probité du chef de l'Empire, comme à la dignité de son gouvernement: "En France, où l'on se montre si jaloux flc tout ce qui « touche à l'égalité et à l'hoI'.nemnational, on ne s'at- "' tachepas religieusement à la liberté individuelle. Qu'on "trouble la tranquillité des citoyens, qu'on violeleur do- " micile, qu'on leur fasse snbir pendant o.es mois entiers "1m emprisonnement préventif, enfin qu'on méprise les "garanties individuelles, quelqueshommesgén&reuxélè- " veront la voix, mais l'opinion publique restera calme et "impassible, tant que vous n'éveillerez pas une JJa;sion "politique. " " Là gît la plus grande raison dé la violencedu pouH voir: il peut être arbitraire parce qu'il ne trouve pas de "frein qui l'arrête. E1,1 Angleterre, au contraire, li::s "passions politiq11escessent devant une violationdu droit "commun. C'est que l'Angleterre est un pays légal, et "qtrc la France ne l'est pas encore devenue; c'est que • 11 l'Angleterre e.,t ui1 pays fortement coiastitué,tandis que "la France lutte tour à tour depuis quarante ans contre "les révoliitionset les contre-révolntions,et que la RELI- " GlO::-. DES PRI~CIPES y est à créer." D'où sortent ces lignes amies ùu Droit et de la Liberté ? - D'un hue ayant. pour titre : les Idées napoléoniennes (tome III, page 269.) - Et quel est J'Odilon Barrot qui les a écrites ou clictées? - Il signait, autrefois, Louis Bom1parte; il s'appelle aujourd'hui Napoléon III. Belgique, chez ::VLLeconte, n;e de la R1v:ere, 16, faubourg de CHAQUE xu~IÉRO : Cologne à Bruxelles. - A :Madrid, chez C. :,1onnier, libraire. 3 pence ou 6 sens. '.fi'0us =e§ abo:uaeni:ens. r.e 1>aie111t d' a,·an~e. des citoyens, et quand est venue l'heure sanglante de son pouvoir, <le sa dictature, il a fait tirer à m:- traillc sur ces mêmes citoyens désarmés; il les a fa.it faucher comme moisson par le sahre et par la bayonnette; il en a rempli les cimetières! Il trouvait mauvais, enfin, ce pélican des donjons, qu'on fit subir, pendant plusieurs 1Jiois, un euip1·isonnement préventif, et àepuis trois ans ses prisons regorgent pleines de martyrs, et ces captifs <lu crime-raison d'Etnt n'ont jamais vu de ju_qes; et ceux qu'il a fait transporter aux de11x régions extrèmes de l'Afrique n'ont jamais vu â accusateurs; et chaque jour, comme au premier jour, il fait suivre, arrêter, emprisonner, jeter en cellule de silenoe et de force, sans que le$ nouvelles victimes, ensevelies aux gubliettes, puissent garder la relation libre de la famille et de la défense! Ah! la terre et la mer en peuvent parler de son respect pour la liberté de l'individu, pour l'irn:iolabilité du domicile, pour la tranquillité du citoyen. Est-ce que la Méditerranée n'a. pas vu passer, comme l'Océan, les pontons-cachots, tombes flottantes qui portaient le but-in de Décembre aux grèves empestées de l'Afrique? Est-ce que 1es colonies-bagnes ne sont pas encore peuplées de forçats du devoir accouplés aux forçats du crime et qui n'ont jamais entendu, qui n'ont jamais vu d'autre jurticier que le garde-chiourme? Est-ce que l'exil n'a pas quelques-uns des nôtres dans ses cimetières, et sur tous ses chemins? Est-ce que le monde eutier, enfin, n'a pas vu passer les guenilles et les misères qui portent témoig,iage et crient Yengeance ? II. La liberté de la press3 on la connait. D~noncez un abus d'administration, le grief d'un citoyen, le crime d'un prévaricateur ofîiciel, on vou3 avertit et P°;is, l'on vou~ . ?uspend, e,t puis l' o,n vous supprime! Au tl'o1s1eme acte d honneur l ennuque en chef, gardien de la pensée vous envoie le cordon fatal : il faut mourir. • Quant aux institutions impériales, sur lesquelles repose la garantie publique, elles s'appellent ]e Sénat et le Corps législatif, deux assemblées inféodées au maître et qui n'ont aucul'l drnit sérieux: de contrôle, pas même en finances ! • Voilà le règne et voilà le gouvernement: la violence dans l'administration, le silence dans la presse, respionage daus les relations publiques ou privées, la bassesse forcée dans les pouvoirs, le mensonge dans les institutions, la fraude partout,. et la justice nulle part. Où s'en est donc allé ce grand. amour de Louis Bonaparte pour la religion des principes ? Ah ! comecliante, comedictnle, tu finiras par la tragédie! Charles RIBEYROLLlt8. Ce travail est extrait d'une brochure en très petit texte, qui nous arrive par 1a~poste et sans nom d'auteur. . Quelque soit l'écrivain, il appartient éviJcmmeat à la Révolution, et nous faisons place à ses idées : dans le prochain numéro nous ferons connaître les moyens et les conclusions du petit livre : il a pour titre : LA QUESTION DU LENDE~'IAIN. I. Oni, c'est le chef de l'Empire-ténèbres, de l'administration-violence, du 2ouvernement-usurpation, La rrligion des p;-in<.:ipesest à créer en .France: v • 1, 1 l · t 1 t h d l 1• .1 A_ ux l1o_l'!'lmdeésv_ouésqui tiendront les rênes de Ja prode la force-crime, c'est l'homme des guet-apens de vo1,a e t ermer mo ue cc omme aus es 1gne~ 1 R 1 1 , • . , c iarne evont10n, sa ut. - V c11t-on la perdre? \'eut-on n uit, du silence orO"anisé, de la compression à ou- que nous avons citees. l 1 I'> 0 a sauver. trance, c'est le coupable <lu grand· assassinat <les ui, grâce aux mis~rables ambitions dynasti- Si on veut 1aperdre~ on n'a qu'l renouveler les fautes Boulevards au 4 Décembre, c'est le geôlier de ques ou dictatoriales qui, depuis soixante ans, ont de 1848, ou à en commettred'ana10[l'ue~. cent mille citoyens jetés dans les prisons, les pon- tour à tour conspiré, dans notre chère et malheu- Si on veut la sauver, voyons?.. ~ Q,iepropose-t-on? tons et les bagnes, c'est le proscripteur de vingt reuse patriP, contre la liberté, contre la pensée, Y a-t-on réfléchi? A-t-on un plan '? A-t-on une idée? l!li;;e familles, c'est le bourreau de la France ré- contre la justice et le droit humain, l'esprit public, Ce n'est pas au jour de la Révolutionque sont les difü- ·publicaine qui parlait ainsi jadis quand il était sous en France, n'a jamais pu se former et durer. cultés et les périls. C'est le lendemain! les verroux ! Oui, les victoires de la force, brutales et corrom- C'est pàr crainte du lendemainque la En France on, ne se montre pas assez jaloux pues, ont fatigué la conscience nationale, et, par- à venir. Dès qu'on sera d'accord sur Révolutiontarde le lendemain, la ' ·r C • l' t , e· l C • bl" t t ffi t Révolutionsera faite. de la liberté individuelle., s'écriait l onctueux. capti 101s. on egar e : a 101 pu 1qne a an sou er 1 1 Elle sera faite en Europe - i;omme e11Fr·a11ce·. ,ùe la citadelle de Ham : - et qu'en a-t-ll fait, c 1cz nous. ]ui, depuis que l'imbécille. i~olâtrie des !'loires et Mais ceci n'est-il pas la plus grande immora- Enteu d ez-vous les frémissementsdes peul:'lesopprimés· ..., l"t' d ,, V · · h • l • qui s'apprêtent à se donner la.main 7 • des souvenirs l'a tiré d'un exil impuissant et bas,.. 1 e u temps • 01c1un omme qui p eura.1t sur 1,v 1 F ·1 d" l F · , ..loloUroepnetière est mûre pour la Révolution. P our J'éleve_r à la première charge d'une Répu- a rance, 1 y a 1x ans, sur a rance qu na- • d 1 • • • D . I l vien ra '101tiative? 'où vie111!rlae signal? Nul oe le . b1• 1que ? vait pas, disait-i , a refürion, la 2rande religion • u 1 v v sait. 1Uais i e&t permis d'espérer que ce sera <le la Dans sa première magistrature, il l'a vendue, il des principes, et cet homme vous savez ce qu'il a France. Car la France, - la Frnnce du vieux mon<le,- l'a sacrifiée à la coalition des royalistes, cette li- fait au pouvoir et du pouvoir! ~st pltu, que mürè: elle est pourrie jusqu'aux os. La dé-- berté individueJle qui lui était si chère, comme il Tous les principes, il les a violés, comme tous sagrégation y est visible, et la Révolution înévitableet leur a sacrifié, vendu, pour les besoins de sa for-. les serments ; tous les contrats, il les a déchirés; il imminente. tune, toutes ces autres libertés qui sont la gloire a détruit tous les droits, renversé toutes les ins- U1-1seociété qui, pour prolonget sa lamenbble agonie, et la force de la vie publique. titutions, faussé toutf's les paroles! se voit réduite à subir les hommeset les moyens que Mais cette complicité des premiers temps n'était Où sont aujaurù'hui, sous son Empire,' les ga-. vous savez, est une société condamnée, qui désespère. rien, ou plutôt elle était douceur, probité, vertu, ranties individuelles ou publiques, générales ou d'elle-même et qui a rnison. quand on compare aux coups portés avant Dé- particulières'? . . • Pire eSt l'état cl'unesociété qui se livre ~ des scélératscembre cet effroyable ouragan de crimes, d'assassi- Un homme est-il :mspect '? On suit ses pas, on que du malade qui se livre aux empiriques. nats, de trahisons, de violences qui sont sorties de surveille ses actes, ses amitiés, ses relations; on Ui~es~ciété O ~ le plus avili_ssantdespotisme s'appuie cette âme féroce et de cette ambition louche, de- épie ses paroles, ses gestes, son regard, et puis ou fatt rnme de s appuyer Surl'rnStrument d'émancipation d l . h" d • d • •t par excellence,- sur le Sufft-age m.Jversel,- est une P uis la J.ournée du i:ruet à penii ! une meute e po 1ce enva 1t e nmt son om1c1e, • • 11 ._, c . 11 l •sociétéessent1e ement transitoire, irration_nelle, un monsI l ne voulait pas, ce doux prisonnier de Ham, 1001 e ses meub es, son 1it, ses livre_s, son porte- t 1 • tre : e es monstresne v1veatpas. ce philosoph·e dans lé malheur, qu'on violélt le do- feuille : elle fait au be.soin parler les petits enfans, • Le méprisJ>~blic,la misère publique, le gaspillage de 1nfoile des citoyens, et voilà que, président d'une et s'il se trouve une lig·ne, un mot dans les papiers, la fortune pubhque, et par-dessus tout, les droits impresRépublique, lié. par serment, magistrat de la loi si l'on peut surprendre une parQle-indice sur les criptibles de la liberté humaine, feront-le reste. • suprême, il viole tout à coup~ non pas un pauvre lènes qui bégaient, on entraine le père de famille . Ce serait fait déjà, si tous ceux qui sont humiliés-et domicile, mais la Constitution, la loi suprême elle- et on l'emprisonne ! • . imp~tients du joug, au lieu de voir dans la prochaine dé-- .mêµie; yoil_à qu'.il forme violemment les portes de Il f~ut moins qne cela souvent •. Un eoaen;ii ~· bâclci· ~a· fin ~ 11 monde, y_ voyaient seulemènt I la fin du .- l' Asse~b1ée .~oùve~a:in~,·qu'~l.fait e~lever, de nuit, sonnel .. un concurr:e,~t, un délateur vous _prête,.t~il. -~i~~x tnonde; et.là_naissaD;ée dtt" nlond·eu: ouve·àu•. •• : leB géné~q~ sus~cts, qu'il· entasse les représen- un mot. contre la maJesté mâl~ ou. fem~lle ? yous TI. t&nts dans les, g_eôles, ;afin,qu!l ·_ne.reste rien.d~- . ~~~~ pris, .. s~~u-~st~,' _m_aré,_sans ~ooci n_1d~_.~a~-., .. :De,,rx_que~tieJs!osnt ~fq~résiincë: ·:i ., • - li~ut, , COJ!1:re .\ui, ni )~ 1 lHlS Q_l; leida.~~mes ,àyant, '.mill~ ' _m_.d.~ ~ ~~~~s,, èt -.~ 0118 ,.;. sortez ~wae, SI, • • ·" Bonapàtte. IU)\)g 'd~e·· l'bemp,Ie'· de f.~·.! g~:iI faut , ,!Jlh;sion:et.4er&.••J!'8:W•~L , ,.,, , >t'.'~'1'• ,lffffl°~"'ib~J:~.lll!!!j."iJ. 0 u faire. " .• • , • • . . • • "" ,1.,e,.'î~~ ~~::;&fM«:~~-P.î,;,,l.C~~t;:t,~l!~.;ià,: :r~,y-s ,efr~: :,.:,••~-'. ..... -•-•':: .' ····· ,.. '• ·-·~ . .' "'' 1 '· !·"ll'<i,:iaj_>arçè ,IHf(H'.I ~-:ure 'itèdfatle,tdê--éë ~llil .flat-· . ;, 1 ,:~~!~; ;fTil'9nJ,li•~t••~f,l,~~t;' :ri'-•" : ; • . ' • : ::,: /~J!~~t;' ~ \•·},,, '[t,, t:1• 1 •l:'-: •••, • [ 1 i1 1,'.. 1\ • ,'~:-- ;•, ,t11•1~ ' .

' Spectacles immondes! exemples criminels! Que nous voulez-vous ? Non ! dans les actes de ce misérable, ùe ce drôle, nous ne pouvons puiser un exemple, un préservatif, ou un consei'l. . Ecouterions-nous ces gens de petite mol'alité qui nous disent: "Il a été habile : il fallait l'être ! Il a réussi : il fallait " réussir. " Ah ! mille fois mille échecs comme le nôtre, plutôt qu'un succès comme le sien...! Qu'en pensez-vous, Démocrates? Qui de vous souhaiterait à la démocratie le gC;nre<l'habilP.té, et le genre de succès que préconisent ces théoriciens du fait brutal ? Ce succès, il fera la ruine du tyran, tandis qne notre ·échec assure le triomphe définitif de notre cause. Mais, d'ailleurs, celui-là est-il en échec, qui conserve pour soi le Droit et la Justice ? Ah! si po1n réussir, nous avions opprimé (et no.is le pouvions faire aussi bien que lui), c'est alors que, véritablement, nous aurions échoué. Car, notre but étant de délivrer et non de d~miner, la tyrannie ne peut être :pour nous, ni un succès, ni un moyen de succès. Non! la Démocratie ne peut procéder comme le Despotisme, parce qu'elle a un autre tempérament et qu'elle poursuit un autre but. Que doit-elle faire, donc ? A la place du Despotisme proclamer la Liberté. - Ce n'est pas difficile, et 1rnus l'av(}nS fait plusieurs fois. Mais, après ?... Assurer l'exercice de la Liberté. - Oui; mais, comment? ...... Pour une pareille fin, tous les moyens ne sont pas bons; et, quoiqu'en pensent quelques rares doctrinaires de la dictature, la violence que nous détestons en eux taut autant qu'en M. Bonaparte, leur réussirait moins qu'à lui. S'il est des démocrates qui s'apprêtent à nous conduire à la Liberté par le ])espotisme, s'il est des hommes qui, parce que les m?sses en ont mal compris la valeur abstraite, méditent de suspenclre, fût-ce pour un seul jour, l'exercice du Suffrage universel, après que le tyran luimême s'est cru obligé de lui rendre un hypocrite hommage, cc n'est pas à ceux-là que nous nous adressonc;;. Nous nous adressons à ceux q1li croient que, comme la tyrannie se fonde sur les institutions de la tyrannie, fa Liberté doit s',Hablir sur les institutions de la Liberté, et que, parmi les institutions de la Liberté, la première et la plus imprescriptible est le Suffrage universel. Oui, le Suffrage universel, sol!s quelqu~ forra·e qu'il s'applique : élection de représentants, législation directe, etc., - questions réservées qui, par cela même qu'on y débat ·l'exercice plus ou moins large, rationnel, radical, qu'on fera du droit de vote, en admettent et en. consacrent l'usage. . Mais la Liberté n'est pas un principe négatif; c'est une affirmation, et cette affirmation veut des garanties pratiques, réelles. Elle en veut contre les obstacles de l'in~érieur, elle en veut contre les dangers extérieurs. L'HO)lME. mande rien à qui n'a pas assez, nous fixons 1m minimum non imposable. Nous voici d'accord sur un certain nombre de points. Mais tous ces points, mais toutes ces mestnes sont négatives, et la Liberté veut des affirmations . Diminuer l'impôt, en changer l'assiette, le supprimer même sous toutes ses formes, c'est bien ; mais ce n'est pas tout. Pour le succès de la Révolution, à vrai dire, ce n'est rien. Qu'importe à l'artisan, qu'im'porte à l'ouvrier sans travail une ùiminution d'impôts? Mieux vaut payer en gagnant, que de ne pas payer en ne gagnant rien, en ne produisant pas. L'homme qui travaille e~t libre, même en payant l'impôt ; il est esclave, même sans le payer, s'il est sans ouvrage, et à la merci de qui peut lui donner ou lui refuser des moyens d'existence. Et c'est dans ce sens qu'on a dit avec raison: Le travail, c'est la Liberté ! Tenez ! laissons de côté les théories et les systèmes ; ne discutons pas sur les principes ; prenons les faits pour ce qu'ils sont, et demannons-nous : " Que serait-il arrivé si le peuple de 1848 avait été libre, réellement libre de ses actions et de son vote ; s'il avait pu se dire : " Quoi- " qu'il advienne , 1'txistence de ma famille ne dépend· ni " du seigneur, ni du créancier, ni du patron, ni de M. le " curé , ni' de M. le gendarme ; et mes bras ne resteront " pas inoccupés." On nous interrolllpt : - Cela est impossible. Prenez garde ! Si le peuple, lui aussi, croit la chose impossible, quelle raison aura-t-il d'agir? L'esclave se révolte-t-il, qui n'espère pas briser sa chaîne? Impossible!... Qu'en savez-vous, vous dont la Jl€nsée ne s'est peut-être jamais tournée que vers des expédients fondés sur la force? Que savez-vous si des mesures purement économiques, bien étudiées, prises à temps, dans de bonnes conditions, ne pourraient pas, du jour al!llendemain, oui! du jour au lendemain ! placer tous les citoyr.ns dans 1a situation que nous venons de dire? Mon Dieu! le Peuple n'est pas exigeant. Il vous a offert, en Février, trois mois de misère. Si, durant ce1,trois mois ... Mais net récriminons pas. Nous avons tlit que la RévoZ.Ution est toute dans la question du lendemain, et chac11n convient que c'est vrai. Mais cette formule en engendre une autre; et, de celle-là, nous voudrions que tous les Démocrates fussent pénétrés, imprégnés, sâturés ; nous voudrions la planter dans leur cerveau comme une pensée dominante, préoccupante, comme une idée fixe; nous voudrions la mettre à l'ordre du jour permanent de la Démocratie. C'est à savoir que : La question du lendemain est toute dans la question du 'l'rava-il; Parce que - le travail, c'est la Liberté! CORRESPONDANCEPARISIENNE. 25 juin 1854. Renversons les obstacles de l'intéri~ur. Rien de mieux! Unisso•s-nou.s contre le tyran! Nous t'entendons, voix généreuse! et tous, nous te faisons écho. • Mais cela, Depuis que nous sommes ~ombés en pleine nuit de cac'est la question du jour, et la Révolution est toute dans verne et que l'oppression se fait partout sentir, les plus la g_uestiondu lendemain. , • ' terribles catastrophes arrivent et passent en silence, à -Le lendemain, nous abolirons les armées permanentes. peine cornrnes <lans les quartiers que le malheur visite. -Soit! L'armée, créée dans le principe po,ur défendre le 'Ainsi en est-il des faillites ,et banqueroutes qui ont sol national, n'a guèi'e servi qu'à comprimer et opprim~r épouvanté, voilà trois mois, le commerce, la Bourse et les les citoyens. 1 • ·-- ind•1stries. •• Dans une société libre, point de soldats! Tous les c;.- A cenx .qui disaie:Àt la maison Bechet et la ·maison toyens sont armés et se lèvent au jour du péril commun. Monteaux• sont en grande gêne; elles sont bien près du Mais, d'ailleurs, les peuples d'Europe doivent former une bilan, le gouvernement répondait: Vous êtes des calomgrande fédération. Or, quels dangers entre peuples fédérés ,niateurs et je vais vous poursuivre, comme tels, au nom et frères?... de la confiance pub!ïque que vous alarmez et des maisons Faudra-t-il, pour conclure ou pou;r,cimenter cette fédé~ dont vous compromettez l'avenir. ration, cette union fraternelle des peuples d'Europe, voler A cette parole de l'Etat intervenant par ses organes au secours d'une nationalité soul€vée contre ses maîtres? officiels, les intérêts engagés se rassuraient... et huit -On opère _commeaux Etats-Unis: on organise des corps jours après, on en était aux liquidations! francs où l'élection confère le grade; et 1'éjectioa du Combien de ruines n'a pas entraîné ce système sur les tyran permet aux enrôlés volontaires de rentrer dans leurs places ~econdaires de France, à Lyon, à Lille, à Borfoyers et nans leurs ateliers. deaux, à Marseille, à Roùen ? -Nous supprimons le budget des cnltes.-Soit! Celui On n'en parle pas; car sous un gouvernement comme qui a besoin ,lu prêtre doit le payer. le nôtre, il faut savoir mourir avec grâce, et le premier -Nous supprimons la magistrature et nous y substituons devoir est <lene point attrister l'empire. Pour les affaires, le jury, la justice arbitrale et élective, les jugements en aujourd'hui, c'est comme autrefois pour les batailles : il équité, l'unité de compétence._ Bi~n ! ne doit y avoir que très peu de blessés et jamais de morts. - Nons renvoyons au .trava,il.productif les qnatre-cin- Il faut que les funérailles soient masquées et qne les quièmes des fonctionnaires civils; et, d'abo_rd, tous'les bulletins chantent toujours. employés des Contributions indi-rectes que noui suppri- Mais soyez certain .que les catastrophes qu'on a camons. - Très bien! · chées et celles que, tous les jours, on étouffe sous les - Nous supprimons les octrois et le~ prestations en dithyrambes, n'eri laissent· pas moins l'épouvante derrière nature! - Oui! elles; soyez certain que si la Bourse; simple marché d'a- - Nous supprimons' même les ·Douanes; et nous le giot~ge, maintient _se-sc?urs, ~râce aux influenc~s qui la pol'tvo'ns faire, puisqu.~la_R:évolutï,onest européeri,ne, que .. , domment, ~es affaires md?stnelles et les aff~ires co~- les peuples se concertent, s'associent, fraternisent, et qne,. • 'lnerot~le,s_n en S-Onltas moms au plus bas. Sg!'ez certam tatée, quai;id tout est nuit, silence et problème autour d'eux, ils se défient, ils se cachent, ils se dérobent. Où en est, par exemple, la grande industrie de Lyon, dont les chefs, patrons ou capitalistes, ne sont pourtant pas hostiles au gouvernement de la force ? Le mouvement y est partout ralenti; beaucoup de métiers chôment, et les plus fortes maisons en sont à attendre le sacre de leur empereur, e1les qui approvisionnaient le M,onde ! - et Bordeaux qu'avait tant réjoui le grand discôt'trs - l'Empire, c'est la paix ? - Bordeaux, la ville des vins., a perdu sa dernière grande cliente, la Russie : elle pleure sur ses richesses, sur ses tonnes pleines ; elle est ruinée comme le.commerr:e de Paris qui Ti'a jamais eu pour ses petits chefs-d'œuvre de plus riche marché que le 1ays· des Boyards. • • Cette souffrance qui est générale dans les int6rêts matériels, quelles que soient les apparences et les harangues payées du monde officiel, ce malaise profond que l'inconnu irrite, n'est pas le seul symptôme que je puisse vous signaler d'une Révolution prochaine, d'une Révolution fatale. Il y a dans tout le Midi comme une ·vaste conjuratio:a qui relie les campagnes, et le gouvernement vient de trahir ses peurs en organisant les visites domiciliaires et les arrestations préventives dans tout le bassin de la Garonne. Ouvriers des petites villes et paysans des communes rurales sont le nouveau gibier qu'on traque et qu'on pousse dans lE:s prisons par bandes entières !-Que leu~ reproche-t-on ? d'avoir, renouvelé ces anciennes sociétés seerètes qui, les clubs fermés et le suffrage universel détruit, s'étaient formés en 1850 pour rentre'r dans la Constitution, à l'heure venue, et défendre lei République au besoin. Cette organisation, le gouvernement la sait redoutable ; car elle lutta ·puissamment. et faillit l'arrêter à l'lieure ·de son crime : il la poursuit donc avec acharnement, il la traque avec violence; mais la com.piration secrète, si conspiration il y a, n'est pas facile à saisir dans ces campagnes que le chemin vicinal traverse à peine, qui livrent, pour les séances, leurs roc:hers creux, leurs bois profonds, et qui, par leurs communications brisées, <léfie!ilt les :pistes policières.· Voilà donc les deux grands ennemis qui marchent contre l'empire et qni bientôt l'envelopperont : la banqueroute dans les villes et la Révolution dans les campagnes. Réfléchissez bien à ce dernier phénomène, c'est la première fois qu'il se produit dans notre histoire, depuis l'affaire des Jacq1œs. Je ne vous dirai point, maintenant, les milles petits bruits de la grande ville, les causeries hostiles et malicieuses <lufaubourg St.-Germain, cet éternel conspirateur 1ie canapé, les paroles rtides et les violens sarcasmes qui échappent, parfois, aux prolétaires, quand passent les vices et les carosses du 1-econdempire : je ne vous expliquerai point les intrigues acharnées qui diviient les personnes de la haute administration ; tout cela peut s'appeler, co~me une comédie de Shakespeare : - Beauco1tp. de brnit pour rien. Mais ce que je ne veux pas oublier--car c'est un grand signe - c'est que l'armée si panachée, si rogue, si fière, il n'y a pas encore six mois , est aujourd'hui sérieuse, froide et même triste au milieu des populations : plus de ces violences farouches qui tuaient les passans sur consigne et même sans consigne, comme dans la rue de la Bibliothèque, il y a deux ans; plus de ces regards insolents qui défiaient le pékin dans les cafés et dans les rues : quand on la n,quiert pour pr_êter force aux cent polices de l'Empire, elle obéit encore; mais elle n'insulte plus, elle ne provoque plus ; elle suit les consignes, comme autrefois, sous Charles X, quand, déjà, son âme était ailleurs. n n'y a que les prêtres, ees hiboux de la civilisation, qui continuent à chanter dans cett~ nuit profonde : mais du desservant à l'évêque, ils sont tous exécrés, et leur concours, au lieu d'être une force aujourd'hui, compromet les maîtres. • Quant aux magistrats impériaux, procureurs, pr~sidents et juges, leur conscience est aussi troublée que coupable: ils n'oseraient acquitter et ils tremblent en condamnant : on peut dire que, depuis Décombre, la magistrature française est au bagne, comme ceux qu'elle y envoie par couardise et lacheté ! l\f. Billault a pris la place cle M. Persigny : arcadeg ambo ! XXX. . OORRESPONDANCE DE LONDRES. Lon'1res, 26 jnia 18.54. De:rnie:res nouwel~es. si la suppression peut occasionner quelques charges tran- que s1 l_année dern!ere fût mar~u.ée par 1ine disette pressitoires,-comme dédommagements, indemnités, setours, q~e famme, cell~-c~verr_a_lafaillite-fléau entrer dans nos .. - eu revanche, nous n'avons plus à payer ni juges, ni v1llès e~fra~per a des nnlliers de_por!es. . , Le s~ège de Sj~jstrie e;t levé ; ·1~s-Ru~:&e~.évacu~nt la: . Valachie et la Dobrudja deTant Ist\'.iaïl Pacl1a et Omer- .. Pacha ; les Turcs, seuls et avant l'arrivée des forces al. liées, ont repoussé l'agression russe ! gabelous, ni gendarmes, ni :prêtres, ni soldats. _ A mer- . Les mtérets, en effet, ont besom dune grande lum1ere, veille! pour oser marcher, après les coups d'Etat, comme après· -- Enfin, .ncus un'.tarison_s l'impôt .. Et, en attendant les Révol~tions: ils préfère~~' ean_sd_ou~, _les_gouvernequ'il puisse devenir facultatif, de progressif in.verse q\J.'il m~nts-~aitres aux peuples-sounrams; mais ils veulent est aujourd'hui, nous le constituons progressif direct, afin v_oirclair ~vant de ~•e11gager,_av;i,nt de tenter de_sopéraqu'il demaude plus à qui plus a. Et, pour qu'il ~e de- tlons considérables, et quand 11 D y a pas de sécnnté consLe combat du 1~ juin a été fatal aux Russes doht les cadavres ont rempli d'abord les fossEs des fortifications assiégées, puis leurs 'propres retranchements où les ont attaqués les garnisons des forts commandés par Hussein Bey et une armée de. 30,000 hommes partie de Shumla

pour rétablir les communications avec Silistrie. Le maréchal P11skewitch,blessé à la jambe, transporté à Jassy, avait laissé l'armée aux ordras des généraux Gortshakoff, Schilders et Luders ; ce dernier vient de mourir de ses blessures :· il avait eu la machoire emportée par un coup de feu; Schilders a été amputé de la jambe; Gortshakoff, égalementblessé, a cédé le commandement au général Dannemberg,le vaincu d'Oltenitza ! Quel présage pour la suite des opérations militaires ! Le premier général vaincu paraît chargé de subir aussi la dernière défaite. Les dépêches de Vienne annoncent que ·dans un nouveau combat, livré le 16, les travaux ùe siège ont été détruits par les Turcs. Epuisée, découragée, l'armée russe a battu en retraite, évacuant Guirgewo et se r-etirant vers le Pruth. • Le brave gouverne11r de Silistrie, Mussa Pacha, dont la loyautéavait été vainement tentée par l'offre de 2 millions de roubles (huit millions) faite par Paskewitch,-a été tué par une bombe, avant l'assaut du 13. La résistance victorieusede Silistrie, en laissant aux troupes alliées le tempsde rejoindre Omer-Pacha -le duc de Cambridge est arrivé à Varna - force les Russes à battre en retraite avant.même d'avoir affronté les armées de l'occident. L'échecmoral est encore plus grand que l'échec matériel, d'ailleun très grave, cr qui semble devoir rendre aux Turcs les deux rives du Danube un an à peine après l'in- ' vasionrusse. L'Empire turc, on do{t le reconnaître, a fait preuve d'une énergie, d'une .vitalité dont on le croyait peu capable; et il faudra bien compter avec lui dans les négociations qu'on annonce comme prochaines, sur la demande des puissances allemandes et les conseils de Jl,f etternich. Mais l'opinion publique, si puissante en Angleterre, ne permettra pas de conclure précipitamment une paix sans garanties. Quelques paroles imprudentes prononcées-à ce sujet par Lord Aberdeen excitent une irande agitatio:a dans le monde politique : les torys qu'il a désertés et les libéraux qui se méfient de lui sont ll'accord pour lui arracher son portefeuille. Le ministère actuel, composé d'une coalition d'hommes d'Etat éminens de tous les partis, n'a pas été heureux dans cette session. Il a dû. retirer toutes les lois un peu importantes présentées par lui, comme par exemple, la Réforme électorale ; il a été battu dans les questions les plus graves, principalement sur celles qui touchent à. l'administration religieuse du pays; il n'a triomphé sur quelques points qu'en se séparant de ses adhérens et se joignant à ses adversaires. Agité par des dissentimens très graves dans son propre sein ; neutralisé dans ses plans politiques, Je cabinet touche, dit-on, à une modification. On croit que Lord J olrn Russell et Lord Palmerston mettraient à l'écart cG:u.xde leurs collègues qui sympathisent le moins avec eux, le tory ù' Aberdeen, et le radical Molesworth qui a récemment lutté contre Palmerston en faveur du scrutin secret dans les élections, mesure radicale périodiquement préseatée et rejetée dans les Communes, mais appuyée cette fois par une imposante minorité. - Lord Abercleen ayant parlé d'une paix prochaine comme désirable, et n'~yant pas semblé partager les vues de Lord J. Russell et du comte de Clarendon sur les garanties à obtenir de la Russie avar1t de déposer les armes, le cahinet donnera ce soir ùans la Chambre des Communes, des explications dont on compte profiter pour renverser Lord Aberdeen. En Franc~, changement, non de ministère mais de ministres. Le fidèle et dévoué Persigny, malade officiellement, part pour la Suisse, laissant le portefeuille de l'intérieur à l'habile M. Billault, le chef du tiers-par.ti sous Louis-Philippe, un des défenseurs du droit au travail à la Constituante de 1848, et le président actif du Corps législatif impérial. La prasse anglaise voit dans la chute de Persigny un mauvais présage pour l'alliance occidentale; on prétend aussi que Persigny, dont le Times proclame d'ailleurs l'incapacité administrative, poussait l'Empire à la guerre révolutionnaire et de conquêtes contre l'Autriche et la Prusse ; on dit enfin que les ministres joueurs de Bourse étaient fatigués de leur collègue dont les plans politiques n'étaient pas m-0difiés, disent les correspondances, par les intrigues de coulisse ùont se préoccupent avant tout MM. Fould et Morny. Les correspondans des journaux anglais s'abandonnent à d'assez piquantes remarques sur ce sujet; les reproduire serait superflu pour vos lecteurs qui savent à quoi s'en tenir sur Ja moralité des hommes du coup d'Etat ! L'Empereur de Russie , vaincu sur le Danube et en Circassie,menacé en Géorgie et en Crimée, forcé de cacher ses flottes derrière les batteries de Sébastopol ~t de Kronstadt, repoussé dans son agression, bloqué dans ses ports, publie pompeüsement le récit d'une victoire remportée sur les équipages de quelques chaloupes; surpri~ en _Finlande par des forces nombreuses et de l'artillerie. Une vingtaine de morts ou de blessés, autant de prisonniets~et une chalo11.peperdue, voilà le résultat de cet échec des Anglais, qni ont d'ailleurs dé-truit les approvisionnemens de goudron, de bois de construction et de munitions de guerre dans plusieurs ports, et enlevé 20 navires russes sous le canon muet des forteresses impériales. Les deux flotteB,enfin réunies, ont fait voile vers Kronstadt, Salut fraternel,· Ph. FA\JR:&, I/ 1t O}1ME. Depuis cinquante ans, dans l'histoire, les J acobins portent le poids de toutes les haines et de tontes les calomnies royalistes. Le devoir des hommes dévoués à la ·Révolution est donc de les expliquer et de les défendre. . Voici quelques ligne5 de Louis Blanc qm peuvent éclairer ces sombres figures : e!les sont extraites du cinquième volume de sa grande histoire: LES JACOBINS ET LES CORDELIERS. C'est une chos·e dent on devrait fort se défier et dont on ne se défie jamais, que l'histoire des vaincus écrite par les vainqueurs : grâce aux écrits répandus sur le Jacobi-· nisme, après sa chute, le mot Jacobin est resté comme l'expression de tous les désordres et de toutes les aberrations que peut traîner à sa suite une démagogie en délire. Il est cependant certain qne l'esprit de cette société fameuse - du moins pendant une longue partie de son existence-- répondait à une iùée entièrement et même diamétralement contraire à c~lle qu'on a coutume aujourd'hui de s'en faire. Ce qui est vrai, c'est que jusqu'à une époque très-avancée de la Révolution, la société des Jacobins fut une société, avant tout, politique. La haine des inégalités conventionnelles d'autrefois, • dts croyances roides, une sorte de fanatisme calculé , l'intolérance au profit des nouveautés lrnrdies, le goû.t de la domination, et, au fond, l'amour de la règle, voilà, quoi qu'on ait dit, de quels traits se composa l'esprit jacobin. Le véritable Jacobin fut quelque chose de puissant, d'original et de sombre, qui tenait le milieu entre l'agitateur et l'homme d'Etat, entre le protestant et le moine, entre l'inquisiteur et le tribun. De là cette vigilance farouche transformée en "Vertu, cet espionage mis au rang des ,procédés patriotiq11es et cette manie de dénonciations qni commença par faire rire et finit par faire trembler ....... Une société semblable pouvait-elle appartenir longtemps à l'influence du léger Barnave et des Lame1h? Evidemmont non. Le seul homme qui fût propre à la personnifier, c'était Robespierre. Aussi ne fut-elle pas longtemps sans se donner à lui ..... .. D'un autre côté, on comprend combien deY~ient se sentir mal à l'aise dans un club essentiellement organisateur et formaliste les natures indépendantes comme Camille Desmoulins, ou fougueuses comme DaHt.on, ou· sauvages comme Marat. Pour ùe tels hommes, l 'atmosphère, aux Jacobins, était trop lounle; ils y manquaient d'air. A leurs libres allures, à lems tendances négatives et destructives, 'à leur génie lndompté, il fallait une association très élastique, uue association qni n'en fùt pas une en quelque sorte. Et c'est justement là ce qui donna naissance au club des Cordeliers_. Le club <lesCordeliers s'établit dans la chapelle qui, aujourd'hui encore, se voit presque en face ùe l'Ecole de médecine : enceinte assez vaste qui- présentait un ovale tronqué aux extrémités, garni de bancs de bois en amphithéâtre et surmonté d'espèces de tribunes. Or, de même que la salle des Jacobins, celle des Cordeliers était toute pleine de souvenirs liés par je ne sais quel rapport tragique à sa destination présente. Dans la première, la Ligue a tenu de formidables assises, et des prêtres y avaient prêché l'assassinat des rois ; dans la seconde, écho de l'anarchie religieuse du XIIIe siècle, s'étaient assemblés les moines mendiants, ces sans-culottes d'un autre âge. A-proprement parler, le club des Cordeliers ne fut que la continuation dans un endroit clos de ce grand· club en plein vent qu'on avait vu délibérer dans le jardin du Palais-Royal en juillet, aoftt et septembre 1789. Là coururent, non pas se grouper, mais se mêler confusément, s'amalgamer, se coudoyer, tous les révolutionnaires sans frein , tous les enfants éperdus de Voltaire, tous les démolisseurs tombés en ivresse ou à l'état d'extase, tous les mystiques de l'anarchie uuiverselle, tous ceux des Jacobins qui, au sortir du club des Jacobins, avaient besoin d'nn théâtre où il leur fût loisible d'aller, de venir, de crier, de hurler, de s'inspirer au harnrd, de prophétiser, d'être en fureur. Chacun pour la Révolution et la Révolution pour tous, voilà la devise qui eût convenu aux Jacobins ; les Cordeliers eussent pu. adopter celle-ci : la Révolution pottr tous et chacim pour soi ... Oui, chacun pour soi : Danton, pour le soulévement du peuple; Marat, pour la guerre à coups de dictature ; Camille Desmoulins, pour beaucoup d'audace, à condition qu'on y mettrait quelque bon goût; Hébert, pour le SansCulotisme ; Momoro, pour la déesse de la Raison ; la jolie - Théroigne de Mirecourt, pour la Liberté, qui était de son sexe, et l' Allemand Clootz, pou:r la fédération du genre humain. Après cela, que le club des Cordeliers n'ait pas eu de ramifications étendues, n'ait jama.is dépassé les -limites de Paris, cela devait être : par sa. nat~re mêm~, il repoussait toute organisation et n'admettait aucun genre de discipline. En réalité, les Cordeliers ne furent et :ae pouvaient . êtr~ qu'un corps de.partisans : 'les Jacobins, au contraire, parvinrent à créer une armée, armée sombre qui·· eut ses mots d'ordre, ses chefs, ses bulletins, ses camps retranchés, et qui lança dans toutes les directions ses r~doutables détachements. :Maissi, à l'égard· du passé et de ses débris, les inspirateurs du club des Jacobins étaient des hommes de latte, il ne faut pali oublier qu'en ce qui touchait l'avenir à préparer, ils avaient la prétention d'être des hommes d'Etat. Souvent même, dans leurs manifestations, l'élément conspirateur restait dans l'ombre, et c'était l'élément politique seul qui paraissait ...... . On le devine bien, les attaques dirigées contre le Jacobinisme furent innombrables et furieuses. La haine y prit tontes les formes, la calomnie s'y glissa sous tous les aspects. Les Jacobins dévoilés, le Carnaval Jacobite, l'anti-Jacobinisme, les Secret~ du Club des Jacobins confiés au peuple, dialo,gue entre un Jacobin et ttn enfant, la Pièce est pire que le tt·ou, Ca ira ou ça n'ira-t-il pas; et, poitr ça, faut-il être Jacobin ou Feuillant ? ...... etc. , etc. Ces titres répondent à autant de libelles. Mais l'histoire y chercherq,it en vain des renseignements: tout cela est vide, puéril, déclamatoire 0111. d'une licence de langage qui rend les citations impossibles. Louis BLANC. La traduction allemande de l'ouvrage de A. Hertzen~: " Sur le développement des Idées révolutionnaires en Russie," qui a paru chez Hoffmann & comp., vient d'être saisis dans toutes les librairies prussiennes. VARIÉTÉS. LESMÈMOIRDEESJEANRAISIN. -SuiteUn faste grossier, des pana-dies rutilants, de splendides étoffes, mais très mal portées par l'orgueil qni s'enfle et la bêtise qui craque au t,avers ; du clinquant, des paillettes , ùu ballon et, par-dessus tout cela, de grands airs, des chatteries minaudières ou des roues superbes : tel est, vous le savez mieux que moi, milord, l'attira.il, le portrait, la physionomie cle la courtisane, quand elle passe sur les tréteaux. • Son regard, qui s'appelle une œillade, provoque sans attirer, et ne fascine guère que l'écolier ou le commismarchand ; elle est si bêtement fière et magnifique sous le harnais , il y a tant de cynisme et de grosse félicité dans ses allures qu'elle blesse l'œil et révolte le cœur. Ah! la pudeur, Ja pudeur, milord; c'est le mystère des grands bois, c'est le parfum des fleurs, c'est la grâce divine et tout le secret des saintes amours ! ' Il y a, pourtant, parmi ces belles pécheresses, de jeunes et puissantes natures, tellement épanouiGs et pleines d'éclat qu'elles sont, quoique déchues, la gloire, l'orgueil de la vie, et que leur force est comme une royauté : l'on dirait la race olympienne des nya1phes tombées entre les Titans et les Faunes. Sarah 1a Faucheuse était une de ces créatur~s merveilleusement opulentes en vigueur comme en beauté. La splendeur de ses guipures et de ses équipages l'encadrait sans l'écras,~r, et, sous la tarlatane ou sous la bure, comme sous les dentelles et sous la soie., la belle fille aurait fait ses ravages. Je l'avàis un moment perùue de vue dans le rapide tourbillon des laquais, quand tout-à-coup elle me frappa sur l'épaule, et toute heureuse effleura de la lèvre mon berret des montagnes. - Y a-t-il longtemps, y a-t-il longtemps que je n'avais vu de véritables cheveux noirs et le hâle du soleil sur un beiiu front des Pyrénées! s'écria-t-elle en sa gaieté sauvage : allons , viens , et causons un peu des fontaines, des grands arbres , de la mer bleue, de la mousse en fl&ur et des belles nuits où tant de nids chantent dans la plaine ... -Tu n'aimes donc. pas Londres? et, pourtant, tu es si pimpa1!te, si riche ! - Moi, j'aime ce que je n'ai pas ; je donnerais, aujourd'hui , tous mes diamants et tous mes laquais pour une branche de rhododendron ou pour nne :fleur des bruyères. - Eh bien! qu'est-ce que je vous avait dit,· monsieur Jean, que ma pauvre fille était folle? Là voilà qui rêve de marguerites quand elle peut ramasser des guinées! Ah! Sarah, Sarah! tu n'es pas de ton sang, tu ne garderas que l'hôpital ! C'était la vieille Maladetta qui nous suivait et glapissait comme une louve affamée. Sarah, se retournant, la pdt à l'écart, et revint bientôt, toute confuse.... Elle avait laissé sa bourse à la gipsy, qui JJOUS saluait de loin. - Ne fais pas attention, dit-elle en s'attachant à mon bras. Ma mère a fait son temps! elle ne voit plus, elle ne sen_t plus que l'or; c'est la dernière rage des bohémiennes .... et de bien d'autres. D'où venait à .ce cœur blasé ce vif dégoftt des profanations mercenaires; et dans ce corps perdu, pourquoi cette honte? Quelque ·souveni_r, sans doute, de .ses anciennes effusions virginales, à l'ombre de nos rochers, quaud la pauvrette courait les .blés, verts e~ dormait sous les .,pampres. . . . • Toujours ·est-il qu'elle garda .quelque temps ~n..silenc~ soucieux et craintif. On aurait dit qu'elle avait 'peur et de mon •egard et d'elle-même ; puis, tout-à-coup, s'échappant de mon bras : . ....,.A. la tombe, à la nuit les regrets et les rh'ea ! J'aurai bien le temps de pleurer plus tard; aujourd'hui, vivons ! Et la Faucheuse, eRlnant dentelle et cachemire, parut à

• L'HO ~'l i E. "'------------------------------------------------------------------------- ·mes yeux en jupe rle soie rouge, avec justaucorps de velours noir, com:ne 1a vraie gipsy da'.1:;ie camp des Mores. J'étais faciné, presq1.1e,ému, mi1orô.; il ~R faut si peu quand oa est un pauvr0 pays:m bien 11td, et qu'on a sa fièvre des vingt ans ! - C'est pour toi, repïit Sarnh, que j'ai pris 1a jupe vermeille et b. résille, et la rose rouge dans les cheve:ix; il ne nous manque plus que le soleil de Bayonne et ses gaves murmurants, au lieu de ces eaux dormantes de la Serpentine, et de cette brique éraillée qui ressemble là-haut au bouclier chinois en pleine fournaise. Ah! c.es Anglafa, si fiers, si p1,1issants, si riches, et qui se chauffent comme des glleux en maraude a cc coke éteint et fumeux! Comment donc as-tu pu cplittcr nos montagnes et les rayons -ie Biaritz, et ses cacolets, et s9s doux parfums que portent les vents d'Espagne ? ~ Un laquais, qui la suivaH de loin, accourut comme urie ombre, et disparut avec les guipures de la courtisane. - J'ai vou}u voir le mon<le, Sarah, ses splendeurs, s~s monuments, ses arts, et je suis parf, pour la grande Angleterre, où l'on bàtit, en quelques nuits, des palais qui sont des villes. - Bah ! toutes ces merveilles qui coùtent si cher ne valent }Jas un de nc.s pics vêtus de soleil et couve,-ts de neiges : décors d'opéra, ·tapisseries de carton, et fresques à la brosse. Dans ses conchcs de chaque printemps, la terre, l'.1.-bas, en fait plus, qu'en mi11eans, toutes leurs sciences et tomes leurs guinées. Tiens! allona diner à 1eur gran<l temple culinaire, :'t leur haut fourneau de rostbeef et de goinfrerie; tu verras là ce que c·est <1uc l' Angleterre q11and elle est gaie, quand elle s'amuse, ou quand elle man6e, ~ qui revient au même. Symposium! i\-oilà le titre du monument, écrit en l<1ttrcs folgunntes, et qui se détache sur une belle façade, de l'autre côté de la rue longeant le parc et 1'Exposition : c'est un cuisinier français à qui l'on doit d'avoir élevé cette basiliq1;e à tous les ventres de l'univers ; et tous les /Jpicius que charrient les trains de plaisir à trente francs ~e donaent ]a haute satisfactior1, le noble délassement d'une visite, ou <l'un dîner, en ce re1)0soir coupé de bosquets et peuplé d.tr marmitons. . En qu,c1ques pieds carr~ts, j'ai trouvé là. toutes les extravagances et toutes les folies, entre autres un escalier des gloires, portant la galerie des grotesq1.1es et des illn::-.tresde ce temps, véritable Apocalypse de tous les ridicules. L'hôte amphitrio)1 de ces agapes un peu mêlées est un de ces spéculatenrs au tamtam cpü font vacarme de trompettes, pour attirer }a foule, et dont le génie professionnel ne dédaigne pas de mettre en branle Joutes les casseroles de la publicité, sans compter les siennes. Il a du talcrtt, lleaucoup de talent, dit-on, pour le cuit à point, les r'èlicatesses u:;tfin(:e:d;e l'assaiso;uic:ment et l'ex1uise lia ;.,,,m des s,1..r.ces ; mais ;1 r,;t si_utout remarqnalilc par l'orig;nalité- <leses inYentions, les spectac1,~s de b mise en scène, l'excent1 ici té de ses allur.es, et la hi,r;hlife qui le trouYe charmant daif;ne le protéger comme un de ses pairs. Aussi le nom du grand artiste est-il dans toutes les gazettes, dans toutes les bouches, dnns tous !es l}rogrammes, sur tous les carnets de voy::ç;e. Un c11œur de journaliste:; embecqués et truff~s a chanté sa gloire sur les ruines d'un bœuf dévasté par ces vôraces de l'Hélicon, et jamais le grand Lucullus de digestive mémoire ne reçut pareille orntion c1e ses èlients repus et de ses •parasites. Le turbot a sa -val&Ur,et je n'ai rien à. dire contre -cette fastueuse célébrité que lés clercs de la muse ca- -ressem, comme les lords; mais je ne puis m'empêcher de me souvenir que le pauvre Chateaubriand, un artiste aussi, courait, pour vivrt:, la tradnction et lel-3lil)raires borgnes dans ce~te même ville, il y cinquante ans : H est vtai que le chétif poète n'avait produit pour toute sauce au turbot que son livre sur les Révolutions et son poëme .rlttala ! AVIS IMPORTANT, Dans l'intérêt du Commercr, de l'lndustrie et de la Science, les Ar11'\onces rle tous les pays seront acceptées 1 à la condition d'être écrites en français, conformément au Nous avions diné, milord, et gaicme-i:itafrosé tous nos souvenirs de la plaine, de la montagne et des eaux. ?.fa compagne, foretant tous ]es buissons, escaladant les pics, avait marqué son pied dans toutes les neiges, et dénouant sa ceinture ...... e~1fantaisie ...... elle s'était baignée dans tous les gaves aux flots verts: son babil folâtre et curieux ne m'avait pas fait grâce d'un tertre., d'une 1iosada, d'on sentier, d'une barque, d'une fleur sauv.age; elle m'avait redit tous les noms, toutes les folies, tous les charmants bonheurs de ce passé qui fut ma puberté buissonnière. Et je l'avais suivie d:ms tous ses regrets, dans tous les caprices de sa mémoire émue, ayant pitié de cette belle fille des bois qui grelotte sous vos pelisses ~t vos livrées : mais tout-à-coup Sarah fronça le sourcil comme la fière J uuon, et, se levant, elle marc1:iarapide vers une table où fes.toyait un groupe de beaux jeur1es gens assaisonné de ladies. -Vous avez appelé la bohémienne, je crois ? leur ditelle d'une voix brève : la }Johémienne, la voici. -Que lui veux-tn, toi, d'abord, comte de C ... ? - Je voudrais savoir, chère belle, si la partie du hc:rret durera longtemps, et si je ne puis espérer avoir bientôt mon tour. - Donne-moi ta main : je vais te dire ce qui te reste encore à vivre, ce que tu as de temps à perdre et de guinées à semer avant ]a tombe. L:i grande ligne de ta main, la ligne de la vie, se briso à mo:tié de la paume, et ton inclex est flasque a11mamelon de Jupiter : tu n'as donc pas devant toi six mois de sottises à faire, et tu mourras épuisé, comme un enfant mal venu, avant que l'abeille revienne. Quant à moi, consoletoi : je n'aime ni le hanneton ni l'orange des serreschaudes. -Et toi, gentleman anonyme, esquire cle fantaisie, veux-tu savoir la destinée ?-donne-moi ta main ... Ah! ah! ah! des signes graves : la ligne de la santé va µii_eux que chez le voisin ; mais celle de la fortune n'est pas gaie : la voilà qni se bifurque, se brise et s'échappe en mé~ndres qui vont se perdre le long du bras! Ceci veut dire, ·mon ténébreux viveur, que tu n'auras pas la chance an jeu, longtemps : t,u es habile, mais il faudra tomber, c'est écrit aux trois anneaux de j}/ercure qui tourmentent ton petit doigt, et les lignes qui débordent la jointure au poignet disent l'exil ... un exil lointain, ma foi, ... Van Diemen, peut-être! - Mais c'est une Jifarie-la-San["1ante, une Lucrezia ,) Borgia, cette belle fille an teint vert, à l'œil noir, au regard profond .... Ltt. tombe à l'un, à l'autre l'exil et l'infamie ... C'est charmant, et je veux à mon tour savoir où j'en suis avec Mercure, Vénus et Jupiter : si je pouvais être pendu! • -Toi? dit la bohémienne en prenant' la main fine et potelée du gentilhomme railleur, tu vivras, et tu mourras gras : tu dorm·ras nl). qti,art de siècle il. b chambre des lords, comme 11n - , rc et ton ai'eul : tu es de cc:ux qui passent inutiîcs sm cLtte terre et qui s'en Yo11tobèses : toutes les lignes: sont droites, pleines et chargées de··rameanx convergents. - Panne magn,ifi.que, tu t'ennuieras longtemps! -Et :10ns, et nous? dirent les femmes en chœur, toujours curieuses du présage. - Vous aussi, mes belles de nuit, vous voulez sa\'oir la dernière aventure ? Mais c'est réglé, depuis longtemps, votre destinée : cela s'appelle, vous le savez bien, le workhouse on l'hôpital, Newgate ou l'Australie; les dieux n'y peuvent rien, cela regarde les marchands, les jvêques et les lords! Sur ce, mes pauvrettes, tenez-vous en joie, pendant les heures du printemps ; pillez et méprisez les gentils. hommes. C'est Sarah la bohémienne, Sarah la Cléopatre du West-End qui vous le dit : aussi vrai que ces beaux, vos amants du jour, sont sans cœrn, clans dix ans vous n'aurez pas de chemises ! - Et la jeune tille revint à moi, calme, ironique et fière, comme la pythonisse au sortir du temple. Hommes spécimen ci-après. Les Avis et Annonces sont reçus à l'Office de l'Jmprimerie UniverseJle, 19, Dorset Street, à J erscy, S-Héli<";1:j,usqu'à l'arrivée du courrier <lu mai di. Toute con:esponi1ances doit ètre affranchie et contenir 11n bon, soit sur }a }10ste anglaise,, au nom de M. Zéno SwIETo3LAWSJCI,soit sur un des lJanquiers de Jersey ou et fœnmes, le groupe s'était levé, tous les regards la suivaient, et j'étais fort en peine sous cette artillerie, lorsque ma compagne appela sa livrée. Jean R.Hsrn. ( La suite au prochain numéro.) JERSEY, IMPRIMERIE U:-IIVERSELLE, }!), DORi-ET STRELT, ' A vis a11x ... -1. bon11es. ..,, Nous prévenons les personnes qui se sont abonnées au journal l'Homme, soit pour un a•n, pour _sixmois ou pour trois mois, et qui n'ont pas encore versé le montant de leur abonnement, qu'elles sont instamment priées de s'acquitter sans retard entre les mains <le:M. Leconte, rue de la Rivière, 16, faubourg de Cologne, à Bruxelles; de M. Corsat, libraire à Genève, rue Guillaume Tell, chargé de recevoir pour la Suisse et le Piémont. Quant aux abonnés d'Angleterre et des Colonies, ils peuvent s'acquitter de •ce qu'ils doivent chez M. ZM1cHowsK1,28, Greek-Street, Soho Square, à Londres, - ou en envoyant directement à l'administration du journal, à Saint - I-Iélier ( île de Jersey), 19, Dorset Street, un mandat sur la poste port~nt le nom de M. Zéno Sw1ETOSLA WSKI Pour les autres pays, il suffira d'adresser•· un mandat au nom ci-dessus désigné sur un des banquiers de Londres. On prie également les personnes qui renouvelleront leur abonnement, d'en envoyer le prix d'avance à l'adresse indiquée, afin d'éviter tout retard dans l'envoi du journal pour le nouveau tenne du second sémestre et du troisième trimestre, terme qui a commencé le l er juin dernier. }JI.JULESALIX ~!:t;~s~t:;~ 0 ; Tenace, 22, Simon place. Il ounira lundi prochain, 3 juillet, deux nouveaux cours de langue française, - durée, deux mois, à trois leçons par semaine. - Les ]und:, mercredi et vendredi : pour les dame~, à 2 hcme~, et pour les hommes, il 1 J. Lundi prochain, première séance publique et gratuite à 2 heures. 1UnRe tllet!i1oü@e!ije a.1n~la:ise, parlant français, désire se placer soit dans un magasin, soit dans un restaurant français ou anglais. Adresse: E. B., :32, Granville Square, Clerhenwell, London. HOTEDLESVILLEDSEFRANC'E, 381 Dean Street. - Soho square, LONDRES. rfENU PAR MADAME MOREL. Table d'Jlûte à 1s. 6d. A SIX HEURRS DU SOIR. Restaurant à la carte et cl1ambres meublées, à des prix très modérés. - J ournat1x français. <leLondres. Le prix dés .Annonces est uniformément de six sous (trois p_e11cel)a ligne, pour lt'ls trois sortes de caractbres courants employés dans ce journal. Les lignes en capitales et en lettres de fantaisie, seront payées en proportic,n de la hauteur <Jtl'elles oc:cuperent, calculée sur le plus petit texte. A BIA . NCHI proscrit politiqueivrir un cours d'Equitation \t son Hlanège, sur la a le ti:i~I: av~niage d'unir l'élégance, la légerté et I en 71lâ.tre,en cÏl'e,_en mastic et en gélatine sur français, rédactcm :Parade•. la sohd1te. nature morte on vivante. 1 , en chef pendant GUTEL o • Les '.semelles sont fixées avec dn laiton et ne Il monle aussi les ornemcnts, les stat11es et PROSCRIT DU - DECEMBRE, • , • , • l'. . • , l' r • d " , • d' é 20 D }mit ans c:ujournal quotidien le Me!sager ~~ Nord, p1.•otèsseu1.• de eoupe l~1~senta11.cuneasperne 111 à~ 1;1tén~ur Dl -~ :x- ,o~rn1t es "~r~uves a ur1prix me er .-- , onparaissant à Lille (Fran_cc), ~on?e a_ ~om1c1le,~es Tailleûr d' Habits.-29, Belmont Road, St.-Hélier, tcr:e1_1r-. On peut marcher a 1 eau :;,a.lis nune a la st1 eet, St.-Héher • . leçons de Jangue française, d anthmewp1e, d hi11-Jersey. solidité de la cha11ssw·e. ------------------- oire, de géograpbie, de littérature, etc. . • , -· ----------------- HOTEL])E L'EURQTIE Il se eharge égaltment de toutes corre~pon,- .• LUD, K0R0ECKI, . EDOUARD Blf FI · . .[ d:mces écritures commerciales e.t autre~, et des PROSCRIT POLITIQ\JE POLONAIS, ' DO~ STREET, No 11, . m.émoi~es dont \ln llli confie Ja rédactior, Don.ne à_domicile des l~ns de languè _Allemande· . PROSCRIT ITALIEN, TENUPAR Q, ROUSSEL, ·s'adresser an professeur, 20, Don-sl--:-eet, St.- et Latme; 11 démont!e -a1:ssi 1~ Gynmashq11';· • . o.' Rouss&L a l'honneur de prévenu· lIM. les .p_,mer (Ile de Jersey). M. Lu~. Kordecb désirerait ~rovver dc,l emploi d J . 1re' . vo-yagcurs <Jliivieti.nent:visiter cette île, soit pour Rl/éren,cs chez :MM. }LV ellman, P. A,:;plet\ com~e prof~sseur dans upe pension.-61' Newman nonne àes lefOlls :e-3ngtre ita. .u~_e. ag1'€ment, soit pour A.ft'airesa,•ussi 'bien q-oe,les lra6'ee.' Vickery. . _;- . . . S tr eet, Oxf< ri d Su~et.-Lo ndr~ ---,---- S'àdresser, 20. Don Su·éei, Sairit.~HEIJel'. · ·bituits de, ~ette Jacalité, qu•ils trnnverent:dans ~ ". ,· ,, , . ,,_ . ··' ., i .,;/., ,, ,_ 1Gl5, 11 coï.tn,yilF,RVi STllE~T, ~T--~~J.1~Jl!.Ù!R8EY. . • $01),liûœi,bo~.ta\)lc,·~~vins,e.ttotisJe~ID.,, l' 101· yPBOJi'l}SSBUll D'BQlHTATlON, ~n7 • prollcrit du 2 l>écembre, fuise-ur , • a_.insi que t~}l.t. rente~men&s JM)Ssiblei;,'• ! ~ .•:; .,... . 4:iJ:lll:~~e,A.~l~te~l~d~ ~au'!,1~.t, •. 1 ' ; "'d-~ ~?,TTE~. ,al?~_<;9u~ure, ,JlOU? A LDff.o·N~ V·"mcHllènr pi p~e, se ~hl.rgé •• U'" T~le·ù''H&ti à '10,, l -ét 5 h~-R&Ja8 ~ .. "', hi>nre:ir de p,henlr'fe ]>\lllJ1e çu'1r11ent d -ou.. hemmeset19•r dames.·- '1'e 1gëirre &· cha\11!19'1ff• .f 0-"',.-.c}e:toi:.t~;es~ -de 1~ fb.ute bell1-ei-.:µ,~a.llfflli en •ilte.

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