Homme - anno I - n.27 - 31 maggio 1854

seJJt la nécropole : il n'y r. rien de vivant, d'animé, d'humain : pas un rayon ne tombe dt>S vitraux, comme dans llOS cathédrales, et la piçrre J pleure comme <lans los sépulcres ou les forteresses. Cc sont des richesses disposées dans 1a proportion mathématique, mais sans air, sans fantaisie, et le regard n1y trouve ni les symétries éc!airéeb du grand o.rt, ni ces has,mJ.s Hranges qui sont parfois des miracles. An dehors surtout, l'aspèct est triste et froid. Il faut ~ux monuments, vous le savez, milord, de larges avenues bien ouvertes, pleines d'air et de longues pcrnpectives. ·Eh bien! St-Paul n'a pas d'}1orizonlibre autour de ses grilles. Les maisons _groui-llent ~ ses pieds, et l'Pncaissent, _maJgré l'espace pC'uplé dè c"aveaux et de tombes qui lui fait. ::einture : anssi, de loiD, croirait-on qu'uu vaste échaf,\udage l'emprisonne, ou qu'il s'est affaissé, S-OUG le poids tle son dôme, aa milieu des masure-s. • Quant à Westminster, l'abbaye de·s grands souvenirs, c'est bien autre chose que C'e puissant amas de .pierre~ monumentales, d~ piliers massifs. de portiques et de tombas. On dirait une catliédra1e <lesEspagnes qui est vemre -se poser là sur les bords cle la Tamise avec ses clochetons, r;es flèches, ses cannelures, ses viv.es-arêtes et ses galeries :festonm}cs: c'est du gothique imité, mais tout ruisselant -de dentelles, et Londres n'a pas un autre monumfmt où la pierre soit aussi vivante, aussi richement fouillée, trav.aillée qu'en rette basilique. La porte de Salomon, riche portique à frises, ouwant slH la galerie du nord, la porte de l'ouest, entre les deux tours, livra.nt aux reg3rds, dans une perspective suivie, tontes les J.ardie:;ses, toutes les magnificences de l'inté1·ieur, et la hauteur des voûtes, et l'heureuse série de8 colonnes-caryatides se rapprochant pour former tabernacle à l'est tfo monument, e-t les chapelles échelonnées comme de petits temples, c~ les galeries qui Jes dominent, pleines de lumière ; voilà quelques-unes cles merveilles de Westminster ; oui, rle fa lumière, milord, de la lumière qui jai1lit e• gerbes, en 1ayons, à travers les vitraux resplendissants, et qui TOUS permet de tout embrasser, de tout t1échiffrer ~ détail ; depuis les vives et belles peintures sa- ~11 qni s'illuminont aux fenêtres, jüsqu'.\ cette opulente mo11'l'iq'ne du chœm on s'épanouissent et for..t pa"é le lapislav.,znli,Je porphyre, le jaspe et l'albâtre. St-Paul. est lourd, ténébreux, sépulcra.l, glacé ; ·Wcstminstcr est ouvert, lurninenx, rich<;meot feuil!eté de la base au: faîte, et ses ricl1esses monumentales, ses archive-s, ses tombes ne sont pas moins précieœes que celles de la 'métropole ; elles ont de plus -lefeston gothique et la clarté 'ria,ite qui les parent. . J'ai surtout remarqué, dang la vieille abbaye, de magni~ques mausolées <le marbre et des figures, celle de l'Eloq~tence, entre autreB, qui rappellent lei grands maîtres., M:iis rien ne m'a plus touché·que le coin des poëtes (the poets' co-rner) à l'aile du sud! Là brillent les ·11oms aimés de Shakspeare, t!e Chaucer, de liilton, 11e Pope et de leurs satellites les Drayton, les :Butler, les Aè<lison, les Cowley, qui furent .tous ~es am:mts heureux 011 les .é~nyers-iervan~:de la muse.: Ce .coin d'église, oette petite'plàce où lett.r-snoms sont --insmts, entre des tombes orgneillense-s, et· qoi ne disent rien, voilà. tout ce que l' Âllgleterre a laissé de tenain à s.es :plus illustres, à ees plus charmants •esprits, à ce _Shakspeare qui l'a fait monter si hant dans •le ciel i'Hoinère ! . .Mais· qu'importe, aprt'l-st·out-? le véritable màusol~e du _g'énie,le t~mbeau qui dn.re, 11'est pas le bronze eu le mar- ; lire fastueux : c'est la .coùscience humaine ; et quel est le Lancastre ou le Tudor, quel est le haut baron qui peut ~isp-ater_ sa -place•~u rèrc t'.1-'Haml_edt ans ce temple étenacl, a cet autel' v1.aut t . Il y a longtemps que 'les deux Roses sont flétries, que les plus vaillanteil ~p(•es des anciennes, gnerre-s $Ont ·,brisées, ei le~ œuyres f\l maî.tn:-,sont toujours là, ehaHta~ ·an 111ilic 1, ùes siècles, voix âu cœm et de la pen$ée, éternellement jeunes ! AVIISMPORTANT. Dans l'intér~t du Commercf, de l'Inùustrie et <Jela ·sci,ence, les Annonces de tous les pays seroi.t acceptées l à la condition d'être écrites en français, conformément au L'HOM}lE. res, Que lts antres garùent la terre, les palais, les marb . les blasons et les :fiefshéréditaires ; tout cela n'est que JJOussièrcaux mains du temps : j'aime mieux le joyau de SJ1akspeare, la gloire. Mais les fiers barons de la co~- quête, les nobles cavaliers ne peusaient pas ainsi : la terre pour eux était le trésol', la force, la puissance ; ils la dépecèrent donc, comme une proie, comme une dépouille, avec la pointe de leur épée, et chacun prit son lot ; et j'ai 110, dans le chapitre de Westminster, le livre terrible où furent inscrits ces partages ; il -s'appelle Doomsday Book, le Lif!re di, Jour du Jugement, et c'est encore aujourd'hui 1&contrat vivant; le vand cadastre de l' Angleterre 1 Ainsi la violence un jonr s'est faite ,logme, et ,voilà huit siècles passés que ce dogme dure, dans -son e-sprit comme dans sa lettre ; et les derniers descendants da ces grands partageux bardés de fer, dorment aussi tranquilles aujourd'hui dans leurs manoirs que leurs pères au temps de la rP,ineElisabeth ; tandis que partout ailleurs les .()'raudsvents se sont levés et que tout s'z.ffaisse; ~e 0 • transforme ou tombe, religiou, lois, gouverneRJeutsl Comrnissez-vous, milord, beaucoup de livres tombés du ciel, beaucoup de bibles sacrées qui aient autant vécu que votre Doomsday Book? Il y aurait donc des causes fatales et des races prédestinfes dans cet univers des éternels changements... • • J'avais déjà vu passer, dans mon pays, la famille des Bohêmes, race vagabonde à la guenille rouge, qui jamais ne parque, jamaiis ne s'arrêtll, et qui n'a ni sol, ni foyer, ni patrie, ni tOJnbe, et voilà que je trouve ici, da:ns votre île, ouverte à tous les commerces, et déjà labourée par les révolutions, une ancre qui tient, depuis lrnit iiècles, un droit de guerre garde com1ne un cnlte, un hasar'1 de victoire, une force tl'un jour qui a conquis la puissance et l'immobilité dtt. ùestin ! Ah ! la curieus~, la charmante étude à faire que celle des 'bohémiens et des lords ! ceux-ci, patriciens héréditaires, c~fs de race, rois du sol, courant le monde pour y semer les guinées et récolter l'ennui; ceux-Fà, prolétaires de l'unive.rs, incennus, cuivrés, sans histoire, sans famille, et toujours en marche, à travers les mers on les contiuents, pour récoltPr la guenille et la pomme cleterre. Ces deux ra-ces, milord, pourront-Plles 1tC rencontrer· jamais? Le palais fera-t-il place à la tente, ,et la famille humaine arrivera-t-elle un jour au divin groupe des frères? .Ah, ah, ah ! vivent les lords ! Large est la poche des seigueurie-s. Le ventre a cédé : Yoilàles miettes ! Qui est-ce qui parle ainsi? C'est un vigoureux gar~on qu'oi;i dirait taillé dans la guenille, et qni fouille le devant de-sportes, le leng de Westminster. Il vient de trouver un souverain, et c'est en p"tu patois du Béarn qu'il _cl.ta"Qte sa guinée! Cette langue de la patrie m•a réveillé C-Ommen susaui, et regardant de près, -au teint bronzé ·du ga.JiS,à sa noire chevelure aux. reflets bleus, j'ai recomm le Bant des gipsies, l'enfant de 110scaravnncs bohémicnne-s. - TieDS ! mil<,rd Jean Raisin, s'est écrié le jeune polleme, est-ce que le gave- d'Oloron s'est fait chemin de fer ? Bonsoir, monsieur Jean Raisin, g<roà evtf'li-119, sir! Est-ce que vQus ne recom1aissez pas Tobie l'Ecureuil? - Tobie l'Ecurenil,- le fils de ·1aMala.detta. Comment! c'~st toi, méchant boiteax? Et qu'as-tn·fait de ta mère î - Elle e1itlà, derrière Westminster, 6U fond· du b~ldiflg, dans notre quartier,- à nous, le-s lords du haillon. Voulez ... vons la·voir? • - Et ta sœur Sarah, la Fauchense ? - Ah!· c'est une grande et belle histoire,. allez! La faucheuse ·des hautes herbes, elle fauchQ des guinées maintenant! On vous la montrera, si vous voulez. Venez, -~,m,:ltre.La vieille voas·tirera les· cartes· p.our tien,· et. le boiteux vous paiera d11 gin. On n'a pas ·oublié que vous étiez un bon seigneur anx montagnes. spécimen ci-après. Les Avis et Annonces sont reçus à l'Office de l'Imprimeria. Universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, S-Hélier, jusqu'à l'arrivée du courrier du ma1di. Toute correspondances doit être affranchie et contenir tm bon, soit sur la poste anglaise, au nom de M. Zéno SwrnT03LAWSKl, soit sur un dçs banquiers de Jersey on - J'ai suivi l'enfant, milor~; j'ai voulu savoir et qu'était la Bohême à Londres, et puis, faut-il en convenir? j'espérais re .·.oir 1111deeisnymphes de inon printemps, cette Sarah la Fa11cheuse qni maintenant fauche les guinées. A vous respect, Jean RA1s1N. (La suite au prochain ituinbro.) Oo noru; prie d'aunonccr qu'il n'y a rien de coJIJ.Dluuentre M'asaard, duquel il a été qt1et1!ionderruèremeot dans quelques journaux a11glais,et le citoyen Mas~ard (de 'Verdun), ex-rédacteur-gérant du Frm1e Parku,r ie 111 J[etUe. JERSEY, Hdl'RIMilRIE .i,.-JVIi:RSELI.E, 19, DOR!:E'l' STRlilE'l', EN VENTE A L'IMPRIMERIE UNIVERSELLE, 19, DORSET STREET : Les Biotvaphies Bonapartistes par Ph. Bel'- e au. Prix : 3 francs. LESBAGNDES 9!FRIQU HISTOIRE DE LA 'fRANSPORTATION DE DÉCEM.BR.E, Par CHARLES RIBEYRO;LLES. 1 volume in-8. 16'fELDESVII.LES DEFRAICl,. 38, Dean Street. - Soho squàre, LONDRES. 'r.ENu PAR MADAl\fE MOR~L .. Table 4' H6te à ls. 6d. Restaurant à la carte et chambres meublées, à àes prix três modérés ..- J omnaux fraDçais. • EDOUARD BIFFI, proscrit italien, donne des leçons de langne italiem1e. S'adresser, 20, Don .Street, à Saint-Hélier. E. • AL~ VOIIWE, P-rcBcrit.franç.a,is,a~. t1lè_i:e dtJ lµ_taculté_ de Pr.wM, Donne des leçons de françaje,,.~e lntin, d'histoire, de . géographie, de littérature, i,tc. 11 enseigne aussi let élémenls deiJscieHct'6mathématiques, phyaiques et uaturelles S'adresaer au profe-ss.-ur, 38, Roseville-Street. • • ' Références : chez MM. Wclman.. Ph. •Asplet ·et dotteur Barbier. •• - A.VIS. ·FoLBHRX JiARTIN,, .a·ncat.français, prn~crit, ,,.cùm]'.le des leçons de langue français~ et italienne, _dè•li~t.éra.tme et de musique.,. • • Il dQnue également des ~e_çonte!t_ dos consul,tati,Q_tls.'r3tr toutes les roati~res. de la législation frp.nçaise. • . S'adresser au professeur, Rose.ville-st_rett,, Anglesea __C_ottage .... _, .:., .•;:.... - ,_. .--:;,·• --.·:- • , •,;.,. ,•••--.,_•••••. ~ ·" •• • ••·' Références : chez li M. W elmµ.n:.g 1 , P. .A.splet,et doc- .leur Barbier. 1 de Londres. Le prix dés Annonces est u_niformément de six sous (trois pence) la l_igne,pour les tro_issortes de caractères conr1mts employés dans ce journal. Les lignes en capitales et en lettres de fantaisie, seront payées en proportion de la hauteur qu'elles occuperont, c~lculée sur le plus petit texte. A . BIAN "HI prosc1-it politique nir un cours d'Equitation à !On manège, ~ur la a le triple ,ava, 1tage d'unir l'élégance, la Iégerté et, \J français, rédacteqr Parade. la solidhê. ~ , , en chef pendant GUTEL PROSCRI'f »u ,J Df:CEMllRE Les semelle:; sont fixées avec du laiton et ne en plfü.re, en cire, en ma.stic et en gélatiue sur nature morte ou vivante. Il moule aussi Je-s ornements, les stat-Hes et fournit des épreuves à \UJ prix modéré.~20, Do»~ street, St.-Hélier. • ' huit _ansdu jo~mal ~uotidien le Me~sager ~l~ Nord, pr~ieliseu;• de eirtupe lai~sent aucu1.:' aspérité ni fi }'i,ntérieur ni _àl'~x.- paraissant à L1llc (France), donne u dom1c1le des TaWeur d'J/abit-J -29 Belmont Road S• -Hélier tér1enr. - 011peut mareher u l eau sans nurre II la Je9ons de langue f1_,mçais~, l'arithmétique, d'his- Jersey. • ' ' .. ' solidité de la cha11,:sure. • oire, de géographie, de littérature, etc. . 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Asplet, comme professeur dans une pension.-61, Newmàn jen France 011 'en Ang'leterre et en Amérique. • vcy;gi.;urs qu_ivienn~ yisi•er ce_ttbe'e, soi 1 t pour ~ co. Vickery. • Strret, Oxforq Street.-Londre~. Correspondants à Paris Bordeaux L'-'ou Lille b~J ·nien!, soit poulr al~iré,e6, a~s!s1 ,en que es_.~ _ ------ ----- , -- . . ·: . • '· ., • ,. 1t1jntl! ue cette oc 1t qu'1 s, trollveront = • , . . li!, coLo:'tfBERll!. STR!i:ET, sT,-la:L1r:,n, JERSJW. !'Londres, Bmnmgham, Liverpool, New-York, etc. s-0nHôtel, bonne tablè, bons vin~, ~t tous"les.soin$, P_ BONYPROFP,SSEUR n•s~UlTATlON, an- GU l 'Y proscrit. du 2 Décembre, faiseur . • ainsi que tous renseignements pœsibl~ • •, ei• :mve de t~Je' d~ SaU1;1UI,.. 11, . ,ae ~OT'l'ES'sans ·coutme, pour\ALP]·{0'\.1~E moùle,tr en pllitre, se cliarge_ Ciàf'··Tabled'Hôte à 1o,: 1 ét f hel¼ru.-l}efas àa honr ~ ir de privemr le pnbhi: qll'ii vient ci ou- lïomtnés'ef potir rla.l"lX:-'i\. Ce ge~re •de chaùs9tlre I l', ~. t ,14e ..t~l,J.t,e egpèce de-ilJ'l,oulag.et,oute helrre.-U isert auss1~a ,nlle. • . ... . . ,

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