Homme - anno I - n.28 - 7 giugno 1854

-SCIENCE.- -SOLIDARIT:tJO-URANLDELADEMOCRATIUENIVERSÊLLE. N' 28. - :M:ERCREDI, 7 JUIN 1854. 1 (Jersey), 19, Dorset Street. -Les manuscrits deposés ue seront I ANGLETE'tl.D.E ET CoLONIES : pas rendus. - ON s'ABONNC:: A Jersey, 19, Dorset street. - A Un an, 8 shillings 011 10 francs. Lo'fldres, 130-},Great Qucen strei!t, Liucoln's.Inn.Fields. - A Six: mois,+ sh. ou 5 fr. Ce .Joaraal 1•arait une t"oi• par senaaine. Gent!~ie (Suis-se). chez l\,'I. Corsat, libr:iire,_r'.{eGuillaume.Tell.-1 Trois mois, 2 sb.. ou 2 fr.Mc. POUR l.'ÉTRA-NGE!t: Un au, 12 fr. 50. Six:mois, 6 fr. 25. Trois mois, 3 fr. 50 c. Toutes lettres et correspondances doivent être affranchies et Belg~q11e, che:r.M. Leconte, rne de la Rl'nère, 16, faubourg t!e CHAQUE NUMÉRO : atl1,essées a~i bure:iu de !'Imprimerie Universelle i4 St-Hélier Cologne à Bruxelles. -- A JJfadrid, che,-;C. Monn.ier, libraù:e. 3 pen~e ou 6 sous. Tous le8 abonnemen■ 8e paient d'awanee. ' Avis a.ux .-..1.bonnes. 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On prie également les personnes qui renouvelleront leur abonnement, d'en envoyer le prix d'avance à l'adresse indiquée, atin d~éviter tout retard dans l'envoi du journal pour le nouveau terme du second sémestre et du troisième trimestre, terme qui a commencé le 1er juin dernier. Les personnes déjà abonnées à ce jou:mal, qui recevront le numéro d'aujourd'hui, sero,it considfrées cmnrne continuant leur abonnement· si elles ne r-ef1tsentpas le présent exemploire de l'Homme. LESTROIS CAPITAL:ES. I. D'après le 'l'imes, qtri s'est fait, depuis quelque temps, le chef d'orchestre de cette gloire, lfonsieur Louis Bonaparte, sans guerre aggressive . et sans conquête aucune, aurait déjà poussé plus loin que l'oncle au milieu de ses victoires. - '"'Voyez cet empereur, s'écrie le journal de tontes les fortunes, il tient garnison dans les trois capitales de l'histoire, dans Athènes, à Constantinople, à Rome!" C'est merveilleux, en effet, et il y a cas vraiment de se r~jouir quand on voit l'homme du deux Décembre, l'homme-lovauté, l'homme-conscience que vous savez, campér ainsi dans les trois capitales du vieux monde. Que l'Angleterre, pourtant, ne se laisse p::istrop éblouir, car ces g·arnisons si libéralement jetées au milieu des royaumes ouverts, pourraient occuper longtemps, et les colonies devenir des armées. Il y a cinq ans, M. Louis Bonaparte envoya trente mille hommes en Italie pour relever le pape et lui rendre son siége au milieu de la catholicité. L' Ano-leterre, alors, et tous les juifs du continent . • r, • ' 't l'' d ' applauchrent : - etai -ce en 11onneur u pape . Non, certes; mais on fiai.mit une république à tuer, urre révolution à éteindre, et, de Rothschild • à Montalembert, ron acclamait les trente mille hommes du sauveur. Aujourd'hui, les deux ruines ont été fait~s, impérialement faites: la répQblique romaine acc-ablée sous le nombre est tombée: elle n'est plus qu'une espérance des catacombes : la révolution plus difficile à tuer est d~ns les ca~hots, dans l'exil , ou pend aux cro1x, aux g1bet.s, aux fourches : les cardinaux. ces vieillards décrépits, lui sucent son dernier sang ... et les soldatll de Louis .Bonaparte sont toujours là, l'arme au pied ! et la garnison occupe et garde la vieille capitale reine de l'Occident! - .Est-ce qu'il n'en pourrait pas être ainsi, plus tard, d'Athènes et de Byzance'! - il faudra-, ce nous semble, occuper longtemps, bien longtemps, contre le Russe! • Il est vrai que le journal ab1slais atténue son dithyrambe napoléonien en rappelant que la Grande Bretag·ne .a sa part, sa force particulière, ses régimens campBs avec ceux de Bonaparte dans ces places de l'Orient; comme si quelques bataillons perdus étaient une force sérieuse et pouvaient tenir tête en cas de trahisoa, én cas de hltte, coutre une véritable armée faite ê\UX disciplines d' Afrique! II. Le gouvernement anglai.3,qui n'est pas le Times, a toujours eu pour politique, depuis que l'alliance est ouverte : lo d'engager à son profit les forces <le la France, ,contre ramhition russe guettant les dépouilles du grand malade de l'Orient ; 20 d'entraîner nos flottes sous la surveillance des siennes, et d'éparpiller nos cli'l<-isionsur des points divers, pour qu'il n';/ eût point, en cas de caprice impérial, concentration possible et coup rapide contre l'Angleterre; il s'est dit: - On occupe Rüme, oi't occupe l'Algérie; il faut d'autre part garder Paris et Lyon, Strasbourg, Toulouse et "Montpellier; si l'on veut bien envoyer encore soixante ou cent mille hommes en Orieut,-ies armées ainsi dispersées,-nous serons couverts do côté de nos côtes, t:t nous aurons là-bas des alliés cmtpés qui nous tiend.rout la lig·ne des Balkans : doue, bonne politique pour Douvres et pour les Indes ! . Le calcul serait juste si l'on avait à faire ù tel ou tel pays, incohérent, morcelé, divisé,-à tel ou tel gouvernt>ment, sans unité de direction et de forces; mais la centralisàtion qui nous él)r.:1:-e;est un instrument, un moyen d'nction tellement éaergique. et souverain, qu'en clixjours ce levier manié par le despotisme peut soulever la masse entière, et l'on sait ce q"1'clle pèse 6ette masse d'intéréts et d'énerg·ies vira_lesqui s'appelle la France! Eu second lieu, cet homme qu'on salue, qu'on encense du haut des tribunes ano-laises et qu'on glorifie sur tous les claviers de la l~esse, ce diplomate habile qui tient garnison dans les trois vieilles capitales de l'histoire et de l'univers ancien, qu'a-t-il fait, après avoir envoyé ses régiments dans Athènes, à Constantinople, à Rome? il a .décrété qu'un camp de cent mille hommes scrai·t formé dans la ligne de Saint-Omer à Boulogne, ligne ouverte sur la côte anglaise, et que cinquante mill1:;hommes seraient encore massés au pied des Alpes, réserve pui8sante qui doit faire au besoin la seconde armée d'ltalie ! Le voilà donc cet empire loyal, ce gouverne~ ment sage et modéré qui parlait si bien à Bordeaux des intérêts de. la civilisation et de la paix pnmanente : il a, déjà, des garnisons par toute l'.Europe, des camps sur tous les points de la France, des recrues sur toutes les routes, et demain, aujourd'hui, dam; la nuit, il peut doubler ses armements, s'il voit un coup à tenter. Qne lui faut-il pour cela 't - des décrets et des g·eudarmes. - Ayez doue confiance, Ang·leterre ! III. Nous ne craignons •pas, nous, le seigneur aux trois graudes capitales; nous le voyons avec boubt:ur s'étendre, ainsi, sans gag·ner; et s'il lui convient de se donner encore et--qui reste de la vieille rrhèbes aux cent portes-, nous n'en serons point. jaloux. Qu'il g-arde. Athènes, ce joyau rouillé de l'Ancien-Monde; qu'il campe à Constantinople, ce caravansérail-cimetière; qu'il maintienue ses gué1·ites sur les grands marbres du Capitole, dans cette Rome dont il n'a d'ailleurs que les murailles et les moines, la puissance, l'avenir, la vie n'est pas là' Ce sont de splendides monumeus, des tombes l lustres, des reliques sacrées, de magnifiques ruines qu'inonde le divin 'Soleil de l'histoire; mais sauf l'~talie,_ o~ tout_ un peuple conspire pour la liberté samte, il n y a rien là-bas, dans toutes ces contrées de l'Orient où depuis tant de siècles campent les barbares. _Lafo~ce ~st ailleurs ; elle est à Lyon, ~ Paris, à Milan, a Vienne, à Pesth, dans toutes ces villes qu'a visitées l'esprit de la Rév-olution, et qui sont, ' par l'âme, par les douleurs, par l'espérance comme par le. sacrifice, les véritables cités sacrées les grandes- capitales de l'avenir. ' Ah! si Bonaparte avait seulement Varsovie si les ville!!de la Hongrie se levaient ~1 son nom, ~i la Lombardie. lui tendait ses bras et ses palmes, si Lyon,. ~ans et la France prolétaire entraient dans sa poht1que, dans son effort, dans sa destinée, sa !orce! alors, serait grande e~ la vieille Anglete1Te, a morns de se transformer, serait c-ompromise: mais· contre le traître, contre l'infâme du Deux Décembre, Ja Révolution fait partout sentineVe, en_Fran~; comme en Pologne, comme en Hong-ne, comme en Italie; le lien mystérieux de la souffrance et de la foi communes rélie les âmes et les peuples qui ne veulent point passer contrat avec le crime, et, tant que cette communion sainte sera parmi nous, Bonaparte n'édifiera rieu, ne gardera rien. Il peut se donner au loiu dès fantaisies orientales, faire écrire son nom sur tous les marbres i~ll!stres ~e la Grè~'é et de Bysance, poser •guérite et ~a1sser ga~mson, au pied de l'Acropole ou de samte Soplue; tout cela 11·estrien, tout cela n'e~t que vanités puériles, et tant que la Révolution ne sera pas morte, n'aura pas rendu le soufile et la foi, l'homme aux. trois capitales n'aura sous la main que trois tombeaux! Ch. RrnEYROLLES .. A,·ant-hier sont partis par h-'bc,tPau-v~peur de Newhaven, et, pour aller rejoindre ù Londres, huit ,ou dix. prescrits françnis que la faim chasse. corm~e tant d'autres, vers la jeune Amérique; ils emmenent avec eux, leurs femmes et leurs petits enfans, tout ce qui leur reste de la patrie, de cette. patrie pour laquelle ils ont tant souffert! Ainsi, tandis que les ba»dits de décembre restent, là-bas , accroupis et gorgés dans leur France-repaire, Yoilà que les soldats du droit s'eR. vont, sans pain, à la merci des hasards et des vents, jusqu'aux derniers chemins du monde.: .. 0 justice, justice lente et boiteuse , tu viendr.as pourtant, et la terre, cette fois, se souviendra! Personne n'aime plus son pays, sa terre natale, son foyer, son chaume que ne l'aiment les ouvriers <tt les paysans de France. Ils n'émigrent jamais, eux, pour courir aux mines lointaines, et quand ils sortent par milliers, c'est, toujours, pour la liberté sainte. Aussi , quelquf" tristes· pour eux que soient les temps, ils ne se plaignent pas, Hs ne supplient pas, ils n'abdiquent pas; ils s'el) vont entiers dans l'honneur et dans ridée, modestas et vaillans martyrs de la cause humaine. Les nôtres, a..-ant-hier, en quit.tant le port, nous ont jeté pour denüer adieu, ce cri de notre foi cpmmune : - .. Vive la République! - Nous le leur avons rendu, bien certains de lE>sretrouver un jour, ~t toujours, _dans cette austère relio·ion 'du droit qui ne, sait ni céder ni trahir: 0 Vive la République ! voilà leur dfrnière répqnse aux calomnies du Monit~ur de france,: elle est courte et bonne. C'est b conft•ssiondes'soldats,! Ch. Rrn .. '

UNPORTRAIT. Les hommes d'Etat qui gouvernent l'Angleterre et. ses journaux les plus accrédités l '.endo~meu~ à qui mieux mienx à la ,·eille de la cn_s~: 11s lm vantent la lovautè du gravt,d chef v01srn, et le peuple anglais dort tranquille sur son aliiance française qu'il eroit sfrieuse. fJerte-:, entre les deux pays, cette alliance serait possible; les deux peuples n'en sont plus à la haine des temps passés : mais toute confiance ne serait-elle pas folie avec un h~omme d~n~ yoici l~ •portrait peint par le grand maitre des Chatiments? Nous recommandons ces lignes à l'in:elligence et à la mémoire du peuple anglais . Prntique et théorie, c'est tout le grand.homme du Deux Décembre! " Faire le mort, c'est là son art. Il reste muet et immobile, en regardant d'un antre ·côté que son dessein, jusqu'à l'heure venue. Alors il tourne la tête et fond sur sa proie. Sa politique vous apparaît brusquement à un tournant inattendu, le pistolet au poing, t,t fur. Jusque-là, le moins de mouvement possible. " Annoncer une énormité dont le monde se récrie, la désa-vouer avec indignation, jurer ses gran<ls dieux, se déclarer honnête hoKl.me,puis au .moment où l'on se rassure et où l'on rit de l'énormité eu qne8tion, l'exécuter. Ainsi il a fait pour le coup d'état, ainsi pour les décrets de proseriptions, ainsi pour la spoliation des princes d'Orlé~ns ; ainsi il fera pour l'invasion <lela Belgique et de la Suisse, et pour le reste. C'est là son procédé ; pense~en ce que vous voudrez; il s'en sert, il le trouve boJl................ " " Un brigand arrête. une diligence au coin d'un bois. "11 est à la tête d'une bande déterminée. "Les voyage11rs sont plus nombreux, mais ils sont séparés, dé-sonis, parqués dans des compartiments, {il moitié endormis, surpris an milieu de 1a nuit, saisis à l'impro;-YiBtet sans armes. " Le ~riganù leur ortlonne de descendre, de ne pas jeter l'ln cri, de ne pas souffler ~i.1 mot et de se coucher la face contre terre. "Quelques-llBS résistent, ii leur ·brûle la cerve1le. "Les autr€:s obéissellt et se couchent sur le pavé, muets, immobiles, terri:iés, pêle-mêle avec les morts et pareils aux morts. ":Ce brigand, pendant que ses complices leur tienn,ent le pied sur les reins et le pistolet sur la· tèmpe, fuuillè leurs poches, force leurs malles et leur prend tout ce • qu'ils ont de précieux. "Les poches vidées, les malles pillées, le. coup.d'état fini, il leur dit : •- " ' ::Maintenant,afin de me mettre en règle avec la justice, j'ai écrit sur un papier que vous reconnaissez que tout ce q'Qeje vous ai pris m'appartenait et que vous me le concédez de votre plein gré. J'entends que ceci soit votre avis. On va vous mettre à chacun tme plume dans la main, et sans dire un mot, sans faire un geste, sans quitter )'attitude où vous êtes ... ' "Le ventre contre terre, la face dans la boue. " ' ... Vous étendrez le bras droit, et vous signerez tous sur ce papier. Si quelqu'un bouge ou parle, voici la gueule de mon pistolet. Du reste, vous êtes libres.' " Les voyageurs étendent le bras et signent. "Cela fait, le brigand relève la tête et dit :- "' J'ai sept mi1lioni; cinq cent mille voix.''' Les journaux français n'ont point parlé de l'arrestation à Paris de notre ami Boichot. Le Times, lui, l'a su le premier par dPp~clie télégraphique, et il en a pris texte pour un de ces infftmes articles qui semblent dictés par la police. Il essaie d'établir un rapprochement entre la haine des républicains contre le parjure du 2 Décembre et les menées des agens russe; il parle d'or russe, s'empress~nt d'aiJleurs de reconnaître qu'à l'égard de Boichot personnellement, cette insinuation serait ur:ecalomnie; il dénonce des comités conspirateurs à Londres, à Bruxelles, à Jersey ; et il se laisse aller à son enthousiasme de nouveau converti à l'empire au point de trouver tout simple ,et fort bon que Boichot, condamné pa-r contuniace, soit transporté sans autre forme de procès si cela con- .vient au gouvernemeat français. Où donc est le rêspect de la loi, apanage du caractère anglais? • • L'or ni les menées du czar ne peuvent rien sur les républicains; on l'a bien vu quand ils demandaient au 15 Mai la guerre contre la Russie~ au 13 Juin l'intervention française pour- ·l'Italie et la Hongrie; et, vraiment, quand on a· prôné l'alliance du czar pendant soixante années, quand on a ca- . lomnié .Kossuth et Mazzini, favorisé, applaudi l'invasion russe jusqu'en Hongrie, après avoir liTié la Pologne au bon allié d'alors, on devrait ne pas raviver ~es t101:nenirs,et ~e taire au mQÎllsquand L' HO}!li E. un ennemi constant du czar et de tous les despotes tombe au piége ten<ln par le despote de Paris, hier l'alliê, toujours l'émule de Nicolas... • CORRESPONDANCEPARISIENNE. 2 juin J 854. La. Bourse a ùcs caprices étranges, mais que s'expliq•1cnt trrs bien ceux qui voient de prt>s la couligse et le gonvernement. Il y a dans la rue Jean-Jacques Rous - ~eau, près de l'hôtel de h Poste, une boutique-souricière, d'où s'.:!nvolent, aux heures du jen, <les dépêche!>télégraphiques privé>es qui, sans engflger officiellement la responsabilité du pouYt,ir,. n'en ont pas moins une grande importance motivée sur !es rapports directs du sieur Havas, patron de l'offidne, ave~ les rois de lil finance et les chefs de l'administration. A-t-on besoin d'une petite baisse pour li} récolte du jour? On lance une dépêche privée, datée de Vienne, laquelle dépêche annonce que Silistrie tient encore, mais que les travaux du siége avancent toujours. :Faut-il un peu de hausse et de veut dans la voile ? On commet une autre dépêche en sens contraire, où l'on déclare que les Russes fü1 gagnent pas un pouce d·e terrain et 1.u'ils ont subi des pertes ~~ormes. Avec ce jeu de raquette, on gc1gnetoujours et les .na'ifs paient seuls les frais de la campagne. - Que de malheureux petits rentiers, ouvriers ou domestiques ont laissé là leurs dernières économies, et quelquefois l'honneur!... Quand ils sont tout-à-fait rnipés, les plus sages reviennent au travail, les autres vont au vol ou au suicide. En attenqaut, les Morny, les Persigny, les Magnan achètent des châteaux, arrondissent leurs terres et boivent frais. C'est le train de l'Empire, et la France u'en a pas fini : il y avait là tant d<::sangsues maigres ! Tandis qae les écumeurs de Décembre achèvent ainsi par l'agiotage des fortunes scandaleuses et nées du vol, d'autres brigauds de nuit s'emparent de la terre de France et l'amodient : ignorantins, jésuites, sulpiciens, récollets, capucins, moines de toute crasse et de toute robe, tout l'ancien monde des hommes noirs est revenu. Toulouse a trois congrégatioJ1s dans ses murs et la propriété foncière que ces trois maisons représentent, s'élève à plns de dix millions de francs! Montpellier, Bordeaux; Limoges, Bourges sont également bien partagés, et l'on calcnlP. que si la progression des immobilisés continue, la terre sera bientôt sortie presque entièrn des mains des paysans. Ce sera l'expropriation de 89 ! Autre j-0nglerie.-Monsieur Louis Bonaparte vient pour la dixième fois au moins, de mettre en scène sa femme :Eugénie. Peut-être était-il jaloux dE: l'rL Alex. Dumas qui depuis quelque temps faisait jouer à son impératrice un tas de petits rôles. Aussi, d'un coup, il l'a nommée, lui, patronne des Orphelins, des Sourds-et-Musts, des Enfans trouvés, des :Femmes invalides et de vingt autres institutions de bienfaisance qui ne s'en porteront guère mieux, malgré les décrets et les parchemins. Où vont, en effet, les miettes qui tombent de cette table . à grands frais chaque jour approvisionnée par les travailleurs de•France? aux laquais d'abord, et, puis, quand les çhiens sont repus, vieunent les cliens affamés, les mendians ù petites. broderies qui dévorent le reste. Le peuple, <lans ses révolutions, écrit sur les murs : Mort aux voleurs ! - q11and il y a règne, c'est-à-dire orgie, les courtisans lui répondent : - A toi la besace, à nous les plats. Le maréchal Vaillant, qui joue deux rôlef, et peut-être trois, a fait orage, dans un conseil aux Tuillerics, en demandant le rappel des généraux bannis, ses anciens frères d'armes. M. Louis Bonaparte, qui d'ordinaire est impassible et froid, s'est emporté jusqu'à la violence la plus grossière et, a . déclaré\ qu'il connaissait toutes les trahisons : sur ce, les Drouïn de l'Huis de pâlir et de s.'esquiver, comme larrons surpris en maraude. Tous ses gens-là se surveillent depuis, et les contre-polices sont doublées. Ce qu'il y a de vrai, au fond, ?'est que dans la haute administration, -comme dans les rangs inférieurs de la hiérarchie, la plus forte partie du personnel est orléaniste. Ce qu'il y a de vrai, c'est que le parti légitimiste est en conspiration permapente et qu'il a organisé ses six mille décembristes. On distribue la paie, chaque dimanche, et quoique les gens de Piétri soient assez richement dotés, il en est plus d'un, parmi eux, qui touche des deux mains. N'ont-ils pas derrière. eux l'exemple de Fouché, comte de l'empire, et plus tard ministre de Louis XVIII? A côté de l'embauchage secret et des manœuvres ténébreuses qu'on pratique, Jes royalistes des deux branches, des deux factions, comme dit l'lm d'eux, M. Barnche, les royalistes continuent la petite opposition officielle et publique à l'Empire. Ainsi, pour les d~mières places aux académies, on a évincé Belmontet, l'ami du Sire, et Forteul, son très humble serviteur et sujet. Ce sont là l~s signes· dll temps : ils sont petits et fort tristes, comme le temps lui-même; mais que -Youlez-vo\ls? on a les signes de sa force et tons les rfgimes J1.eportent p~s de2 Ti,ctoires ! \ XXX. CORJtESPONJJANCE DE IONDRES. Londres, ,5 jnin 1854. :neruiei•es 1110,aveUes. .\thtnes est ocèupée par les troupes françaises; ams1 lotti s Bonaparte commrmde dans les trois capitales de l'ancien monde, Rome, Athènes et Constantinople, comme 1 dans Paris, la grande cité des révolutions modernes! Le roi Othon, pris de peur pour sa couronne, a accédé aux demandes des envoyés anglais et franyais et nommé pour ministres iravrocordato, le vieux Kauaris, Riga Palamidès, le général Kalergis et autres amis des puissances occidentales. -Pendant ce temps, la lutte continue, en Thessalie, entre les irréguliers turcs et les insurgés hellènes ; le pillage, le meurtre, l'iucendie, voilà les seuls exploits des tleux hordes eunemies. L'amiral Lyons a détruit deux forteresses russes sur la côte tl' Asie; les Circassiens, armés, orgal1isés, ont vaincu les Russes à Souchum, et se préparent à seconder l'armée turque en Asie. La Géorgie, aujourd'hni occupée par les Russes, est reconnue IJrovince indépendante par le Sultan, sans doute dans l'espoir d'exciter une révolte contre le Czar. Silistrie se drfend co1nageusement; les Russes out, de leur propre aveu, tenté vainement plusieuri assauts ; et ils ont perdu beaucoup de monde. Ils ont échoué dans quelques tentatives pour franchir le Danube au dessous de Silistrie. Néanmoiris, aux dernières nouvelles, la forteresse était investie par 40,000 hommes, tandis que 60,000 hommes marchent contre Shulma. Omer-Pacha, de son côté, s'avançait pour rlégager la place assiégée ; 25,000 Français et 15,000 Anglais• <levaient former, à, Varna, l'aile droite de l'armée alliée, commandée par le Maréchal Saint-Arnaud. •Le Sultan a consenti à l'occupation du l\Ionténégro et de l' Albanit::par l'Autriche ; la Servie même s~ait livrée à l' A qutla _r;rifagna, si elle 1m se conlluit pas bie.n...... Une sorte d'itltimaîmn aurait été adressé au Czar par l'Autriche; on affirme mêmr! que les relations ·diplomatiques seraient suspendues entre les deu::"te:mpereurs ..... Une dépêche télégraphique annonce un ~oup d'Etat en Dannemark. L'opposition étant favorable à l'uiliance anglo-française, on vrésumc que les flottes essaieront d'exercer une pression sur le gouvernement danois; peut-être même essaierait-on de renverser la dynastie régnante, :tu moment de s'éteindre et dont l'héritage revient à la dynastie de Saint-Pétersbourg. En même temps, la flotte française menace les côtes prussiennes, )a cour de Berlin se montrant de plus en plus favorable à la Russie. Il est question d'envoyer des troupes portugaises et piémontaises en Orient, coutre la Russie, bien entendu. Louis Bonaparte réduit l'armée de Paris à deux divisions, et chaque division a deux hrigades. La garde impéri,tle, non encore formée, comblera le vide. Le camp du Nord formera trois corps d'armées, sous les ordres de l'empereur· lui-même, assisté des généraux Baraguayd'Hilliers, Gueswiller et Carrelet. Le général d'Hautpoul • commande le camp du Midi, destiné en apparence à la réserve rle l'année de l'Orient, mais probablement en destination de Rome, Naples, et peut-être Venise ? L'empereur d'Autriche se plaint des égards de l'empereiu Bonaparte à l'endroit deg réfugiés étrangers! Il y a eu du froid entre les deux cours, à l'o·ccasion des in- • stances cle la Françe po~r engager le Sultan à lever ane légion polonaise. Les cours européennes se défient trop les unes <les autres, et avec raison, pour combattre le czar avec cette énergie que l;i révolution trouva jadis pour résister aux rois et qu'elle retrouverait encore, sans doute, pour installer la paix par une guerre décisive ! Salut fraternel, Ph. F.rnRE. LES FORCES EN ORIEN"f. Quel que soit le résultat de la guerre, l'Empire ottoman, dont tous les acteurs de ce dra,me jurent sur leurs épées de conserver l'intégrité, est complètement fini. La coopération des puissances occidentales tue sou principe, sa force : l'islamisme dont la loi se trouve violée par l'àlliauce. Par la raison que le droit imprescriptible fiuit toujours p:ctrpasser au travers de toutes les tyrannies. Le progrès, en s'attachant aux :flancs du gouvernement turc, a détruit la raison d'être de l'Empire de Mahomet II. La Turquie est donc· tuée par la révolution à laquelle elle est obligée de recourir; car c'en est une que les secours qu'elle demande. Pour ne pas mourir, elle prend du poison; pense-t-elle trouver le secret ~e l\:1ithridate? Cette ruine, du reste, n'est peint un mal pour la civilisation. Loin de là. Tout ~ouvernement qui n'a de loi civile que la loi religieuse est condamné à l'iJ}imobilité, partant à la négation de tout progrès- humanitaire ; il se trouve placé sur la voie de la civilisation comme un rocher sur le tracé d'un chemin de fer, qu'il faut percer ou faire sauter. L~ cause de la Turquie n'est donc poiat la ~ause de la civilisation ; elle n'est point celle de la liberté, ne düt-on en trouver la preu~e qne dans les appuis qu'elle rencontre • ~u- do m~in_sqll'el.le semble rencontrer. La Rusgie, de

son côté, portc-t-elle la solution d11 problème <le liberté? Non certes? 1'lais elle peut être bientôt utile, car c'est là. que lit barbarie du ~ ord menaC'era 1a civifü,ation de l'Oecident ! Nous repm.:ssons cette formule qu'nnjuuri:all'Assemblée 11ativnale- avait émise : "qu'il faut retremper dans un peu de barbarie la civilisation occideutalc." Cette pensée - la transfusion du sang- reprise par t!eux jeunes et 1.oblcs cœurs (nous u·accusons pas des amis qui, comme nous tous, ont sacrifié à la cause toutes leurs affections) est une erreur bien grande. Les armées ne sont pas apostoliques; le fussent-elles, ce n'est pas cet apos,. tolat c1uenous den-io:1:,; 1:,ouhaiter! Rlles reçoivent tout au plus c1uelq11esimprcssio11s du milieu dans lequel elle se trouYent. Est-ce au prix de lïnvasion que nous devons les instruire ? Mais elle sera menacée cette ch·ilisation occide11tale,cette sentine de vice.~où le succès est tout, où lu dignité humaine disparait, où tout se peut acheter, car tout se vend. Elle sera menacée, cette civilisation fondée sur l'usure, la fraude, sur l'exploitation du travail et cle l'ignorauce, et ce n'est pas dans les fantaisies, mais sur la logique des événements que notre raisonnement se fonde. Celui qui combat. un ennemi et qui se retourne dans la crainte qu'il n'en surgisse nn nouveau derrière l•i, est déjà vaincu. Certes, si toutes les ressources de la .. France faisaient face aux armées austro-russes, celles-ci • devraient eJ:1tenir compte ; mais est-ce pour èela .qt(~ se font ces nombreusE:s levées, cette garde, etc.? Non. Il faut d'abord garder l'alcôve de l\L Bonaparte, et l'on enverra Je reste à ... Leipzig! Cette haute bourgeoisie, sans cœur, qui n'a pas craint de s'abriter derrière les <:rimes du Deux Décembre, aura son châtiment. L'a-t-elle mérit~ ? Soumise à toutes les exactions de la bande, la richesse publique dissipée dans les orgies, nous la verrons venir à genoux demander son salut à cette démQcratie qu'elle a tant calomniée ! Le principe de la Révolution n'a donc rie:1 ,t perdre dans cette affaire. Il Il 'a rien à espérer du triomphe du Turc - triomphe peu probable dn reste, ainsi que nous le démontrerons plus tard ; - celui clu Russe peut lui euvrir et lui ouvrira la carrière. Ce n'est poi12tici un Cohlentz flémocratiquê. Nous ne pourrions ni ne voudrions en avoir. Mais spectateurs de ce drame, nous devons en suivre les mouvements et rni.r ainsi s'approcher le temps où nous aurons à accomplir les devoirs qui nous sont imposés. :En Oi:ient, lés faits matériels de guerre s'accomplissent ou plutôt semblent s'accomplir. Il est nécessaire d'étudier leur m·arcl1eet ~eurs résultats probables. La France, dit-on, et l'Angleterre lr.!a.rchentdans une alliance corùiale. On peut répon~re •quelles marchent ù. côté l'une de l'autre. Duns la Baltique, la flotte française sera tenue en laisse ·par la puissante armanda britannique comme garantie contre l'armée de terre franç:1ise en Orient et en Occident. Cette simultanéité d'action a été dans son origine l'objet de bien des doutes; les tergiversations, les méfiancts l'ont retardé longtemps, mais les premiers coups de canon tirés brisant les espérances. d'un nouveau Ti1sitt, la partie est défiuiti,·ement engagée. Que va-t-il se passer ilans cette guerre ? D'abord l'armée d'expédition en Turquie peut-elle être assez forte pour entrer en campagne et se mettre réellement en ligne ? Une armée de l 00,000 hommes exige au moins 25,000 chevaux, ce qui <lemande cinq cents 1rnvires <le moyen tonnage, pour les chevaux seulement; les douze mille bœufs dont on parle en prendront bieff deux cent cinquante, etc., et comme on na peut compter sur aucune ressource dans le pays, dévasté qu'il est par les premières opérations militaires, le matériel, )es approvisionnements de toute nature, les ateliers, les nrn.tières premières, etc. doivent suivre l'armée, et malgré l'habileté dans les e11gerbements et arrimages, on se demande si le maturiel flottant pourra suffire pour ces transports '? Tout le monde peut répondre non ; car la marine marchande a été tellement dépeuplée par la flotte, que l'on voit des navires français n'ayant pour matelots que des ·mousses ! Cependant on embarqne des troupes. Quelle mission ont-elles à remplir? 11 y a déjà, en effd, un corps d'armée on plutôt une forte garnison anglo-française à Constantinople : son but principal e:;t d'assurer la rentrée <lesflottes, en cas de passage des Balkans par exemple ; ear si cette circonstance arrivait, les vaisseaux feraient bien vite leurs adieux à, Sébastopol et Varna, et rentreraient en toute hâte dans le Bosphore. L'armée de Constantinople ne 1)eut que protéger le chemin de hallage. Par cette combinaison, l'armée empêche que la flotte ne soit bloquée dans la mer Noire, et la flotte ôte à l'armée les chances d'une retraite comme celles de Xénophon ou du maréchal de Belle-Isle... Opération difficile ; car il ne irnffitpas de faire partir l'armée sur l'air : Partant pour la Syrie ... e1icore faut-il qu'elle ne revienne pas sur celui : D~s bord.1· glacés clii .fatal Borystld·11e...... L'armée ne fera ùonc aucun meuvement en avaRt des :Balka11.s, pas même du côté d'Andrinople,parce qu'elle ne ptut être assez forte pour cela et que· tout ce qu'elle détacherait, en cas de revers, serait complètement perdu. Ainsi, en cas de marche en avant des Russes, l'armée se çoncentrerait sous Constantinople, qu'elle défendrait jusqu'à la dernière extrêmité, avec d'autant plus de sécurité, qu'ayant la mer libre, les ravitaillements deviendraient plus faciles ; il ne resterait à la Corne-d'Or que la partie de la fotte 11écessaireau senice et an remiarquement. L'lIOM11E. Les Rus:-:es, cependant, ne seront pas de sitôt maîtres tle Constantinople: il est même prohablo qu'ils ne se risqueront point à en ïairl.!le 1:,iège, il:è ma:(j1tero1tt la positi011, qui. du re<;te, sera fort longtemps tenable. Les traités seuls r~gleront son sort futur. Les Turcs seront culbutés et leur territoire <l'Europe en\'.i.hi. Voici sommairement les raisons à l'appui, malgré les bulletins des victoires que remporte Omer-l>acha. En admettant r1u·elles soient vraies, elles seront pour lui ce qu'étaient celles de Pyrrhus ! Le gouvernement turc ne peut recrnter son armée, il a mis en ligne tout ce dont il pouvait disposer, il lui est impossible de coustit 11er da,s réserves sérieuses. L'armée russe, au contrafre, libre clans ses mouvements, s'instruit par ~ès marches, contre-marches, camp<'me11ts, escarmouches, passage de rivières, <'OJJclnitede matérid, etc.,; elle a copié toutes les innovatious militaires de l'Occident et elle en apprend l'usage.· La Russie craint plus de perdre un fusil qu'un homme ; elle c~t riche de chair à canon ot ne s'en fera pas faute. Quand, après ces iimombrables levées, ce qui lui restera. - de soldats sera le résidu de tout cc qui n'aura pu suppor~ • ter le bivouac, les fatigues, !a fièvre, etc., elle se trouvera dans une position relati~·e bien supérieure à celle de 1812. Alors, faisant son changement de front, flanquée de l'Autriche et de la Prusse dont les masques seront <léjà tomllés, regardant l'Occident elle tracera dans ses camps "la rue de Paris" ! Bons bourgeois et marchands de France, qui vous aura fait ces loisirs? Il faut ·dans l'étang européen, d'après la ·forn~ule pisicotbecnique, des brochets pour réveiller les carpes ; •1es carpes se réveilleront-elles? le brochet moscovite est là, :t\·cc le dilemme " républicaine ou cosaque " ! que pensez-vous de la démocratie ? La France c5>rnprenantl'impossibilité où elle se trouve <l'agir en Orient et d'empêcher le mouvement dont nous venons de parler, s'est arrêtée à moitié chemin. Un incideHt asst-z signifiaut du reste, bien qu'on n'en sache pas exactement la raison, est cependant ven~ jeter une certaine agitation dans ce chaos politique·; le mouve- • ment grec sert de prétexte à la halte. On occupera Athànes, on déposera Othon - çe qui mettra la Bavière dans la cocrlition;- ~et pour séparer le Péloponèse •de la Thessalie et de !'Epire, on occnpera fortement quelque poi-nt de l'isthme de Corinthe qui .servira de dépôt. C'est que le golfe de Lépante est plus près de Toulon et n'est pas loin de V cuise et de Trieste ; alors commenoera pou lPs illustres : " la grande guerre". Que sera devenu le• Turc,' sera-t-il bi,rn son maître à Constantinople ? Les chances favorables étant en Orient du côtG <le la Russie, l'heure de la Turquie ne peut tarder de S<"lner. C'est plus qu'il n'en faut ponr décider l'alliance austrornsse, et cette guerre qu'on voulait localiser devient générale ; il en serait de même avec le succès des Turcs. Toute puissance qui a eu besoin d'être restaurée doit être soutenue, les mêmes causes devant produire les mêmes effets. Il ne suffit pas d'occuper Constantinope et Athènes, il faut encore en partir, voyez plutôt Rome? L'année anglo-française y resterait donc un temps limité, ainsi que les flottes. Croit-on quel' A 11trichese contenterait de cette occupation toute à son préjudice aus&ibien que la Russie? L'alliance austro-russe en serait donc la conséquence forcée. Céderait-on , pour calmer les puissances , à la Russie les. provinces moldo-valaques, à, l'Autriche la Bosnie et la Servie ? Sing1llière manière de venir à l'aide d'un allié. Cette mesure serait par troJJ odieuse et serait la plus insigne trahison vis-à-\'is de la France. La guerre générale est donc dans tous les cas iné·vitable, elle l'est depuis que les Turcs n'ont pas défendu le passage du Prnth, la plus grande faute qu'ils aient commise ; ils ne seraient pas échelonnés et chevil1és dans leurs postes du Danube en présence d'nn enne.mi mobile qui JJeut les attaquer où il veut. La destinée de Constantinople donnerait du reste assez de motifs de guerre et plus qu'il n'en faudrait. Aussi a-t-on formé le camp de Boulogne - mais les cent mille hommes, dit-on, seront embarqués JJOur lu Baltique? Oui, n.ans les immenses ports ... d'Ambleteuse et de Gravelines ! Le camp de Boulogne Ya donc chercher son Austerlitz en attendant qu'un autre forme l'armée de Sarnbre-etJl,f euse etc., la Belgique va voir l'armée française en marche sur le Rhin, et, par la nécessité des cho~es, cette armée pour assurer son flanc gauche et ses lignes d'opération se _garantira sur l'Escaut, la Sambre et la :!1/Ieuse jusqu'à Maëstrich et Vanloo ... Et dire que la nationalité belge avait peur de Risquons-Tortt ! La France, par son caractère propre, ne fait de guerres défensives qu'après des défaites. Les armées disponibles vont franchir les frontières ; dans quel rapport se trouveront-elles·· avec celles de l'ennemi? -- Ne faut-il pas garder Paris, Lyon, !Iarseille, etc ... Peut-on compter sur Wagram ? Non, ce sera fatalement ... Leipzig ! Alors pour sauyer le berceau de la liberté, et sous peine d'invasion, la démocratie reprendra son rôle ; alors les principes ennemis seront en présence, et la Révolution saisissant l'épée de Jeanne d'Arc, non pour consolider les trônes mais pour les renverser, viendra sacrer le peuple sur l'emplacement de la Bastille, sur les ruines des Tuileries et de toutes les vieilles croyances. Ripublieains, sottve~e2-vous des grandes g11e.rrespassées, et smtout songez au lendemain l • VARIÉTÉ~. LESMÈM9IR 'Et~ • ï,'1:1 J"f;ll 't iT. n "'Ir!"~" Ltwl .r.u.;, .ulu1 1,ut, rJ.AlV'. J'ai vu, miltrd, la hutte enfumée ùu o-arcon de labou:t j'ai vu la posâùa du paysan espagnol et la t~nière du l,er! gcr nornade, creusant son terrier sous 1es neiges ; i'ai va. dans nos. ·cheri1insle haillon (le la mendiante, les pic~ls nus de l'enfa~1t, et la gueniile du vieillard; mais jusqu'iti, je. . l'avoue, Je ne counaissais pas 1a misè;·c; je ne savais pas· jusqu'où peut aller la logique! ' , / Une J)Orte basse, étroite et moisie, <lesmurs humides> incrustés <le fnmées grasses, deux petites .fenêtres en- · caissées, cqupées de barreaux., non vitrées et suintantes, un, tandis, .. enfin, sale et gluant, voilà l'at home de mes BoMmiens ensevelis dans Londres, et Tobie !'Ecureuil, tout fier de ne plus coucher sous la lune, prJtend que son lo<!r;in,r; est très càmfortable ! • Entrez, entrez avec moi, milord; vous aùtres del~ gr.mde race et des riches loisirs, vans· ne co11ùaissez guère ces truanderies où grouillen.t vos pauvres ; vous ne savez pas, peut-être, qu'une partie de la race humaine Eerait hem'euse df s'abriter, la nuit, <lails le chenil de vos meutes, et de.dormir Sur la paille Je vos écuries .. Il y a <l!'ux étages à ce vermineux réduit de la }lohémienne : à droite,. au rcz-de-chaqssée, le bouge de l,1,1llrûadttta, the parluur, à gauche une ch,imbre délabrée, sans foyer-fourneau> sans meubles, sans autre . lit qu'un~ paillasse éventrée qui . se pelotonne à berre, dans un coin. C'est là, milord, le Buckingham-palace <l'une ft1mi1Je d'ouvriers tisseurs: les enfants, le père eth mère, cinq créatnres de Dieu, couchent là, pêle-mêle sur cette-pail::. lasse-fumier, et bonne est la journée quand ils mangent à. tuer la faim ! • • . . Au dessus, deux autres ahambr.es également nues et grelotantes, aa dessous une espèce de cuisine-c:.i.veoù l'air est glacial et le pavé presque vaseux, comme clans les casemates ou les tombeaux qui sécrètent les pleurs des murs. Ceci est un lodging à deux. pc1~ceet par 11uit,pour les Bohémiens de toutes les races et de tous les mé-tiers • il • ' n'y a point de paillasse en ce chenil, mais quelques bancs boiteux, u11 tas de paille faisandée, et <lans l'ùtre quelques tuiles formant trépied, pour la cuisson du hareng, ce homard des pauvres. Voilà, milord, lu distribution intérienre du monument,. voilà les splencleurs d:e l'at hrnne dans quelques ruelles de Westmir1ster, de Whitechapel, et jadis cle St-Giles, avant qu'on efit ouvert, pour le purifier, pour l'assainir, ce tristeet redoutable qnarti':!r des vermi»es irlanrlaises. Mon hôte, pourtant, M. Tobie l'Ecnrenil, me faisait en paonnant les honneurs de sa maisoJJ, et quaMd il vint frapper à la porte de sa mère (the parlour ! ) il me disait, de ses <lcux yeux malins et de sa petite lèvre mutine un peu gonflée :-Vous allez voir ! vous allez voir ! • J'ai vu, milor<l, et je comprends l'orgueil d11petit propriétaire, en face de son huis. La chambre <le sa mère, en dfet, a le tapis de rigneur, un lit de bois, une table et ùenx. chaises! G'est un tabernacle d'élégance et clerichesse, un vrai b1 mdoir, à côté <lesignobles taudis qui souillent cette masure. - Mère, voici un ge11tleman, un homme brun qui vient tlu pays du soleil.; tu sais," c'est :rvI.Jean de Lescar, qui t'a si souvent levé le fardeau, quancl tu faisais le bois ~ort, là-bas, dans les Pyrénées ! " - La Bohémienne, q11i tri.1it ses cartes, m'a regardé quelque temps sans répondre. Ses yeux profonds, inquiets, fixes, presque farouches, semblaieHt l1ésiter entre la crainte et la haine. - Que me voulez-vous? dit-elle enfin en se· levant; je ne suis pas, je ne suis plus la Maladetta! Ce n'est pas moi qui l'ai tué, d'ailleurs, on le sait bien là-bas! Et la Bohémienne reculait, l'œil toujours chargé, la narine frémissante. -A qui diable en as-tu donc? mère, reprit l'enfant :. M. Jean Raisin n'est ni gendarme, ni douanier, ni juge ; je l'ai trouvé flanant devant la chambre des Lords, et c'est moi qui l'ai conduit ici, parce qu'il était bon pour nous autrefois, quand nous vivions aux vallées. -Tobie clit vrai, répliquai-je, et, si cela vous fâcl1e que ja sois ici, :Maladetta, je vais me retirer. -Si le sort l'a dit, s'il y a destin, à que i bon se garder? murmura la Bohémienne. Le lézard n'échappe pas. au tiercelet : la vie est fatale. Asseyez-vous donc, monsieur, ajouta-t-elle en reprenant se1 cartes, et dites.;.moi ce que vous Msirez savoir : voulez-V( ,us le grand ou le petit jeu? • ,_ Ni le grand ui le petit, vieille mère. Est-ce qu'on se ùit le sort entre amis? trois grogs au gin, à la bonne, heure! Tenez, madame la suptrimenda1~te, -voilà de l'or!.

Et le maliu boiteux jeta royalement sur la table sa guinée c1uitintait si doux à son oreille. -Ah, traître! en tes mains de l'or, à ti,i des sull.veraius ! Tu m'as ,·endue, n'rst-ce pas? ... Cetté guinée, c'est le sang tle ta mère! -Cette guinée, je vous l'ai dit déjà, c'est du gin, si vous 11'aimezmieux le brandy ; mais puisque vous n'ententiez à rien ce soir, puisque vous avez rêvé de la poule noire, je vais aux provisions ntoi-même. La fiole n'y perdra pas. A bientôt, monsieur Jean Raisin. Nous trinquerens comme en Béarn; n'est-ce pas? Et l'enfant disparut , en chantant un vie11xrefrain de np-s vallées : C'esL m1 hynn.e ùes montagnes à ce vieux vin d.e J urançon qu'Hcnri IV aimait tant. Je n'étais pas à mou aise, milord. Cette gypsy qui se tenait là devaut n.1oi, l'œil sanglant comme une louve, e:iliant taus mes gestes, tous mes regards, tous mes mou- • ve\nents ; cette maison hideuse, triste et sale comme un ' éhart1icr; cc méchant gamin lui-même, qui venait de fuir, p,u.r aller quérir clu renfort peiit-être ; tout rda ne m'était point gracieux. Je m'assi1- J>-Ourtant,non sans avoir caressé de la main 'ie manche de mon poignard catalan, qui dormait clans sa ' gaîr,e ; et je dis à la Maladetta, dont le regard inquiet • m'épiait t-0njours : ' - En nna11t ici, j'ai peut-être eu tort de céder au premier mouvement d11cœur ; je voulais revoir ta fille, et je me suis j~té dans la mare aux ~rpents; mais si l'on r,~ue tlu couteau, l'on ue m'aura pas sans-besogne! La Bohémienne 9'était calmée. Je me suis trompée, me dit-elle; je le vois bien! -Vous n'êtes pas venu p-0ur me livrer : mais j'ai tant souffert! Vous êtes d'ailleurs le premier homme des montagnes que j'ai vu depuis cinq ans, et je croyais que vous veniez 1rnur la pierre du meu·rtre ! Cette pierre du meu,rfre réveilla tous mes som·enirs, el! je compris alors les terreurs de la Bohémienne. , J:t)n 18-46, en effet, un capitaine anglais, qui suivait les • ,•gypsies dans leurs campements, fut tTOUYé mort et dé11ouillé dans la vallée d'Ossau. L'opinion publique a{:cusa la reine cles ]3ohémiens de l'avoir entraîné clans un guetapens; f't cette femme alors, d'une,étra.nge beauté, n'était autre qne la Miiladetta ! - Le procès. est fi11idepuis longtemps, lui dis-je, et la vérité s'est f.tit jour. Les bergers ont parlé: c'est l'Espa- ~ ••gnol Lopez qui l'a,,ait tué. f - E11tinjustice arriYe, s'écria la Bohrmirnne ... Oh! soyez le bien-venu, mon gentilhomme; car, voyez-Yous, je l'aimais, moi, ce lord, cc capitaine anglais ; et l'on m'accusait de l'avoir tué, tué pour de l'argent! Est- ~e que le3 femmes de mon sang tue;1t pour <lel'or quand elles aiment?.,. l\f :i.i:;: j'étais nne paunesse, une sorcière, une gypsy; et l'on m'aurait condamn{·e: car, nulle part sous le ciel, il n'y a de justice pour m,\ rac~, et quand. on trotn-e un rndavre auprès de nos tenti.::-;vag:t:)onùcs, c'est toujours la boMme qui porte la pehH! ! :Je remis mou poignard dans son étui ,.-ert, et la Bohémienne me remercia <lu regard: nous étions amis. Quand Tobie l'Ecureuil, en rentrant, nous vit ainsi tranquilles et bien accoudts, il reprit S◊U chant <lu .!3é1,rn, prépara lei; vE;rreset se-rvit les trois ,<)l'OfJ~, qui fumèrent· .1.rdents. - On boit frais en Btarn, dit-il e'n s'att:iblant comme un reître; mais ici, monsieur Jean Raisin, il ùY a pas ' <~e J ur:mçon, il n'y a pas de soleil: il faut boire chaud .... 1 AVIISMPORTANT. Dans l'intérêt du Commerce, de l'Indnstrie et de la ;:tcience, les Annonces de tous les pays seront acceptées 1 : ,,à.}a condition d'être écrites en français, conformément au ,, L'HO~1 )i E. Et le malin boiteux. se mit à déguster son girt, cornme 11n vieux praticien dt, tavernes. J'étais moins pressé que le bambin, et voulaut faire parler mes hôtes, je repris ainsi : - Maintenant que nous sommes en pleine paix, Maladetta, voulez-vous me dire ce que vous faites, vons et les vôtres, en. Angleterre? M'est avis que pour vot~e sang nos p.ays valant mieux que ce ciel de plom.il et de fumée. -Vous avez raison, mais il faut vivre ! On ne mauge ni les h,wtes herbes, ni les mousses fleuries, 1ti les belles étoiles, ui le soleil; et l'Angleterre est pour nous meilleure que l'Espagne. Ici comme ailleurs, comme partout, nous sommes nomades, vous le savez. Le gros de la troupe, hommes et femmes, traverse les comtés en caravane: on commerce le jour ; on dine le soir sous le ciel, au milieu dei terres en friche ou derrière les parcs des seigneurs ; et la nuit on <lort sous la tente des charrettes. Il y en a bien 11uine voyagent pas ; mais ils sont mal vus dans la famille errà11tc, et l'on a raison; car les citadins ne valent pas l~s f westier.'I, je vous le jure. -Bah! dit l'enfant; mieux vaut travailler pour les juifs, les contrebandiers et les reveIHleurs, que de trainer charrette le long des chemins et tirer les cartes, ou fouiller le gazon ùans les courses. A celle d'E,psom, cette année, je u'ai trouvé qu.'un schelling, et j'avais tcn·G deux jours! - Que veux tu dire, terré deux jour-,? - Je veux dire, milord, qne chaque année nons allo11s par troupes à tontes lec, grandes courses d'Augletcne, et que. 11011s glanons danière les belles dames et les seigneur~. Quand les chevaux out couru~ quand. les paris s-0nt gagnés, les riches s'en vont, E:tnous, les petits bohèmes, et les vieilles, nos mères, nons fouillons brin à brin le gazon foul~ du champ de lïlac~ille; notts émiettons le terrain, et bien heureux nous sommes quand nou~ trouvons une méchante demi-couronne ou quelque guinée. J'avais bon espoir le mois dernier aux: courses d'Rpsom. On buvait dans les équipages ù grand orchestre, les !ei- .gueurs du West-end et les petits lords de la cit~ faisaient bacchanal, et la tête au vent les ladies elles-mêmes semhlaieut folios ; mais des cheveux blonds ou noirs pas un di.tmant n'est to~ubé, pas 1m souverain des bourses, pas une poche n'a fait largesse. Kt je n'ai récolté qu'un misér:i.ble shelling à tête de Guillaume. Décidément j'aimerais mieux travailler dans les gilets que dans l'herbe! - Et cela te mènerait où, mou mignon? A Newgate, et de Newgate en Australie, dit la mère. Ne l'écoutez p-as, monsieur j c'est 1111 ba,:ard qui nous ferait petHlre, mais il est peureux comme une poule. Il ne passerait pas devant un policeman en carton, et d'ailleurs je suis là ponr ccrnp.Qrles maraudes. Cette belle sortie de la. noble su,perintendante me rassura fort peu sur les instincts du petit bohème et sur son respect pour la 11ropriété. - Mais µourqnoi ne le faités ,ous pas travailler? disje à la Bohémienue ? En Angleterre. ce grand pays des fabriques et des ateliers, un rnétiei- s'apprend vite; et quand on est bon ouvrier, on trouve toujours à vivre. La terre est·granJe·? -D'abord cela 11· est pas dans 11atre sang à nous autres. Attelez donc à la charrue les renatùs ou les aigles! Nous sommes, nous, les grands oiseaux passagers; nous n'avons pas une cabaRe, pa3 un jardin, pas un champ, mais nous avons le monde. A. notre rnce, pour qu'elle vive à l'aî~e, il faut l'univers;· et d'ailleurs, qu'estce que le métier des fabriques ou le travail dans les ateliers? La misère toujours, la faim sounmt, sans la liberté, sans la vie. l)es ouvriers et de bons ouvriers, j'en ai, -' spécimen ci-après. Les Avis et Annonces sont reçus à l'Office de l'Iroprimerie Universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, S-Hélier, jusqu'à l'arrivée du courrier du ma1di. Toute correspondances <loit être affranchie et contenir 11n bon, soit sur la poste anglaise, au nom de M. Zéno SwrnTo3LAWSKI, soit sur un des banquiers de Jersey ou moi, dans mon bouge, et ça ne man g jours... Merci de vos manufactures ! Mon pauvre Tobie ne tombel'l pas dans ces souricières! Jean RAISIN, 1l!KSE'l, IM'l'P.ZUE-RIE U:S-(VERSELLC~ 19, DORSF.T STREEII'. EN VENTE A L'JjjfPRIMERIE UNIVERSELLE, 19, DORSET STREET : Les BWffraplties Bona.pa,rtistes par Ph. Ber- . Jeau. Prix : 3 francs. LESBAGNDE'SAFRIQ HISTOIRE DE LA TRANSPORTATION DE DÉCEMBRE, Par ÜHARLES RIBEYROLLES. 1 volume in-8. !LAIllîJl~III ET LE ,rIEUXMONDE rAR AlEXANORE IIEHTZEJ'i . IDTELDES VILLES DEFRANCE, 38, Dean Street. - Soho squa.r-e, LONDRES. TÉNU PAR MADAME MOREL. Ta/Jle d1 llôt~ à 1s. 6d. Rest:mrant à ln carte et chambres meublées,· à +fos prix très modérés. - Journaux français, E. ALA VOIIYE, Prosc1·itfrançais, ancien élùe de la faculté de Paris, Donne des leçons de français, de latin, d'histoire, de géographie, de littératu1 e, etc. Il enseigne anssi les éléments des.sciences mathémntiqucs, physiqu_eset naturelles S'adrcs;;er au profess.-nr, 38, Roseville-S:reer. Références: chez 1\1M. Welman, Ph. Asr1et et docteur Barbier. • ATISo l~t'LBERT lIARTIN, avr,cat français, proscrit, donne des leçons do langue française et italienne, de littérature et de musique. Il donne également des leçons et tles .consultations sur toutes les matières de la législation fraf½!aise. ' S'adresser au professeur, Roseville-strett, Anglesea Cottage. • R~férences : cl1ez MM. Welmaun, P. Asplet et dpcteur Barbier. de Londrns. Le prix dés Annonces est unifermémetlt de six sous (trois pence) la ligne, pour les trois sortes de caractères courants employés dans ce journal. Les lignes en eapitales et en letkes de fantaisie, sero-.t payées en proportron de la hauteur qu'e}les occuperoA, calculée sur le plus petit texte. A BI!NCHI proscrit politique vrir uu cours d'Equitatio?1 à son mauège, sur b a le triple anntage d'unir l'élt':g:mce, la légerté et . français, rédacteur Parade. la solidité. : , 1 1 . . , en chef pendant GUTEL PaoscRn ou 2 oi:cEMBRF., _Les semelles so~t. ~xé_esa_~~c d~t laito? _et, ne hnit ans du journal quot1d1en le .Mi:ssagrr ~1~ Nurd, g,rofesseur de éoupe l~1~sentaucune asperite ni al 1 1 nténeur 111 _al :xpa.raissant à Lille (!<'rance), donne à domicile des, Tailleur d' llabits.-'29, Beimont Road, St.-Hélicr, ter!e~u·;- On peut marcher à l eau sans nuire a la en plâtre, ,en cire, en mastic et en g-élatine sur natnre morte ou. vivante . 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