et <lepopu1atiçns 11ostiles aux Russes et désire11ses d'111dépenilaJ1c~... ,... Le Moniteu:r a parlé : à l'heure où nous écrivons, une expédition s'avance vns Athènes, comme, il y a cinq ans, s'avançait le général Oudinot vers les murs de Rome. Sans déclarer la guerre à la Grèce, le général Forey va occuper sa capita1e, imposer l'état de siégE-,et créer probablement un gouvernement provisoire en remplacement tlu roi Othon, destit'8é malgré sa parenté avec les cours germaniques.- Il y a quelques jours, des vaisseaux grecs chargi-s d'Hellènes-accusés d'a1ler porter l'insurrection en Macédoine - ont été coulés par des vaisseaux français. -II est vrai que les Grecs ont envahi le territoire ottoman, et que leurs pirates ont ar-,,ailli des navires a11glais et français, anssi sans déclaration <leguerre. · lJn protocole des quatre puissances, à Vienne, sanctioone le traité austro-prussien, par lequel les cours de Vienne et <leBerlin se garantissent mutuellement, par un trait<\ to•Hes leurs possessions, et deman<lent à l' Allemagne d'accéder à. ce traité; C'est engager L\l:emagne toute entière à défen(lre Posen, Pesth, }'Iilan, coutre ],!s insurrtctions polonaise, hongroise, Italienne. Il est vrai que le traité austro-prussien contient une menace contre la Russie, " si elle incorpore lrs Priucipautés oi1 franchit les Ba)k:;ians;" mais cela suffit-il pour aveugler les diplomates ang1ais et français sur le bnt véritable de ce traité, de cette prétenJue cooporation <le l'Allema~ne aux opérations contre la Russie? • I. 'A:ntriche et la Prusse servent le Czar p:ir leur neutralit&, d'autant plus qu'elles empêchent aillsi la ll'rance et l'Angleterre de recourir au muyen extrême des révolutions nationales pour lutter coutre l'invasion du Nord. Si ces puissances entraie1:t en co.rnpagne coutre le Czar, on pourrait les croire sincères; mais leurs protocoles plus ou moins menaçant5 ne servent qu'à gagner du temps; et les princes de Hollenzollern et de Hapsbonrg sont trop liés à Nicolas pour qu'on pnisse compter sur leur amance énergique. Or, la guerre qui commence sera décisive et mortelle au moins pour une des puissances engagées, et ce D'est pas à coup de prolocoloo qu'on fera rentrer Paskewisth en Russie ; cela est évids.nt pour tous. Les Serboo ont vigomeusement protesté co11tre les pr-0jets d'imasion de l'Autriche ; leur prince a dé'clare qt1e t.iiut autre allié de la Turquie pouvait être accepté, mais q1:1eplacé entre une invasion russe et une occupation autrichienne, la population n'hésiterait pas à repousser les Allemands. La Porte a promis d'épargner c~tte invasion a11xSerbes, à condition qu'ils resteraient tranquilles et qu'ils s'armeraient de façon à interdire .aux Russes l'entrée de leur pays. • . Une invasion des Monténégrins, sur le territoire turc, donnera probablement à l'Autriche l'occasion d'intervenir d'un autre cûté en Turquie. -L'intolérance vient d'avoir deux grands triom11hes ici : les catholiques, à force d'agitations, de meetings et de protestations,. ont fait abarldonner le projet d'une enquête parlementaire sur les couvents, et lP.s prot~stants, ont fait rejeter, à quatre voix de majorité, le b.ill_ propçisé par lord J. Russell pour modifier· 1~ formule du_ ser_ment imposé aux députés, e~.- Le but· du mi~îstèrè Hait cle, faire disparaître les entraves légales· qui me!tent les Juifs. spécialement, et généralement les''àdversaires de Ifl.. :i:eli-. gion officielle, dans un état d'inégalité choquant pp_l}.run pays qui réclame la liberté de conscienc~. mêrri_~.~ "Cop&o~. tantinople ! . Les .vieilles. haines ailti-papi~tes;· réve_i,\lfe,s ~ propos, ont donné- la victoire·-aux vieu'x préjugé~ R:~o\es:- tants , et, lesi .·passions. politiqués· ·-s'en mêl'.1i;i_r·,. Y on. a vu M. d'Israëli. ;il.ont,le· nom -dridi'qüè'süffisihninèn!,}_ 1:qrîgi_lH!,, voter contre le.bill.··;''·. 1 i' ·<:" :,,•"• '·: .--: ••,•••, ' ·: ! , , :·', ,-Salut' frat'é'tnél~' . • ,Ph~ ~:4-uu.. •• ,, • , • ' •. ·: ... ·•. :··.. : ; •• ~ j .' • :· .~' ";·) ;;;;,'i' •. ·'.· •• Nous reèé~ous· dé n·6tre·_amPi.fa~d.a_ni la lettre suivante : Mon cher Ribeyro11es, Je viens de lire da1:s le Leader un article qni a po11rtitre·: Wl en t.oRaisr the ]talian trieolor ( quand le tricolore Italien dena se leYer). Voici la substance de cet article : Le roy1ume de Sardaigne r.eprésente l'avenir de l'Italie, mais ce royaume ne pent·pas, par lui seul, assur~r cet avenir; pot\r r•ussir, il faut qu'il soit soutenu par les grandes puissances de i'Oceident, contre l'Autriche et la Russie. Mais la Fnnce et ]'Angleterre ne peuvent pas le soutenir contre l'Autriche, tant que ce~ deux puissances au~ont l'espoir de ~e faire de )' Aut:iche une alliée. Ainsi, ou l'Autriche se prononcera pour la Russie, et : lors l~s Italiens pourront lever leur étendard, ou elle se déclarera pour les puissances de l'Ouest, ~t en ce cas, ,les Italiens doivent attendre la fin de la guerre, puisqu'alors on obligera]' Auli i ~he à rec.onnaître la nationalité italienne, et si elle ne· lè voulait pas, on permettrait aux It.,Iiens de se lever, à condition qu~ le mouvement ffit dans les intérêts de toutes les classes en se ralliant à la monarchie de Sardaigne. En attendant, conclut l'article, le plus grand, le plus noble, l.e plus vrai patriotisme ptntr les Italirns, sera de ne RIEN FAIRE. Qu'est-ce que vous dites de ce spécimtn anglo-sarde qu'on . nous administre ? Pour ma part, je ne peux pas le lais.~er pat ser sans y répondre. L'auteur _del'article no~s donne un con1.eil _et nous fait des promesses ; s1vous voulez bum me le permettre, Je répondrai à l'un et aux autres. Le conseil se réduit à. ceci : d'attendre pour revendiquer ·nos droits le bon plaisir de la France et de l'Angleterre, de paüenter, en attendant, de souffrir la corde et la torture, de ne rien faire, en un mot, et on appelle cela le patriotisme qui attend le n:oment p:!lpice ! Mais, propice à qui? demanderais-je. Propice au peuple ou aux gouvernemens? Pour ce qui est des gouvernements, cela ne nous regarde pas; pour le peuple, je crois qu'en Italie,. on a assez pendu, assez fusillé, pour que le moment soit venu de mettre un termè à tout céla. Il egt bien facile de faire le doctriL'HOMME. naire, <lPprêcher la Jrntiencc, asBis tranquillement à son foyer ou derri~re Je comptoir tlc sa boutique. :Mais, je voudrais bien vous voir, me~sieurs les diplomates de la Révolution, entre le hi.ton de l'alguazil et la hache cln bonrreau, comme les Italiens, pour savoir si vons ~eriez si patiems: Yom ne i;avez donc pas, vous qui écrivez de si beanx articles, qu'en Italie les co•Jrs martiales. et le Saint-Office se font concurrence? Vous ne savez donc pas que nous comptons par t~te~ de martyrs les heures de notre souffrance, et que chacune de ces heures est un remords pour nous? Les Anglai~ nous prêchent b p:itience, nous disent de ne rien faire, mais ]es têtes rondes de C.-omwell ét.aier.t-elles patientes, quand les ehev.1licrs du roi b'mnuRaient à. les sabrer et à les brûler? &tee qu'alors le peuple anglais ne faisait rien? J'ai intenogé WhitebaJ:,et. il ::n'a répondu qu'on a bien fait quelque chose. Pourquoi bouger, nous demandez-vous? parce que l'air manque à nos poumon~, sous le poids de la tyr::nnie; parce que 110s pieds brûlent sur le fer rougi du despotirn1e; parce qne nous ,tvon'.~-faim, n9us, faim t!u pain et de la science, et qu'on nous donne la misère et l'ignorance. Nous nous remuons parce q'l1e llOti bras rncurtr:s ne ptu\ent plus soutenir nos chaînes:. parce que nos cous ne sauraient plus rester sous le couperet. Demandez à l'hçmme asphyxié par le fou pourquoi il saute par]:,. fenêtre, sans en calculer la h:111t,;ur?Et il se sauve pourt:\11twu vent. Conseillez lui d'attendre qu'en lui cher~he uue ,:;chelle ? Les puissances de l'Occident nous <li~cnt(\'attendre, de patienter; s'occupem-elles, nu moins, <Ia· moindr;r n:H sonff,ance~ ?-A Naples on vient de river au mur la chaîne cil Poério et !?" France ajo_ntesen Cayenne à nos prisrm s. . Le mor:1cnt n'tsi pas ·1:·opice, nous dit-on, mai~ j'ai toujours remarq né dr.r:,: les njbmiaux ,,ue le moment dans lt<JUCIcertains associés se lwouillent entr'«rnx, c'est celui où la justice les frappe plus sûremeHt. l'nu:quci· n'en arriverait-il pas autant dans notre cas, et, puisq11e le~ gouvernements sont. brouillés, pourquoi la ju~- tice des pt:t:ples ne les frapperait-elle pa~? M:tis, assez ponr le conseil; voyons lfs prome5ses. Que nous promet ..il, cet article? La nationalité, sous la moDarchic :s'arde. Au nom cle qui nous la promet--il? au nom <les puissances de l'Ouest, la France et l'Angleterre. En q11elcas nous la promet-il? dan~ le c;:s <le victoire contre la Russie. :\. quel prix 111lusla promet-il? an prix d'abanêlonner la cause des peuples pour ,;ervir c('lle des roi~. La nationalité sons ln monarchie sarde! Mais, qni, je Je demande, a donné le <L·oità l'auteur de l'article, de croire qne le vœn dec; lt:dilns soit une nationalité de cette nature, et, ap,~s cel.1,comment peut-il croire possible une telle nationalité? On parle <l'un mouvement général et au profit de toutes les classes, mais les partisanf: <lela monarchie sa!'de ne sont pas toutes leti classes. Ils sont des individus appartenant à une seule. Un mouvement dans le genre cle celui dont on parle ne saurait être que républicain. Un mouvement pour le droit de toutes les classes doit ttl'e un mouvement de la démocratie oui les réunit toutes. Et si la dfmocratie veut, par cc mouvem_ent, sauvegarder les intérêts de toutes les classes, il faut fJUele mouveme!lt mit social, puisque c'e~t le socialisme qui a po•ir but de rnett11e tous les intérêts sous le niveau de la jnstice. Ainsi, c'est une République démocratique et rnci;ile à laquelle devrait aboutir le mouvement italien, d'après cela même qu'en dit le L,,ada? Est-ce celle-là que nous devons attendr'e de Lord Aberdeen et de Louis Napoléon! Bien loin de là, l'artitle conclut à nn royaume sarcle. Eh bien! ét-il possible que le royaume sarde réunisse ]'Italie? On pourr·a agrandir le royaume de S.u-rlaigne aux dépens de]' Autriche; mais le pape, est-cc .llU'on le chasserait de Rome?· Après toutes les peines qù'on s'e8t donné pour le rétablir, on doit convenir que ce n'est guère probnble. ~t du royaume de Naples, qu'en fera-t-on ·/ Supposons qu'on en chasse Ferdinand, on ne voudrait pas pour cela ]'annexer au roy.,ume de Sardaigne. Il y a quelque part un rejeton semi-impérial dont il faudra bien respecter les droits en le faisant roi. Et l'Angleterre y consentira à la condition qu'on lui donne la Sicile. • Voilà donc la Rationalité iti1licnne qu'on nous fait espérer: nn . rcyeume sarde, le pape à Rome, }VIurat à Naples et les Anglais _enSicile. Je ne parle· pas de _la cornbinâisoii, qüi pourtant a été • dis_cutée, de transférer à Venise l.e.roi des :Belges; je vous forai grâce des Duchés, des Principautés, voire même celle de ~fonaco; ce que j'en ai dit me paraît suffis'lnt poui-prouver qu'il" e·st impossible que la nationalité italienne soit constituée' de cette manière.' . , 0~ nous promet la nation.alité au nom des cabinets de France et d'Angleterre. Po,n·rons-nous compter rnr leurs promesses ? Pour ce qui regarde leur sympathie, nous en avo:1s eu asse;r,de gages dans ces <le_mièresanni:es pou!' savoir à quoi nous en tenir. Voyons les intéréts. JI,! t,outicns que l'empire c'e~t la conquêtr. Je le soutiens plus consciencieusement encore depuis que Louis Napoiéon a dit que c'est la paL-c, parce que !"habitude politique de eet individu est cle dire tôujours le contraire de ce qu'il pense. Or, pour un conquérant, il vaut toujours mienx avoir près de lui des états faibles que <lesétats fort~, des états agités que des états ralliés autour de leur gouvernement. li doit préférer à toute autre Italie, celle du Spielberg et du St.-Ofüce. . Pa1,so11sà l'Angleterre. Elle, la marchande, a les passions du comptoir, elle n·en a pas tl'autres. C'est à son commerce qu'elle regarde et l'ennemi qu'elle redoute c'est la concurrence. Comme chaque négocim1t, elle ne craint pas la concurrence <lespetits, c:ir elJe e~t rÎlre de les écraser, mais les grands l'effraient. Elle subit à contre cœur celle de la France; combattant avec elle celle de la Russie, elle ne voudra pas certainement P.n créer une :iutre en fai~ant de l'Italie une nation unie et forte. Quand, en France, le principe de la solidarité des peuples aura remplacé les hommes <;esTuileries; quand, en .î.ngleterre, la communauté des intérêts aura rcmpiacé le monopole du commerce, les deux p::ys auront intérêt à défendre toutes les nationalité~, l'italil:une comme les autres; mnis pas avant ce jour-là. Pour le moment, lem- rôle se réduit à déîendrc celle assez problématique des Turcs, combattant celle beaucoup J.'lus réelle des Grecs. Les puissances de l'ouest nous font espérer notre nationalité dans le cas de leur ,victoire sur la Russie. Si l'on voulait oublier tout ce r1uej'ai dit jusqu'à présent, on pourrait peut-être imaginer que cela puisse arriver dans le cas où l'Autriche se prononcerait contre elles. :\fais, clans le cas contraire, quaud l'Autriche aurait été /nlliée de la Frnnce et de l'Angleterre, voudrait-on nous faire croire que, pour prix de ses services, cle son alliance, on lui ôtera son royaurn~ d'Italie? Le Leader peut le dire,. mais je suis sûr lJUe les notes des cabinets <le S.-James et des Tuileries disent • bien autrement. Je suis sûr qu'au contraire pour engager ]' Autriche dans une alliauce, on lui garantit, au nom des grandes puissances, le droit de règner à jamais, gladio rt jiti·ca, sur tous cei. ffaux sujets, Italiens. Magyares, Croates, Polonais! Et ces promesses-là sont les seules que nos paternels gouvernemens tiennent religieusement. Mais enfin, il y a deux chances dans cette guerre, et si les puissances de l'ouest étaient battues par la Russie, qu'auraient gagné les Italiens, soit par leur abstention, soit pour avoir fait cause commune avec elles ? Dans le premier cas, ils auraient manqué une occasion pour faire valoir Jeurs droits; tians le second, ils n'auraient pas su profiter de l'occasion, et. trahiEsant leurs inté- •rêts, ils auraient trahi leur devoir. Dan;; l'un des cas, aussi bien que dnns l'a:utre, ils se trouveraient aussi malheureux qu'à présent, plus malheureux même, puisq:i'il~ sont purs maintenant et qu':ilors ils auraient la honte au front et le remords au cœur. Oui, Je remords! puisque ces promessEs, dont j'ai démontré la ,,on vafrur, on ose nous les faire, à nouF, Italien~, pour prix de J 'abandon cle la cause des peuples opprimt:s, qui sent nos frères, er pour que nous nous ralliions sous le drapeau des oppresseurs. L'Italie ne veut p.as. d'indépendance sans nationalité; les grande! puissances ne veulent, ne peuvent lui donner ni l'une ni l'autre. L'Italie ne -.eut pas de nationalité sans liberté; les gr:ir.èes puissantes ne voient, ne peuvent voir que des monarchies.. L' ltalie ne Tcnt pas, ne peut pas avoir de liberté sa.iu; iolidarité, et la Russie ne représente pas plus que ses ennemis le principe contraire. L'Italie ne ~:rnrait être libre au milieu de l'Europe enchaînée, elle a trop d'intelligence pour le croire, trop <lecœur pour le vouloir. Sa cause est la cause de l'humanité, son draptau, celui de la République un;,,erselle ; elle ne le cléserten pai:. On dît : la France et l' :\ngle"terre font la gt:erre pour les nationalités; on disait la même chose en l 811-,et au lieu de constituer <le, n::tions, 011 nom, a i;rntiiiés dès ce,;;grès <leVieime et de la Saint-:!-Allian-:!e. Fiez-vou~ une foi~ encore à leurs promesses, à lrnr amour <lesnationalités! Yi.,us t'!l avez cl(;;;. un éc!1a1:tillou clans ce qui arrive en Grèce. • }l.f ai~ puisqu'on veut d,•s nationalitCs, laissez ::one lever l'Italie, la Hongrie, la l'olog,ie ! Pourquoi pa~? parl·e. ,;ue C:itcs-vons: ecia pou~scrait l'Autriche lllï.'C la Rus~:f. ?11 a:s, ;il ors, ce n'est pas pour :es naticnJlités <j'.levous faites la guerre? C'est donc dans vos intérêts exclusifs c0ntre la Russie que vous la faites, ,car vous préîérez l'alliance d'un état qui est la 11ég.ilio11ln plus complète _<lnp,·incipe des nationalité~, à trois nations qni pourraient surgir <1e ,es décombi·es. Voilà ln ..;o:1t.adiction où 1•on se trouve. Et sait-on pourquoi! Parce que h crise actuelle, dont les hommes ne sont que les instruments, et dont il faut reohercher la cau~c Jans ]a logique des fails, n'est pas une que5tion de nation:ditG, mais une que1>tion d'unité. L'Europe tend à s'unir, préludant :dnsî à l'uuion générale de l'espèce lrnmoin;:. L'imprimerie, ln vapeur, l'électricité ont frayé la route et le despotisme et la liberté s'y précipit<'nt en même temps. Vous, puissances de l'Occi,Jent, vous n'êtes ni le despotisme, ni· la liberté. Vous êtes les ennemis de la liberté, vous &tesdes despotes de mau\·ais aloi, cles despotes-billon; le vrai rle~pote pur-sang pourrait ttre le pape avec un plus grand €:tat, c'e~t le tz:ar avec ses millions d'e~claves. C'est pour cela qae le prisonnier de Ste.-Hélè11e disait lJt,e l'E•.irope serait unie au hout d'un del'.lli-sièclc, rCpublic&ine ou cosaque. Dan:;.; cette grande question qni s'agite, les puissances de l'occident ne sont rien que des accidents; elles cr:>ient faire des pos;tions, elles ne fournissent que <les occa~ions. Elles ne peuvent pas créer l'unité européenne; elles tHsparaîtront <lans celle que créera la liberté par la soli<la!-ité des peuples, ou le despotisme par les bayonnette;; du tzar. Une monarchie universelle, il faut en conve:,:ir, est moins absnnle à pré~ent qu'elle ne l'était au temps <leGrégu;re YJJ, de Charles V, de Louis XIV, vi,iremême de Napolfon. Si elle 11·e11t pas posRible, selon moi, si dans cette lutte, c·est à la libei;té que doit rester la victoire, c'est qu'à côté des obstacles matér;eJs qui s'oppoi.aient à 1·unifi.c::11icni,l y en a de moraux; c'est qu'à côté de ces béliers matériels dont j'ai parlé, et qui sont à la disposition de tout le monde, il a des hflier_s mor::nx, et ces obstacles qui restent, c'€st la liberté, elle seule, qui peut les abattre, puisque ces béli~rs 1)'appartitnnent qu'à elle. Le libre examen, pour les barrières religieu~es qui divisent l'h_umanité, la someraineté du peuple pour les politiques; l'idée sociale pour les économiqut-s, voilà des arme~ dont je dGfiele tzar lui-même <lese servir. · Mais pourquoi viennent-<-'lles, lespuisi,ances de l'Ouest, se mêler de nous donner des conseils? Est-ce que cela les regarcle ? est-ce qn'elles out quelque chose de commun avec nous? Sous peine d'&tre euglouties par le tzar, elles ne pouvaien_t faire autrement que de l':irr&ter sur la voie <lel'nnification eur<lpéenne. Qu'elle~ le tiennent en arrêt; c'est leur mission providentielle, logique, si on aime mieux. Pour ce qui e8t de le devancer, c'est notre affaire à nous; elles n'ont pas assez <l 0haleine pour cela. Si ies Italiens s'insurgent_ et tendent la main anx Hongrois; si les Hongrois se lèvent et tendent la main aux Grecs; si ks Grecs la tendent aux Valaques, et que les Valaques en se levant la tendent aux Polannis et ceux-ci aux Croates, quand tvus ces peuples n'auront qu'un seul drapeau, celui ·ùe la République universelle, que feront-elles, les puissances de l'Occident? nous laisseront-elles agir en contimia11t à se battre contre la Russie 't Nous ne demandon~ pas mieux, puisque chacune de Jeurs ha-· tailles serait pour nous une victoire; et un des deux adversaires tombé, nous nous trouverions forts de toutes ces défaites contre l'ennemi affaibli de tous ces sombats. Que si au contraire, les puissances nous combattent, cela vaudra toujours mieux que de combattre pour elles, c'est-à-dire contre nous. On sera, au moins, dans le vui : l'unification clu despotii,me contre celle de la liberté, ~oilà les deux camps. Les peuples auront eu l'occasion de se mettre sous les armes, à eux alors de savoir s'en servir. ::Vfaisprenez gardr, vous, puissances de 'l'Occident; pour nous combattre, il faut vous mettre d'accord avec la Russie, et pour vous mettre <l'accord avec elle, il faut accepter l'unification par le de~potisme, devenir ses vassaux, ses tributaires, ce qni est tl:mgerenx pour l'avenir et m6me pour Je ~bmt. , Après. tout je ne vous ai parlé riue d'une aile de l'armée révolu-.· tionnaire. Elle n'est pas la ~eule. L'Allemagne frémit déjà rle se voir à la merci des cabinets <leVienne et de Berlin; courb6s devant celni de St.Pétersbourg. Que la France et l'Angleterre essaient d'en faire autant! John Bull n'est déjà pas si.content de ·son gouvernement; il pourrait très bien se refuser au vasselage russe; la France n'en ser.1it. certainement pas plus satisfaite, elle qui s'indigne du rôle qu'on lui fait jouer et qui aspire à reconquérir•sa place à la tête du progrès. L'Espagne qui sait ce que cela veut <lire que de se battre pour <lesnationalités royales, n'espère plus que dans la République. Pins loin, nu-delà de l'Océan, il y a tout un monde républicain, armée d'observation et arrière-garde, qui ùans l'intérêt unitaire dont je parle, pourrait, à. un. jour donné, entrer en ligne pour déterminer la victoire. Et là-bas, dan& les steppes, derrière le tzar, il y a aussi quelques dizaines de millions d'hommes qui s'appellent la Russie révolutionnaire •et qui peut-être sont destinés à donner le coup de grâce. Voi ià les forces que la solidarité des peuples réunit sous son drapeau, forces que si les puissances de l'Ouest ne peuvent pas combattre à elle1: seules, unies même à la Russie, elles ne s:iuraient pas vaincre. Mais, pour que ces forces là se réunissent, pour que ]'unit~ despotique ne devienne pas un fait accompli, il faut que les peuples fassent eux-mêmes leur besogne; il faut que le drapeau· de la République universelle se lève quelque part, et je crois qu'on ne saurait trop hâter le moment de l'arborer. Si les Italiens peuvent 1~le,·er, qu'ils le fassent malgré l'opinion du Leader; cela 'vandrâ certainement beaucoup inieux què' .d'atte_nµre leur salut des puisMnccs occidentales ; ce drapeau là vaut infiniment mieux 4ue celui de Ja maison Carignan, drapeau que la trahison a traîn~ dans la boue de :'.\{ilan et de N ovarre, qui s'est incliné devan~ l'Autriche quand elle bombardait Ancône et Venise, et qui a bombardé Gênes pour son propre compte. 011 lit encore dans l'article: "Les embarras de l'Autriche se. ront l'opportunité iles Italiens.'' - Est-ce donc pour lui créer des embarras que vous lui demandez son alliance? Nous· dison1
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