Homme - anno I - n.22 - 26 aprile 1854

gênérau:,:sur p:·inQ, 0 ~, et lettres sur dépGches aux <livers ~ouver<1i11s pour essayer <1'obtcnir "I? p~ix ••, IT!is!)mhl,\llt, ~nivaat 1·•xrn•~.- ~iond'un orateur libérr, clc llerlin, à un buremt de poste ruIre les Cours e;aucmfrs. !'ifai:; j; n'~st plus pos~iblc d'é\·itcr la cri;;c ; ie Cr.ar ne la r<.'doutep1, et y marche hardiment,. comme s'il_ ~tait certain de t1io1n•1he:<· l,•sd:m1i-mc~ures des Pu1ss:mccs occltlcntalcs, et d~s effo~tsénergiques mais impuissans de l'empire turc. Le 'prince Lucien Bonaparte parcourt l'Ital~e, partout fêté par les généraux autric'1iens et le clergé ,.romam; ce~end:mt,, son ·rnyagepasse pour une nouvelle recorma1ssa11ce poussee par 1 ambition impériale dans le~ Apennins: . , . - La France et I'Ano-leten-e ont siiné un tra,ite d'alliance contre la Russie; !!lies ~•engagent à ne pas n~gocier séparém~nt, et à ne pas profiter de cette iuerrn pcm- accro1trc lems domaines .... Le bonbillet.... Salut fraternel. Ph. FAURE. Nous aYons déjà publié, <lans ce journal, une sériede communications qni portaient sur la Russie, ses institutions, ses moeurs, son état social et sou gouvernement. Nous avions pour büt, en cE'la, d'éclairer la Révolution européenne sur la valeur de l'élément russe, en cas de lutte, afin qu'oa pût préparer, plus tard, une diversion puissante, celle du peuple, sur les derrières de l'em,emi. ' La communauté libre russe n'est point notre idéal, taut s'en faut, et le Starost ne nous fora pas oublier le Czar; mais si cette pratique est lùbas la r0ligion <les masses, si elle peut les entraîner contre l'empire quand la République d'occident l'attaquera de front, c'est une force nouvelle à reconnaître, à saluer dans sa servitude présente si doulonr0use, ce sont des alliés auxquels il faut tendre la main, sauf, plus tard, à suivre chacun ses voies. • Anjourd'hui, nous publions un nouvel appel de la même propagandt, appel qui s'adresse cette fois aux soldats russes campés en Polog·ne. Qui ne comprend la portée de ces provocations saintesau devoir fraternel, publiées dans la lang·ue nationale et répandues par milliers, dans le peuple de l'armée '? Que la crise monte encore, que les gouvernei:nentss'engage_nt jusqu'~ la garde, et ~es peuples aidant, de pareils bulletrns peuvent faire éclater les poudrières. Soyons donc Tévolut.ionnaircs, si nous voulons que la liberté revienne ! LA CO?\L\{UNAUTÉ LIBRE RUSSE 'AUX SOLDATSR, USSES EN POLOGNE. FI<.ÈRES' Enfin, le Czar est parvenu à appeler la guerre sur la R\l.ssie., Ses collègues, craignant leurs peuples plus que tout autreennemi, ont eu beau reculer, faire toutes les concessions,- il a réussi à les pr0voquer à une lutte. Il n'a pas eu pitié du sang russe. Nous autres, Russes et Polonais, réfugiés sur le sol étranger, nous versons des larmes au récit de ces levées exorbitantes, de ces lourdes surtaxes imposées au peuple, de nos soldats, jetés par miliers à une mort inutile. Périr pour une cause juste, c'est llCau ! C'est pour cela qu'il y a dans le cœur humain courage, liardiesse, dév0uement, amour. Mais périr sans utilité pour les siens, sur un capricedu Czar, c'est triste. Le monde entier plaint les Turcs,- non pas qu'on leur soit sympathique, mais parce queleur cause est juste, Ils sont attaqués ; ils ont bien le droit de se défendre. Et nos pauvres soldats? Ils versent leur sang par torrents, se battent courageusement, jonchent le sol de leurs cad4vres,-et personne, hormis nous, ne s'attriste sur leur sort; personne n'apprécie leur bravoure. Le Czar dit qu'il défend l'Eglise orthodoxe. Mais elle n'est pas attaquée; et, si le Sultan l'a opprimée, pourquoi doncle Czar a-t-il gardé le silence depuis 1828 ? Le sort des Chrétiens, ajoute le Czar, est d,1r en Turquie. Nous n'av9ns jamais entend_u dire que les Chrétiens en Turquie soient plus opprimés·que ne le sont les pay:;ans cheznous, surtout ceux c;,ni,de par le Czar, sont ,lonnés en servage aux seigneurs . .'Ne vaudrait-il pas mieux commencerpar affranchir les esclaves chez lui : ce sont aussi ,les orthodoxes, et, de plus, ce s~nt des Russes! Non, le Czar ne défend auèune cause, ~ar il n'a pas le , bien en vue. Il est uniquement guidé par son orgueil, et c'est par cet orgueil qu'il sacrifie votrè sang. Le vôtre, disons-nous, norile sien! - il en est trop avare ... L'avezvousjamais vu devant vos rangs ? non sur les places de parade, mais - sur les champs de bataille? • C'eat lui qui a tommenoê la iuerre. Qu'elle retoinbe L'HO?dME. donc uniqucmP.nt slli si tête! Qu'e'.1e mette uu terme à notre triste état d() sta~aat:on ! Après 1812 vint le 36 Décembre ...... Qne vie11dra-t-il ap:ès 1854 ? Serions-nous asse2 indolents pour laisser échapper l'éventmtlité actuelle, qui ne se représentera pas de longtemps? Ne saurons-nous pas profiter de l'orage, évoqué par le Czar, contre lui-mème? Nous espérons, nous avons foi .... Voyez Ta Pol_cgne. A peine la nouvetl.e cle1a guerre lui est-elle parvenue, que déjà elle relève la tête et n_'attend que h première occcsion pour revendiquer ses .droits, sa liberté .... Que ferez-vous lorsque le peuple polonais courra anx armes? Yotrc sort est le pire de tous. Vos camarades en Turquie sont des soldats ; et vous, qui êtes en Pologne, ne i-erez-vous que des bourreaux'? Vos vi<!toires vous c6uvriront d'opprobre; - vous aurez à rougir de votre courage. Le sang- des proches se lave defficilement. Gardezvous de mériter encore une fois le nom de Caïn. Il pouriait vous rester pour toujours. Nous savons bien que ce ne serait pas de votre propre gré que vous marcheriez contre les Polonais. ?ifais il est temps que vous ayez une volonté à vous! Pensez,-v.ons donc qu'il soit fa,cile de contraindre la volonté de milliers d'hommes en armes, s'entendant entre eux? ... rn jonr, nous ne nous rappelons plus dans que!le l)roviuce, lcrsque la nouvelle administration des domarnes de la couronne fut intrnduite, des paysans se révoltèrent (c'était le cas dalls prcsqne toutes les provinces). On fit venir des troupes ;- les paysaus ne se dispersèrent pas. Le géneral fit charO'er les armes. Les soldats exécutèrent cet "' .. ordre, en supposaut qn'il n'avait été donné que pour mt1mider les insurgés. Mais le peuple ne s'intimidait pas. Celui-ci commanda, les soldats couchèrent en joue, mais - ne tirèrent pas. Stup6fait, le général s'élança et commanda lui-même : fei, ! Les soldats abaissèrent J.eurs fusils et restèrent immobiles. Eh bien, que croyez-vo).ls qu'on ait fait à ces soldats? -Absolument rien. Les commaudants eurent tellement peur de cette affaire, qu'ils la.passèrent sous silence. Voilà un exemple de ce que vous pouvez faire. Mais ce n'est pas tout q11e de vous abstenir. L'heure est venue de vous ranger du ccîté du pauvre peuple russe, comme l'a fait en 1831 l'armée polonaise pour le sien. Nous approchons d'une grande époque. Qu'il ne soit pas dit que dans un moment aussi solennel, aussi terrible, vous avez été laissés sans conseil fraternel. Nous vous prévenons du danger qui vous menace. Nous voulons vous préserver d'un crime. Ayez confiance en nous. C'est la Russie de l'avenir qui vous parle par nous, la Russie libre et jeune, condamnée au mutisme sur le sol natal, et dont la voix retentit dans l'exil,- la Russie des martyrs, des mines, de la Sibérie et des casemates,- la Russie des Pestel et e1esMouravieff, des Ryleïeff et des Be~toujeff,- la Russie. dont nous sommes les hérauts, les porte-voix devant le monde. Nous sommes votre cri de douleur, votre haine, votre appel à la veugeance contre vos oppresseurs... . . . Nous dénonçons au monde les crimes ténébreux de votre gouvernement; nous sommes pour lui un reproche vivant, nous le stigmatisons, nous lui appliquons le fer chaud, comme il l'applique aux hommes vivants. Si notre parole est amère et corrosive, c'est qu'elle est l'écho des plaintes des femmes violées, <lu râle des vieillards morts sous les verges, et du cliquetis des chaînes sous lesquelles nos plus chers poètes, nos plus chers amis sont transportés en Sibérie. . Sur le sol étranger, nons avons commencé une lutte ouverte par la parole, en attendant une lutte actfre. Notre parole est un appel; c'est le son lointain de la cloche annonçant-que les matines de la grande fête <lela Résurrection des Peuples commencent aussi pour la nation russr. Cette voix ne cessera de retentir que lorsqu'elle se transformera en tocsin ou en cantique de triomphe. Tout éloignés que nous soyons de vous, nous sommes vos ·proches, vos frères, vos seuls amis. Nous avons réconcilié le peuple Russe avec les peuples de l'Occident, qui nous confondaient avca le gouvernement Pétersbourgeois. Les Polonais nous ont tendu la main en notre qualité dé Russes. Tel est aussi le sens des paroles que nous leur avons adressées, tel esL le sens de notre alliance avec eux. Ils ont apprécié notre amour pour le peuple russe. De votre côUJ, comprenez-le aussi, et aimez les onais -pour cela même qu'ils ~ont Polonais. Que veulent les Polonais ? Une Pologne indépenùante qui serait libr'e de se confédérer anc la Russie émuneipée de l'autocratie, sans se laisser absorber ;par elle, L'unité fédé-rale est peut-être cc qu'il y a de plus opposé à l'uniformité d'u11e ceutralizution ~:,.;1~~Lr~~- 1 L'annexion actuelle de l:,, Polozn~ à la Russie est une absurdité, un fait de force brutale. Après vingt-tro!s années d<.!perslh!tions, le gouvernement n'ose déplacer un seul régiment <lans toute la Pologne, sans en envoyer un autre à sa place. Ces unions .forcé:?s ne font que perpétuer la haine, e1 le temps n'y fait rien. Est-ce que la Hongrie, la Lombardie sont autrichiennes ?-et m~me .la Finlande estelle russe ? Les seules provinces B:lltiques s'accommodent du gouvernement Holst(sino-:rifogol de Péter.,bourg et arnfent par dévouement leurs en fonts ponr la défense de l'Eglise orthodoxe grecque-la. Bible luthérienne dans la poche. Si nou1<, Ti usses, ne voulons pas comprendre la nécessité de la restauration de la Pologne,-la Pologne ne s'en séparera pas moins, ou bien, elle sera séparée a~ la Russie par d'autres. Et alors elle deviendra, non pas indépendante-mais étrangère à nous. La question entre b Pologne et la Russie est une question de famille. Pas d'intervention étrrngère, )Tous devons la résoudre entre no,ls, et cela, sans armes. Car ce n'est pas le peuple russe que vous défendez en Pclogne. Le peuple russe, à la première heure de son réveil, vous reniera et maudh.1 vos victoires. Vous y soutenez les }lrélentions du Czar-de ce Czar qui laisse la Russie èn état de servage, qui prend neuf recrnes sur mille, qui permet anx officiers de frapper les soldats, au~~ agents de police ùe l,attre les bourgeois, à tout cc qui n'est pas paysan de hattre tout ce qui est paysan. Sache~ donc, qu'en le défendant, vous soutenez tous les fléaux de la Russie; qu'en comhattant pour lui, vous cC:>mbattez pour les t.!roits seigneuriaux, les verges, l'esduvage, le vol organisé par les employés et les spoliaticns faites au grnn<l jour par les seigneurs. T.a Pologne a bien assez souffert des Russes. Quand même elle aurait eu des terts, cHe les a trop expiés depuis longtemps ... Ses enfants en bas âge ont été enlevés, ses femmes jetées en prison, ses défenseurs ont péri en Sibérie, ses amis sont iles~éminés sur toute la surface du globe, ses trophées ont été emportés à Pétershourg, ses traditions altérées. On ne lui a pas même lais~ son passé!. .. Non,-sur le sol polonais, ne pouo;;sentpas des lauriers pour les guerriers russes. Il est trop imprégné des larmes des frmmes, rlu sang des hommes, versés par vos pères,-peut-ètre par vou<;-mêmes, Sur les bonis d~ ]a Vistule, près des cimetières de Praga et de Vola-il n'y a pas d·e gloire militaire pour vous ... La seule gloire possible pour vous en Pologne, c'est la gloire de la reconciliation et de l'alliance! Ce que vous avez à faire, commen~ vous devez vous mettre à. l'œuvre,-c'est ce que \·ous apprendrez, dès que le temps en sera venu. Nos conseils ne vous manqueront pas. Mais, en attendant les événements, pénétrez-vous de la vérité de nos paroles, et, par tout cc qui vous est saint, jurez de ne pas lever les armes contre la Pologne. Ce serme11t, ce n'est pas le Czar qui l'exige dP.vous, c'est la conscience populaire, le remords du peuple. Et quand même vous deviez périr pour cette cause, votre mort sera sainte, vous serez tombés en victimes expiatoires, et, par votre sang de martyrs sern scellée l'alliance indissoluble, libre, de la Pologne.avec la Russie ; commencement de l'association libre de tous lei Slaves en -une République imie et fédérée. ( Traduit du Russe.) 25 Mars 1854. .. BOBE§PIERRE 1\, ET LA GRANDE RÉVOLUTl'ON EUROPÉENNE. Un meeting a dü avoir lieu, lundi dernier, à Londres, à l'institution littéraire de John street, Fitzroy square. - Ce meeting, ouvert au nom de la ligue pour la réforme nationale, et présidé par J.-B. O'Brien, avait pour but de célébrer la naissance et les travaux de Robespierre, d'expliquer les cause~ et les circonstances de sa mort, de rappeler les malheurs qui s'en sont suivis, pour l'Europe de .la Révolution, et de montrer combien le monde a souffert depuis, pour n'avoir pas adopté lss grands principes de politique et de justice sociale auxquels l'intègre conventionn.el sacrifia son temps, sa mémoire et sa vie.· DERNIÈRES NOUVELLES. Les Russes avancent toujours, et les rapports des deux généraux eu cbef prouvent que le pagsage du Danube est un grand échec pour l'armée turque. Des deux côtés le courage est égal (.t le fanatisme entraîne, mais quelle différence dans les forces ! Tandis que les •mtres s'égorgent là bas, M. de SaintArnaud s'en va, lentement, comme un satrape ; le duc de Cambriùge est à Vienne, à festoyer à la noce impériale, et les bix mille homme's qui sont à Gallipoli travaillent au campement, comme pour des quartiers d'hiver. La bataille est là-bas, ardente, acharnée, furieuse, et personne :n'arrive,. - A.h ! la grande alli1Wee !

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