VARIETES. DICTIONNADIR'AEGRICULTURE PRATIQUE, PAR LES CITOYENS JOIGNEAUX ET MOREAU, proscrits du 2 Décembre. Quel plus granù fait que celui dP la terre féconde? De ce fait primordial et providentiel sont sorties les populations avec leurs lois, leurs langues, leur commerce, leurs antipathies et leurs guerres. L'homme n'est venu que lorsqu'il a été assuré de ne point périr. Il a été le dernier effort, le couronnement ,le l'édifice, le :Messie qu'attendait la terre et qui devait l'arroser de ses sueurs douloureuses et féconùes. Saluez donc cette grande nature, la sœur ainée de l'Histoire, qui a pris les devants, qui prophétisait l'homme, qui l'attendait patiemment, les mains pleines de fruits sauvages et de fleurs. L'agriculture naquit de cette rencohtre de l'Homme et ùe la terre. Quel tableau plus émouvant que celui de l'activité humaine s'app1iquant à la culture, que le spectacle ùe cette harmonie et de ce combat l Les animaux domptés, les métaux appropriés à son usage, les marais assainis, les es1Jèces transformées comme par miracle, tels sont les travaux ùe l'Ilercule-étincelle. Un nouveau chaos est débrouillé. Une nouvelle création s'est faite. Toutes les faces de la machine convexe et tourbillonnante ont subi je ne sais quelle _suave métamorphose. La terre, couronnée d'épis, chante un cantique nouveau vers les étoiles. ,Qn~lque cho~e d~ns le passé maniua-t-!:, a l'agriculture? Des 1 abord, elie se confond aves ia re1io-ion elle-même, Le"" •• ····-~ da11sleu1 • d · 0 d c .,.~ ·,.,f"'Y"" 0 , --- _.. ~ sens haut et rolt, fout e érès une êi.éesse et l'ador~':'1t. Le christianisme, à son tour, présente comme ~,mbole de sa communion mystérieuse le pain, cette su.bstance sacrée qui se cliange en la chair de l'Homme. Les grands hommes de la Révolution Française ont promené par les rues la herse, divin triangle enguirlandé de i}eurs. L' Agriculture l mais la Poésie elle-même lui a dérobé des images et des grandeurs; 1e Caprice, comme un enfant, s'est suspendu à ses fécondes mamelles. Virgile lui a consacré des vers frappants et impérissables. C'est pour elle que travailfaient Puck et Ariel, lts gnômes familieu et les hopgoblins du Moye11-âge. Et aujourd'hui que l11imanque-t-il? Tons les arts sont ses tributaires; elle reçoit les eaux de toutes les sciences. Botanique, chimie, zoologie, géologie, médecine, entomologie, physio1ogie, elle est le ·soleil de tontes ces planètes, la couronne de tous ces fleurons, la fin de ces aspirations et de ces essais, le but marqaé à toutes ces coureuses surhumaines. Elle est le fruit par excellence, l'ananas de mystère qu'auront formé toutes ces Heurs soudées entre elles. Et cependant je ne sais dans quelle infériorité, dans quel éloignement 011 s'obsti11e à la reter1ir, je ne sais quel vagne abandon l'attriste et pèse sur elle, je ue tais quel"e humiliante et indéfinie quarantaine lui impose h frivolité des mondains et des penseurs. On lui reproche la simplicité de son costume. C'est la Cendrillo1,. C'est la barbouillée que l'on cachr et qu'on sait faire rougir d'c;le-mêmc. E8til bien certain même qn'on s'aperçoive toujours Ù<' sa 11résence? I:1 gent officielle et galonnée est bien trop occupée d'intri,;ucs et de 11oircéurs : ù!le seule phnte lui rapporte, le mensonge. L':,rtiste, braYc cœur, a les recueillements inatteutil's et les mille dissipations de sa pensée fuyarde. Le père de fami lie a ses souris et ses <kvoirs; l'amoureux, les yeux de sa maitresse. Le patriote .i sa tâche sublime et son sang à répanàrc comme un trésor. L'homme <les camps, les joue3 sangiécs par son hausseL'HOM 11E. col, ne poursuit que les rêves meurtriers de son audace automatique, n'aime du sol que la poussière du combat, ne connaît du métier qne les membres fauchés et les larges fumures humaines. D'où vient donc cette froideur de l'h8mme pour la terre ? Pourquoi cette méconnaissance de bienfaits évidents et infatigables ? qu'est-ce ? Orgueil ? distraction? fausse politesse de mœurs et de pensées ? Ou bien est-ce que les écrivains spéciaux n'ont pas sn se faire lisibles, et la plume aurait-elle ttahi la charrue ? C'est contre cette indifférence inique qu'en serviteurs fidèles du progrès, les citoyens Moreau et Joigneaux: viennent à leur t0ur s'élever et se raidir. Personne, pensousnous, n'est plus apte qu'eux à la forcer dans ses retranchements extrèmes. Ils ont cru qu'il leur convenait de délier une à une les bandelettes sous lesquelles on s'est toujours plu à momifier la science, et de la présenter à l'ignorant et au pauvre dans toute sa nudité rassurante. Le coup de serpE;tte fine a émondé le bois inutile. Place donc à la lumière dans tous les vieux buissons ! Nous arnns lu avec mie attention scrupuleuse les trois premières livraison3 de ce grand ouvrage qni doit en c?rnpter douz~.- Parmi les plus importants et les plus cuneux, nous avons surtout remarqué les articles : Affermage, Agriculture, Alcalis, Animaux nuisibles, Arbres fr'.iit~ers (plantation des), Arrosage, Assolement, Beurre, Bibho,r;raphie a,r;ricole, Bœuf, Botanique, Bouture, Capital d'exploitation, Cend1·es, Chancre des arbres. Nous en passons nécessairement. Il suffit de dire que rien n'est négligé de ce qui se rapporte indirectement à l'agriculture. Le to~t enfin est complété par tle savants articles sur la ;I3otarnque2 l'art vétérinaireet même la médecine lmmaine . ' ùue pour la plupart à la plume compétente de .M. le docteur i,Ioreau. C'est donc là un livre encyclopédique quoique modeste, où la science est tempérée à propos par le bon sens, livre plein de sagès conseils, d'utiles réflexions de documents et de faits inappréciables, et que chacun sera jaloux de posséder, nous en sommes sûrs. Nous voudrions pouvoir en détacher plusieurs citations, mais nous craignons d'avoir bien abusé déjà <lela patience de nos lecteur!! et nous ne voudrions pas usurper nne trop grande place dnns ce journal. Voici néanmoins quelques observations tellement fondées et d'une si réelle importance que nous ne résistons pas au désir de les reproduire. Elles sont extraites de l'.article Botanique : • " Cette science est malheureusement presque inconnue dans nos campagnes, et cependant quelles ressources ne pourrait-on pas eu tirer l Une foule de plantes possédent des vertus médidnales, et l'on trouve dans les haies, les bois, les champs, les prés, des médicamens qui nous sont donnés par la nature et qui remplaceraient avantageusement ùans beaucoup de cas ceux que l'on achète à granù prix chE:zles pharmaciens.... Il serait à désirer aussi que dans les écoles on pût donner les premiers éléments de la botfmique aux enfants." Il y a là matière à réflexion. L'enfant est curieux surtout des chos~s naturelles. L'acti\·ité de son c:,prit se porte in·iclement sur l'explication des phénomène:; qni l'en'.ourent. Au lieu <le lui venir en aide, on trouve aimable et spirituel de l'écraser sous la meule dn pédantisme. On lui ouvre toutes les cryptes. On hi fait la danse <les ombres....... Cambyse, Hircan, Louis XIV, Idoménée l ... Il sait par cœur les ravageurs nébuleux 11es ères mortes, et ne sait rien de la fleur qui l'enivre, de lfl pierre qui le biesse, du pain qu'il nunge, de i'air qu'il respire à rleins poumons!. Il y à là surtout 1111 doigt ]José sur une plaie très réelle. Il y a le \·œu ù'hornmes <le bien, d'amis sincères de l'humanité. Il est intéressant de suivre en quelque sorte à la piste, dans le livre qui fixe en ce moment nctre pensée, ce~t~ noble sollicitude pour les intérêts publics. Ainsi, voici deux hommes, de ceux qu'un exécrable systême de calomnie s'est plu à présenter comme d'aveugles destructeurs,. comme, d~s v~ndales sans esprit et sans âme, qui, <l~ sem de 1 exil qm les honore, mûrissant une pensée u~1le, présentent aux esprits sérieux, tourmentés; du désir d ~p~rendre, un vaste ouvrage, résultat d'observations precie~se~ et ile _laborieuses recherches. Ils ont senti que Proscription oblige, et c'est là leur cadeau de bannis Honneur à eux ! C. C. ~a troisième séance des Grandes séancespubliques de :'.l,f. Jules Alh~, sur l'~ducatio~ nouvelle dont il est le fondateur, aura lieu lunch proc.ham 24 avnl, à 8 heures p_récises du soir dans Temperanee-Hall. ' ~Ile aura pom texte : Complément et application de la classificat.on naturelle des idées et des mots. On sera admis sans lettre d'invitation. , JERS!!Y, HIPRDIBRIE tJNIVERSELLE, 19, DORS!i:T STREET, EM VEffi"TE A L'TMPRI:hfERIE UNIVERSELLE$ 19, DORSET STREEII' : Les Biog'raplties Banapartistes par Ph. BerJeau. Prix : 3 fraues. LESBAGNDE'SAFRIQ HISTOIRE Dil LA TRANSPORTATION DE DÉCEMBRE, Par CHARLES RIBEYROLLES. 1 volume in-8. FuLBE.R:r MARTIN, avocat français, proscrit, donne des leçons de langue française et italienne, de littérature· et de musique. Il donne également des leçons et des consultations sur toutes les matières de la législation française. S'adresser au professeur, lfoseville-strett, Anglesea Cottege. Réjér,rnces : chez l\BI. W elmann, P. Asplct et docteur Barbier. Proscrit français, ancien élècc de la faculté de Paris, Dun:1e r1eR lccons de fran~ais, de latiu, cl"histoire, de , ' ... géogra;lhie, de littératu: <', ttc. II Pnstigne aus,.i les éléments des scieBC<'Sma1h(·rna1iqnes, 1 hy,,1ques et 11aturelles. S'adres~er au profésscm, 38, Rosevi!lc-Street. Références: chci MM. Welman, Ph. Asplet et docteur B:trbier. A'TIS Il sera publié avec chaque numéro un supplément spécial po11r les .AN:-.o NCES dans l'intérêt du Commerce, de l'Industrie et de la Science. Les Annonces de \ • tous les pays seront acceptées à la condition d'être écrites en français, conformément au spécimen ci-après. Les A. vis et Annonces sont reçus jusqu'au venclredi à midi, à Londres, à la librairie et agence de !'Imprimerie Universelle, 50 122, Great Queen Street Lincoln's-Inn-Fields, et à l'office de !'Imprimerie Universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, S-Hélier, jusqu'à l'arrivée du courrierùu ma1di. Toute correspondances ùoit être affranchie et contenir 111b1on, soit sur la poste anglaise, au nom de M. Zéno SwIET03LAWSKr, soit sur un des banquiers de Jersey ou de Londrei-:. Le prix des ·,. n 1onces est uniformément de six sous ( trois pence) la ligne, pour les trois sortes de caractères courants employés dans ce journal. Les lignes en capitales et en lettres de fantaisie, seront payées en proportion de la hauteur qu'elles occuperont, calculée sur le plus petit texte. AB. I ÂNCHI J~roscr!t ~olitique nir .un eours d'Equitation à son manège, sur la a le ti:i~l: :ivantage d'unir. l'élégance, la Jégerté et tnnçais, redacteur Parade. la sohdrte. 1 , en chef pendant GUTEL PROSCRIT nu 2 DÉCJ::MDRF. Les semelles sont fixéei; avec ùu biton et ne huit _ans dn jo1:1rnal<]nilticlicn le Messager ~1! Nord, l•~nfesmeur de ~cuii~e lai~sc1Jtaucune aspérité ni à ,l'i,ntérieur ni _à l':xpara1ss;int à Lill~ (Frar'.c<>),l~on_neà <l_omicile,~es Tailleur d'llabits.-'29, Belmont Road, St.-Hélicr, téne1_1r-: On peut marcher a I eau sa11snuire a la en plâtre, en cire, en mastic et en gélatine sur nature morte ou vivante. Il mon le aussi les ornements, les statuea et fournit des épreuves il un prix mo<lérê.---20, Donstreet, St.-Hêlier. ]e.çons de l_:rngucf:ançq1s~, _danthmét1quc, d h1s- Jersey. solr_t_l1·_,c_r_lc_' la_ l_rn_,1_s_su_r_e_. ---,--------- toü·c, de gcograph1e, de httcrnlure, etc. ~,fAISOND.E CQ"llfl\.![TSSrONHOTELDJ7L'EUROPE Il se charge 6gale111ent de toutes correspon- LUI),KOR~DCKI, lÙ. 1 i 111.1\ 1 ' ~ _ J _ ~ ◄ • 1 dancc8, écritures co:nmcrcialcs et autres, et des PROSCRITroL!TIQUc POL0~'<AIS, No 35 SURLEPORTA, JERSEY, DON STREET, No Il, méi1ioires dont on lui confie la rédaction. Don_ne il.do1~icile des lcç~ns ùc langue .Allermwde Q:.:. H.eu11.•,ehhie, Commissic.nnaire en mar- TENU PARG, ROUSSEL S'adresser an profes,eur, 20, Don-street, St.- et Latme; 11demontre a-.:ss1 la Gym11asti.7ne. chandiges se charge de vendre et acheter to11te G 1 , . l'h . d , . ' "I'·' éJ" (T' l J ) 11:I L· l K ·d •k· dé • • ·t t • cl \' ' • ' . • • "ouss11:La onncm e prevenu -" .vi. les lI n\e;: ,c ! e ·,ersey,[•.,.,,. ~:v li ' p • •plet co1nn.'"'J,Ji1'":ocs· ose1uercd. '.1· :'mce1a11s·o1onuve6r l Nt>1~p,.~1 sorte de marchandises, et de faire de~ r;c.ouvrement I voyageurs qui viennent .,-isiter cette île, ~oit pour ~'-"'Jen'nr r·s cacz -" J•L. • e mai., • -"'-s • , • ,ç '' n, 5 t.n pci 1 •• - , ewm,.n en France ou en Angleterre et en Ameriqne. .- · ffi · · b" Geo. Vick'.-y. St!·ect, Oxford Street-Londres. Correspondans à Paris Borùe·mx Lyon Lille I ab1pemendts,oit poulr a 1~1;es, a~sl1n zen que les ha- , , . ' : : ' ·; ~ ' ' ltants e cette oca 1te, qu' 1 s trouveront dans 15. COLOMB~'.RJESTR.l:lJ;:TS,T.-HELIER, JERSEY. Londres, TI1rmmgham, L1verpool, New-York, etc. son Hôtel, bonne table, bom; vi.is, et tous les soins, fi ~fit.NYPROFESSIHJR D'ÉQUITATIONa, n- GUAY proscrit du 2 D~cembre, faiseur -------------- -- ainsi que tous renseignements possibles. if 1 ~~ cicn t'.:lèvene l'école de Saumur, . , ·le J~OTTES sans couture, pour A J () }[ ONi SV mouleur en plâtre, se ch:irge ~ Table J'Hôte à 10,'l et 6 hcureB.-Repas à a fho1!f!-:-'-,Jd"e prGvrnir le puùli~ ~u• il vient d'on- hemmei;et pour d?.mos. - Ce geure èe ehaussQ:e J 1 ~ J1i, de toute espèce de monla~e toute heure. -I-1 sert aus11i en .,-ille.
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