Homme - anno I - n.29 - 14 giugno 1854

-SCIENCE.- -SOLIDARITÉJOURNALDELADEMOCRATIUENIVERSELLE. N' 29. - MERCREDI, 14 JUIN 185-!. ~e Journal 11arait une t'ois par se1nal11e. (Jersey), 19, Dorset Street. -Les manuscrits déposés ne seront I ANGX.ETER_R~ E_T COLONIES: pas rendus. - ÜN s'ABONNE: A Jersey, 19, Dorset strcet. - A U_nan, _8sh1lhngs ,,ou 10 francs. Genève (Suisse), chez M. Corsat, libraire, rue Guillaume-Tell. - TSix_mois~4 2 sh.hou" 2fr.fr Belgique, c ez 1 . econte, rue de la Rivière, 16, faubourg de , · h M L . 1 ri:>Jsmois, s • ou • 50 c. POUR L'ÉTRANGER:· Unan, 12fr.50. Six mois, 6 fr. 25. Trois mois, 3 fr. 50 c. CHAQUE NUM!sRO ; Toates lettres et correspondances doivent être affranchies et adressées an bure:iu de !'Imprimerie Universelle à St-Hélier Cologne à Bruxelles. - A Madrid, chez C. Monnier, libnfire. 3 pence ou 6 sous. Tous les abonne1uen8 Mepaient d'avanee. LES :PRUDENTS. 1. Il y a des hommes en France, avocats, avoués, ingénieurs, médecins, savants qui ont l'esprit -de Liberté dans leur conscience et qui professent la retfaion de 89. . Demandez-leur ce qu'ils pensent du coup-d'étatguet-apens et de l'Empire-servitude; ils vous répondront, les larmes aux yeux, que la patrie n'avait jamais été plus humiliée, que ce règne et ce temps font peur, que 1814 avec ses invasions n'était pas plus triste, et que ce serait à désespérer des destinées humaines,_si de tels hommes et de pareilles œuvres pouvaieùt durer ! Demandez-leur ce qu'ils veulent faire, ce qu'ils font pour relever cette France tombée si bas, pour effacer ce feuillet-tache dans notre histoire, pour Tendre à la société souveraine ses initiatives, ses libertés, son honneur? Ils vous répondront l'huis bien fermé, la Toix· basse et l'œil inquiet, que la .sociale est aussi redoutable que l'Empire, qu'ils ne veulent pas remonter un abîme .pour tomber dans un autre, que leurs intérêts menacés demandent sagesse et qu'il faut laisser au temps la besogne dès révolutions nouvelles. Il y a d'autres hommes, en France, républicainsbourgeois, ardents révolutionnaires dans le passé, ~ens d'action «omme de propagande, jadis, et qui sGnt, disent-ils, restés fidèles au principe. Demandez-leur ce qu'ils pensent de Bonaparté, de ses actes, de ses institutions, de ses boucheries, de ses appels au peuple, de toutes ses comédies eufin, et de tous ses crimes ! Ils se v-oileront la la face; comme Brutus aux champs de Philippe, ils jetteront l'anathême à ce règne de sang et de fer, à: l'homme-bourreau, à ses valets infâmes, et, l'huis bien fermé, •le sourire aux lèvres, ils vous montreront quelque médaille de la République précieuse?tent e~fouie dans quelque ·muraille, jusqu'à de meilleurs Jours.! Demandez-leur, alors, ce qu'ils ont fait et ce qu'ils veulent faire pour balayer cet empire-poteau., pour venger·la Révolution trahie et la République qu'ils aiment tant? Ils vous répondront que les services par eux rendus à la sainte cause les désignent à la surveillance des polices, qu'ils sont les grands suspects du règne et du temps, que leurs chevrons même les signalent, e~, qu'à l'état de pestiférés, marqués comme les J mfs au Moyen-Age, ils sont impuissants pour organiser ou conduire les nouvelles luttes. Il y a d'autres hommes, encore, et ceux-là beaucoup plus nombreux, travailleurs de l'atelier, travailleurs des champs, dont l'éducation s'est faite rapide au milieu des dernières tempêtes et qui ont vu tomber la République avec douleur. Demandez-leur ce qu'ils pensent de l'empereursocialiste, de ses hudgets, de sa liste civile, de sa cour, de ses bagnes africains où leurs frères meurent, et, de ses palais où festoie la valetaille de Décembre? Ils vous répondront, énergiquement, que Louis-Napoléon a trompé la foi des prolétaires, q~'il a foi! saigner l'âi:ne du peuple, qu'il y a 1rop d absents a la chaumière, comme à l'atelier, pdur qne jamais on oublie, et qn'avant pe• son trône s'en 1ra où vont les vieux trônes, depuis cènt ans! Demandez-leur comme aux autres , ce qu'il!! ont fait et ce qu'ils feront pour que cet empereur dut crime ait son châtiment, pour que les bagnes aft'icains s'onvre■t devant les martyri de la Répub1ique et les suppliciés de César, pour que le peuple rentre au~ Tuileries·, l'impérial repaire, et que la. justice sociale arrive ? Ils vous répondront qu'ils ont perdu trop de sanr dans. les luttes pass~e.i,, qu'ils portent toujours le poids des batailles et , cehü des défaites, que le salaire l~ cam.~ ••~d.e au nom de.a enfants et· des fe~mes, et, • que d'ailleurs devant les divisions du parti leurs bras tombent,! II. et Métiers, il est probable que la sentence sera maintenant exécutée et qu'il sera transporté. Nous passons les dignes plaisanteries qui accompagnent ces accusations généreuses contre un homme au pouvoir de ses ennemis et contre un parti réfugié chez Luther disait, parlant dans un cimetière d' Al- un peuple en guerre avec la Russie. Nous n'insisterons lemagne : - heureux ceu~ qui reposent ! - Cette p~s même sur l'odieux de cette transportation probable, amère et triste parole du réformateur s'a_dressait s1lestement supposée au mépris non seulement de toute aux morts, aux morts tombés dans le devoir : il ne humanité, mais encore de t0ute légalité ; car la loi franl' aurait pas jetée sur èes tom~es volontaire~ où çaise veut qu'un jugement par contumace soit confirmé descendent et s'endormenti pendant les heures avant d'être exécuté. Or, comment le Deux Décembre difficiles, ceux qui pourraient encore tenir l'aotion pourrait-il juger le T.ceizeJuin? Commentceux qui ont et la brèche. réussi à renverser la République 1>ourraient-ilsconQue ·veut donc cette bourgeoisie qui se dit l'hé- damner ceux qu'ils accusent d'avoir seulement essayé? ritière de 89, la famille prog-ressive par excellence, Votre correspondant en sa. qualité d'Anglais, n'est pas • • • l' • l tenu de connaître nos lois et notre histoire, soit ! mais il et qm vit sans oser m acte m a parole, sous le gouvernement du crime et de la force, après avoir ;::: J:i~u1arsép~~:r/~: ~e 0 ;!t: ~u:\.i:~u1:,e; 0 ::a/J:~ 0~; laissé tomber ses tribunes, ses institutions, ses ce qu'il assure en cet~ affaire, pas même les faits maté. hommes? - Elle cultive une terreur-chimère, la riels de l'arrestation. peur du Socialisme, a~n d'écarter de sa tête la En effet, il' a dit d'ab•rd, en loua.ntrhabileté de la poresponsabilité redoutable de son silence et de ses lic6, que notre ami avait été arrêté le lundi, dès son artrstes loisirs; mais elle n'y échappera point, et, rivée au débarcadère; puis, toujours à la louange de la l'histoire dira qu'elle a déserté la cause humaine si police qui aurait laissé circaler e-xprès notre ami, qu'il vaillamment défendue, par ceux des siens qui ou- avait été arrêté après un séjour de quinzaine; enâ1t et vrirent, il y a soixante ans, la première Révolu- encore à la louange de la police qui ne lui aurait pas pertion. mis un seul pas dans Paris, qu'il avait été décidément Et ces autres, .les vétéraus de Ja République pris au débarcadère en sortant du wagon. nouvelle, les lutteurs chevronés de là restauration Eh bien, nous le répétons, rien de véritable même en et de la monarchie bourgeoise, pourquoi dorment- cela. Tout est absolument faux, les accessoires comme . . 1 à l' ,, le principal. ils, pourquoi se bennent-1 s ' écart r -. Ils sont ,. ? C Notre ami Boichot a été arrêté non pas le lundi, mais suspects! - et qu 1m_porte. - eux. qui sont 1 d h d C e imanc e; non pas au ébarcadère, ni même à Paris, en Algérie, à ayenne, dans les prisons, sur les che- mais à Plaisance; non pas en sortant du wagon, ni après mins de l'exil, ceux qui sont morts, enfin, étaient quinze jours, mais deux j0urs après son arrivée. suspects de leur temps, et ils n'en ont pas moins , Notre âmi n~estpoint allé à, Paris, en émissaire,pour em~ pratiqué le devoir. Le danger est-il une excuse· baucher l'armée; il y est allé,, excédé de cinq aM d'exil, quand il s'agit de relever, de venger une cause qui pour embrasser sa vieHle mè·re. Ce n'est pas vraisemest plus grande que touteS' les patries et plus sainte· ··Mabled'un ennemi de la famille, nous l'avouons ; mais que toutes les religions ? ;.,·c'estvrai. . • \·• , , ·, .• Quant aux ouvriers, qui appartiennent à 'la ' Il n'avait sur lui ni mission; ni brevet de général en grande foi sociale, et ils sont nombreux, nous leur chef, et ne faisait ;pas .concurrE'nce à MM. Saint-Arnaud dirons, comllile aux autres, qu'ils se trompent, s'ils et Bonapatte, rass11rez--vou!s espèrent que le tempi amènera seul la justice; la . Enfin noas affirmons que les comitésde Londres, de force ne s'en va plus, comme les Muses, en sa!uant, Bruxelles et ile J crsey ne se sont point réunis, point conet le temps ne fait pas la besogne des hommes. cettés pour l'cr.voyer à Paris et tenter cette diversion en Ils ont perdu trop de sang, disent-ils? C'est faveur des Russes. En fait d'alliance monstrueuse, imvrai ; mais le second empire avec ses guerres for- mo~ale,absurde, d'alliance aux dépens des principes, les cées leur en prendra bien davantao(J'e; qu'ils se sou- patrons politiquesdu Times, dans la:•H amour subit du coup d'état, ontbeau mettre leurs troupes constitutionnellessous viennent de l'autre, du premier, où pendant quinze les erdres du généralissime St-Arnaud et _prendrepour ans, pour l'ambition d'un homme, le peuple de frère d'armes le chef du nouveau camp de Boulogne, CE'S France a couvert l'Europe de ses cadavres! tristes exemplesnenous convertirontpas, nous républicains, Nos divisions, disent-ils, les arrêtent ! - et à la théorie du st1.ccèsquand même. Nous ne sacrifionsjaqu'importent nos divisions, nos schismes, nos ~hé- mais, quoiqu'il arrive, nos principes à nos intérêts; car nous tives personnes? La Révolution faite, est-ce qu'ils sommes les fils de ceux qui disaient : "périssent les colone seront .pas les maîtres, les prolétaires de France'{ nies plutôt que les principes;" car nous savons d'ailleurs Qu'ils travaillent donc à la Révolution ! que les principes sont les vrais intérêts ; ca, nous pensons C'estla faiblesse de tous qui fait la force· d'un toujours, vainqueurs ou vaincus, qu'il n'y a ni pacte, seul. ni trève possible, rien de communentre la République et Charles RIREYROLLES. la Monarchiequelle qu'elle soit; qu'il y a incompatibilité .radicale absolue entre les deux ; que nous. sommes, rois et Peuple, aux deux pôles, tout ce qu'il y a de plus opposé, de plus adverse, de plus colîtr..tire,la nuit et le jour, l'eau et 1~ feu ; que lès empereurs de l'Orient ou de l'Occident, les Césars et les Czars ne font qu'un pour nous; que les Cosaques du Don et de la Seine sont pour nous l'ennemi ; que Bonaparte est l'invasion comme Nicolas, et que la France, l'Europe doit être Répitblique, précisément pour n'être pas Cosaque. La lettre s•ivante a été adressée à l'éditeur du Times: Londres, 6 juin 1854. , Monsieur, Votre correspondancede Paris, du 3 courant, contient sur l'arrestation du sergent Boichot des insinuations telles que nous devons les repousser pour l'honneur de notre parti et de notre ami. . Evidemment, votre collaborateur a puisé ses notes à la sentine de la police bonapartiste et s'est fait, dans un intérêt d'allié sans doute, l'écho fidè.le des calomnies impériales. Ainsi~il affirme que les trois comités révolutionnaires de Londres, de Bruxelles et de Jersey se sont concertéspour tenter à Paris une diversion en faveur des Russes; qu'ils ont envoyéle sergent Boichotpour embaucher l'armée dans ce but ; que le sergent Boichot a été arrêté au débarcaclère du, chemin de fer d,u Nord; porteur d'u11titre de généralissime; que l'or russe sonne dall8cette ai'aire, •ce 4u. i' peut ~tre une c•lomnie, ajoate-til pourtant ; bref, que le aergent Boichot ayant déjà été condamné par cp,.tumace, pouf a1,oir prisq,art sous la Rép11.bltq1àiela manifestaû(>~ cl11 c,nserva,toire lei Arts Quant au bruit de l'or russe ... voilà une de ces infamies que votre correspondant veut bien reconnaître calomnieuse. C'est fort heureux et nous le remercions de sa bonne volonté. Par ce temps d'impudence effrénée,·c'est quelque_choseque cette réserve sincère ou non; et nous lui savons gré de ce dernier scrupule. Nous transporter et nous déshonorer après, ce serait vraiment trop, même pour un allié. L'or russe aux mains de la République ! Q1ü le croirait? Quand V03 compatriotespeuvent voir les républicains français s'exilant dans l'exil, allant au-delà des mers chercher jusqu'en Amérique le pain qui leur manq_ue n Angleterre; quand ceux qui restent luttent ici de résignation et de-souffrance contre,les besoins de toate sorte et supportent si noblement les misères et les.privationsde la proscription. Ah! l'histoire tapporte qu'autrefois l'or anglais a entretenu les émigt'és à faire la salade à L,mdres.et des ~hiilell ifi~a à Paris. L'histtire ,. .

L' UO ~i ME. rapporte que l'or a11g1ais a :;on<lo,·é Russes et Prus- :;iens contre la France républic~i1:e, ~Ltis j,nnais, 11011 jamaii:, nous le proclamons ~ans cr:ünte a·~tre démeÙtis, jamais l'histoire ne p,mrrn en:·Piistrer, à aucune date, en aucun ca:S, une coalition p,i:·eille entre les; Russes et les Républicains. Il est permis, certes, de nous prendre uotre liberté, 11otrcYie, 1iolrc fortune; mais nul n'a pouvoir sur notre homieur ! .. , Mais à quoi lion l'indignation où suffit le dédain? Ce qu'il y a <le mulh eurusement vrai an fond, c'est que nôtre ami est l rrêté, em• prisonné et peut-être transporté; mais soyez sûr qu'il est et sera partout et toujours sans reproche et sans peur. Les imputations de véu -:ité ne peuvent p:1splus ternir sa co11scienceque les m ...tees il<.:Cayenne ébranler son courage. pauvre époque ; ou quand on entend les interpellations, les ,léclaratious, les discours prononcés e11 certain lieu, ou ~•étonne <le Yoir combien Oil se donne de -peine pour étouffer u1te Y~rité si simple sous tant de ridicules généralités: on s'étomte de voir ~\·ec quelle anxi~use soHicitu<le certains politiques évitent tle dire ce qu'ils entendent par cette liberté rle l'Europe, qu'ils chérissent, disent-ils, si tendrement:', et par quels moyens ils sont résolus à ùriser cette· puissance de la Russie qu'ils proolament dangerem,e pour l'Europe. Agréez, monsieur l'éditeur, . •• salutat1011s. ' Félix PYAT. L:i. démocratie française \: tt de perdre un Î.e ses meilleurs et plus honnêtes soldats proscrits. Le citoyen Théobald Cam·ct est mort avant-hier, lundi, dans la 11lénitude de sa foi républicaine: nous renr1:ous cem11te des funérailles et nous dirons ce y_uevahlit . ce gran'd cœur éteint. N ons croyons dtvoir publier, claus l'iutêr~t de l..i Révolution, le discours suivant de Louis Kossuth, prononcé dans un meeting de Scbeffield. C'est là nne grande parole qui <loit donner à réO~chir à l'Angleterre. ])ISCOURSDE KOSSUTH, A SHEFJ<'IELD, Dans le meet:119du 5 juin 1854. l\Ionsicur le président et mcs.,;eurs, Quels que soient les revers qu'ait Jm subir un homme <laus les vicisiùndes de la vie, s'il a le bonheur de rencontrer les sympatlües d'un peuple 1:1re, généreux, il peut se rendre cc bon témoignage d'aroir s:iavé beaucoup d:rns le naufrage. (Applaudissements.) Votre bon accueil e:t l'assurance de vos sympathies seront toujours chers i~ mou cœur ; chers à un double titre dans les circonstances actuelles, d'abord parce que la situation générale de l'Europe est telle que le jour approche où l'entente des 11euples sera le graml pouvoir <lumonde; ensuite parce que vous me donnez une occasion ùe constater que cette vastt' explosion de sympathie populaire à laqucllo s'associ;J. si cordialement Sheffield, ,lorsque, il y a deux ans et demi, je touchai pour la première fois l'Angleterre, n'a point été une émotion passagère, et que le caractère profond <lecet .acte politique n'a point été pour moi une simple flatterie, un rève. (Applai,dissements.) Depuis ce temps j'ai vieilli de douleur et tl'angoisses; mais la brûlante aspiration de mon cœur, concentrét jour et nuit sur le même objet, n'a fait que s'attiser à sa propre flamme, et ce corp~ épuisé et brisé se redressera pour obéir quand sonnera pour nous le grand signal de l'action -et ce moment, messieurs, est près de nous. (Applaudissemenl:,.)-Les éYènements que je prfùisais naguGre, se réalisent aujourd'hui; bien plus, mes paroles ont été accomplies. Yrr:uement la diplomatie des cabinets d(pense ses plus énergiques efforts pour arracher des lèvres des nations opprimées le fruit mùr de leur bien aim6e, l'espé· ra11ce.·Les faits déjoueront leurs artifices, comme ils les ont déjoués jusqa'ici. Tous se sont unis pour empêcher la guerre, et nous avons la guerre , au grand regret de tout le monde; c'était une nécessité logique. Dans un cas comme dans l'autre, qu'ils le veuillent ou non, b liberté sortira de cette guerre, j'en suis convaincu. (Applaudissements.) Mais de grands désastres sont là, dans l'histoire du passé, de granrles épreuves nous attendeµt encore. Il est temps, il est grand temps pour le peuple de veiller. Ce qui, il y a deux ans et demi, n'était qu'un objet de sympathie, est devenu pour Angleterre d'un intérêt pressant et immédiat. Ce qui, hier, pouvait n'être qu'affaire de simple générosité,est aujourd'hui affaire de salut personnel. -(Applaudisse111ents.) Les moments sont précieux, l'occasion est grave; recevez mes remercîments avec tout le cœur que je mets i't vous les offrir du fond de ma plus -;incère affection. Occupons-nous de l'objet important de ette solennité. Permettez-moi de vous dire toute ma ··cnsée. (Applaudissements; parlez.) .11essieurs, partout où je vois, partout où j'entends :i,n:ler de la guerre, je recueille cette opinion que la Russie ,·t devenue dangereuse pour la liberté de l'Europe, et nïl faut l'arrêter dans ses entreprises contre l'indépen1ancc des nations. Jusque là, tout est bien en Angleterre, 1l semble que c'est l'opinion universelle. (Applaudiss~- ments.) Mais quand on jette les yeux sur· les dépêches ,liplomatiques, sur certains protocoles cyniques de honte, ,.·ette grande affaire des petits hommes d'Etat de· notre J'en avertis le peuple_ d'Angleterre, s'il laisse se développer quelque temps encore ce système de mensonge et de rnse, sans imprimer i1 la politique de l'Angleterre le vrai caractère de la •ation, il découvrira avec horreur que ses génGreux frt:res et ses fils vaillants ont versé leur sang, que lui-même il a doirné ses millions pour une cause toute contraire à celle pour laquelle il avait cru payer et combattre. (Applaudissements.) Vous avez cru combattre pour l'indépendance et la li!.>ertéde l'Enrope, et vous découvrirez que vous n'a\'ez combattu que pour assurer l'oppres.sion de quelque peuple du continent. (Ecoutez, écoute~.) Oui, messieurs, vous pouvez compter qu·en 1écompensc de votre sang et de vos sacrifices, vous n'aurez qu·uu méchant fraité sur papier, bon à l'usage des épiciers (<joodfor cheesemon.<;ers. - Rires), et en dernier lieu quelque fatigue survenue au dei,potisme russe, jusqu'à ce qu'il se rétablisse après une courte sieste, (rires) mais à s:.1..place le despotisme autrichien renaîtra dans sa force et s:1 sécurité ! Maintenant, je vous le demaucle, avez-vous en horreur le despofo,me lle la Russie? (oui! -oui!) Oui. - Je vous le dem'lnde encore, avcz-vuus quelque tendresse pour le despotisme antri chien? (no 1 / non !) Aimez-vous le despoti;:,me qui a partagé la l)ologne, assassiné la Hongrie, égorgé l'Italie? Aim"z-vous ce clespoti~me? (cris énergiques! A() •1 ! 110n! l :N Oll, dite:.-·:ous. - Eh! hiea, si \'OUS déteste•,; ce monstrueux r(:;im,, faites que h puissante v,>ix clu peur le cl' Angleterre rcmpLs:.e, avec l'autonté de h loi, le palais de W cstmin,ter, c:i.r le péril fnppe à \'OS porte~. L'Aangleterre est sur le point d'épous-!r le ckspotisme autrichkn, l'Angleterre est :;ur le peint d'engager votre sang et votre argent pour garantir et consolider le lespotisme <lel'_\utriche. Messic11rs, si \''JUS considérez à l'origine, le progrès et l'is~ue ratic,nnelle de cette guerre, vous arriverez aux conclusions sui.a:1tes: C'est par le part:1~~e de la Pologne que la. Russie est devetrne dangereuse po•n le monde. C'est le partage de la Polognf' qui a précipité la Russie sur les principautés Danubif~nues, et <lel.i. sur ma Hongrie bien aimée; et c'est l'oppressio1tde la, Hongrie par l'intervention russe qui a été la pierre d'attente de l'ambition et cle l'audace actuelle du Czar. Est-il un enfant en • Europe qui ne connaisse ces faits? (Applaudissements.) Si l'Angleterre n'eût point déserté son devoir dans ces premières circonstances, si elle n'eût point applaudi à b spoliation de la Pologne, - sr elle eût protesté coutre l'intervention russe en Hongrie, au lieu de l'encourager par cette d_éclaration solennelle, offici.cllc, q11e l' Angleterrt n'a cait à exprimer aucune opinion su,· cette matière, vous vous seriri ~.pargné les dangers et les sacrifices de cette guerre, vous u'auri'!z ni i1 dépenser uneJivre, ni à verser une goutte de :;,anganglais pour votre sécu-::ité. (Applaudissements.) Est-elle le pays qui sympathise aYec la liberté et les opprimés, qui exècre lf•s despotes et les oppresseurs ? Ou bien est-elle la nation qu.i conspirJ contre la résurrection des nationalités écrasée:;, qui r~cherchc l'amitié et -l'alliance dJs opprcss.eurs? -De cc; deux caractères, quel est o·elui de l'An,;let~rre? Ce n'P.st point iL moi de décirl.er cette questioù. Mais ce que je s:•i:, trt·:s bien, c'est que le peuple anglais, c'est i'Anglc::err~. (App!audisseme1tts.) A cûté du peuple, je vois des dignitaires, dES représentants, des magistrats. des r'unctionnaires de l' Angleterre ; mais je ne connais pas d'autre Angleterre. L'Angleterre, voilà la 11:itiou; et de cette Angleterre sa Majesté, votre reine, n'a certt's jamais songé l se séparer. Oui, c'est là la peuple qui est immuable et imnw.xtel ; c'est là le peuple qui, par son inùustrie, a fait à la sueur de son front ce pays ce qu'il est. (Applaudissements.) C'est là le peuple dont les shellings et les pence donnent les millions au trésor cl' Angleterre ; c'est p:n lui que se soutient l'Angleterre, -par lui qu'elle a liné tant de combati,, par lui que sa politique s'est répanô.ue sur le monde; c'est là le peuple qui fou'rliit à. l'Angleterre ses armes fortes et ses grands cœurs, qui combat 1>011relle sur terre et sur mer, qui donne son sang et qui meurt pour l'honneur et les intérêts de l'Angleterre. (profo??ds applaudissements.)- S'il en ·est ainsi, mon opinioa est que si le peuple <l'Angleterre c'est l'Angleterre, s'il est le penple qui doit donner son argent et son sung, la voix du peuple doit être entendue et respectée dans cette question:" que tloit vouloir l'Angleterre?" -S'il n'en est point ainsi, vous n'(}tes point un peuple constitutionnel; votre constitution u 'est que le despotisme déguisé ! (Ecoutez, écoiitez.) Si je ne me suis trompé, il y a, dans la déclaration de guerre, quelque chose de plus à proclamer à cet égard, c'est la volonté du peuple. Or, il est grand temps pour l'Angleterre, il est grand temps pour le monde, de connaître la volonté du peuple sur cette guerre. Messieurs, je n'ai pas la prétention de former votre opinion à ce sujet, mais je suis heureux d'avoir •cette occasion d'attester votre sentim:ent et d'apprendre si je me suis trompé sur les Î..lltentions du peuple. Je suis porté {L croire que soit par sympathie naturelle pour 1a liberté, la justice et le droit, soit aussi par connaissance instinctiYe tle cc fait 11uele bonheur, l'intérêt, l'honneur de l'Angleterre sont engagés dans ces conjonctures, le peuple ne reculera pas plus qu'il n'a jamais reculé dernnt les dangers et les sacrifices <l'une grande guerre, par cette seule raison, qu'il croit combattre pour la liberté, et q11'ilest conYaincu que l'iss!le de la lutte sera consacrée par le triomphe de la cause <les nationalités éprouvées. Je suis porté à c.roire que c'est pour cette raison que la guerre est populaire au sein du peuple anglais. E11 est-il ainsi, oui ou non? Veuillez me répondre. Suis-je dans le vrai ou me trompé-je dans ma supposition? (Cris: Oui, oui. 1) -Vous dites, oui; et, sur mon âme, c'est là \Ill mot vaillant! Merl:i pour cette parole. Oui, je le crois, si cette question était soumise au peuple, et que le peuple fût laissé à la libre impulsion <l'eses sages instincts, en dehors de toute• influence, de toute 1irévention, <letout artifice des partis, Yillage par village, bourg par bourg, ville par ville, quatre ou cinq exceptées, le pe'uplc répondrait comme vous sur cette question qui intéresse l'Andeterre. - Mais si tel est le sentiment du 0 peuple anglais, si le parlement doit représenter la volonté du peuple, comment se fait-il 11uenous n'ayons pas encore entendu prononcer là un seul mot dans le sens de notre opinion ? Comment la volonté du peuple n'a-t-elle point été soutenue dans les conseils cle la nation ? Comment l 'Angleterre suit-elle une tout antre ,·oie, et épuise-t-elle tous les efforts rle la diplomatie pour vous assurer l'alliauce du despotisme autriçhien ?-Quoi! est-ce par le si!nple motif que le peuple d'Angleterre n'a pas prochmé sa volonté jusqu'ici? Qu'il parle donc, et je suis sCtr qn'.il ne mauquera pas d,rns le parlement d'hommes tfo cœur et de vérité pour le représenter, et pour faire triompher sa volonté. -- Messieurs, il n'est pa·s possible de faire <lelongs di5cours Cil plein air; je rne résumerai donc en disant qu'une guerre, quelle qu'elle soit, est chose grave. - Yous exigerez une sérieuse issue à tous vos sacrifices.- y ous Yeillerez à. ne laisser au ùespotisme et aux. despotes i.uc11n moyen de ,·ous entraîner ~1 de nounilles guerres par leurs entreprises contre la liberté, les droit:--, et l'in- <lépenchrncedes nations. - Yous ferc,: vos, .efforts pour obtenir, par les stcrifices d'aujourd'hui, une °p'aix sincère et qui soit la dernière. Mais aucun <leces résultats ne saurait être obtenu sans la restauration <le !a Pologne, de la Hongrie et de l'Italie dans. leur nationalité ! et sur.tout, ne l'oubliez pas, la puissance écrasante de la Russie ne. peut être réduite que par la restitut~on il la P~lo_gn_ede sa nationalité , de son indépendance et de son ternto1re; de même que vous ne pouvez assurer l'intégrité et l'indépendance de la Turquie sans une.Hongrie inùépendante et libre. Tous ces résultats, tous ces espoirs sont ruinés si l'Angleterre s'allie au despotisme, à l'Autriche. (Applatidissements.) Alors vous combattriez pour le despotisme autrichien et non pour la liberté.-Cela ne se peut; vous ne sauriez le vouloir. (Appla ttdissements:) Si donc vous pensez comme moi que l'honneur,. les intérêts, les sympathies du peuple anglais sont avec lei opprimé~, et non avec les oppres:.eurs, prononcez-vous, protestez contre ce honteux mariage de l' Angletërre :tvec ,l' A.utr'ic~1e. (Applaudi.ssements.) Signez des pétitions, faites tout c~ que la loi vous permet <l.efaire pour la liberté, èoptre l'oppression qui menace le continent. - Alors, advienne que pourra, le monde saura du moins que ce n~est pas le peuple d'Angleterre que le despotisme aut.r:ichien aura gagné comme allié par ses protocoles de \ 1enne. Il se souviendra que les hommes passe11t, mais que le peuple demeure. Ce soir, je pourrai m'expliquer plus longuement sur ce sujct,-et j'espère que la presse u~ me r~fus_era pas s:.1.publicité. (Applaudissements.) L1sez-~01, .l~ v~us prie. Il ne me _reste plus qu'à conclure; 3e suis hien heureux de l'accueil dont vous m'a,·ez hoiioré dans cette réunion ; je ,·ous remercie sincèrement de l'honneur et de b bonté que vous m'avez témoignés; je prie Dieu qu'il vous bénisse, vous et les vôtres, et qu'il récompense votre pays en répanùant sur lui une liberté sincère et _sansfin, la gloire, la prospérité, pour qu'il en fasse le meilleur usa()'e au profit des nations qui souffrent du despotisme et de l'oppression ! (lrnmenses a,fplaudù;sements.) CORRESPONDANCE DE LONDRES. Londres, 12 juin 18J~. Dernie1•es nouTelles. Une cinquième division, sous les ordres du général Charles Levaillant, va partir pour l'Orient. Les division& Canrobert et Brown sont à Yarna, en marche pour rejoindre Omer-Pacha, et, s~i~i~s de près par le reste de l'armée anglaise et par la dlVlsion Bousquet. _Le général Forey, après avoir soumis le roi Othon et laiss~ _3_,000 hommes au Pyrée, a conduit le reste de sa d1v1s1on ~ Gallipoli, d'où le général Napoléon B~nafart~ est parti pour Constantinople. La cavalerie et l artillerie se ren;- dent, par terre, à Andrinople, et, de là 1 à Shumla par _les Balkans. La garnisou de Silistrie, après avoir repous~é les Russes (qui ont ?erdu 2 généraux:) dans un grand assaut', le 28, . . : ····· . • ..

r a fait une sortie victorieuse le 29 mai. S.on 6 t,néra1, Moussa-Pacha, élève de l'école <leMetz, est assisté par un colonel prus~ie11.-Un corps de cavalerie turque, réguliers et Bashi-Bouzouks, aux ordres du colonel Mercier, a écrasé un régiment de Kosdks sur les bords de l' Aluta. L'armée russe en Géorgie, forte de 150,000 hommes, abandonne plusieurs positions aux Circassiens, mai: compte s'en dédommager sur la Turq11ie d'Asie, mal défendue par une armée en désordre et sans paye depuis plusieurs mois. Les journaux allemands prét1mdent q1.1cle maréchal Paskcwitch va revenir à Jassy, modifier son plan de campagne et se concentrer pour se défendre contre une attaque des Autrichiens par la Transylvanie. L'empereur d'Autriche, après avoir lancé, le 2 jnin, une sommation au czar d'avoir à fixer un délai pour évacuer les principautés, est en ce moment à Teschen (Saxe) en conférence a,·ec le roi de h·usse. On dit les aristocraties allemandes très actives pour obtenir la rentrée de l'Allemagne dans l'alliance russe;_ et l'entrevue des deux souverains " ne présage rien de bon pour les puiss:mces occi- " dentales," disait la dépêche télégraphique adressée au 1'irnes; certains petits Etats allemands intriguent pour , engager la Confédération toute entière dans une prétendue voie de conciliation qui conduirait à sommer et le Czar et les puissances occidentales à remettre les choses dans le statu quo ante bellum ; le Czar promettrait d'évacuer les principautés si les puissances s'eng:i.geaient à rappeler les· flottes et leurs armées; celles-ci, peu soucieuses de perdre le fruit de tant d'efforts sans garantie pour l'avenir, refuseraient de s'y engager; et l'Allemagne s'allierait au Cz:i.r pour punir les :puissanci::s occidentales, c0 ·:'.)ables de ,·onloir abaisser et dominer la Russie. TL'l c,·:.. :>-0,1, le plan auquel se rattache l'entrerne de l'emp.::,·.ir d'Autriche et du roi de Prusse. Kossuth, dans deux m:1gnif.qurs discours aux me Jti 11gs de Sheffields, a essayé d'enthousiasmer h..populatiol! anglaise pour l'indépendance de la Pologne, de la Hongrie, de l'Italie, seules barrières séneuses contre la Russie, mais dont la cause a le tort, pour le:- liommes d'Etat, .d'être liée à la destruction de l'empire d'Autriche et dès lors au triomphe de la Révolution. Kossuth a fort é1oqueY!1mentdénoncé les perfidies, lès trahisons, les crimes de la maison d'Autriche, s:i. neutralité si favorable à la Russie, son alliance improfitable il l' Aug1eterre et qui retirera aux puissances l'appui des nationalités, de h Pologne surtout, l'implacable ennemi nu Czar. - John Bull répond, par ses journaux, que tout cela est bel et bon, mais que François Joseph commande à 500 mille }?ayonnettes, et qu'il vaut mieux: ne pas l'avoh po:u 'ennemi. La Pologne? On verra plus tard; sauvons d'abord.la Turquie, et voyons venir ... Le gouvernement français remplit les cadres de soa armée, augn:iente sa flotte_, comble les vides de ses ar.senaux, et se 1wépare à une guerre européenne. La 2e légion étran·~ère 4uitte l'Algérie pour Constantinople où elle deviendra le ·noyau des légions qui s'appelleront plus tard, quand on ces~e~_a d'avoir des égards pour l'Autriche, lëg'ions polonaise, hongroise, allemande,. roumaine et peutêtre russe? ·Le général Napoléon Bonaparte met en fureur. le maréchal Saint-Arnaud par ses rélations avec les réfugiés à Con~tantinople; on feint, à Paris, de s'irriter de cette conduite, sans doute concertée ; certes, entre le maréchal ·et l'héritier présomptif, on n'hésiterait pas à sacrifier le complice du 2 Décembre, après Morny, Maupas, Carlier, déjà hors du pouvoir ..... . Une n'todificatiou ministérielle a eu lieu à Londres, le jour m~me où la Reine d'Angleterre et sou cousin, le roi de Portugal, ouvraient le Palais de Crystal à Sydenham. J~ord John Russell devient président du collseil eu remplacement du comte Gra1wille, tombé chancelier du duché de Lancastre, une sinécure relevée par l'entrée au Conseil accordée au comte. Un ministère de la guerre est créé pour le duc de Newcastle, remplacé aux Colonies par Sir G. Grey. Une élection aura lieu mercr~di dans fa Cité <le Londres; John Russell,-le premier membre des Communes qui ait été nommé à la présidence du Conseil jusqu'ici réservér. à un membre de la chambre des Lords,- sera certainement réélu et sans conteste. Salyt fraternel, Ph. FAUrtE. Voici un appel qui s'adresse aux républicains de toutes les nations : la commission nouvelle des proscritsde Jersey continue les efforts de l'ancienne • et nous espérons qu'on entendra sa voix; il ne s'agit point, ici, de J crsey seulement; on veut éveiller et provoquer pour la proscription générale, dans ses camps divers: -;- solidarité, solidarité, dans les misères, comme dans les luttes ! AUX RÉPUBLICAINS. Il dévient urgent d'élever la voix et d'avertir les cœurs fidèles et généreux. Que ceux qui sont dans le pays se ::souviennent de ceux qui sont hors du pay:s. Nous, les ) rombatt:rnts de h proscr1r~:on, 110us sommes entuurés de dét.-c,ses héroïques et i1101!ies. Le paysan souffre loin de sou cl.amp~ l'ouvrier ~ouffrc loin de :,on atelier; pas ùe _ travail, pas de Yêtements, pas de souliers, pas de pain ; et au mi!irn lle tout cela des femmes et des enfants; voilà Oll en sont 'u1:e foule de proscrits. Nos compagnons ne se plaignent pas, rn:iis nous nous plaignons pour eux. Les despotes, M. Bonaparte en tête, ont fait cc qu'il faut, la calomnie, la police et l'intimidatio1t aidant, r,our empêcher les secours d'arriYer à ces in~branlables con:- fesseurs rle la démocratie et de la liberté. En les affamant, on espère les dompier. Rêve. Ils tomberont à leur poste. En attendant, le temps se passe, les situations s'aggravent, et ce_ qui n'étai.t que de la mi~ère <l,eYientrle l'agonie. Le dénuement, la nostalgie et la faim déciment l'exil. Plusieurs sont morts déjà. Les autres doivent-ils mourir? Concitoyens de la République universelle, secourir l'homme qui souffre, c'est le devoir ; secourir l'homme q11isouffre pour l'humanité, c'c$t plus que le devoir. Vous tous qui êtes restés dans vos patries et qui avez du moins ces deux choses qui font vivre, le pain et l'air natal, tournez vos yeux vers cette famille de l'exil qui lutte pour tous et qui ébauche dans les ,louleurs et dans l'épreuve la grande famil1e des peuples. Que cnacun donne ce qu'il 1)0urra. Nous appelons nos frères l:U secours de nos frères. La Commission de Jersey : YICTOR H"CGO, 13_'..RBIER, -Proscrits français. ALB1rn-r IlARBLEUX, ALE\.ANDll.E TELEKI, --Proscl'it hong•·ois. L. PfANCTANI, -Proscrit italien. ½ENO SWIETOSL.\. Yl'SK f, -.Proscrit polonais. Le citoye!1 Ernest Cœurderoy nous a honciré d'une brochure presque persounelle et qui est fort truffie d'injures: , 1tous n'avons aujourd'lmi ni le temps, ui la place pour répondre, et ù'dlleurs cela pe11tattendre. VARIÉTÉS. LESMÈMOIRDESEJEANRAISIN. -Suit:- L'enfant s'était endormi, le gin fai:,ait son effet, et la mère elle-même était el\ langue; ses pommettes s'éclairaient de lueurs fauves; ses rides bistrées se marbraient, et toutes ½es violellces de cette nature sauvage éclataient dans son regard ardent. - Tenrz, ajouta-t-elle, nous 11e sommes pas riches, nous, les suspec~s, les aYenturiers, les maudits de toutes les terres. Nos guenilles rouges, dentelées a11 buisson vous fout pirit, nos maigreurs vou~ attristent. EL bien ! il y a dans Londres deux cent mille femmes de couture qui seraie1,t heureuses <lemanger mes restes et de porter mes friperies_; pas une d'entre non~, même la plus vieil!e, qui rie fosse avec 1'es cartes, ses sorts et tous ses 1)et1ts commerces, plus d'argent que la tailleuse à la pièce avec sou aiguille et ses quatorze heures ... Slx on lmit pence par jour, qndquefois quatre ... et quand on travaille, voilà la chance ! Je dirt1i comme l'eufant : mieux vaut servir les juifs, revendeur<.:et contrebandiers que s'atteler à ces galères ! Le 0'Îll allait touJ·ours, et la confession marchait avec , b les rasades. - Quant à moi, reprit la bohémienne, j'ai pris mon parti voilà longtemps. Je loge à la nuit les pauvres, les vagabond~, pour le compte du propriétaire qui me laisse <l'assez beaux profits; il a, dans Londres, quatre maisons comme la mienne, autant d'échoppes, autant de boutiques, où l'on vend tout ce qui vient de la terre ou du ciel, de la mer ou des rues, depuis la chandelle j_usqu'au ·cachemire, depuis le tabac de contrebande .J~squ'aux maliHes; il m'emplo_ïe sou~·en_tpour tous, s~s petits trafics, et s'il prenait mon ecureutl a son comptoir de la petite semai ne, nous ferions fonu11e ! Oh ! le richard d'usurier, il a des millions dans ses caves, et jamais cette main crochue ne s'arrête; laquais, petits commis, grands seigneurs à sec, négociants en 1 1anne, tout passe à son guichet, il escompte jusqu'aux guenilles, il usure même l'amour. C'est lui qui m'a vendu ma fine. Oui, cette Sarah la Faucheuse que vous a\·ez vue,. si jeune et déjà si forte, courir dans les blés, aux vallées du couchant, ma helle Sarah jdont la Bohê{lle aurait fait sa •reine, il me l'a vendue, le vieux juif, et sans m'en parler, à moi, sa mère ! ' 'JI 11~" - • 1 1- • ,. 1 1 4 l • " ('• - JIJ •• !S C CSc llll li1!S,'t'a.)Je, c.~.. ,:onimr; Ce~; ll'l lil,,une, ce ,Sh;i;lock de-clrth--fra~ché; ttt""'\!'01îfr'-11ë" t'. c:: pas dénoncé ? ~ .-:~ . . ..... .. . ., -. , ~ ~· ~ ~ -Dénoncer qui.? le.juif Samuel o:i son'ltri\i le lord? Mais ils vous riraient àu.iiez, s'il&'voùs entè1hhient ! Estce que la jcu.nessP. et la beauté <let,gypsies-;n'appartiennent pas aux g11in.ées? --Et qu'en voulais-tu faire de ta fille? mé ·dit le vieux: marchand, quand je lui demandai Sarah·; quef~ue rosière, ou quelque nonne.à guimpe, 1rnur tes couvents d'Espagne? Ah, ah, ah! la bohémienne en vertu ! c'est merveilleux vraiment! On te donne1'.ata p:1rt,' vipÙe'; qens1 sors d'ici: voilà cent guinées. Et le père Samuel me jeta sou rouleat: -.; • . ' • . ; !•1 -Cet argent, vous l'avez refusé, ~fal~dcttàJ • - Je l'ai pris : je n'avais jamais palpé' iànt d'or! A quoi bon, cl' aille.urs, faire de la sagesse· quand le vice est .dans votre sang, dans votre race, dans· ·vo'trèdestinée ? Allez, èourez toute la te·rre, et trouvez~lî)OÎ, si vous pouvez, une honnête femme qui ne s'~carte- de notre chemin quand les gypsie:s passent! •.• ·•, Eh bien! puisqu'il en est aiusi fat.t'.<.'n;~nt1, 1~usfail>ons la guerre : vieilles, nous tirons les cattes :i\1:< domestiques, aux fermiers, aux bourgeois cré,lules 1,.aux sots de tous les rangs : jeunes et belles nous détl'qussous les lords! Ah! si ma Sarah Youlait m'écouter! m~is la jeunesse est folle et ne sait que fermenter, comm1ne le vin en bouteille. • La figlire de la bohémienne était effrayante., Il y avait de la vengeance et de la cupiclité ,!ans son œff plein d'é1 . l . 1. l t c airs, c aus ses n:1rmes c,:iatées et sur ses lèüe$ convulsives, frémissantes. Elle s'attenùnt, pourtant, p:n un de ces ·retours soudains que l'ivresse amèrie, et quelques larm-eg ~ouillèrent ses rides. . ; ~ - Pauvre Sarah! rlit-elle, la voilà per(lue, pourtant perdue pour to11jours : on l'appelle, mainteaant, la bell; gypsy, la Cléopâtre llu West-end, et d.ans deu~ ans, clans moins'. pimt-être,. elie n'aura plus, pour se couvrir, , 1ue mes v1e1llesguenilles rouges! • . , ; Si vous voulez la voir, ajo~1tala bohémie.nnè, trouvezvous demain à dix heures dans la grande al!ée du parc St-James : elle passe là tous les matins, à cheval, suivie de sa livrée : c'eit moi, monsieur, qui 'lui 1Yends ses fleurs. -~ J'en savais assez! j'avais appris en un. ·jo,~r plus da mystères et plus de secrets que ne m'en .a;~aie11tlivré jus que là la science et la vie. • • • • ' 1 Quel enf~r, milord., que ces catacvmbes d11vice et de la_misère ! cela donne fe vertige comme :m;c danse de squelettes et de faU'Tles: aussi, la tête en'. fe~, •je sortis précipitamment du bouge, après avoir lais3é 't~inher sur la table· une de vos pièces d'or, et je courus au grand air ne sachant pas s'il y avait encore des étoiles~u ciel. ' -· •, :.i Elles brillaient- comme dans notre Béa~?,,) milord, et je les pri'ai de' voi:.s envoyer de doux sq1;1ges ur leur lumière. • ' . La nuit porte conseil, dit-on, et, comm/le ~orps d,;ns le repos, l':ime se r.etrempe. Etrange erreur,. milord: la nuît attise les désirs en condensa!!t les rêves ! • \ J'étais debout ce matit1. au premier rayon du jour, mais hrisé, moulu, tremhlant la fièvre, celjte tcnible fièvrè lles tempes qu'allument les insomnies. '· • ! Hélas! cc n'était pas le souvenir <lela bohérnie:rne, ce n'était pas so!l taudis aux âcres ocleurs, ce n'était pas le ,rin, ni l'enfant, ni les guenilles rouges, ni les vices titubants, ni toutes ces misères de h nuit qui me poursuivaient: c'était la belle du West-end, à la longue chevelure anx reflets bleus, c'était Sarah la faucheu~e qui p:i.ssait à cheval dans le grand parc des reines. Je la voyais, p:irtlJut, co.urant à travers les arbres, le long des vertes allées, hardie comme l'amazone sauvage, et se laissant emporter à toutes les belles fougues de son printemps. Elle me souriait de l9in, comme la Galathée des saules et m'appelait de tous ses regards dans son chemin. -Ah! milord, l'fpicurien de Tibur, le divin Horace, a dit vrai: " Cereus in vitium ftecti, monitoribus asper." 11 est des heltres en~ammées où tous les cilices, toutes les sacress~s écrites ou parlées ne feraient qu'irriter l'arde11r de: :fièvres, et vingt fois llans cette nuit j'ai ma11dit le Soleil, c;evieux. époux de ,Thétis, qui se lève si tard dans vos climats. La fatigue, pourta.nt, m'a calmé: j'ai chassé tous mes rêves à la grande lumière du jour, et r~ppelant en mon esprit troublé to~tes ~es cupidités, tout_es i~s infamies, tous les vices qu'avait révélés et tralus l 1vresse de la bohémienne, j'~n ai fatigué mon cœur et j';,ti pris ma· course non vers le parc de St-James, où flottent au matin les'blancs panaches, mais dans ~es rues affairées où le dieu Sixpe11ce tient ses boutiques. Honnête Sixpence ! il n'est pas dangereux celui-là, / l

pour les natures de mon espèce: mais il fait ici de cruels 1ravages d~ns ce grand centre des marchands, autant au moins que le denier en faisait jadis.à Jérusakn ! • Drachme, denier, talen.t, sesterce, guinée, souverain, voilà de petits mots innocents qui représentent à eux seuls plus de crimes et plus de meurtres que n'en a jamais donné la passion sauvage. ,,Que de sang il y a pàrfois dans une guinée, milord ! 'Et que de niais étonnement dans la cervelle de vos ~ bourgeois ! Les voilà q1Ii s'exclament sur mon passage et qui s'é- \baudissent à ma vue, comme les pâtres, parce que je porte un berret, au lieu d'un méchant tuyau de soie gras et lourd comme un fourneau des Espagnes. En vérité, milord, ce n'est point la peine d'être le pre- >'llliet marché du monde, le grand caravansérail de tou._tes les industries et de tous les commerces, si l'on doit rester ainsi ilans sa caque, daRs sa bêtise, éternellement. Les -eitadins-bourgeois de Londres veudraient-ils qu'au lieu. -{i,u large sombrero, !'Espagnol s'affublât de leur méchant •éteignoi1' pour aller aux moissons ou dans les pampres, -,sous l'ardent sofeil de Castille? Vouclraient-ils que l'in- .. <l.olent paresseux des pays d'Orient acloptât, au lieu de ses vestes· larges et flottantes, l'étique habit noir de Londres , et le pantalon collant des horse-guards, ces espèces de .. centaures montés :mr fuseaux? Ils rient, pourtant, à toutes les barbes, à tontes les , ·moustaches, à tons les costumes qui ne sont pas à la cou- • 11e anglaise ; et si jam,.is Isaac Laquedem passe céans, il , fera bien d'être rasé de près, comme le prince Albert, sous peine d'être insulté, poursuivi, traqu~ par une légion de -petits Brummel qui s'encaquent dans le caout-chouc et .se drapent dans la crinoline. Etranges contraste et folie "Jraiment bizarre ! On voit ici des Rcossais qui portent des plumes cle coq, -icleschâles en sautoir, des guêtres montantes et de petits 1tabliers à barbe, avec les cuisses nues. On voit de petits et de granrls enfants ensevelis dau .de longues soutanes , avec des bas jaunes et des rabats /blancs, et des culottes du temps de la reine Elisabeth. On voit des quaqueresses à manches plates, à robe -droite et sani plis, à chapeau bas, ouvert en lucarne ! Et toutes ces fantaisies historiques ou puritaines passent au milieu de vous , sans attirer un regard., s.ans éveiller un :sourire, même aux lèvres de l'enfant, tandis qu'une mous-- 'tlllche fait scandale! Quant à mon berret, il a peuplé toutes les fenêtres, --toutes les portes , depuis le Strand jusqu'au fond de Pic- -oad.illy; cette rne si large, si belle et que je ne croyais p.as si bête. Je vous pat donne, pourtant, vous tous qui lutinez l'é- .t'l'a.uger, innocents gamips de tous les âges, et je vous œndamne pour toute vengeance à rester éternellement .fans vos coutures anglaises y compris le chapeau de vos pères. Voici Hyde-Park ; je pourrai peut-être m'égarer loin ,des foules, pro:,nener mes rêveries à l'ombre et m'entendre marcher, comme là-bas llans nos plaines, au grand silence: Erreur, milord! Les têtes abondent ici commt! ailleurs. "a'est un pêle-mêle d'amazones, de piétons, d'équipages, 41.'enfants, de chiens et de livrées. C'est Londres, toujours .Londres.! Voilà ma so:-cière elle-même , mà bohémienne de la .. nuit, la il1aladetta qui vend ses fleurs. - Ah! le galant montagnard· qui n~ vient pas au '&rendez-vous! La petite enrage : elle a crevé son cheval à vous ,attendre ; mais elle ·sera bientôt ici pour le grand AVIISMPORTANT. Dans l'intérêt du Commerce., de }'Industrie et de la Science, les Annonces de tous les pays seront acceptées 1 -.i la condition d'être écrites en fr;wçais, conformément au L'IIO~l~IE. défilé des équipages. Vous la verrez, vous la verrez. Elle m'a donné deux souverains; elle est charmante! Au diable la bohémienne! me voilà pris pdurtant : adieu sagesse ! - Ma pauvre Maladetta, puisque Sarah n'est point ici, dis-moi quel est tout ce tourbillon; explique-moi ce 'monde: je n'ai jamais vu tant de voitw.res et de livrées. -- Bien volontiers. Après le l)ère Samuel, c-e brave gentleman que je sers, il n' y a que moi pour vous expliquer au vrai tontes ces richesses de la high lif é et toutes ces dorures qui passent. Il y a bien du vert-de-gris là.-dedans, et nous verrons piaffer bien des chevaux qui sont à vendre., . Jean RAISIN. ( La snite an proehain nmnéro.) Dans le numéro 28, du 7 juin, à la septième ligne des Mé1noi1·esde Jean Raisin, on lit: "Je ne savais pas jusqu'où peut aller la LOGIQUE!'' - Il faut lire : " Je 11esavais pas jusq1t'où, veut alle1· la LOQUE!" BULLErrIN DU JOUR. Il y a là bas, à Constantinople, un prince impérial, un héritier présomptif (ne riez pas) qui fait de son mieux la cour aux réfugiés et qui joue son rôle d'Altesse révolutionnaire. - On disait autrefois libérale . .Est-ce qu'il y aurait vraiment, dans les cadres de l'émigration universelle, un seul proscrit, un seul homme capable de se laisser entraîner et tromper? Le duc d'Angoulême, l'homme du Trocadero, faisait jadis le libéral, le duc d'Orléans faisait le libéral, le fils de Jérôme fait le républicain : est-ce que ce n'est pas toujours la mêms chanson? Autre nouvelle! Schumla n'est pas pris; OrnerPacha n'est pas mort, comme le disaient samedi les placards de Londres : affaires de chroniques à vendre! Ce qu'il y a de grave, dans les dernières dépêches, c'est l'entente del' Autriche avec la Prusse. Si les puissances occidentales ne retirent pas leurs flottes et leurs armées, quand le Czar promettra d'évacuer les principautés danubienn_es, alliance sera faite par l'Autriche et la Prusse avec le Czar! ' A vis aux ... -1. bonnes . Nous prévenons les personnes qui se sont abonnées au journal l'Homme, soit pour un an, pour six mois ou pour trois mois, et qui n'ont pas encore versé le montant de leur abonnement, qu'elles sont instamment priées de s'acquitter sans retard entre les mains de 1vI. Leconte, rue de la Rivière, 16, faubourg de Cologne-,à Bruxelles ; de M. Corsat, libraire à Genève, rue Guillaume Tell, chargé de recevoir pour la Suisse et le Piémont. Quant aux abonnés d'Angleterre et des Colonies, ils peuvent s'acquittel' de ce , qu'ils doivent en envoyant directement à spécimen ci-après. Les Avis et- Annonces sont reçus à, l'Office de !'Imprimerie Universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, S-Hélier~ jusqu'à l'arrivée du courrier du ma1di. Toute correspondances doit être affranchie et contenir 1m bon, soit sur la poste anglaise, au nom de M. Zéno S\_"IE1'03LA wsKr, soit sur un des banquiers de Jersey ou l'administration du journal, à St.-Hélier (ile de Jersey), 19, Dorset Street, un mandat S'Urla poste portant le nom de M. Zéno SwrnTOSLAWSKI Pour les autres pay3, il' suffira d1adresser un mandat au nom ci-dessus désigné sur un des banquiers de Londres. On prie également les personnes gui re• nouv6.lleront leur abonnement, d'en envoyer le prix d'avance à l'adresse indiquée, afin d'éviter tout retard dans l'envoi du journal pour le nouveau terme du second sé• mestre et du troisième trimestre, terme qui a commencé le 1er juin dernier. 1ER.SEY,IMPRIMERIEUNIVERSE-LLE1,9, DORSETSTREElr, EN VENTE A L'IAfPRIMERIE UNIVERSELLE, 19, DORSE.T STREET : Les Biog1·ap!ties Bonapartistes par Ph. Ber• .1eau. Prix : 3 francs. LESBAGNES D'AFRIQ Hl3TOIRE DE LA TRANSPORTATIQN DE DÉCEMBRE, Par CHARLES RIBEYROLLES. l volume ia-8. ET LE VIEUXMONDE PAR ALEXANDRE HEftTZEN. HOTEDLESVILLEDSEFRANCE, 38, Dean Street. - Soho square, LONDRES. TENU PAR MADAME. MOREL. Table d' Hôte à 1s. 6d. A SIX HEURES DU SOIR. Restaurant à ia carte et chambres meublées, à des prit très modérés. - Journaux français. E. A.LAVOINE, Proscrit français, anci'en étèt·t de la faculté de Paris, Donne des leçons d~ français, de latin, d'histoire, di géographie, de littérature, ètc. Il enseigne aussi lesélé ments des sciences mathérnatiques, physiques et naturelle S'adresser att profess.,ur, 38, Roseville-Street. Références: chez MM. Welman, Ph. Asplet et docte Barbier. ! de Londres. Le prix dés Annonces est uniformément d! six sous (trois pence) la ligne, pour les trois sortes deca ractères courants employés dans ce journal. Les lignes en capitales et en lettres de fantaisie, seron payées en proporth,n de la hauteur qu'elles occuperon calculée sur le plus petit texte. 1 BIANCHI proscrit politique vrir un cours cl'Equitation à son manège, sur la a le t~i~le av:mtage d'unir l'élégance, la légerté et français, rédacteur Parade. la soltd1té. • 1 ,en chef pendant GUTE ..'L Pl'OSCRITDU '> DÉCEMBRE Les semelles sont fixées avec du laiton et ne en plâtre, en cire, en mastic et en gélatine sr nature morte ou vivante. II moule au~si les ornements, l<ji! statues ~ fournit des épreuves à uu prix modéré.---20, D0t:, street, St.-Hélier . ' ~tu.it_.11\s <lt~ jo1;1malquotidien le Messager~."'.Nord, lt~@ièsfleui• de eoupe l~i~sent aucune aspérité ni à. l'i,ntéricur ni _àl';xl'ara1ssant a Lille (Frai:ce), ~on?e à d_om1c1le~, es Tailleur d' Habits.-29, Belmont Road, St.-Hélier, ter:e1_1r-~ On peut marcher il 1eau sans mure a la .îeço1,sde langue française, d arithmétique, d h1s- Jersey. . sohd1te de 1~ cha11ssuce. • , oice, de géographie, ·de littérature, etc. • LUD. KODDECKI, li se charge également de toutes correspon- n dances, ·ésritures commerciales et autres, et des PROSCRITPOLITJQUEPOLONAIS, a:n-émoires dont on· lui confie la rédaction. Donne à domicile des legons <lelangue Allemaude S'adresser au professeur, 20, Bon-street, St.~ et Latine; il démontre aussi la Gy111nastiq11e. fétier (Ile de Jersey). • . l'L Lutl. Kordecki désirerait trouver de l'emploi mjér-e/tces ehez MM. Wellman, P. A-spfot,.comme professeur dans une pension,-61, Newman -Oeo. Vïckery. 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