-SCIENCE.- ' -SOLIDARITÉJOURNALDELADEMOCRATIUENIVERSELLE. 1 (Jen;ey), 19, Dorset ~treet.-Les ma.nusori~ dép·o96S.ne sero11t l . .\NGLETER_ii~ E'~ CoLoNn>!l: 1 Po~n.. L'B'l'BA~G-:&R.,. pas rendus. - ON s ABONNE : A Je,r~g, l 9~ Dorset _street. - A U_n an, _8sh1llmgs on l() fran es. ~n an, _l ~ fr. 5?· , • Lrmdre&, liQ.½, Great Queen stnet, Lniooln s..Iru1-F1elds. - A Six _moisi 4 sh. ou (J fr. , ~1x _mou;,_ 6 fr. ~6. fie .Journal parait une i'oi• par semauae. Genève (Suisse), cl1ez :M:. Corsat, libraire, ni" Guillnwne-Tell. -1 TroJ.Smms, 2 sb. ou 2 fr. t>O c. Troie mois, 2 fr. 50 c• N' 27. - :MERCREDI, 31 iLU 1854. . Toutes lettres et cotTespend~ces _doive1:t être affranchies _et Belgiq'!t,(J, ,chez M. Leoonte, rue ~e :a Rivière, 16! fau?o~g de CHAQUJ: NUMÉ'flO: , . \ '.1'01181~8abonHetnens adiessées ir.u bureau de }'lmpnmene Universelle à St-Héltcr Cologne a Bruxelles. - ,,t Jrfad,n,d, chez c.. Monmer, hbra1.re. • 13 pence ou 6 1:;orui. lie .. a,ent d'a,·an~. ' A-vis aux .4..b. onaes, Nous prévenons les personnes qui se sont abonnées au journal l'Homme~ soit pour un a•n,pour six mois ou pour trois mois, et qui n'ont pas encore versé le montant de leur abonnement, qu'eUes sont instamment priées de s'acquitter sans retard entre les mains de ~I. Leconte, rue de la Rivière, 16, faubourg de Cologne...à, Bruxelles; de M. Corsat, libraire à Genève, rue Guillaume Tell, chargé de recevoir pour la Suisse et le Piémont. Quant aux abonnés d'Angleterre et des Colonies, ils peuvent s'acquitter de ce qu'ils doivent en envoyant directement à l'administration du journal, à St.-Hélier (île de Jersey), 19, Dorset Street, un mandat sur la poste portant le nom de M. Zéno Stl'IETOSLA WSKI Pour les autres pays, il suffira d'adresser un mandat au nom ci-dessus désigné sur un des banquiers de Londres. On prie également les personnes qui renouvelleront leur abonnement, d'en en- .voyer le prix d'avance à· l'adresse i~diquée, afin d'éviter tout retard dans l'envoi du journal pour le nouveau· terme du second sémestre et du troisième trimestre, terme qui .~Qmmencera le }er juin prochain. LA ÇOME.PlE DESPRINCES. I. .Balzac, le rpmancier-philo1i()phe, donM pour titre -à \S~ études sur la vie, ce triste nom : La Comédie !mmain,e :-aujo~'hui, ne pourrait-on pas appeler ce qui se passe· e..nEm·ope, la Comé<liedes ,!J&'!l..veruetMnts ? · -Voilà trois empereurs, trois vnutours, qui jouent .•à l'.µgle, l'un eh France; l'aut..re en Autriche et le dernier en Russie : la même haine les anime con- ,tre l_aliberté de l'esprit humain, contre la pensée- ' ~royànce, contre la taison souveraine et les masses affranchies : i'ls régnent pour les mêmes fins, le despotisme et l?, nuit : ils sont les trois têtes du Cer~re-césar, et la politique du silence et du sang, 1a politique absolue est leur muse de famille. D'accord sur le principe du gouvernement, sur se~ moyens, son but, ils pratiquent avec la même ~iolence, la même bestialité qu'ils .comprennent. :si ·l'un a ses déserts <lu pôle, l'autre a son Spiel- . berg et l'autre son Cayenne; tous les trois ont leurs cachots, leurs échafauds-potences ou guillotines, ·leurs polices, leurs assassins, leurs boùrreaux : ce .son't les plus hardis écumeurs de civilisation que . l'his!oire ait connus, et, voilà pourtant qu'ils se qnerellent ! ) C'est que les ban<lits ne sont jamais rassasiés, et -iu'ils ont, comme tous les ·carnassieri-, la soif m~- . dente. Certei, Nicolas, au fond, rend justice à ~n bon ami Bonaparte ; il estime le deux décem- . 'bre, ce hideux guet-apents, comme une victoire des ténèbres sur la civilisation, du crime contre te droit, de·Ja force contre l'idée; il a suivi avec amour, les ; loo~s convois des transportés de Frânce, sur· les chemins de l'AJgérie et de Cayenne, cette Sibérie 1 <lu's. oleil; il ~st heureux de voir, vassale et couchée, .la France, cette grande armP-e de la Révo- .Ju~~.n·,~ont l'ombre se levant en la pâle nuit de 48 t it: l~ver qlnt d'autres .ombrns en Europe·: ,mais il n'à ~ seulement la haine,- il a l'umbitio:1, et le pe- ,jif .~usin •aas~ruile~ies.ayantfermé Paris comme 'qn~. ~J.>e;.-~~ajllç,_SJl,I'. ,~ foter1_des_µice~dfes;. l'héritier <le Catherine s'est tourné vers Oonitantinople t B d • ' ' à N. onaparte, e son cote, n en veut pas ' - 1colas ; il admire s.es disciplines de fer, ses ve□- geances éternelles, ses executione sauvag~s qu~ emportent les berceaux, et toutes ces tyranmes qm sont l'idéal du césarisme, religion de sa race ; mais il a son rêve, comme l'héritier de Catherine a le sien : il veut son Empire d'Occident, et puisque Carthage a peur des Sythes il fait alliance avec Carthage. Au milieu de -la grande guerre on verra! Quant nu petit Empereur Autrichien qni a sucé pour lait le sang de la Hongrie, et le sang de l'Italie, et le sang de Vienne elle-~ême, il a ses de?x aînés en ~~·and .c?lte, mais il ne sait t:op à qm donuer la mam; s1 l on embrasse le cousm de France, que deviendront les provinces d'Orient? si l'on fait allicnce rasse_, combien durera le royaume d'Italie 't perplôxité cruelle !-L'3 triste empereur reste neutre et fait un petit traité avec cet honnète royaume de Prusse qui lui dispute l'Empire d' Al- • lemagne, depuis plus de cent ans ! Gachis, mystifications. chaos, y a-t-il autre chose dans cette politique ? II.. Autre côté de cette médaille growsqne.L' Angleterre qui était, il y a quarante ans, le banquier des coalitions contre l'empire, l'âme, le conseil, la propagande de la Sainte-Alliance, l'Angleterre qlù fit -Ste.-Hélène, l'exil-supplice, et les traités de Vienne, le ~ontrat-spoliation, - fa voilù qui vient de partir en crois-ade avec l'héritier de cet e_mpire, humilié, brisé, renversé, par el,le interdit et rayé der avenir ..... et contre qui cette ~roisacle ,a.vec le neveu du saule? -oontre la Russie,. c'est-à-dire contre la sèule armée possible, la seule gt:and~. wmée del' Angleterre sur le eontinent 1 • . Que vous semble de cette division_.des forces •. de ces agrégations monstrueuses, haines histori- . ques, rivalités.ardentes, vengeances éoomelles et fatales qui vont,siffier, ensemble. so.us le même drapeau t . • , Si Pitt et le premier N apoléou cnit le temp1, d'en cauier au T6nare, ils doivent bien rire de cette idyle qui leur promet un nouveau ~rtége ~'ombres. . Elle :-.edénouera dans le sang, en effet, cette abominu.ble comédie, q,ii est une coutradidion à l'histoire, à l'honneur des morts, à· rintérêt des vivants, •à 1~ vérité des alliances, à la logique farouche des ambitions~ à 1•implacable loi des d·estinées ! III. et oe rb-veil des Hellè.nes? Au. profit <l'Othon, d'abord, qui voudrait bien s"arron<lir et devenir un pe{!.plus Agamemnon, et, plus tard, au profit de Nicolas, leur maître fotur à tou,s, en religion et Sibérie! Pour tous les peuples envahjs et conquis, Je droit· à la révolte est éternel, permanent, et les Grecs ont raison, cette fois, comme il y a trente années : mais est-il intelligent d'aller au combat avec <les monarchies, et mieux ne vandrait-il pas faire mai~ son nette avant? - Le Turc est un cadavre qui n'a pins le souffle... . mais quand ils auront le rnsse • 1 empereur et pape ..... • La G,rèce ne sera jamais qu'un cimetière ou nn domaine, si elle n'est pas république, : l'l1istoirc. et l'humrmitè le veulent ainsi ; pourquoi les Grecs l'o~t-ils oublié si iongtemps -~ Ci1. RIBEYROLLES. CORRESP~NDANCE DE LONDRES. boRdres, 29 m,â l 85·t. Une dépêche télégraphiqueannonce à l'instant le commencementdes }~ostilitésdans lo Mer Baltique : l'amirnl Napier, ·sùns attendre la flottê française, paresseuse·ment à l'ancre dons le pf>It dal1~is de •Kiel, attaqte et réduit successive1nenltés· fortificationsde Mango-Point.- Mais 11i Rève'l,l!i Aland ne ~ont,' comme on l'avait foussemeut . raconté, au,pouvoir,desAnglais. Dans la Mer Noire, 1~ bèsogne de l'amiral Lyons s'est trouvéefaite quand il flSt 'nrii'~é•sur la c0tc d'Asie : les Russo-s ont eux-même~ tl.Hrùit tous leurs forts snr la côte déCirca'ssie; ·et Schamyî,apl>rovisionnéd'armes et de munition~, conpe la retraite à l'armée russe des proYinces~ransoaucasiques, quî n'a p1us"de com·municationavec l'e'inph-o qne pat 1a lier Caspienne.}falheuréusementl'armée t1nqu<., ~écouragéc'par's~s tev_eridel'ann·ée dernière, mal payée, composée \le ma:nvais élémente,•n'a pu= être réorganisée par. les gén_érat1xho~grois et polonais; mais on parle d'envoj€r _destroupès européennese· n Arménie; on parle aussi i'tùle interve~nio_a•pinsanne· en faveur·de la.. Turquie, proba.~emenipour:re'prendre les pto'7inée-s enle-vées à la Per-seil ·y i '1111 qüart de sièil~ • . .'Le Tigi··r n 6e~o'a6ei:i'vue: d'Odessa; ineeudié pa)" les bàtteries, il ~ ~fi &e• r-erlarè; :6on capitaine est grièvemènt bless~, itjnsi q~'nn''midshipriiane't quelquesmarins; l'éqnipage·a débarqué' sôns'lefeu, et a été ·-emmenéprisonnier. J?eux steqmers- ayant empêché 14-sRusses de s'emparer du vaisseau, ·1~ Russes l'ont bn1lé. Cett, perte µrite _b_eancouples Anglais. _ . Le maréchalPaskewitch, aprl-savo-irconcentréson at'- mée vers Sîlistrie,•a boinbardécette forteresse. Trois divisions russes ont franchi le Danube et investi Silistrie ; le général Luders a fait convergerl'armée de la Dobrndja . l vers ce même point. LR résistance des Turcs $Ur quelDerrière les rr_raml.sacteurs, voici es eompar- . ~, qne~points a étf, comme de e-0utume,courageuse,mais ses : il Y a le pape, il Y a la diète allemande, il Y inutile. La discipline et le nombre l'emportent. Omer a la Suède et le Danemark, il Y Il le roi Othon et . Pacha, r_etr•imchùéans Schumla, ne peut essayer de déses Grecs. gager Sifütrie; pouriant, cette ville 1mefois tombée au Et que f,ùt le pape dans cette rade affaire? pouvoir <l~sRusses et leur assurant les moyensde passer il bénit le croissant, il bénit le Turc, il bénit le Danube sans être inqniétés, il devra battre en retraite }'Anglais qu, le brûle, tous les ans, daas les dans les Balkans et abandonnerla Bulgarie ù l'ennemi... rues de Londres ; il protége Sainte-Sophie-mos- Le maréchal St.-Arnand"reconnu, <lit-on,comme gôquée contre Sainte-Sophle-cathédrale; il çotn:re le aéra! en chef deg armées alliées,.lordRaglan et les deux. Coran de son étole et jette l'anathême à la Croix . princes_ sqnt partis'pour"s'entendre avec Omer Pacha à schisma~ique : il rêve peut-être Byzance! . . Varna,·au tlire des dépêchestélégraphiques arrivées auQuant à la diète germanique, elle est à genoux, joard'hui. La dh·isiondu général Brown se serait èmbarht bas, au milieu de l' A.llemagpe, entre, la ·Prusse quée, le J 8, ponr V ar11a. Les di1'isiohs Canrobert et et l'Autriche, comme une crucifiée: que voulez- Bousq~et·seraient en.rn~.rchevers' Andrinople, pour forvous qu'elle disr, entre ces deux voleurs, et ay~nt_ mer la réserYe; et la division <lu général NapoléonBonaparte, qui ~e'Yait être la première au feu,.se dirigerait derrière elle le grand C~ar, le bourreau ·r . . de Gallipoli à Constantinople,par térre, pour y tenir garComme elle, se taisent la Suède, la N orwège et nison.-·Peut-êtr'e cetl.é division et celle du cluc de-Carole .Danemark, trinité de petits états, où l'on a· bridge sont-etles dé-stinées à occuper la .Crimée, et atta.. grand froid et grand peur, surtout quand on a quer, par terre, Sébastopol,ta.nrusque les flottes l'attaque-. devant. sei Saint-Pétersbourg et que l'on se &ou- raient par mer. • vient de Copenhague ! _ ·. •Là légionpol_onaisen'est pas ·ene-0reformée; les g&...· Enfin, lès Grecs s'agitent, eux; ils cherch~nt, ranties'.;.4e_~l:l.ud~_e{ par les patriotes l\l'oldo-Valaqu.~e, )l. en chassant·.) es. rrorcs, à: purifier .l~ ~nt f~Y.erL de . cas d'Ùl$ur.re-ctio,,nttjomphan~,-n. ~ &0'n~t'- encqr~,~c~rcette patrie,.qui. fut l~ berceau, d,~ li~i~t.·res: -d~_; ~.Pol)~~,.~ ~v~~~tio~priv~ la .Turquie: ~t.. se.s: fleurs.humaines.: aaïs,u pt'O.Üt-de.qui œt~ ac~·i. ~\f~~~~u;~~f<>Jrs, 1~~}Jil,1&~~~!~~~~'~\~~
et <lepopu1atiçns 11ostiles aux Russes et désire11ses d'111dépenilaJ1c~... ,... Le Moniteu:r a parlé : à l'heure où nous écrivons, une expédition s'avance vns Athènes, comme, il y a cinq ans, s'avançait le général Oudinot vers les murs de Rome. Sans déclarer la guerre à la Grèce, le général Forey va occuper sa capita1e, imposer l'état de siégE-,et créer probablement un gouvernement provisoire en remplacement tlu roi Othon, destit'8é malgré sa parenté avec les cours germaniques.- Il y a quelques jours, des vaisseaux grecs chargi-s d'Hellènes-accusés d'a1ler porter l'insurrection en Macédoine - ont été coulés par des vaisseaux français. -II est vrai que les Grecs ont envahi le territoire ottoman, et que leurs pirates ont ar-,,ailli des navires a11glais et français, anssi sans déclaration <leguerre. · lJn protocole des quatre puissances, à Vienne, sanctioone le traité austro-prussien, par lequel les cours de Vienne et <leBerlin se garantissent mutuellement, par un trait<\ to•Hes leurs possessions, et deman<lent à l' Allemagne d'accéder à. ce traité; C'est engager L\l:emagne toute entière à défen(lre Posen, Pesth, }'Iilan, coutre ],!s insurrtctions polonaise, hongroise, Italienne. Il est vrai que le traité austro-prussien contient une menace contre la Russie, " si elle incorpore lrs Priucipautés oi1 franchit les Ba)k:;ians;" mais cela suffit-il pour aveugler les diplomates ang1ais et français sur le bnt véritable de ce traité, de cette prétenJue cooporation <le l'Allema~ne aux opérations contre la Russie? • I. 'A:ntriche et la Prusse servent le Czar p:ir leur neutralit&, d'autant plus qu'elles empêchent aillsi la ll'rance et l'Angleterre de recourir au muyen extrême des révolutions nationales pour lutter coutre l'invasion du Nord. Si ces puissances entraie1:t en co.rnpagne coutre le Czar, on pourrait les croire sincères; mais leurs protocoles plus ou moins menaçant5 ne servent qu'à gagner du temps; et les princes de Hollenzollern et de Hapsbonrg sont trop liés à Nicolas pour qu'on pnisse compter sur leur amance énergique. Or, la guerre qui commence sera décisive et mortelle au moins pour une des puissances engagées, et ce D'est pas à coup de prolocoloo qu'on fera rentrer Paskewisth en Russie ; cela est évids.nt pour tous. Les Serboo ont vigomeusement protesté co11tre les pr-0jets d'imasion de l'Autriche ; leur prince a dé'clare qt1e t.iiut autre allié de la Turquie pouvait être accepté, mais q1:1eplacé entre une invasion russe et une occupation autrichienne, la population n'hésiterait pas à repousser les Allemands. La Porte a promis d'épargner c~tte invasion a11xSerbes, à condition qu'ils resteraient tranquilles et qu'ils s'armeraient de façon à interdire .aux Russes l'entrée de leur pays. • . Une invasion des Monténégrins, sur le territoire turc, donnera probablement à l'Autriche l'occasion d'intervenir d'un autre cûté en Turquie. -L'intolérance vient d'avoir deux grands triom11hes ici : les catholiques, à force d'agitations, de meetings et de protestations,. ont fait abarldonner le projet d'une enquête parlementaire sur les couvents, et lP.s prot~stants, ont fait rejeter, à quatre voix de majorité, le b.ill_ propçisé par lord J. Russell pour modifier· 1~ formule du_ ser_ment imposé aux députés, e~.- Le but· du mi~îstèrè Hait cle, faire disparaître les entraves légales· qui me!tent les Juifs. spécialement, et généralement les''àdversaires de Ifl.. :i:eli-. gion officielle, dans un état d'inégalité choquant pp_l}.run pays qui réclame la liberté de conscienc~. mêrri_~.~ "Cop&o~. tantinople ! . Les .vieilles. haines ailti-papi~tes;· réve_i,\lfe,s ~ propos, ont donné- la victoire·-aux vieu'x préjugé~ R:~o\es:- tants , et, lesi .·passions. politiqués· ·-s'en mêl'.1i;i_r·,. Y on. a vu M. d'Israëli. ;il.ont,le· nom -dridi'qüè'süffisihninèn!,}_ 1:qrîgi_lH!,, voter contre le.bill.··;''·. 1 i' ·<:" :,,•"• '·: .--: ••,•••, ' ·: ! , , :·', ,-Salut' frat'é'tnél~' . • ,Ph~ ~:4-uu.. •• ,, • , • ' •. ·: ... ·•. :··.. : ; •• ~ j .' • :· .~' ";·) ;;;;,'i' •. ·'.· •• Nous reèé~ous· dé n·6tre·_amPi.fa~d.a_ni la lettre suivante : Mon cher Ribeyro11es, Je viens de lire da1:s le Leader un article qni a po11rtitre·: Wl en t.oRaisr the ]talian trieolor ( quand le tricolore Italien dena se leYer). Voici la substance de cet article : Le roy1ume de Sardaigne r.eprésente l'avenir de l'Italie, mais ce royaume ne pent·pas, par lui seul, assur~r cet avenir; pot\r r•ussir, il faut qu'il soit soutenu par les grandes puissances de i'Oceident, contre l'Autriche et la Russie. Mais la Fnnce et ]'Angleterre ne peuvent pas le soutenir contre l'Autriche, tant que ce~ deux puissances au~ont l'espoir de ~e faire de )' Aut:iche une alliée. Ainsi, ou l'Autriche se prononcera pour la Russie, et : lors l~s Italiens pourront lever leur étendard, ou elle se déclarera pour les puissances de l'Ouest, ~t en ce cas, ,les Italiens doivent attendre la fin de la guerre, puisqu'alors on obligera]' Auli i ~he à rec.onnaître la nationalité italienne, et si elle ne· lè voulait pas, on permettrait aux It.,Iiens de se lever, à condition qu~ le mouvement ffit dans les intérêts de toutes les classes en se ralliant à la monarchie de Sardaigne. En attendant, conclut l'article, le plus grand, le plus noble, l.e plus vrai patriotisme ptntr les Italirns, sera de ne RIEN FAIRE. Qu'est-ce que vous dites de ce spécimtn anglo-sarde qu'on . nous administre ? Pour ma part, je ne peux pas le lais.~er pat ser sans y répondre. L'auteur _del'article no~s donne un con1.eil _et nous fait des promesses ; s1vous voulez bum me le permettre, Je répondrai à l'un et aux autres. Le conseil se réduit à. ceci : d'attendre pour revendiquer ·nos droits le bon plaisir de la France et de l'Angleterre, de paüenter, en attendant, de souffrir la corde et la torture, de ne rien faire, en un mot, et on appelle cela le patriotisme qui attend le n:oment p:!lpice ! Mais, propice à qui? demanderais-je. Propice au peuple ou aux gouvernemens? Pour ce qui est des gouvernements, cela ne nous regarde pas; pour le peuple, je crois qu'en Italie,. on a assez pendu, assez fusillé, pour que le moment soit venu de mettre un termè à tout céla. Il egt bien facile de faire le doctriL'HOMME. naire, <lPprêcher la Jrntiencc, asBis tranquillement à son foyer ou derri~re Je comptoir tlc sa boutique. :Mais, je voudrais bien vous voir, me~sieurs les diplomates de la Révolution, entre le hi.ton de l'alguazil et la hache cln bonrreau, comme les Italiens, pour savoir si vons ~eriez si patiems: Yom ne i;avez donc pas, vous qui écrivez de si beanx articles, qu'en Italie les co•Jrs martiales. et le Saint-Office se font concurrence? Vous ne savez donc pas que nous comptons par t~te~ de martyrs les heures de notre souffrance, et que chacune de ces heures est un remords pour nous? Les Anglai~ nous prêchent b p:itience, nous disent de ne rien faire, mais ]es têtes rondes de C.-omwell ét.aier.t-elles patientes, quand les ehev.1licrs du roi b'mnuRaient à. les sabrer et à les brûler? &tee qu'alors le peuple anglais ne faisait rien? J'ai intenogé WhitebaJ:,et. il ::n'a répondu qu'on a bien fait quelque chose. Pourquoi bouger, nous demandez-vous? parce que l'air manque à nos poumon~, sous le poids de la tyr::nnie; parce que 110s pieds brûlent sur le fer rougi du despotirn1e; parce qne nous ,tvon'.~-faim, n9us, faim t!u pain et de la science, et qu'on nous donne la misère et l'ignorance. Nous nous remuons parce q'l1e llOti bras rncurtr:s ne ptu\ent plus soutenir nos chaînes:. parce que nos cous ne sauraient plus rester sous le couperet. Demandez à l'hçmme asphyxié par le fou pourquoi il saute par]:,. fenêtre, sans en calculer la h:111t,;ur?Et il se sauve pourt:\11twu vent. Conseillez lui d'attendre qu'en lui cher~he uue ,:;chelle ? Les puissances de l'Occident nous <li~cnt(\'attendre, de patienter; s'occupem-elles, nu moins, <Ia· moindr;r n:H sonff,ance~ ?-A Naples on vient de river au mur la chaîne cil Poério et !?" France ajo_ntesen Cayenne à nos prisrm s. . Le mor:1cnt n'tsi pas ·1:·opice, nous dit-on, mai~ j'ai toujours remarq né dr.r:,: les njbmiaux ,,ue le moment dans lt<JUCIcertains associés se lwouillent entr'«rnx, c'est celui où la justice les frappe plus sûremeHt. l'nu:quci· n'en arriverait-il pas autant dans notre cas, et, puisq11e le~ gouvernements sont. brouillés, pourquoi la ju~- tice des pt:t:ples ne les frapperait-elle pa~? M:tis, assez ponr le conseil; voyons lfs prome5ses. Que nous promet ..il, cet article? La nationalité, sous la moDarchic :s'arde. Au nom cle qui nous la promet--il? au nom <les puissances de l'Ouest, la France et l'Angleterre. En q11elcas nous la promet-il? dan~ le c;:s <le victoire contre la Russie. :\. quel prix 111lusla promet-il? an prix d'abanêlonner la cause des peuples pour ,;ervir c('lle des roi~. La nationalité sons ln monarchie sarde! Mais, qni, je Je demande, a donné le <L·oità l'auteur de l'article, de croire qne le vœn dec; lt:dilns soit une nationalité de cette nature, et, ap,~s cel.1,comment peut-il croire possible une telle nationalité? On parle <l'un mouvement général et au profit de toutes les classes, mais les partisanf: <lela monarchie sa!'de ne sont pas toutes leti classes. Ils sont des individus appartenant à une seule. Un mouvement dans le genre cle celui dont on parle ne saurait être que républicain. Un mouvement pour le droit de toutes les classes doit ttl'e un mouvement de la démocratie oui les réunit toutes. Et si la dfmocratie veut, par cc mouvem_ent, sauvegarder les intérêts de toutes les classes, il faut fJUele mouveme!lt mit social, puisque c'e~t le socialisme qui a po•ir but de rnett11e tous les intérêts sous le niveau de la jnstice. Ainsi, c'est une République démocratique et rnci;ile à laquelle devrait aboutir le mouvement italien, d'après cela même qu'en dit le L,,ada? Est-ce celle-là que nous devons attendr'e de Lord Aberdeen et de Louis Napoléon! Bien loin de là, l'artitle conclut à nn royaume sarcle. Eh bien! ét-il possible que le royaume sarde réunisse ]'Italie? On pourr·a agrandir le royaume de S.u-rlaigne aux dépens de]' Autriche; mais le pape, est-cc .llU'on le chasserait de Rome?· Après toutes les peines qù'on s'e8t donné pour le rétablir, on doit convenir que ce n'est guère probnble. ~t du royaume de Naples, qu'en fera-t-on ·/ Supposons qu'on en chasse Ferdinand, on ne voudrait pas pour cela ]'annexer au roy.,ume de Sardaigne. Il y a quelque part un rejeton semi-impérial dont il faudra bien respecter les droits en le faisant roi. Et l'Angleterre y consentira à la condition qu'on lui donne la Sicile. • Voilà donc la Rationalité iti1licnne qu'on nous fait espérer: nn . rcyeume sarde, le pape à Rome, }VIurat à Naples et les Anglais _enSicile. Je ne parle· pas de _la cornbinâisoii, qüi pourtant a été • dis_cutée, de transférer à Venise l.e.roi des :Belges; je vous forai grâce des Duchés, des Principautés, voire même celle de ~fonaco; ce que j'en ai dit me paraît suffis'lnt poui-prouver qu'il" e·st impossible que la nationalité italienne soit constituée' de cette manière.' . , 0~ nous promet la nation.alité au nom des cabinets de France et d'Angleterre. Po,n·rons-nous compter rnr leurs promesses ? Pour ce qui regarde leur sympathie, nous en avo:1s eu asse;r,de gages dans ces <le_mièresanni:es pou!' savoir à quoi nous en tenir. Voyons les intéréts. JI,! t,outicns que l'empire c'e~t la conquêtr. Je le soutiens plus consciencieusement encore depuis que Louis Napoiéon a dit que c'est la paL-c, parce que !"habitude politique de eet individu est cle dire tôujours le contraire de ce qu'il pense. Or, pour un conquérant, il vaut toujours mienx avoir près de lui des états faibles que <lesétats fort~, des états agités que des états ralliés autour de leur gouvernement. li doit préférer à toute autre Italie, celle du Spielberg et du St.-Ofüce. . Pa1,so11sà l'Angleterre. Elle, la marchande, a les passions du comptoir, elle n·en a pas tl'autres. C'est à son commerce qu'elle regarde et l'ennemi qu'elle redoute c'est la concurrence. Comme chaque négocim1t, elle ne craint pas la concurrence <lespetits, c:ir elJe e~t rÎlre de les écraser, mais les grands l'effraient. Elle subit à contre cœur celle de la France; combattant avec elle celle de la Russie, elle ne voudra pas certainement P.n créer une :iutre en fai~ant de l'Italie une nation unie et forte. Quand, en France, le principe de la solidarité des peuples aura remplacé les hommes <;esTuileries; quand, en .î.ngleterre, la communauté des intérêts aura rcmpiacé le monopole du commerce, les deux p::ys auront intérêt à défendre toutes les nationalité~, l'italil:une comme les autres; mnis pas avant ce jour-là. Pour le moment, lem- rôle se réduit à déîendrc celle assez problématique des Turcs, combattant celle beaucoup J.'lus réelle des Grecs. Les puissances de l'ouest nous font espérer notre nationalité dans le cas de leur ,victoire sur la Russie. Si l'on voulait oublier tout ce r1uej'ai dit jusqu'à présent, on pourrait peut-être imaginer que cela puisse arriver dans le cas où l'Autriche se prononcerait contre elles. :\fais, clans le cas contraire, quaud l'Autriche aurait été /nlliée de la Frnnce et de l'Angleterre, voudrait-on nous faire croire que, pour prix de ses services, cle son alliance, on lui ôtera son royaurn~ d'Italie? Le Leader peut le dire,. mais je suis sûr lJUe les notes des cabinets <le S.-James et des Tuileries disent • bien autrement. Je suis sûr qu'au contraire pour engager ]' Autriche dans une alliauce, on lui garantit, au nom des grandes puissances, le droit de règner à jamais, gladio rt jiti·ca, sur tous cei. ffaux sujets, Italiens. Magyares, Croates, Polonais! Et ces promesses-là sont les seules que nos paternels gouvernemens tiennent religieusement. Mais enfin, il y a deux chances dans cette guerre, et si les puissances de l'ouest étaient battues par la Russie, qu'auraient gagné les Italiens, soit par leur abstention, soit pour avoir fait cause commune avec elles ? Dans le premier cas, ils auraient manqué une occasion pour faire valoir Jeurs droits; tians le second, ils n'auraient pas su profiter de l'occasion, et. trahiEsant leurs inté- •rêts, ils auraient trahi leur devoir. Dan;; l'un des cas, aussi bien que dnns l'a:utre, ils se trouveraient aussi malheureux qu'à présent, plus malheureux même, puisq:i'il~ sont purs maintenant et qu':ilors ils auraient la honte au front et le remords au cœur. Oui, Je remords! puisque ces promessEs, dont j'ai démontré la ,,on vafrur, on ose nous les faire, à nouF, Italien~, pour prix de J 'abandon cle la cause des peuples opprimt:s, qui sent nos frères, er pour que nous nous ralliions sous le drapeau des oppresseurs. L'Italie ne veut p.as. d'indépendance sans nationalité; les grande! puissances ne veulent, ne peuvent lui donner ni l'une ni l'autre. L'Italie ne -.eut pas de nationalité sans liberté; les gr:ir.èes puissantes ne voient, ne peuvent voir que des monarchies.. L' ltalie ne Tcnt pas, ne peut pas avoir de liberté sa.iu; iolidarité, et la Russie ne représente pas plus que ses ennemis le principe contraire. L'Italie ne ~:rnrait être libre au milieu de l'Europe enchaînée, elle a trop d'intelligence pour le croire, trop <lecœur pour le vouloir. Sa cause est la cause de l'humanité, son draptau, celui de la République un;,,erselle ; elle ne le cléserten pai:. On dît : la France et l' :\ngle"terre font la gt:erre pour les nationalités; on disait la même chose en l 811-,et au lieu de constituer <le, n::tions, 011 nom, a i;rntiiiés dès ce,;;grès <leVieime et de la Saint-:!-Allian-:!e. Fiez-vou~ une foi~ encore à leurs promesses, à lrnr amour <lesnationalités! Yi.,us t'!l avez cl(;;;. un éc!1a1:tillou clans ce qui arrive en Grèce. • }l.f ai~ puisqu'on veut d,•s nationalitCs, laissez ::one lever l'Italie, la Hongrie, la l'olog,ie ! Pourquoi pa~? parl·e. ,;ue C:itcs-vons: ecia pou~scrait l'Autriche lllï.'C la Rus~:f. ?11 a:s, ;il ors, ce n'est pas pour :es naticnJlités <j'.levous faites la guerre? C'est donc dans vos intérêts exclusifs c0ntre la Russie que vous la faites, ,car vous préîérez l'alliance d'un état qui est la 11ég.ilio11ln plus complète _<lnp,·incipe des nationalité~, à trois nations qni pourraient surgir <1e ,es décombi·es. Voilà ln ..;o:1t.adiction où 1•on se trouve. Et sait-on pourquoi! Parce que h crise actuelle, dont les hommes ne sont que les instruments, et dont il faut reohercher la cau~c Jans ]a logique des fails, n'est pas une que5tion de nation:ditG, mais une que1>tion d'unité. L'Europe tend à s'unir, préludant :dnsî à l'uuion générale de l'espèce lrnmoin;:. L'imprimerie, ln vapeur, l'électricité ont frayé la route et le despotisme et la liberté s'y précipit<'nt en même temps. Vous, puissances de l'Occi,Jent, vous n'êtes ni le despotisme, ni· la liberté. Vous êtes les ennemis de la liberté, vous &tesdes despotes de mau\·ais aloi, cles despotes-billon; le vrai rle~pote pur-sang pourrait ttre le pape avec un plus grand €:tat, c'e~t le tz:ar avec ses millions d'e~claves. C'est pour cela qae le prisonnier de Ste.-Hélè11e disait lJt,e l'E•.irope serait unie au hout d'un del'.lli-sièclc, rCpublic&ine ou cosaque. Dan:;.; cette grande question qni s'agite, les puissances de l'occident ne sont rien que des accidents; elles cr:>ient faire des pos;tions, elles ne fournissent que <les occa~ions. Elles ne peuvent pas créer l'unité européenne; elles tHsparaîtront <lans celle que créera la liberté par la soli<la!-ité des peuples, ou le despotisme par les bayonnette;; du tzar. Une monarchie universelle, il faut en conve:,:ir, est moins absnnle à pré~ent qu'elle ne l'était au temps <leGrégu;re YJJ, de Charles V, de Louis XIV, vi,iremême de Napolfon. Si elle 11·e11t pas posRible, selon moi, si dans cette lutte, c·est à la libei;té que doit rester la victoire, c'est qu'à côté des obstacles matér;eJs qui s'oppoi.aient à 1·unifi.c::11icni,l y en a de moraux; c'est qu'à côté de ces béliers matériels dont j'ai parlé, et qui sont à la disposition de tout le monde, il a des hflier_s mor::nx, et ces obstacles qui restent, c'€st la liberté, elle seule, qui peut les abattre, puisque ces béli~rs 1)'appartitnnent qu'à elle. Le libre examen, pour les barrières religieu~es qui divisent l'h_umanité, la someraineté du peuple pour les politiques; l'idée sociale pour les économiqut-s, voilà des arme~ dont je dGfiele tzar lui-même <lese servir. · Mais pourquoi viennent-<-'lles, lespuisi,ances de l'Ouest, se mêler de nous donner des conseils? Est-ce que cela les regarcle ? est-ce qn'elles out quelque chose de commun avec nous? Sous peine d'&tre euglouties par le tzar, elles ne pouvaien_t faire autrement que de l':irr&ter sur la voie <lel'nnification eur<lpéenne. Qu'elle~ le tiennent en arrêt; c'est leur mission providentielle, logique, si on aime mieux. Pour ce qui e8t de le devancer, c'est notre affaire à nous; elles n'ont pas assez <l 0haleine pour cela. Si ies Italiens s'insurgent_ et tendent la main anx Hongrois; si les Hongrois se lèvent et tendent la main aux Grecs; si ks Grecs la tendent aux Valaques, et que les Valaques en se levant la tendent aux Polannis et ceux-ci aux Croates, quand tvus ces peuples n'auront qu'un seul drapeau, celui ·ùe la République universelle, que feront-elles, les puissances de l'Occident? nous laisseront-elles agir en contimia11t à se battre contre la Russie 't Nous ne demandon~ pas mieux, puisque chacune de Jeurs ha-· tailles serait pour nous une victoire; et un des deux adversaires tombé, nous nous trouverions forts de toutes ces défaites contre l'ennemi affaibli de tous ces sombats. Que si au contraire, les puissances nous combattent, cela vaudra toujours mieux que de combattre pour elles, c'est-à-dire contre nous. On sera, au moins, dans le vui : l'unification clu despotii,me contre celle de la liberté, ~oilà les deux camps. Les peuples auront eu l'occasion de se mettre sous les armes, à eux alors de savoir s'en servir. ::Vfaisprenez gardr, vous, puissances de 'l'Occident; pour nous combattre, il faut vous mettre d'accord avec la Russie, et pour vous mettre <l'accord avec elle, il faut accepter l'unification par le de~potisme, devenir ses vassaux, ses tributaires, ce qni est tl:mgerenx pour l'avenir et m6me pour Je ~bmt. , Après. tout je ne vous ai parlé riue d'une aile de l'armée révolu-.· tionnaire. Elle n'est pas la ~eule. L'Allemagne frémit déjà rle se voir à la merci des cabinets <leVienne et de Berlin; courb6s devant celni de St.Pétersbourg. Que la France et l'Angleterre essaient d'en faire autant! John Bull n'est déjà pas si.content de ·son gouvernement; il pourrait très bien se refuser au vasselage russe; la France n'en ser.1it. certainement pas plus satisfaite, elle qui s'indigne du rôle qu'on lui fait jouer et qui aspire à reconquérir•sa place à la tête du progrès. L'Espagne qui sait ce que cela veut <lire que de se battre pour <lesnationalités royales, n'espère plus que dans la République. Pins loin, nu-delà de l'Océan, il y a tout un monde républicain, armée d'observation et arrière-garde, qui ùans l'intérêt unitaire dont je parle, pourrait, à. un. jour donné, entrer en ligne pour déterminer la victoire. Et là-bas, dan& les steppes, derrière le tzar, il y a aussi quelques dizaines de millions d'hommes qui s'appellent la Russie révolutionnaire •et qui peut-être sont destinés à donner le coup de grâce. Voi ià les forces que la solidarité des peuples réunit sous son drapeau, forces que si les puissances de l'Ouest ne peuvent pas combattre à elle1: seules, unies même à la Russie, elles ne s:iuraient pas vaincre. Mais, pour que ces forces là se réunissent, pour que ]'unit~ despotique ne devienne pas un fait accompli, il faut que les peuples fassent eux-mêmes leur besogne; il faut que le drapeau· de la République universelle se lève quelque part, et je crois qu'on ne saurait trop hâter le moment de l'arborer. Si les Italiens peuvent 1~le,·er, qu'ils le fassent malgré l'opinion du Leader; cela 'vandrâ certainement beaucoup inieux què' .d'atte_nµre leur salut des puisMnccs occidentales ; ce drapeau là vaut infiniment mieux 4ue celui de Ja maison Carignan, drapeau que la trahison a traîn~ dans la boue de :'.\{ilan et de N ovarre, qui s'est incliné devan~ l'Autriche quand elle bombardait Ancône et Venise, et qui a bombardé Gênes pour son propre compte. 011 lit encore dans l'article: "Les embarras de l'Autriche se. ront l'opportunité iles Italiens.'' - Est-ce donc pour lui créer des embarras que vous lui demandez son alliance? Nous· dison1
mieux ciue cel11;nous r!isons: "Les embarras <les rois sont l'opportunit!l des pruplfs." Sachons profiter de cette opportunité puisqu'ils nous la présentent, et surtout soyons persuadés qu'ils ne se donneront jamais er.tre enx tant d'embarras que ceux que nous pouvons leur dom.er. Agréez mon salut fraternel. Jersey, 30 mai 1854-. ' DEL'INFLUENCE EXTERIEURE OESPROSCRIPTIONS. Chaque fo\s qu'une idée contenant la ba!Ee d'une rénovation sociale apparaissait dans Je monde, elle rencontrait sur son chemin une résistance ac1rnrn{'ede la part cles oppressenrs de la socit>tf. Quand, malgré les efforts de ces rlerniers, .:-rtte idée; mûrie par l'étude, trouvait dans les masses un acweil sympathique, précisait les vagues ·aspirations qui dorment dans le cœur du prolétaire, la résistance de ~es ennemis deYenait une persécution ardente. Il y avait des bourreaux, il y avait dt!s martyrs. A tontes les grandes époques de lutte~ qui sillonnent d'un trait sanglant la 'vie collective de chaque peuple, la principale tendance ùu tyran était d'expatrier ceux que n'avaient atteint ni le fer ni le feu. Alors on voyait des familles entières quitter tristement la cité, le bourg où elles Tivaient heureuses et traînant sur les chemins une vie mi~érable, elles allaient sous des cieux. plus hospitaliers demander nne place au soleil. Il n'est pas un coin de terre où ces lamentables migrations ne se soient accomplies. Si les hommes forts savaient trouver da11s leurs convictions une male énergie pour secouer la douleur et invoquer l'a\·enir, les eSJ)rits doux, ti-. micles, les femmes, le~ enfants jettaient un regard désolé sar l'âtre éteint, sur le toit abandonné qu'ils laissaient derrière e11x. Et cependant il n·est pas une seule de ces proscriptions qui n'ait eu une iuflueuce réelle sur les nations qui accueillaient ces paµvres bannis. En effet, ces déshérités représentaient toujours l'esprit d'examen, soit qu'il s'exerçât ·sur les actes d'un gou\ferneJRent politique, ioit qu'il repoussàt les e11seigneme11t!': d'l!n gouvernement religieux : et e,cgerme, u~e fois semé dans une terre libre, }lroduisait dans un temps donné sa tige et sa floraison. Depuis les grandœ crises religieuses yui se .,ont produites en Xsia, ce berceau des croyance divines ; et en Europe, creuset où ces croyances sont venues se modifier ; depuis les luttes politiques qui ont remué profondément la Grèce, le Pays latin, l'Italie du moyep-âge et les nations occidentales de l'Europe, il se· déroule de longues et funèbres listes de proscriptions. Eh biei1, sur toutes les routes du monde, parto11t où passèrent ces processions de proscrits, de bannis, d'expatriés, elles y laissèreut un rayon de la foi qui les animait, un mot de J'idéP. qu'elles portaient dans leur sein et une aspiration vers l'avenir ! . L'histoire livre plus d'un enseignement à ce sujet. Le Boudhisme né dans un coin perdu del' Asie, reculant devant la barbarie dn fétichisme et du sabéisme, entraîne ses afleptes et va dans }'Hindoustan. Il y trouve une population ardentP., impressionna.ble. Cette doctrine, jufiniment supérieure aux cnltes grossiers qu'elle devait renverser, est accueillie. Peu :\ peu il se fonde, 1lans cette partie de l'Asie, une puissante organisation politique et religieuse. La persécntion cl' Aménophis, _p}rnraond'Egypte. pousse les Juifs dans des contrées inconnues, où ces derniers apportent leur civilisation. Après la mort de Jésus-Christ, les douze apôtres, fu,-ant devant la haine des Idolâtres de Jérusalem, traversent les mers et enseignent la doctrine du maître. Les proscriptions de Scylla jettent un grand nombre de famil1es romaines dans la Gaul~ mlridion:ile, où elles importent l'art romain. L'expulsion des Maures, par Philippe III, en privant l'Espagne de son élément le plus vivace, le plus productif, enrichit les contrées voisines de ces grands commerçants, de ces grands artistes, repoussés du sol que leur intelligence vivifiait. En Allemagne, les fougueuses prédications du moine de Wittemberg, Martin Luther, lui attirènt les persécutions de Léon X ; il est poursuivi, traqué; tantôt il se réingie dans les palais des princes, tantôt il se cache dans les chaumières des paysans. Toujours il écrit, il parle, il enseigne; il fait une propagande active, quoique dans son pays son existence soie celle d'un proscrit. Des princes, des ducs, des margraYes étudient les paroles de Luther. Philippe :Melanckton rédige la confession du moine. Une assemblée fédérale est. convoquée ; lès villes libres délèguent des députés. Cette diète se réunit à Augsbourg : Charles-Quint la préside. Il y fait une opposition systématique; mais qu'importe, le vent de la réforme a soufflé : l'Allemagne se fait luthérienne. En France, le clergé attaque furieusement J ehan Calvin de Noyon, brüle ses amis en place de Grève. Calvin passe heureusemellt en Suisse. Enfin, partout, en Angleterre, sous le coup de ses révolutions successives, en France, par l'oppression combinée fies rois et des prêtres ; en Italie, au milieu des dissensions des Républiques du moyen-âge, les routes sont couvertes de proscrits qui s'éloignent d'un pays maudit pour eux. Pélerins de l'Idée, propagateurs de l'esprit <l'examen, ils portent avec eux le flambeau qui doit jeter un reflet sur le siècle gui passe et qui devra éclairer le siècle à venir. Ces prémisses une fois poséQs, on est amené naturellement à jeter un regard vers la France contemporaine, vers la Fr:i.nce que nous avions rêvée s'épanouissant librement sous le chaud rayon de l'Idée républicaine. .A.h ! si quel,1ue sentiment peut aujourtl'hui comoler le banni dans la douleur amère q11ile dévore, il le trouvera seul~mcnt clans la conviction profonde que sou séjour au ,milieu des populations qui l'entour~nt ne restera point impro<lnctif et stérile. Verbwn caro jactum est, ont dit les chrétiens : nous pouvons nous approprier cette maxime. Chez les nations où notre Verbe était inconnu ou mépr;sé, notre anfrfe au miliea d'elles l'ont constaté, l"'ont débarrassé des calomnies semées à dessein snr lui, et lui ont ren<lu ,sa Ji l'pidité, sa sincérité et sa praticabilité. Ici même, 1fons cette .Angkterre si attachée à ses coutumes, à ses traditions, si rebelle a11xrénovations, nous trouverions plus d'un- exemple affirmatif. )fous n'en citerons qu'1rn. Il est probant, c'est 1m fait d'tine importance • 'l rncontesta:i,r . .Depuis quelques mois il se publie à Londres une brochure périodique rédigée par des Angl:lis et ayant pour titre-la République anglaise,-avec un sous-titre-Dieu et le penple.- Le numéro qui parùt en jailVier ] 854-, contenait la profession de foi du prine,ipal réc1acteui', M. Liuton. Nous en donnons un extrait et nos lecteurs l'apprécieront. M. Linton commence ainsi : '' Il y a deux cents ans, la Ri'.:ruBJ.IQUE ANGLAISE était lill ~ait. " Depuis trois ans, invité par la proclamation du comité central -<lémocratique européen, j'osais lever la banni~re clu RéJ>ublicanisme en Angleterre, engageant énergiquement mes compatriotes à marcher dans la voie de leurs glorieux ancêtres, ces avant-coureurs de la liberté européenne. Cet appel n'était pas le mien, mais j'étais comme un indicateur vigilaut des endroits où reposent ces héros. Je voyais clans le lviutain vaporenx, incertain, les esprits de nos ainés, j"entendais leurs voix ordonnant au temps de réveiller notre 110nncur e1hlorrni, et je ne devais pas, au risque cle ma vie, refuser d'apporter leur message au monde. " Ces messages étaient les prophéties d' Eliot, de Vane et de i\'lilton... ... , " ... Le meilleur ouvrier pent attend~e le succès avec calme et patience; cependant nous faisons tous des calculs sur le~ résultats d'une œuvre entreprise : mon csp~rance a été rlépassée, je ne suis plus seul dans ma tentative, je pais compter de nombreux amis et compagnons ..... . '' ... Ce~ mots-La Républjque anglaise-sont à présent une espérance et un but pour plusieurs ... " ... Depuis trois ans un seul homme a soutenu une bannière négligée ; aujourd'hui, uue · partie, non• <l'une seule classe, mais ,le toutes les classes, se rallie aut0ur de ce drapeau et marche au triomphe de son principe. " . !)lus loin M. Linton s'exprime ainsi·: " Par une R.;publique anglaise nous entendons une nation anglaise, nn peuple libre réglant sa propre existence, faisant ses propres lois ..... . " ... Nous enten<lons une nation dont les enfants seront élevés par elle-même,-et par éducation-nous entendons un systrme d'enseignement qui les forme pour la liberté, qui developpe en eux toutes leurs facultés natun:lles et qui pousse à s L plus grande puissance la sève qui sommeille en eux. Nous entendons une nation qui ne souffrira pas qu'une fractioR monopolise la terre et le crédit : la terre doit former le . patrimoine dù pays, et le crédit devra fournir à quiconque en a besoin, les moyens de travailler ... " ... Nous voulons en un mot q11ela nation instruise, crédite et assure chacun de ses enfants ... " l\L Linton termine ainsi son article : " Quand un parti est poussé vers un b:it élevé par une direction franche et loyale capable d'inspirer cle la co::- fiance à ses membres, il saura toujours placer sa tête au dessus des rangs vulgaires formés par ceux qui n'ont ni convictions ni espérances. Un jour ce parti réglera les destinéc.s de l'_\.ngleterre. Là est notre tftche. Soyons fermes, sincères, no~s ne pouvons pas faillir." N011sle tlemandons à nos compagnons <l'exil, aux p:-emiers proscrits qn.i mirent le pied sur le sol anglais , qui d'entr'eux aurait espéré' la manifestation d'une telle OJJinion? qui d'entr'cux aurait pensé qu'une série d'idées aussi avancées serait émise un jour par un <les enfants de l'Angleterre que la dynastie de Hanovre avait rendue si monarchiqne '? Non, per:-onne 11'aurait pu pressentir ce mouvement révolutionnaire, perso11ne n'aurait pu deviner que sous ce grand conrant qui entraîne toutes les intelligences vers les opérations commerciales, il allait sourdre un jet d'idées démocratiques et sociales, c'est-à-dire d'abnégation et de déYouement. Cette citation, les faits historiques qui la précèdent ont produit en nous une opinion bien ferme et bien arrêtée. Notre passage a creusé ici un sillon! Et si nous avons perdu nos plus douces espérances, si nous sommes condamnés à ne plus revoir li foyer près duquel nos mères nous ont élevés, si nous ne <levons plus respirer les fraîches senteurs qui parfument en mai nos chères campagnes de Fi ancr, que cette pense e ~oit une consolation pour r.ous ! L'avenir fera ]e. r~ste. H. DELESCLUZE. VARIBTÉS. LES MÈMOIRES DEJEANBAJ.SII. -SuitrSi j'étais roi d'Angleterre, miloril, j'ajout;rais un dernier article à la (Jrande chat·te, pour consacrer l'inviohbilité de ma tombe, et je défendrais à tous les croque-mo~ts en beaux-arts, mouleurs, statuaires, ciseleurs, fondeurs, cle me couler en bronze ou de me tailler en marbre, soit à pied, soit à cheval, pour m'exposer, rommc une bornefontaine, au grand air de vos places 1rnhl:qnes. • .. En effet, j'ai vu toute la série des Jacqttes, des George, des Guillaume, qui peupleut vos squares, vos musées, vos avenues, et quelles tristes figures, milord! ils sont là sur leur socle, sans geste, sans regard, sans vie, méchamment drapés dans la pourpre ou le paletot, et voyant passer à leurs pieds tout un peuple affairé qui s'en rn, rapide, sous ses parapluies, sans les honorer jamais d'un salut ni d'un regard. Je c-0mprends l'art chez les Grecs, q11itravaillaient sous un ciel plein de soleil, et qui traduisaient sur la toile ou par le cisean la force, le génie, la beauté, l:i grâce ; ainsi Véuus, Apollon, Hercule, Jupiter, J>rométhée, sont des types qui parlent aux yeux et qui disent le sens humain des grandes fables primitives ; tout cé graud art oiympien est pour ceux qui l'étudient une puissante révélation, et l'on s'attache:\ ces divines ébauches, qui, restées modèles, le long des siècles, marquent le premier réveil et le plus riche épanouissement. Je comprends encore les masses, gigantesques de l'Egypte, les trava..x babylonieJl.S, les pyramides colossale6;. les montagnes-tombeaux, las aiguilles, les ol.iélisqH~, é( toutes ces créations monstrueuses qui témoignaient, ,au début des sociétés, de la puissance humaine. C"était, en effet, la force qui s'affirmait, comme en Grèce, plus tard, éclata le sentiment. Je comprends enfin, et j'aime surtout l'art historique,. monumental, ,ivant, l'art qui signale et qui rappelle, au milieu des générations en marche, les épopées antérieures ou les têtes sacrées par la gloire; mais fonder l'immortalité snr des extraits <lebaptême, hucher sur des socles et sur des pyramides d'illustres parasites, qui n'ont laissé leur empreinte que sur des pièces de monnaie, c'est réduire l'liistoire à de fa<les légendes, c'est dégrader l'art, milord, et perdre cette grande langue -<leshéroïques traditions qui doit parler aux foules du haut des monuments! Aussi qu'arrive.,t-il quand un grand pays s'amuse, co1-nme le vôtre, à ireupler ses rues avec l'almanach des cours, tandis qu'il laisse dans l'ombre ses Milton, ~esŒyron, ses Shakspearc ? C'est q11e le pe\Jple passe indifférent au pied de ces marbres, er que les statues elles-mémcs semblent greloter dans la gloire. Il y en a quelques-unes, pol:trtaut, d'uue exécutioR •puissa11te et ù 'un vrai mérite. Ainsi la statue de Guillaume IV, à l'extrémité nord du pont de Londres, est remarquable ·non seulement par ses proportions colossales (elle a 40 pieds de l1aut), mais par l'omeme11tation du piédestal, et les fines sculptures dont sa base est enrichie. La statue équestre de George III, entre Haymarket et Pall Mail, est de même très vivante et d'une belle physionomie, quant au cheval du moim, car le roi de 89 est monté là, sur son coursier, en habit de ville, comme un bourgeois du Strand, et l'on ne se douteniit guêre, à voir cette figure de héros endormi, des grands drames que son règne avait ouverts. •J'aime mieux, milord, vos vieux monuments que les jeunes ; j'aime mieux votre abbaye de Westminster que vos palais de St.-J ames ou de Buckingham, et que les cent églises que vous avez élevées à la guerre des dieux, y compris St.-Paul, votre magnifique et froide métropole. Voilà, m'avait-on dit, le monument par excellence ; voilà la rh:ale de St.-Pierre de Rome; voilà St.-Paul. A l'intérieur, de l'est à l'ouest, on compte en longueur cinq cent<;pieds anglais, et sa circonférence extérieure en mesure plus de deux mille, tandis qne, de la 1Jase au faite, il y a 616 marches à monter! Voyez cc dôme qui s'élève au-dessus de la charpente en croix grecque, et qui s'étage à p1usicurs rangs de colonnes, jusqu'au sommet. Voyez cette lanterne-monnffent portée sur des corinthiennes et couronnét:: d'une boule en cuivre d'où la croix s'élance. La calotte et la croix pèsent près de dix mille livres, et le tout est doré ! C'est merveilleux, j'en conviens. Les constructions sont savantes, bien assises ; la masse impose, et les détails sont riches. Il y a surtout un beau portique à la grande façade du monument, et les deux entrées lat~rales, s'ouvrant, comme la première; sous deux étages de colonnes superposées, sont d'un assez grand style. L'aspect intétj_eur surtout est d'un puissant effet. Sa voQte est très hardle ; les piliers s'échelonnent comme des géants ,qui portent !'Olympe ; les masses sépulcrales sont couchées dans l'8mbre; et il y a de belles profondeurs. Mais tout cela. •
seJJt la nécropole : il n'y r. rien de vivant, d'animé, d'humain : pas un rayon ne tombe dt>S vitraux, comme dans llOS cathédrales, et la piçrre J pleure comme <lans los sépulcres ou les forteresses. Cc sont des richesses disposées dans 1a proportion mathématique, mais sans air, sans fantaisie, et le regard n1y trouve ni les symétries éc!airéeb du grand o.rt, ni ces has,mJ.s Hranges qui sont parfois des miracles. An dehors surtout, l'aspèct est triste et froid. Il faut ~ux monuments, vous le savez, milord, de larges avenues bien ouvertes, pleines d'air et de longues pcrnpectives. ·Eh bien! St-Paul n'a pas d'}1orizonlibre autour de ses grilles. Les maisons _groui-llent ~ ses pieds, et l'Pncaissent, _maJgré l'espace pC'uplé dè c"aveaux et de tombes qui lui fait. ::einture : anssi, de loiD, croirait-on qu'uu vaste échaf,\udage l'emprisonne, ou qu'il s'est affaissé, S-OUG le poids tle son dôme, aa milieu des masure-s. • Quant à Westminster, l'abbaye de·s grands souvenirs, c'est bien autre chose que C'e puissant amas de .pierre~ monumentales, d~ piliers massifs. de portiques et de tombas. On dirait une catliédra1e <lesEspagnes qui est vemre -se poser là sur les bords cle la Tamise avec ses clochetons, r;es flèches, ses cannelures, ses viv.es-arêtes et ses galeries :festonm}cs: c'est du gothique imité, mais tout ruisselant -de dentelles, et Londres n'a pas un autre monumfmt où la pierre soit aussi vivante, aussi richement fouillée, trav.aillée qu'en rette basilique. La porte de Salomon, riche portique à frises, ouwant slH la galerie du nord, la porte de l'ouest, entre les deux tours, livra.nt aux reg3rds, dans une perspective suivie, tontes les J.ardie:;ses, toutes les magnificences de l'inté1·ieur, et la hauteur des voûtes, et l'heureuse série de8 colonnes-caryatides se rapprochant pour former tabernacle à l'est tfo monument, e-t les chapelles échelonnées comme de petits temples, c~ les galeries qui Jes dominent, pleines de lumière ; voilà quelques-unes cles merveilles de Westminster ; oui, rle fa lumière, milord, de la lumière qui jai1lit e• gerbes, en 1ayons, à travers les vitraux resplendissants, et qui TOUS permet de tout embrasser, de tout t1échiffrer ~ détail ; depuis les vives et belles peintures sa- ~11 qni s'illuminont aux fenêtres, jüsqu'.\ cette opulente mo11'l'iq'ne du chœm on s'épanouissent et for..t pa"é le lapislav.,znli,Je porphyre, le jaspe et l'albâtre. St-Paul. est lourd, ténébreux, sépulcra.l, glacé ; ·Wcstminstcr est ouvert, lurninenx, rich<;meot feuil!eté de la base au: faîte, et ses ricl1esses monumentales, ses archive-s, ses tombes ne sont pas moins précieœes que celles de la 'métropole ; elles ont de plus -lefeston gothique et la clarté 'ria,ite qui les parent. . J'ai surtout remarqué, dang la vieille abbaye, de magni~ques mausolées <le marbre et des figures, celle de l'Eloq~tence, entre autreB, qui rappellent lei grands maîtres., M:iis rien ne m'a plus touché·que le coin des poëtes (the poets' co-rner) à l'aile du sud! Là brillent les ·11oms aimés de Shakspeare, t!e Chaucer, de liilton, 11e Pope et de leurs satellites les Drayton, les :Butler, les Aè<lison, les Cowley, qui furent .tous ~es am:mts heureux 011 les .é~nyers-iervan~:de la muse.: Ce .coin d'église, oette petite'plàce où lett.r-snoms sont --insmts, entre des tombes orgneillense-s, et· qoi ne disent rien, voilà. tout ce que l' Âllgleterre a laissé de tenain à s.es :plus illustres, à ees plus charmants •esprits, à ce _Shakspeare qui l'a fait monter si hant dans •le ciel i'Hoinère ! . .Mais· qu'importe, aprt'l-st·out-? le véritable màusol~e du _g'énie,le t~mbeau qui dn.re, 11'est pas le bronze eu le mar- ; lire fastueux : c'est la .coùscience humaine ; et quel est le Lancastre ou le Tudor, quel est le haut baron qui peut ~isp-ater_ sa -place•~u rèrc t'.1-'Haml_edt ans ce temple étenacl, a cet autel' v1.aut t . Il y a longtemps que 'les deux Roses sont flétries, que les plus vaillanteil ~p(•es des anciennes, gnerre-s $Ont ·,brisées, ei le~ œuyres f\l maî.tn:-,sont toujours là, ehaHta~ ·an 111ilic 1, ùes siècles, voix âu cœm et de la pen$ée, éternellement jeunes ! AVIISMPORTANT. Dans l'intér~t du Commercf, de l'Inùustrie et <Jela ·sci,ence, les Annonces de tous les pays seroi.t acceptées l à la condition d'être écrites en français, conformément au L'HOM}lE. res, Que lts antres garùent la terre, les palais, les marb . les blasons et les :fiefshéréditaires ; tout cela n'est que JJOussièrcaux mains du temps : j'aime mieux le joyau de SJ1akspeare, la gloire. Mais les fiers barons de la co~- quête, les nobles cavaliers ne peusaient pas ainsi : la terre pour eux était le trésol', la force, la puissance ; ils la dépecèrent donc, comme une proie, comme une dépouille, avec la pointe de leur épée, et chacun prit son lot ; et j'ai 110, dans le chapitre de Westminster, le livre terrible où furent inscrits ces partages ; il -s'appelle Doomsday Book, le Lif!re di, Jour du Jugement, et c'est encore aujourd'hui 1&contrat vivant; le vand cadastre de l' Angleterre 1 Ainsi la violence un jonr s'est faite ,logme, et ,voilà huit siècles passés que ce dogme dure, dans -son e-sprit comme dans sa lettre ; et les derniers descendants da ces grands partageux bardés de fer, dorment aussi tranquilles aujourd'hui dans leurs manoirs que leurs pères au temps de la rP,ineElisabeth ; tandis que partout ailleurs les .()'raudsvents se sont levés et que tout s'z.ffaisse; ~e 0 • transforme ou tombe, religiou, lois, gouverneRJeutsl Comrnissez-vous, milord, beaucoup de livres tombés du ciel, beaucoup de bibles sacrées qui aient autant vécu que votre Doomsday Book? Il y aurait donc des causes fatales et des races prédestinfes dans cet univers des éternels changements... • • J'avais déjà vu passer, dans mon pays, la famille des Bohêmes, race vagabonde à la guenille rouge, qui jamais ne parque, jamaiis ne s'arrêtll, et qui n'a ni sol, ni foyer, ni patrie, ni tOJnbe, et voilà que je trouve ici, da:ns votre île, ouverte à tous les commerces, et déjà labourée par les révolutions, une ancre qui tient, depuis lrnit iiècles, un droit de guerre garde com1ne un cnlte, un hasar'1 de victoire, une force tl'un jour qui a conquis la puissance et l'immobilité dtt. ùestin ! Ah ! la curieus~, la charmante étude à faire que celle des 'bohémiens et des lords ! ceux-ci, patriciens héréditaires, c~fs de race, rois du sol, courant le monde pour y semer les guinées et récolter l'ennui; ceux-Fà, prolétaires de l'unive.rs, incennus, cuivrés, sans histoire, sans famille, et toujours en marche, à travers les mers on les contiuents, pour récoltPr la guenille et la pomme cleterre. Ces deux ra-ces, milord, pourront-Plles 1tC rencontrer· jamais? Le palais fera-t-il place à la tente, ,et la famille humaine arrivera-t-elle un jour au divin groupe des frères? .Ah, ah, ah ! vivent les lords ! Large est la poche des seigueurie-s. Le ventre a cédé : Yoilàles miettes ! Qui est-ce qui parle ainsi? C'est un vigoureux gar~on qu'oi;i dirait taillé dans la guenille, et qni fouille le devant de-sportes, le leng de Westminster. Il vient de trouver un souverain, et c'est en p"tu patois du Béarn qu'il _cl.ta"Qte sa guinée! Cette langue de la patrie m•a réveillé C-Ommen susaui, et regardant de près, -au teint bronzé ·du ga.JiS,à sa noire chevelure aux. reflets bleus, j'ai recomm le Bant des gipsies, l'enfant de 110scaravnncs bohémicnne-s. - TieDS ! mil<,rd Jean Raisin, s'est écrié le jeune polleme, est-ce que le gave- d'Oloron s'est fait chemin de fer ? Bonsoir, monsieur Jean Raisin, g<roà evtf'li-119, sir! Est-ce que vQus ne recom1aissez pas Tobie l'Ecureuil? - Tobie l'Ecurenil,- le fils de ·1aMala.detta. Comment! c'~st toi, méchant boiteax? Et qu'as-tn·fait de ta mère î - Elle e1itlà, derrière Westminster, 6U fond· du b~ldiflg, dans notre quartier,- à nous, le-s lords du haillon. Voulez ... vons la·voir? • - Et ta sœur Sarah, la Fauchense ? - Ah!· c'est une grande et belle histoire,. allez! La faucheuse ·des hautes herbes, elle fauchQ des guinées maintenant! On vous la montrera, si vous voulez. Venez, -~,m,:ltre.La vieille voas·tirera les· cartes· p.our tien,· et. le boiteux vous paiera d11 gin. On n'a pas ·oublié que vous étiez un bon seigneur anx montagnes. spécimen ci-après. Les Avis et Annonces sont reçus à l'Office de l'Imprimeria. Universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, S-Hélier, jusqu'à l'arrivée du courrier du ma1di. Toute correspondances doit être affranchie et contenir tm bon, soit sur la poste anglaise, au nom de M. Zéno SwrnT03LAWSKl, soit sur un dçs banquiers de Jersey on - J'ai suivi l'enfant, milor~; j'ai voulu savoir et qu'était la Bohême à Londres, et puis, faut-il en convenir? j'espérais re .·.oir 1111deeisnymphes de inon printemps, cette Sarah la Fa11cheuse qni maintenant fauche les guinées. A vous respect, Jean RA1s1N. (La suite au prochain ituinbro.) Oo noru; prie d'aunonccr qu'il n'y a rien de coJIJ.Dluuentre M'asaard, duquel il a été qt1et1!ionderruèremeot dans quelques journaux a11glais,et le citoyen Mas~ard (de 'Verdun), ex-rédacteur-gérant du Frm1e Parku,r ie 111 J[etUe. JERSEY, Hdl'RIMilRIE .i,.-JVIi:RSELI.E, 19, DOR!:E'l' STRlilE'l', EN VENTE A L'IMPRIMERIE UNIVERSELLE, 19, DORSET STREET : Les Biotvaphies Bonapartistes par Ph. Bel'- e au. Prix : 3 francs. LESBAGNDES 9!FRIQU HISTOIRE DE LA 'fRANSPORTATION DE DÉCEM.BR.E, Par CHARLES RIBEYRO;LLES. 1 volume in-8. 16'fELDESVII.LES DEFRAICl,. 38, Dean Street. - Soho squàre, LONDRES. 'r.ENu PAR MADAl\fE MOR~L .. Table 4' H6te à ls. 6d. Restaurant à la carte et chambres meublées, à àes prix três modérés ..- J omnaux fraDçais. • EDOUARD BIFFI, proscrit italien, donne des leçons de langne italiem1e. S'adresser, 20, Don .Street, à Saint-Hélier. E. • AL~ VOIIWE, P-rcBcrit.franç.a,is,a~. t1lè_i:e dtJ lµ_taculté_ de Pr.wM, Donne des leçons de françaje,,.~e lntin, d'histoire, de . géographie, de littérature, i,tc. 11 enseigne aussi let élémenls deiJscieHct'6mathématiques, phyaiques et uaturelles S'adresaer au profe-ss.-ur, 38, Roseville-Street. • • ' Références : chez MM. Wclman.. Ph. •Asplet ·et dotteur Barbier. •• - A.VIS. ·FoLBHRX JiARTIN,, .a·ncat.français, prn~crit, ,,.cùm]'.le des leçons de langue français~ et italienne, _dè•li~t.éra.tme et de musique.,. • • Il dQnue également des ~e_çonte!t_ dos consul,tati,Q_tls.'r3tr toutes les roati~res. de la législation frp.nçaise. • . S'adresser au professeur, Rose.ville-st_rett,, Anglesea __C_ottage .... _, .:., .•;:.... - ,_. .--:;,·• --.·:- • , •,;.,. ,•••--.,_•••••. ~ ·" •• • ••·' Références : chez li M. W elmµ.n:.g 1 , P. .A.splet,et doc- .leur Barbier. 1 de Londres. Le prix dés Annonces est u_niformément de six sous (trois pence) la l_igne,pour les tro_issortes de caractères conr1mts employés dans ce journal. Les lignes en capitales et en lettres de fantaisie, seront payées en proportion de la hauteur qu'elles occuperont, c~lculée sur le plus petit texte. A . BIAN "HI prosc1-it politique nir un cours d'Equitation à !On manège, ~ur la a le triple ,ava, 1tage d'unir l'élégance, la Iégerté et, \J français, rédacteqr Parade. la solidhê. ~ , , en chef pendant GUTEL PROSCRI'f »u ,J Df:CEMllRE Les semelle:; sont fixées avec du laiton et ne en plfü.re, en cire, en ma.stic et en gélatiue sur nature morte ou vivante. Il moule aussi Je-s ornements, les stat-Hes et fournit des épreuves à \UJ prix modéré.~20, Do»~ street, St.-Hélier. • ' huit _ansdu jo~mal ~uotidien le Me~sager ~l~ Nord, pr~ieliseu;• de eirtupe lai~sent aucu1.:' aspérité ni fi }'i,ntérieur ni _àl'~x.- paraissant à L1llc (France), donne u dom1c1le des TaWeur d'J/abit-J -29 Belmont Road S• -Hélier tér1enr. - 011peut mareher u l eau sans nurre II la Je9ons de langue f1_,mçais~, l'arithmétique, d'his- Jersey. • ' ' .. ' solidité de la cha11,:sure. • oire, de géographie, de littérature, etc. . 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Asplet, comme professeur dans une pension.-61, Newmàn jen France 011 'en Ang'leterre et en Amérique. • vcy;gi.;urs qu_ivienn~ yisi•er ce_ttbe'e, soi 1 t pour ~ co. Vickery. • Strret, Oxforq Street.-Londre~. Correspondants à Paris Bordeaux L'-'ou Lille b~J ·nien!, soit poulr al~iré,e6, a~s!s1 ,en que es_.~ _ ------ ----- , -- . . ·: . • '· ., • ,. 1t1jntl! ue cette oc 1t qu'1 s, trollveront = • , . . li!, coLo:'tfBERll!. STR!i:ET, sT,-la:L1r:,n, JERSJW. !'Londres, Bmnmgham, Liverpool, New-York, etc. s-0nHôtel, bonne tablè, bons vin~, ~t tous"les.soin$, P_ BONYPROFP,SSEUR n•s~UlTATlON, an- GU l 'Y proscrit. du 2 Décembre, faiseur . • ainsi que tous renseignements pœsibl~ • •, ei• :mve de t~Je' d~ SaU1;1UI,.. 11, . ,ae ~OT'l'ES'sans ·coutme, pour\ALP]·{0'\.1~E moùle,tr en pllitre, se cliarge_ Ciàf'··Tabled'Hôte à 1o,: 1 ét f hel¼ru.-l}efas àa honr ~ ir de privemr le pnbhi: qll'ii vient ci ou- lïomtnés'ef potir rla.l"lX:-'i\. Ce ge~re •de chaùs9tlre I l', ~. t ,14e ..t~l,J.t,e egpèce de-ilJ'l,oulag.et,oute helrre.-U isert auss1~a ,nlle. • . ... . . ,
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