-SCIENCE.- -SOLIDARITBJOURNALDELADEMOCRATIUENIVERSELLE. N9 24. - MERCREDI, 10 MAI 1854. 1 Toutes lettres et correspondances doivent être affi-anchias et 1 ANGLETERRE ET CoLoNrns : \ adressées au bureau de !'Imprimerie Un_ivcrselle à St-Hélier U_n an, _8shillings ou 10 fran es. (Jersey), 19, Dorset Street.-Les manmicrits déposés ne seront Six mois. 4 sh. ou 5 fr. pas rendu!. - ÛN s' AilONNE : A Jers~y, 19; Dorset _street..- A I Trois mois., 2 sh. ou 2 fr. 50 c·, POUR L'ÉTRANGER : Un an, 12 fr. 50. Six mois, 6 fr. 25. • Trois mois, 3 fr. 50 c. . Ce .Journal parait une rois par semaln-... Londres, iJO½, Great Queen Street, Lmcoln s-Inn-F1eld~. - A CHAQUE NUMÉRO: 1 Genè•t (Suisse), chez M. Cor~nt, libraire, i:ue Guillaume-Tell, 3 pence ou 6 sous. ' A vis aux .Al bonnes> Nous prévenons les personnes qui se sont -· abonnées au journal l'Homme, soit pour un an, pour six mois .ou pour troi~ mois, et qui n.'ontpas encore versé le montant de leur • abonnement, qu'elles sont instamment priées êe. s'acquitter sans retard entre les mains de MM. les agents chez lesquels l'abonnement a été contracté, ou bien de l'envoyer directement à l'administration du journal, à St.-Hélier (île de Jersey), 19, Dorset Street. Dans ce dernier cas, il suffira d'adr~~sersoit un mandat sur la poste ou un. billet de change sur un des banquiers de Londres, au nom de M. Zéno SwrnTOSLA.WSKI. On prie également les personnes qui renouvelleront leur abonnement, d'en enVOferle prix d'avance à l'adresse indiquée, afin d'éviter tout retard dans l'envoi du journal pour le nouveau terme du second sémestre et du troisième trimestre, terme qui commencera le 1er juin prochain. LENOUVEACUAMPDEBOULOGNE. Voici ce que disait, à la date du 4, mai, l' Indépendance belge, cette petite gazette d'Ausbourg de l'Occident qui entre partout, même en France, gràce à ses prosternations, et par la miséricorde des polices : " Le JY!orning-Post a annoncé que des camps devaient être établis des deux côtés de la Manche pour recevoir des trou13esfrançaises et anglaises. L' ln.dépendant de SaintOmer donne la confirmation suivante de cette nouvelle : " Nous apprenons aujourd'hui que le gouvérnement est dans l'intention de former, cette année même, et à une époque très rapprochée, un rassemblement considérable snr le platea1.1,l'Helfaut et dans l'intérieur de la ville. Bien que la décision ne soit pas encore officielle, nous croyons pouvoir assm;er que MM. les officiers du génie de Saint-Omer ont reçu des instructions pour la construction de nouvelles baraques au c:i.mp. Ces baraques, devant être terminées sous un très bref délai, seraient faites en paillotis et couvertes en planches. Le chiffre des troupes dépendrait du contingent de la cl:isse de 1853,'1 Lesquatre premières ligrtës relatives au MorningPost n'anivent, ici, dans ~• Indépendance, que pour faire passer la nonvelle assez grave d'un autre camp, de guerre qu'on vaformeràSaint-O~er. Qui voudra croire, en effet, que ces deux armées que l'on concentre, des deux côtés de la Manche, signifient encore fraternité, et que les deux gouvern~ments s'établissent, ainsi, dans des postes de surveillance formidables, l'un en face de l'autre, pour mieux servir les grands intérêts de l'alliance et de la politique eommune ·? Ce serait là une illusioa par trop grossière, qui toucherait à la démence, et l'esprit anglais n'en est pas éncore là, quoiqu'on l'ait entraîné déjà bien loin dans la voie des niaises amours avec. son voisin de Boulogne. Ce qu'il y a, tout ce qu'il y_ a au fond de ce bnlletin OFFICIEL (puisqu'on n'a pas averti le journal,) c'est que le plan arrêté, mais jusqu'ici voilé, va recevoir son premier développement. M. Bonaparte sait que l'An~-leterre, déjà lancée et fort engagée contre la Russie, a besoin, un besoin forcé de sonalliauce; il sait qu'il peut commenoerson œuvre, l' œuvre de son destin, comme il dit; car toute coalition est en ce moment impossible contre son empire, et, d'ailleurs, quand on a menti, rusé, fraudé toute sa vie, il n'est poiut difficile de trou.,. Ter des prétextei pour couvrir et masquer les intentions véritables. • Le prétexte, cette fois, c'est l'instruction des jeunes recrues qu'on vient de lever par milliers et que l'on ne saurait former en peu de temps, pour la grande guerre, que sur le terrain des grandes manœuvres: de là, la nécessité du eamp ! Courtoisement averti, pttf son allié sincère, de cette nécessité d'instruction rapide qui condamnait la France à former un camp nouveau, sur le chemin de Boulogne, à quelques lieues de Douvres, le gouvernement anglais ne pouvait guères hasarder une observation qui aurait été une injure, et il a répondu, il a dû répondre : - Je vais en faire autant : l'instruction rapide nous est aussi nécessaire, et d'ailleurs, entre alliés, entre amis, l'émulation est si sainte chose ! Les voilà, donc, qui vont tracer leurs lignes, ,élever leurs terrassemens, organiser leurs barraques et jouer à la guerre, avec leurs jeunes soldats, depuis la petite école jusqu'aux grandes manœuvres. Tout cela n'a rien de sinistre en apparence ; mais qu'un intérêt nouveau se produise demain, qui sépare les deux ambitions alliées d'un jour, les deux politiques, les deux gouvernemens ; que la guerre d'Orient, par exemple, ouvre une perspective à M. Bonaparte, ou qu'il soit frappé - cela arrive souvent •dans la fami1le- par un de ces coups de catalepsie qu'on gagne si vite aux Tuileries, et le camp de St-Omer, alors, se trouvera merveilleusement placé ; on aura son armée de Boulogne, où pour la rramise,· ou pour l'Irlande, ou pour la Belgique, si l'on n'a pas trop faim, le premier jour ! Le camp de Boulogne, c'est une menace hypocri-te et masquée, mais directe; c'est un armement contre 1' Angleterre ou, <lumoins, contre les intérêts qu'elle doit couvrir. Sous le neveu, comme sous l'oncle, si la politique anglaise était bien conduite, tout eamp <le Boulogne serait . considéré comme une déclaration de gue.rre, et le fait de l'alliance, ici, au lieu d'être une .garantie, n'est qu'un danger de plus ; car on pourra tout préparer, tout concentrer, tout organiser sous les auspices de cette fraternité-mensonge qui donnera toute aisance et toutes facilités à la tr~hison repliée sur ellemême, attendant son jour, ou plutôt sa nuit, car elle ne travaille que la nuit, cette trahison du Deux Décembre! Au lieu de savourer, chaque matin, ses petites victoires remportées sur des bâtimens marchands et des villes ouvertes, par la flotte la plus considérable qu'aient jusqu'ici vue les mers, la nation anglaise ferait beaucoup mieux de regarder souvent et de plus près du côté de la France-Empire, et, surtout, du côté de Boulogne! C\t, RIBBYROLL~. P. S. Le Moniteur français a parlé : c'est un camp de cent mille hommes qu'on va former à Boulogne, et le gouTernement anglais est en ce!a d'accord avec Bonaparte, et l'on donne pour raison..... les éventualités de l'Orient ! 0 vieille prévoyance anglaise qu'est-tu devenue? .... Après l'indépendance, voici venir le Moniteur, journal officiel français.-(Ce sont les deux Siamois de la calomnie.)- " -On nous écrit de Jersey : " Plusieurs réfugiés, découragés de l'insuccès des tentatives de leurs chefs pour troubler le repos de 111 France, se sont adressés au lieutenant-gouverneur dans le but d'obtenir du gouvernement ang1ais des passages gratuits pour se rendre avec leurs familles aux Etats-Unis. " Les réfugiés français qui ont fait de pareilles demandes, soit à Jersey, soit à Londres, ont été forcés par la misère, et ils ne quittent qu'en frémissant le sol vois;n de la patrie; car, pour eux, la patrie est une sainte chose, comme la conscience, comme l'honneur. Loin d'être déGouragés, ils emportent Ja conviction profonde d'un réveil prochain, et leur plus amer chagrin, à l'heure du départ, est ~e s~nger qu'ils sero~t absens de la lutte, que la hberte, ponr laquelle Ils ont tant souffert, prendra s~ns eu_xsa revanche. Il !l'en est pas un seul qui, s 11avait un peu <l_etravail, un morceau de pain â gag·ner, "oulut qmtter le terrain, bien triste et bien froid pourtant, où sont les avant-postes de la Rê-- volution. _Voilà la vérité sur Jes sentiments; voici les faits : M. Bonaparte nous a dépouillés et ruinés nous et nos familles. D'un tmtre côté, le travail, e~ Ang·l~terre, est diffieile pour l'étranger, pour le Français surtout, à cause <les concurrences intérieures condamnées à se décimer elles-mêmes et à jeter_ leur tro~ plein dans le nouveau monde. Quant à <lessubi1des accordés par l'état, les réfuu-iés français n'ont jamai~ ri<m demandé, rien reç~ du g·ouvernement anglais. Ils avaient eu jusqu'ici la faible ressource de quelques souscriptions qui venaient de .Fra;1ce, M. Bonaparte les a fait supprimer par ses pohces ! La pitié lui est une injure, comme tous les nobles sentimens. Aujour~'hui, parce qu'ils partent quelques uns~ n'ayant m ressources, ni travail, ui revenus, M. Bonaparte qui les a volés tous, expropriés, exilés et qui cherche encore à les affami:;r, sur la terre étrangère, M. Bonaparte, Je voleur de la ba11que e! ~e l'é~at, poursuit ces quelques ouvriers, ses v1ct1mes,Jusqu'à travers !'Océan, et les fait insulter par son Moniteur. Le_journal o~ciel d'un gouvernement qu'on fait tr_avmllerà r,areille besogne... En vérité, cet empire aura d etrang-es bulletins ! Ch. Rrn. CORRESPONDANCE DE LONDRES. Lonrlres, 8 mai 18..54. DERNIÈRES NOUVELLES. Vendredi dernier, en réponse à des interpellations dirigées contre les lenteurs des opérations militaires en O:-ient, les ministres ont ln au parlement une dépêche de l'amiral Dundas. Huit jours après avoir reçu la déclaration de guerre, les flottes anglo-françaises ont bombardé Odessa, dont le commandant avait canonné un bâtiment sous pavillon parlementaire. Le feu de huit frégates a détruit les batteries, incendié un magasin à poudre, brûlé douze "·aisseaux russes, le tout sans endommager la ville, ni le port de commerce, et en facilitant la sortie du port à quelques bâtiments occidentaux. Après cet exploit, qui n'a coftté la v-iequ'à huit marins, dit-on, les flottes ont fait voile pour Sébastopol. • Les généraux arrivent, les uns après les autres, à Constantinople; l'artillerie, la cavalerie débarquent peu à peu. On assure que les généraux Brown et Bousquet ont jugé nécessaire de faire venir de suite à Varna dix à douze mille Français et les régiments anglais, pour renforcer l'aile droite d'Omer-Pacha. Les Turos occupent la Petite-Valachie à mesure que les Russes se retirent. Le comte O'Reilly, à la tête d'un régiment de cavalerie, a quitté Kalafat pour rejoindre Omer-Pacha. La lutte se concentre vers Silistrie, dont les Russes ont essayé, sans succès, le bombardement. L?.s renseignements donnés sur le combat de Kalafat attribuent la victoire à la justesse du tir de. l'artillerie turque, et aussi au courage <lesBashiBouzouks (cavaliers irréguliers), commandés par· Iskander-Bey (le comte Ilinski).-Les irréguliers,. à Kostendje, à Shumla-et aussi dans les provinces, grecques insurgées-se font remarquer, par contre,. par leur ardeur an pillage ~t au meurtre, plus.que. par leur vaillance; Omer-Pacha cherche à s'en débarrasser, ne pouvant en tirer parti. Le ·général Yusuf est <'nvoyé eri Orient ,;, ou •
parle de nommer le général Daumas ambassadeur à Constantinople. Ces officiers seraient tous deux très aptes à organiser en T'urq nie-comme ils l'ont fait en Algérie-des troupes ré~ulières avec les éléments guerriers de la levée en masse musulmane. -Le général Darag-uay-d'Hilliers a exigé du Sultan, en faveur des Hellènes catltoliques, le privilège de n'être pas soumis au décret d'expulsion qui frappe leurs compatriotes grecs: il s'est emporté jusqu'à df'mander ses passeports, et il est question à Paris de lui donner un commandement dans l'armée pour le dédommager de sa destitution prochaine des fonctions d'ambassadeur ..... L' emper'tur Napoléon III veut avoir, aussi, sa Garde impériale; le J'Vlnniteur en a décreté l'organisation ; il n'est pas encore question de la solde, ni de l'uniforme. En outre,- et ceci rentre dans l'ancien régime royaliste-il aura une Garde-ducorps, les Cent~gardes à cheval, au nombre de cent cinquante, commandés par le colonel Lepic. Un camp de cent mille hommes va être formé vers le Pas-de-Calais (à Boulogne, sans doute), en destination, dit-on, de la Baltique(?) ... Un autre camp, de cinqua·-te mille homm2!'-, à Marseille, formP,ra la réserve de l'armée d'Orient, qui sera portée à cent mille hommes. On parle d'un nouvel Gmprunt de deux cent cinq uarite millions. Et l'Allem~tgne.-Le roi c1e Prusse remplace, au ministère de la guerre, le générnl <lè Bonin, symphatique aux puissances occidentales, par un général du parti russe. L'Autriche annonce qu'elle va envàhir le Montenegro, pour étouffer sa révolte contre le Sultan, révolte qu'elle excitait et protége~it il y a un an. J ellachich va entrer en Turquie pour écraser des Slaves au profit du Sultan : voilà ce que disent les feuilles allemandes, et ce qui paraît peu rassurant à ceux q ni se rappellent l'hypocrite politique de l'Autriche et de ce même Jellachich dans la guerre de Hongrie, il n'y a <1ue cinq ans. L'Autriche, d'ailleurs, est fort embarrassée; province russe si le czar est maître du Bas-Danube ; démolie par les insurrections nationales si elle laisse succomber la Russie-car ni la France ni l'Ang·leterre ne ]ui vi€ndront en aide contre les Polonais, les Hongrois, les Italiens,-l'Empire d'Autriche ne voit aucun moyen de sortir d' embarras, et il essaie de gagner du temps, et, en même temps, d ~ prèndre des garanties contre te vainqueur, quel qu'il puisse être.-Mais la neutralité' de l'Autriche, favorable à la Russie, ne sera pas admise par les puissances occidentales; et il faudra bien, cette année, prendre parti. Ce sera peut-être l'instant favorable pour les patriotes des nationalités écrasées : c'est du moins ce que semble espérer le prince Czartoriski, dont les journaux anglais reproduisent un long discours exposant les difficultéil suscitées à la formation d'une légion polonaise en Orient, et insinuant la possibilité de reconstituer le royaume de Pologne au profit d'un prince dont le prestige et le concours se mettraient au service de l'indépendance polonaise. S'agit-il du prince Napoléon'? L'héritier présomptif de la couronne impériale n'aurait-il pas la même· foi que son cousin à l' Etoile des Bonaparte? ... Salut fraternel, Ph. FAURE. F(!NÉRAILLES D'UN PROSCRIT POLONAIS. Yendredi dernier, les proscrits Polonais, Hongrois, Italiens, Français résiùant à Jersey ont accompagné l'un des leurs à la dernière patrie, au champ des morts. Le drapeau rouge déployé en tête de la colonne flottait sur la :t'Jiture de deuil, et le cortège, formé sur deux lignes, marchait ùans ce religieux silence qui est le devoir des hommes, derrière le cadane. Arrivés au cimetière des Indépendants, à St.-J ean, les 'Proscrits ont fait le cercle autour de la to'mbe, et l'un de nos amis, compatriote du mort, le citayen Zeno Swietoslawski a fait entendre la parole dn clernier adieu. Voici son discours: L'HOMME. P:ofonde, mépriser_ les o!fres _qui ..u. raient pu lui rendre ses biens ; quand on 'l'0lt un malade refuser jnsqu'aa dernier momen~ tout off:e de secours _et tr:tvailler vaillamment j1m1u'à la dernière agonie, on a au moms le droit de dire hautement qu'il a rempli ses devoirs. . Citoyens, il y a quelques semaines, j'ai vu TIJ. Izl)EESKI clans l'atelier des imprimeurs, cou0hé sur sa casse essoufflé haletant, je l'ai prié de prendre du repos, de cess~r tout tr'avail. Il m'a r~pondu :_" Non, je sais que je n'ai pas beauooup de ~emps _ànvre. ~ais comme le ha~rd a voulu que je fusse appelé a termmer _ùnhvre de propa_ga:1de,Je ne n.e couch~rai pas et je ne mournu pas avant d',avon- composé les derniers mots écrits : du Peuple polonais dans r Emigration. " Citoyens, cet homme, prophète par sa forte volonté, dominant rn maladie de poitrine qui le dévorait lentement depuis quelques années, a tenu s~ parole, rempli sa promessè: en effet, après a.voir composé le dernier mot du livre, notre pauvre compagnon d'exil s'est couché pour ne plus se relever! Citoyens, quand 0:1 a fait ainsi son devoir jusqu'à la dernière heure, 01)peut, en mourant, mettre la main sur sa conscience et dire : - J'ai fait ce que j'ai pu, que les autres accomplissent comme moi la tâc:~e qui leur. fut ~onnéc._ Oui, ci!oyens, Th. lzDEBSKI a remp,1 son devo1r; et 1aman 1ère dont il 1· a rempli no_usest à tous un grand enseignement : c'est un exemple à suivre!- Le despotisme de l'Occident est .au prise avec le despotisme de l'Qrient,-la guerre éten,1 ses bras'sur la terre et les mers : eh bien ! 11u'allons-nous faire, nous, ~oldats de la liberté Polonais H • F • ' ' ?ngro1s, 'rnnça1s, Italien~? Dirons-nous, dans ce moment de crise:" que le mo1~dese sauve comme _ilpeut"? Non citoyens! nous ne pouvons 111 ne devons nous croiser les bras ; mais, disciples cle St.-J,11st qui. djsait : " celui qui veut travail!P.r pour le bonheur d~ 1 Humamtc ne peut se reposer que dans la tomb() ! '' no.us tr~va1llerous tous anx gra1:ds devoirs qui nous appellent. Nous diron~ avec notre compatr,ote to.11bé, que nous ne devons pas nous reposer tant qu'un seul tyran ~era debout. N'avons-nous pas juré de combattre la tyrannie, ju~qu'à ce qu'elle ait disparu <le la terre ? Le rr:o ide s011ffre, vous le savez; - dans l'Orient comme ~ans l'~ccident, .dans l_eSud •comme dans le Nord, putout l oppression se fait sentir. Nous, proscrit~, nous somm.es dép~uillés de tous no_~bi<n ,, et condamnés à supporter toutes les misères du proléia1re errant. }.fais l'Humanité tout entière est it nous : et, Polonais, R11sscs, Hongrois, Italiens, Allemands, Français, Anglais, Turcs, Américains, esclaves noirs ou esclaves blancs, tous ceux qui souffrent sont nos frères et ont droit à notre effort et à nos symp,athies. Proscrits de tous les gouvernemens, nous ne devons avoir ~i repos ni sommeil tant que les souffrances de l'humanité entière n'auront pas complétement disparu ; mais pour que nos efforts soient couronnés de s11ccès, n'ayons qu'un seul but, une même pensée : La République Universelle Démocratique et Sociale! Dans les comb:tts des peuples contre leurs oppresseurs le sanod A , :-, es notres a coulé par torrents; nous autres, ceux que la balle meurtrière des i.-oisn'a pu atteindre, nous sommes moissonné$ impitoyablement par la mort q•lÎ ".Ïent, elle aussi, nous déciJPer. Qu'importe, serrons nos rangs! et l'épaule à l'épaule, Polonais ou Russe, F_r,mçais ou lt~lien, à chaque nouvelle victime qui tombe parmi nous, so:,om toujours prêta, à un •combat nouveau• nous l'ouvrirons à ce cri dt notre foi sainte : Vive la Républiqu~ Universelle Dé:nocratique et Sociale ! L'EMPEREUR NICOLAS. Né en 1796, l'empereur Nicolas est entré dans sa cinquante-huitième année. D'une taille audessus de six pieds, il est fort et plein d'embonpoint. Il avait l'habitude-et peut-être l'a-t-il eucore-de s'amincir autal'lt que possible. Sa coqueÙerie à cet égard allait très loin ; il a été blessé au vif par un passage du célèbre ouvrage, sur la Russie, de M. de Custine, où le voyag~ur accuse l'élég·ant monarque de faire rentrer le ventre dans la poitrine, à force de se serrer. " Ai-je donc <luventre, mesdames? " demancla-t-il d'un air chagrin aux· demoiselles d'honneur, en posant devant elles. La réponse fut, contrairement à l'évidence, que l'écrivain calomniateur en avait menti. • Cette ampleur s'est accrue avec l'âge; les traits du tzar sont nobles et rég·uliers, mais ils ne dénotent pas une intelligence supérieure. Son reo-ard sombre et sévère reste toujours fixe, même q1~and les lèvres sourient. Sa tête, aujourd'hui presque chauve, n'a jamais été garnie de beaucoup de cheveux. Les poils rares de ses moustaches, semblables à celles d'un chat, se poursuivent lei uns les autres. Il ne porte ni favoris, ni barbe. La nature semble avoir été très parcimonieuse envers lui, sous ce rapport ~ de là son aversion, sans doute, pour les visages barbus, comme pour les longues chevelures ; de là s tns doute aussi les ordonnances qui règlent la coiffure des employés militaires et civils. Lès soldats doivent avoir les cheveux ras ; les officiers peuvent se permettre la hauteur d'un pouce, ainsi que les tchinovniks de la bureaucratie. Personne n'ose se moutrer avec une barbe autour du cou : elle est Pxpressémeut prohibée. "Nul, dit le décret de 1831, n'osera doréDans ce temps d'orages et de tempêtes politiques qui se déroulent à nos yeux, au moment où chacun de nous a l'espoir d'être appelé à son poste de bataiile, nos rangs viennent encore ' de perdr~ un soldat: Théophile lzDEBSKI, émigré polonais, vient de mourir. • navant porter une barbe à la manière des Juifs et des Français. " Des étrangers ont été renvoyés de l'empire, parce que leùr barbe et leur chevelure ' dépassaient les dimensions autorisées. Chargé par ~es_proscrits_de toutes les nations de parler sur sa tombe, que pms-Je vo\ls dire de ce compagnon d'exil, qui s'éteint comme tant d'au~·es, avant l'âge et loin de la mère-patrie! Né en Pologne, officier dans l'armée révolutionnaire de 1830 il est m?rt le 3 mai 1_854, âgé de 50 an~ ; ~•est presque tout ce' que je sais de TMoph1le. IzDKBS~I. Mais 11 est émigré depuis 1831, et quand on est émigré depms 23 ans, quand on a toujours refusé l'amnistie, offerte à chaque, )nst:mt par ,le czar, jaloux d'augJIDenter le no~bre de ceux qlll, ont _acc,eptesa clémence-mensonge; ~1and on voit un ~oble, un ncbe Jadis, dans la misère la plus Toujours eu uniforme de général, Nicolas est excesiivement soigné dans sa toilette et dans sa tenue. Il rivalise en cela avec ses deux confrères : Faustin Ier et Napoléon III, et les surpassè en prestance guerrière. Raide et droit, il marche comme un vrai tambour-major. En revanche, à cause de la longueur de ses jambes, il ne figure pas aussi bien à cheval que Bonaparte ou Soulouque, ces empereurs-cavaliers qu'on dirait échappés du Cirque Franconi. • Nicolas déteste l'habit bourgeois. Il n'aime pas voir les hommes vêtus à leur aise. Aussi il oblio-e les bureaucrates de plusieurs ministères d'app~- raître constamment en uniforme quasi-militaire; il astreint les étudiants des universités à ne jamais quitter l'épée; il punirait de la dégradation et de l'envoi au Caucase l'officier qui se permettrait d'endosser le frac. Le cou serré jusqu'au menton, le milieu du corps étroitement ;;anglé, le pantalon collant comme celui d'un hercule ou d'une danseuse : voilà la mise que Nicolas exige dans l'armée et dont il lui donne l'exemple. Cet hommr, d'une constitution robuste, brave impunément le froid. Il met orgueil et vanité à se promener souvent, en hi~er, sans pélissc ni manteau. On prétèn<l qu'il est vêtu en dessotJs d'u11e cuirasse de fer-inaccessible à la lame d'un poignard-et que c'est là ce qui l'échauffe. Pour irn pas lui déplaire, les militaires de tous grades doivent paraître indifférents aux variations de la température. Grelotter en sa présence, c'est s'exposer a sa colère, Du Ier au 5 mai de chaque année, il passe en revue toute sa 1prde, qui prend alors le pantalon blanc. Il y a souvent encore, sous le rude climat de .Saint-Pétersbourg, de la neige dans les mes, et la Neva charrie les glaces d 11 lac Ladog·a. Qu'importe! on est au printemps d'après le calendrier et d'après l'ordre de l'empereur. Les chambellans, les demoiselles d'honneur, toute la cour doit se conformer au costume printannier de l'armée, en assistantµ la parade. Quand le potentat se promène en Yoiture, en traJ'neau ou à pied sur le quai Anglais, ou sur la Perspective· Nevski-doux rendez-vous des fla- • neurs-'--tous les passants s'arrêtent pour le saluer : les individus en uniforme rejettent le manteau de dessus une épaule et portent la main à leur casque • les individus en habit bourg·eois se découvrent 1~ tête. Quelque intense que soit la bise, ou quelqu'e faible que soit la santé des personnes, aucune excuse n'est valable en cas d'omission de cette marque de vénération. L'empereur apostrophe parfois lui-même le délinquant, étouffe la réponse et n'admet pas d'a~oirpu_être con!ondu_a~ec uns imple général, quoique nen ne l en distmgue. Le châtiment infligé, en pareil cas, es l'expulsion immédia1-e pour uu étranger, un long exil ,'l l'intél"ieur pour un sujet indigène. Nous connaissons un riche Polonais, malheureusement myope, qui néglio-ea d'oter son chapeau en rencontrant face à focet,le terrible et superbe monarque, et fut condamné, sur l'heure, à trois ans de séjour involontaire dans une lointaine pro,·ince. On voulut en vain faire valoir l'infirmité avérée du promeneur : " Qu 'il en soit comme j'ai dit, s'écria Nicolas : c'est un jacobin polonais qui affecte d'avoir la vue basse." Ce Polonais, pas le moins du monde jacobin, a été mis sous la surveillance la plus stricte de la police, depuis son retour de l'internement. Ainsi la myopie, ou tout autre défaut physique, rend les hommes suspects au despotisme ! Le czar se soucie peu d'être aimé. Le seul sentiment qui se délecte d'inspirer, c'est la crainte-- une crainte tremblante et canine.-_ En public, il re-: garde d'un œil scrutateur tout à l'entour; malheur à quiconque n'aurait pas, à son idée, une pose rei,- pectneuse, ou qui oserait le fixer en face ! " Estce pour me braver? '' se demande de suite Nicolas, et, dims le de ute, il punira, si c'est un militaire, ~n l'expédiant contre les montagnards du Caucase; si c'est nn bureaucrate ou un noble hors de service, en refusant de l'avancer en tchinn, ou en lui défendc.1utde voyager. Dans son inspection générale, il note soignensement la taille des cheveux, la forme de la barbe, la coupe• des habits. rr?ute _infractio~ a_ux mo 1 dcs qu'il àut~rise et qui lm plaisent, attire son mP.contement ; il sévit soit par quelque acte de rig-ueur, soit par une réprimande souvent grossière. On ne saurait croire de quelles minutieuses et rid,,iculesprécautions s'eutoure le tyran de soixantesix millions de sujets. Son premier soin, chaque matin, est de recevoir les rapports du ministre de la police ~ecrète, du gouverneur-général de SaintPétersbourg et du commaudant de la place, trois chefs de la même administration, divisée pour être multipliée. Le ministre de la police, dont Ja juridiction s'éte!1d su; tout l'eJJ?pire et sur les pays étrangers, vient resumer les mnombrales dénonciations de ses agents; il exhibe la liste des individus ajoutés au Livre rouge; il tire de causeries sou- . .,
vent nulles, lrs Îlldices de trames révolutiomrnires. Le gouverneur g-é.iéral rend compte des bru~ts c~e la ville sur les mc:.ures gouvernementales; 11 signale ceux qu_is'hahilleu!, se coiffent et ~e comportent contnurement aux ordonnances ; 11 relate les détails de la vie privée des nobles et de leurs femmes. Le commandant de la place, duquel relèvent le palais et lc1forteresse des Saints-Pierre et Paul, recueille les aveux des détenus, soumis à la torture ou leurrés d'une fausse espérance de pardon; il s'occupe <lela collC]nitedes employés de la demeureimpériale; il reçoit <le son. ?1aître le mo,t d'ordrepour les gardes du corps, m1hce de sCtrete intérieure. Denis le rryran était la confiance personnifiée, si on le compare à Nicolas. Suivant l'exemple de ses prédécesseurs, son père excepté, Nicolas parcourt s~ns escorte le~ rues de sa capitale ; il se ~et en .é, 1<lem;eau théatre dans une lo"'e d'avant-scene; 1I se mele à la foule aux balsm~squés publics. 1\1,aisSaint:Pétersbonrg,, ~ù l'état de siége est perpetuel, preser~te une sene rapprochée<lecorps-de-gu;d.e : au coi~ de chaque rue, il y a de plus une gnente a,·ec cmq hommes armésde hallebardes. Ces soldats et ces boudoucltniks arrêteraient l'individu qu'ils verraient s'approcher trop près de l'empereur. r.~e t!iéâtre est _garni de troupes au dehors, de comm1ssa1resc.lepohce et d'espions déguisés au-?f'dans .. ~es bals m~~qués sont parsemés de seotrnelles v1g1lanteset d ecouteursstipendiés aux finei oreilles. Le grnnd-maître' dela police précède d'ailleurs le. c~ar qui s'amuse, en faisant ranger la foule compnmee par des commissairesspéciaux. Cette vie, si protégée, n'en est pas moins, clirat-on exposée à l'audace adroite d'un Ravaillac ou d'u; Louvel. Sans aucun doute. Néanmoins, une autre manière d'agir aurait plus d'inconvénients. Le czar, s'enfermant comme Paul, ferait uaître l'idéed'un complot de palais. Couvrir .la frayeur du masquede l'insoucian?e, c'est !e me1lle.nr de tous les calcule. Nicolas l a compris. Ses incessantes apparitions en public sont faites pour intimider les mécontents isolés ou groupés, et pour renforcer l'autocratie d'une certaine popularité. Si les Russes ne voyaient pas si souvent leur s?nverain, ils devienclraient moins timorés et moms respectueux. {)n voit la preuve de ceci dans l'esprit comparativement lihéral de Moscou. Nicolas partage ses matinées ent~~ l~s confitlences de sa police et les revues mil1ta1res. Il a peu de loisir pour )es ~utres branch~s de _l'a<lministration. N esselrode reg-le les affmres etrangères commeil l'entend, sauf les cas exceptionnels tels que l'intervention en Hongrie ou la guerre actuelle avec la Turquie. Les fürnnces, que le czar avoue ne pas comprendre, sont abandonnées à l'empirisme et aux expédients possibles seulement sous un despotismeabsolu. Le revenn de la Russie s'él_èveà huit cents millions de francs environ ; l'armée de terre et <le mn en absorbe la moitié, la cour et l'espionnage en prennent une bonne part; le commerce, l'industrie, l'instruction publique se partaa-entle reste. Les routes sont entretenues par des i, ' • ' d hl L ' corvces1mposees aux paysans es ~o es. a penurie d'argent, sans compter tant d autres causes, empêchera toujours le czar d'être redoutable à l'Europe, quand celle-qi voudra sérieusement le combattre. Nicolas consacre ses soirées au plaisir. Il visite fréquemment l'opé:a italien. et le théâtre français. Il aime les vaudevilles comiques des boulevards. C'est là sa nourriture littéraire. Il n'ajamais lu un livre sérieux. Des auteurs légers, il affectionne, par dessus tous, ~~u~ de .K~ck•. Voyageant u.n jour, avec sa rap1,_d1teordmair~, 11se trouva f.ns e fatigue et s'arreta dans la ville de Tver. Lmsomnie, dont il est fréquemment tourmenté, l'empêchait d~ dor~nir ; il de~a°:da nn rom~n de son écrivain iavon. On alla eve1ller les habitants lettrés, qui s'empressèrent de fournir ce qu'ils possédaient en ouvrages français. Le czar jette les yeux sur les volumes recueillis et s'écrie. indigné : " Oh ! les ignorants et les imbéciles!avoirdes niaiseries con me cefü s de Balzac, Hugo, Sue, Sand et ne pas posséder, à eux tous, un stul chef-d'œuvre de Paul de Kock ! Franchement, je croyais plus éclairés mes sujets de Tver. Des chevaux, <leschevaux ! Je veux partir !" Possédant la facilité pour les langues carastéristiques de la race slave, l'autocrate, outre le russe, parle sans embarras le français, l'allemand et l'ana-lais. Quant au latin : '' C'est une sotte langue, dit-il un jour, j'ai usé des années à l'apprendre et je n'en ai rien retenu." Il dessine assez bien, mais s'ii applique cc talent, ce n'est qn'ù i:naginer des mriformes. Dans l'intimité, il est brnsque et brutal. En public, il I ui plaît d'adopter des manÎr!res courtoises et même aimables. c•~st- là une comédie qt1'il joue ; la moindre contrariété le fait revenir à son naturel : alors il se sert des expressions les plus dévergondées de la langue russe ; il jette à la face de ses g·énéraux et de ses courtisans un juron indigène, dont. les rrurcs ont l'équivalent et qui est uu outrage obscène à la mère de la personne apostrophée. , Par sa bienveillance affectée, à laquelle il sait prêter l'accent de la franchise, cet acteur couronné tâche de séduire les étrangers diplomates ou simples voyageurs. Ce sont autant de partisans et d'admirateurs qu'il veut se créer, Il a parfaitement réussi, comme on sait, avec le sénateur Douglas, le promoteur du bill-N éhraska. II est parvenu, dans une autre occasion, à changer une profonde hostilité en un aveugle dévouement. Voici le fait : Le cabinet aüglais, voulant en imposer à Nicolas, ~1ccréditaauprès de lui lord Durham, mC'mhre . radical du parlement, et, par eonséquent, ennemi de.s empiétements d'un autocrate. CC'noble envoyé avait encore plus de puérile vanité que de tibérurisme. Le Czar, sur cette information, résolut d'apprivoiser le diplomate, en séduisant l'homme. A peine eut-il appris le débarquement du personnage, qu'il alla à sa rencontre, et lni dit, d'un ton cordial et dégag-é : " Miloi'd, j'ai voulu, me trouv:mt dans les environs de Cronstadt, vous épargner les ennuis d'une présentation officielle. Nous pouvons tout aussi bien faire connaissance, sans préambule cérémonieux." Cet empressement du monarque flatta au suprême degré l'amour-prOiJre de l'ambassadeur, qu'on empêclrn, par toutes sortes de flagorneri<•s, de re- • venir sur, sa favoraUc impression. Le libéral se prit à adorer le despote. Il fut convcrii au systême russe et s'efforça, dans des notes écrites de sa main, de le concilier avec les intérêts de l'Angleterre. Pauvre libéral ! il oubliait la fable du renard et du corbeau! Lord Durham communiqua ses notes à IVI. Richard Cobden, alors simple manufacturier de Manchester, qui les réunit en une brochure, en y ajoutant ses propres idèes sur la J;berté du cr,mmerce. Entre antres singularités de cet amalgame de contradictions, on y trouve le conseil de laisser prendre Constantinople par la RRssie ! La librairie de New-York a rendu récemment à M. Cobden le mauvais service de réimprimer sa brochure oubliée depuis 1836. Nicolas a deux idoles parmi les grandes célébrités de l'histoire : Louis XIV et Napoléon Ier. Il croit réunir les qualités de l'un et de l'autre. Lor'-qu'il donne des fêtes brillantes et somptueuses, c'est Louis XIV qu'il a en vue et qui revit en loi, suivant sa persuasion. Lorsqu'il dirige des manœunes gigantesqnes, il se reganle comme un Napoléon Ier, et transforme, par la pensée, les champs de Krasnoe-Selo ou de V oznesensk en bataille de Marengo ou d'Austerlitz. Occupé seulement de lui-même, se prenant seul pour but, égoïste sans coeur et sans intelligence, Nicolas n.e travaille 11iau bien-être, ni au développement moral, ni à l'éducation des peuples gémissant sous son knout. Il a toujours montré l'indiflërence la plus profonde pour le sort infortuné des classes laborieuses et souffrantes. S'il a quasi affranchi les paysans de ses apanages, en revanche il a mis au niveau des serfs la g·entil!1ommeriepolonaise. On le voit encourager les vices abjects de la misère: la vente de l'eau-de-vie est un des principaux revenus de son budget. Au lieu d'ouvrir de nouvelles écoles, il en a fermé un g·rand nombre. Il comprime tant qu'il peut l'instruction publique. Son souffle délétère détruit, comme une brise glaciale, les germes de la littérature russe. La sévérité de la censure ne lui suflit point; il sévit contre les écrivains après que leurs écrits ont passé par le tamisage le plus strict et le plus minutieux. M. Tchedaïeff, de Moscou, publie un jour un article sur la civilisation russe comparée à la civilisation des nations occidentales. Cet article n'avait, en apparence, rien de contraire aux idées permises. Le Czar y découvre des allusions contre l'orthodoxie et l'autocratie. Il fait mettre le censeur en prison et astreint M. rrchedaïeff au traitement des fous: pendant deux ans on ne cessa de saigner et d'appliquel' des douches froides, par ordre impérial. à l'homme doué d'une raison peu commune. M, Gretch, le rédacteur de l' Abeille du Nord, et M. P0lev~y., rédacteur d'une autre feuille périodique, entament uue discussion littéraire. Nicobs termine cette polémique brusquement : il or- <!onnede Jeter _aucorps-de-garde les deux journalistes: Pourqu01? Parce que toute discussion, quelque rnnocente qu'elle soit, le contrarie comme conduisant à la libertfl de penser. Il _pend, à ~?u avènement au trône, le poète Ryle1eff. Il avllit le poète Pouschkline, en le forçant d'endosser la livrée de la cour. Il envoie mourir clans·le Caucase le romancier Bestou creff et le poète Lermontoff. Combien d'autres victi~es de leur talent ne pourrions-nous pas citer sous ce ·rèrrne rétrograde, qui n'a été, pendant vingt-neuf :ns.,. qu'un tissu d'absurdités, de niaiseries et de crimes~ (*** (Le Républicain.) VARIETES. LESMÈMOIRESDE JEANRAISIN. -SuitePour un sauvage de mon espèce, tout frais éclos <le sa Béotie, q11ellevaste solitude que Yotre opulente city, milord ! 11 me serait aussi facile de compter les grains de sable, nu désert, que les têtes humaines dans vos foules ; et pourtant au milieu <le cette circulation qui va, comme le Simoun, je n'emends pas, je ne reconnais pas une voix amie : je suis seul, comme un mort que l'océan roulerait dans ses vagues. Ah! que ne m'a-t-on gorgé, dès ma plus tendre enfance,. d' of, de from, d'upon, de through, et autres merveilleuses prépositions de la même famille, au lieu de me bercer avec les cadences du rhythme ionien! j'aurais aujourd'hui mou fil d'Ariane mt milieu du labyrnithe loT1donicn, tanclis que je n'entends et ne comprends jusqu'ici que la langue des bêtes : encore est-il vrai de dire que le1, canards de TOil étangs, par esprit de nat;orulité, saus doute, affeptent, a.u milieu de leurs ébats aquatiques, une gutturale saxonne très prono11cée. Malgré tous ces petits malheurs, j'ai pourtant commrncémes explorntions savantes, et, comme les pion:iiers d'Amérique attaquant une forêt vierge. je défriche chaque jour un peu de terrain le long de la Tamise. Ainsi j'ai Mjà Tisité tous les docks, dont je n 'aTaÎsr l'autre jonr en passant, entrevu que les hantes futaieB. A mon sens, c'est là, dans ces bassins gigantesques. da:1s ces viviers epulents de l'universelle production, c'est dans ces lacs profonds creusés et fermés par la main des hommes, qu'e:;t la véritable, la grnnde, la permanente exposition de Londres. Si quelque ancien revenait sur tene, si quelque mort ile la bat:i.illc d'Actinm se relevait et pouvait contempler ces milliers de navires avec tant d'art alignés, comme les légions romaines, que dirait-il, au souvenir de ses galères aux cent rameurs? il croirait que les dieux ont déserté l'Olympe pour courir les mers sur des palais flottai,ts, et que Neptune jaloux a mis là, dans ses bassins, toutes leurs .flottes en fourrière. Voici d'abord St. Katherine's Docks, avec ses magasins, ses ateliers, ses voûtes, ses bâtiments abrittls qui peuvent garder, contre la mer et contre le vol, cent dix mille tonnes ile marchandises; cc n'est ·point le plus large étui, ce n'est pas le plus opulent grenier de la ligne; car son voisin, le Dock de Londres, peut tenir dans ses flancs deux cent vingt mille tonnes, et, ses bâtiments, voûtes, magasins ou dépenùanccs couvrent quatre-vingt-dix acres de terrain : c'est une ville flottante! Quant aux Docks des Indes orientales ou occident ales. ainsi qu'au Commercial Docks, il faudrait être artiste. marchand comme les Méclicispour en dénombrer honnêtetement toutes les puissances et toutes les splendeurs. Il ne m'est venu qu'une réflexion au milieu de ces merveille!. Est-ce que le grand Mogol est mort avec tous ses .iababs, qu'on emporte ainsi toutes leurs défroques en Occident? Hélas! hélas! milord, il y aura toujours du sang à la main des hommes ! 11faut eu conYenir, pourtant, il y en a moins, beaucoup moins qu'au temps de lady Macbeth, et voici qui nous le prouve: c'est la Tour de Londres, la tour sanglante du moyen-âge, qui n'est plus aujourd'lrni qu'un sépulcre! Londres a dO.commencer par là : quand les anciens, en effet, s'emparaient ,l'un pays nouveàu, qu'élevaient-ils d'abord? Une citadelle pour s'abriter contre les vautours,. un temple pour les sacrifices, une prison peuplée de cachots pour les captifs -et les martyrs. Or h Tour de Londres est à la fois forteresse et prison, citadelle et palais, autel et tombe. Aussi les historiens légendaires, qui aiment les lointains horizon:, de l'espace et du temps, affirment-ils qu'elle a les origi11esde l'empire romain et qlt'on doit au grand César le premier donjon. Mais l'architcoture normande, l'architecture de Guillaume y domine; et m'est avis que s'il y avait eu fondation pareillequand vint Agricola dans la Grande-Bretagne, Tacite. l'historien du grand soldat, l'aurait burinée dans ses. œuvres : il faut, d'ailleurs, ne point trop donner crédit au.
merveilleux cle ces temps héroïques. Est-ce que d'après nos chroniqueurs de la première ère franque, nous ne sommes pas, nous les Yieux paysans des Gaule!:, les fils d'un certain Turnus, parti de Troie, pour cause d'incendie, qu ,nd furent tombées la gloire et la dynastie de Pl'iam ?. C'est aux deux grat1ds poètes de l'antiquitP. que nous tlevons ces belles descendances, ces illustres origines. Homère et Virgile, avant le cycle chrétien, étaient nos père• de l'Eglise en Occident; leurs poëmes nous servaient de Bible, et tous les peuple:s qu'avait touchés un rayon da leur génie se rattachaient à leurs fables comme pour remonter au grand Olympe. Mais la truelle de César n'a J>as plus bâti la Tour de Londres que Turnus n'a pioché la vigne sur nos coteaux. Quoi qu'il en soit, la Tour de Londres a bien vieilli ; si ses origines sont suspectes, ses ruines intérieures ont un aspect presque funèbre. On sent que le mouvement et la vie se sont retirés de ce grand ossuaire du moyen âge, et que le temps est bien loin où ces massei reliées par une fortification continue abritaient les grandeurs féodales des premiers rois. . C'est dan3 la tour sanglante (Bloody Tower) que les \ deux enfants d'Edouard périrent assassinés par l'ambition de Richard de Glocester, et ce souvenir du grand meurtre, recueilli par la tradition vengeresse, a baptisé le donjon. Plns loin s'élève la tour Beauchamp, où la reine Anne de Boylen, l'une des répudiées d'Henri VIII, attendit, dans les larmes, le billot et le bourreau. J'ai vu le dernier boudoir de cette reine tombée, P.t ses murs éj>ais, où les plus illustres captifs de la vieille Angleterre ont inscrit leurs noms avant d'aller à la hache. Etranges :monuments que toutes ces tours ! On dirait que les -vengeances implacables, les caprices sanglants, les colèns farouches des rois et des partis, ont voulu tour à tour s'éterniser dans les pierrets qui restent là témoins du temps, pour raconter à l'avenir les grands meurtres du passé. John Dudley, comte de Warwick, Robert Dudley, comte de Glocester, Philippe Howard, comte d' Arundel, Catherine Howard et Jane Grey, ces fleurs de l'~cha!aud, ont passé par là, sans compter cent autres, et pas une de ces murailles, pas une de ces Yoiltes qui n'ait gardé la trace du sang ou des larmes ! Aujourd'hui, que sont devenus les bourreaux: 1 Comme les victimes, ils ne sont plus que pou11sière,et l'implacable histoire a seule gardé leurs noms, dans son feuillet des maudits. ,,,, Oh! si les tyrans savaient, ils voudraient mourir tout entiers ; ils ne laisseraient derrière eux ni une pierre ni un souvenir! Je n'ai pu visiter toutes ces voûtes fermées à. l'œil de l'étranger ; mais j'ai vu dans tous ces rayonnements la chambre des joyaux, le musée d'armes d'Elizabeth et la galerie équestre où vingt-deux chevaliers, alignés iur leurs palefrois et tont bardés de fer, rappellent tous les styles et toutes les armures depuis Edouard I jusqu'à Jacques II. Ainsi, panoplies savantes, instruments de torture, armoiries splendides, insignes royaux, faisceaux et trophées, toute la vieille Angleterre est là, sans compter les serv-iteurs gardiens de ce mausoléc?qui portent encore la cocarde et la livrée d'Henri VIII. Ces braves gens, hallebardiers des ombres, promènent gravement, dans les couloirs et sur les ponts-lt:vis, leurs opulentes broderies, guenilles de l'histoire : ils ont toute la majesté des vieux serviteurs, et leur teint à la Falstaff est en parfait accord avec le pourpoint de ces vieux temps, où l'on vidait si bien les coupes pleines. En sor,tant, leur figure m'a réjoui; mais j'aYais l1âte d'échapper à l'ombre fatale de ers murs, aux pesants souvenirs des donjons, aux faisceaux d'armes, aux glaives l1istoriques, à tout cet appareil des meurtres et des guerres, que la Tour garde dans ses flancs comme un trésor; et AVIS IMPORTANT. Dans l'intérêt du Commerce, de ]'Industrie et de la Science, les Annonces de tous les pays seront acceptées 1 . à la condition d'être écrites en français, conformément an L'HOMME. j'ai fraiic1ii rapidement la tlernière pote,ne, pour aller voir au grand air s'il pleuvait des flèches ou des rayons de soleil. Hélas ! ni l'un ni l'autre : il pleuvait de la fumée comme toujours ! C'est l'atmosphère de cette ville aux cent mille chaudières ou fournaux, c'est son manteau l'été comme l'hiver ; et cette rosée du Ténare vous poursuit partout, même sur les points où les lourdes vapeurs de la Tamise se condensent avec les vagues fumeuses des cheminées et font voilte su)' les têtes. Ils sont beaux et d'un grand style pourtant, ces ponts hardis, jetés sur le fleuve aux mille navires, celui de Londres, surtout, large construction granitique assise sur cinq arches demi-circulaires, et portant une guirlanàe de fanaux en bronze qui la nuit l'inondent de clartés. En quittant b. Tour, j'ai rêvé longtemps sur ces larges trottoirs où passent d'un soleil à l'autre tant de couleurs et tant d'espérances, ta11tde bruits et tant de passions à l'œil calme, mais au pied rapide. Hélas ! c'est le monde de ce temps et de tous les temps: il faut vivre, il faut monter, il faut dominer, et voilà pourquoi l'on se précipite l'un l'autre, jusqu'au jour oü mendiant et millionnaire Yont ensemble trébucher dans la mort. Est-ce que vous ne trouvez pas, milord, que cette ronde humaine, que cette course au clocher de toutes les vanités et de toutes les cencurrences est aussi triste à suivre qu'nn sabbat de sorcières ? Pour moi, j'en ai déjà le vertige, et je me sens tout fiévreux au milic:u de ces tourbillons. Qu'y a-t-il, en effet, au bout des années et de la tourmente? un peu d'herbe sur une tombe, et toujours le crâne d'Y erick, d'Yorick le fou, qui ressemble au crâne <lu roi! Mais voici la nuit, la nuit amie des rêves : j'ai quitté le pont de Londres où roule la dernière vague humaine qui va se jeter sur les chemins Ile fer, et j'ai longé la Tamise, n'osant quitter sa rive : car la ville intérieure m'est inconnue comme une forêt des Cordilières. Brouillard et fumée, 'tous les nuages sont tombés dans le fleuve ; le ciel est d'un bleu terne, mais pur et semé d'étoiles. Ab ! les belles et grandes perspectives qui se déroulent à mei yeux! C'est presque une vne de nos contrées, quand la vallée profonde s'éclairc. doucement aux clartés pâles de la lune, entre les forêts sombres qui l'encadrent et les rochers lointains qui la gardent comme de blancs fantômes. La Tamise est toute baignée de feux : des deux côtés, la ville étend ses masses obscures, et j'aperçois au bout de l'horison deux grands spectres, d'une part la Tour de Londres, de l'autre l'abbaye de Wcstminster. En vérité, cette vue du pont de Blackfriars est admirable la nuit : elle console de tous les bruits du jour, de l'atmosphère au charbon et des longues bouderies du soleil ; elle m'a fait du bien, et j'ai longtemps bittu la dalle pour suivre dans toutes ses fantaisies le jeu de la lumière à travers les ombies. N'avais-je pas, d'ailleurs, découvert un JDOndenouveau, la vieille catMdrale de Westminster et la riche frontière du West-end, cette nouvelle Athènes ? Je m'élancerai de ce nouveau point conquis à de nouvelles découvertes, et j'arriverai peut-être qnelque jour par delà les grands parcs, jusqu'au Palais de Cristal ! Sur ce, milord, que Dieu vous garde en santé riches et belles guinées. • Votre serviteur, J eau RAISIN. (La suite a1, prochain numfro.) spécimen ci-après. Les Avis et Annonces sont reçus à l'Office de l'Imprimerie Universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, S-Hélier, jusqu'à l'arrivée du courrier du ma1di. Toute correspondances doit être affranchie et contenir un bon, soit sur la poste anglaise, au nom de M. Zéno Sw rnT03LA wsKI, -~oit snr un des banquiers de Jersey ou On 11011sadresse de Londres la commm1ication suivante: Projet d'Assurance 1'1u.tuellepour le Travail et le Prét fraternel. ART. 1. La Société Fraternelle des Proscrits et Réfugiés Républicains Démocrates Socialiste constitue l' Assurance Mutuelle pour le Travail et le Prêt fraternel entre tous ses Membres. ~RT: 2. Chacun d~ ses Membres s'engage à payer 11ne cot1sat1on hebdomadaire et à souscrire au Prêt fraternel en proportion de ses moyens. ART, 3. La Société autorise l'emprunt des deux tiers de la somme garantie par la souscription au Prêt fraternel. ART. 4. Cha.cun des membres n'est responsable que pour le montant du prêt auquel il a souscrit. ÂRT. 5. Les prêteurs étrangers seront remboursés aux époques convenues entre eux et l'administration. AitT. 6. Les prêteurs membres de la société seront remboursés sur les bénéfices : de l'atelier social, des travaux et_des entreprises que la société pourra faire et en proportion des ressources de la caisse mutuelle. ART. 7. Le~ fo~ds de la caisse mutuelle qui sont formés p~r les cot1sat1ons sont employés spécialement pour les frais généraux d'administration et les secours à doaner aux enfants, aux vieillards et aux malades. Les fonds provenant . du Prêt fraternel sont employés spécialement pour l'atelier social et pour l'orgauisation des moyeus de travail. Le secrétaire, Jeanne DE1torn. Les sept articles qui ptéeièdent ont été adoptés en assemblée générale spéciale le 2G avri: 1854. Le d~pôt aux archives a été ordonné pour êtr~ annex~ au réglement et classé sous le No 3] bis. JER!tET, IMPRIMERIE l!JNIVBttSELLE,19, DORSET STRœT, EN TENTE A L'IMPRIMERIE UNIVERSELLE • 19, DORSET STREET : Les Biograplties Bonapœrtistes par Ph. BerJeau. Prix : 3 francs. LESBAGNES D'AFRIQ HISTOIRE DR LA TRANSPORTATION DE DÉCEMBRE, Par CHARLES RIBEYROLLES. 1 volume in-8. E. A.LA VOIIYE, Proscrit .français, ancien élèt-e de lafactilté de Paris, Donne des leçons de français, de latin, d'histoire, de géographie, de littérature, t'IC. 11 Pnseigne aussi les élémenrs des 1,ciencesmathématiques, rhysiques et uaturdles S'arlres3er au profossEeur,38, Roseville-Street. Références: chez MM. Welman, Ph. Asplet et docteur Barbier. de Londres. Le prix dés Annonces est uniformément de six sous (trois pence) la ligne, pour les trois sortes de caractères courants employés dans ce journal. Les lignes en capitales et en lettres de fantaisie, seront payées en proporti(ln de la hauteur qu'elles occuperont, calculée sur le plus petit texte. ABIANCHI proscrit politique vrir u11 cours •'Equitation à so~ manège, sur b a le t~i~le av:mtage d'unir l'élégance, la légerté et frahçais, rédacteur Parade. la sohd1té. . ■ · , n chef pendant GUTEL 2 D'c BRE Les semelles sont :fixées avec du laiton et ne . . e Pllosc.RIT ou E EM ' laissent aucune as érité ni à l'intérieur ni à l'exen plâtre, en cire, en mastic et en g6latiRe sur nature morte ou vivante. • Il moule aussi les omements, les statue& et fournit des épreuves à un prix modéré.-20, Donstreet, St.-Hélier. }rnit ans dn journal quotid1cn le M~ssager du Norcl, Jtrolq-sseu1• de coupe é . 0 ; h , 1 , • e , 1 taraissant à Lille (France), donne à c!'omicile des T«illeur ,l' Habits.-29, Belmont Road, St.-Hélier, t r 1 !edi_ir; -dl n hpcu marc er a eau sans nmr a a f • d' • h r.t· d'h • so i 1to: e a c a11ssure. eçons de langae rançaise, ant me 1que, is- Jersey. ·.:==::_.::.-=--::.::_:=..::.::.::..:..:...:.:._--,----:::-=~=-==-=-=- toire, de géographie, de littérature, ete. LUD Kl!IRDE~llll MAJSONDE COMMJSSION Il ~e eharge êgalement de toutes correspon- • U 'l.J~ , -N 3 SURLEPORTA JERSEY c] écritures eommerciales et autres, et des PROSCRITPOLITIQUEPOLONAIS, 0 , ' 0 ~~:1~es dont on lui confie Ja rédaction. Don_neà_domicile des les:~na<lelangue _Alln1UJt1de U. Jleulï'tehi•e, Commissionnaire en marS'adresser au professeur, 20, Don-street, St.- et Lat111e; 1I démont~·e a~ssi 1~ Gym,u1st1qn~. . chandi~es, se charge de ven~lre et acheter to11te ~lier (Ile de Jeney). li. Lud. Kordecki désirerait !rouver de I emploi aorte de marchandises, et de faire de11ree~uneinens Ré/irenecs ehez MM. Welhnan, P. Asplet, comme professe~r dans une pension.-61, Newman en France ou en Angleterre et en Amérique. . 43 eo. Viekery. Street, Oxford Street.-Londres. , CorrC6po~da~1tsà Paris! Bordeau;, Lyon, Lille, 15, coL0MBEI\IB STllEET, ST,-HEl.IE.R,JERSEY. Londres, Birmingham, Lnerpool, New-York, eto. • eomvPl'lOl'Ji:~SEUR D'tQUITATI0'61,an- GUAY proscrit du 2 Dhembre, faiseur - • 1 ni eien éi'ève cte l'éeole de Saumu, ,ae BOTTES sana eouture, pou ALPHONSE DlOttle1u 611 pl~tre, se oharge l'honHlT ae p.nun.ir le publici q~•il vieut •'ou- h•mmes et pov tlaxJes. - Ce :e»re de eoomsure t de te11te eapè1t de 11to\iia1e HOTELDE L'EUROPE DON STREET, No 11, TENUPARO.ROUSSEL, G. RoussEL a l'honneur de prévenir MM. }es voyageurs qui viennent visiter cette île, soit pour agrément, soit pour affaires, aussi bien que lea habitants de oette looalitli, qu'ils trouveront dans son H6tel, bonne table, bons v~s, et tou. loc soins . . . . ' amSI que tous renseigneme11ui poss1blc11. fi"" Table tl'Hôt1 à 10, 1 1t 5 Àeurei.-lbpas ~ tolite liew•.-11 aort allHi on vilJe.
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