Homme - anno I - n.30 - 21 giugno 1854

-SCIENCE.- -SOLIDARITÉJOURNALDELADEMOCRATIEUNIVERSELLE.· N&30. - lfERCREDX, ~l JGIN l 854. te Jo1u•1~a! pa1•ait une Co~s 111a1• semaine. Toutes lettre.• et c1>rrespondances doi,•cnt être affranchies et adressées au bureau de l'Imprimerie Univc~sclle à St-Héliei.· Silencedans les camp5, silence dans les "iltes et dansles royaumes : Oil dirait que l'humanité 11'a plusle soufile, tant les voix sont basses, lesleg·ards inquiets,les pas tremblants. . Pourq11oi cet abattement profond et cette un~- wrselled6faillance ~ Est-ce que la terre ne serait pluspeuplée que d'ombres~ C'est quP les idées, pauvres co!omhe3 efforées, n'ontplus de nids dans leur patrii.• hie11 aimée, la France: c'est que les cœurs brisés se sentent arilis et se taisei~t: c'est que le gouvernef!1°1lt et sesfeuillespayées ont répandu tant de mensonges, tantde poisons, que l'ait· est iufect, et qu'on n'écouteplus même le cri des livrées. La France est malade, oui, plus malade q u ïl y a deuxans passés, en Décembre, quand elle pleuraittm,t d'enfans morts, assassÏ!iés dans ses bras, quand elle avait du sang jusqu'aux genoux et queses chemins étaient couverts de caravanes enchaînéesqu'on traînait dans les bagnes lointains, ournrs les routes de l'exil. La• ffél'sécution atroce, acharnée, qui boit le sang à pleines lèvres, la persécution violente, sauYaO'eabat et démoralise moins que ce régime infii~edu sile1lCe sous le bâton,.qui est la loi, qui estla \'ie de la France impériale ! Au milieu des crises publiques et des déchirements,on est en fièvre; on saig·ne et on se sent yirre; de grands exemples sont donnés qui consolent,qui relèvent les limes, et sous les bayonnettes,cqmme sons l'échafaud, l'esprit public se défend;il a des héros, il a des rnart}l'S qui parlent du haut des gibets, quaild les 1ribnues sont à bas, ouque les orateurs se taisent. Si la Frauée restait ainsi, quelque temps cou- <'hée,saus souille et sa11sYoix, sur le fomjer de Décembre,elle perdrait vite, ù coup sûr, ses belles ,forcesd'iutellige11ce et le sens comme l'amour <le sadestinée. Voyez: Les ~;uerres qu'elle aimait ürnt, jadis, les guerres qu'elle poussait si loin, rom me une fol'e Bacc\ante, elle u'en veut plus; elle reste sourdeaux grands clairons, et rien ne peut l'émouroir, ni les panaches, ni les appels, ni les camps,:en son cœur la victoire est morte ! C'est qu'elle a bien changé depuis trente ans; elle s'était faite, après ses derniers malheurs, à. la rie publique des tribuues, des assemblées, aux grandsdébats de l'esprit, à la controverse des idées, à la bataille des livres, et dans cette nouvellevoie,. se relevant jeune, hardie, rayou11a11te, elle avait, bientôt, repris son pas d'avant-. garde. Depuis la chute du premier empire, la France transformée,recueillie, continuait son dix-huitiéme siècle; elle relevait ses penseurs tombés avant lessoldats: elle éditait et commentait leurs œu vres sacrées: elle était tout entière à ce g-rand et beau travail d'instruction humaine, et les héroïques, maisstériles combats, n'étaient plus, pour elle, quedes tégendes. Dans ces derniers temps, surtout, elle avait beaucoup étudié, beaucoup chbrché, beaucoup réfléchi: les solutions dernières lui apparaissaient déjà dans la pleine lumière des sciences, et certes ellene pensait pas aux guerres. Maisv.oilà qu'elle est tombée, tout-à-coup, dans cettecaserne des Bonaparte qui est sans air. sans rayon,sans parole, vrai bouge d'espions et de soudardsoù l'on ne pense qu'au ventre, où l'ou. n'n d'autreslivres que ce Coran du féroce et de l'absurdequ'on appelle les Décrets du maître, véritablecaverne enfin où les tables de jeu remplacentles tribunes, et les filles, les idées. Quellechute ! Aussi la France est malade, et son agouie ne ee·•ra qu'aTec sa servitude. aveo son silence ! Charles RIBBYROLLIW. (Jersey), 1"9. Dorset Stre"t. -Les manuscrits déposés ne seront I ANGLETER.R~ ET CoLoNrEs: pas rendus. - ON s'AnoN:-E: A Jersey, 19, Dorset street. - AI U 8 .11 an,_S st.htlhlmgs,, 0 u 1 . l0 francs. , . . . " 1x mois. r s . ou o r. Genève (Suisse), chez M. Corsat, libraire, rue Gudlau:ne- lell. - , Trois mois, 2 sh. ou 2 f,. 50 c. PouR L'ÉTRANGER: Un an, 12 fr. i,0. Six mois, 6 fr. 2,5. Bdgiqu,•, chez :;\L LccJnte, rue de la Rivil!rc, 16, fauùo:iri:; de CHAQUE NUMLRO: Trois mois, 3 fr. liO c. •1•~:n.11s le abo111u~1111ie1H se u•aient q~·ava11ee. Colog-nc à Bruxelles. - A Madrid, chez C. :;\,[onnier, li~raire. 3 pence ou 6 sous. FUNÉRAILLES DU crroYEN CAUVET. Y endredi ùeril.ier, à deux heures de l'aprèsmi<li, les proscrits français et ceux des autres nations, résidant à Jersey, se réunissaient pour accompao·ner la ilépo11ille dP notre ami "rhéobald Cauvet, qu'on portait an cimetière des I1ul;pendants, Environ quatre-vingt citoyens composaient le cort~o·e, que précédait le drapeau des Peuple~, le drapefu rouge qui, <'Omme le fut la Croix dn Golgotha, doit étrc un jour le ~abarum ,sac~é de la Liberté : pau, re <lrapeau qui ne flotte UUJOUl'- d'hui que sur des tombes ! on le verra da11s les 1 uttes "'lorieuses cl' un a, cnir prochain. Arri~é sur la fosse, le convoi a formé le cerc!e, et le citoyen Ribeyrolles, ami du citoyen Cauvet, a prononcé d'une voix émue le discours suivant: CrTOYE:::-.s, Nous avons encore un mort. C'est li sixième depuis nn an, et ce ·ne sont pas ceux que l'âge a 'Blanchis qui tom◄ bent, ce. sont les jeunes. Pourquoi cela? C'ést que les branches Yertes violemment arrachées du tronc laissent • échapper la sève et ne flenrissent plus : ainsi en est-il de ces jeunes hommes qui ont perdu la patrie et qui ne peuvent tenir longtemps à la terrre étrangère ! Celui '}Uenous portons à la fosse, aujourd'hui, le frère do;1t vhilà la dépouille sacrée, la dépouille aimée, n'avait que trente ans: il était jeune, il était rich~, il arnit cle- . vant lui le libre espace, les longues perspect1 ves, les tranquilles loisirs, et pourtant il est mort. Ah ! l'on ne te perd pas, impunément, ô patrie ! Qu'était-il, maintenant, cc jeune homme que nous allons ensevelir, ainsi, loin du foyer natal, lo:n des sien.; et sous l'herbe de l'étranger? C'était un républicain ardent, sérieux, conYaincu; c'était 1111 proscrit fraternel, indulgent à chacun, d6vo.uè à tous : c'était uue volomé trempée dans les idées fortes, et· surtout un cœur l>on. Théobal<l Cauvet n'était pas venu tout seul à r~ttc religion sé,·ère de l'égalité qui marche p1r les Révolutions, et qui demande à ses fils tous les combats, tous le:; dévouements, tous les sacrifices, toutes les confessions publiques, depuis celle du gibet jusqu'à celle de l'exil. Son grand-père, chef cle district penrbr!t la 'première Répnhlique, avait éne,·giquement ouvert la Yoie et pratiqu~ le devoir. Fais:mt appel, dans b sombre année de 93, pour une de ces levées en m sse qui s'en allaient couvrir les frontières, parmi les premiers il Yit venir à lui deux de ses fils : "Je vous attendais, dit le vieillard," et les deux jeunes hommes partirent, et ils sont morts dans les guerres pour le service de la Révolution. Cette tradition ùe famille n'était pas la seule. Théoùald Cauvet avait vu vivre son père : il l'avait vu doux à l'ouvrier, bon au malheur, dégrévant le travail, allégeant les charges. dans les années rn1.uvaises, et, toujours, simple comme le laboure1:1.r,au milieu de ses vastes domaines.- Ces exemples dont il était fi.Pr et qu'il estimait plus haut que les héritages, Théobi1ld Cauvet les avait toujours présents à la pensée : ils_é~aient ~our lu!, ~omm_e une relio-ion, comme une con3cience, et il me d1sa1t uu Jour : ,? Ce ne sont ni les Grecs ni les Rom1ins du collége qui m'ont engendré à la Révolution, c'est mon grand-père pour la République, et c'est mon père po1ir le Socialisme: il aimait les travailleurs, mon père, moi je les veux. mes égaux; car si l'on e11veut finir, il faut la République par toute la. terre et le droi c sur toutes les têtes ! " Tel était son fonds de co11science, tel était l'idéal de sa religion, religion ardente, si ardente que dans son élan elle allait jusqu'aux dernières formules de l'égalité fraternelle. Oai, pourquoi ne pas le dire, puisque nous expliquons une conscience sur une tombe? Comme Barbès et comme bien d'autres dont le cœur déborde, riche vase aux. parfums, Théobald Cauvet, ce grand propriétaire, s'en allait au commuaisme : il en avait tous les bons instincts. Peu importaient pour lui d'ailleurs les systèmes et les moyens, il voulait la justice quand même! Je vous ai dit son idée. Voici maintenant sa vie : - Après 1848, la grande date de la génération nouvelle, Ca11vetétai.t à St.-Omer : il y travaillait, ardemment, passionnément, au succès d.e la Révolution, par les clubs, par la propagimde iles circulaires, des journaux , des. livres; i:l inon'1ait la campagne de brochures socialistes ou républicaines, et, dan. les l11ttes électorales, il leva le premier, d.ao.s son pay:., avec 11n groupe d.'ami~, le dïapeau de la Révo1ution future, ce drapeau aux deux grandes devises: République universelle et République sociale! Les gens de la vieille société le craignaient : iis redoutaient sa main pleine et toujours ouverte : ils redoutaient son influence aqlie des misères; ils avaient peur de ce jeune homm~ pâle qui savait donner sans bruit et qui ne faisait point tinter l'or tombant dans la main du prolé taire. -~ussi, quand pour l'écarter, l'heure vint lJropice en DC•ccmbrc, ils s'empressèrent de coucher son nom sur les tablettes de leur Commission mixte, et Théobald Cauvet fut exile-. Qu'avait-il fait? ce qu'ont fait ceux qui sont à Cayenne, à l3ône, ou <lan~ les prisons-tombes de Paris, c~ qu'ont fait ceux de Londres et de Belgique et de Sui:;se, ce que vous av~z fait, vous tous qui l'entourez ici, et q11i souffrez la. grande misère, l'exil. Pour défendre la République, il avuit affiché les articles vengeurs de la Constitution violée : il voulait, à coup de placards, réveiller les dévouements, forcer la pudeur publique, appeler les balles. Hélas! il échoua comme tant d'autres, et partit pour l'exil, laissant derrière lui la France au crime. Soit à Jersey, soit à. Londres, ,·ous l'avez vu, depuis, vivre au milieu de nous. Eh bien ! quelle bouté douce, quelle fraternité cordiale, quel silerice religieux à l'endroit des faiblesses et des fautes dans Ja·proscription. N'est-ce pas là le témoignage unanime, le témoignage vivant de tous vos souvenirs? Permettez-moi, surtout, de rappeler - car c'est notre gloire à tous d'avoir de tels hommes - permettez-moi de rappeler une qualité précieuse, exquise, inhérente à cette nature : Il obligeait sow.vent, vous le sa\·ez; mais c'était toujours sans bruit, sans fracas, dans la pénombre, de la main à la main; il semblait rougir d'avoir plus que d'autres, et, pour faire accepter ou faire oublier ces J)etit;; services dont s'effraient les fiers caractères, il avait des délicatesses de femme ! D,ms s:i. m:tl,l(lie dernière, qui a été si terrible et si conrtc, quels petits soins n'av,,;t-il pas pour tous ceux qui le servaient et le consolaient. .. Pauvre ami! sn. douleur s1ouhliait pour nous tous au milieu des crises, et sa fermeté tranquille 11es'est jamais démentie. Il murmurait le Chant du Départ une heure avant sa mort, triste et dernière mélancolie qui passait sur ses lèvres ! Et, maintenant, voilà le p··oscrit de M. Bonaparte, couché comme les autres, couché }lJllll toujours dans la tombe de l'étranger! Oni, te \'OiELtombé, pauvre a:1li ; te voilà mort ; ta paupièrt> est fermée, sans regard, ta voix est éteinte,· ton cœur ne bat plus : et, pourtant tu n'es pas mort tout entier, frère! Tu vis en moi, tu vis dans tous c~ux qui t'aim,üent, tu vis dans les proscrits que L.1 a secourus, que tu as consolés • et qui sont maintenant, sur tous les chemins de la terre; tu vis en nous tous, dans la grande communion des âmes; car le~ républicains ne meurent jamais ; ils ont Yécu de la vie immortelle , de la vie des idées, et ils laissent après eux leur trainée de sang, leurs combats, leur souvenir, et ce souvenir est une force pour les jeunes qui vont aux nouvelles bat:lilles, Les morts de la République ne sont pas, comme les autres morts : ils s'en vont aux guerres--avP.c les vivanJ:s ! Est-ce que ceux qui étaient tombés devant i.a B:i.stille 'en 89, ne se trouvaient pas plus tard aux frontières menacées, avec les pieds-nus de 93 ? Est.ce que les hommes de l'échafaud, des prisons ·et des bagnes, pendant les quinze ans, n'étaient pas au Louvre en 1830, est-ce que ceux de Saint-Michel et de Doulens n'étaient pas à nos barricades de 1848? Donc, ceux qui tombent, en exil, aujourd'hui, seront avec nous dans les luttes prochaines, et tu vivras avec nous, dans nous, tu combattras dans nos rangs, toi notre mort, n0tre deuil, notre douleur du jour ....... et nous la pousserons loin, ami, cette bataille dernière, car les concessions et les diplomaties sont finies : elles nous ont coùté trop de sang ! Oui, nous la pousserons loin, assez loin pour que soit accomplie, réalisée la promesse qui fut ta foi, la pre>messe divine aux deux grandes devises : -,- République universelle - République sociale! Adieu frère....... Vive la Répa.blique iociale ! -Vf,e la Rép•blique universelle!

CORRESPONDANCEPARISIENNE. 18 juin 183~. . C'est aujounl'hui l"anniversaire de la bataille de Waterloo, et, pour la première fois, <lepuis quarante ans, l'ambassade :wglaise à Paris ne tiendra pas la fête de comm5moration, ni donnern 1rns le festin d'honneur. Les casseroles de la gloire resteront en paix, même à Londres où le banquet annuel est interdit: ainsi le veut l'alliance intime du mo :.ent. On Yerra plus tard à retrouver les haines et les annive1:saires. • Tout est plat, triste et nul, e:1 cc pan vre Paris où foisonnent toujours le prêtre et le sergent-ile-ville : on ne voit partout que robes noires on tricornes, et l'on dirait que nous sommes envahis par • iutes les cagoules de la vieille Espagne. Les Cosaques viendront apr ; voilà les précurseurs ! Rien cle net, de clair et de <.• : sif, dn côté de l'Orient : les mystères planent toujours : .r le Danube, et ce Yaste échiquier où sont entassées t .. t dP, légions, est calme comme un cimetière. Ici, la police s'agite beauco· . Elle surveille les quelq aes hommes qui restent des .ciens cercles républcains fermés depuis Décembre, et · ,,!1 inquiétnile est grctnde, surtout, depuis qu'elle a t:-ouYé le placard suivant, affiché ~ur la porte principal::: <les quatre premières mairies de Paris : DÉCRET PROCHAIN. " Vu l'art. 68 de la défunte Constitution de 1S48 qui portait : "Le président de la République, les ministres, les agents et dépositaires ùe l'autorité publique, sont responsables, chacun en ce qui le concerne, de tous les actes du Gouvernement et de l'administration. " Toute mesure par laquelle le président de la République dissout l' Asseinblée nationale, la proroge, ou met obstacle à l'exercice de son mandat, est un crime de haute tq.hison." " Vu l'art. d11 code civil qui déclare que quiconque, soit volontairement, soit involontairement, a occasionné un dommage, est tenu de le réparer ; " Attendu que tous les complices de Bonaparte sont ~olidairement et personnellement responsables sur leurs biens des dommages qu'ils ont occasionnés; " Vu les articles précités de la Constitution et ceux du code civil, " Le Peuple rend le présent décret : " Art. 1. Le tyran et ses complices sont déclarés responsable~, chacùn en ce qui les concerne, des dommages occasionnés. " Art. 2. Provisoirement et pour garantie, leurs biens, meupe3 et immeubles, sont mis sous séq11estre sans.préjudice des autres peines. . Art. J. Défem:e est faite <tux fermiers et détenteurs d'en payer le revenu sous peine de payer deux fois. " Art. 4. Ordre est donné aux percepteurs de l'Etat de recevoir lesdits revenus au nom de la République. " Art. 5. Etat sera fait desdits biens et présenté dans le délai d'un mois par les directeurs s.e l'enregistrement des domaines, " Art. G. Un jury de réparation sera établi dans chaque département, sous la direction de la commission nommée par le Peuple. "Art. 7. Nul ne pourra faire partie dudit jury, s'il n'a été persécuté par la police des coupables. " Art. 8. Toute réclamation contre cette mesure de salut public sera considérée co1:rimeacte de rébellion et passible des peines de droit. . "Art. 9. Tout emprunt, tout impôt contracté depuis la violation de la Constitution est considéré comme acte de concussion et poursuivi comme tel sans action des prêteurs. " Ce décret est recommandé à tous les démocrates qui veulent venger la République et servir la Révolution. " Au nom du Peuple, salut aux frères et sus aux brigands ! "· , Ce n'est pas bien grave, comme vous voyez, et toutes les mesures indiquées ci-dessus ne seraient guères qu'un appendice, si l'on voulait faire dE• la bonne besogne : mais tout innocent qu'est le placard, il a mis en fureur tous les Piétri, petits ou grands. Les brigades sont en quête, les visites domiciliaires se renouvellent, mais on n'a rien trouvé jusqu'ici, et les malins disent que c'est le Petit h9mme rouge des Tuileries qui a fait le coup ! XXX. CORRESPONDANCE DE LONDRES. Londres, 19 juin 1854. . • Dernie1.•e8 nouvelles. Les conférences continuent entre· les princes. Après ··emrevue de l'empereur d'Autriche et des rois de Prusse et de Saxe à Teschen, on annonce une prochaine ,entrèvue du Czar avec le roi et le prince de Prusse. L' Allemagne fait tous ses efforts pour éviter une guerre généL'lIO}l~iE. rale. Une dépêche télégraphique annonce que le sultan vient de signer un traîté avec l'Autriche : les troupes autrichiennes occuperont les Principautés dan nbiennes dans le cas de leur évacuation par les Russes, Le Czar, qui n'a pas voulu céùer aux me,;aces de la France, veut-il gagner du temps et sauver son amourpropre en coucédant à L\.utriche la rentrée des armées russes dans les limites c!el'cmpire, à la condition de ue remettre les Principautés qu'anx troupes neutres de :François .Joseph? Est-ce lit le biais trouvé par le:; diplomates allemauds pour arrêter la guerre sans blesser aucun orgueil? Quoiqu ïl P,11soit, le maréchal PaskewitC'h, blessé à la jambe par une balle morte, a transporté à Jassy son quartier-général, et ou assure qu'il a donné or<lre de battre en retraite derrière le Pruth. La Grèce est rentrée clans ses relations orcfü1aires a\'ec les puissances· et la Tnrquie. Les bandes insurgées qui tiennent encore la campagne, malgré quelques succès, ne tarderont 1nts à regagner le royaume d'Othon où les attend uue amnistie. Le général Canrobert est à Yarna avec ~0,000 hommes. Une division anglaise de S,000 hommes est sur la route de Varna à Schumla. Une partie des flottes obse,ve les bouches du Danube, l'autre croise vers la Crimée, et doit s'emparer du petit port d' Anapa; une descente en Crimée pour occuper Sébastopol et brüler ou prendre la flotte russe, est, selon 1c Times, le seul moyen de terminer promptement la guerre. Lorcl John Russell a été réélu, sans opposition, par la Cité de Londres ; son discours , le plus décisif sur la question d'Orient qui soit sorti d'une bouche officielle, annonce qu'on ne fera la paix qu'en prenant des garanties telles qu'elles rendent impossible le renouvellement de l'agression par la Russie. La flotte française a rejoint l'amiral Napier rlans la Baltique. l,;ne escadre anglaise a visité plusieurs ports de Finlande et débarqué 1,500 soldats 11ourprendre la Banque, à Uleaborg. Les Russes ont été repoussés, le 5, dans un assaut donaé à Silistrie, dont ils ont vainement essayé d'acheter le commandant. On a dit-cela n'est pas encore confirmé, - que Mussa Pacha avait été tué par une grenade, dans cet assaut. Le nombre des troupes françaises parties déjà, ou ayant ordre de s'embarquer, est de 70,000. Le chiffre de l'armée alliée ne tardera pas à dépasser 100,000 hommes. • Les intrigues et les dissentiments des diplomates et des généraux européens Yiennent d'amener un remaniement ministériel à Constantinople. Le grand vizir (père de Vély Pacha, ambassadeur à Paris) a été destitué et remplacé par le lil.inistre de la marine, partisan dP,Reschid Pascha, lequel, par contre , a cédé le portefeuille des affaires étrangères à Chekib Pacha, et rentre momentanément dans la vie privée. . Le Moniteur publie une dépêche télégraphique de Yienne : La garnison de Silistrie a fait, le 13, une sortie, t:mdis que 30,000 Turcs attaquaient le camp russe de l'a.utre côté, pour dégager la place assiégée. Le combat durait depuis 4 heures au départ du courrier. Le général Schilders, qui dirigeait le siége, grièvement ble:?sé, a été trausporté à Kalarasch. Le 13 juiu, fatal en 1849 à la liberté européenne, lui sera-t-il plus favorable cette année, où l'anniversaire de Waterloo, le 18 juin, verra peut-être les Français et les Anglais combattant côte à côte? Salut fraternel, Ph. FAURE. UNNOUVELEROSTR.ATE. Nous avons inséré, le mois dernier, dans les colonnes de ce journal, une lettre du docteur Ernest Cœurderoy, condamné ile Versailles. Cette lettre revendiquait un •souvenir et le droit de paternité pour certaines brochures que la pudeur du parti avait ensevelies dans le silence et l'oubli fraternels, tandis qu'heureuse du scandale la police de France en avait tapi~sé ses journaux, deux mois durant.. Cette insistance du docteur Cœurderoy, au moment où l'administration française, secondée par le Times, renouvelait ses calomnies et cherchait à nous perdre auprès du peup1e rle France, ù. nous compromettre comme agents russes aux yeux de l'Angleterre, cette insistance de réclam-J lancée à fouù d'orgueil, contre les intérêts les plus sacrés, nous irrita, et, sans sortir des termes ou de la pensée de la lettre, nous la flmes suivre de quelq11es observations sévères. . • Sur ce, le docteur Cœurderoy de 11ousdécocher 1lix ou douze pages, et prétendant que nous l'avions provoqué, de demander insertion entière pour le factum. - Il comptait, disait-il, sur notre impartialité .. Notre impartfalité n'étant pas de la niaiserie, nons avons refusé de donner si large place aux fantaisiesulkraines du docteur Cœurderoy : notre impartialité n'étant pas de la complicité, nous avons refusé de discuter sur un terrain où toutes les polices nous appellent. (Lisez la corresponclance du Times- sur le citoyen Boichot.) Alors, tempête d'orgue.if, transport au cerveau, triple Catilinaire! - Nous sommes des ignorants, des chauvins, nous n'avons pas pu répondre. Que le docteur Cœurderoy di~cu~e notre intellige!lce,. qu'il la ml'>priseet la nie, c'est petit souci pow: nous : nous n'avons pas le moins du monde l'envie de r1ous mirer dans sa trousse, et son opinion, en fait de talent, nous est tout-à-fait indifférente . Mai~ le _foug~~ux docteur _se laisse emporter, un peu plus lom, _Jnsqua la calomllle contre notre caractère : il prétend, il affirme qu3 nous sommes inféodés anx hommes cle notre purti qui ont le plus d'influence et d'argent. Nous ne sommes, dit-il, que le prête-nom d'une commandite, et il passe par-dessus nous, pour atteindre les gloires cachées. Nous mettons au défi le docteur Cœurderoy de trou ver, dans notre Olympe, un autre Burgrave que notre camarade Z:mo Swi~tosb.wski. Nous sommes ùeux à tenir le Concile, jeune homme ! En vérité, n'était l'intention, ce serait burlesque. Ils ont donc l'àme bien chétive _ou lJÏen pourrie, ces jeunes gens, qu'ils ne puissent pas croire à la probité des autres à la probité dr. ceux qui, pour la Révolution, ont déjà: derrit!re eux, Yingt ans de misère ou d'exil. Est-ce que si on avait l'ambition de bien vivre et de mourir gras, on n'aurait pas trouvé, l'on ne trouYernit pas demain des conditions faci.les? Personnellement, de pareilles accusations nous touchent fort peu; mais ces rages de calomnie nous attristent: elles sont un clcs signes malheureux di's caractères et du temps. _ • ~fous, ne sommes pas les seuls sur lesquels ait passé le petit ouragan. Ainsi, Louis Blanc, Etienne Cabet, Mazzini, les révolutionnaires, les systématiques, le Comité cln Salut public, et même ce pauvre Appius Cla1.tdi1ts qui ne s'en· doutait guères, tout le monde a souffert dans cette renc_ontre a~ec le griffon. Il y a même <le pauvres journalistes qm out été dénoncés, comme préfets ou proconsuls, à_l'indignation de l'histoire ; eux qui ont vu passer plusieurs révolutions, sans y tremper les lèvres '· Après avoir ainsi pourfendu les vivants et les morts, le docteur Cœurderoy a poussé stm dernier cri de guerre, et comme on n'en entendit jamais de pareil, même sous ~e~ tentes du grand Attila; nous cr~~ons devoir le répéter 1c1 textuellement - désespéré , d ailleurs, de ne savoir, chanter : " Hommes ! c'est la veillée des armes! c'est la fête " du glaive ! Grincez des dents, défiez! riez! Fer, ré- " veille-toi! Hurrah! Allah! Alallah ! En avant!! Qu'on "songe que lr. Liberté, l'Idée, la Plume, l'Occident ne " sont pas tout; -qu'il faut compter aussi avec la Force, "l'Acier, et l'Orient, et le Nord! Dans le domai.ne de la " Fatalité ou de Dieu, nons sommes, hélas! réduits à " constater. Je constate. Ai-je dit que cela ne me dé- " chirât pas les entrailles? On verra bien qui se sera " trompé, comme résultat final, de l'Assemblée nationale " et de ses pareils ou de moi, eu faisant appel aux Co- " saques. Car les rédacteurs de l'Assemblée nationale et "moi avons, SEULS, pris des conclusions. Quant aux "républicains ile la Forme et de la Réforme, qu'ils pren- " nent donc u11 parti! qu'ils concluent! de grâce, qu'ils ". me montrent leur Orient et leur Norcl autrement qu'avec '' leurs grrrands engueulements rrré-volu-tionnaires g_ui "ne prouvent absolument rien. " Sur ce, je dis : Le nommé L. Napoléon Bonaparte a "fait du Mal et. de la Révolution! Le nommé Nicolas de " Holstein-Gottorp fera du Mal et de la Révolution! Après " les semailles, la moisson ! Après un homme, tous las " hommes ! Après cette vie, une autre ! Viennent les Co- " saques! Oui!!!. .. " Est-ce de l' Apocalypse ?.... est-ce de la haute folie de derviche tourneur? L'ou peut choisir. - Toujours estil que nous n'éprouvons pas le moindre besoin et que nous n'avons pas le moindre désir de discuter de pareilles idées et daus une telle langue. To 11t ce que nous pouvons dire au citoyen Cœurderoy, c'est qne ses considérations physiolo.9iques, historiques, et analogiques sont un galimatias_ hors de temps et hors de bon sens. C'est que la transfu3ion du sang par la guerre et par la conquête ne vaut pas la transfusion des idées par les chemins de fer et par l'imprimerie : c'est que les peuples enfants conduits chez nous par des go11Yernemens vieux ne nous amèneraient que des esclaves et des maîtres, ce dont nous avons assez : c'est que si Nicolas revenait aux rives fleuries llt la Seine, comme diraient Mme Deshonlières et Béranger, il y constituerait à nouveau la société bourgeoise, un peu mêlée de Cosaqm,s; c'est qne nous ne perdrions dans. ce naufrage, ni un peintre, ni un acteur aimé, ni une -danseuse, mais bien natre patrie et notre honneur; c'est, enfin, qu'on nous apporterait de là-bas un autre empire et un antre papisme, deux fléaux que nous connaissons. Un dernier mot avant de finir : N~us n'accu..serons pas le citoyen Cœurderoy de faire sciemment, volontairement, le service des polices impériales : il ne nous arrivera jamais de mentir à notre conscience, pas plus sur les idée~, qu'à l'endroit des hommes, même après les plus stupides provocations ; mais nous lui dirons qu'il vient tristement en aide à la calomnie des gouvernements contre les républicains et qu'il porterait un coup rude à la révolution, _si le peuple ùe nos campagnes et de nos villes pouvait l'entendre ou le lire : nous lui dirons que I out orgueil personnel est triste et chétif, devant les questions redoutables qui nous sollicitent et quand les nations en deuil attendent l'effort ccnnmun, au lieu de •la jactance isolée. • 1e citoyen Ctxmrden.ly,nous le craignons bien, a voulu

jouer un rôle, et comme tout était pris, dans la RépubliquP. ou le Socialism:), depuis la Banque d'Echange jusqu'à !'Icarie, le citoyen Cœnrderoy a· inventé les Cosaques. .Et cela s'appelle de la science ! Il y avait, autrefois, dans la ville d'Ephèse, quelques trois cents ans arnnt Jésus-Christ, un 'jeune homme qui voulait, à tout prix, laisser un nom sur la Terre. Il s'appelait Erostrate et il brûla le temple de Diane, l'une des sept merveilles du Monde: que d'Erostrates nons arons eus depuis ...... mais ils ne se brûlent que les doigts. Ch. Rrn. Voici un nouvd extrait emprunté à l'un des plus énergiques discours de Kossuth, aux meetings de Sheffield. L'orateur revendique pour la Hon_- grie et la Polog·ne qui ont souffert l'abandon et la m9rt, cette dette fraternelle, cette assistance cl'hon-· neur et de foi qu'on offre si cordialement à la Turquie. LaTurquie est-elle nécessaire à la sûreté de l'Europe ? La Turquie doit-elle être protégée, et la Russie refoulée? Maisalors il n'y a rien de sincère dans les protestations, rien de politique d.,ns les résolutions, en dehors de la restauration de la Pologne _et de la Hongrie dans leur indépendanceet leur liberté! ( Chauds applaudissements.) Réfléchissez sur la nature du mal et sur le remède qu'il appelle,et il n'est pas un esprit auquel ne se présentent les noms de la Pologne et de la Hungrie !-Les membres épars de la première, l'image sanglante de la seconrle doiventse dresser devant toute conscience comme l'ombre de Banco , la main levée , pleine de nwnaces et d'avenir. (Applaudissements.) Et ceux rpi Y;\•ent dans la ténébreuse atmosphère des secrets de la <liplomatie, ceuxlà, avant q11e le spectre se lève, ferment les yeux et s'efforcent de composer avec leur conscience, dans l'espoir queleur aveuglement obstiné fera disparaître cette main qui les importune de ses menaces. (Applaudissements.) Messieurs, c'est une étrange anomalie que celle qui m'amène parmi vous, au ·sein de votre Angleterre. Quelle est l'hnmble'personne qui a l'honneur de parler devant vous? C'est un homme modP.ste et sans prétention ; quoi que j'aie fait, quoi que j'aie été, quoi que je sois, je suis certainement un homme qui ne vis que pour protester contre les aggressions de la Russie et contre le despotisme de l'Autriche. (Applaudissements.) Qu'est-ce que ce François Joseph d'Autriche? C'est l'homme <1uidans ses mains sanglantes tient un des membres partagés de la Pologne; c'est l'homme qui a trahi chaque province de son empire en faisant hriller à leurs yeux les solennelles promesses d'une constitution qu'il a déchirée jusqu'à la dernière lettre; c'est l'homme qui a attaqué les lois et l'existence de la Hongrie par la conspiration et par les armes; qui a promené le for, la mort et la désolation sur la terre, et fait appel aux forces d'un despote é'tranger ponr subjuguer sa patrie; ~•est l'homme qui a dressé par centaines les échafaurls, et qui sur eux a immolé les patriotes par milliers; c'est l'homme qui s'est fait le menrtrier de la Hongrie et de l'Italie. ( Chauds applaudissements.) Le monde a vu des millions de citoyens anglais acueillir avec enthousiasme mon humble personnalité, et flétrir naguères de ses malédictions François Joseph d'Autriche, témoin les honnêtes ouvriers de Barda y et Perkins. (Applaudissements et rires.) Mais ce n'a point fté qu'une' malédiction : le monde a vu les maires, les alderrnen, les corporations, les délégations, les sociétés, toutes les communautés, et le peuple d'Angleterre, exprimant dans plus de cent vingt adresses leur approbation de la part que j'ai prise dans la résistance aux aggressions de l'Autriche, et leur sympathie pour les malheurs de mon pays; ih, me prodiguaient leurs plus affectueux encouragements, et me confirmaient dans l'espoir ùujour prochain de la réparation. (Applaudissements.) D'autre part vous avez entendu exalter François Joseph commeun prince magnanime, comme la jeune espérance de sa patrie; vous avez entendu vanter la noble intelligence, l'élérntion d'esprit du jeune empereur, et vous avezvu des hommes graves, des Anglais, l'entourer de leur prédilection, courtiser ses faveurs et son amitié! - Ces deux situations se sont présentées dans un seul pays, sur ce même sol de l'Angleterre. Si ce n'était là qu'une question de divergence d'opinion individuelle, ce ne serait pas le lieu de s'y arrêter ; mais tel n'est point l'état des choses. L'Angleterre est conviée impérieusement aujourd'hui à agir dans l'nne ou l'autre de ces directions contraires. Contre les oppresseurs ou contre les opprimés, il faut qu'elle agisse, cela est certain. (Applaudissements.) Maintenant je crois que l'action de l' Angleterre doit répondre de sa volonté. La question est donc celle-ci : qu'est-ce que l'Angleterre? DES lOIS MORALES DE LA VIE. Personne n'a le -droit de 1ie trav·ailler que pour sa propre jouissance, de se séparer d.è s11s semblables et de rendre sa culture inutile pour eux-·; car ce n'est que par le travail de la société qu.'il a été mis en état de l'acq_ué~ L ' HO i\j IIE. rir ; elle est en un sens le produit, la possession de la société; c'est la priver de ce qui lui appartient, que de ne pas voulofr s'en sen-ir à son profit. Il est <lu devoir de chacun, non seulemeHt de vouloir être en général 1;tile à la sociéti'i, mais encore de diriger tous ses efforts, autant qu'il le comprend, Yers la fin dernière de la société, à ennoblir de plus en plu~ le genre humain, c'està-dire à le rendre toujoars pl11slibre de la contrainte de la nature, toujours plus maitre et directeur de !ni-même; et par là cette nouvelle inégalité pro<luit une nouvelle égalité, qui consiste dans la tendance uniforme de la culture chez tous ]es indi\·idu:,,. L'intérêt s'accroit encore quand on jette un regard sur soi-même et que l'on se considère comme menibre de cette grande et intime a~sociation. Le sentiment de notre dignité et de notre force mi~mente quand nous disons ce que chacun de nous pent dire: Il-Ionexistence n'est pas inutile et sans but; je suis un a!1,,eau nécessaire de la grande chall1e qui s'étend d11 moment que le premier homme eut conscience <le son existence, jusque dans 16ternité; tous ceux qui ont fait, au milieu <les hommes, chose grande, sage, uohle, ces bienfaiteurs de l'humanité dont je lis les noms illm,trcs dans l'histoire des uations, tons ceux dont les sen-ices ont survécu à leur nom, tous ont travaillé pour moi; je snis venu au milieu de leur moissons, j'habite la terre qu'ils habitèrent, je suis les traces sur lesquelles ils ont répandu leurs bienfaits; je puis, dès que je veux, entrepr.endre la même tàche qu'ils ont remplie, de rendre toujours plu~ sage et plus heureuse la race de mes frères ; je puis continuer c,! qu'ils furent obligés d'interrompre; je puis élever plus haut les murs du magnifique temple qu'il leur fallu laisser inachevé. " l\1ais il faudra m'arrêter aussi comme eux," pourra-ton dire ?-Ah! de toutes les pensées, c'est la plus élevée. Je n'aurais jamais achevé si j'entreprenais cette grande tâche; et comme certainement je suis appelé à l'entreprendre, je ne puis jamais cesser d' agit-, et par conséquent jamais cesser d'être. Ce q,!l'on nomme la mort, ne peut briser ,mon œuvre, car il faut qu'elle soit achevée et elle ne peut jamais l'être : par. conséquent il n'est pas de temps assigné à mon existence, et je suis éternel. En entrepreuant cette tàche immense, j'ai tiré à moi l'éternité. Je lève fièrement la têtè vers les hautes montagn,;s aux pics menaçants, au milieu des mugissantes te;..':lpêtes des eaux , au mi lieu des déc;hirements des nuages en feu, et je m'écrie : Je suis éternel et je brave votre puissance ! Tombez sur moi, toi terre, et toi ciel; . confondez tons YOS éléments en un sauvage tumulte, soufflez, déchaînez-vous, et dans une épouvantable lutte broyez le dernier atome ùu corps que je dis mien; ma volonté seule dans son plan arrêté flottera digne et calme sur les ruines <lu moncle; car j'ai compris ma destination, et elle est d'une durée plus longue que la vôtre : elle est éternelle, et je suis éternel comme elle. F ..... v. SOCIÉTÉ FRATERNELLE Des Proscrit.~ démocrates-socialistes français, à Londres. La Société fratenielle cles Proscrits français, sans apprécier les motifs qui ont déterminé la démarche de l'un de ses membres, le citoyen Boieho~, exprime ses regrets de l'arrestation, à Paris, d~ ce citoyen qui possède so~1estime, et proteste contre les assertions du journal le Tunes, considérées l)ar la société comme ~uggerées par la police ùe M. Bonaparte. (Adopté à l'uuanimité, dans la séarice mensuelle de l'assemblée générale, le 9 Juin 1854.) VARIÉTÉS. ' LES MEMOIRDEES JEANRAISIN. -SuiteNous étions placés, la bohémienne et moi, près de la grille qui fait face à la Serpentine, et qui longe , en la fermant, la grande allée des équipages. C'était une des premières loges et des mieux ouvertes pour voir passer dans toutes ses puérilités magnifiques ce monde insolent de la finance, de la mode et du blason, qui parle atlx yeux par ses guipures, ses àrmoiries, ses chevaux et ses livrées, n'ayant à montrer à son pays rii la pensée qui sacre le front, ni les œuvres qui donnent la gloire. Des deux côtés de la ligne que suivait l'étincelante f ashion se détachaient des groupes de prolétaires et de petits bourgeois, flairant, ébahis, tout ce qui brillait et miroitait en courant sur la chaussée triomphale, et cette curiosité soumise, idolâtre, enivrée, me fi.t mal; car elle accuse, dans l'âme ppblique de votre pays, milord, le yrossier matCrialisme des sens et l'ignorance ou l'oubli des grandeurs morales. L~ b;:~:i.roi:e i:apolit·i:1 s'cnd0rt irn:· le 1m:·h!·e <les;pn8 lais, et laisse ù peine tomber u,1 regard noncl.alant sur Je faste qui passe da.us ses pourpres. Il a, lu:, les parfums d'un éternel printemps, tous les rayons du ciel, toutes les q>Lendeurs de Dieu ! 8a misère est gra:ide, mais rlle elle a sa part d'ombre, sa part de soleil, et pauvreté qui ne grelotte point n'est jamais sans espérance. Sobre et fier, !'Espagnol se sent homme et se clrape partout dans sa guenille. Il allumerait sa cigarette a11 soleil, sa.ns le saluer, et tous les rois de l 'Alhambra, toutes les granùcsses de son histoire passeraient devant son tertre, que sa fierté tranquille n'en serait point émue. Quant nu Français, milord, tout panache l ïrrite et fouette ses colères: en lui sont mortes, bien mortes, toutes les religions des peuples-enfants ou corrompus: il n'a plu<; qu'un culte, celui du droit hardi jusqu'à la bataille; il n'a plus qu'un respect, C'elui des grands caractères et des idées. La l1louse gauloise a des vriueipes : adieu les li nées, milord! Mais votre prolétaire anglais, je l'ai vu, j 11squ'ici,pauvre Narcisse, hàve et rnaigre, se mirer avec C'omplaisance dans les broderies des laq nais et faire la haie des respects et des applaudissements quand piaffent les chevaux de ses lordi. Certes, il n'y a rien de plus bas, de plus misérable au monde que l'envie à l'œil fauve, au pied fourchu, qui vient guetter la richesse au passage et qui lui jette ses insultes jalouses; mais la pauvreté servile qui l'encense est aussi pénible à voir, et j'aime mieux l'homme qui 'se sent un peu sous le bourgeron ou sous la guenille. En Angleterre, m_ilo.rd, vous avez des gentlemen, des évêques, des esquires, de grands dignitaires, des 11airs, vous avez même dans la bourgeoisie la moitié J.u citoyen; mais l'homme n'y existe guère ! -Voyez-vous ce riche et fringant équipage, me dit tout-à-coup la .bohémienne, dont la voix cassée troubla mes rêves philosophiques, et les fit partir comme un vol d'hirondelles effarouchées; voyez-vous ces chevaux si fiers sous le harnais plaqué d'or ; et cette livrée splen- ,lide; et ces gros laquais, qui suintent la bêtise et l'orgueil, et ces armoiries étincelantes ? - C'est ma foi d'un fort grand traiu, et l'on dirait un carosse royal, à toutes ces dorures . - Oh, que nenni, n1onsieur Jean : il n'y a p,,s la licorne à ce grand blason; il n'y a pas de tricorne sur le siège, m de hallebardes au cortége: c'est le carosse d'une duchesse, d'une grande duchesse de la vieille Angleterre ; et tenez, la :voilà sur ses coussins, dans toute sa splendeur. C'est une opulente et fière lady, je vous jure. Je Y_is, en effet, à demi couchée dans son équipage, une femme impassible dans sa beauté sévère, ne coquetânt 11ide l'éventail, ni du sourire, ni du regard ; 1me véritable gran,de dame, sûre d'elle-même, et tr,tversant les foules sans les toucher. Il me semble, milorcl, que les matrones romaines, les patriciennes du temps de Pompée, devaie:lt avoir ce tranquille et froid regard, cette confiancé orgueilleuse, ce dédain profonrl, pour tout ce qui n'était pas de leur sang; et, sauf les fureurs bestiales du césarisme, sauf les cruautés féroces qui ne sont plus dans la civilisation lrnmaine, m'est a'.v1sq11evos ladies de grande race ont gardé tous les sots mépris des matrones, leurs aïeules, sans gagner une idée. Le domestique n'est plus une chose à venùrc, une bête de somme, un animal familier; mais il n'a llj contact ni rapport dans la vie. On lui parle à peine, et moralement il n'existe pas plus qu'au temps romain. Chez vous, milord, dans cette classe du moins, la grande dame a tué la femme chrétienne. Oh, que le vieux monde est long à. mourir! Toutes les têtes de petits bourgeois ou de menu penplc qui se pressaient des deux côtés de la voie, s'a\·ançaient et se penchaient cur1cuses. Il y avait là des eufants, pieds nus, des pauvresses en 1ia.illons, des habits noirs à franges éraillées, et tout cc monde des guenilles était en extase. - Ah 1 ah! ah! les voyez-vous ces squelettes en toilette d'hôpital, ces rascals, ces Irlandais, comme ils se. pâment d'aise ? me dit la bohémienne, éclatant d'un rire, guttural et saccadé. Quelle bonne plèbe que ces mendiants! La fière duchesse qui passe les a pourtant chassés de ses domaines de la verte Erin, comme ils disent ; elle a rasé les cottages, enlevé les toitures de chaume et jeté les travailleurs. hon; de ses terres, pour y faire camper des troupeaux. Le bœuf est d'un meilleur revenu que l'homme ! Ah ! ah ! ah! le bon peuple que cette rn,b ! Croyez-vous, monsieur Jean Raisin, qu'il ferait bon chasser le paysan de la terre, là-bas, dans vos Pyrénée~-~ - Je ne crois pas, Maladetta ; toutes les lances du vieux-Guillaume ..le-N ormand s'y briseraitnt comme des quenouilles! Mais ce n'est, point tôut-à-fait le crime de cette femme, s'il y_ a meurtre contre les pauvres. C'est le fief qui fait la faim; c'est la loi qui tue! La voiture de la gralllle dame s'était perdue dans le l ' ' 1 ••

tourbillon des équipages, et le reg:ird de la bohémienne s'était porté d'un autre côté. - Voici de viei11esconnaissances, dit la giJYsy: ces deux ~i.eillarns qui Yiennent là-bas, dans un carrosse à b. d'Aum~u.t. Les voyez-vous'? - Quels vieillard ? Je ne vois que deux gentlemen encore assez verts, et tout frais g:rntés. - Oh 1 oh! oh! vous ne voyez, vous, que les manne- ~•iins; mais je sais, moi, qui leur a vendu ce~ blanches dents, et ce que leur ont coûté leurs cheveux noirs volés à ,quelque nuque Yigoure~se de la bohême err~nte. Ces deux Ji.ommes-là sont des seigneurs, sont cles rois, ,comme les lords. Ils n'ont ni siége au parlement, ni fonctions à la «xHU' ni blason, ni fiefs; mais leur puiss:ince est plus haute et s'étend plus loin que tous les priviléges_ écrits. sur les -vieux parc11emins normands. Ils ~ont banqmers, agioteurs, . t1égociants au long cours: e: leur s1gnatt~re ~ rnle~r sur t~us les points du globe. Le JUif Samu_el ~m-meme ~1 est qu un ]1:.lllvre gueux, un mriigre capttahste auprcs de ces excclle.nces ! _ Et sans doute ils ont de vastes usines, de grandes yuches travailleuses - ateliers, manufactures, fabriques; ils dirigent de belles entr()prises et fécondent les industries nourricières ? C'est un beau rôle! ' ' -Ils ne dirigent ni ne fécondent aucune industrie - du moins nourricière. Ils travaillent 2.ux manufactures o,mme les land]ords travaillent a11x champs : iis en- ,-icai.ssentla récolte. Ils font des affaires d'argent s1ir les mines, su.r les canaux, s4r les fonds publics, sur les den- -.:ées sur les chemins de fer, sur tout enfin. C'('st un beau ri/le: en effet; et si vous aviez le~r jeu dans la main un jour seulement, vous pourrie" mettre à votre berret plus d'un gland d'or. • -Ah! je cor.1prends ; ils escomptent tout, butinent ~"Urtout, et ne produisent rien. Cette espèce_ en France est connue, c'est la famille des parasites, des saugsues, et des frelons. - Dites des araignées, si vous voulez, murmura la bohémienne. Mais ils sont gras et riches : qu"importe le !:'este? La voiture passait en ce moment, et j'ai pu voir de près l·es deux illustres : ventre obèse, lèvres mortes, yeux sans '!recrard, dont le cristal glacé semble rouler des calculs; fr:nt ridé, fermé comme un vieux registre ; et dans toutes !€s allures, dans toutes les poses, dans toùtes les lignes, l'orgueil crétin, l'orgueil de l'arg~nt ! !'aii1:e mieux, ~i- :lord, le Shylock de Shakspeare : il était maigre du moms, -et ne portait ni gant-paille ni canne à pomme ù'or. -Ce jeune fou qui passe, me dit la ?ol:émie111ie'.,.a\"cc 'SCS chevaux pur-sang, est un de ces prrnccs 1,;~gn1J1 1ues dont les folies font mervE:ille. C'est un be:rn qut tombera .de l'équipao-e un de ces matins, et clonnera de la tête dans 0 ' l • l' 1 un work-ho,,se. Son atteiage, ses aqua1s, son 10te , sa .maîtresse elle-même, tout lui vient de l'nsure ; et maître '.Sa.muel est un rude tuteur, quand il n'y a plus d'hypo- -.thèquc à prendre. :n avait un ùomaine, en Irlande, de quelque cent mille livres sterling; mais il a mangé le fonds avec les revenus, <et maintenant, faute d'avances pour la culture, les terres :sont en friche! -Bah! tOl!S ces merveilleux, tous ces prodigues ont ..J.es oncles : pour eux la mort récolte, et jamais ne tarit la coupe! -Erreur : allez à St-Giles, au quartier des guenilles, et là. vous trouverez, dans un bouge de nuit, au milieu ~c.s voleurs,· un des noms, un des grand~ noms de la -wicille Angleterre ! \ AVIS IMPORTANT. Dans l'intérêt du Commerce, de l'Industrie et de la Soience, les Annonces de tous les pays seront acceptées ! iii, µ. condition d'être écrites en frai{çais, conformément au L' IIO~lJIE. - Mais regardez, là-bas, dans cette élégante calèche, cette belle dame, aux: grands yeus bleus. La connaissezvous? C'ét:üt Saral1, Sarah la Faucheuse, qui venait à nous, fière comme Junon dans sa conque d'ivo_ire. Jean RAISIN. ( La suite au prochain numéro.) BULLErrIN DtJ JOUR. Le bruit court à Londres, toujours d'après les correspondances du Times, le grand infor11te1· de Ja guerre, que le prince Paskewitch, général en chef de l'armée russe, a été blessé, et que su'r ordre expédié de St.-Petersbo;u;·g, la g-rande armée d'invasion est en retraite sur le Prutb. , Sur la première nouvelle nous forons remarquer qu'il y a_peut-être vingt Paskewitch, ùans ·_l'armée russe, tous lieutenants ; colonels ou officiers <les autres gTades. Lequel prince Paskewitch la balle a-t-elle frappé? ll nous sembte difiicile qu'un proj~cti!e de guerre nit atteint le vieux général de ce nom qui ne va pas au milieu des mitrailles, et qui ne s'est trouvé d'aillears dans :rncun engag·ement sérieux. Quant à la retraite sur le Pruth, si la uouYelle est exacte, c'est encore une de ces évolutions assez louches et mystérieuses dont cette campagne est émaillée. On ne dit rien de nouveau, sur Constantinople, sur Gallipoli, sur les divisions anglo-françaises, et la grande flotte de la Baltique sonde toujours les passes masquées de Cronstad!· Quant aux no11vellesque nous-envoie la Frauf',e elles ne <lisentrien: il y a calme plat dans les affaires: les intérêts sont plus que jamais inquiets, défü:ms, et tout est las, les cœurs, les consciences, l'aro·ellt lui-même: et la haute domesticité seule s'agite dans ~es ambitions; ainsi l'on parle partout de 0°la retraite prochaine de M. de Persigny qui veut à tout prix.s'en aller_eu guerre, quand son maître est pour les diplomaties et les ruses. L'ex-socialiste Billaut le remplacerait à l'intérieur. , A l'tl§ a•UX .... -1. bO.Bi.tH.e@, Nous prévenons les personnes qui se sont abonnées au journal l'Homme, soit pour un a:n, pour six mois ou pour trois mois, et qui n'ont pas encore versé le montant de leur abonnement, qu'elles sont instamment priées de s'acquitter sans retard entre les mains de ~I. Leconte, rue de la Rivière, 16, faubourg de Cologne, à Bruxelles ; de· M. Corsat, libraire à Genève, rue Guillaume Tell, chargé de recevoir pour la Suisse et le Piémont. Quant aux abonnés d'Angleterre et des Colonies, ils peuvent s'acquitter de ce qu'ils doivent en envoyant directement à spécimen ci-après. Les Avis et Annonces sont reçus à l'Office de l'Imprimerie Universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, S-Hélier, jusqu'à l'arrivée du courrier du mat di. Toute correspondances doit être affranchie et contenir 1111 bon, soit sur la poste anglaise, au nom de M. Zéno SwIET03LAWSKr, soit sur un des banquiers de Jersey ou l'administration du journal, à St.-I-Iélier (île de Jersey), 19, Dorset Street, un mandat sur la poste portant le nom de M. Zéno SwrnTOSLA wsKr Pour les autres pays, il suffira d'ad.resser un mandat-au nom ci-dessus désigné sur un des banquiers de Londres. On prie également les personnes qui renouvelleront leur abonnement, d'en enVQyerle prix d'avance à l'adresse indiquée, afin d'éviter tout retard dans l'envoi du journal pour le nouveau terme du second sémestre et du troisième trimestre, terme qui a commencé le 1er juin dernier. JERSEY, IUPI\IMERIE UNIVERSELLE, 19, DOR!'ET STREE.T. EIW VENTE A L' Ilff P RIMERIE UNIVERSELLE, 19, DORSET STREET : Les Biograp!ties Bonapartistes par Ph. Ber- • Jeau. Prix : 3 francs. LESBAGNDE'SAFRIQUE HISTOIRE DE LA TRANSPORTATION DE DÉCEMBRE, Par CHARLES RIBEYR'OLLES. 1 volume in-8. IM\ Iftill~~IlII ET LE VIEUXMONDE. l'Alt ALEXANDRE HERTZEN. HOTEDLESVILLEDSEFRANCE, 38, Dean Street. - Soho square, LOKDRES . TENU PAR 1\1.ADA~IE MOREL. Table d' Hôte à 1s. Gd. A SIX HEURES DU SOIR. Restaurant à la carte et chambres n,eublées, à des 11rix très modérés. - Journaux français. Eo ALA VOINE, Proscrit françai·s, ancien élèi-e de lafaculté de Paris, Donne des leçons de français, de latin, d'histoire, de géographie, de littéràture, etc. Il enseigne aussi les éléme!1ts des sciences mnthématique.s, physiques et naturelles S'adres;er au professBur, 38, Roseville-Street. Références: chez .M·M.Welman, Ph. Asplet et docfieur Barbier. • de Londrès. Le prix dés Annonces est uniformément de six sous (trois pence) la ligne, pour les trois sortes de caraetères courants employés dans ce journal. l Les lignes en capitales et en lettres de fantaisie,' seront payées en propor~ic,n de la hauteur qu'elles accuperont, calculée sur le plus petit texte. 1 · BI!N CHI proscrit politique vrir un cours d'Equ.itation à son manège, sur b a le triple av1ntage d'unir l'éléglnce, la légerté et français, rédacteur Parade. la solidité. a ' Jeu chef pendant GUTEL PROSCRIT DU 2 DÉCEMBRE Les semelles sont fixées avec du laiton et ne en plltre, el\ cire, en mastic et en gélatine sur nature morte ou vivante. • Il motùe aussi les ornements, les ~tatues et fournit des épreuves à un prix modéré.-20 Don- i!kuit ans du journal quotidien le Messager~,~ Nord, pI•olesseur de eoupe l~i~sent aucune aspérité ni à l'i,ntérieu.r ni _àl':xl1,1J:Ûs<.sant à Lille (Franee), donne à dom1c1le des Tailleur d' Habits.-29 Belmont Road St.-Hélier teneur. - On peut marcher à l eau sans nmre a la ~@11s de langue française, d'arithmétique, ù'his- Jersey. ' ' ' solidité de la cha•u;sure. c,ic_,ed, e géographie, de littérature, etc. LUD, KORDECKI, Il se charge également de toutes corresponà,ces éeritw·es commerciales et autres, et des PROSCRIT P-OUTIQUE POLONAIS, ~i~es d-Onton'lui oonlie la rédaotion. Don_neà_do~icile des leç~ns ùe langue _Allemande S"a.dresser au professeur, 20, Don-street, St.- et Latine; il demontre aussi la Gymnasti,qne. ~!1!.t'ier(Ife de Jer-sey). M. Lud. Kordecki désirerait !roll.Verde l'emploi Bifbe11«:s ehez MM. WeHt.nan, P . .A:splot,oomme professeur dans une pension.-61, Newman E.M. Vi"e1èer7. Street, Oxford Street-Londres. EDOUABRIDF.FI , PROSCRIT ITALIEN, Donne des leçons de bngue italie.nne. 15, COLOMBERIE STR&E'l', ST.-flÉ-1,IBR, JERSEY. ·' . I!" BONYPllOPESSEUlt D'ÉQ•l'l'ATION, an- GUAY proscrit du 2 Décembre, faiseur ~. oien élève fie l'écgle de Sawnur, ,de BOTTES san.11 0011ture, pour ALPHONS L' mou.leur en pl!tre, se chal'ge ~naeur ie prénnir le publia q_u'il,ient d'gu. hommes et p·ollr clames. - Ce geare de chausliUre Dt cie :teute:ospèoe de motdag~ S'adresser, 2Q, Don Street, Saint-Hélier. stireet, St.-Hélier. ' HOTELDEL'EUROPE DO!'f STREET, No Il, TENUPARG,ROUSSEL. G. RoussEL a l'honneur de prévenir MM. les voyageurs qui Yiennent visiter cette î·le, soit pour agrément, soit pour affaires, aussi bien que les habitants de cette localité, qu'ils trouveront dans son :1f6tel,bonne table, bons vins, et tous les soillS alnsi que tous renseignements possibles, ' Cil"Table tl'Kôte à 10, 1 et 5 hevea.-Répaa à .toute heure.-11 sert aussi ea •iUe. - • '

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