-SCIENCE.- ' ..... -SOLIDARI'fÉ- ' . • • 1,, • .,. i:• :, ,! • :N1 :?:'î. - MERCREDI, 3 I,L\.I l 854. 1 To\,tes lettres et cùrrt"spo•1danqcs rloivent Gtrc affranchies et \ A~GLETE!l.RE ET CoLo:s ri:s : al!ressécs au bureau de i' Il1:i 1,ncr::.! Un_iver~:llc ~ St-Hélier U_n an, _8shillings ou 10 fran es. (Jersey), 19, Dorset SLeet.-Le~ 1:1anuscnts c1eposcs 1ic s::ron· S:x mois, 1 ~11. o,i 5 fr. PouR L'i:TRANGER : Un an, 1~ f·. sr. Si,; mni~, 0 f·. :2;;. pas rendus. - ÜN' s'Ano;,;:-r; : .\. JaSf!J, 19, Dor,et strt",. - A I' Trois mois, 2 «li. ou 2 fr. 50 c. Lonrlr1•s, &0}, Great Q.:1Pen strLet, Liucoln's-Inu-Fielt:~. - A CHAQUE NUMÉRO : Genève (Suissc),chez:,I. Corsat, libraire, rue Guillaume-Tell. 3 pence ou 6 sous . Tr:Ji,; mJis, ;; fr. 50 c. .--------------------:--------------------------------' ' fJ.. 'f'fi.~ {lliiX .,:~ b~JUill~§, Kou:; prévenons les personnes qui se sonl abonnées au journal l'Homme, soit pour un an, ponr six mois ou ponr trois mois, et ciui n'ont pas encore versé b montant de leur abo1:ne111enqt,u'elles sont instamment priées de s'acquitter sans retard entre les mains de ~tliVI.les ag~nts chez lesquels l"abonnement a été contracté, ou bien de l'enYoyer directement ~t l'administration du journal, à St.-Hélicr (île de Jersey), 19, Dorset Str·,~t. Dans cc dernier cas, il suffira d'adrcs~er soit un manùat sur la poste ou u::1 billet de change sur un des b:rnquie: s de Londres~au nom de NI. Zéno SwrnTOSLAWSKI. On prie également les personnes qui renom·ellcront leur abonnement, d'en envoyer le prix <l'avance à l'adresse indiqu,fo, afin d't~Yiter tout retard dans l'envoi du journal pour le nouveau terme du second sémestre et du troisième trimestre, terme qui commencera le 1er juin prochain. LB DEVOIRRErUBLIC1IN. I. T • t • , _ ·ou-~,s;o1::.~1evsaP1cur,, e , par•ont, opp:·1mes ou d6r1.!i~·11[:s. L2<. roy·wmcs q 11 ne S3 fermeat p:1s dcv,~·?t ilOS m:.,:,.rcs, nç •wus cloa::e;/ q'te le foyer de:=auberges; ailleurs, on nous truqno ainsi q·1c des bL-,s foin es, et .wus ne trouYons P<ls mémo de quoi rL·pos~1u· os ~êtes 1hmscette p:mvre rbpuhlique suis:,e ou VPl'd~ au grn1.d e·ül des princes. E:t bien! plu, q:1e jamais, pourtant, not;:e forcB est grande: car nous sommes uoll seule:.:ent la protcs.tation vivmitc , imnlacahle de la conscience humaine con1r-,' le crime heureux, mais la réconciliation, l'es;,é,:.wce, h pr0hit(~ de-, jours qui viennent. Que se p,isse-t-il en Eui'ope, aujo11~d'!rni? quel est le g:-:mJ souci des intérêts, la pi·éoccup«tion tragique d,~s .lmes t U'cst la guerre; la g·uer:·e qui dé\.1ste IPs champs <le ~<ihour,rni!1e les i·v1?1stries, rasP le~ , illes, épuigc les trésors, verse le s.rng }Hf torrents, la g·uerre qui est la force décha~:iéc et la folie des hasards ! ' · Et, d'où vient ce terfible sinistre? d'une q11erelle de monarchies. Les empereurs n'ayant pu tomber d'accor'd, à propos d'uu tombeau, l'on va s'égorger par toute l'Eu~·ope, et comme les empen•urs voient ro11g·c,on ne sait frop qmrnd cela finira! Jfr:intenmi\ supprimez les füo:1archies, empereurs et rois; désarnwz ces <lieux-monstres qui jou"nt ù la m'>rt; constituez l'Europe en républiques, f't dites-nol'S si les nntiom confédérées, liées l'une ù l'autre, unie.; par l'échani·e, s'amuseraient, l • \ ' , t ' 1• • ' pour une re 1que, a .s eq;orgcr, en r e les, ,1usqn au dernier écu, j usq u' au dernier sang? - En cas de difféfe,id grave, on ir..iit é.!U p,dement commun, au trihui:al s,mverain, aux arbitres. La sentence libellé:, après mùr 0x,mwn pu'>lic, serait garantie par la puiss~Hu:e co'.lecti, e, et la paix ne serait jnm... i.. trouulée. Est-cc que ces PRLDHO:\Dl.ES là ne Y,rncln.icnt pas messieurs les empereurs'? sans cornpter qu'ils nous revieudraient moius cher, et qu'o11en pourrait chang0r, par simple voie d'élE'ction, ainsi que cela se pratique en certaics tribunaux <lecommerce. La thf'orie républicaine, à l'endroit des g·uerres, est donc bien simple : c'est la justice des "rbitres ~'élE'vant du particulier au général, garantie comme bonne foi par la publicité, et sanctionnée par la force colleqtive dans l'intérêt de la paix. commune. Cela est moins g-rnnd, r,eut-être, et surto~it In')Ïns royal Ei ue de voir des armées, b·mnièr,'s au veat, défiler <'n lignes profo!l'les, se rue;: sous la mitraille, l'une conti:e l'autre, s éve:1trer ù la bavo:1rn~tte et mom·ir en criant, comme les g-ladiat('~m, : " Saint à César! " _.M:.lÎsnous .1c crnyo:i-; p~i:,, e~1 ,., 't , t 'f ·t t Ye:-1te,que IC e,.1:--sp:·;;sen s~Jlt ortJa 011--..: c.e ces merveilleux spe,:Lw1es rlu cadavre et cle la rni·12 : L2 monde a quelque peu march0 depuis J,, <livi.1 Agamemnon, et, dès qu'ils savent le,, pui-;-,_1~1sc fécondes <lela paix, les int~i-êts ne soat pins ù la bubille. La conscie!1Ce génfrale, d'ailleurs, est, en ce pnint, profondément r0public:üne; elle ne comprend plus que des penp1cs entiers soient traîn0s ù l'abattoir poPr l'r:mhition ou l'orgueil de quelques làches qui, du fond de leurs palais, donne it le signat de ces boucheries ; pour eilc, comme pour Hous, la guerre est un8 des formes hidt'uses de l':issassiaat, un de ces jetG de la fJ:-ce qui pBiP:ent • emporter les ci, il isation~,; les plus ibrissant<'s, •rne lutte aveugle, une insulte à notre espèce fai~f' i:1tel'.igente et lihrc, un m2 n<rc soriai enfin ! Le respect de la vie q ni est déjù, qui s,'ra surtout un~) <les grandes lojs r.10ï::i.tcsdes so.:i;,'és modernes, le respect, l'iirriolabilité (le 1.t vie des frères est l'esseuce et comme la fleur <ln <log-me uouven.u, sorti de ce p'11~sm1tdix- 1rniti~:me siède où naqu:re1t tant de vérit{,s hum"lincs et où tombèrent tant <le vieilles idotltries. L'esprit des masces est, partout, im);<:g-aé de ces no:)les s-entimf'ilts qui annonceat le::; temps hou veau,, comme l'aube le jour: l'opi·'ion se n-<ire des armée<;comme de;:; gibets, des soldats comme des bourreau\'., e, quelque le:.te q11'dle s·>ità venir n1•~ forme.~or3·a- • ' ' '. ' 1 J' • l • • mques, c est-a-uiro reirn > 1carncs, (,e cette Jasttce qu'elle p0rte dans son SP,Ï;i, cette.justice n'en est pas moins sa foi, son id6a!, SC)nespérnnce, e.,p::- rnnce qui ne s0ra point chimère; c~,r çe que le peuple garde en ses pt·ofon<leurs tôt ou hrJ a son JOur. II. Eh Lien, ce qui vit dans la p.:'l1S;]eco,';u~,' des masses, cc qui partout travaille ,rs âmes, ce qni est notre foi, 1wtre prinèipe à nous, notre loi de conscience, pourquoi lie pas le relever, le glorifi~r, l'écrire et le proe!amer e,1tre les cani:ls, de, unt les peuples ~ Au1op1·J'hui les ivress:>s <le l'am1lition, malgré les efforts da siècle, e 11 _·,1înc:l+l'Em·ope aux batailles sans fin, et 10s <léb,mch8s de la force l'épouvantent : Pourquoi no dirions-nous pas à l'Europ~· ? Retirez-vous de ces ambitions monstruenses qui, demain, sans vous, ne seront que ponssièrc ; retirez-vous de ces forces en rtéb:mche qui ue vivent que de votre or et de votre sang: constituez la République centrale des états fédérés et libres; créez le t.-ibunal d'arbitrage pour les gran-Is <lifférnnclsde penple à peuple; o~·g,.misez l'ins~ructio!l qui élève et le travail qui moralisE'; discutez en paix et de houne foi, comme des fr~res; marchez par l'échange, p<1rL~sidées, par les rivafü6.-5s~,il.tcs à l'unité <lela famille humaine, et vous pourrez bientôt fermer les deux livres du sang, celui de la guerre et celui du bourreau. Lorsque Caïn ne pourra phs iêver le domaine exclusif de la terre, il ne tuer,t plus A.1 x.=ll;lorsqirn la loi de réc:procité, qui est le droit vivant, sern eomprisc et pr.itiquée dan•; le monde, entre les citoyeus, comme entre les nations, il n'y aura pius ù'ennemis à tuer, et l'on n'aura pas basoin <l'Auguste pour former le tem~Jle-de Janus! C'est là ce qui est à répaa<lre en petits livres, en bulletins, en lettres rapides, par la plullle et par la parole, par toutes le.:iformes et par toutes les voies de la propagande. Qi.:e peuvent dire aux peuples, les autres exilés, ceux des monarchies? qu'ils ramt>nerorlt dans la patrie les viei\les reliques, les huiles sûntes, les privilèges étroits, les rivalités jalouses, et ces pauvres petites libertés qu'on oublie toujours sur la frontière, quanù vient l'heure de charger les fourgons. Le parti rérrnhlicain, li:.i, n'a rien à diminuer ri~u à cacher, _rien à pei'dre eu route ; il est la con~ s~ien<·2 humaine dans _toute h vùri1é conqu:se et da'1s tout son épanou,ssement, où il ne serait qu'une misérable iutrig-He, une trahison! Qu'~t fosse donc pa;ler toutes les voix de sa philosoplue en cette heu~·e de crise où le monde a peur des Césars ivres; q11,1ljette toutes ses id~es sur le derrièM <les armées, et qu'il éclaire de tous ses rayons le front pâle <le cette civilisation artis:e et laborieuse, triste fiancée qu'on veut jeter :füx soldats. N ons ne sommes ni dans les secrets de l'avenir ni da_ns_h confidence des dieux; mais en ceci notre conv1ct10n est profonde. Si la nropao·ande était or- • ' • l t, g-amse,", v1g-oureu<:e,entière, donnant tout le droit républicain et toute l'infamie du Césarisme, si les prédications de l'exil étaient pro1)ao-éesan dedans ; l • • • t, avec_ce. ent110~rnrnsmsqm, p<lis, pour des questions de ntuel, arnma les Cévennes, avant six mois l'Empire miné crouk,rait : les soldats eux-même~ feraient sauter la can:rne ! III. Cü n'est pas lù, dn rrste, l'unique travail à tent.~r. la SN1!eopén.1'ion à conduire, et nous Youlons • dire ù crt égard notre pt'nst>e t.out entière : HongTie, PolJg·nc, It~lie, Allemagne, il n'est TJ~S sur le coatinent uu peuple qni ne souffre, on dans son indépendance, ou dans sa liberté, presque toujours e! presque partont e•i ces df'ux choses qui soot la vie, toute la vie, Eh hi,m '. cdiü qui souffre ou de l ' ' ' etranger, -Oudu tyr~rn, ou des dewi: à la fois, a t?ut droit co::tre l~ tyran et c?i.tr0 l'étranger: qu'il s appelle Anstog1toa ou Guillaume 'rel!, Brutns ou Da:üon, 1~ libP!·ateur s?rn toujours sacré p:mr les 11atwns afl;anclues, car ti sern !e bras armé le justicisr .-ivant de la conscience humaine. Quel plus grand assassinat que celui de la liberté dans le moude, et ceu"- (J ni l'oi1t commis ne doivent-ils pas s'attemlre à 1:e ;)lus dor.nit" '? ri' t ,. • l ou ew1s, 1wns 11e. 11ous auressons et ne foi.sons appel, ici, qu'aux corces collectives, ani peuvent seules e..1traîner le, d{)li\-r~nces sfa·ieusLs et les justic8s suprêmes; m.ii~dans cet ordre de la ba1aille sainte et de la gue•Te ouv.nte par l0s peuples contre les tyrans, il n'est pa.; d'effort qui ne soit h'•~itime et nons les provoquom tous. Que la Hon3-rie se pr0pnre, s'arnll'·', se lève contre ses bourreaux <lu vieil empire d'Autriche; qui do:w lui jetera la pierre parmi les nations <le l'Occident? Les g-1bets la couvrent, sa terre est ple:ne de morts, et ses libertés, comn!e ses héros, courent les chemins de l'exil ! Est-cc l'Aagleterre, libérnle et protestante, qui refuserr·it à l'Italie, esclave de l'étranger et des mornes, le droit de la conscience et celui du réveil ~ Quant à la_ Pologn<', qu'on lui rende Sl'S frontières volées, sa lang-ne, sctl loi,, ses libertés effacées dn livre de vie, ses générations ensev ëlies au Caucase, en Sibérie, dans les déserts; qu'on lui rende tous ser. morts et tous ses martyrs. elle n'en aura pas moins encore le droit d'ai 0·uiser ses faux 0 ' car il .Y a <les crimes qui ue s'expient jamais, et les supplices appellt~nt les haines qui durent! Nous ne dirons rien de la France : on y a fait tant de misères et tant de rnines, qu'il n'v a nul besoin <le plaider son droit ù b Hévolutio;,. Ces rnines parlent comme ces misères, et c'est le devoir, ce sont les colères saintes qu'il faut réveiller: agitous, organisons, la France est le domaiue des volcans: il y a toujours du fen sous ses cendres! Préparer, développer, organiser, partout où le crime est le maître, des moyeus de propagande et des 'moyens d'act~on, en vue de la crise, voilà donc les deux grands devoirs du parti républicain. La lutte fiuie (citoyens et nations) tout rentre dans les voies de liberté fraterneile et de paix féconde : /
L'IlO~l~lE. ------------------------------------- les cmvereurs et lrs bourreaux\ ont au mus{~edes antiques. Le monde est sau-vé ! . . IUais les hommes, les chefa, dit-on, nP savra1ent s'entendre pour to,is ces mouv_enwnts: ils p,irlent des Lmgues <lifférentf>s,et smrnnt des vo1:'5 opins· itutions, harmonisés par leurs tendances,-l'un sans rois, l'antre sans esclaYes,-auraient trausformé l'humanité ent:ère en une honnête, paisible et heureuse famille. ' p os~0s-Ou\•st-ce ù diri' !-serions-nous pu hasard .... • C l' le camp de Coble:1tz? aunons-nous notre onee, i.1otre cl'Ar/ois, no1r,~ ]Jlonsièur ( K 011, cela n'est point ')Ossible : b cau.;e de la ci\ i :s«tion qui est eng-ag/ ~ dans notre _lutte a des liO'nes o·énérnles où tout ! monde arnve. Quel q~e soient les vues et les stèmes, la R~publiqne est pour tous sainte et_sar -~: nous avons_ellfiu lu patrie, qui dans sa m1sè, Jt dm1ssa sen Itnde ne comprendrait guère nos ar üies ! Ah! souve;wns-nous dt' 1s ancêtres de la Convention; qnand ils s'en ,.i' ·ent, commlssuircs aux .irmées, et qu'ils organisü t mus les ball<'s, ils ne s'inf'ormai1,nt guère si leu .iandat était signé Robespierre ou Danton ! Ch. RnrnrROLLl!R. 'DERNIÈRES NOUVELLE,..;, Le protocole signé à ~i2nne catre le.,; quatre puissa,1ces garantit l'intégrité de l'empire ou oman, et en t'éüt la condition sine quâ non de toute t·onventiou avec la Russie avec laquelle les puissaaces s'engagent à ne traiter qu'en se communiqt!cmt réciproquement les négociations. La flotte française est entrée dans la Baltique. Les flottes de la Mer Noire ont bombardé Odessa, détruit plusieurs batteries, brûlé huit \-aisseaux russes et un autrichien dans le port, et pris trois côtiers russes. Les troupes russes, vaincues devant Kalafat, abandonnent la petite Valachie et se replient sur Bncharr-st; mais, malgré leur échec à Dobra-Su, dles 011tfranchi le mur de rrraja11; et les troupes de la. Dobrudja se sont retirées jusqu'à ohumla, quartier général d'Omer Pacha. . Les troupes françaises et anglaises sont, partie en marche vers Andrinople, partie casernées à Gallipoli, Scutari et Constantinople. Le général Bousquet se rend à Shumla, près d'Omer Pacha. Ph. FAURE. Kous devons cette page d'histoire à ! 'un de nos amis, réfu~ié sur la terre amé,icainc, et collaborateur de notre coafrèrc, le Républicain de New- York. On verra, par ces lignes, eomb:.::1 ; t révolution russe est déjà vieille, profonde, et cc qu'il faut penser de~ quelques journaux anglais qui prennent à partie 1-: citoyen IIertzen, son meilleur champion du jour. LAREVOLUTIONRUSSE. Le colonel Pestel fut en Russie le grand promoteur des sociétés secrètes. Cet homme, doué <l'un o-énie supérieur et d'un courage à toute épreu~e, mérita de devenir Je chef de ss co-associés. Républicain dans l'âme, il fit repousser la forme bfrtarde de la monarchie constitutionnelle, il prècha 'la décent~ali_,;a_tionet appel~ toutes le~ n~- tionalités slaves, rnd1v1duellement hbres, ù se reumr en une vaste fëdération. Une société, appelée les Slaves Réunis, se fonda au midi de la Russie, entre les frontières autrichiennes et turques. On y travailla à coordonner dans une seule pensée huit contrées, sujettes de quatre souverains différents, savoir: 1. La Russie proprement dite ; 2. La Pologne russe, autrichienne et prussienne; 3. La Bohême ; • 4. La Moravie ; 5. La Dalmatie ; 6. La Hongrie ; 7. La Servie ; 8. La rrransylvanie, la Moldavie et la Valachie. Devenues républiques, ces contrées se sernient moreellées en autant d'Etats qu'elles l'auraient désiré. On voit ainsi Pestel embrasser, par une large conception, non seulement les peuples de race slave, mais aussi le peuple magyar et le peuple roumain. D'ailleuts, l'union fédérale n'im1:!osaità chaque Etat que le régime démocra~iqu:. et. l~i laissait, pour tout le reste, sa souveramete rnd1vicluel\e. Il n'y avait donc ni violence, ni sujétion, mais fraternité. Si Pestel avait réalisé son projet, la République Universelle était faite. La monarchie n'aurait pas duré une heure eu Occident, en face l'Orient ré- _ublicanisé. D'annexion en annexion, les Slaves :léunis se seraient constitués en Etats-Unis d' Eu- ·,pe. Puis les deux. mondes, rapprochés par leurs Dans le domaine dèl la pensée, Pestel était un homme c:, traorclinairc. Les statnts organiques qu'il prépara sous le nom de Vérité Russe (Ruska'ia Pra11;da) révèlent à la fois le lég-islateur le plus sao-e, le plus profond et le plus harJi, .\ eu croire o 1· d' , • d cles perso:mes c 1gnes apprecier cet ouvras;-e, ont l'empereur Nicolas tient le manuscrit carlté au fond d·~ son palais. Dans la vie prntique, Pestel fut, suivant le besoin, audacieux et prude1tt. Audacieux pour propager la c:onspiration d'un bout de la Russie à l'autre, ainsi que chez les uations voisines. Prudent pour résister à l'impatience de ses amis le pressant, à différentes reprisri'-, clc donner le sig·nalde la révolution. Qu'attendait-il? La certitude dù succès. Pour se l'assurer, il ne suffisait pas d'avoir obtenu le concours d'un grand nombre de représentants de la haute nohlesse, riches et enthousiastes. Il nesuffisaitpasd'être appuyé p;:.r les littérateurs en renom, tels que Rileïef et Bestougefl'. Il ne suffisait pas PJ1finque la Pologne fût préparée à combattre pour sa liberté et celle de la Russie. Le mouvement devant partir de l'armée russe, il fallait gagner ù la cause révolutionr,aire la plupart des régimC'nts, et principalement la garde impériale, de cinquante mille hommes, en garnison à St.-Pétersbourg-. Une propagaHde active augmentait chaqne jotir le chiffre des ofii.ciersde tout g-rade, aspirant ù tirer l'épée contre l'autocrdie. Après <lix ans d'un travail incessant, tout promettait que l'entreprise, échappée si merveilleusement à la conuaissance de la police, atteindrait bientôt la maturité désirable. Alexandre mourut sur ces eutrefaites. Il ne laissait pas d'enfants légitimes. Son successeur appclre11tétait Constantin, viee-roi <lePolog-ne. On ignorait l'acte d'abdication par lequel la couronne re,,enait au frère puîné, Nicolas. Celui-ci même n'en avait eu aucune connaissance et se liâta de faire prêter serment, par les autorités civilf's et militaires de la capitale russe, à l'héritier présumé, résidant en Pologne. A peine la cérémonie futelle accomplie, qu'on trolwa dans les papiers de l'empereur défunt la renonciation faite par Constantin, où il déclare " qu'il ne se sent ni la volonté, ui lu capacité, ui la force nécessaire pour régner." Cette renonciation était-elle volontaire ou forcée? On disait qu'Alexandre l'avait mise comme condition au consentement accordé à son frère de répudier une priucesse de sang royal et d'épouser une sujette polonaise. S'il en était ainsi, Constantin, ~nec son caractère capricieux, fantasque et violent, ne renierait-il pas une signature en quelque sorte arrachée·~ Ces questions agitèrent le public et tinrent en suspens le grand duc Nicolas, jusqu'à l'arrivée d'un courrier de Varsovie, qui apporta la confirmation de l'acte d'abdication. L'empereur actuel, suivant ses p::még-yristes,déploya une magnanime générosité, -en refusant de se prévaloir du document qui lui donnait la couronne. Le fait est que sa réserve n'eut rien de méritoire; il ne pouvait pas agir différemment. Inconnu soit en bien, soit en mal, il n'avait aucun parti groupé autour de sa personne. Les fonctionnairee publics auraient refusé <letransférer leur serment, sur la simple exhibitioll d'un papier, par crainte du courroux de Constantin, si, comme on le supposait, son intention se trouvait changée. Ainsi s'expliquent la modération et le désintéressement de Nicolas. L'ambition, d'ailleurs, n'agitait pas encore l'âme de ce jeune prince, âgé de 29 ans et absorbé tout entier par la passion puérile de jouer aux soldats. La nature l'avait créé caporal-et rien de plus. Passer de continuelles revues, visiter les cnsernes, surveiller la toilette et la tenue des troupes, chàtier par les arrêts ou le bâton; tel était le passe-temps de ses journées. Cett.e existence lui semblait délicieuse. Il n'en rêvait pas d'autre. Si le pouvoir suprême parut désirable ù ses yeux, au moment de l'accepter, c'est qu'il n'y vit qu'une série de brillantes parades. La première de ces parades faillit être la dernière du nouveau souverain. Les conjurés de Saint-Pétersbourg crurent que l'occasion était trop bonne pour ue pas en profiter. Officiers -dans les gardes, pour la plupart, il leur sembla facile d'opérer une sédition militaire, à la faveur de laquelle on renverserait la dynastie impériale. Il s'agissait seulement de persuader aux divers régiments que Constantin n'avait pas abandonné le trône à Nicolas, et que ce dernier se présentait en n·urpatcur. L'homme de g(rnie, le colonel Pestel, se tron vait malheureusemc-nt clans le midi de la Russie; le t0 mps manquait pour le prévenir. Le colonel prince rl'roubetzkoy s'offrit à dirig·er lu révolte. On l'accepta. Le 14 décembre 1825, toute la g·arnison de St. Pétershour~, comoqnée pour acclamer Nicolas, se rangeait sur la grande place d'Isaac, où s'élèrent le palais impérial et le sénat. Bientôt partent de quelques raugs les cris de : Vive la Constitution! Arrive le go Ln ernenr-général de la ville, comte ililaradowitch; il veut calmer l'agitation toujôurs croissante parmi les soldats : un coup de pistolet l'étend mort au milieu de sa harangue. Les conjurés sont mieux écoutés; la moitié des troupes obéit à leurs ordres, après avoir tué quPlques officiers supérieurs. 'frois ou quatre régiments défendent l'entrée du palais, où Nicolas rf'stc enfermé, ne sachant q,uel parti prendre. Il est tiré de ses hésitations par un vieux favori d'Alexandre, le prince Galitzine: " Si vous ne vous montrez pas, sire, à l'armée et au peuple, la révolte deviendra générale. Pas moyen de fuir de ce palais : vous y serez égorgé aYec toute votre famille." N'ayant pas d'autre parti à prendre, Nicolas se présente sur la place, l'épée nue et protégé par une haie de généraux. On a considéré comme un acte de valeur héroïque cet acte de nécessité, la seule et unique chance de salut qu'avait le pouvoir autocratiq ne. La présence du monarque maintint la fidélité vacillante des régiments où le cri de : Vive Nicolas ! se faisait encore entendre. Malgré cela, l'insurrection aurait pris le dessus, si ses mouvem&nts avaient eu de l'ensemble; mais elle s'ag-itait en désordre, car il lui manquait un chef. Le prince Troubetzkoy, colonel des chevaliers gardes, saisi d'une terreur soudaine, a'\-hit ~ublié ses engageme11ts: il était absent. Nicolas ne prononça pas de discours paternel aux insurgés, comme on l'a prétendu. Il ordonna de les mitrailler à coups de canou. Les insurgés mil~taires, renforcés de quelques hommes en habit bourgeois, soutinrent héroïquement le feu, et ne ripostèrent qu'à coups de fusil. La place d'Isaac fut jonchée de morts. La lutte, commencée à dix heures du matin, se terminait le soir sur les six heures. Nicolas mit sur sa tête une couronne baignée dans le s:rng. Des milliers d'arrestations eurent lieu. Les patriotes, jugés sommairement, furent les uus pendus, les autres condamnés aux travaux des mines. On dégrada au rang de soldat les· simples suspects. ' Pestel, avec quatre des principaux conspirateurs, subit héroïquement la peine capitale. Nicolas assista à son supplice, la figure froide et impassible. Son regard terne et rouge ne dénota aucnne commisération. A ce regard, on aurait pu prophétiser ce que serait le long règne qu'un seul mot résumera dans l'histoire : Dédain de la vie dés hommes! :11:,x,,r.: CORRESPONDANCEDE LONDRES. Londres, 28 avril 1854. Les premières divisions anglo-françaises (25,000 hommes) sont en Turquie. Le pacha chargé de les recevoir à Gallipoli, arraché à ses somnolentes habitudes, harrassé (worricd out) par les incessantes réclamations des " Français remuans et des Anglais affa..: més ", a succombé; ce n'est pas une plaisanterie, trois jours après le débarquement, il est mort. La vivacité française, le maraudage actif et prospère de nos soldats d'Afrique, l'organisation prévoyante de notre intendance, de nos hôpitaux, de nos subsistances, frappent de stupéfaction les Anglais; et c'est une occupation vraiment amusante que de lire les correspondances du Times à l'endroit des petits, alertes etjoyeux alliés qui dévorent les quelques provisions découvertes par eux dans un pays dénué de tout (je cite sans rien affirmer) au nez - on ne peut dire à la barbe - des Anglais ébahis; les Musulmans sont indignés d'être ainsi jetés en dehcus de leur calme existence et se désespèrent en apprenant que c'est seulement "le commencement"· Le général Canrobert, en visite chez le pach1, a été si •if, paraît-il, qu'il a cru devoir envoyer des e~plications par son aide de camp, auquel le pacha am a't répondu : "J'ai aussi commandé des armées, dans des circonstances difficiles; mais on nous traite ici non pas en alliés, mais en pays conquis!" Le duc de Newca.~tle, interpellé hier sur le dénueme11t de l'expédition anglai~e, sans logement, sans vivres et sans médicamens, au dire de la correspondance du Times, a réfuté certaines assertions et judicieusement fait observer qu'il n'y avait pas trop à s'arrêter aux plaintes d'un militaire qui, sorti sans doute d'un club de Londres, s'attendait à retrouver son thé, son bread and butter et sa nourriture habituelle dans la campagne d'Orient. Il aurait purelire ces correspondances de nos militaires de la République et de 1- Empire qui passaient quatre mois dans les boues de la Pologne et de la l>rm,?, sans pain et sans lit, mangeant de mauvai~es pommes de terre, faisant à jeun des marches forcées, et dont lt: général-fempereur Napoléon-passait quinze jours de suite sans débotter, non plus que ses maréchaux. Voilà ce qui attend nos officiers et nos soldats ; ils ne trouveront pas les campements et les approvisionnements faciles ni sains l:!\ll' le Danube, moins encore sur la Vistule oil.nous désirons les voir, sans y compter, les nations occidentales paraissant trop certaines
<l'unprompt succès pour s'être préparées à nne lutte lon~·ue et très entremêlée de ·cvcrs ...... Le "'i:!1r.ra1Bou~quct, à la tête de réiimen, fr:mçais et écossais, ~st pa;ti pour Andrinople: les armées alliées ne seroi:it donc qu'une armée de réserl'e, eu arri,'ri• des Balkans? Pourquoi ne vont-elles pas plutôt à \"arna, fo:·mer l'aile droite <l'Omer Pacha, rn at•m1t dr~ Balkans? On prépare deux palais à Consbntinoplc pour le clncde Cambridge et le prince Napl>1éon (tous deux en m,•r): ·1s ne partiront dc:,n-:pas imn~rdiatemeut pour le champ de ba•aili.•_? Le princ.:! N' apolé:m c~t passl.!à ::\laite aYec le gén6ral Prim et Je colonel Branicki. L•·s Turcs ont remporté deux succ's, l'un à Kalafat, où 10 :\ 12 mille Rus~es ont été repoussés avec une perte tic .;oo hommes, l'autre clansla Dobrndja. vers Kara-Su, Les Russes se retirent cle de,·ant Kalafat. évacu~nt la petitû Valachie, et renoncent, parait-il, à l'e1ll'ahissement de la Servie; ils se concentrent vers Silistrie dont on a wnoncé le bombardement en mrme temps que celui d'Odessa plr ies flottes alliées , dcnx nonvclles 110!1confirmées, non plus que celle d'une explosion qui aun:it détruit une partie de la \'ille de Kronstadt, dans la Baltique. La Cité murmmait, ces jours ci, que !a flotte française dans la mer Noire r:rnit reçu ordre de ne pas combattre et de rester neutre, en même temp~ que la flotte anglaise recevait ordre d'attaquer. Le fait s'est éclairci : un retard clans la marche des dépêches a fait que la flotte française n'a pas rer,• avis de ia déclaration de guerre en même temps que !'~mira] Dundas et est restée ~ans !nstrnctions pendant quelques Jours. - Le Fury, vapeur anglais, a ~aisi, à l'entr<:e c'n port de Sébastopol, un petit bâtiment rnsse dont il a cmmcn!! l'équipage; mis en chasse par deux friiITatcs, deuxcorvettes et un steamer, le Fu1·y a dû abandonner l':t prise, non sars éch:ingcr quelques coups de canon avec les Russes. La flotte de h Baltique et les croiseurs de la :Manche font pri,e snr prise; les prisonniers sont relâchés sons p~omcsse d_ene pas servir contre la France et l' .\nglcterre. L'a1~ural :Napier a è.ivi~éla flottl' en trois escadres, et attend, pour agir, sa r!!serve et la flotte française qui ont, hier, passé en vue de l'embouchure de la Tamise. La Prusse et l'Autriche se sont garanties toutes leurs posse.;- sions en cas de gu. •Tc,et des conventions milit1 ires règlent la position des armées; rien de préci~, pourtal'I, ,·.• :i de certain pour leur politique future, bien que l'Autriche ,•t-· ,. de plu5 en plus disposée à lutter contre la Russie dont les conquG es sur le BasDanube lui enleven.ient tout espoir d'inclépeadance. L'insurrection greC'JUCne fait pas de progrès, mais clic n'est pas domptée, malgré les renforts envoyés à. Fuacl.-Pac)ia. L~s bandeshcllèn('S et les irrécruliers Turcs. Albanais et Egyptiens fivalisentde déprédation!- et cle cruauté. L' ambas~adeur ang-1~:"aurait menacé le roi Othon de le faire déposer et d'occuper Athènes, si on ne mettait pas un terme aux enrôlement~ volontaires pour 1'ins1mection; des navires anglais et fr:I' çai~ croisent dans le golfe de Corinthe pour intercepter toutPs communication~ entre la Morée et les provinces insurgées. Le aouvernement piémontais a fait un emprunt, pn voie de souscription, comme le gouvernement français, et a réussi comme lui. Le gouvernement angluis a 6galement réu$Si à faire entrer dans la circulation six millions de livres (l:'>O million~) en bons d'Echiquier. L'argent, jusqu'ici, ne manque pas aux gouvernements. L'ambas~adeur prussien, à Londres, M. de Bunsen, est remplacé par :'.\f. de Bernst~rlî, ~n ce •i:ioment à Naples; c'est un triomphe complet du p~rtt russe ; aussi _lapresse attaque-t:e)le la Cour de Berlin avec v10lence sui· sa faiblesse, son hypocns1e, sa lenteur à se décider. Les Etats-Unis mettent en aYant de telles exigences, au sujet de Cuha, que l'Espagne, très bien disposée d'abor~, recule devant les conces~iotls qu'on lui i:npose et cherche au moms à gagner du temps. Le Journal dn DébatG -qMantum 111ut1l.tusab ille,-engageait, ces jours ci, l'Espa~ne à proclamer l'abolition de l'esclavage, mesur.: q~i ,a si. bien réussi da~s_les Antilles(r~11,;aises et anglaises, et qm otera1t aux Etats- U111stoute fantaisie de conquérir Cuba ... M. de Montalem_bert rerrettan~ la t~·i?une Ub,re des assemblées souveraines, le~ Debats pronant I abolitton de 1 esclavage!... Salut fraternel. Ph. FAURE. On nous adresse de Londres la lettre qui suit : }Ion cher Ribeyrolles, Quelqu'étrange qu'il puisse paraître d'appeler l'invasion des Barbares sur le monde civilisé, et non pas seulement une invasion passagère comme celle de 1812-15, mais une invasion complète et définitive comme celle sous laquelle croula le monde Romain, il faut une telle abnégation ou une telle indifférence pour oser contempler sans défaillance un pareil avenir que, cle toute manière, il y a lieu de s'étonner et de chercher la raison d'ua pareil vœu. Mais nos amis· sont sont loin d'être des indifférents. Quelquejugement que nous ayons à porter sur leurs écrits, la part soufferte par eux <lans la persécution commune ne permet à personne de mettre en doute leur amour pour la République démocratique et sociale, et leur passion (le mot dévouement les offusque) révolutionnaire. Nous n'avons donc pas à les condamner, puisque, si triste que soit leur erreur, ils sont courageux et de boune foi ; mais à les convaincre, ce qui est peut-être plus diflicile, car ils me i,araissent bien épris de leur Cosaqui.,me, d'autant plus épris que leur passion est aussi neu,e, pour des démocrates, que peu con:,olante. A quoi tient rependant cette idée aus1>iétr:rngc pour la Démocratie r1ne peu originale pare le-mellle, l'As.\tmblée Nationale et ses pareils nous ayant dès longtemps habitués à l'appel aux h usses? uniquement, selon moi, à un faux jugement l1istorique en vertu duquel on a accepté l'invasion du monde Romain par les Barbares comme une chosebonne, heureuse, providentielle, nécessaire au triomphe du christianisme, et que nous devons bénir, comme nous bénirions les peuples qui feraient aujourd'hui triompher dans le monde le Socialisme et la République universelle. Cejugement n'est pas nouveau, non plus que l'analogie établie entre la venue du Socialisme dans le monde moderne, et la venue du Christianisme dans le monde romain. Mais, tandis que l'analogie est vraie, le jugement est faux. Oui : comme dans le Bas-Empire, les Césari et le Christianisme ~e di~puta.ient le monde, les C~sars et le L•IIOMTulE. î 1 Socialisme se disnuten• le n'onde .:rniourrl'hui. Ma'is il n'est pas vrai qu~ le triomp11e des Barll'ues_ ait été le triomphe du Christi, nisme. Il n·a été que le mo111phede la féodalité qui, cen~s, u'était ni dans l'EvangilP, ni d-;i s les vrérl•r,,tions Pgalita1res, ni clans l'org:misation démocratique tle l'égli-,e primitive. J)e ce que les prC-1,ts chrétiens firent avec les rc is Barbares une alliaEce impie et vén::le pour partager la domination a\·ec eux, conclure que le C'hristianiEme a triomphr an,c et par l'invasion, c'est se 1nyer de mots, ou prendre pour la rén lisat:on des promesses du Christ cc 10116 ét sanglant a,·orteme!1t qui, ,111 lieu d' 1rn monde de liberté et d'égalité, a pro l11it b féodalité à deux tètes (Pape et Empereur), l" monstre bucéphale du moyenà!.;e, Ceu:x-là donc <lépensent mal leur bravourE=qui s'éc~ient : viennent les Cosaques ! p0risse le monde civilisé ! et triomphent avec les peui,les nouveaux les doctrines nouvelles ! Dieu garde le 8ocialisme rl'un pareil triomphe, et nos amis de faux jug ·ments sur le pa$sé et de fausses espérances pour l' aYcnit: ! Rétablissons les faits s'il est possible. La Gau1ea été conquise rleux fois : la première fois par les Romains ; la deuxième fo"s par les Barbares. Ces denx conquêtes ont été aussi complètes qnr possible. Romaim: et Francs se sont assimilé la Gaule à ce point qu'il n'est pos~ible aujourd'hui que de reconnaître l'esprit <les différents peuples, leurs traditions, leurs tendances, mais non les peuples eux-mêm<'s. La civilisation propre aux Gaulois. égorgée par les Romains et enterrée clans ses fo!'êts sacrées vit bientôt le poids <l"une seconde conquête tomber sur son cadavre et l'enfoncer plus avant clans le sol paternel. La civilis:1üo11romaine, un temps triomphante, ne profita de sa victoire sur le Druidisme que pour laisser dans les Gaules <les germes qui devaient éclore plus tar<l et fut bientôt écrasée aussi par la Barbarie. Puis l'ordre r0gna rle non- ,eau, et q11elordre ! ... Les historiens aristocrates appellent cela les l+ siècles de la glorieuse Monarchie française!. .. Kous savons de quelle sueur, de quel sang, de quelles la.rrnes est rétrie cette gloire ... Mai:, je n'ai pas l'intention rle refaire l'histoire ici. Passons. Les historiens modernes qui, dans l'étude <les développements politiques et sociaux du mon(lc, o~t tenu compte <le l'esprit même qui c:.uactéris::iit les cl1fférents ·peuples dont le mélange compose aujourd'hui la nation française, ont appelé le mouvement émancipateur des derniers siècles le mouvement Gallo-Romain. Cela est vrai et faux en même temps. Vrai, en ce sens que ces deux mouvements ont été souvent confondus; faux, en ce qu'ils ont toujours été divers !l'origine et de tendance, comme l'esprit même des difiërents. peuples, et qu'ils se sont séparés en fait aussitôt que le triomphe cl<; l'un d'eux a brisé l'alliance noui>e par l'oppression commune. Le mouvement romain, caractérisé par l'application aux libertés politique et municipale, le monvement bourgeois par excellence, a fait sa ré\-olution et a abandonné le Gaulois après la victoire gagnée en commun. Le mouvement gaulois, caractérisé par l'aspiration à l'égalité politique et sociale, le mouvement unitaire, religieux, politique et économique tout à la fois, le mouvement dirigé contre les Institutes <'t les Commentaires de César, aussi bien que contre les châteaux et les coffresforts, le mouvement cher aux femmes et aux jeunes gens, aux poètes et aux travailleurs, le mouvement cher au peuple enfin, social et national par excellence, ce mouvement persiste et poursuit à travers victoires et défaites la conquête de l'égalité, but suprême, fin dernière du développcme:nt individuel et social. Maintes fois le champ a été labouré et ensemencé; mais toujours des orages ont détruit la moisson avant sa maturité. Amis téméraires qui appelez l'invasion, ne comprenez-vous donc pas que c'est appeler lïnondation sur la vallée fertile prête à donner ses fruits, sous prétexte que les eaux laisseront un limon d'où sortiront des terres nouvelles. Hélas! assez de moissons ont péri déjà., et ce n'est pas le limon qui manque. Et, d'ailleurs, que savez-vous, que pouvez-vous savoir d'nne invasion ? Qui dit invasion, dit armées nombreuses, chefs guerriers, féodalité militaire s'imposant par la conquète. Rst-ce encore ce que vous voulez et n'en avezvous pas assez des Césars? Si, encore, comme Hertzen, vous mettiez, sans l'appeler de vos vœux, l'invasion russe au uombre des choses possibles que l'avenir peut réaliser, et criiez aux bourgeois : vous voulez du Cz;ir en haine ùu socialisme ; prenez garde d'avoir le Czar et le socialisme; on vous comprendrait. 1\-Iai;;appeler le Fusse pour vous, cela ne se comprendLpas; parce que, même en admettant ( ce que je fais volontiers) que dans son organisation communale, que dans ses tendances intimes, que dans l'esprit de sa race, le Russe offre de nombreuses analogies avec les tendances socialiste" gauloises ; en admettant même (ce qui est aller bien loin) que le peuple russe soit prêt à une rénovation ~ocialc, est-ce que c'est la rénovation sociale que l'invasion nous amènerait? N 011 ! elle ne nous amènerait qu'un peuple de soldats, complice et mercenaire de l'absolutisme. Arts, sciences, industries, tout disparaîtrait foulé aux pieds des chevaux cosaques, et disparaitrait pour longtemps. L'empire retarde l'avènement du soGialisme de quelques années; l'inusion le retarderait cle plusieurs siècles. Et non seulement la révolution sociale ne se ferait pas en France, mais cette di version guerrière empêcherait les germes du socialisme russe de se développer, et b. Révolu:ion ne: se forait nu1l.~ p'.lrt d1:1s l'anc>•n monde. Pour moi, je crois que nous pouvons souhaiter au socialisme un dc~tin plus heun~ux que celui du chri:;tianisme trahi et faussé par ses propres ministres et p«r leurs adeptes, les Barbares. i\Ialgré le "Re,1rle.--:, à Ct:.,;arcc qui appartient à è r.~ar", et lr "Jlfrm ro.1Jau111e J11est pa~ c 1core de ce n,u!ldc ", je crois que le christia11isrne contenait de g,. 1 des promesses de liberté et d'é..;alite. Qu'est-il arlYenu <le ces promesses? qne, sans réalis:üion sociale, elles sont restée:, c-0mmeune prophftie pour la R/·volution modern.•; et cela, grace à qni? gr,ice l!UX Burh,,rcs, en grr.nde partie. Y ouL z-vons <lo11cqu'il <'n soit ai11si des pro:ncssc:s du sociafüme? Amis, :1.mis, n'appelons })as sur l0 s aut,es et sur nousmêmes les sombres vagues <le l'inconnu. Ne promettons pas plus au peuple 1a RévolutiJn par les Cosaques, que la Révolution par nous-mêmes. Promettons-lui la RéYolution par lui-m~me, qnaucl il voll(lra se connaître et se faire, selon son droit, sa propre destinée. La France expie ses fautes en ce moment; n'appeio11s pas sur le 8isyphe moderne un rocher plus lourd. Cherchons plntôt, nous qui n'avons été les complices <les meurtre.s ni à l'intérieur, ni à l'extérieur, à rach ter notre patrie <lu dernier sup1:lice, et à la rendre à elle-même et à sa mission civilisatrice. Alfred ÎALANDIER. VARIETES. LESMÈ1'4!1IRES D JEANRAISIN. -SuitcMILORD, :'.\!apremière impression de Yoyai;e, qu:md je l'ai rencontrée, portait tricorne, grand sabre au côté pend,mt et buffleteries jaunes; elle av:.iit le col sanglé, le buste raide, le nez en truffe, et la mou:-tache assez tranquille quoique rousse ; elle s'appelait monsieur le gendarme. Connaissez-vous cette espèce-là, milord? C'est une famille de bipèdes moitié militaires, moitié civils, assez répandue dans nos départements, et qui fait là-bas, dans nos Pyrénées, le service de surveill~nce, au milieu des neiges. Le garde-forêt, le douanier et le gendarme, voilà nos triumvirs; le contrebandier, berger <lesgrands plateaux et le déserteur, voilà nos Spartacus, etje vous jure que lorsqu'il y a rencontre au niilicu <les pics sous les nuits étoilées, la lutte est vive ; car nos très redouté:,, alguazils n'ont pas le pien moins s\Îr que la mule espagnole: et le gars <le110s montRgnes. Aussi, sont-ils maigres comme des chiens sauvages, 1es pauvres gendarmes <les Pyrénées ; ils ont le poil rurle, l'œil inquiet du loup, et la main aussi prompte à la carabine qu'au verre, tandis que le monsieur <le Bordeaux m'apparut sous la forme fleurie d'un bon chanoine du temps de la dime; ventre obèse, menton rebondi, lène rubiconde, il avait dan:, toutes ses allures la gravit~ replète d'un Bacchus à l'engrais, et la majesté d'un cacique ! - Vos passeports, messieurs ? nous' dit Je centaure en ounant la portière ...... Et chaque voyageur ùe chercher ausssitôt son papyrus à grand timbre, portant -pe·mis rle route et signalement - Hélas, hélas ! je n'avais, moi, d'autre passeport que vos guinées et ma fantaisie ; je n'avais point de signalement ; qu'allait dire monsieur le gendarme ? Je me blottis, comme un écureuil, au fond du coche, et m'abritai de mon mieux derrière un bossu qui faisait talus. - Je n'ai point de passeport, dit mon voisin, l'homme à la bosse. Est-ce qu'on ne pourra plus faire six lieues en dehors de ses domaines sans que l'inquisition vous traque ? Je suis bourgeois de la Réole et citoyen du département. - Eh bien, monsieur le bourgeois ùe la Réole, reprit le gendarme, que le mot inquisition avait exaspéré, votre passeport 011 votre bosse ; il me faut l'un ou l'autre ; j'ai des ordres. Ainsi, plus de sottes paroles : descendez. - Je ne descendrai pas, honnête gendarme. Le voilà, votre passeport. Et mon voisin exhiba, quoique de mauvaise grâce, sa feuille de garantie, toute tatouée de signatures. - C'est bien cela, clit gravement l'autorité: 56 ans, visage long, tête chauve, signe particulier : Bossu. Foi de gendarme, ric11n'y manque ! - Insolent ! murmura la boss-e. - Un moment encore, dit l'agent. Qui sait ? Il pourrait v avoir ici des cartouches. Les ennemis d& l'ordre soci,;l sont si pervers ! Et, passant la main derrière le voyageur, le scrupuleux policier s'assura que la gibbosité du susdit n'était point une cartouchière déguisée. - Vous êtes en règle, monsieur le bourgeois, et je vous en fais mon compliment ; votre bosse est très sérieuse! Mais j'ai diî vérifier, ajouta-t-il en fermant la portière : Les ennemis de l'ordre social sont si pertJers ! Et le facétieux s'éloigna, savourant sa vengeance. Exaspéré par l'attouchement politique du fonctionnaire, notre voisin faisait rage : il se tordait à la portière i il écumait, il appelait à son secours toutes les justices du pays. Mais le coche s'était ébran.lé; le postillon avait lancJ;
ses rl1evaux, et je me trouvais srnwé par l'i1:ciJent. 0 born hu n:. •;.e, 1Jn11téelà 1i~r la main des dieux, tu fus mon p:·c1;1i••rautel propiLiatoire, et je te béu;., ! la tŒte de l'instituteur, en effet, n'est-elle pas une véritable cartonchi •··,'.? et qu'aur· it dit, ou p:utût que n'aurait pas fait monsisur le genchrme? An t!·at <les che\·aux, notre voisir1 s'aJ_Jaisa, comme un cnf. nt qt'.e berce la chai o:;on.Sa tête à la portir'r' et k tlos en 11 •pitre, il aspir.,it Ïvt:em des blés verts en pro?, i~- tair • q1,i ~:cnt son foin, et tout-i:-coup nous l'en~cu imes s'e:- 1::a!:1cr avec ravissenent : Ah ! nous voilà sur H!vll terr,ii11. r oilà li-has ma luzerne; qu'ils y viennent, mainten:rnt, tous ClJ bélitres, tous ces ù1.r1uins de 0 Cnllarmcs, et on let!r donnern de la fourche '. Sur c..:, le postillon arrêta ses chevaux; notre l,ossu dcs<:end1t, et 1a portière cntr'ouverte, prenant à partie son voi!';in llP [.;; uche : --- Monsieur, lui dit-il, mon petit malheur v 1 11s a fort _,1is en joie tout-à-l'heure :_ma:s vous avez 1:\, ,ur le nt',:, une nrrne <1niùtit SC'llHlalc; prcnc7. gan!c •• \,>tre tour au g"1Hlan'1c ! il Youilr,t peut-être s'assurer . • ce n'est lYs un projectile de guerre :, Les ennemi:: de r ordre social soi. t si perva,1 ! Et le ualin bossu s'tloi1'll:t en jetant au v:1isi11 cet'.c dcrniLt·e flèche : La lour/ ne doit pas rire de la bosse! L'homme à la loupe, furieux à son tour, Youlait se p·écipitcr et raboter un peu, dis:tit-il, cr. ~'.faycux Je c~mpagne: mais !es chev,.ux furent enle\·és par le postillon, et 1,•t: d('PX honorables i1~firmitf:s échm1gèrent, à 1listr.11ce, leurs 1:,rniers sarc"smcs <1u'em1)0rt,.itle v(!Ilt, Ce 1lia!oguc animé me rappelait les facéties et les cra1lités <~elang::ge des hrros d'Homère; il parait que l'huma1ii1r, 1:1ilorù, v beau ,;icillir; ses ,,,,n.tés sont tc1!iours les li! mes; cc n'est pas l'ùme qui b touchf: '1'al ord:c·cs: le fc ataa, c.'0 st la, coq: c·, et le uonde des ho:,.1,.c; s~rn toujoms mi peu Narcir,sc, rn0P1c celui des hossns ! Le Borde .n'>-à Tou:·s. r0u~ ~•ayons pas L.:treuYé 1~ gendarm(;, et q11oi11ucfort inq iets à chaque rà i, l'ho: ;,1:--: à la ;onpe lui-mî-me av,,it repris confiance. On n'était pas ven,1 :1t<~rle projectile <lr gc1 rre. sais ks forces libres de l'ouragan, le vent et la frnJr~. J'a\':Üs chaque :printemps sui\'i du rc.; 'è1l l'.1rnL:iehc des neige:;, la chute prol'1,de <10,;çaux, tou ,es les i;a~c'<les qui s'épanchent par torrents du huut des pics Ù(·,:!,iri:-;; je m'ét'lis couché co:~1:nele ver c 1d rnmpe, son~ b tro1Hhe invisi'Jle qui rase en p:-is.,ant les forêts et les •ours : m..iis tous ces jeux terrihles de la nature e•t COll\'ll:.;on ne sont que des colèros qui traverse.1t l'hor:son, c<.·.-:-:::-:cdes füichcs; il n'y uni mL•sure ni r~:,;!c d·m:; c~s dé'.inr.lemèn,s, et puis ecs crises reüoutr.'.Jlcs ont toujours, avai,t d'éclatrr, un signe }1rél irseur, ua univ-:r~,cl tn:ss illemcnt <JUiles anncnce. Les oiseaux s'envolent par t,'>upcs efL:écs, quand vient h t"t,,pête; b. forêt com.1.Je se<; p:rn('ches :t·:,:1t que 1:, trom 1_• la <1 ··chire, c t !:t mo1m16 ne gC·.,lÎt. :soas le roc qui s'ébnub, pour aller ..ux i..hi:ncs. 1\fais voici, sous h main de l'homme, 1,ne pui ,5ancc in:inim~c, muette, l:1~elourde machine, i:mnobi!c socs le frein et r-i1ant à pLine µc.r ses 11·seaux fum,rn,s. K ulle Yic, 1,ul n1 0:1wmeut ne jaillit de se,, fhncs ,le fer; r>lleest tr, ,11p1ille co1'1TI"e1.. bcr·1e des cl ·•m::s, et, toet-ù-coup, so s le doi""i. du m...î~r0, il son ge:;tc, la messag0rc ,. la gueule d\:ii" ... :n 1,\ braide, "et le démon s_ni la foaette, Li vaJiUC de feu qui l" h 1m11<,:1te,l"ea11,,-rlcnt ù ~:re tl"aile sur 1 ·s routes. l·.il~ tr:i..'.-crS.? L.., rr.cntagncs, ùévorc les pi. incs, colli."tà tr::ver:, le~ hor:1,ons, et le.s Yillc.s p:-:sseut r:ipiùcs co'Tlmc les arbres /,1 chemin, (:t l'on dirait que la terrl! est en m,,rche ! P 1is le monstre s'arrête sous le f.-ei11,en siffiant- sa 1krni0rc agonie, et Yous 11cvoyez plus, au lieu ,111chenil : ·1\ qtle l'inerte nnchine du Ùép:irt, a\'cc ,es lourds y;a 6 01s c .dia:nés l'n 11 à l':•utre, comme: les r.nnea1JXd'un s~rpent, et rnus :~\•ez:tit C(.ilt lieues en (:i:~ l:cures ! l\lilord, je comprcn:ls la science rn:J.i:1tt•n.111t.FJl-.! e t 11hrngrm;dc que h cré·,tiou; ou, l))utôt, die est ell::-•i1êmc une crfotion inrrssar,te, r'-g:ant p..r des lois k.~ n1ouYernents de la rn:::tii.·re,et :·schilin 1:,t se:, forces. "': c;ue n, us sommes loin lfo Thésée,- le tucm: de monstn'.:;, et c'es cycloi;e~<~éa11t:-: <J ni fo1,g~1e1,t le.:; fcr"s <1::-Prom~• hée ! Le grand n~artyi: ,:u C.:ucasc t'!;t aujourd'hui deLout, foni:lant -Il faut avouer, n:e dit-il après un silence f<'rt ora 6 1.;n:.:, que c'l',;t une hien si;tlc et bien stupide institution que 1 ceL0 <ll?s passrprrts. Yeus ayez tru:te corst:i.:,tions vi"eiil :, ou I!euves, ::.ans comptLr le droit P,ltùrel, qui ,ous 1 garnuti,scnt uue 1,lcine Wl~rté ùc circul "ion, et si Yous avez le nnlhcur 1l• You::;éioiguc.-, 1oùr ,:'."'aire ou pbisir, la trr,·c de l:iO!lpied, ie ciel de son rc.:~,ml puissant, et remuant le moi!tle ù h 1.iarhc<le ce pnuvrc Jupiter, qpi .,'est f ·t ,icux. Qi.:eme disait l!onc mm 011clele ch'lnoi:ie, a,·ec son r,rnnd spC-cifique de<: liuii ri' l ,s d'Aristote? il y ;:!. p]u<; de vrai_e science et <le saine philosophie <hl'" la tt'.·:e <l' n inzC•ni,-urque d:.rns toutes les ac::,]Jmics de la Grèce! de qnelques ki'ornèt ·es slulement, s,,i:s le timbre de la polic'c·. dn vous :,rrête, 011 Yous touille, 011 vous met en fourri,·r<'. conme un Yolcur. L. so, i::t.J génC•rn~c est do, c, à priori, décl-:i:·fr stispcctc, et t:ente cinq n.iilions d'homm~.s sont en pr::\'cntion per i., lH·nte, parce qr •il y a qnelqtles milliers de cc:,qu•.is cm J'l!:'<1uésle long cl s rot.tes ou <lans les b<1s-fon<lsdes viilcs. E:-.t-ce qnïl n'est pc:s révolt.!llt <l'en•..-,tver ainsi le llroit <:e ton: pour la su~\·Li11aneede qnel111!cs-n;1s? - \j.,,.tL'Z ,i cela, <lit b voisin tlc f.,ce, qu0 le 1;as eport l t L"..}lns triste, l.t plus illmfire des gn•anties. ,1 n'y , •) 1,: ,m \'O'.ciur, en t lfot, il 1:'y a p:t3 un 1,rnssin r1ui , •• ' • f 'l t' l n rai t,m3ours l ·s 1)::p1ers .0rt en re~ c, c ,c ge,H,~~mc y perd ..o I lahi. - ~\jout:;,z encor~, d;• un t1·oisitmc intu-:ocuteur, cptc le p 1 ·, .:>p<,rtentr:.üne le si, _!H.lct1ent, et qnc le sig1u!crnent con,tn:e la loupe de celni-ci, 1": 1;::• <l..: cc:le-h, la bosse <l'un t:o:,i~:ne, cc q.,i c:;t fort :mpcrtincnt, n'i·st-ce pa:;, mes•·irnrs ! Car e1!.'.'..:1,cc me sem'.,!c, but le momie est. libre· ,!'Ct1P ,tVeng-1eou boiteux, lior:..;nc ou bancal, et !10S petiîes tt.ï,tl:'.I'! n'appartic:rncut }l:lS it J,; loi! L ..w,!.1 ..' il la loupe rcgtrJ:t de t,:t\·eï.•;; cet ,wxilütire moq1 :>,H, tt r,:po,Hl'•nt au roisin de Li.:C: Yous nscz 111il~e fois r i::on, tr.: s l1onoré monsieur. Le 1iasse1,:;rt n'ofl:'re aucu: c 6 ,t.~ntie contre les volLurs, pas lllus que l'f;ze, à cc cp,ïl p::r:iit, co.1r:-e 1a jeunesse insolente .... .C•1 A1:3lcterrc. il n'en c:;t pas ai11si.... - Comment, reprit le jlunc hor.~mc, en ...\ nglctcrre il n'y a p~s de Yerr.... - Fn Augleterre il n'y a p:i.s de p:tc;i,eports, monsi 0 ur • l'étu1 1• .t ·et, de plus, on y resp"cte les honnrtes gen~·, cc 'lue ne savent plus, à ce quïl p:traît, nos jlUnes bm·bcs folles. En Ang1et('rre, la libert~ c:c circulation est absolue, sans entraves ni formafüés, et l'on s:iit pourtar.t y survdller les coqnins. A mon graud déplaisir, la 'conversation s'ar:·êta là. ".N ons étions :.rriYés au c11emin de fer, et le siffiemeut "'uttural des locomotives nous U}lpelait aux wagons. Yoici, milord, ma seconde i,nprcss:011 de z•oyage, et je dois cl ire r1ue m~ paunP ~r,~urc en fot toute s:..isie ! Cert •s, j'avais <léjà vu cle belle:; puis:;:mcé!s en action; je conw,i.,~ l\Ii'ord, ,,. b ,;tll' j'ai YU ca,csscr de 1:: ma:i1, comme un a111iclu <lC·:-c.-t,le r'1ododcndrcn sol:taire, et vous pencher a·:c.: t:m• <~': ,,Ol,r sur 1e riche 0crin de l'os ,·:,:Iéc,, vous 1:e rirez p··s, ,·eus, de :11011 eut;10usir\s,ne ardent et de mes ima•:,-i1rntion:,i',11les,à propos d'u11c loromoti•:·•. Yous cornpr:.:1.drcz le p. nn-c 1v1ysan, qu'avait aveug1,; !c solc!L l't qni voit tout d'un c-oup de\·ant lui s'o·n rir un mcudc 110:ivcan ! J J dois l'aso je,·, pourtm,t : là;-bas, dam cc w~gon qu'emportait, cr 1,1~w11nchar de feu, la ,·apcur h,d trl!t0, ma forte et naÏ\"L' impression n ftit scan<lalc. 1\Ic., ,., is:ns étnie,1t tout hilares i! ,·o· r mes ~lans :i"ougneux, et l'homr,a· ~ la lo,:pc li:t:.iss,lÎ~les ..:paulcs en ricanant. - I•aire t.mt de bruit pour une méchante locomotive ! t1i~:!.itle gr,md 1 omme. Il n'a tlonc j ·mais VJ. mrrd1er s_ uë <lesmule,; il'Espagnc ou l'escargot des Pyrén~l's ! Oh! 'h·s bru:"ts <jui digèrent s:rns savourer, qui \ ivcnt <'~ "C s,•ntent p,,,, 91,i travcrs.:!nt sans Yoir, qui ne sa,·eu t rie:1,c~~schoi 1.;,;qnr leur valeur murchantle ! On lc•m donnerait le soleil 1rlï}s n·y wrrai .. 1t que du charbon arùe11t et q·:'il,; 1c v~udr:ùnt au litre! C.omhie·1 y u-t-il, dans la foarmillièrc des l ommes, d'es1,rit nü i.e rendent compte, ou du moins d'intell; 6 u,ces r1ui cherc!·ent? combien de penseur:, jalo1,:-: tlc l'idée i Un sur mill. , peut-être, ('t le reste s'en va. cvn :lie un rro11peau, l'~il at.:ine, Ycrs le.; rni:rchés, ne s'rnqui~tant jamais ni < 1.:s 11.cn·<·:ilcsde la science aux prise!': avec ll's forces ;.tt 1es, ri ù~s i;plendcurs de la terre <l• .rns sa jeunesse éternelle. :Je l':ii bien , n, quantl nous avons quitt6 le::;grl'Yes de h cote norn~::n'lc et que le rn.pide s:lla6e de notrL .-nFeur nous a portés i: ! t haute mer. Le soleil to,·11lalt derrière les îles du canal, ses rayons mourants irri~:licnt les flots et caressaient la ri\·e de 1-'r:--u;•ed(-_j·i. !..,:,;t--.· 1e : pour l'océan de YOS c;in!:!ls, ur~t- 'gcux •et s:rn1brr., c'était une belle soirée de prmtemps, et notre 1 avi;:e, fl, '· :mt à tire d'aile, laissait derrière lui, comme des bouies que caresse la brise, les 11 )ts c, les voiles l1la1ichc:. qni çn et là flottaient à l'horiz()n. Tout le mo1HI,: était sur le pont; mais pas nn regard inteliigcnt n'.tllait dn ciel à l"ali1me ; pas une tête ne rt'.:\·:ù, si cc • n'est pc.ut-êtic aux Yitrines du Palais de Cri. tal, aux cotons de Liver 1i0ol, nnx aciers de Birmingham. Déricl0n°ent, mi;ord, l'homme est nn escargot qui porte f:'! prison f"' ont, et s'il s':n•1uiète, s'il fouille1rnit et jour, c'Lst co;mne la t;:i:pe, s:~n<;y Yoir ! Le leuùemain, cepenclant, aprt·s vin~~t heures de Jllcine ,.,,peur, nous ,:\·ons vu se dérouler, ù. l'ouest, h côte d',\n1:;lcterre avc-. ses grèves arm(cs de forts, se;, terres-j:1rdius, ses vill1's, et tout le monde a salué la reine de., iles marchande$, Voici là-has 8ont1Icmpt011, q,1i sP c:,.c!1ederrière sa forêt de 11r:.vires; void Fo1kstone, v'oici Dou,ï:es, et cl ;jà nous voguons en pleine Tan11sc, nu milieu des ,·apL'LtrS qui s'crr:port •nt, des vo:lcs q:ü pas ct,t lenteme•1t cùmme de hlauches no,mes sur 1ks tornb<:s; quelle plus grar,de tombe (Jl'P la mer? }\fois laissons Fi le myr.tère et le charme des r{vcs : n.01:s e! tro11s dans le cercl.' ,,nimé. vivant, des activités fié\'reusrs : le flcu,·e s'c11r,~issc, les <lPux rives se r..:,;scrr ..mt. et, <leYant nous, sur le~ ,Lts, les 1;011tset les quais, b. bataille acharnée ::-'étt'nd. C'est un graml 1;p1•ctacle,milord, c'est un merv::.•illcux paHorama qrc vclrc port de Lontlrcs. 1° globe entier s'y conrcntrc, s'y résu1.1e avec tous ses produ'ts, avec tous ses pa\'i1lons, et l'ou chercherait en vain sur un .,utre }Joint de la terre tant de forces amassées, t:.mt de vies ~1Clées à tant de moun.mrnt. Cette agita lion p11issmte a po1.ntant au premier aspect un caractère triste ( t froid : la voix dc-s e1 ï1•1ts ne ùab lie poillt sur les bLr~cs1 les barques du plai,ir, comme celle~ du travail, passe1t san!l chansons. L,i me,·anique scnle a la pa.-ole par srs· lloulies, ses cabes··m:\ ~es grues, ses cheminées, vomitoires atdrnts, et les hon1mcs, imp:1ss1bles comme des chiffres, traversent en silence cet enfer mouvant, 1iuur dler a,!.r, nffah-es. Les aJ!itm s ! les aJfaires ! tel est le cri qui s'éclwppe rvec h fo:iiée <le tout, s cc· poitrines ha1ctante:; de l'indmtric : l'm:inc, la for6e, le h ut fourneru; tdle est la iicnséc que je lis sur la Yoiie des na\'ire:,, au fro11t des l,omrres qui pa.-;sent sans regarder, et sur la façade des bà~imeuts sombres qui liordent les rives. HClas ! ù cc qu'il parait, la fenêtre 11 'existe pas à Lon.Ires, du moins c:ette ck1rmante et gracieuse fenêtre esp~gnd,, qui voas sourit. toute 1ilci11ede soleil, à travers :ses fleurs et ses jeunes tillt's ! L1. fe 1être: auglai~e m'a fait mal, milord : elle est ·sans pr:rfums, sans rcgarcls, sans voix : je la déno11ce à tous 1 les sn brt>ro des Espagne:;, ù. toutes les ,r:nntilles andalouses, à tous les )"llX ,10irs ou b' eus qni n'ont que Yi,1gt ans, je la dénonce, la méchante puritaine, à toutes les femmes de la tLrre. nfois Yoici que nous arrivons : C'ravcsrn,1, h ville-faubourg, est d0jà loin ,lcrriirc; sur notre gauc11e apparaît Grccnwir'·, c grand liûpitd de~:mers ang1 .iscs, où tout ce (pi reste d'Abouldr, de Trafal~ar et <le <eut batai!Jes, repost: ses forces dél:üllautes <l,ms le ],ama.c des invdidcs, et dort, avant de filer son dernier r,œud, , u bruit de la wmc et des flots. J'aime cC"tte peuslc de l'Angleterre : c11epouvait bâtir le long de ses parcs, ou plus loin, dans ses terres, un palais splendide aux <léhris de ses phda11~cs m'lritimcs : elle ,a mieux aimé leur laisser un coi,~ du champ de bataille ; elle lem a li ré, comme• :i.Ll garJe d'honneur, sa granùe porte <lel'Océan ! ' Presque en face de Greenwich, on f'igna1c le dock des lncks et la série (k ces .; ,mds bas,-ins qui. dans kurs flancs entassent tous les pavi~lons et toates les richesses du monde connu. C'est 1à le p1·.s riche écrin de l'.\n;; 1cterrc; ce sont les jardins suspendus de la nouvelle Séminmis. Hélas! que n'a-t-elle, pour garder tous ces joyaux, un peu plus de soleil et que1<1ues douaniers de moins! -A la douane, monsieur, Bous amarrons. -Milord, voilà le dernier mot de la journée ; que Dieu 1 ,·ous garde! Jeon RA1srx. (La suite ait prochain rw.mf:-;--o.) n:n~cY, 1'1PRH-ll:RU: l'!'-IVt:RSELLE, 19, DOR!:l~T STI.U;BT. A mi A nv ~VJII proscr~t palitiqm· _n-ir un C"ttrS cl'BljU;L~:0:1 à son manège, sur h !a le tiip!e av:mtagc d'unir l'dég:,hce, la légerté et .k! JO !\,,R ~~ l, .[I. tnnç11s, r!!dactcur ~l;, :vie. --cc-- __ _ __ _ ___ ! la ,.o., .ité. 1 __ . . li .. 1 , ~~· . . 9en chc,f pen~la_ntlGUTlJ"'J p·:o·".l:IT ou 2 ni':cr:~:ni:E, 1 _L_c,sseme,lrs_ ~o~\fixc_e~ a~~-c~~'.1lmto~1 0ct, ~e en pHltre, en circ, en mastic et en gélatine sur nature mon;; ou y ;vante . Il moule ,rns~i •les ornements, les statues et fournit des épreuves à un prix moMrL.---'20, Donstreet, St.-Ht!li"r. huit _an, :.u JOt_t, na! ~tuolldieu le 111,w,aber ~/1~ li <nd, . ri.J .J Jilll•f"r, ~•!IStHllll• «llc• IPOac~u~ la1~scnt aucune .1,re11,é 111 .1 _1 -:1tc.ieur m _a 1 :x- -para1, ,111t;. Lille (Fi· ,n_cc), d,on~e à d_om1c1le,r:-s Tailleur d'Jfabits.-'29, Bcinont Road, St.-HéÎier, tér~et~r:-On p.ut ,,iarcher ,, l ...au s~us nuw: a la :cpn~ <!clangue franç11s.!, clarnlm1!!t1quc, d h1s- ,Î<·rsey. __________ sohduc de 1:i. chnll5Hirc. . taire, de géogrnphie, de littérature, etc. 1.1 \l-S 0--l\T -D· ·1,.-c101lIM TC R-ON Il ~c cha,gc é;;alement tlc toutes correspon- um. m]~8ECm' li . ~ 'i J • ll • 01 ~ cliwoc~. é, ··itures co;~nncrciales et a~1trcs, et des Prtosc~,! P'''-lTIOUï. l'0L0UIS, NJ 3, SURLEPORT,A JERSEY. mémoire~ ùont on lui c ,nfic•la ré<!act1on. Don_nc à_dom1cile des leç~ns dr lao;;ur ,Allemrwde (!"'. "Oleui•tehii,;e, CommissiOJ1naire en mar- S'.ad ,·Rser au profrs cur, 20, Don-street, St.- et Latine,· 11 ,déi~ont_rc :ll~~s1,~ Gym11ast1q1u•,: . chatui:~es, se charge de vrudre et achctrr to•1te .Uklier (1lc de Jersey). M. Lwl. J,.on.cck1 dcs1rer1ut trouve>rdel emploi sorte cfomarchandises, et de faire des rcconvrcmcns Jiéj(:rc11ccs chez ::\!M. ·wellman, P. Asplet, comme profe~scur dans une p·•n$ÏO!l.-61, Ncllman en France on en Ano-Jcterre et en Amérique. C 20. Yickery. Street, Oxford Str<'ct.-Lonclrcs. ____ Correspondants à llaris, Bordeaux, Lyon, Lille, 15, C0L0!.IBYlt1B S'l'Rdl!:'\', s1·.-HÉL; i.R, JER:;r.Y. Londres, Biimingham, LiTcrpool, New-York, etc. • DftOij\fPROl'B~!IEUll n'IÎQUl'l'ATI0N, an- GUAY pro<1crit du ~ Dé11embre, tai11eur • • •• QU~\11 cien 6lilvc de l'école de Saumur, . . ,d• BOTTE5l sam; eoature, pourlALI>J{ONSl◄' mouleur an plâtre, 1111 •l:1arge 1'honaeur •• pr6venir le publio lllU'if vient à'n- hoinmell et poœ liasleii. - le ren.re de 11hüus1n1re r .r.·, èe tgvte t6pèee àe ••ula.;-e HOTEL !)]~ L'l~UROPE DO~î STREl~T, No 11, TEl\:UPAP. O. ROUSSEL. G. RoussEL a l'hcmwur de prC-venir MM. les voyageurs qui vienrent visiter cette île, soit pour agrément, soit pour affaires, aussi bien que les habitants de c<::ttc localité, qu'ils trouTeront dans son Hôtel, bo11ne table, bons vh1s, et tom, lei soins, ains.i que tous rc-nscigncmeuu; pgs1oibles. ~ Table ,l'.Hôte à 10, 1 et 5 heure;i.-Repa~ à toute lurarc.-11 sert nssi en ville.
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