L' UO ~i ME. rapporte que l'or a11g1ais a :;on<lo,·é Russes et Prus- :;iens contre la France républic~i1:e, ~Ltis j,nnais, 11011 jamaii:, nous le proclamons ~ans cr:ünte a·~tre démeÙtis, jamais l'histoire ne p,mrrn en:·Piistrer, à aucune date, en aucun ca:S, une coalition p,i:·eille entre les; Russes et les Républicains. Il est permis, certes, de nous prendre uotre liberté, 11otrcYie, 1iolrc fortune; mais nul n'a pouvoir sur notre homieur ! .. , Mais à quoi lion l'indignation où suffit le dédain? Ce qu'il y a <le mulh eurusement vrai an fond, c'est que nôtre ami est l rrêté, em• prisonné et peut-être transporté; mais soyez sûr qu'il est et sera partout et toujours sans reproche et sans peur. Les imputations de véu -:ité ne peuvent p:1splus ternir sa co11scienceque les m ...tees il<.:Cayenne ébranler son courage. pauvre époque ; ou quand on entend les interpellations, les ,léclaratious, les discours prononcés e11 certain lieu, ou ~•étonne <le Yoir combien Oil se donne de -peine pour étouffer u1te Y~rité si simple sous tant de ridicules généralités: on s'étomte de voir ~\·ec quelle anxi~use soHicitu<le certains politiques évitent tle dire ce qu'ils entendent par cette liberté rle l'Europe, qu'ils chérissent, disent-ils, si tendrement:', et par quels moyens ils sont résolus à ùriser cette· puissance de la Russie qu'ils proolament dangerem,e pour l'Europe. Agréez, monsieur l'éditeur, . •• salutat1011s. ' Félix PYAT. L:i. démocratie française \: tt de perdre un Î.e ses meilleurs et plus honnêtes soldats proscrits. Le citoyen Théobald Cam·ct est mort avant-hier, lundi, dans la 11lénitude de sa foi républicaine: nous renr1:ous cem11te des funérailles et nous dirons ce y_uevahlit . ce gran'd cœur éteint. N ons croyons dtvoir publier, claus l'iutêr~t de l..i Révolution, le discours suivant de Louis Kossuth, prononcé dans un meeting de Scbeffield. C'est là nne grande parole qui <loit donner à réO~chir à l'Angleterre. ])ISCOURSDE KOSSUTH, A SHEFJ<'IELD, Dans le meet:119du 5 juin 1854. l\Ionsicur le président et mcs.,;eurs, Quels que soient les revers qu'ait Jm subir un homme <laus les vicisiùndes de la vie, s'il a le bonheur de rencontrer les sympatlües d'un peuple 1:1re, généreux, il peut se rendre cc bon témoignage d'aroir s:iavé beaucoup d:rns le naufrage. (Applaudissements.) Votre bon accueil e:t l'assurance de vos sympathies seront toujours chers i~ mou cœur ; chers à un double titre dans les circonstances actuelles, d'abord parce que la situation générale de l'Europe est telle que le jour approche où l'entente des 11euples sera le graml pouvoir <lumonde; ensuite parce que vous me donnez une occasion ùe constater que cette vastt' explosion de sympathie populaire à laqucllo s'associ;J. si cordialement Sheffield, ,lorsque, il y a deux ans et demi, je touchai pour la première fois l'Angleterre, n'a point été une émotion passagère, et que le caractère profond <lecet .acte politique n'a point été pour moi une simple flatterie, un rève. (Applai,dissements.) Depuis ce temps j'ai vieilli de douleur et tl'angoisses; mais la brûlante aspiration de mon cœur, concentrét jour et nuit sur le même objet, n'a fait que s'attiser à sa propre flamme, et ce corp~ épuisé et brisé se redressera pour obéir quand sonnera pour nous le grand signal de l'action -et ce moment, messieurs, est près de nous. (Applaudissemenl:,.)-Les éYènements que je prfùisais naguGre, se réalisent aujourd'hui; bien plus, mes paroles ont été accomplies. Yrr:uement la diplomatie des cabinets d(pense ses plus énergiques efforts pour arracher des lèvres des nations opprimées le fruit mùr de leur bien aim6e, l'espé· ra11ce.·Les faits déjoueront leurs artifices, comme ils les ont déjoués jusqa'ici. Tous se sont unis pour empêcher la guerre, et nous avons la guerre , au grand regret de tout le monde; c'était une nécessité logique. Dans un cas comme dans l'autre, qu'ils le veuillent ou non, b liberté sortira de cette guerre, j'en suis convaincu. (Applaudissements.) Mais de grands désastres sont là, dans l'histoire du passé, de granrles épreuves nous attendeµt encore. Il est temps, il est grand temps pour le peuple de veiller. Ce qui, il y a deux ans et demi, n'était qu'un objet de sympathie, est devenu pour Angleterre d'un intérêt pressant et immédiat. Ce qui, hier, pouvait n'être qu'affaire de simple générosité,est aujourd'hui affaire de salut personnel. -(Applaudisse111ents.) Les moments sont précieux, l'occasion est grave; recevez mes remercîments avec tout le cœur que je mets i't vous les offrir du fond de ma plus -;incère affection. Occupons-nous de l'objet important de ette solennité. Permettez-moi de vous dire toute ma ··cnsée. (Applaudissements; parlez.) .11essieurs, partout où je vois, partout où j'entends :i,n:ler de la guerre, je recueille cette opinion que la Russie ,·t devenue dangereuse pour la liberté de l'Europe, et nïl faut l'arrêter dans ses entreprises contre l'indépen1ancc des nations. Jusque là, tout est bien en Angleterre, 1l semble que c'est l'opinion universelle. (Applaudiss~- ments.) Mais quand on jette les yeux sur· les dépêches ,liplomatiques, sur certains protocoles cyniques de honte, ,.·ette grande affaire des petits hommes d'Etat de· notre J'en avertis le peuple_ d'Angleterre, s'il laisse se développer quelque temps encore ce système de mensonge et de rnse, sans imprimer i1 la politique de l'Angleterre le vrai caractère de la •ation, il découvrira avec horreur que ses génGreux frt:res et ses fils vaillants ont versé leur sang, que lui-même il a doirné ses millions pour une cause toute contraire à celle pour laquelle il avait cru payer et combattre. (Applaudissements.) Vous avez cru combattre pour l'indépendance et la li!.>ertéde l'Enrope, et vous découvrirez que vous n'a\'ez combattu que pour assurer l'oppres.sion de quelque peuple du continent. (Ecoutez, écoute~.) Oui, messieurs, vous pouvez compter qu·en 1écompensc de votre sang et de vos sacrifices, vous n'aurez qu·uu méchant fraité sur papier, bon à l'usage des épiciers (<joodfor cheesemon.<;ers. - Rires), et en dernier lieu quelque fatigue survenue au dei,potisme russe, jusqu'à ce qu'il se rétablisse après une courte sieste, (rires) mais à s:.1..place le despotisme autrichien renaîtra dans sa force et s:1 sécurité ! Maintenant, je vous le demaucle, avez-vous en horreur le despofo,me lle la Russie? (oui! -oui!) Oui. - Je vous le dem'lnde encore, avcz-vuus quelque tendresse pour le despotisme antri chien? (no 1 / non !) Aimez-vous le despoti;:,me qui a partagé la l)ologne, assassiné la Hongrie, égorgé l'Italie? Aim"z-vous ce clespoti~me? (cris énergiques! A() •1 ! 110n! l :N Oll, dite:.-·:ous. - Eh! hiea, si \'OUS déteste•,; ce monstrueux r(:;im,, faites que h puissante v,>ix clu peur le cl' Angleterre rcmpLs:.e, avec l'autonté de h loi, le palais de W cstmin,ter, c:i.r le péril fnppe à \'OS porte~. L'Aangleterre est sur le point d'épous-!r le ckspotisme autrichkn, l'Angleterre est :;ur le peint d'engager votre sang et votre argent pour garantir et consolider le lespotisme <lel'_\utriche. Messic11rs, si \''JUS considérez à l'origine, le progrès et l'is~ue ratic,nnelle de cette guerre, vous arriverez aux conclusions sui.a:1tes: C'est par le part:1~~e de la Pologne que la. Russie est devetrne dangereuse po•n le monde. C'est le partage de la Polognf' qui a précipité la Russie sur les principautés Danubif~nues, et <lel.i. sur ma Hongrie bien aimée; et c'est l'oppressio1tde la, Hongrie par l'intervention russe qui a été la pierre d'attente de l'ambition et cle l'audace actuelle du Czar. Est-il un enfant en • Europe qui ne connaisse ces faits? (Applaudissements.) Si l'Angleterre n'eût point déserté son devoir dans ces premières circonstances, si elle n'eût point applaudi à b spoliation de la Pologne, - sr elle eût protesté coutre l'intervention russe en Hongrie, au lieu de l'encourager par cette d_éclaration solennelle, offici.cllc, q11e l' Angleterrt n'a cait à exprimer aucune opinion su,· cette matière, vous vous seriri ~.pargné les dangers et les sacrifices de cette guerre, vous u'auri'!z ni i1 dépenser uneJivre, ni à verser une goutte de :;,anganglais pour votre sécu-::ité. (Applaudissements.) Est-elle le pays qui sympathise aYec la liberté et les opprimés, qui exècre lf•s despotes et les oppresseurs ? Ou bien est-elle la nation qu.i conspirJ contre la résurrection des nationalités écrasée:;, qui r~cherchc l'amitié et -l'alliance dJs opprcss.eurs? -De cc; deux caractères, quel est o·elui de l'An,;let~rre? Ce n'P.st point iL moi de décirl.er cette questioù. Mais ce que je s:•i:, trt·:s bien, c'est que le peuple anglais, c'est i'Anglc::err~. (App!audisseme1tts.) A cûté du peuple, je vois des dignitaires, dES représentants, des magistrats. des r'unctionnaires de l' Angleterre ; mais je ne connais pas d'autre Angleterre. L'Angleterre, voilà la 11:itiou; et de cette Angleterre sa Majesté, votre reine, n'a certt's jamais songé l se séparer. Oui, c'est là la peuple qui est immuable et imnw.xtel ; c'est là le peuple qui, par son inùustrie, a fait à la sueur de son front ce pays ce qu'il est. (Applaudissements.) C'est là le peuple dont les shellings et les pence donnent les millions au trésor cl' Angleterre ; c'est p:n lui que se soutient l'Angleterre, -par lui qu'elle a liné tant de combati,, par lui que sa politique s'est répanô.ue sur le monde; c'est là le peuple qui fou'rliit à. l'Angleterre ses armes fortes et ses grands cœurs, qui combat 1>011relle sur terre et sur mer, qui donne son sang et qui meurt pour l'honneur et les intérêts de l'Angleterre. (profo??ds applaudissements.)- S'il en ·est ainsi, mon opinioa est que si le peuple <l'Angleterre c'est l'Angleterre, s'il est le penple qui doit donner son argent et son sung, la voix du peuple doit être entendue et respectée dans cette question:" que tloit vouloir l'Angleterre?" -S'il n'en est point ainsi, vous n'(}tes point un peuple constitutionnel; votre constitution u 'est que le despotisme déguisé ! (Ecoutez, écoiitez.) Si je ne me suis trompé, il y a, dans la déclaration de guerre, quelque chose de plus à proclamer à cet égard, c'est la volonté du peuple. Or, il est grand temps pour l'Angleterre, il est grand temps pour le monde, de connaître la volonté du peuple sur cette guerre. Messieurs, je n'ai pas la prétention de former votre opinion à ce sujet, mais je suis heureux d'avoir •cette occasion d'attester votre sentim:ent et d'apprendre si je me suis trompé sur les Î..lltentions du peuple. Je suis porté {L croire que soit par sympathie naturelle pour 1a liberté, la justice et le droit, soit aussi par connaissance instinctiYe tle cc fait 11uele bonheur, l'intérêt, l'honneur de l'Angleterre sont engagés dans ces conjonctures, le peuple ne reculera pas plus qu'il n'a jamais reculé dernnt les dangers et les sacrifices <l'une grande guerre, par cette seule raison, qu'il croit combattre pour la liberté, et q11'ilest conYaincu que l'iss!le de la lutte sera consacrée par le triomphe de la cause <les nationalités éprouvées. Je suis porté à c.roire que c'est pour cette raison que la guerre est populaire au sein du peuple anglais. E11 est-il ainsi, oui ou non? Veuillez me répondre. Suis-je dans le vrai ou me trompé-je dans ma supposition? (Cris: Oui, oui. 1) -Vous dites, oui; et, sur mon âme, c'est là \Ill mot vaillant! Merl:i pour cette parole. Oui, je le crois, si cette question était soumise au peuple, et que le peuple fût laissé à la libre impulsion <l'eses sages instincts, en dehors de toute• influence, de toute 1irévention, <letout artifice des partis, Yillage par village, bourg par bourg, ville par ville, quatre ou cinq exceptées, le pe'uplc répondrait comme vous sur cette question qui intéresse l'Andeterre. - Mais si tel est le sentiment du 0 peuple anglais, si le parlement doit représenter la volonté du peuple, comment se fait-il 11uenous n'ayons pas encore entendu prononcer là un seul mot dans le sens de notre opinion ? Comment la volonté du peuple n'a-t-elle point été soutenue dans les conseils cle la nation ? Comment l 'Angleterre suit-elle une tout antre ,·oie, et épuise-t-elle tous les efforts rle la diplomatie pour vous assurer l'alliauce du despotisme autriçhien ?-Quoi! est-ce par le si!nple motif que le peuple d'Angleterre n'a pas prochmé sa volonté jusqu'ici? Qu'il parle donc, et je suis sCtr qn'.il ne mauquera pas d,rns le parlement d'hommes tfo cœur et de vérité pour le représenter, et pour faire triompher sa volonté. -- Messieurs, il n'est pa·s possible de faire <lelongs di5cours Cil plein air; je rne résumerai donc en disant qu'une guerre, quelle qu'elle soit, est chose grave. - Yous exigerez une sérieuse issue à tous vos sacrifices.- y ous Yeillerez à. ne laisser au ùespotisme et aux. despotes i.uc11n moyen de ,·ous entraîner ~1 de nounilles guerres par leurs entreprises contre la liberté, les droit:--, et l'in- <lépenchrncedes nations. - Yous ferc,: vos, .efforts pour obtenir, par les stcrifices d'aujourd'hui, une °p'aix sincère et qui soit la dernière. Mais aucun <leces résultats ne saurait être obtenu sans la restauration <le !a Pologne, de la Hongrie et de l'Italie dans. leur nationalité ! et sur.tout, ne l'oubliez pas, la puissance écrasante de la Russie ne. peut être réduite que par la restitut~on il la P~lo_gn_ede sa nationalité , de son indépendance et de son ternto1re; de même que vous ne pouvez assurer l'intégrité et l'indépendance de la Turquie sans une.Hongrie inùépendante et libre. Tous ces résultats, tous ces espoirs sont ruinés si l'Angleterre s'allie au despotisme, à l'Autriche. (Applatidissements.) Alors vous combattriez pour le despotisme autrichien et non pour la liberté.-Cela ne se peut; vous ne sauriez le vouloir. (Appla ttdissements:) Si donc vous pensez comme moi que l'honneur,. les intérêts, les sympathies du peuple anglais sont avec lei opprimé~, et non avec les oppres:.eurs, prononcez-vous, protestez contre ce honteux mariage de l' Angletërre :tvec ,l' A.utr'ic~1e. (Applaudi.ssements.) Signez des pétitions, faites tout c~ que la loi vous permet <l.efaire pour la liberté, èoptre l'oppression qui menace le continent. - Alors, advienne que pourra, le monde saura du moins que ce n~est pas le peuple d'Angleterre que le despotisme aut.r:ichien aura gagné comme allié par ses protocoles de \ 1enne. Il se souviendra que les hommes passe11t, mais que le peuple demeure. Ce soir, je pourrai m'expliquer plus longuement sur ce sujct,-et j'espère que la presse u~ me r~fus_era pas s:.1.publicité. (Applaudissements.) L1sez-~01, .l~ v~us prie. Il ne me _reste plus qu'à conclure; 3e suis hien heureux de l'accueil dont vous m'a,·ez hoiioré dans cette réunion ; je ,·ous remercie sincèrement de l'honneur et de b bonté que vous m'avez témoignés; je prie Dieu qu'il vous bénisse, vous et les vôtres, et qu'il récompense votre pays en répanùant sur lui une liberté sincère et _sansfin, la gloire, la prospérité, pour qu'il en fasse le meilleur usa()'e au profit des nations qui souffrent du despotisme et de l'oppression ! (lrnmenses a,fplaudù;sements.) CORRESPONDANCE DE LONDRES. Londres, 12 juin 18J~. Dernie1•es nouTelles. Une cinquième division, sous les ordres du général Charles Levaillant, va partir pour l'Orient. Les division& Canrobert et Brown sont à Yarna, en marche pour rejoindre Omer-Pacha, et, s~i~i~s de près par le reste de l'armée anglaise et par la dlVlsion Bousquet. _Le général Forey, après avoir soumis le roi Othon et laiss~ _3_,000 hommes au Pyrée, a conduit le reste de sa d1v1s1on ~ Gallipoli, d'où le général Napoléon B~nafart~ est parti pour Constantinople. La cavalerie et l artillerie se ren;- dent, par terre, à Andrinople, et, de là 1 à Shumla par _les Balkans. La garnisou de Silistrie, après avoir repous~é les Russes (qui ont ?erdu 2 généraux:) dans un grand assaut', le 28, . . : ····· . • ..
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