Homme - anno I - n.25 - 17 maggio 1854

-SCIENCE.- -SOLIDARITÉJO-URNADLELADEMOCRATIUENIVERSELLE. N° 25. - :MERCREDI, l 7 MAI 1854. 1 (Jersey), 19, Dorset Street.~Les manuscrits déposés ne seront l ANGLETERRB E'!' CoLONTE:s: pas rendus. - ON s'ABONNE: A Jersey, 19, Dorset street. - A Un an, 8 shillings ou 10 fraacs. Londre8, 50½, Great Queen str&et, Lincoln's-Inn-Fields. - • A Six mois, 4 sh. ou 5 fr. Ve- .Jout"Jlal parait une l'ois pa.1.• ■eataine. Genè_ve (Suisse), chez M. Corsat, Iibraire,_r~,e Guillanme-Tell. -, Trois mois, 2 sh. ou 2 fr. 50 c. PouB L'.é•rRANGER: Un an, 1:2 fr. 50. Six: moiE, 6 fr. 25. Toates lettres et correspondances doivent être affi-anchies et Belgique, chez :M. Leconte, nie de la Riviere, 16, faubourg de CHAQUE NUMÉRO : a.dreilséezau burcim de l'Imprimeri~ Universelle à :St-Hélier Cologne à Bruxelles. 3 pence ou 6 sous. Tr;iis mois, 3 fr. aO c. . 1 Tous le• al)onnemen ioe paient d'a-vanee. ' A vis aux ... -l. bon1aes, Nous prévenons les personnes qui se sont abonnées au journal l'Homme, soit pour un an,,pour six mois ou pour trois mois, et qui n'ont pas encore versé le mo~tant de leur abonnement, qu'elles sont ins-tamment priées de s'acquitter sans retard entre les mains de M. Leconte, rue de la Rivière, 16, faubourg de Cologne, à Bruxelles ; de M. Corsat, libraire à Genève, rue Guillaume Tell, chargé de recevoir pour la Suisse et le Piémont. Quant aux abonnés cl' Angleterre et des Colonies, ils peuvent s'acquitter de ce qu'ils doivent en envoyant directement à l'administration du journal, à St.-Hélier (île ' de Jersey), 19, Dorset Street, un mandat sur la poste portant le nom de M. Zéno SwrnTosLA wsKI Pour les autres pays, il suffira d'adresser lln mandat au nom ci-dessus désigné sur un des banquiers de Londres. On prie également les personnes qui re- •ouvelleront leur abonnement, d'en envoyer le prix d'avance à l'adresse indiquée, afin d'éviter tout retard dans l'envoi du journal pour le nouveau terme du second sémestre et du troisième trimestre, terme qui commencera le 1er juin prochain. DU GOUVERNEMENT. I. En 1811, année des grands présages, il y avait c:1core, en Allemagne, quelques écoles de science et de philosophie qui parlaient au milieu du bruit des guerres et du fracas des armées. Napoléon qui précipitait sa destinée, pour s'échapper à lui-même, remplissait, alors, le monde de son nom. Représentant de la force, il avait fait taire autour de lui toutes les institutions, toutes les voix importunes, et, dans son vaste empire, seul, comme Hamlet clanssa tour, il pensait pour l'univers. Eh bien,. ce fut au milieu de ce grand silence humain, qu'interrompaient seules les raffales de la mitraille, qu'en plein royaume de Prusse, à Berlin, dans une modeste chaire d'U niversité, le profe5seur Fitche fit entendre les paroles qui suivent, magnifique protestation de la pensée contre la puissance ivre d'elle-même. " L'état, comme tous les autres établissemens " humains qui ne sont qne des moyens, l'état tend " à s'anéantir lui-même : Le but de tout gouverne- " ment est de rendre le gouvernement superflu : ce "moment n'est certainement pas encore arrivé et "je ne sais combien de myriades d'années pour- " ront s'écouler encore avant qu'il n'arrive; mais "il est certain que dans la carrière que doit "parcourir la race humaine, carrière dont on peut, à "priori, se faire une image, se trouve un point où "tous les rapports de l'état deviendront superflus! "C'est le point où, au lieu de la force ou de la rnse, "la raison seul'3 sera universellement reconnue. " Nous disons reconnue ; car, même alors, les " hommes pourront se tromper et par erreur blesser " lenrs semblables : mais tous devront avoir la "bonne volonté de se laisse.r convaincre de leur " erreur et, dès qu'ils en seront convaincus, de re- " venir et de réparer leur tort. "Tant que ce point n'est pas atteint. nous ne • t h '' " 90mmespas encore vraimen ommes. C'était la veille de la bataille de Leipzick que la philosophie parlait ainsi. Les armées couvraient la terre; les peuples se massaient farouches~ ,ous lei drapeaux ; l'Europe était pleine de clameurs et de mouvements comme une place assiégée qui sent à son flanc les échelles : jamais, peut-être, dans' l'histoire il n'y avait eu pouvoirs plus violents, crise p1us terrible entre des forces sauvages, et, lui, calme dans sa foi, grand esprit, libre, indépendant, absorbé dans son étude, avant d'aller mourir à son rang pour l'indépendance de l'Allemagne il montrait, à la jeunesse de son pays, le grand et dernier horizon de l'indépendance humaine! II. Ce spectacle doit consoler ceux qui s'inquiètent Ils sont épais et lourds aujourd'hui; ils ont la couleur du sang; ils emportent dans leurs plis comme des armées de cadavres, et de leur ombre sortent des cris qui déchirent : mais la nuit qu'ils font est moins profonde qu-e-celle d'autrefois, que celle d'hier. Citoyens et peuples, appelons-nous donc les uns les autres comme des frères ; le joQr chassera bientôt les ténèbres • faisons leTer les grands vents, et que chacun d; nous, à la fuis soldat et penseur, fasse avancer de son mieux et la bataille et l'idée ! Ch. RIBEYROLLES. Le Ba.l et la Goerrre. un peu trop des hasards, des accidents, des victoires ou des défaites d'un jour, ceux que la fortune du crime éblouit et trouble, et ceux-là, surtout, révolutionnaires ardents, qui s'irritent jusqu'au dernier La reine d'Angleterre a cru devoir honorer de désespoir, pour une journée perdue. sa présence (style officiel) un bal donné par l'amEst-ce que cette idée de Fitche • Le ,qou,ver- bassadeur français, Mons-W aleski. Sur ce, les nement lrnmain par la raison libre, cette idée née journaux anglais - gazettes de la cour et du dans les tempêtes de la ~uerre n'a pas déjà fait du parlement - s'extasient et chantent l'alliance. chemin dans le monde? est-ce qu1elle n'avait pas, Désormais, qui pourrait douter de l'intimité coril y a quatre ans, ses journaux, ses confesseurs, sa diale et de l'accord fraternel entre les deux goupropagande publique au milieu de ce Paris oà. vernements ? On a servi à la reine Victoria destoute semence qui tombe se fait germe, et doit, tôt cerises à une guinée la pièce, des pêches à quaou tard, fleurir? Les armées du Ier Bori~parte • rante-huit chelins, et tout cela sur des plats d~ dorment depuis longtemps dans les plaines de l' Al-. vermeil ! Donc, Buckingham palace et les Tuilelemagne: sa puissaqce s'est évanouie; il n''est ries sont au mieux; ce dessert splendide porte plus lui-même qu'un peu de néant dans un ce,r-, .,tb_131?ignagee, t les cerises-,VaJeski sauveront le cueil, et l'idée-scandale, l'idée-folie, sortie du camp r~wnqe • • • • des ,v allestein, au milieu des batailles, l'idée per- . ,. 1~l:Ya· _quelque dix ans, la reine d'Augleterre due s'est retroûvée derrière une révolution! se rendait en France, anx fêtes de famille de Le pouvoir judiciaire appliquant la loi quelle la m~ison ~'Orl~~ns, et déjetînait sur l'herbe avec quelle soit, et l'interprétant à sa guise'?-nié, ren- le :0 1 Loms-Ph1hppe, en. son ch~teau d'Eu, aux versé, perdu. allees ombreuses. On était au mieux, alors, avec L8 pouvoir religieux forçant les consciences, do- la puissance aujou~d'?~i tombée: mais l'idylle fut minant le;:; âmes, et, parlant seul, au nom d'un courte et la cordial:te ne dura pas longtemps. ciel fermé, la théocratie catholique enfin, ou tout ~ propos des mariages espagnols, o_n se querella autre ?-discuté, nié, per<lu.-Le pouvoir poli- vivement, et d'assez g·ros mQts furent échangés tique, souverain par les armées, ou par les forces entre l~s de1;1~couron~cs. administratives, ou par les majorités et pouvant Loms-Ph1hppe avait pourtant, avec la maison tout faire ~-également à bas dans la conscience, d' An~leterre, des relations d'intérêts et de politi- <lumoins, sinon dans la pratique, et ce qui en reste, que bien autrement sérieuses que les convenances en cette heure de transition, n'est·plus qu'une con- momentanées qui lient aujourd'hui les deux g-ouvulsion doulùureuse, une dernière agonie ! vernements; ce qui n'empêcha pas l'intimité de L'idée même a creusé plus profondément : elle se rompre _et les intérêts <l'aller chacun sa voie. Il est entrée dans la relation hi6rarchique des in- ne faudrait donc pas triompher trop vîte et trop térêts, et le travail~ demandé ses garanties, comme haut : après 'les cerises, il pourrait pleuvoir des la propriété, comme le crédit, comme le capital; b?mbes, et le camp d.e Boulogne est là qui nons le ?ernier pouvoir régalien, le dernier privilège dit comme?.t ~eut fimr le dessert. . . • social est entamé ! • Nous n ms1sterons pas sur les petites pnrnR1trs Dans les temps qui approchent il faudra. pour qui co~te?t si cher,. mais le magnifique !f. W aleski qu'une institution viv,e, qu'elle puisse donn~r rai- voudrait-Il nous dire avec quel argent il a payé son d'elle-même devant la conscience publique et ces pêches-fant~isie? Il nous semble que le peuple selon les lois fondamentales de la vie, dont la pre- de France, qui meurt de faim, et qui paie les ammière a pour i;iomLiberté ! • ~a~sadeu~s, les dispenserait :volontiers <le prodigahtes pareilles en temps de disette; la reine d'Angleterre, d'ailleurs, est assez riche pour se payer quelques cerises; elle n'avait pas besoin des pêches de M. le comte, et c'est d'assez mauvais goô.t, en vérité, de lui faire ainsi son menu en face de l'EÜrope, il faut laisser cela aux Bonaparte qui m~ng·er depuis peu ùe temps .... III. Comme l~ philosophe allemand, nous savons bien que l'heure n'est pas encore venue de ce merveilleux éponouissement des intérêts, des sentiments et des forces, sous la loi de la raison et dans la liberté vivante : nous savons que tous les monstres habitent encore la terre, pape, •césars, emperenrs, jug·es, prêtres, usuriers et rois ; nous savons qu'il faudra lutter, lutter jusqu'au dernier sang, dans une dernière bataille qui sera plus sanglante que les rencontres des empires et qui durera plus d'un jour. Oui, nous connaissons toutes les terribles nécessités, tous les grands devoir. qui nous appellent, et voilà pourquoi nous sommes révolutionnaires, voilà pourquoi nous prêchons les armes et le dévouement ! mais nous sommes certains, aussi, que l'idéal entrevu n'est pas loin, et que l'étoile ne tombera plus, ne se couchera plus. L'intelligence humaine ne tourne pas sur ellemême comme les planètes mortes ; elle se développe, elle s'épand, elle monte, monte toujours, et quand une "férité éclaire son ciel, elle n'en descend plus.-Lai1sons passer les nuages ! 'Ch. RIB. CORRESPONDANCEPARISIENNE. l-3 mai 18541. Les prétorie11s s'agitent et sont en fièvre depuis qne l'a garde impériale est au chantier; c'est une lutte d'intrigues, d'ambitions, de rivalités de corps et d'armes qui laissent partout le trouble et désorganisent le service. Hélas ! que sont devenus ces fiers soldats de la prtmière République, simples, austères, tombant au rang, sans panaches, ni galons ? Ceux de ce temps et de cet Empire ne se disputent guère la place au feu : ils ne se sont pas trop emportés quand on a battu le rappel de la guerre d'Orient; mais les voilà qui se précipitent quand il s'agit d'un senice oisif, fastueux et bien rHrib11é. .. Del'argent, de l'argeat, de l'argent .... voilà le cri des épées., c'1mme celui des l'entres l I

M. Montalembert n'ira pas à Cayemrn, et son procès est à peu près éteint, gràce an concile des évêques, qui a men:~cé d'agiter la conscience religieuse du pays, si l'on touc!iait à l'un de ses .,aiuts. Le gouvernement de M. Bonaparte a eu pem ; le prêtre- est une nécessité, comme le policier, comme le soldat: il faut les subir ou périr. Vous avez ronnu M. Baroche, ce nauséabond du vice, cettè espèce d'eunuque-avoué qui est plus hideux que le crime : dans ces derniers temps on voulait l'enlever à sa grasse fonction pour lui donner nn ministère, et <;lenouveau l'emôler dans le service a~tif; mais maître Baroche a refusé sous le charmant prét"xte qu~ voici : • " Sire, d<tns les temps del! ::e, quand il fallait sauver " la société, nous avons tous ll-s deux vaillamment corn- ." battu, moi par la parole et vo1:: par l'épée : a11jourd'hui, " tout est tranquille; laissez-;r.oi donc à1'écart : il faut " garder les bons serviteurs f( nr les crises.'' Tout ceci voulait dire, en L<•. normand: j'ai uue grasse siné-:ure, de riches loi~irs, d, ., grandeurs magnifiques et certaines, je ne veux pas les , , mpromettre, et m'atteler, comme un sot, au provisoire ! Autre comédien ! Billault, notre ex-ami du socialisme, le président Billault, 6Ul' pareille invitation, répondit à son .çire: "Majesté, si vous renrnyez M. de Persigny, c'E·st que vous voulez, sans doute, changer votre politique intérieure. Eh bien! je serai votre serviteur de l'aile gauche; accordez-moi quelques libertés et quelqur,s proscrits. Renouvelez Auguste !" On remercia le Billault, 'qui reste un en cas, pour les temps où la petite miséricorde sera nécessaire, et cdui-d, qui sait très-bien son rôle, se retira tout joyeux, e8pérant , qu'on lui saurait gré, dans certains coins de l'exil, de son intervention généreuse, et qu'il pourrait sauver. sa tête et sa caisse si, de nouveau, se lève et passe la trombe révolutionnaire. Le camp de Boulogne sera commandé par le Sire en personne, et pour celui des Alpes, on parle de M. Murat, le prince-monument qui voudrait bien faire sa première étape vers N apl~s ! La campagne est désolée: les diverses cultures ne promettent rien de bon, comme récoltes, et dans les villes, le ' orérlit_et>tsi llas que les 30 jours pour le meilleur papier, stnü la r~gle des échéances. Ajoutez à cela la gnerre qui dévore les finances, inquiète les intérêts et paralyse le commerce. Voilà le bilan! Rien de nouveai"tdu Danube, ni de la Baltique, ni de la mer Noire. XXX. CORRESPONDANCE DE LONDRES. Londres, 15 mai 1854. DERNIÈRES NOUVELLES. Il y a six ans, aujourd'hui, une imposante manifestation populaire demandait à l' As!!emblée Constituante rle France "l'indépendance de la Pologne, " c'est-à-dire la réiiurrection des nationalités et l'anéantissement de l'empire russe. Détournée de s◊n but, cette manifestation conduisit d'abord à la dissolution de l'Assemblée constituante par Huber (depuis grâcié par son heureux émule L. ·Bona11arte~,pnis, par une réaction facile à prévoir, l'incarcération de Barbès, Albert (dont la santé affaiblie vient d'exiger le transfert dans les prisons de Tours), Raspail, Blanqui, etc., et, successivement, à la défaite et à l'expulsion des Révolutionnaires ...... . Aujourd'hui, la France est contrainte par les évènements d'entreprendre tette lutte fatale, décisive, qui doit laisser l'Europe républicaine ou cosaque, a dit l'autre. Pourquoi la République n'a-t-elle pas accompli son œuvre, si facile alors que les insurrections populaires triomphaient dans to1ites les Capitales ? Je le regrette sans en examiner la cause; mais je n'ai pu m'empêcher d'un amer retour vers le passé en écrivant c·ette date : Quinze Mai! Aucun fait militaire, ni dans la mer Noire, ni sur le Danube (sauf la c.ontinuation du bombardemeut de Silistrie \)ar les batteries russes établies sur la rive opposée <lu fleuve), ni dans la Bal tique, ne vient satisfaire l'impatience des badauds et des cockneys, lesquels croient à une prochaine victoire et à une pàix triomphale! Lorà Raglan et le général Napoléon Bonaparte sont à Constantinople. Le maréchal St.-Arnaud ne tardera pas à venir y prendre les fonctions d'ambassadeur laissées vacantes par le rappel du général Baraguay d'Hilliers . Mais le maréchal St.-Arnaud, plus dévot encore que son prédécesseur, ne tardera pas d'entrer eu lutte avec la tliplomatie anglaise, très attentive à ne pas laisser prédominer le catholicisme en Orient ; et d'ailleurs, le maréchal devra bientôt se rendre sur le Danube, et il faudra bien uommer un ambassadeur à Constantinople. L'insurrection grecque, vaiucue, dispersée, va recevoir des xenforts envoyés par le roi Othon, dont les généraux et les ministres se mettent ostensiblement à la tête du mou- \'ement. Les conséquences de cette lutte pouvaient être la conquête de la Grèce par les Turcs : les puissances occidentales vont pourvoir à ce péril en occupant le territoire Hellénique et, probablement, en déposant le roi Othon. Le Moniteur lance contre ce produit des congrès une diatribe violente, rappelant les services pécuniers et diploL'HO~l }l E. mutiques rendus par la France à h cause des Hellènes (il y a quatre ans il y eut rupture entre la France et l' Angleterre pour le blocus d'Athènes); et les IO à 12 mille hommes du général Forey s'embarquent à Tou10n pour. " le Pyrée. " Que dira l'empereur d'Autriche qui vient d'épouser une cousine d'Othon? La Cour de Vienne adresse au Czar une note réclamrmt encore une fois l'évacuation de~ Principautés; mais elle ne menace pas encore d'entrer en campagne ; et son alliée, la Cour de Berlin, se 1nononce de plus en plus pour la Russie. Le Prince de Prusse a quitté le commandement des Provinces rhénanes, où il s'était distino-ué contre la Révolution en 1849, de colère de voir 0 . triompher le parti russe par la destitution dn ministre de • Bonin. L'Angleterre commence à s'inquiéter ; et le camp de Boulogne parait être formé contre la Prusse et, sans doute aussi, contre la Belgique. -La Suède est vivement pressée d'entrer C'n ligne contre la Russie et de ressaisir la Finlande; l'opinion p11bliqueet même l'influence de l'héritier du trône est pour l'alliance avec Londres et Paris. Les élections pour le renouvellement de la représentation nationale dans le canton de Berne donnent une majo- •rité, décidée aux radicaux qui vont ainsi rentrer au Pouvoir après 4 ans d'efforts. - Garibaldi, aujourd'hui capitaine d'un navire marcharnl américain ( commonwealth ), est arrivé à Gènes pour ses affaires. - Une préteudue amnistie partielle a été donnée par l'empereur d'Autriche à l'occasion de son mariage; la duchesse de Parme vient (sur les consei'l.sde M. Berryer, dit-011) de lever le séquestre sut les biens des révolutionnaires de 1848. Toutes ces apparentes concessions, dont bien peu profitent, font du bruit dans les journaux étrangers, mais ne peuvent réconcilier en rien l'Ita1ie avec ses conquérans. Mais, d'où viendra là délivrance-, et ql'land? ..... . -Salut fraternel, Ph. FAURE. , . ·LBS PAQUES RUSSES. . Le rescrÎt de l;e~pere~r Nicplas au gé~éral Osten Sacken, gouverneur d'.Odessa, et les articles du .Journal de St.-Petersbourg racontent avec une hypocrite indignation , que le bombardement d'Odessa a eu lieu le Samedi-Saint. (D'après 111_ calendrier e_rroné, conservé par l'Eglise grecque, •malgré les rectifications des astronomes du XVI ·siècle.) A cet endroit l'Homme pourrait citer: 1° Le 16 avril 1831,-jour de Samedi Saint, selon le calendrier russe, où les troupes de Nicolas entrèrent à Oszmiana et en massacrèrent les habitans. 2° Le lendemain,·le 1.7 avril, premier jour de Pâquts, le général Kreutz fort de i2,000 hommes et de plus de 40 canons, enveloppa 5,000 Polonais à peine armés, commandés par le général Sierawski, et le extermina complétement. - Le lundi de Pâques, 18 avril, continuant la célébration de la résurrection de Jésus-Christ, les soldats russes forcèrent la ville de Kazimierz et jettèrent dans la Vistule les insurgés en retraite. 3° Pour prouver quelle façon de célébrer les Pâques ont messieurs les princes de la maison germano-orthodoxe de Gottrop, il suffira de rappeler que l'impératrice Catherine II ordonna au général Igelstrom de préparer un massacre à Varsovie; pour le 4 avril 1794, Samedi Saint, lorsque le peuple s'asseml1lait dans les églises ((out-à-fait comme le dit le czar à propos d'Odessa); heureusement, ce projet fut déjoué et les Polonais s'insurgèrent le nndredi et chassèrent Igelstrom. Et maintenant, le czar se récrie contre les obus sacrilèges lancés le samedi saint de son calendrier, par des amiraux, d'ailleurs très dévots, trop dévots selon nous; mais, en tous cas, trop savants en astronomie pour transposer l'équinoxe et observer la Pâques au gré de l'ignorant fanatisme de S. M. et. en dépit de la science et des lois du mécanisme céleste ! En publiant le travail qui suit nous n'acceptons pas toutes les appréciations de l•anteur, mais les faits qu'il expose peuvent se réaliser et nous devons travailler à ce que ia situation s'éclaire. LA FRANCE' DEVANT L'EUROPE. C'en est fait : encore quelques mois, et l'empire ottoman sera réduit à ses possessions d'Asie : la Turquie d'Europe, conquise par les armes du Tzar et par l'occupation anglo-française, ne se -relèvera pas. Le Sultan, perdu, ruiné par les concessions successives qu'il a faites à ses alliés, et par les pertes qu'il a éprouvées, en soutenant la guerre contre les Russes, n'a plus qu'à traiter sous le patronage de la coalition anglo-française : rien ne saurait le sauver, rien, pas même la révolte de ses sujets. La guerre doit prendre une forme nouvelle. Chacun des partis belligérants ayant à conserver sa position va manœuvrer en co11séqucnce. C'est dans un congrès des cours que doft se régler le sort des états européens, o'est-à-dire dans un congrès réactionnaire, -russe. Le partage de l'empire ottoman était nécessité par la situation faite aux puissances monarchiques de l'Europe dans la lutte qu'elles ont soutenue contre la révolution, car n'ayant plus rien à prendre à l'intérieur, les têtes couronnées devaient porter la ;;ucrre à l'extérieur, 2fin de préoccuper les esprits et de faire mou.rir ou enrégimenter ce qu'il y avait de trop vivace 1lans la jeunesse nourrie des idées révolutionnaires. La Révolution comprimée par les bras les plus robustes, enchaînés par la discipline, et la c0nquête de la Turquie d'Europe, voilà le rlisultat des positions prises jusqu'à ce jour par les intérêts coalisés des cours d'Europe. Pour tout homme qui a mllrement réfléchi à la guerre d'Orient, il est évident qu'elle a été méditée et préparée de longue date par les premières puissances réactionnaires d'Europe, et principalement par l'empereur des Russies et par la cour de Rome. Celle-ci voulant un.évêque souverain à Constantinople, celui-là des vaisseaux de g11erre dans les Dardanelles, to11s deux ne s'unirent-ils pas momentaném<::ntpourécraser la Révolution en France? Tandis que M. de Montalemhert proclamait la guerre de Rome à l'intérieur, le Tzar occupait la Hongrie, la Moldavie, la Valachie, e~ la trahison donnait la victoire à leur alliée l'Autriche. M. Buonaparte acheva de rétablir l'ordre par le coup d'état du deux décembre : Cayenne et Lambessa rétablissent le silence. Tout dort ; la réaction triomphe. C'est bien: mais ce n'est pas pour rieu q11ele pouvoir se centralise ; devenu fort, il veut se l"Qainteniret s'agran.- dir encore.... Les petits ~tats d'Europe durent céder devant la menace d'une invasion russe, ou d'un empire d'Occident, voire d'une révolution sociale. Comment n'auraient-ils par adhéré à uu.e politique qui portait la guerre en Orient? La guerre limitée assurait à nos bons bourgeois cinquante ans de paix! Les pauvres petits roitelets, les voilà pris au trébuchet: avant ou après la guerre d'Orient, ils sont menacés; avant ou après ils devront payer leur part de frais, mais sans profit aucun pour eux; car, bien que l'Asie soit vaste, que la Syrie, l'Egypte puissent à leur tour devenir provinces soumises et conquises, on n'en fera pas moins une halte forcée à Constantinople. Déjà, nos vaillans pala.dins sont essouflés et la caisse est effondrée! Il faut trait1:r. Or, 1es temps sent changeants ; le choc· en retour se faisant· sentir, la Révolution peut reparaître, car une armée inactive, t1 ompée dans ses espérances, se perd ou se révolte, et plus de soldats, plus de rois ·: la guerre ne se continuant pas e.n Orient reviendra· près de nous, à nos frontières : poussée à l'extrême, elle détruirait tout, il fau_µra s'arrêter, ou l'équilibre :serait l'épuisement, la mort.... • ., Mais, remarquons-le bien, la réaction poursuit un double but dans la guerre d'Orient : lo L'extension des forces européennes vers l'Asie; 2o La. hiérarchisation des pouvoirs ou l'équilibre gouvernemeutal, l'ordre monarchique, enfin, seul moyen qu'elle connaisse pour faire opposition à l'action révolutionnaire et vaincre les anarchistes qui osent rêver la liberté, l'ég ;lité, le bien-être des peuples. L'envahissement de la Turquie d'Europe, en rejetant sur un second plan les questions d'organisation ilitérieure, délivre momentanément les cours royales et impériales de la guerre civile; les diverses coalitions qui se forment pour s1Uvegarder des intérêts particuliers, concentrent le pouvoir en quelques maitis et étendent ainsi les forces et les attributions des grandes puissances de l'Europe au détriment des états secondaires d'Europe et d'Asie. Cette situation donne une tendance à une centralisation générale, à une monopolisation des forces, à l'absolutisme.' • La première partie de la guerre d'Orient a réalisé les projets des hommes d'ordre, il faut s'occuper de la seconde. ' CONGRÈS DES COURS EUROPÉENNES. Sont représentées : l'Angleterre, la Russié, l'Allemagne el la France ; il n'y a pas de place pour les petits... - La. Russie et l'Angleterre sont hiérarchiquement les premières ; l'Allemagne divisée en deux cours et la France· occupent le second rang. La Prusse et l'Autriche donnent de plein droit la pré.: sidence à la Russie : la France représentée par un délégué de la légitimité ( affilié à Napoléon III et à Jésus) accorde également la présidence à la Russie. Le bureau constitué, M. C. délégué partic11lier du c.omte de Chambord étant nommé secrétaire, le prince de M., président, prend la parole et dit : . " Sa Sainteté toute puissante, mon maître, Nicolas E mpereur de toutes les Russies, poursuivant. avec la haute sagesse qui le distingue entre tous, la mission civilisatrice que la providence lui a confiée, a bien voulu m'envoyer au milieu de vous, afin de témoigner à vos seigneuries de sa haute satisfaction pour les services que vous avez rendus à l'ordre et à la civilisation, en l'aidant à comprimer la révolution en Occident et en· servant ses projets dans laquestion de part'age de l'Empire ottoman. "La Turquie d'Europe, enlevée à l'empire des Russies; va rentrer dans son éta~ normal, et l'Asie reste à jamais conttuise au christianisme et tributaire de l'Europe. • " L'équilibre eurnpéen exigeait que la puissance des sultans ne s'étendit point sans partage sur la mer Noire et les Darc,lanelles. " La politique méticuleuse de l'Angleterre et de la gent qui gouverne la France, a retardé, de quelques jours seulement l'accomplissement des hauts projets de sa Sainteté toute puissante ; cat en prenant l'initiative d'une guerre qui a pour but de rendre la paix pour des siècles à

l'Europe en lui ouvrant <l.es débouchés _nouveaux vers l'Asie, en constituant l'Empire Russe le rempart de la civilisation, en faisant pénétrer les arts et les sciences del' ~:urope moderne parmi les hordes barbares de l'Asie, sa Sainteté a prouvé, une fois de plus, combien ses vues dépassaient les motifs d'ambition que quelques hommes d'état n'ont pas craint de lui prêter. Si tels étaient ses motif~, n'aurait-il pas porté la gu1::rrevers l'Occident? " Aussi sa Sainteté a-t-elle ét.éprofondément affligée en apprenant ·que la coalition Anglo-française venait, en pleine paix, déclarer la guerre à la Russie ! Ces deux gouvernements n'ont pas compris la haute politique de sa Sainteté. "Dans cette pénible situation, le tzar, notre bien-aimé maître, a dû prendre les mesures nécessaires pour compléter son œuvre si bien commencée avec l'assentiment des cours d'Angleterre, de Prusse et d'Autriche ainsi que cela ressort des conventions faites à Olmutz. " Sa Sainteté a dû faire appel à son peuple, se mettre sur la défensive, espérant, toutefois, ramener les gouver11ementsd'Angleterre et de France à deis sentiments plus équitnbles et à une connaissance plus raisonnée de leurs véritables intérêts et surtout de ceux des couronnes qu'ils ont l'honneur de servir. "Une présqmption funeste s'est formée dans l'Occident de l'Europe sous l'influence de la coad:tion Anglo-française. Le péttple anglais <:t séS représentants n'ont vu dans la question d'Orient que l'accroissetnètit de la puissance de la Russie ; ils ont craint pour leur suprématie :.ur mer et particulièrement pour leur influence dans la 11éditerranée. Guidés par cette idée d'égoïsme, ils ont, de concert, obligé leur gracieuse reine à recourir à une déclarationde guerre à la Russie, -alors que !a plus parfaite amitié règne entre les deux souverai11s à qui incombe, comi,ie premières puissances de l'Emope, le droit de régler sans contrôle les destinées des peuples du Nord et de l'Occident de l'Europe, le gouvernement anglais s'est constitué en .état de révolte flagrante envers la couronne '1u Royaume-Uni. Bien plus, les hommes d'état de la Grande-Bretagne, pour suivre cette politique hybride, n'ont pas craint de s'afüer au gouvernement français ; et pourtant, ai-je besoin de le rappeler à vos seigneuries, le gouvernement français n'est point légitime, il n'a pas titre pour contracter avec aucun.epuissance de l'Europe. Notre bon ami.Napoléon III que nous avons placé à la t~te 41.lea France de concert avec toutes les cours d'Europe, et en vue de parvenir plus facilement au rétablissement de l'ordre ébranlé un instant par le coup de màin de fénier, n'a plus que peu de temps à siéger aux Tuileries ; son allianceavec l'Angleterre est propre à lui concilier une partie <lela bourgeoisie et du peuple, là est le danger, attendu que 'l'ordre nous semble suffisamment consolidé pour que notre bien aimé, son altesse royale Henri V, p11isse,sans craindre des troubles nouveaux, reprendre ]a place que lui assigne la providence. D'ailleurs, la France elle-même se méfie, de cette alliance, elle ne veut pas la guerre avec la Russie ; son altesse sérénissime, le comte de Chambord, s'en est entendu avecnotre bien aimé maitre. Napoléon III s'est flatté de se maintenir et de se rendre nécessaire psm quelque temps encore, en engageant les intérôts de la France dans une guerre d'aventures ; mais c'est en vain : nous avons les moyens de dissoudre l'alliance anglo-française, nous obtiendrons ce résultat par les motifs que je vais avoir l'honneur de vous exposer et au besoin par la force. Sa Sainteté le Tzar, après u.voir compriµié l'anarchie de l'Occident achève sa conquête civilisatrice : il veut que justice lui soit rendue ....... Il aurait pn, au lieu de pacifier l'Occident révolté, porter la guerre en Orient, s'emparer de Constantinople; et, à h faveur des embarras que la révolution créérait à l'Europe, faire flotter son pavillon dans les Dardanelles : ses vaisseaux sillonnant la·Baltique et la Méditerranée, auraient assuré à l'empire russe la vie et la force q•i'il est en droit d'obtenir. Dans ce moment de désordre, aucune puissance n'aurait pu s'opposer à l'accomplissement de ses prvjets. Mais sa sagesse n'ambitionne point une conquête faite par surprise, les seuls intérêts de l'Europe, de l'humanité, le préoccupent ; d'ailleurs, les cours de•Vienne et de Berlin ont accepté sans réserve aucune sa politique él<:vée, celles de Rome et de Londres, quoique différant sur cer: tains points, y trouveront, néanmoins, la satisfaction de leurs interêts légitimes. Voici comment : Il s'agit pour nous de comprimer la révolution et de sauvegarder les intérêts des couronnes !Jgitimes. La cour de Rome a obtenu du Sultan, ainsi que de Napoléon Ill, d~s concessions qui lui permettent de répandre ses enseignemens en toute liberté et sécurité : les troupes françaises occupent Constantinople à cet effet. L'Autriche et la Prusse seront dédommagées <lesconcessions apparentes qu'elles peuvent faire sur le Danube, par la possession définitive des provinces allemandes et françaises de la Suisse pour la Prùsse ; et des provinces italiennes et piémontaises pour l'Autriche. L'Angleterre aura libre circulation dans toutes les mers ; et la possession d'Alger lui assurant l'exploitation de l'Afrique en même temps qu'une supériorité incontestable dans la Méditerranée, lui donnera le pouvoir de briser toutes les coalitions maritimes. La Ftance, le foyer rlivolutionnaire par excellence, la L'HO~l~iE. France soumise à son roi lfgitime, réduite à des proportions convenables comme puissance maritime, ne pourra, en aucune façon, lutter contre l'Allemagne unie par ses deux couronnes, ni contre l'Angleterre, ni contre la Russie ; mais avec la constitution vraie de ses forces , elle' continuera à règner en paix sur les petits états qui l'environnent comme alliés, comme satellites. La formation d'un empire d'Occident serait à tous égards un danger pour tom;, pour le présent et pour l'avenir. Pour le présent, il nécessiterait une répression immédiate; pour l'avenir, il favoriserait la révolte! il ne faut jamais ::ompter sans la France si on désire éviter la révolution. Donc, en toute hypothèse, il faut agrandir les puissances de l'ordre et amoindrir la France, le foyer de la Révolution. Mais si la nation allemande se ~onstitue en s'agrandis- ;;ant, si l'Angleterre augmente ses forces maritimes, si la France recouvre la paix et n'est plus un <langer permanrnt pour l'ordre, il est de toute justice que sa safoteté possède aussi des garanties suffisantes, pour n'avoir pas à rcdoutf}r une surprise venant de l'Asie ou à subir une i11fériotlté trop disparate avec les autres nation~ ~~rnpéennès : il faut don~ <le_toute néçes!-ljt~ que ies vaisseaux de la marine l'ussè pu:ssent se reposer et se défendre ~ans les Danlanelles. Cette combinaison des forcti~ de l'Europe ré111plit le double but que nous 1101:s prop'>sons en ce moment, à savoir : l'anéantissement des révolutions et la prépondérance de l'Europe sur l'Asie. Les droits de son auguste majesté, notre bien aimé maître, étant établis d'une manière irréfrnCYableil me reste 0 ' •• , à démontrer à nos seigneuries que nous pouvons au besoin imposer sa volonté toute puissante à l'alliance ~nglo-française. . Il est pénible d'avoir à tenir un pareil langage lorsque nous savons que toutes les Cours d'Europe marchent d'accord; mais quelque soit l'opinion des hommes d'état, elle ne peut prévaloir en cette circonstance ; les faits commandent à défaut du respect que tous doivent à leurs souverains respectifs. Le Tzar, uotrè bien aim6 maître, dispose des forces les plus grandes de l'Europe, et la manière dont sont réparties celles qu'on lui oppose, lui assure un plein succès. La Russie, la Prusse, l'Autriche, la Turquie d'Europe représentent la force de l'ordre à l'heure où nous sommes ; il appartient donc à la Russie de dicter le nouTeau traité qui doit équilibrer l'Europe. Les gouvernemens de France et d'Angleterre, unis p<mr un instant, se diviseront forcément : ou par les négociations accordant i'empire de la Méditerranée aux Anglais, ou par la guern~ portée sur le Rhin, par nos bons amis, leurs majestés l'empereur Joseph d'Autriche et FrédéricGuillaums de Prusse. L'alliance que ces deux souverains ont contractée met la Russie à l'abri de toutes diversions vers la Pologne, la Hongrie ou l'Italie ; elle favorise les armes du nord en facilitant à la Russie sa marche vers Constanainople, elle s'oppose à tout mouvement révolutionnaire en Italie et sur les bords du Rhin, de même qu'aux coups d'état de l'alliance anglo-française. Je ne vous ferai pas l'injure de discuter devant vous la possibilité d'une alliancè offensive et défensive entre l'allemagne et les deux puissances maritimes, il n'appartient q~'aux hommes du Deux Décembre de prC1pagerune telle monstruosité et la conduite du naïf chevalier de Bunsen a pu vo-.s apprendre que sa majes'.é le roi de Prusse n'entend point servir les intérêts de la coalition anglo-française. Il y a plus : la destruction des flottes russes, que semblent désirer les flottes coalisées, obligerait les puissances allemandes à sortir de la position neutre qu'elles veulent conserver; car l'Allemagne aurait tout à, redouter de )a puissance anglo-française, et l'armée russe n'en continuerait pas moins sa marche triomphale vers Constantinople. La France est impuissante à lui b,arrer le chemin ou à soutenir une guerre prolongée, et bien _moinsapte encore à conserver ses conquêtes ou à entretenir une armée à' Consta'iitinople. L'Angleterre a tout •à craindre pour ses possessions de l'Inde si la guerre se prolonge, tandis que le nouveau traité, lui accordant Alger et la possibilité de canaliser l'isthme de Suez, lui a5sure la libre circulation dans la mer Rouge, et par suite, consolide sa puissance dans l'Inde. L'Augleterre désabusée se rendra aux vœux de s1 souveraine, elle cédera, nous en avons la conviction, ear la France, sa rivale dans la Méditerranée, la suivra toujours dans ses luttes contre le Nord! •~t elle n'aura rien à redouter de ses voisins comme puissance maritime. L'alliance avec Napoléou III ne lui est donc d'aucune utilité, puisque, avec ou sans combats, elle obtient les. mêmes avantages. ' Nous avons déterminé l'es bases généràles de la politique que doivent suivre les puissances européennes dans leurs rapports avec l'Asie et entre elles-mêmes. il nous reste, pour achever notre mission, à poursuivre, sans relâche, le rétablissement de son altesse royale ""Henri V • ·sur le trône de· ses pères; c'est l'acte complémentaire de la politique de }'ordre. Avec Napoléon III, on peut craindre un coup-d'Etat; avec son altesse royale le comte de Chambord, rien de semblable. Le pape et le clergé, comblés de largesses au coup-d'Etat, n'o;nt plus rien à espérer; Napoléon III pourrait comme son oncle prendre la couronne et jeter le trouble dans la catholicité; avec la légitimité,•tout est soumis à l'autorité papale ; la religion catholique devient la religion de i'Et:it. Comme l'Allemagne et l'Angleterre, la cour de Ro:ne désire la chu'te <lu gouvernement b.itard qui nous OCLupe. D'aileurs, réflédiissez combien le pou voir de Nap·oléon III e::t mince ! - Il commande, il est vrai, mais enfermé dallS un cercle de fer : à la moindre désobéissance, il sera ané~nti; Ravaillac est là vivant! M. <leMontalembert le lui a fait voir : qu'il se jette dans les aventures, qu'il rompe avec ses patrons, alors toute la réaction et tonte la révolution se tournent contre lui. La France doit désormais obéir à son altesse royale Henri V. Au résumé, Napoléon allié au" Anglais et aux catholiques romaias est allié à deux ennemis de la France, il sera brisé et la France abaissée. . Les cours d'Allemagne n'ont qu'un coup-d'Etat ou la révolution à craindre ·et la coalition anglo-française s'oppose à tous les deux. La c.o::ilition ,rnglq-frnnP9=tLirque n'a plus d'ohjet, et d'fl.illour0 --11 : • l' 11' des ~"1'>- • ·_ ""e serait compeu~6è ?ar a tance ._, y~•~ . sauces d~ Nord ; car dans l'hypothèse ~e Sà condnuatio11,' elle ~era1t un dai1ger per:nanent pour l'Allemagne et la Russie. Les cours du Nord ne peu vent tolérer la France et l' Angl<:terrc_à Constantine ple, atte .idu que l'occupation pure et simple obligerait les puissances à entretenir des arm~es S'llr pied de guerre, ce qui n'est pas admissible. Le tzar, au contraire, n'a point à redouter la révolution; ~1:otecteu.r de l'Allema~ne et de la Turquie d'Europe, allie aux diverses cours, 11 est le plus fort; avec leur neutralité, il est encore le plus fort ; ayant à les cornbattre toutes, il ne peut que rester dans le statu-quo - la lutte est inévitable ! Le tzar vaincu, la Révolution recomme,1ce, toutes les co11ronnes sont en danger; l'Autriche et la Prll'Sse soumises aux pl-iissances occidentales seraient démembrées. . Le_tzar vainqueur, la France est aux rois légitimes, 1mpu1ssante à se révolter; l'Angleterre jouit de tous ses privilèges sur mer ; l'Allemagne vit en paix: l'ordre rçgne partout!!! B. (La suite au p·rochain numéro.) VARIETES. LESMÈMOIRDEES JEAN RAISIN■- -Suite11 parait, milord, q•ie votre grave Angleterre n'aime ni les per:oquets ni les pies ; elle n'a pas de portiers dans ses maisons, pa:s une p<:rruche, pas uu serin à ses fenêtres. La femme n'y est point comrnère, même à Windsor, comme au temps de Shakspeare, et les enfants euxmêmes, ces grillons, du foyer, s'y boxent en silence. C'est bien 1~la patrie des v·ieux Guillaumes; il n'y a que ce _pauvre Polichinelle qui crie sous le bâton, quand on le fouaille dans vos carrefours ; mais il est le même partout, ce cher Polichinelle, bavard et poltrcm, insolent et couard, à Londres comme à Paris, comme à Rome ; il a sculem~nt perdu quelque peu de sa gaîté dans vos climats sans vin ni sol:il; et soit q~'on l'~it tro1Jbattu, soit qu'il ait pris conseil de son cousm Caliban, le grand rageur, sa voix ' ici tourne à l'aigre, et sa malice est empoisonnée ! Je l'ai rencontré ce matin dans Fleet-street, avec son bonnet de Pierrot, sa latte et sa jaquette pailletée ; il venait d'ouvrir boutique au fond d'une impasse, et l'assistance était nombreuse autour du méchant maraud. Mais croyez-vous qu'il s'amusait à battre sa femme, ainsi qu'il le pratique si bien· sur nos places d'Espagne et de· France ? Oh, que nenni !·le malin sait bien qu'il est en pays de divorce, et qu'il pourrait perdre la dot <l.emadame Polichinelle: aussi fait-il assez bon ménage, et ses coups portent ailleur~. Aujourd'hui c'était. le cardinal W1s.ernan·qui. passait• so~s ses _ver~es, et pms le ministère, et puis les lords, et puis la JUSt1ce en perruque! tout le grar1d monde de l'Angleterre enfin a subi l'amer sarcasme de ce justicier des tréteaux; et s'il s'avisait jamais dans nos foires tle distribuer de pareil~es dragées aux honnêtes gens, bien certainement le citoyen Punch aurait plus d'une fois affaire aux gendarmes ! Ici, tout au contraire, on l'écoute, on le fête, on l'applaudit, et puis chacun s'en va voir passer la reine on saluer les lords ; ainsi le v·eu~la liberté de l'Angleterre, qui protège le bouffon comme le roi, mais qui jamais ne suit le bouffon ...... et pourtant! Pauvre Polichinelle! à Paris on le surveille comme un tri.bun ,; à Rome on le jette eu-·prison •comme un héréti~?-e ; 1:}~~~ là du -m~ins ·ses sarcasmes se changent parfois en Javelots, et 11 ne perd pas toujours sa journée comme il l'a fait hier à Lon<l.res. Hélas ! son public s'est retiré silencieux, cal~e et grave comme au sortir d'un prêche ; il s'est écoulé, sans un lazzi, sans un quolibet, sans un souvenir, peut-être, de l'éloquence tribunitienne de M. Punch, et le grotesque n'a recueilli que des pence. Pauvre Polichinelle ! En suivant la foule, milord, j'ai. réfléchi longtemps à cette scène des rues ; elle m'a fait comprendre la lon(7ue vie de vos gouvernements, et j'en ai conclu qu'au lieu 0 de

fouetter les vipères de Némésis dans leur nicl, mieux va11àrait ailleurs comme chez vous ne jamais faire la guerre, même à Polichinelle ! Les Anglais, du reste, il faut en convenir, ont une f.lature peu facile aux rapides entriJ,inemens,et leur froide réserve lec; défend à merveille contre tons lesbateleurs. Ils disent de l'homme : Combien vaut-il ? et de la loi : Qu'y doit-on 9a9rier? Voilà la base de leur jugement. Et maintenant ébranlez les tribunes, agitez les idées, passionnez la métaphysique, secouez les torches, ils applaudiront en bas, mais l'électricité ne ralliera point les foules ; elles s'agiterit, se pressent, se conclensent, mais elles ne se touchent point; et quan1 la dernière parole est tombée, le courant B'.en va tranquille comme la vague moutonnière après l'o-. rage. • Réserve et sang-froid, .,•oilà l'attitude anglaise, et -voilà pourquoi tant de puis11antsgénies ·ne sont guère plus heureux à remuer ce monde que votre panvre Punch. Il y a pourtant un grand bavard à Londres, tt le plus grand bavard de la terre, ma foi : c'est le vieux Mercure, jadis le dieu des voleurs, c'est le commerce. Ici les murailles parlent, les corniches parlent, et tout est affiche et placard, jusqu'au ~os des hommes. En longeant le Strand, au-dessus de Fleet-street, j'ai trouvé des caravanes entières de tableaux ambulants, d'auuonces vi- '\'antes qui marchaient à petits pas le long des trottoirs : c'étaient de p:mvres diables, encaissés entré deux pancartes, et qui s'en vont ainsi par la ville, comme une phalange de poteaux. Le chien lui-même est embrigadé (pauvre Bélisaire, qui tiendra ton écu<>lle?) et, de toutes parts, sur ]es portes, sur les boutiques, sur les omnibus, sur le poitrail des chevaux qui passent, on ne voit que chiffres, adresses, dessins, prix de factures, et toujours au plus juste prix, comme chez le barbier de Salamanque! Enfin la voilà trouvée, la passion, la gra111dpcassion de la moderne Angleterre. Ce n'est pas 1.'.l musique et ses mélodies, ce n'est pa1 la guerre de la tribune ou des camps, ce n'est pas l'inquiète philosophie des pays Germains, on le doux f(J,r niente des :b:spagnes : elle laisse à l'Italie ses flôtes, à 'la France ses clairons, à l'Allemagne ses rêves; elle n'aime, elle ne pratique, elle ne sent que l'affiche; et ~Jlnonce est son verbe, son génie, sa muse ! A prèi. tout, qu'y a-t-il d'étrange à ce que la marchande universelle du globe jette ainsi ses bulletins de vente par touteB ses mains ? Et caryatide pour caryatide, ne vautil pas mieux porter en effigie le Symposium de M. Soyer que le tombeau d'Agamemnon ou la statue de quelque César, comme l'ei.clave antique écrasé sous les merveilles? Je dois le dire pourtant : ma philosophie quelque peu revêche n'a pas vu d'abord tous ces tourbillons sans regimber, sans crier à la saturnale; ces murailles, ces vitrines, ces portes qui ruissellent de lettres d'or; cette publicité qui s'étale sur toutes les pierres, sur toutes les coutures, qui marche et roule en tous sens, comme la prostituée d11grand soleil, tout ce mouvant panorama des publiques expositioJ1s et des criées m'a déplu comme une insulte au foytr de famille : je ne comprenais pas qne la vie fût un champ de foire, et j'avais pris ces homm(:sciffiches pour une mascarade en plein vent! Que voulez-vous, milord! Pour toute enseigne, je n'avais vu jusque là que les lions d'or de Pau, la branche de buis ou de houx qui signale l'auberge dans nos montagnes, et les coquillages du pélerin revenant de S-J acq.uesde-Compostelle ! Dans votre ville babylonienne, que cherchais-je, d'ailleurs? des marbres, des statues, des monumens, et je ne voyais, je ne trouvais que des placards! Voici pourtant la porte de la cité, de l'a~cienne cité féodale et marchande, voici Temple-Bar : c'est la borne monumentale, la limite extrême où finit le royaume du lord-maire; et, quoiqu'elle ne soit pas bien vieille, quoiqu'elle n'ait pas deux _s:ents ans, on dirait un débris du moyen-age, quelques fragments des siècles, restés comme une ruine, comme un souvenir, au milieu de _vosboutiques. C'est que les monuments vieillissent plus vite que les hommes, au milieu de cette fournaise ardente ,milord : ils AVIISMPORTANT. Dans l'intérêt du Commerce, de !'Industrie et de la Science, les Annonces de tous les pays seront acceptées \ à la condition d'être écrites an français, conformément au sont uumilieu dn nilcan, et preunent bientôt la teint<!de l'i lave. tandis que les temples grecs, baignés de soleil, ne se rinaient que sous la mi>.indu Temps. . Temple-Bar .est une arche assez spacieui-:e, mais à voûte écrasée, portant pilastres corinthiens et fronton arrondi. Entre les colonnes sont des niches où dorment de vieilles majestés qui gardent le monument : il y a Charles Ier, à qui l'on a renJu sa tête, mais en marbre, et 1a fière Eliubeth, qui porte Ja sienne, avec majestf, comme autrefois à ·Windsor. On m'a dit que cette porte se fermait à toutes les grandes cérémonies, et que le lord-maire n'en donnait les clefs q~'à la reine : les clefs de Londres, les clefs de l'Océan en prison chez le lord-maire! Pauvres bourgeois, laissez là cette porte et ces clefs : il y a longtemps que votre maison est toute grande ouverte, et vous n'empêchere2: pas l'univers de passer ; vos fils font auberge ! Cheminons, cheminons, milord. Je vois la foule qui se masse et se précipite c@mmel'avalanche. A quelques p!!.s devant nous une maison est envahie! Serait-ce l'émeute cherchant quelque ministre en faillite, ou l'invasion des ventres creux dans le Symposium de M. Soyer? Non, c'est la cataracte des marchands qui s'en vont à la provision du matir1, chez vos amis ile l' lllustrated London News; et quelle rage, quel vacarme, quels tourbillons! On dirait qu'il pleut là des bttnk-,iotes et qu'on vient n'emporter d'assaut la Californie. Heureux journal! La chaire de St-Pierre est abandonnée; les indulgences plénières n'ont pltts cours, et tons les miracles s'en vont : mais les dieux ont beau tomber et passer, la vogue est· toujom;s au marchand d'images. Achetez donc, petits et grands enfants : vous aurez pour six pence et de beaux portraits et de riants paysages, et de magnifiques tempêtes illustrées, et toutes les splendeurs, toutes les merveilles du Palais de Cristal. Achetez, achetez! pour i.ix pence vous aurez Babylone en miniature ! Pour mo·i, qui veux la voir en détail, et qui viens du pays des Scythes, où l'on ne connait guère que la pâle figure d'Isaac Laquidem, cette vénérable image du juif errant, je reprends ma course vagabonde et ma •libre fantaisie. Le pont de Waterleo ! toujours ce nom : Waterloo Bridge, Waterloo Place, Waterloo Ho'ltse, Waterloo taver-ns; il y a du Waterloo partout ici, jusque dans les cuisines. Et pourquoi fouiller ainû la défaite jusqu'au dernier honneur, la veine jusqu'au sang? Je vous en fais juge, milord. J,es peuples chrétiens, les penples civilisés, devraient-ils éterniser ainsi le souvenir des haines, par l'histoire vivante, par le monument? Je sais bien quP. les sauvages scalpent la tête de leurs ennemis, et font trophée de leurs chevehires ; mais ils s'appellent les peaux r07t_(jCS f . Disons-le toutefois. Nous ne sommes ni plus modestes ni plus sages que nos voisins, nous de la grande France. N'avons-nous pas, :commeeux, no,; joyaux barbares, nos Iéna, nos Austerlitz, nos arcs de triomphe des temps anciens et nouveaux, nos bronzes-colom1es et nos pierres qui saignent à travers ]a gloire? • Ah ! Caïn, Caïn, qu'as-tu fait de ton frère ? Je voudrais que cette inscription biblique fût gravée comme un souvenir et comme une leçon sur toutes ces pierres du meurtre, sur tous ces marbres du sang, qui perpétuent entre nous la sacrilège vengeance, l'orgueil farouche des guerres ; et décidément, milord, je ne passerai pas par le pont de Waterloo. J'aime mieux vous conduire e11. Chine, à lajunk. Il est là ce pauvre petit navire amarré près du Strand, au bas d'Essex- street, et regardant passer les voiles et les vapeurs qui s'en vont à la grande mer. C'est une..c~- que assez fine, mais très mal armée pour les grandes Yltesses; et s'il n'a pas d'autres locomoti•es, ce n'est pas Je céleste empire qui montera jamais dans la lune ! J'ai salué cet étranger triste comme un captif i.ur la 1 spécimen ci-après. Les A. vis et Annonces sont reçus ~ l'Office de }'Imprimerie Universelle, 19, D~rset Street, .a Jersey, S-Hélier, jusqu'à l'arrivée du courner du m~1d1. Toute correspondances doit être affranchie et contenir 11n bon, soit sur la poste anglaise, au nom de M. Zéno Sw1ETOSLAWSKJs,oit sur 1.m des banquiers de Jersey ou rive étrangère ; j'ai "u ses femmes au pied d'abeille, au long regard, ses petits mousses et ses lettrés ; mais tout cela ne vaut guère, et je me suis rappelé ce que disa'it la sagesse antique : "Malheur à qui vit seul ! La solitude est le tombeau! malheur aux empires fermés! " malheur aux Chinois des deux mondes ! Sur ce, milord, soyez heureux, et que les petits pois vous consolent de mes fadaises ! Votre serviteur., Jean RAISIN, (La suit~ au prochain numéro.) JERSEY, IMPRIMBJi.IE U)ilVERSBLLE, 19, DORSET STREET. EN VENTE A L'IMPRIMERIE UNIVERSELL~, 19, DORSET STREET : Les Biographies Bonapartistes par Ph. BerJ eau. Prix : '3 francs. LESBAGftDE'SAFRIQ HISTOIRE DE LA TRANSPORTATION DE DÉCEMBRE, Par CHARLES RIBEYROLLES. l volume in-8. E. A.LAVOINE, Prosc1·itfrançais, ancien élève de lafaculté de Pari&, Donne des leçons de français, de latin, d'histoire, de géographie, de littérature, etc. II enseigne aussi les élé• ments des sciences mathématiques, physiques et naturelles S'adresser au profess~ur, 38, Roseville-Street. Références : chez MM. Welman, Ph. Asplet et doctel>l' :Barbier. HOTEDLESTILLEDSEFRANCE, 38, Dean Sfreet. - Soho square, LONDRES. Table d'Hôte à 1s. 6d. Restaurant à la earte et ohambres meublées, à Qes prix très modérés. - Journaux français. FuLBER'f MARTIN, avocat français, proscrit, donne des leçons de langue !rançai:se et italienne, de littérature et de musique. Il donne également des leçons et des consultations sur toutes les matières de la législation française. S'adresser au professeur, Roseville-strett, Anglesea C_ottage. Références : chez MM. Welmann, P. A1plet et docteur Barbier. de Londres. Le prix dés Annonces est uniformément de six sous (trois pe11ce)la ligne, pour les trois sortes de caractères courants employés dans ce journal. Les lignes en capitales et en lettres de fantaisie, seroJ1t payées en proportic,n de la hauteur qu'e:lles occuperont, calculée sur le plus petit texte. • A BIANCHI proscrit politique vrir un cours. d'Equitation à son manège, sur la f le t~i~l: av:mtage <l'unir l'élégance, la légerté et fra1v·ais, r~dact.eur Parade. .a sohchte. . " f d - , Les semdles sont fixées avec du laiton et ne 1 , en che pen ant GUTEL PROSCRIT DU 2 DE:C~~MBRF:, • , .té i à l'intérieur ni à l'exen plâtre, en cire, en mastic et en gélatine s11r nature morte ou vivante. Il moule aussi les ornements, les statues ét fournit de~ épreuves à un prix modéré.-20, Donstreet, St.-Hélier. Jrnit ans <lnjournal quotidien le llfesutger du Nord, 1•rofe!!lsen1.• de ~oupe J~i~sent aucune as~en c~er à l'eau sans nuire à la taraissant à Lille (France), donne à domicile des Tailleur d'Habits.-29, Belmont Road, St.-Hélier, terl~edi:r; ~ 0 1 n hpeu mar f • d' • J 't' d'h' so 1 1tt:ue a c aussure. eçons de langue rança1se, ant 1me 1que, IR· Jersey. :.:.:=:...:.::...:::...:::..=.:=::-~=-::-::::-::-::::-~:;::-;.:;:;;:--;:;:-=;;:; t oire, de géograp?ie, de littérature, etc. . LU" ?llfl'll!'<IDCCl!/1 MAJS'QN DE COMMTSSIQN Il se charge egalement. de toutes conespon- ~G r,ISJ/n & li\ , LEPORTAJERSEY <lances, écritures commerciales et autres, et des J'>flOSC~l?' POLl'l'lQUl: POLONAIS, No3, SUR. , . . . • mémoires dont 011 lui confie la rêdaction. Don_neà.dori;lClledes leç~ns Je langue . dllema11de U. HeHrteb1se, Comm1ss1onna1reen marS'adresser au professeur 20 Don-street, St.- et Latine; il demont:e aussi la Gymnast1q,1e. chandises, se charge de vendre et acheter to11te .Pélier (Ile de Jersey). ' ' l\i. Lnd. Kordecki désirerait trouver de l'emploi sorte de marchandises, et de faire de,; rec~uvremens Jœ/érenccs chez MM. Wellman, P. Asplet, comme professeur dans une pension.-61, Newman en France ou en ..:\.nîleterre et en Amérique. . e eo. Vickery. Street, Oxford Street.-Londre5. Correspo~da~ts à Paris! Bordeaux, Lyon, Lille, 15, cotoMBERIE S'l'ItEET, sT.-n:i'.:tlER, JERSEY. Londres, B1rmmgbam, Liverpool, New-York, etc. p BONYPROFESSEUR D'ÉQUITATION, an. GUAY pro~crit <lu 2 Décembre, faiseur! !A h • ' cien élève de l'école de Saumur, • ,ae BOTTES sans couture, p~ur ALPHNOS E mouleur en p atre, se C ~rge honne'.lr de prévenir le public qu'il vient d'ou- hommes et pour dames. - Ce cenre de eha\1gsun , Ile tolite espèce ,le moù age -HOTELDE L'EUROPi DON STREET, No l l, TENU ? AR G,ROUSSEL. G. RoussEL a l'honneur de prévenir MM. les voyageurs qui viennent visiter cette île, soit poor agrément, soit pour ·affl\ires, aussi bien que les habitants de cette localité, qu'ils trouveront dans son H6tel, bonne table, bons Tins, et tous lei aoina,. ainsi que tous renseignements possibles. Q» Table J'Hôte à 10, l et 6 heures.-Repaa ~· toute heure.-11 i.ert a\1ssi en ville.

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